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Critiques de Nancy Guilbert (456)
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Old Soul

Merci aux éditions courtes et longues et à Babelio pour cette découverte.

Le résumé était alléchant. Mais j'ai vite déchanté. Je sais que c'est de la littérature jeunesse mais tout de même. Globalement le récit en fait beaucoup trop, ça en devient caricatural, sans nuance. Franchement j'ai soupiré et levé les yeux au ciel à chaque page. De plus il ne se passe pas grand chose. Pourtant ce livre véhicule de belles valeurs comme la protection de la nature, l'entraide, le pardon... Au final c'est noyé dans le flot de choses agaçantes.

La fin par contre est une bonne surprise. On ne s'attend pas aux dernières révélations et ça donne un sens un peu plus profond au récit très plat autrement.

La partie sur Brindille est notamment très rébarbative et décrédibilise les violences. C'est beaucoup trop, le beau père et le beau frère qui s'y mettent, ils y vont à fond, tous les préjugés y passent, il n'y a aucune subtilité, aucune nuance. Même les réactions des autres sont d'un cliché pas possible. Et ça tourne en boucle tout au long du livre. Même Brindille n'arrive pas à être sympathique et attachante.

La partie sur Ema n'est pas beaucoup mieux. C'est assez cucul avec son blog, les commentaires que bienveillants et toujours beaucoup trop enthousiasmes. J'ai d'ailleurs assez rapidement arrêté de les lire car ça n'apporte rien à l'histoire. Et puis ses rencontres avec les patients de l'hôpital sont très cliché et mièvres. Elle non plus je n'ai pas réussi à m'y attacher.

Mahikan a un côté plus sympathique, proche de la nature et authentique. C'est sa relation avec les autres qui pêche. Une fois de plus il est seul contre tous avec les autres jeunes de son âge.

Quant à Will il devrait peut-être se faire suivre par une psychologue. Une fois de plus les personnages sont sans nuance.

Enfin bref cette lecture n'a pas été une partie de plaisir malgré des bases intéressantes, une belle description du Canada et une fin surprenante.
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Le sourire du diable

Avant de commencer à donner mon ressenti sur cette lecture, je voudrais remercier les éditions Oskar pour leur envoi et évidemment Babélio qui, à travers sa dernière Masse Critique, m'a permis de découvrir ce roman et cette auteure que je ne connaissais pas.

Pour ce qui est de ma critique, je suis partagé car mon expérience de vie et mes quelques lectures sur des sujets similaires et durant cette période de l'histoire me font dire qu'il y a, à mes yeux, beaucoup mieux ailleurs et beaucoup plus poignant. Tant au niveau de l'histoire, de la manière dont c'est narré ou dans le message qui est véhiculé entre les lignes. Oui mais voilà, ce ressenti est personnel et ce fait en fonction de l'âge de mes artères, de mes nombreuses lectures et de mon expérience de vie. Sauf que ce livre n'est initialement pas destiné au public que je suis (même si je suis resté un grand gamin dans ma tête parfois, ça ne compte pas, ne m'en déplaise!!!)

Et c'est là où ma critique va quelque peu se modifier car si je prends en compte le fait que ce roman soit adressé à un public jeune adulte, je trouve que pour le coup, ce livre, qui se lit en quelques heures, peut faire son petit effet et peut faire prendre conscience de certaines choses sur plusieurs sujets traités dans l'histoire tels que les non-dits, la communication, l'écoute, l'Histoire, etc...

La plume de l'auteur est simple, efficace, et les découpages voulus dans le scénario pour ménager le suspense de l'histoire sont classiques mais fonctionnent bien.

A mes yeux, même si je ne suis pas un grand spécialiste des romans de ce genre, ce Sourire du diable se défend plutôt pas mal mais ne sort pas pour autant du lot, que ça soit dans l'écriture ou dans le scénario.

Pour résumer, un roman qui se laisse lire sans aucun souci mais qui est clairement destiné à son public que sont les jeunes adultes.

