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Citations de Mohammed Aïssaoui (182)


Je ne peux m’empêcher de trouver toute existence extraordinaire. Pour peu qu’on veuille bien prendre la peine de se pencher dessus, chaque vie est exceptionnelle et mérite d’être contée, avec sa part de lumière, ses zones d’ombre et ses fêlures – il y en a toujours, je sais comment les détecter. D’ailleurs, c’est mon obsession, ça, quand je rencontre quelqu’un je me demande quelle est sa fêlure : c’est ce qui le révèle. Et dans ce domaine, il n’existe pas d’injustice, pas d’inégalité : chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents.
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J’exerce le métier de biographe pour anonymes. Je raconte les vies de ceux qui veulent laisser une trace, même dérisoire. J’écris pour ceux qui ne trouvent pas les mots. Ceux qui pensent utile de narrer leur histoire afin qu’un membre de leur famille éclatée puisse la découvrir un jour. À chaque fois, j’ai l’impression de rédiger des messages dans des bouteilles jetées à la mer ; je sais que ceux à qui s’adressent ces livres les ouvrent à peine, quand ils ne les oublient pas dans un carton. À force, j’ai compris : on écrit pour soi.
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J’ai trente-quatre ans, maintenant. Je ne suis jamais retourné au pays natal. Je ne peux plus dire « Chez nous ». Je ne sais pas le dire. Je ne me sens chez moi nulle part – d’autres ont déjà exprimé ce sentiment, je peux ajouter qu’on se sent allergique à toute communauté, même à la sienne. On se sent étranger à soi. On met du temps à se lier à quelqu’un. On n’adopte jamais vraiment un lieu. On n’habite nulle part.
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L'important n'est pas que d'aider, il y a surtout ce lien social, incroyablement fort, qu'il faut tisser instant après instant et qui passe par la parole et l'écoute, par les mots et l'écriture. C'est le fil des funambules qu'il faut tenir à bout de bras pour qu'il ne tremble pas.
P. 170
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Monique m'explique que la précarité possède une résistance qui défie le temps, "elle tient, elle tient, c'en est incroyable." Mais elle s'étonne toujours de cette capacité d'adaptation qu'ont les plus démunis face à la misère.
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Porter le livre d'un autre, c'est porter ses angoisses et ses malheurs. Et le pire, c'est porter ses espoirs.
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Un soir, c’était exactement le vendredi 22 juin 2018, le mari ne rentre pas à la maison. Il le lui dit par téléphone : il part avec sa secrétaire médicale – elle porte le même prénom que sa femme. Et tout ce que Chantal trouve à lui rétorquer, c’est : « Mais le dîner est prêt. » Voilà comment vingt-quatre années et des poussières s’envolent. C’est une histoire d’une banalité affligeante, mais pour Chantal c’est sa seule vie. Une vie qui vient d’exploser
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Mohammed Aïssaoui
D’après Mohammed Aïssaoui
Le Figaro, 26-27/08/2020

Jusqu’où va se nicher le politiquement correct ? Visiblement il n’a pas de limite et touche même le territoire sacré de la littérature. Dernier coup en date : le fameux best-seller d’Agatha Christie, Dix petits nègres, plus de 100 millions d’exemplaires vendus, sera « débaptisé ». Le nouveau titre ? Ils étaient dix.

Le pire, si l’on ose dire, est que la décision vient de l’arrière-petit-fils d’Agatha Christie, James Prichard, qui l’a annoncée sur RTL hier. Il s’en est expliqué : « Quand le livre a été écrit, le langage était différent et on utilisait des mots aujourd’hui oubliés… Ce récit est basé sur une comptine populaire qui n’est pas signée Agatha Christie… » La comptine en question est… Dix petits Indiens !

Jugé « négrophobe »

James Prichard ajoute : « Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était avant tout là pour divertir et elle n’aurait pas aimé l’idée que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrase… Aujourd’hui heureusement, nous pouvons y remédier sans le trahir tout en étant acceptable pour chacun… » Rappelons que le titre original est Ten Little Niggers, publié en 1938. Mais dès sa sortie aux États-Unis, en 1940, le titre est devenu Et soudain il n’en restait plus. La Grande-Bretagne avait fait de même au début des années 1980. Ce n’est pas un hasard, cette décision de James Prichard vient après la polémique suscitée par le film Autant en emporte le vent.

