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Critiques de Oscar Wilde (1440)
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Le Portrait de Dorian Gray

Ça y est, je me décide enfin, après moult hésitations, à écrire un petit billet virtuel sur ce livre que j'aime tant. le portrait de Dorian Gray, bien sûr, c'est une histoire. Mais en regard du nombre impressionnant de commentaires sur ce roman, peut-être n'est-il point besoin d'y apposer ma propre défloraison de l'oeuvre.



Nonobstant, bien au-delà de l'histoire, le portrait de Dorian Gray c'est un ton, c'est une forme, c'est la quasi quintessence de ce qu'Oscar Wilde aura su faire de plus réussi, de plus noble et ciselé, de plus acerbe et aérien et d'ailleurs, dans son immodestie provocante et coutumière caractéristique, lui-même ne s'y est pas trompé dans sa préface : « Un livre est bien écrit ou mal écrit, un point c'est tout. »



Et effectivement, ce livre est une merveille stylistique, avec ce fameux ton dandy et pince-sans-rire de l'époque victorienne qui est devenu la marque de fabrique de l'auteur. le seul de ses contemporains à pouvoir parfois rivaliser avec lui sur ce registre est probablement l'autre grand monstre sacré du théâtre fin XIXème, j'ai nommé, Anton Tchékhov. Je n'insisterai donc jamais assez sur ce volet formel de l'ouvrage qui est une pure délectation.



Peut-être n'est-il pas vain de rappeler l'origine de ce roman. On sait que ce genre n'est pas le terrain de prédilection De Wilde, lui, le dramaturge dans l'âme. Mais comme Wilde n'a peur de rien, qu'il a un ego digne de faire de l'ombre à Napoléon, César et Louis XIV réunis, celui-ci n'hésite pas, lors d'une altercation verbale avec Sir Arthur Conan Doyle à mettre celui-ci au défi d'écrire un meilleur roman que lui et ce, dans un délai imparti.



Ce sera le portrait de Dorain Gray pour Oscar Wilde et Le Signe des quatre pour Conan Doyle : vous me direz, des altercations comme ça, on aimerait bien qu'il y en ait plus souvent en littérature !



Il fallut donc écrire vite, et dans un style non coutumier pour Oscar Wilde. Aussi est-ce peut-être la raison intime pour laquelle le portrait de Dorian Gray fait toujours un peu figure d'OLVNI (le L c'est pour Littéraire), car il y a une spontanéité, un élan et à la fois des « répliques » cinglantes et savoureuses, telles qu'on les désignerait dans une pièce de théâtre. Évidemment, vous me rétorquerez, que Wilde a passablement remanié son texte après que le défi fut terminé, mais il n'empêche que les conditions de sa gestation en font, du moins c'est la thèse que je défends, son intérêt et son originalité.



Un Wilde non pris de court, asseyant minutieusement un projet d'écriture romanesque n'aurait probablement pas effectué les choix d'écriture qui furent retenus pour le portrait. À propos, ce « portrait », comme on dit en français, j'ose encore vous ennuyer à mettre le doigt sur l'incomparable supériorité du titre original « The picture of Dorian Gray » qui joue sur la richesse sémantique du mot « picture », impossible à rendre en l'état en français, désignant à la fois le portrait et l'image, avec toute la connotation du mot « image » sous-jacente, « n'être que l'image de », et tout ce rapport à la forme par opposition au fond, déjà contenu dans le titre.



Le titre, justement, parlons-en encore. Dorian Gray. Ça sonne bien n'est-ce pas ? On sait que l'auteur aimait à choisir des titres dont les sonorités étaient pleines de sens, voire, de doubles sens (Cf : The Importance of being Earnest). Que peut bien nous dissimuler ce titre ? Bon, en ce qui concerne le nom de famille, Gray rappelle étrangement grey : il y aurait donc une nuance de gris là-dedans. C'est un début.



Dorian ? Hmm, c'est plus compliqué. L'étymologie nous enseigne que cela vient du grec signifiant " don " au sens de cadeau. Donc, " le don du gris " ? Mais, tiens, tiens, tiens ça me rappelle étonnement l'une des répliques de Dorian à Lord Henry : « Vous m'offrîtes naguère un livre empoisonné. » Mais, ce n'est peut-être pas tout, continuons…



Nous savons qu'Oscar Wilde connaissait bien assez de français pour jouer aussi avec les sonorités de cette langue. " D'or and grey ", c'est-à-dire d'or et de gris. Tiens, tiens, tiens, comme ça colle bien à l'histoire et au personnage. Et comme ça correspond, également, à l'un des grands succès anglosaxons de l'époque ; j'ai nommé L'Étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, publié seulement quatre ans auparavant et dont on pourrait également dire que le protagoniste principal est fait d'or et de gris… Et si finalement cela voulait dire que…



Bon, j'arrête ici mes élucubrations, qui d'ailleurs ne représentent pas grand-chose, seule compte l'oeuvre, et cette oeuvre-là, elle compte.
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Le Portrait de Dorian Gray

A mon tour donc de vous parler de cet homme irrésistiblement jeune, incroyablement beau, merveilleusement sensuel, immensément riche, impeccablement habillé et empreint d'un esprit dominateur, j'ai nommé... Christian Grey ! euh, non, mille pardons, j'ai nommé... Dorian Gray !



Un personnage dont la personnalité offre bien plus de cinquante nuances et dont la complexité a toutes les chances de davantage vous séduire...



Dans ce roman, 50, c'est le nombre de citations qu'on serait tenté d'en extraire pour en faire profiter les autres lecteurs. D'ailleurs, pour ma part, je pense que, bien que m'étant auto-disciplinée sur ce point, je n'ai jamais autant cité un roman ! le coupable ? Oscar Wilde en personne ! qui semble avoir voulu écrire une "Anthologie des aphorismes" ! Laissant à Blaise Pascal et à François de la Rochefoucaud la paternité des recueils de maximes, notre écrivain so british a choisi le roman pour transmettre à ses contemporains quelques pensées et visées philosophiques bien senties, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs (d'aujourd'hui).



Je ne peux pas, en conscience, mettre moins de quatre étoiles bien que seul le dernier tiers du roman m'ait véritablement captivée car, côté action, ce n'est quand même pas la panacée. « Le Portrait de Dorian Gray » est avant tout un roman psychologique ; son action est essentiellement mentale. Cependant, l'écriture est si fine, si sculptée, si savoureuse et elle atteint si bien la cible en son centre à chaque page, que, rien que pour cela, il est absolument impossible de prétendre que ce roman n'est pas bon.



Bon, il l'est, indubitablement. Déjà sa structure est audacieuse ; contrairement à Bel-Ami qui agit seul face au monde qui l'entoure, ici Dorian Gray n'est, si je puis dire, que l'un des personnages du roman ; en réalité, il y a bien trois personnages de premier plan, Lord Henry, Basil et Dorian, qui sont unis dans une formation triangulaire au centre de laquelle se trouve le véritable personnage principal de l'oeuvre : le Portrait lui-même (d'ailleurs, dans le titre original (The Picture of Dorian Gray) ou dans sa traduction, le fameux portrait est toujours écrit avec une majuscule, comme un nom propre). Cette chaîne invisible qui unit les trois hommes est solide, elle résistera même aux fractures et survivra à la mort de l'un de ses maillons. C'est une chaîne forgée par l'admiration mutuelle que les trois hommes se portent. le Portrait est encore plus puissant qu'un miroir même s'il fonctionne à peu de choses près de la même façon. Il sert de base à Wilde pour développer une très belle thématique sur l'ego et ses répercussions dans les existences individuelles.