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Opération requin

Après avoir découvert "Mission dinosaure", j'ai lu le 2e opus pour les mêmes raisons que le premier. Je connais très bien l'aquarium Nausicâa de Boulogne sur mer.



Attention, je vous conseille de lire "Mission dinosaure" d'abord. Pas parce qu'il s'agit d'une suite, mais simplement parce que tout au long du roman il est fait référence à l'intrigue du premier tome, et que ces références dévoilent TOUTE l'intrigue...donc on perd l'intérêt de la découverte de la première enquête.



On retrouve donc les trois jeunes héros de "Mission dinosaure", qui gagnent une semaine dans les coulisses de Nausicâa ! Le rêve non ? :)



Comme pour le premier, l'ensemble se lit très vite, on passe un peu de temps dans Nausicâa, et aussi dans Boulogne-sur-mer et sur la plage. J'ai été surprise aussi, mais ma préférence va à l'enquête au Musée de Lille.



En tant qu'adulte, j'ai tout de même des difficultés à adhérer à ces très jeunes héros qui se lancent dans des enquêtes dangereuses, seuls !
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Deux secondes en moins

La particularité de ce roman est qu’il est écrit à quatre mains. Au fil des chapitres, on alterne le point de vue de Rhéa et celui d’Igor et chacun des deux ados a été « pris en main » par l’un des auteurs. Du coup les deux récits font vraiment ressortir une personnalité propre à chaque personnage.

Les drames vécus par Igor et Rhéa sont très différents : Igor est blessé physiquement tandis que Rhéa a le cœur brisé. Mais leur souffrance, elle, est très similaire.

J’ai trouvé que les réactions de l’entourage de Rhéa étaient assez dénuées d’empathie. A un moment sa mère lui dit qu’elle ne peut pas leur imposer son chagrin et j’ai trouvé ça vraiment anormal parce qu’on ne parle pas d’un simple chagrin d’amour, qui serait déjà une raison légitime d’avoir du chagrin, on parle d’un suicide, qui s’est déroulé à peine 4 ou 5 mois plus tôt. Je me suis demandé si cette femme s’entendait parler, si elle réalisait la dureté de ses mots.

Du côté d’Igor, à plusieurs reprises, sa mère lui reproche à demi-mot sa rancune envers son père mais je comprends parfaitement cette rancune quand on connait les raisons de celle-ci.

Fred est mon personnage préféré. Déjà, aux yeux des ados, comme aux miens, il a une légitimité pour leur parler du temps qui guéri les blessures, de la nécessité d’avancer, car lui aussi a vécu un drame, ensuite, il a une façon de présenter les choses, sans jamais mettre de pression ni exiger de réactions immédiates, qui pousse Rhéa et Igor à se poser des questions et à explorer leurs sentiments pour voir s'ils sont prêts à faire le pas suivant.

Alors, il est vrai que j’ai eu les larmes aux yeux pendant la quasi-totalité du roman, mais, même si celui-ci démarre dans le drame vécu par Igor et Rhéa, on a ici un roman sur la reconstruction au travers de la musique.

Bien sûr ce n’est pas facile pour autant et pour chaque pas en avant, Rhéa et Igor en font un en arrière et deux sur le côté, mais petit à petit, ils avancent, ils retrouvent leurs marques. Tout n’est pas effacé, les drames n’ont pas disparus, mais ils vont apprendre à vivre avec.

Pour soulager la tension, le torrent d’émotions qu’apporte ce récit, il y a Obama. Un perroquet, très bavard, rapporteur et fan de son homonyme au point d’avoir appris les slogans anti-Trump, vexé que son chouchou ne soit plus à l’honneur. Il dit parfois tout haut ce que les autres pensent tout bas sans oser le dire et allège un peu l’ambiance parfois morose.

Ce livre, que j’ai lu sans penser trouver autre chose qu’une énième histoire d’adolescent devant se reconstruire après un drame ou une maladie, a été un vrai coup de cœur tant il a su me toucher que ce soit par l’histoire elle-même ou par les plumes des auteurs, aussi belles l’une que l’autre.