Réactions


On peut tout lisser mais un livre se replace dans son temps (…) Au lieu de juger, on devrait lire

François Busnel, fondateur de « La Grande Librairie »


« Il y a quelques mois encore, on était des milliers à rire de bon cœur des incultes qui s’indignaient de ce titre. Désormais, l’inculture triomphe et règne »,
a réagi le philosophe Raphaël Enthoven sur Twitter.

Par ailleurs Interrogé sur LCI, le philosophe a fustigé la décision de l’héritier Agatha Christie,


symptomatique selon lui d’un « écrasement de l’opinion dissidente » et juge « monstrueux » et « misérable » le changement de titre des Dix petits nègres

Thème repris autrement par Raphaël Enthoven avec ces mots :


la polémique est symptomatique de « l’unanimisme, la disparition de la dialectique, l’écrasement de l’opinion dissidente » galopant. Et d’avertir : « si le discours majoritaire se conduit en tyran, alors c’est l’enfer ».

Faudrait-il, alors, « débaptiser » l’émouvant film d’Euzhan Palcy, Rue Cases-Nègres (Lion d’Argent et César du meilleur premier film) ? Faudrait-il changer le titre du subtil et truculent roman de Dany Laferrière, qui sera réédité le 3 septembre, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer ? Et une grande partie de l’œuvre d’Aimé Césaire, chantre de la négritude, et qui se qualifiait comme « nègre universel » ? Les exemples sont nombreux (La Revue nègre, Neg Marrons…),

Autant en emporte le vent… Malheureusement non ! Les « Nouvelles morales provisoires » dénoncées par Raphaël Enthoven s’imposent. Occasion de prendre un peu de recul sur l’événement pour les décrypter. C’est le propos de la section qui suit..
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On en sait plus sur le Moyen Age que sur l'esclavage. La phrase de l'universitaire Hubert Gerbeau, "L'histoire de l'esclavage est une histoire sans archive", est tellement juste.
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il avait un vieux papier serré dans la main.
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"L'affaire de l'esclave Furcy" contre Joseph Lory est née peu de temps après cette douce nuit sur l'île Bourbon. Elle a commencé au tribunal d'instance de Saint-Denis, et s'est achevée vingt-sept ans plus tard, fin 1843, à la Cour de cassation, à Paris. Ce qui est tout simplement inimaginable quand on sait qu'un esclave n'avait pas le droit d'assigner directement son maître en justice.
Je ne connais pas grand-chose de Furcy, mais je sais que je l'attendais, je l'ai cherché même. Il faut fouiller dans les "souterrains de l'Histoire".
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Il devient libre de suite et pour toujours.
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Je n'ai fait le lien que tardivement : quand on veut priver un homme de liberté, on lui ôte toute identité. On n'est rien quand on n'a pas de nom.
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J'ai toujours eu une fascination pour les tampons qui donnent un caractère réel à la vie. Ce sont les preuves de notre existence, les preuves de notre passage sur terre.
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"Devenir bénévole aux Restos n'est pas une thérapie pour déprimés. Ne venez pas avec vos problèmes. Votre rôle est primordial. Ne mettez pas en difficulté les personnes accueillies."
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Attention, on ne fait pas ça que pour les autres. On fait du bénévolat pour soi, aussi. Il y a tout ce qu'on apprend sur les autres et sur soi-même. Ça m'a donné une force extraordinaire. Je ne crains personne !
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Elle me fait rire, Annick, quand on commence à parler du bénévolat. Elle me dit : "C'est comme l'amour maternel : ça pousse au fur et à mesure du temps, ça ne prend pas forcément tout de suite."
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Les bénévoles découvrent que les démunis ont d'autres besoins que de se nourrir ou de trouver un toit. Ils désirent être écoutés, ils veulent parler avec quelqu'un plutôt que de se retrouver toujours de l'autre côté d'un guichet en situation de quémander. Germain me regarde et me dit que l'aide à l'insertion est tout aussi importante que l'aide alimentaire. Que c'est le lien qui répare.
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Une autre femme intervient et dit que la violence est liée à l'humiliation, à cette façon de nier une humanité. "Non seulement je n'ai rien, mais je suis réduite à rien.
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Après sa déportation, Geneviève s'est toujours battue pour les autres. C'était peut-être sa manière à elle de panser sa fêlure.
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