Dorian inspire Basil ; Basil peint Dorian ; Henry influence Dorian ; Dorian suit Henry ; une amitié pérenne lie Basil et Henry, Henry et Dorian, Dorian et Basil. Les trois hommes vouent le même culte à la jeunesse, à la beauté, à l'art, à la culture, à l'esthétisme ; les trois hommes vouent le même culte à Dorian Gray qui semble sublimer en lui tous ces trésors. La passion de Basil pour le corps, ô combien charmant, de Dorian, la passion d'Henry pour l'esprit, ô combien façonnable, de Dorian et l'amour narcissique de Dorian pour sa propre personne constituent pour Wilde le terreau idéal pour planter ses piques dans les flancs de la société anglaise de cette fin de XIXème siècle.



Et le Portrait dans tout ça, me direz-vous ? le Portrait est là pour donner un peu d'action palpable au récit et justifier sa nature romanesque, lui épargnant ainsi le destin moins heureux qu'aurait pu connaître un « traité cynique sur la fin du romantisme en Angleterre ».



***ALERT SPOILER***



Étrangement, ce qui m'a le plus marquée au cours de ma lecture fut moins la série d'aphorismes pourtant délectables dont elle fut truffée que la découverte d'un style très sensuel. J'affirme d'ailleurs que ce roman est un roman érotique.



Wilde, ce grand écrivain dont la vie fut mouvementée et dont la carrière littéraire fut ternie par un scandale suivi d'un procès perdu, puis qui, ayant été reconnu coupable du « crime de sodomie », fut incarcéré deux ans avant de connaître l'exil et le déclin, n'a pas hésité à décrire de façon très lumineuse et forte la passion qu'un homme peut inspirer à un autre homme et, une fois replié le paravent de l'art, il n'a pas craint de mettre à jour, noir sur blanc, des liens « d'amitié » bien proches de ceux de l'amour. Je cite Dorian quand il songe aux sentiments que Basil lui a déclarés : « L'amour qu'il lui portait - car c'était vraiment de l'amour – n'avait rien en lui qui ne fût noble ou spirituel. » Et cette déclaration d'amour du peintre à celui qui fut sa plus belle source d'inspiration est elle-même d'une grande intensité que je trouve suggestive, jugez par vous-même, je cite Basil, enflammé par ses aveux : « Les semaines et les mois passèrent, et je devins de plus en plus obsédé par toi. […] Je t'avais représenté en Pâris revêtu d'une armure raffinée, et en Adonis portant habit de chasseur et tenant un épieu poli. le front couronné de lourdes fleurs de lotus, tu avais pris place sur la barque d'Hadrien, portant tes regards sur l'autre rive du Nil aux eaux vertes et troubles. Tu t'étais penché au-dessus d'un étang immobile, dans un bosquet grec, et tu avais vu dans le silence argenté de l'eau cette merveille qu'est ton visage. »



De surcroît, il faut bien reconnaître que le roman ne plaide pas du tout en faveur des femmes qui y sont décrites comme les créatures les plus laides, rébarbatives et sottes. Aucune ne trouve grâce aux yeux de Lord Henry et le chapitre 8 où Dorian apprend le suicide de celle qu'il aimait est imprégné de la plus franche misogynie : « - Je crains que les femmes n'apprécient plus que tout la cruauté, la cruauté pure et simple. Elles ont des instincts prodigieusement primitifs. Nous les avons émancipées, mais elles restent des esclaves qui cherchent leur maître. Elles adorent être dominées. » (Christian Grey, sors de ce corps !).



Pour en finir (car il le faut bien même si ce roman mériterait de très longs développements), je dirais que le trio pensé par Wilde avec d'un côté Lord Henry, viveur endurci qui incarne le cynisme et la corruption d'une société fantoche, d'un autre Basil, l'artiste sensible, éperdu d'idéal et empreint de compassion, et, entre ces deux-là Dorian Gray, ce dandy immuablement jeune que ses aspirations narcissiques condamnent à perdre ses illusions et à céder aux vices que sa position sociale lui présente sur un plateau d'argent, symbolise à merveille la pensée humaine dans ses doutes, ses rêves et ses contradictions.





Challenge ABC 2012 - 2013
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Le Portrait de Dorian Gray

De la bouche d’un ami,

Son esprit juvénile fut perverti,

De la main de l’artiste,

Naquit la jeunesse éternelle,

Mais le peintre a périt de la main du modèle

Rongé par la culpabilité,

Dorian Gray a succombé....



Écrit avec un génie indiscutable, ce roman m’a ennuyé, impossible d’accrocher au style d’antan, quelle tragédie. Pourtant j’ai persisté avec conviction et volonté, page après page, je n’avais qu’une seule envie, le finir au plus vite.



Comme je suis déçu de ne pas savoir apprécier ces chefs d’oeuvres, ces classiques de la littérature, ça me mine...



Ce qu’il faudrait pour que je me sente mieux :



M’aider à déloger la jolie statue grecque en haut de l'affiche (que je soupçonne de coucher avec un ours ou deux) qui squatte ma place depuis trop longtemps... il fut un temps ou j’étais classé critique d’or (jusqu’en 36 ème position), puis la déchéance, l’humiliation causées par tous ces arrivistes avec leurs jolies phrases, leur talent critique et rédactionnel, branlette intellectuelle je vous dis, privilégiez le petit peuple bordel de dieu.



A plus les copains

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Le Portrait de Dorian Gray

"Le Portrait de Dorian Gray" est l’un de ces livres rares desquels on peut tirer plusieurs autres livres de genres divers : drame, nouvelle, essai, aphorismes, tous s’y trouvent et coexistent. Oscar Wilde a exploité tous les genres qu’il aime dans son unique roman. Expérience qui a produit un ensemble harmonieux.



"Le Portrait de Dorian Gray" est un roman sur le pouvoir de la fascination, l’influence maléfique, la tentation du mal, la métamorphose ou la déchéance d’un ange, mais aussi sur la désillusion et la vanité de l’existence.



Ce roman profond et complexe à la fois a été écrit à une époque où l’apparence masculine était un sujet d’actualité. Les dandys étaient très bien vus. De nombreux écrivains passaient pour les maîtres du dandysme. "Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir", comme le disait Baudelaire. Oscar Wilde lui-même dandy et véritable chef de fil de l’esthétisme remet en question cette conception de la vie. Il oppose ainsi Lord Henry, l’hédoniste machiavélique, au bon Basil, le peintre. Tous deux essaient de s’arracher Dorian le jeune homme naïf aux traits angéliques. Or, les deux ont leur part de la corruption de ce narcisse moderne. Ce dernier trouve plus convaincantes les maximes du Lord Henry et se veut son disciple zélé. Commence alors sa décente frénétique aux enfers. Sa première victime est une jeune actrice. Cette première offrande aux autels du vice ne sera que le départ. Et bientôt Dorian Gray devient un modèle de la corruption et des mœurs légères dépassant même son maître. Rien ne le ralentit, ni les leçons de morale de son ancien ami Basil, ni ses propres crises de conscience. Tout cela a commencé le jour où Basil décide de faire le portrait de Dorian Gray. Il sera son chef-d’œuvre ultime. Il ne veut pas l’exposer et l’offre à son ami. Ce dernier émet le vœu de ne jamais vieillir au prix de livrer son âme (n’est-ce pas familier ?). Le jeune garçon qui voit pour la première fois toute la grandeur de son charme, tremble à l’idée de perdre tout cela et de vieillir. Mais ce n’est pas seulement la vieillesse qui amène la laideur, mais aussi la débauche, le vice et la dépravation. Il deviendra un ancêtre de Patrick Bateman, il deviendra assassin !