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Un mur si haut

Plum et Timy vivent dans deux villages différents, ils sont amis et passent beaucoup de temps ensemble et puis un triste jour les rois se fâchent.

La seule solution : construire un mur. Chacun de son coté et ainsi plus d'histoires…

Mais les habitants ne l'entendent pas de cette oreille. Ni les deux enfants qui tenteront par différents moyens de se retrouver et de communiquer avec ceux de l'autre côté. ...

Des histoires de mur nous en connaissons, nous les adultes… et elles sont malheureusement encore d'actualité. Un sujet qui porte à réflexion pour les enfants qui devraient se sentir proche de Plum et Timy.



Une histoire tout en douceur, sans grand drame avec une fin apaisée. Mais pour quel message ? Peut-être celui-ci ....Ce ne sont pas les peuples qui décident mais les puissants.
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La bagarre

"La bagarre" de Nancy Guilbert et Florian Le Priol est paru chez Marmaille en 2016, il compte 32 pages. Il se confirme que les albums de Marmaille & Compagnie ont toujours un graphisme varié. Pleines de détails qui complètent le contenu du texte, les illustrations sont dans un style proche des dessins animés.



Chaque situation est exposée soit par une double-page, soit par une page simple ; le volume de texte varie beaucoup mais tourne en moyenne autour d’une trentaine de mots par double-page. Au début du récit on découvre des petits animaux qui jouent de la musique ou font des numéros de cirque. Suite à la découverte d’un coffre déposé subrepticement dans une clairière par des lapins, qui voulaient faire une surprise, une bagarre se déclenche entre des petits animaux de la forêt. Le loup tente d’en profiter…



Voilà un album qui permet d’aborder la question des conflits entre enfants du point de vue des raisons de leur naissance et du fait qu’il y a des choses plus intéressantes à faire ensemble.
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La surprise de Petidou

Merci à Masse Critique de m'avoir offert ce livre.

Un livre tout tendre sur les relations entre enfants et grand-parents.

J'ai beaucoup souri pendant ma lecture. Les dessins tout en rondeur et chaleur ajoutent beaucoup au texte.

Un livre à lire et à relire avec les enfants.

A conseiller aux grand-parents.
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Lâche-moi !

Mayana, élève de 4e, est une jolie jeune fille que tous cataloguent comme "canon". Mais loin d'être sûre d'elle, elle complexe vis-à-vis de sa grande sœur Margaux, "l'intellectuelle" de la famille, qui récolte tous les compliments de leur mère. Mayana, elle, galère en maths. Quel que soit le temps qu'elle y passe, les chiffres et les théorèmes se mélangent dans sa tête. Alors, quand le nouveau petit ami de sa sœur, Carl, lui propose son aide, elle accepte. Ils se voient en cachette de Margaux, et les cours particuliers commencent à porter leurs fruits, Mayana progresse en maths. Mais le jeune homme commence à insister auprès d'elle pour être payé, en nature...



***



&#xNaNUn court roman incisif sur une jeune fille qui se retrouve manipulée et harcelée sexuellement par le petit ami de sa sœur. Le texte est court, mais on ressent bien l'escalade  et le malaise qui grandit chez Mayana. Elle se retrouve coincée dans une relation malsaine, subit le chantage, la solitude. La jeune fille se retrouve de plus en plus isolée, prise dans un engrenage dans lequel elle ne sait pas comment sortir. Elle se sent salie, ne sait plus vers qui se tourner, et a peur de perdre sa sœur et ses amis.



Ce qui rend ce court récit d'autant plus réaliste, ce sont les relations familiales compliquées : Mayana et Margaux se sont éloignées l'une de l'autre, leur mère n'est pas toujours disponible...



Lâche-moi ! est un roman qui nous parle de l'importance de parler, de ne pas se taire, et de ne pas se laisser faire. Un livre qui alerte sur les manipulateurs, qui aborde les liens familiaux distendus, les relations compliquées entre sœurs, mais aussi la confiance en soi et l'amitié, qui ouvre ici un bel espoir.



