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Critiques de Paco Ignacio Taibo II (101)
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Hurler à la lune

De courtes nouvelles de Behm, suivies d'autres, plus longues, de Taibo. Ce dernier admirait Behm et a propose les siennes pour permettre d'accoucher a deux un volume assez joufflu, susceptible d'etre publie.



Behm secrete un humour noir qui se rit du noir, qui le detruit ou s'autodetruit en une grimace de clown a la Jack Nicholson. Si c'est du polar c'est du polar biscornu, completement dingue, fele, pas credible pour un sou, frolant le fantastique, mais Behm sait manier la tension, l'accroitre page apres page, jusqu'a un denouement toujours inattendu, et c'est jouissif.



Il aime les serial killers, mais qui sont ils? : un serpent, un gosse de cinq ans, et le pire de tous, la Mort, deguisee en femme fatale. Et que ne fait-on pour echapper a la Mort? On se cache. Comme dans “La Planque”. Et on meurt par erreur comme dans “Feu Don Juan”.

Un autre serial killer, plus conventionnel, tue, sans le savoir, selon les lettres qui composent son nom (“Le tueur marteau”). Et quand on l’execute le bourreau jouit, decharge (“La chambre”).



Mais pas tous les personnages se font berner comme celui de “Dot". Dans “Le corps du delit”, le macchabee arrive a savoir qui l'a tue, et Bart de “L'Arnaque" se joue de la belle qui veut lui voler son ame.

La derniere nouvelle, “Il manque quelque chose”, a des relents sociaux: les femmes ont disparu. Ou ce sont les hommes? Les hommes ne voient plus les femmes? Les femmes ne croisent plus d'hommes?



Les nouvelles de Taibo sont un peu plus classiques, et en des allers-retours entre l'Europe et le Mexique, il nous fait part de ce qu'il pense de la societe contemporaine, ici ou la. Elles sont aussi policieres, comme “Au fin fond du Sud", ou il s'amuse a emprunter a Chandler son Marlowe desabuse; noires, comme “ Les merveilleuses odeurs de la vie", ou les mains d'un policier, puis d'un autre, sentent le cadavre, la charogne, insinuant une possible epidemie de remords; et surtout sociales, comme “Tlaloc”, qui restitue une certaine dignite a l'indigenisme, ou “Mariachis morts avec le sourire", ou il apostrophe entre autres industries le journaliste a sensation.



Behm se savoure mais est pratiquement impossible a citer. Une ligne quand meme: “Pas de portefeuille. Voila qui suggerait une agression. Mais en general, les agresseurs ne flinguent pas leur proie. Sauf a Los Angeles.” Et Taibo ne nous laisse pas en reste: “Si chez elle la television etait en permanence allumee, c’etait pour tuer la solitude, pas pour conjurer des peurs. […] Elle se demandait : « Si je la mets pour tuer la solitude, pourquoi est-ce que je la laisse allumee quand je sors ? Justement pour ça, pour tuer la solitude quand je ne suis pas la et pour qu’il y ait moins de solitude quand je rentre », se repondait-elle.”

Il y a pleins d'autres passages de Taibo, sur l'art, l'Europe ou le Mexique qui meritent d'etre cites. J'en posterai peut-etre quelques uns. Ou peut-etre, ce que j'aurais de mieux a faire, c'est de lire ses romans. Je verrai…

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La bicyclette de Léonard

Encore un livre de mon auteur Mexicain préféré, et il justifie encore cette inclination.



Faut quand même dire que ça commence un peu décousu, c'est un de ces romans où plusieurs histoires débutent en parallèle et finiront par se rejoindre. Ce qui est désormais un peu convenu, voire un peu artificiel. Pour faire passer la pilule, chacune de ses histoires est forte, immédiatement prenante à force de détails souvent inédits ou cocasses.



On se retrouve plongé dans deux mondes durs et fascinants (la Barcelone en quasi guerre civile entre les anarchistes et le patronat à la sortie de la Première Guerre Mondiale, la frontière contemporaine entre le Mexique et les États-Unis). Plus quelque aperçus de la vie de Léonard (celui de Vinci, celui de la bicyclette du titre), et même de... la chute de Saïgon. Qui sont aussi deux débuts de chasse au trésor.