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Le Portrait de Dorian Gray

Dorian Gray est une jeune homme incroyablement beau. A tel point que le peintre qui en a fait son portrait le considère comme sa muse. C'est grâce a la beauté de ce jeune homme que tout le talent du peintre a pu se dévoiler.

Mais Dorian fait la rencontre d'un homme du monde , pour qui la débauche est une culture en soi. Cet homme va pervertir ce jeune mondain pour qui le culte de la beauté et de la jeunesse vont devenir une priorité.



Il y a de cela bien longtemps, j'ai étudié la peau de chagrin de Balzac (pour être exacte : en première), j'en garde quelques souvenirs vague. Mais incontestablement on ne peut faire autrement que de faire un corolaire entre ces deux romans.



Dire que j'ai réellement apprécié ce roman serait faux. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, sa façon de raconter mais j'ai toujours eu beaucoup de mal avec le culte de la jeunesse, de la beauté excessive et la recherche de la vie éternelle. Et pourtant je me rends bien compte que Wilde fait une belle et grande satyre d'une catégorie de la société anglaise de l'époque ( ce que j'apprécie au plus haut point).



C'est vrai qu'Oscar Wilde est un sacré personnage. J'aurais aimé le rencontrer, parce que j'aime sa verve, ses propos acides, son cynisme. Mais je suis sûre que nous ne serions pas devenus les meilleurs amis du monde. Nous nous serions certainement écorchés a coups de noms d'oiseaux à cause de sa façon de provoquer et de ses idées qui ne sont pas toujours en accord avec les miennes. Mais une chose est sûre c'est que nous aurions eu de beaux échanges, certes virulents, mais constructifs.



Si il était possible de ramener cet homme aujourd'hui , je serais franchement très curieuse de voir comment il aurait jugé les critères de beauté actuels, ainsi que le phénomène de chirurgie esthétique très a la mode en ce moment...
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L'Importance d'être constant

Dans L'Importance D'Être Constant, Oscar Wilde revisite et revitalise la longue tradition théâtrale du quiproquo, je dirais " à l'italienne ". C'est une comédie légère et vive, comme l'étaient ses aînées de la Commedia del'Arte, mais où les arlequins sont des dandys anglais et où le caustique des répliques rappelle plus Tchékhov que Goldoni.



La pièce est fondée sur un jeu de mots, qu'on a réussi à restituer tant bien que mal en français mais qui doit manifestement poser quelques problèmes dans certaines langues. En anglais le mot " earnest " évoque évidemment la constance, mais également la sincérité, la fidélité, l'honnêteté, la fiabilité, le sérieux. C'est à la fois un nom et un adjectif et cela résonne étrangement comme le prénom Ernest. En français, les traducteurs ont trouvé la petite pirouette du " constant " mais dont l'effet sonore et sémantique est différent.



Vous avez compris que tout du long de cette comédie en quatre actes, Wilde va jouer sur l’ambiguïté de ce mot car, les deux protagonistes principaux, Jack et Algernon, deux dandys célibataires jouisseurs de l'aristocratie britannique de la fin du XIXème utilisent un procédé similaire pour s'extraire des impératifs familiaux et/ou mondains.



Algernon s'est créé un ami fictif, Bunbury qui est toujours plus ou moins mourant et qu'il doit absolument aller visiter, tandis que Jack, qui est orphelin et qui n'a donc pas de famille très proche, utilise quant à lui un frère imaginaire et débauché prénommé... eh oui !, Ernest, c'est-à-dire Constant dans la version française.



Que ce soit Bunbury ou Constant, le prétexte est surtout utilisé soit pour échapper à des obligations que les jeunes hommes jugent assommantes, soit, et c'est manifestement le cas le plus fréquent, pour aller conter fleurette à quelque charmante demoiselle sans espoir de lendemain.



Or, bien conscients de l'infidélité réciproque de leur ami, aussi bien Jack qu'Algernon commencent à voir rouge lorsqu'ils s'aperçoivent que l'un s'intéresse un peu trop à la cousine de l'autre et que ce dernier s'intéresse quant à lui à la pupille du précédent.



Nous avons donc droit à une construction parfaitement symétrique et croisée très artificielle, d'ailleurs, de plus en plus artificielle à mesure qu'on s'avance dans la pièce, ce qui, fait suffisamment rare pour être mentionné, n'est absolument pas gênant. On voit arriver les choses gros comme un camion, mais c'est manifestement fait exprès.



Oscar Wilde semble se ficher éperdument que sa pièce ait l'air crédible ou pas, c'est un divertissement qu'il souhaite, c'est placer des bonnes répliques, c'est imprimer un style, c'est se faire plaisir tout en nous faisant plaisir.



Le seul hic, pour Jack, c'est qu'il a eu la légèreté de prétexter autour de lui qu'il se rendait au chevet de son frère Constant et, parallèlement, pour ne jamais trop s'engager auprès des femmes, il s'est fait passer auprès de Gwendolen qu'il aime maintenant vraiment, comme étant également Constant.



Sachant qu'en plus le rusé Algernon ne recule devant aucun stratagème pour pouvoir approcher Cecily, la pupille de Jack, il est fort possible que lui aussi se fasse passer pour Constant. D'où l'importance du titre pour la bonne intelligence de la pièce.



En somme, un bon divertissement, avec quelques passages assez drôles, quelques piques lancées ici ou là de la part de Wilde à la société de son temps, quelques petits coups de pieds dans les fourmilières et puis c'est tout car cette pièce n'a probablement pas beaucoup d'autres ambitions cachées. Faire parler d'elle à l'époque, choquer un petit peu ses contemporains, faire le buzz comme on dirait aujourd'hui, mais de là à y percevoir une critique sociale forte et structurée, c'est justement tout ce que l'auteur semblait ne pas vouloir être " sérieux " (earnest). Mais ce n'est bien entendu que mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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L'Importance d'être constant

Bittersweet. Aigre doux un bon synonyme pour le plus British des écrivains irlandais Oscar Wilde !



Joué en 1895 soit quelques mois avant la chute funeste du jeune dramaturge à succès, finalement emprisonné pour homosexualité, ce quiproquo basé sur le jeu de mot entre le prénom « Ernest » et le comportement « Earnest » (traduit par « constant » en français) est décapant: les rires s’enchainent, réplique après réplique, tant la mauvaise foi déconcertante et la dérision fusent avec esthétique du verbe et férocité de la répartie !