Court et efficace.



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L'arboretum : voyage au pays des arbres

Je suis ravie d'avoir pu feuilleter ce magnifique et copieux album qui nous fait découvrir et visiter un arboretum virtuel à travers de somptueuses illustrations. L'album alterne récit et planches documentaires. Cela m'a rappelé Achille et Bergamote, série que j'adorais enfant.
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Point de fuite

Roman particulièrement dense mais combien riche non seulement en émotions mais aussi en prise de conscience et découvertes. Les autrices abordent le douloureux sujet de la violence faite aux femmes et elles le traitent avec réalisme, précision, justesse sans jamais tomber dans le voyeurisme, la sensibilité facile. j'ai perçu le sérieux de leur travail surtout au niveau du ressenti des personnages. Toutes les facettes de ces violences sont exposées ce qui rend la lecture à certains moments oppressante et traumatisante. J'ai compris que les conséquences de toutes ces formes de violences sont lourdes et longues à porter. J'ai apprécié que les héroïnes soient jeunes, à peine sorties de l'adolescence car ce fléau touche toutes les couches de la population , toutes les tranches d'âge. Petits plus : - le style, le vocabulaire qui plaira aux jeunes (j'ai d'ailleurs eu besoin d'un petit temps d'adaptation) - le bel hommage rendu à l'amitié, à l'entraide - les jolies références à l'art, à de belles oeuvres, à des artistes. - coup de coeur pour Cassien, sa bienveillance, son passé, l'Histoire et son histoire, sa poésie , il apporte une bouffée d 'oxygène à ce roman qui, sans cela, serait bien noir ! Et pour prolonger ma lecture, j'ai vérifié le sens du point de fuite en dessin et je peux affirmer que le titre est extrêmement bien choisi !
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Deux secondes en moins

La musique, le piano agissent comme un trait d'union et une thérapie pour Igor et Rhéa. Grâce à Fred, leur professeur, ils vont peu à peu se libérer de leurs blessures intérieures et sortir de l'isolement et la solitude dans lesquelles la vie les a plongés. Deux secondes en moins raconte ces rencontres, avec la musique, avec ce professeur, avec l'autre et raconte comment ils parviennent peu à peu à reprendre goût à la vie. Un récit sensible aux personnages touchants.
Lien : http://www.lirado.fr/deux-se..
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Deux secondes en moins

Tout s’est joué en deux secondes… Deux secondes d’inattention, et le père d’Igor a eu un accident de voiture qui a défiguré son fils. Depuis, Igor est en colère contre son père et n’arrive pas à lui pardonner. De son côté, Rhéa fait des cauchemars toutes les nuits : depuis que son petit ami s’est suicidé, elle est rongé par le chagrin et par la culpabilité, et elle en veut au monde entier. Ces deux ados ont en commun une peine immense, un talent pour le piano… et un prof de piano hors du commun !



L’avis d’Élise, 14 ans : Magnifique ! J’ai vraiment adoré ce roman, et j’ai trouvé l’histoire de la vie de Rhéa et d’Igor très émouvante. L’utilisation du langage “d’ado” aide à se sentir dans la peau des personnages, malgré le fait qu’ils aient une vie compliquée. J’ai aussi beaucoup aimé l’idée que la musique puisse aider à reprendre goût à la vie. 



L’avis de la rédaction : Un beau roman à quatre mains (comme le morceau que travaillent Igor et Rhéa) sur la souffrance à laquelle peuvent être confrontés les ados. Mon personnage préféré est Obama, le perroquet vert !
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Deux secondes en moins

Aimant beaucoup la musique et jouant moi-même du piano, j'ai tout de suite été attirée par ce livre et sa jolie couverture. Au cœur de ce roman, l'histoire de deux adolescents brisés, profondément meurtris dans leur esprit mais aussi dans leur chair. Difficile de ne pas être émue par ces deux personnages confrontés à la douleur, au deuil. La musique apaise les mœurs, dit-on. Ici, la musique apaise les cœurs, autant qu'elle les libère de leur souffrance. Grâce à la musique, au piano, Igor et Rhéa finissent par retrouver le goût de vivre.