Rapidement, l'intrigue se resserre et on a finalement deux histoires bien distinctes qui ne resteront liées que par un fil ténu : le protagoniste est un romancier, et on suit d'une part son aventure contemporaine et d'autre part l'histoire de son roman.



C'est là que la virtuosité de Paco Ignacio Taibo II commence à faire effet. Il manie les effets de mise en abyme, par quelques apostrophes, par le temps employé (le futur), par quelques brèves digressions sur la littérature en cours sous nos yeux, par des jolies constructions en poupée russe aussi. J'ai compté : il y a un passage cité par un article de journal écrit par le journaliste dont parle le roman qu'est en train d'écrire notre personnage principal du livre qu'on est en train de lire. Quatre niveaux. Et c'est très malin d'avoir choisi un protagoniste romancier en train d'écrire : l'auteur peut se permettre ce genre de fantaisies sans casser le naturel et la fluidité du récit.



Si on ajoute que la fin ne déçoit pas en s'inscrivant pleinement dans cet échafaudage, on tient là un chouette roman noir mais pas que, constitué d'intrigues d'autant plus fascinantes qu'on nous a fait assister à leur conception.
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Revenir à Naples

Fuyant une conjuration contre les anarchistes, Lucio Doria s’enfuit de Naples, « une ville pleine de couleurs et de parfums », pour le Mexique, en compagnie d’un groupe hétéroclite avec qui il va fonder une commune agricole. Quatre-vingts ans plus tard, il fait le voyage inverse pour retrouver les « fantômes » de ses compagnons disparus et raconter les événements tels qu’il se les rappelle, tels qu’il les invente, tels qu’il les reconstruit.

Pour eux, le XXe siècle a commencé sur le navire qui les conduit à Veracruz, en provenance de La Havane. Ils débarquent dans le Mexique de Porfirio Diaz : « Une dictature, ce n’est pas seulement une structure de pouvoir verticale construite sur la peur, l’armée et la répression, les curés, les apparences, le contrôle de l’information, le mensonge et l’habitude, la fausse promesse d’un progrès dont personne ne sera soi-disant exclus ; c’est aussi tout un réseau de passe-droits, de complicités, de copinages, de fraudes et d’accommodements qui huilent la machine de haut en bas de la pyramide. La dictature c’est de la merde. »

Rapidement, ils comprennent que le gouverneur Teodor Dehesa leur a concédé la propriété des Magnolias dans le but de déclencher un conflit avec les Indiens, qui servirait de prétexte pour dépouiller ceux-ci de leurs terres. « Les titres de propriété, c’est bon pour se torcher le cul avec », a expliqué au sorcier celui qui se fait appeler le curé Marco, déclaration de Genève de la Première Internationale à l’appui. Mémé Grimaldi, elle, défend une égalité des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, mais dans la différence. Elle se prononce aussi pour une répartition égalitaire du travail et aussi pour prendre partie aux côtés des Indiens, car « celui qui est témoin d’une injustice sans agir n’est qu’une canaille, un stronzo et un puzzolente ».



Ignorant tout de l’agriculture, il s’emploient à confectionner un alambic pour distiller de l’alcool de noix et de nance, une variété de prune locale, et volent dans les églises pour acheter des armes… avec la bénédiction de don Marco. Tous offrent souvent leur nudité au soleil, pour bronzer.

Mais comme l’avait écrit le journal dirigé par les frères Flores Magon, « de toutes les plaies qui frappaient l’État de Veracruz, la fièvre jaune, la variole, Dehesa était la pire. » L’expérience tourne court. Lucio reste le seul dernier survivant de la communauté au Mexique. Il sera pharmacien, instituteur, imprimeur clandestin, journaliste, commentateur de baseball, vendeur de fruits, croisera Che Guevara dans la file des cubains qui embarquaient sur le Granma et Pancho Vila à El Paso, recevra deux balles en Espagne, engagé dans le bataillon Garibaldi.