L’esprit caustique et l’absurde de Wilde sont d’un humour, pour peu que l’on y soit sensible, très efficace. Un talent pour l’ironie vive et grinçante, « outrageous », chahutant les classes aisées londoniennes, leur faisant – à travers ses personnages - littéralement raconter n’importe quoi mais d’une façon pince-sans-rire, à l’image de Lady Bracknell qui pourrait être interprétée à merveille par le flegme d’une Dame Maggie Smith voyez…



Le dandy londonien qui paya de sa vie son goût du scandale et son regard affûté sur l’hypocrisie des dominants de la société de son temps, ne manque pas une occasion de faire mouche avec ses saillies, notamment à travers le personnage d’Algeron (qui lui ressemble le plus…). Les répliques sont de véritables flèches brûlées à la chaux vive de son inépuisable sarcasme qu’il décochent à son public médusé, partagé entre indignation conservatrice et adhésion jouissive et libératrice … « touché » comme disent les anglais !



Qu’en pensez-vous ?
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Le fantôme de Canterville et autres contes

Le gothique caustique.

Oscar à la barre, accusé de fantastique fantasque, de démystifier les mythes du genre horrifique !

Petite annonce sur le Mauvais recoin : Fantôme conservateur, ectoplasme flasque, expérience de plusieurs siècles dans les terreurs nocturnes, volets qui claquent, portes qui grincent et escaliers qui craquent cherche conseils de l’au-delà, d’ici-bas ou dans les environs pour effaroucher famille d’expats américains insensibles et désespérément rationnels. On est plus chez nous, commente un poltergeist sur une chaîne d’info un peu réac.

Une cellule psychologique pour un revenant qui n’en revient pas ? Une marche blanche constituée par ses amis-dont ce promeneur en drap blanc ? Non, l’humour irrévérencieux d’Oscar Wilde qui profite de ce conte irrésistible pour brocarder la bonne société poussiéreuse anglaise plus attachée aux apparences qu’aux apparitions et des amerloques plus vrais que nature, davantage guidés par leur esprit d’entreprise que par le respect des traditions locales.

Une histoire courte, pour des répliques éternelles, qui raconte les tentatives pitoyables de ce fantôme pour faire sursauter les nouveaux squatteurs de son château.

Comme le sussure le titre, le fantôme de Canterville est en bonne compagnie dans ce recueil de mauvais esprit. Le dandy plaide coupable.

Dans « Le crime de Lord Arthur Savile", Wilde s’attaque à une autre tendance de sa « fin de siècle » et à la vieille noblesse victorienne: les soirées animées par des séances de divination ou de spiritisme. Lord Savile apprend de la bouche ou plutôt de ses mains par un chiromancien qu’il est promis à un funeste destin. Il ne peut se marier à sa fiancée tant qu’il ne se sera pas débarrassé d’un crime à perpétrer. Reste à choisir sa victime. C’est le problème des prédictions : elle manque souvent de précisions. Après avoir tenté d’empoisonner une vieille tante adorée, il va ensuite fricoter avec des poseurs de bombes anarchistes aux artifices défaillants. Dans cette histoire, la morale ne sera pas sauve et c’est bien là le principal.

Les deux dernières nouvelles, « Le millionnaire modèle » qui souligne que les loques ne font pas les clodos et « le sphinx sans secret » sur les affres de la jalousie dans les milieux autorisés me sont apparues moins convaincantes. On a la verve exigeante après des débuts aussi enchanteurs.

Même pas peur.

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Le Portrait de Dorian Gray

« Une abeille entra et bourdonna autour du bol bleu-dragon, rempli de roses d'un jaune de souffre qui était posé devant lui. Il se sentit parfaitement heureux ».



Percevez-vous le calme et la volupté de ces vers ? Heureuse, moi aussi je le suis assurément après avoir lu ce livre. Mais comment rendre compte d'un récit magnifique dont les relectures futures mettront sans aucun doute en valeur d'autres perceptions ? Sens multiples et sens nouveaux en éclosion incessante, propre à tout grand livre. Tout ce que je pourrais écrire n'arrivera pas à rendre compte de la force de cette oeuvre, tous mes mots seront vains et fades pour exprimer le génie de ce chef d'oeuvre, alors me contenterai-je de faire le portrait en aplats grossiers du Portrait, pâle esquisse brossée à gros traits reflétant un vague dessin se voulant figuratif de l'émotion ressentie. Écrire sur un livre superbement écrit n'est pas lui rendre justice. Comme tout ce qu'on adore, sans doute, vaudrait-il mieux se taire pour ne pas le rendre vulgaire, banal, commun ?



« Peut-être ne doit-on pas exprimer son adoration par des mots ».



Le portrait de Dorian Gray est tout d'abord poésie. L'écriture ciselée d'Oscar Wilde a l'élégance raffinée des milieux aisés, la délicatesse des matériaux et des tissus nobles utilisés, touchés, caressés cohabitant avec une nature savamment domptée, l'air de rien, jardin à l'anglaise dont on perçoit les jeux d'ombre et de lumière, dont on devine les senteurs florales mêlées de parfum vert, odeurs végétales entremêlées à celle plus neutre du linge propre, ou encore celle plus amère du thé noir à la bergamote, dans lequel on entend les froissements des feuilles au vent, la vie secrète des insectes, par les fenêtres entrouvertes, aux rideaux faseyant. Un entrelacement sensuel et sensoriel de la nature et des objets précieux, quintessence d'un style qui a le don de rendre heureux, tout simplement. Béatitude dandy. Un nectar divin que cette écriture.



« Dans de grands vases bleus de Chine, des tulipes panachées étaient rangées sur le manteau de la cheminée. La vive lumière abricot d'un jour d'été londonien entrait à flots à travers les petits losanges de plombs des fenêtres ».





Le portrait de Dorian Gray est réflexion passionnante sur la peinture, la littérature, et même la musique. Statut du peintre et de son modèle, sens du tableau en ce qu'il révèle ou au contraire cache son auteur, puissance des mots, pouvoir de la musique qui fait naitre un nouveau chaos en nous, c'est une lecture qui nourrit et qui ouvre tout un ensemble de perspectives. Oscar Wilde a l'intelligence de développer ces réflexions, puissantes et denses, comme des moments de respiration au milieu du livre avant que le coeur de l'intrigue ne prenne en otage son lecteur, puis avant le dénouement final, pour lui proposer une pause. Capter l'attention de son lecteur, suspendre le temps, mieux le capturer pour le métamorphoser lui-même, Oscar Wilde maîtrise la temporalité du récit et sait allier narration haletante et digressions lentes érudites et passionnantes.



« Tout portrait peint compréhensivement est un portrait de l'artiste, non du modèle. le modèle est purement l'accident, l'occasion. Ce n'est pas lui qui est révélé par le peintre ; c'est plutôt le peintre qui, sur la toile colorée, se révèle lui-même ».





Le portrait de Dorian Gray est en son coeur en effet histoire fantastique. Oscar Wilde, avec cette façon classique et raffinée, toute anglaise, ourlée d'une pointe de dandysme, dont nous venons de souligner la sensibilité et l'élégance, nous propose une histoire complètement folle, une véritable histoire fantastique qui tient le lecteur en haleine. Il est temps de parler de ce fameux Dorian Gray. La critique savoureuse de @Nastasia-B met en valeur le choix de ce prénom et de ce nom…d'or et de gris nous explique-t-elle avec brio (et là je résume bien entendu sa démonstration, je vous invite à aller lire sa critique qui met également en valeur le contexte dans lequel a émergé le livre), mais oui, que c'est bien vu ! Un personnage d'une beauté renversante, comme doré par la jeunesse, mais dans lequel le gris et ses différentes teintes vont venir s'insinuer.