Si j'ai apprécié l'intrigue, je suis cependant un peu déçue par son déroulement. J'ai trouvé que la rencontre entre les deux personnages principaux intervenait trop tard et que le rythme du roman en pâtissait. Les deux personnages sont très différents, il est donc intéressant de les découvrir séparément, mais il est encore plus intéressant de voir leurs interactions, pas assez nombreuses et développées à mon goût.
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Deux secondes en moins

C’est l’histoire d’une gueule cassée et d’un cœur brisé.



Igor ne pardonnera jamais à son père son manque d’attention au volant. Les yeux rivés sur son smartphone, il n’a pu éviter l’accident. Depuis son fils est défiguré et ne veut plus de contact avec l’extérieur. Rhéa, elle, ne comprendra jamais pourquoi son petit ami s’est jeté sous un train. Quelques semaines après la tragédie elle survit, submergée par un chagrin sans fin.



Je vous le concède, le pitch résumé de la sorte est terriblement plombant. Pourtant ce roman jeunesse écrit à quatre mains est un bijou à découvrir d’urgence.



Une gueule cassée et un cœur brisé, des ados comme deux planètes en perdition dont les trajectoires vont se croiser, se rapprocher et s’aligner. Non sans encombre, cela va de soi. C’est toute la réussite de Marie Colot et de Nancy Guilbert d’avoir pris le temps de disséquer le cheminement de l’un et de l’autre. Bien sûr on s’attarde sur les moments difficiles, ceux où l’on sombre, ceux où la colère et la rancœur prennent le pas sur le reste. Mais peu à peu une porte s’entrouvre timidement et laisse passer un rayon de lumière. Et peu à peu Igor et Rhéa vont refaire surface, aidés par la musique de Schubert et par un prof de piano vraiment pas comme les autres.



Les ados s’expriment à tour de rôle, confiant leurs douleurs, leur mal-être, leurs doutes et leurs maigres espoirs. On suit également les balbutiements de leur rapprochement, les jours avec et les jours sans, le regard que chacun porte sur l'autre, l’amitié fragile qui se tisse et dont les racines finiront par s’ancrer profondément. Un texte porteur d’espoir, qui montre que l’on peut se relever et reprendre goût à la vie après un drame, aussi terrible soit-il. Un texte superbe, d’une infinie justesse, d’un réalisme qui serre les tripes.






Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Deux secondes en moins

Deux secondes en moins, c’est l’histoire de deux adolescents meurtris, l’un dans sa chair, l’autre dans son esprit. Igor s’est ainsi vu défiguré suite à un accident de voiture, quand le cœur de Rhéa a explosé en mille morceaux à l’annonce du suicide de son petit ami, Alex.



Deux drames auxquels les lecteurs ne peuvent rester insensibles d’autant qu’au gré des pages, on apprend à connaître ces deux jeunes gens très différents l’un de l’autre, mais pourtant unis par le même amour de la musique. Cette passion pour la musique, c’est ce qui va d’ailleurs leur permettre de sortir la tête de l’eau, de reprendre goût à la vie et de se rendre compte que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Une phrase qui peut sembler ô combien éculée, mais que Marie Colot et Nancy Guilbert ont su rendre réelle et tellement pleine de sens.



