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Citations de Mohammed Aïssaoui (182)


Est-ce que quelqu'un sait à quel point ne pas savoir écrire est une souffrance ? Ma mère m'en parle, elle qui n'a jamais pu mettre noir sur blanc ses pensées. Ni une liste de courses. Même son prénom ou son nom.
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Les gens précaires souffrent de ne pouvoir écrire, de ne pouvoir coucher leur récit sur du papier, de ne pouvoir en parler. Ils flottent, ils ne possèdent pas de généalogie, pas de traces, pas d'appuis, leurs familles sont le plus souvent disloquées. Il faut les aider.
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Aujourd'hui, le grand médecin qu'il est devenu sait que raconter son histoire, si tragique soit-elle, participe à la reconstruction. Il sait qu'une fêlure ne se referme jamais. On met du baume dessus, des couches de protection pour ne pas imploser. On fait avec.
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Ce n'est pas tant le malheur et la misère qui ont failli le tuer, mais le silence. Cette impossibilité de raconter, devoir mentir, cacher qui il est. "Je me taisais, je me taisais, et j'étouffais. C'est écrire qui m'a sauvé". Il me dit ces mots forts, comme ça, mine de rien : le silence est assassin.
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D'ailleurs, c'est mon obsession, ça, quand je rencontre quelqu'un je me demande quelle est sa fêlure : c'est ce qui le révêle. Et dans ce domaine, il n'existe pas d'injustice, pas d'inégalité : chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents.
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Avec tout ça, je ne peux pas dire que j'ai été malheureux. Bien au contraire. L'enfance me protégeait de tout - se débrouiller pour manger était un jeu. Les cailloux et la poussière constituaient mon royaume. Je ne voyais pas le mal. Ni les humiliations.
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Je ne peux m'empêcher de trouver toute existence extraordinaire. Pour peu qu'on veuille bien prendre la peine de se pencher dessus, chaque vie est exceptionnelle et mérite d'être contée, avec sa part de lumière, ses zones d'ombre et ses fêlures-il y en a toujours, je sais comment les détecter.
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"Chez nous". Je ne sais pas le dire. Je ne me sens chez moi nulle part- d'autres ont déjà exprimé ce sentiment, je peux ajouter qu'on se sent allergique à toute communauté, même à la sienne. On se sent étranger à soi.
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UNE SOMME D’ÉCHECS NOURRIT LE SUCCÈS
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la précarité possède une résistance qui défie le temps
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Les enfants des survivants ne sont pas les meilleurs témoins. J'ai remarqué cela à force de chercher. Ces enfants passent leur temps à vouloir oublier, et à ne pas se sentir vraiment concernés par le passé de leurs parents. C'est peut-être une posture ou une manière de se protéger, je ne sais pas. Ils se réfugient dans l'oubli, le désir de passer à autre chose, sans doute. Bien malgré eux, ils en viennent à effacer des pans de mémoire. parfois, ils changent de nom. Ils le francisent, des consonances étrangères sont biffées. Ils déchirent les vieux papiers pour construire un avenir à leurs propres enfants.
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L'écriture est la vie
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chaque vie est exceptionnelle et mérite d’être contée, avec sa part de lumière, ses zones d’ombre et ses fêlures
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La vie est une loterie
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Chez nous, il valait mieux avoir un père mort qu’un père absent. Un père mort, on pouvait lui inventer une légende, un accident du destin. Les familles les plus heureuses étaient celles dont le père n’était pas revenu de la guerre : un martyr rayonnait sur au moins trois générations.
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Mais Nadia était une funambule, toujours sur le fil de la vie : aidait-elle ou était-elle aidée ?
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Chez nous, il valait mieux avoir un père mort qu’un père absent. Un père mort, on pouvait lui inventer une légende, un accident du destin. Les familles les plus heureuses étaient celles dont le père n’était pas revenu de la guerre : un martyr rayonnait sur au moins trois générations.
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Je pensais à tout ça quand Leïla, en un dixième de seconde, est passée d’une voix douce à une agressivité démentielle. Elle me lance, avec le regard chargé, ces mots qui me chamboulent: « On sait tous que tu l’as laissée tomber, Nadia, pour voir le beau monde, à Paris. On pue, nous, c’est ça? Tu ne le sais peut-être pas, mais elle est devenue malade. Malade de chagrin. Nadia, c’était comme ma grande sœur. Tu l’as cassée, en allant avec cette blonde aux cheveux soyeux, cette Anne. Une bourge. Tu as fait du mal. Tu as trahi. Tout le monde le dit, ici. »

Anne. Je l’ai rencontrée lors de ma deuxième année à la fac de Nanterre. Cela faisait déjà des mois et des mois que je n’avais plus de nouvelles de Nadia malgré mes lettres envoyées chez ses parents – la seule adresse que j’avais d’elle. Je leur ai même laissé un message téléphonique. Aucune réponse. Aucun écho. Le vide. Je n’ai pas voulu insister. Elle a arrêté ses études à la fin de la première année et m’a juste dit qu’elle voulait abandonner les lettres pour travailler dans le social, c’est ça qui l’intéressait, elle se sentirait plus utile. Je pensais qu’on resterait liés. Je lui en ai un peu voulu car elle me laissait seule.
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