Le jeune homme aux traits angéliques, aux lèvres écarlates finement dessinées, aux clairs yeux bleus, à la chevelure aux boucles dorées, semble tiraillé entre deux hommes qui veulent tous deux se l'accaparer, hypnotisés par cette beauté : une sorte d'ange gardien, le peintre Basil, homme bon qui ne veut que du bien à Dorian et qui voit en lui la Beauté suprême, le modèle ultime ; et un petit démon, comme assis sur l'épaule de Dorian, Lord Henry, cynique, misogyne, hédoniste, tentation du mal incarnée qui veut faire de Dorian son objet sur lequel exercer son emprise.

Dorian est davantage attiré par Lord Henry et va devenir son disciple fidèle. Commence alors pour Dorian une véritable descente aux enfers dans laquelle il va devenir peu à peu un modèle de corruption et de vice dépassant même son maitre, spectateur de sa propre vie pour échapper aux souffrances terrestres, avec indifférence et dédain. Malgré les conseils de Basil et ses moments douloureux de lucidité, rien ne l'arrête.

Cette descente aux enfers a commencé lorsque Basil a réalisé un superbe portrait du jeune homme, sans doute sa peinture la plus aboutie, son chef d'oeuvre ultime. le portrait est troublant de justesse, Basil a vraiment réussi à capter l'essence de la jeunesse, que le jeune homme, perturbé et terrifié à l'idée de la perdre peu à peu, cette jeunesse qui est tout, selon les dires de Lord Henry, exprime alors à haute voix, le souhait de rester comme ce portrait à jamais, de ne jamais vieillir, et que ce soit son portrait, cette image de lui, qui changent avec les assauts du temps et de la vie. Ne jamais vieillir au prix de livrer son âme. Qu'il en soit ainsi, le portrait va peu à peu changer, « symbole visible de la dégradation qu'amenait le péché », « le plus magique des miroirs » pour le jeune homme beau et jeune à jamais…C'est une histoire narcissique fascinante !





Le portrait de Dorian Gray, vous l'aurez compris, est avant tout philosophie. Au travers cette métamorphose d'un être simple, naturel, tendre, le moins souillé qui soit, en jeune homme sans coeur et sans pitié, de multiples questions sont soulevées par Oscar Wilde. Sommes-nous le résultat de nos rencontres, le fruit de nos influences, sans aucun libre-arbitre ? Qu'est-ce que la fascination, à quoi nous réduit-elle, quelle influence a-t-elle sur l'objet de notre fascination ? Comment survivre à la métamorphose qui s'opère sans relâche en nous ? La déchéance physique peut-elle être contrecarrée par les nourritures spirituelles et de celles de l'esprit ? La laideur est-elle seulement le fruit de la vieillesse ? N'est-elle pas surtout et avant tout le reflet de nos vices et d'une âme impure ? Une vie éternellement jeune serait-elle une vie acceptable ?

Un questionnement sur la déchéance humaine, tiraillée entre ascétisme qui amène la mort des sens et dérèglement vulgaire qui les émousse, questionnement posé à l'aune d'une nature enchanteresse immuable décrite dans une poésie renversante, antagonisme qui renforce le désarroi dans laquelle cette décrépitude inéluctable nous plonge.





Roman sur les désillusions, ce livre soulève dans un format assez court, dans un style étonnant mâtiné de fantastique, et au moyen d'une écriture incroyablement ciselée et poétique, de riches interrogations universelles. Que ce soit Oscar Wilde, dandy et chef de file de l'esthétisme, proclamant la modernité absolue de la Beauté, qui remet sa propre conception de cette vie en question, est d'autant plus troublant et émouvant.



« Un livre est bien écrit ou mal écrit, un point c'est tout. » écrit Oscar Wilde dans sa préface. Ce livre, indéniablement, est superbement écrit. Un point c'est tout.



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Le Portrait de Dorian Gray

Sans âme , la beauté éternelle n'est que destruction !



Oscar Wilde , un écrivain qui amène une réelle réflexion sur la jeunesse, le sens de la vie, l'hédonisme et l’esthétisme.

Le Portrait de Dorian Gray , un roman rempli de morale ; sur la vanité, l'apparence et l'attirance, sur le fait que le plaisir est totalement différent du bonheur…



Au début, on se laisse prendre à l'atmosphère des soirées bourgeoises londoniennes et on se perd ensuite dans les bas-fonds de la ville : la drogue, la prostitution... Au départ, nous découvrons ces deux ambiances à travers les yeux du jeune Dorian qui inspire parfaitement l'innocence. Ensuite, ce regard change et nous constatons que ce que nous pouvons envier, finalement, n'en vaut pas toujours la peine. L'interdit nous attire mais... A quel prix ?



On peut voir en Lord Henry Oscar Wilde lui-même, dandy hédoniste, amoureux de mots et des turpitudes de la langue, connu pour ses mœurs légères. Ce Lord Henry ; machiavélique et cynique, jaloux de la pureté du visage de Gray au point de le rendre infecte et démesuré de plaisir, finalement cela se retournera contre lui...



On retrouve tantôt un Dorian Gray innocent, tantôt pervers, damné, tantôt sur le chemin de repentir.L'ombre du tableau est délicieusement oppressante. La psychologie des personnages est au cœur d'une intrigue mêlée de romance, de noirceur et de fantastique... Cela fait du portrait de Dorian Gray une œuvre unique, qui se conclut par une fin digne du chef-d’œuvre d'Oscar Wilde.



Bref , c'est un livre qui fait réfléchir sur le sens que nous donnons à notre vie. Ce roman est une vraie perle bourrée d'idées morales et de beauté éternelle!

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Le Portrait de Dorian Gray

Ce roman est un chef-d’œuvre ! tout part d’un portrait du héros, Dorian Gray, exécuté par le peintre Basil Hallward. Ce portrait est magnifique et subjugue ceux qui le regarde, Dorian lui-même et Lord Henry leur ami commun.



Il a été exécuté avec brio car Basil voit Dorian via les yeux de l’admiration, la fascination et même l’amour. Tout n’y est que recherche et harmonie des couleurs, de l’attitude. En voyant ce portrait Dorian émet un souhait : garder l’éternelle jeunesse et que le tableau subisse les outrages du temps.



Les liens réunissant ces trois personnages sont particuliers : Lord Henry sert de mauvais génie, instillant avec perversité sa vision cynique de la société, des femmes en particulier, transformant un jeune timide en homme narcissique, imbu de lui-même, ne reculant devant rien pour assurer son emprise et sa propre réussite sociale.



Basil le peintre est un personnage pur, passionné par son art, et amoureux de Dorian, ce qui explique la beauté du portrait qu’il a réalisé. Amoureux de l’amour ou amoureux du vrai Dorian ?



« Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait, non du modèle, mais de l’artiste. Le modèle n’est qu’un hasard et qu’un prétexte. Ce n’est pas lui qui se trouve révélé par le peintre ; c’est le peintre qui se révèle lui-même sur la toile qu’il colorie. » P 13



Oscar Wilde en fait d’ailleurs un personnage à part entière car il emploie toujours la majuscule, pour le désigner, parlant du « Portrait » qu’il oppose au héros, comme on oppose le bien le mal, le beau et le laid…



Dans ce roman, Oscar Wilde n’est pas tendre envers les femmes, c’est le moins qu’on puisse dire, elles ont des rôles vraiment accessoires, même pas secondaires, que ce soit dans la vie de Dorian que dans celle de Lord Henry. Quant à la notion de fidélité, il se déchaîne en affirmant par exemple:



« Ceux qui sont fidèles ne connaissent de l’amour que sa trivialité ; ce sont les infidèles qui en connaissent les tragédies. P 21 »



Le rythme subjugue le lecteur, les idées fusent comme des bulles de champagne et Oscar Wilde joue avec elles, et nous entraîne, même si certaines peuvent nous déranger, tant il flirte avec l’excès, le désir de choquer, en maniant comme personne le paradoxe. (Notamment certaines affirmations concernant la société ou les femmes ou tentant de justifier le comportement de Dorian ne peuvent que le hérisser.)



L’écriture est belle, peaufinée, chatoyante comme les couleurs du tableau et on sent l’admiration de l’auteur pour la peinture, (il admirait beaucoup Gustave Moreau).



Ce roman d’une grande sensualité, sera hué par la critique, car considéré comme un éloge de l’homosexualité, de la débauche.



L’idée de faire vieillir mais aussi faire apparaître la cruauté sur les traits du beau visage, à chaque « mauvaise action » de Dorian est vraiment une idée de génie, car on va voir jusqu’où celui-ci est capable d’aller pour que personne ne voit le tableau se métamorphoser.



Cette idée m’a fait penser bien-sûr à « la peau de chagrin » de Balzac que j’ai adoré et que Oscar Wilde admirait :« la mort de Lucien de Rubempré a été le drame de ma vie » disait-il.



Énorme coup de cœur:
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le Portrait de Dorian Gray

C’est la première fois que je donne mon avis sur un classique (Champomy !)

C’est vrai quoi, c’est moins facile je trouve…

J’avouerai que dans un premier temps j’ai un peu ramé avec ce portrait de Dorian Gray, je me suis demandée si Oscar Wilde ne diluait pas un peu, genre « je suis payé aux chapitres », le pire a été celui où il nous décrit les nombreux passe-temps raffinés de son héros ou anti-héros (comme vous voudrez) : l’étude des parfums, des instruments de musiques, des bijoux, des pierres précieuses, des tissus et des broderies, des ornements sacerdotaux, des tableaux de ses ancêtres… Vous voyiez, déjà, vous trouvez mon énumération un tantinet longuette, et bien, il fait des pages sur chacun de ces sujets, imaginez !

Et puis, arrive le moment où il renoue avec son récit, et là on veut savoir… On espère… on espère que cet homme comprendra que le plaisir, la jeunesse et la beauté ne sont pas tout dans la vie, et certainement pas à ce prix… On espère qu’il va renouer avec le bien…

Mais en vain, même quand Dorian décide de changer sa vie, de faire de bonnes actions, son portrait lui apprend qu’en fait c’est par vanité…

He’s definitively bad !

http://youtu.be/pVzF199JZLY
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Le Portrait de Dorian Gray

Chef d’œuvre intemporel.

Lord Henry Wotton rend visite à son ami, le peintre Basil Hallward. Il découvre dans son atelier une toile représentant le portrait d’un jeune homme dont la perfection esthétique des traits, le réalisme du visage et la beauté le troublent. L’artiste lui présente son modèle : Dorian Gray, un mondain candide, héritier fortuné, qui découvre lui aussi l’œuvre du maitre. A son tour subjugué, il émet le vœux de conserver éternellement la jeunesse reproduite sur le tableau…

Le roman d’Oscar Wilde est le fruit d’une commande de Joseph Marshall Stoddart pour son magazine. André Gide dira plus tard qu’il a été écrit en quelques jours ce qui est faux car l’auteur a accouché de son histoire en neuf mois avec toutes les peines du monde. Mais le résultat est là : une œuvre remarquablement bien écrite dont la modernité traverse les âges sans prendre une ride. L’auteur s’est incarné dans ses trois personnages principaux. Il est Basil Hallward, le Pygmalion éprit de sa réalisation Galatée. Il est Lord Henry, mentor diabolique du jeune Dorian, qui va l’emmener loin sur les voies de la perdition, du vice et de la corruption et qui cultive l’art du discours cynique et du mot d’esprit. Il est Dorian Gray, personnage clef de son roman, qui voue son âme au diable afin de conserver une apparence juvénile, qui brave toutes les lois naturelles pour abonder à contresens de l’ordre normal et moral des êtres.

La toile est le miroir de l’âme de Dorian. Elle lui renvoie toute l’horreur de son inconséquence comportementale (Le suicide de Sybil Vane), son inconstance dans ses relations, le vice qui s’immisce en lui comme un poison qui va le dévorer. Oscar Wilde met en Dorian toutes ses propres turpitudes, la légèreté de son dandysme, « Que servirait à un homme de gagner tout le monde et de […] se perdre soi-même ? », son attachement au détail, les enluminures élaborées d’une façade dont il dénonce paradoxalement la superficialité, son comportement déviant dont il va se défendre afin de garder pignon sur rue (son mariage avec Constance Lloyd et avec qui il aura deux enfants), mais qui le rattrape inexorablement, ainsi qu’une malédiction s’y emploierait, « - chacun d’entre nous contient en lui le Ciel et l’Enfer, Basil. »

Oscar Wilde et Dorian Gray sont tout et leur contraire, écartelés entre leurs pulsions coupables et la société victorienne, ils oscillent entre le bien et le mal, irrémédiablement ramenés à leurs instincts déviants, à cette fange corrompue, cette débauche qui illumine leurs nuits et les font se sentir vivants, au-dessus de la masse des anonymes serviles esclaves d’une morale rance.

« Le portrait de Dorian Gray » est l’histoire de cette malédiction qui ronge l’auteur et son héros et que seule la mort peut interrompre car il n’y est jamais question de rédemption. La seule issue où se sauver et trouver la paix est l’Au-delà.

Traduction nouvelle, préface et notes de Jean Gallégno.

Editions Gallimard, Folio classique, 378 pages.

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Le Fantôme de Canterville

"Scrutez le miroir pour découvrir le fantôme qui s'y cache." Anna Rice, le violon.





Le fantôme hantait Canterville, depuis 300 ans!

Deux mains de squelette sur les épaules de la duchesse de Bolton, et elle fut prise de convulsions...





Toc, toc, toc...

Une main verdâtre frappait aux fenêtres, et le maître d'hôtel se suicida d'un coup de pistolet, tandis que la belle Lady Stutfield se noya dans l'étang aux carpes...





"Un éclair terrible, un coup de tonnerre épouvantable et Mrs Umney s'évanouit", après avoir accueilli la famille Otis, les nouveaux propriétaires du domaine de Canterville Chase.