Mais avant la reconstruction, les deux adolescents ont traversé des zones de turbulences et ont été assaillis par une multitude d’émotions comme la colère, la haine pour Igor, et la culpabilité ou le désespoir pour Rhéa. Et si le père d’Igor n’avait pas regardé son portable au volant ? Et si l’entourage d’Alex avait su saisir son désarroi et son mal-être avant qu’il ne commette l’irréparable ? Des questions que les deux jeunes ne peuvent que se poser et qui, bien que naturelles, finissent par leur faire plus de mal que de bien. Le passé demeurant figé quoi que l’on puisse faire ou penser, le titre prend alors tout son sens : deux secondes en moins, c’est ainsi ce qu’il aurait fallu à Igor et Rhéa pour continuer à vivre normalement, mais deux secondes en moins, c’est aussi ce qu’ils n’auront jamais…



Englués dans ce passé qu’ils ne pourront jamais réécrire, ce n’est que l’intervention d’un professeur de musique, Fred, qui va leur permettre de progressivement réapprendre à vivre, puis à savourer les petites choses de la vie. Cela ne se fera évidemment pas sans heurts, sans moments de doute ou de peine, mais les deux adolescents pourront compter sur le soutien inconditionnel de leur professeur de musique. Ce dernier fait preuve, tout au long du livre, d’une telle sensibilité et d’une telle douceur qu’il force l’admiration et le respect. Mais en découvrant son passé, on ne peut que comprendre la justesse avec laquelle il intervient dans la vie des deux jeunes gens. Il arrive à leur insuffler l’énergie pour avancer dans la vie tout en leur laissant toujours la distance nécessaire pour ne pas les brusquer. Il n’impose jamais rien, mais se contente de suggérer et de guider Rhéa et Igor tout en leur rappelant régulièrement à quel point il croit en eux, en leur force et en leur capacité à avancer malgré l’adversité. Fred est définitivement un personnage auquel on s’attache et qu’on aimerait avoir à ses côtés notamment dans les moments difficiles quand la douleur physique et/ou mentale ne permet plus d’avancer… Pour reprendre les rênes de leur vie, Rhéa et Igor pourront évidemment compter sur Fred, mais aussi sur un perroquet nommé Obama. Presque aussi bon orateur que l’original, ce perroquet est un concentré de bonne humeur et d’ondes positives. En plus d’être très drôles, ses interventions tombent souvent à pic et apportent un peu de légèreté, ce qui permet parfois aux personnages de dédramatiser la situation. Je peux vous dire qu’Obama m’a fait rire à plus d’une occasion et que je rêve maintenant de l’adopter.



Et puis, personnage à part entière, il y a bien sûr la musique, la musique qui offre à ces deux adolescents meurtris l’occasion de s’exprimer, d’exprimer des émotions que les adultes de leur entourage, mus dans leurs propres douleurs et problèmes, ne sont pas forcément capables d’accueillir et d’accompagner. Le roman est en cela un peu une ode à la musique, à celle du cœur, à celle qui apporte du réconfort, à celle qui vous pousse dans vos retranchements, à celle qui vous prouve que oui, vous êtes toujours vivant, et qu’il va vous falloir travailler dur, très dur pour dompter les mélodies qui bercent vos vies. La musique, c’est également ce qui va lier la vie d’Igor à celle de Rhéa, deux adolescents que les lecteurs vont voir évoluer chacun de leur côté, mais aussi ensemble. La musique transcende alors la douleur pour nous offrir une belle histoire d’amitié, une lueur d’espoir dans le brouillard. Comme c’est très justement souligné dans le livre, à deux, Rhéa et Igor n’auront pas moins mal, mais ils seront plus forts, plus forts pour faire la paix avec le passé et pour réapprendre à vivre, différemment, mais à vivre quand même jusqu’à, de nouveau, trouver le chemin du bonheur.