Cette famille d'Américains ne croient en rien, sauf au pouvoir de l'argent, et le fantôme de Canterville veut les chasser de son manoir!





A minuit pile, le nouveau propriétaire vit, alors, un vieillard d'aspect terrible avec de lourdes menottes et des fers rouillés cliquetant.





Mr Otis sortit, de sa veste, un produit lubrifiant en demandant à son interlocuteur, (un peu interloqué) de bien vouloir huiler ses chaînes...





Le revenant fut ensuite agressé par les jumeaux Otis, à grand coups d'oreiller!





Pauvre spectre!

Il sera menacé par un revolver, va recevoir un seau d'eau, en essayant de rentrer dans la chambre des enfants (et attraper un gros rhume).

Et Mrs Otis qui lui propose un élixir, pour soigner sa voix cauchemardesque...





Il sera aussi obligé de s'enfuir, comme une ombre, par le conduit de cheminée du gros tuyau de poêle, en espérant que personne n'allume le feu, en dessous...





Le macabre personnage va même être confronté à un autre fantôme, en revenant (pardon!)... Il ne trouvera réconfort qu'auprès de la jeune fille de la maison, la douce Virginia (15 ans).





Est-ce encore une horrible manoeuvre du fantôme ou un mauvais coup des Otis, afin de l'expulser, hors du manoir hanté ?

C'est très drôle !





"Prends garde, petite Virginia, prends garde! Reviens, petite Virginia! Mais le fantôme lui agrippa la main"...

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Le crime de Lord Arthur Savile

Shocking, cet humour anglais! Mais, God save the Queen!





" Je peux résister à tout, sauf à la tentation. Tout désir que nous cherchons à étouffer couve en notre esprit, et nous empoisonne. Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder. " Oscar Wilde.





Lord Arthur Saville est riche et oisif.

Dans une de ces réceptions inutiles et pourtant précieuses pour l'aristocratie, un chiromancien pâlit en lisant dans la main de Lord Saville.





" Qu'on parle de Vous, c'est affreux. Mais qu'on n'en parle pas, c'est pire!" Oscar Wilde.

Lord Saville est un assassin en puissance, selon Monsieur Podgers, le chiromancien. Oui, mais qui tuer (à part le temps, car il pleut tellement à Londres!) ?





Avec quoi? L'aconitine (un poison), une bombe dissimulée dans une pendule, ou encore avec ses propres mains? Et qui donc?

Lady Clementina, un innocent, le Doyen de Chichester ou cet affreux Monsieur Podgers?





"Quand les Dieux désirent nous punir, ils exaucent nos prières." Oscar Wilde.

A cup of tea, darling?
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Le portrait de Dorian Gray non censuré

1889 - Oscar Wilde imagine et écrit son Portrait de Dorian Gray. C'est ce manuscrit nullement censuré et "déterré" en 2011 grâce au travail de Nicholas Frankel que Les Cahiers Rouges de Grasset viennent d'éditer en Septembre 2016 dans sa traduction française d'Anatole Tomczak.



20 Juin 1890 - La revue américaine Lippincott's Monthly Magazine publie ce manuscrit. Quand l'Angleterre le découvre, elle est scandalisée. Mais ce que tout le monde ignore à cette époque c'est que Joseph Marshall Stoddart, son rédacteur en chef, en a déjà censuré les passages les plus scabreux.



1891 - le Portrait de Dorian Gray parait en volume. Mais, poussé par son éditeur anglais qui redoute le procès, Wilde doit reprendre son texte. Il atténue ses aspects les plus sulfureux et y ajoute six chapitres afin de donner au roman une couleur plus mélodramatique.



1895 - L'avocat du marquis de Queensberry, lors du procès qu'il a intenté à Oscar Wide, s'appuie sur la version du Lippincott's pour prouver la perversité de son auteur. Nul doute que s'il en avait eu connaissance, il aurait utilisé le manuscrit que Wilde avait remis au magazine américain, avant qu'il ne soit censuré.

Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés. À sa sortie de prison, ruiné, éreinté, abandonné par la plupart de ses amis, il s'exile en France sous le nom de Sébastien Melmoth. Après une agonie de plusieurs mois, il meurt le 30 Novembre 1900 dans un hôtel misérable de la rue des Beaux-Arts à Paris.



Ayant lu la version volume édulcorée il y a trop longtemps, je ne suis pas en mesure d'établir une comparaison entre les deux. Excepté peut-être que je n'aurais pas conseillé la présente à mon fils, jeune ado, ainsi que je l'avais fait à l'époque. Non qu'elle soit indécente - elle ne l'est pas - mais parce que les subtilités et le style de son écriture ne sont pas à la portée d'un trop jeune lecteur.



En refermant le livre, je n'ai pu retenir un sourire ironique à la pensée de l'indignation, voire de l'hystérie, d'une l'Angleterre si outrée à la découverte d'une version pourtant déjà censurée une première fois. Amusant quand on sait que, en France, un siècle plus tôt (1795), Sade publiait sa Philosophie dans le Boudoir.

Elle était décidément bien prude cette Angleterre du XIXe siècle pour voir de la pornographie dans l'oeuvre de Wilde. Elle avait le marquis de Queensberry... nous, celui de Sade. Ceci explique sans doute cela.



Ah ! Oscar, Oscar ! Merveilleux et insolent Oscar !
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Le fantôme de Canterville et autres contes

Le fantôme de Canterville n'est pas vraiment effrayant, c'est le moins qu'on puisse dire.

Oscar Wilde emprunte un peu d'ingrédients à l'univers gothique, tout en le parodiant. Son roman glisse plutôt dans le genre fantastique et merveilleux.



Les lieux ne sont pas si lugubres, le fantôme prête à sourire, il est ridicule, mais il n'est pas le seul.

On se moque des Anglais, de leurs superstitions, de leurs traditions. Les Américains n'échappent pas non plus à la raillerie, avec leur modernité, leur matérialisme à toute épreuve, le fantôme en faisant les frais.



Mais cette histoire avec ses accents d'humour et de frayeurs inoffensives, change de ton vers la fin. Le fantôme se dévoile. On n'a plus envie de s'en moquer, mais plutôt, comme le fait Virginia, d'en prendre soin, de lui rendre justice. Virginia est la seule en effet à ne pas l'avoir bousculé. On glisse ainsi lentement vers le merveilleux.
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Le Portrait de Dorian Gray

J' étais tout jeune homme, lorsque je lus le portrait de Dorian Gray.

Cette lecture m' habite toujours, sujet -pour moi- d'une réflexion renouvelée et lancinante sur la propension de l'homme à méfaire.

Dorian Gray est impuissant à conjurer le démon mauvais qui le ronge. Épris d'absolu, il prend la voie de ses plus bas instincts aux échos d' abandon et de facilité... Le tableau, le fameux portrait, c'est le tapis sous lequel Dorian Gray cache d'horribles moutons aux relents pestilentiels. C'est son aveuglement et son existence dans un éternel présent de veulerie et de débauche... En effet, Dorian Gray ne pourrait vieillir harmonieusement, avec pareille existence.



J' ai toujours en mémoire l'excellent film d' Albert Lewin de 1945, en noir et blanc... sauf la terrifiante image du portrait final de Dorian Gray, dans des teintes particulièrement évocatrices...



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Le portrait de Mr. W.H.

"Ainsi tu fus à moi dans l’illusion d’un rêve ;

En dormant on est roi, au réveil tout s’achève."

(W. Shakespeare, Sonnet 87)



C'est un fameux canular littéraire, que nous a concocté Oscar Wilde !

Shakespeare nous a laissé quelques 154 sonnets, dédiés à deux énigmatiques personnes. Les 126 premiers s'adressent à un beau jeune homme, "Mr. W.H.", les autres à une certaine "Dark Lady". Et comme à chaque fois que l'évidence n'est pas servie sur le plateau, les suppositions vont bon train. Le candidat le plus probable à l'identité de "W.H." est William Herbert, 3e comte de Pembroke, protecteur et mécène de Shakespeare. Quant aux prétendantes au titre de la Dark Lady, elles sont aussi nombreuses que les prétendants à l'identité de Shakespeare lui-même.

Mais ici c'est le mystérieux W.H. qui intéresse Wilde.

Sa nouvelle s'inscrit bien dans l'époque victorienne, qui a haussé le Grand Will sur le piédestal d'un demi-dieu. Mais les découvertes de documents authentiques concernant Shakespeare n'allaient pas forcément toujours avec l'image du Cygne de l'Avon créée par des bardolâtres, alors d'un côté on commence à douter des capacités littéraires de Will de Stratford, et de l'autre on se met à interpréter ses oeuvres de façon autobiographique, qui fera par la suite plus de mal que de bien à cet héritage littéraire. C'est aussi l'époque de nombreux faux documents censés "prouver" aux sceptiques que l'on peut être à la fois un négociant en malt, prêteur à crédit et l'auteur de quelque chose comme "Hamlet" ou "Jules César". Shylock et Prospero en une seule personne.



L'idée de Wilde est née des débats littéraires avec son ami Robert Ross, et l'histoire a été publiée pour la première fois en 1889 dans le Blackwood Magazine. Ce fut un scandale. La prude Angleterre victorienne s'est soulevée contre l'inacceptable idée que son barde national puisse être amoureux d'un homme, et le texte était ensuite refusé par tous les éditeurs. Pendant l'emprisonnement de Wilde à Reading, le manuscrit a mystérieusement disparu, pour ne réapparaître qu'en 1920 aux Etats-Unis.

Ce livre, où Wilde nous "dévoile" l'identité de W.H., se trouve donc quelque part entre un essai sérieux et un amusant jeu littéraire. Avec beaucoup de légèreté et d'esprit, l'auteur nous propose une admirable réflexion sur les sonnets, tout en montrant comment la frontière entre la recherche sérieuse et la fiction peut être parfois ténue.



Le narrateur (dont on ne saura jamais le nom) discute de falsifications littéraires avec son ami Erskine, et celui-ci en profite pour lui raconter une drôle d'histoire.

L'histoire de son ami Cyril Graham, qui a étudié avec acharnement les sonnets pour y découvrir la véritable identité de W.H. : ce serait un jeune acteur de la troupe de Shakespeare, Willie Hughes. Erskine explique la théorie de Graham sans pourtant la croire, car le maillon essentiel manque : une preuve palpable que ce jeune homme, Willie, eût vraiment existé.

Cyril Graham va payer cher son désir de prouver à tout prix sa vérité à Erskine : une tentative désespérée avec un faux portrait de W.H. va le mener jusqu'au suicide, quand Erskine découvrira la supercherie.

Toute cette histoire n'est qu'une curieuse et triste anecdote, mais notre narrateur succombe au charme de la théorie de Graham, et se penche à son tour sur les sonnets. Dans l'analyse textuelle détaillée (Wilde utilise en tout 36 sonnets, la dédicace et une partie de "A Lover's Complaint" ; un tel appât doit déjà être pris au sérieux !) il va trouver un grand nombre de preuves confirmant la théorie de Graham, l'affinant encore par ses propres découvertes. Il rapporte à Erskine ses conclusions, mais à la fin il commence à s'en méfier lui-même. Trop tard. Maintenant, c'est Erskine qui est à nouveau ensorcelé par la théorie, entreprend de trouver la preuve définitive de l'existence de W.H., et l'histoire glisse doucement vers sa fin surprenante...



Wilde ne travaille pas vraiment ses personnages, son but est de saisir l'interprétation d'une oeuvre de fiction. Comme si la langue de l'interprétation était le véritable héros de sa nouvelle. Le procédé est toujours identique : la théorie d'abord, qu'on va ensuite astucieusement imbriquer dans l'ensemble des sonnets, pour que cela "colle". Et cela colle tellement que l'on se laisserait facilement séduire à notre tour ; c'est d'ailleurs le dangereux principe de toute théorie complotiste.

Sur quelques pages, Wilde fait passer tous les "pour" et les "contre" du langage de l'interprétation, en tendant deux irrésistibles pièges au lecteur.

Le premier nous fait réaliser que quoi qu'on puisse dire ou penser de sa nouvelle, on arrive toujours aux mêmes figures rhétoriques dont Wilde se moque. Comme si le "portrait" devenait un miroir au lecteur.

Et le deuxième, moins subtil mais d'autant plus drôle, est la fin. L'histoire insinue clairement que les jours de celui qui connait en détail la théorie de Cyril Graham sont comptés.



Voilà pourquoi je n'ai d'autre choix que de vous déconseiller fermement cette lecture, ce qui est fort dommage, car on apprend un tas de choses bien intéressantes sur les sonnets et les coulisses du théâtre élisabéthain. 4,5/5 pour l'agréable moment en compagnie de Wilde, hélas, si cher payé, et me voilà heureuse de pouvoir finir au moins cette cr

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Le Portrait de Dorian Gray

J'ai fini ce roman il y a environ une semaine maintenant mais ai pris un peu de retard sur la rédaction des avis de mes lectures. Cela n'est pas un mal non plus pouvant ici prendre un peu plus de recul sur cette lecture qui m'a laissé un sentiment global mitigé.



En effet si je suis satisfait d'avoir enfin lu ce classique, il faut bien avouer que cela faisait un moment que je ne me suis pas ennuyé au cours de ma lecture. J'ai d'abord été très agréablement surpris  par la plume d'Oscar Wilde qui écrit merveilleusement bien, mais les dialogues s'enchaînent nous présentant peu à peu les personnages et posant les bases de l'intrigue et même si ceux-ci ne sont pas désagréables à lire j'ai commencé à trouver le temps long espérant voir l'intrigue avancer plus rapidement. Malheureusement vers le milieu du livre je me suis mis à regretter les dialogues du début. J'ai d'ailleurs songé à sauter quelques pages mais ai finalement résisté à la tentation. Je n'ai finalement vraiment apprécié que la dernière partie du roman mais qui fut donc aussi celle qui fut le plus rapidement lu. Les personnages que nous présente ici l'auteur son très intéressants surtout dans les relations qui les lient les uns aux autres.



Je ne regrette donc pas dans l'ensemble cette lecture malgré ses longueurs notamment au milieu qui me laisseront en mémoire le sentiment d'ennui ressenti durant ma lecture, cependant pour son intrigue étant tout de même intéressante, sa dernière partie prenante, ses personnages complexes et l'écriture tout simplement sublime ce roman mérite d'être lu.
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