Alors que ce roman aborde des sujets difficiles, il a indéniablement des airs de feel-good, car une fois la dernière page tournée, c’est bien l’espoir qui nous imprègne, de la tête aux pieds, du corps à l’âme. Les deux autrices ont ainsi réussi à parler du mal-être chez les adolescents, du suicide, du deuil sans jamais tomber dans le pathos. Elles ne minimisent pas la douleur des personnages, mais montrent qu’elle ne les définit pas et qu’il est toujours possible, même si c’est difficile, de faire face aux drames qui peuvent survenir à tout moment… Je tiens également à souligner la parfaite symbiose entre les plumes de Marie Colot qui a donné voix au personnage d’Igor et Nancy Guilbert qui s’est consacrée à celui de Rhéa. Bien qu’écrit à quatre mains, il n’y a aucune dissonance, ce roman semblant être l’œuvre d’une seule et même personne ! Seule l’alternance des points de vue, chapitre après chapitre, permet de distinguer l’apport de chacune dans cette histoire qui sonne tellement juste, tellement vraie. Les deux autrices ont su, en effet, trouver les mots pour rendre la douleur et les émotions de leurs personnages réalistes et palpables. Cela s’explique, peut-être et en partie, par le fait qu’elles ont elles-mêmes traversé un drame dans leur vie. Que ce livre ait une fonction cathartique ou non, ce qui est certain, c’est que Marie Colot et Nancy Guilbert ont su nous offrir une histoire sans fausses notes qui touche directement le cœur des lecteurs.



Je pourrais vous parler pendant des heures de ce livre qui m’a touchée et émue, qui m’a fait traverser différentes émotions et qui a réveillé en moi certaines choses bien enfouies. C’est d’ailleurs un peu la force de ce livre qui, bien qu’il soit destiné d’abord aux adolescents, pourra plaire et parler à tout le monde ; la mort, les drames, la vie et l’espoir n’attendant pas l’âge. Je m’arrêterai donc en vous conseillant simplement de vous laisser tenter par ce roman qui a été pour moi un véritable coup de cœur que ce soit pour son histoire, ses personnages ou le message d’espoir qu’il véhicule. Car oui, la vie et la douleur sont intrinsèquement liées, mais cela vaut la peine de se diriger vers la lumière quand la noirceur semble vous aspirer. Et si cela vous semble trop dur, mettez un CD qui vous fera ressentir des émotions, qui vous fera vibrer, faites-vous un thé… Ou plongez-vous dans cette histoire qui met du baume au cœur et qui vous apporte la dose d’optimisme nécessaire pour vous prouver que oui, après la douleur, le bonheur est possible.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Deux secondes en moins

Deux secondes suffisent parfois à bouleverser notre destin, notre vie. C'est le cas pour Igor et Rhéa. Igor, adolescent joyeux voit sa vie basculer en quelques secondes lorsque son père répond à un SMS et va s'encastrer dans une camionnette. Il en ressort défiguré et se mure dans la solitude, le silence, le ressentiment. Rhéa, elle sombre dans un chagrin sans fin, la dépression et la culpabilité après le suicide de son petit ami Alex.

Il leur reste heureusement la musique pour échapper de temps à autre à la réalité. Fred, un professeur de piano va les réunir. Lui aussi traîne derrière lui un passé douloureux. En répétant la Fantaisie à quatre mains de Schubert, les deux adolescents vont apprendre à se connaître, réapprendre à communiquer et retrouver le goût de la vie.

Le roman est destiné aux adolescents mais le thème de l'acceptation ( du deuil, de la maladie, de la différence, de la réalité) est transgénérationnel. L'atmosphère musicale de ce roman à quatre mains est très agréables. J'ai pourtant eu du mal à entrer dans ce roman et j'ai trouvé que l'écriture n'était pas très soignée, trop dialoguée.

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Deux secondes en moins

Ce roman écrit à quatre mains est superbe. Il nous emporte au fil de courts chapitres dans la vie de deux adolescents qui ont eu à subir deux terribles tragédies.

Igor est resté défiguré suite à un accident de voiture dont son père est responsable. Depuis il est refermé sur lui-même, ne parle plus, n’est pas retourné au Lycée et son amertume et sa colère dirigent sa vie.

Rhéa est dévastée par le chagrin que lui cause le suicide de son petit ami Alex.

Ils ont un point en commun, ils aiment tous les deux la musique et plus précisément le piano. C’est grâce à un professeur pas comme les autres Fred, qu’ils vont se rencontrer pour la première fois.

A partir de cette rencontre, on va suivre tantôt Rhéa, tantôt Igor. La musique adoucie les mœurs dit-on, ici elle va être le catalyseur de toutes les émotions et va être d’une grande aide à la guérison.

J’ai aimé vivre la tristesse, le chagrin, la colère, la désespérance toutes ces émotions démultipliées parce qu’elles sont vécues par des adolescents qui les ressentent puissance dix. Les auteurs ont un véritable talent pour nous transmettre ce délicat passage entre l’enfance et la vie adulte dans des circonstances dramatiques. Heureusement qu’elles manient aussi bien l’humour et Obama le perroquet était bienvenu pour faire redescendre la pression. Le personnage de Fred est formidable et on souhaiterait pouvoir avoir un Fred dans nos vie, tant il est soutenant et bienveillant. Son côté zen, amateur de thé et de la Chine nous le font aimer, pas uniquement lors de la transmission de son savoir en tant que professeur de musique mais surtout dans cette volonté de les aider à passer ce cap si difficile. Les références à Eric Satie ou à la Fantaisie de Schubert m’ont fait découvrir de très beaux morceaux. La couverture avec ses touches de pianos prend tout son sens dans ce roman qui chamboule et nous fait retomber sur nos pieds en douceur. J’ai apprécié les petits dessins, les listes et Haïkus qui émaillent le récit. Un magnifique roman qui s’adresse tout autant aux adolescents qu’aux adultes car je pense qu’il a plusieurs niveau de lecture.


Lien : http://latelierdelitote.cana..
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La grande nuit

Depuis quelque temps, de vieux jouets sont laissés là en bordure de la forêt. Avec la neige et le froid, l’ourson Barnabé craque. Heureusement, il est recueilli par un vieux monsieur barbu qui compte bien s’occuper de lui, comme de tous ses autres compagnons d’infortune.



Avec douceur et amour, il les répare, les recoud, les rafistole, les ramène à la vie. Il prend le temps de s’occuper de chacun d’eux. Puis, il les emmène dans un grand chariot où sous leurs yeux émerveillés, défile un paysage magnifique, jusqu’à une grande clairière où les attendent des enfants.



Tous sont distribués et même le ciel est à la fête !



Mais comment ce grand-père fait-il transformer de vieux objets moches et cabossés en de si beaux cadeaux ?



Le texte est doux et ponctué de rimes. Il fait appel à l’imagination et à des références. Tous peuvent se retrouver dans ces mots. Les illustrations sont très belles et mon trio et moi avons particulièrement aimé celles avec les paysages et la Lune, qui nous a rappelé un tableau de van Gogh, La nuit étoilée.



Dernier-né des éditions Vertpomme, mais premier à être doté d’une couverture cartonnée, ce doux album est dans la lignée de ses prédécesseurs. L’histoire nous est contée sous le format de la BD, et quatre pages d’informations le concluent.



J’aime vraiment cet album qui place Noël sous le signe de l’amitié, de l’amour, de l’entraide et du partage. Aucune allusion religieuse, aucune allusion à un vieux monsieur barbu tout de rouge vêtu, pas de consommation de masse.

http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/10/pour-un-noel-tendre-chaleureux-et-solidaire-deux-albums-des-4-ans.html
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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Sous la pluie...

Il pleut. Alors que Mr Gaston grommelle et tempête en promenant son chien, la jolie Rosalie qui fait de même raffole de cette ballade... Que pensez-vous qu'il arriva quand ils se croisèrent ? La bonne humeur l'emporta ...

Un album au charme rétro, tout en sépia et couleurs passées plein de poésie et d'énergie. Un joli moment, une rencontre...

Pour les plus petits.

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Le palais aux enfants

Un magnifique conte de princesse, semé d'embuches, de rire et de bonheur



Voici ce qui résume ce livre en une phrase. J'ajouterais également, que beaucoup de soins ont été apportés aux dessins, couleurs.

Les textes sont courts, mais bien tournés.



Une superbe livre qui traite avec douceur et tendresse de l'adoption, et des qualités nécessaires pour être de bons parents.



Merci Babelio pour cette belle découverte !
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