Régulièrement un « choeur antique », composé de deux ou trois commères napolitaines occupées à étendre du linge à leurs fenêtres, ponctue le récit de leurs commentaires. « Pour elles, les grands propriétaires sont des casses-couilles partout dans le monde, la chose étant de notoriété publique bien que la télévision n’en parle pas. »

Et quand Lucio revient à Naples, à quatre-vingt-treize ans, sa langue maternelle, le dialecte napolitain, lui revient spontanément. Cette ville lui rend le sourire : « Les gens ont cassé les feux de signalisation et proclamé l’anarchie de la circulation. Et ça marche. » Hanté par le souvenir de ses amis, il cherchera en vain leurs traces, poussé comme beaucoup par le « besoin de remplir ce misérable cimetière que sont devenues nos vies, de le peupler d’archanges flamboyants et de héros à la mesure d’autres temps ». « Notre époque a perdu le goût de l’héroïsme, le sens tragique de cette vie qui n’est rien de plus qu’une farce romantique aux conséquences inévitables. Disparus, ces hommes et ces femmes qui vivaient avec l’exigence que rien, rien du tout, pas un cheveu, ne sépare leurs paroles et leurs actes ; ces êtres humains qui ont traduit en actes chacun de leurs mots. »





Sébastien Rutés, le traducteur, fin connaisseur de l’oeuvre de Paco Ignacio Taibo II, dans une postface brillante, recense les figures anarchistes dans les romans de celui-ci, ce « panthéon de gauche » qu’il s’est employé à bâtir. Il analyse les thématiques régulièrement évoquées de l’échec politique de 1968, de la légitimité de la violence révolutionnaire, du choix de l’action individuelle ou de l’action collective, de la fraternité.



Remarquable travail d’édition, notamment par l’apport d’illustrations, culs-de-lampe discrets, gravures en pleine page, magnifiques et marquantes.

Paco Ignacio Taibo II nous emporte dans une nouvelle épopée virevoltante, avec sa virtuosité coutumière, se confronte à ses vieux démons, dans une langue toujours aussi luxuriante.





Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La vie même

José Daniel Fierro, homme de gauche, auteur de romans policiers à la renommée nationale et internationale bien établie, se voit un beau jour convié par le maire de la cité minière de Santa Ana, municipalité "rouge" de 230.000 habitants, à en devenir chef de la police (les deux titulaires précédents ayant été assassinés ...).

Au grand dam de son épouse Ana, le menaçant même de divorce, le célèbre écrivain accepte de leur succéder ...

Excellent narrateur (encore faut-il accepter d'entrer dans son univers littéraire bien particulier et d'en apprécier l'originalité), Paco Ignacio Taibo II, homme de conviction, observateur lucide et caustique d'un Mexique qu'il connaît bien (vivant avec lui tous les jours !), nous invite donc à suivre les pérégrinations urbaines de son héros fictionnel et de ses acolytes confrontés à une société minée par la corruption, les malversations, le népotisme, les inégalités sociales et en butte aux manoeuvres sournoisement déstabilisatrices du pouvoir central.

Écrit en 1987, ce roman noir reste malheureusement toujours bien d'actualité au vu d'un Mexique plus que jamais en proie à ses maux récurrents.

Espérons cependant que la récente victoire à l'élection présidentielle du candidat de gauche Andrés Manuel López Obrador, qui plus est soutenu par une large majorité parlementaire, augurera d'un avenir moins sombre pour ce malheureux pays gangréné par un système d'impunité, d'abus de pouvoir colossaux et de violence.

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De passage

Tu l’as vu ?

Qui ?

San Vicente ! Il est de passage.

De passage où ?

Au Mexique.

Et qu’est-ce que ce gars de Giron irait faire si loin de son port d’attache ?



« Il discutait autour d’une bouteille de rhum havanero extradry placée sur une table de nuit au milieu du salon désert. »



L’envie de me servir un verre, avant d’aller plus loin. Sentir ce goût sucré sur les lèvres et cette chaleur mexicaine m’envahir. Et puis San Vicente de passage mérite bien que l’on ouvre une de ces bouteilles avant qu’elles ne prennent trop la poussière de cactus. San Vicente, un gamin, tout juste sorti des mamelles portuaires, débarque en 1921 au Mexique. Un regard, pas plus, lui fait comprendre qu’il a un rôle à jouer. Celui d’organiser la rébellion ouvrière.



Pendant 3 années, Paco Ignacio Taibo II suit sa trace, réinvente son histoire, la rend plus romanesque, comme un mélange de fiction et de réalité, comme un mélange de rhum et de coca. Ah non, le Cuba libre c’est l’île à côté. D’ailleurs, San Vicente n’y aurait pas déjà fait escale. C’est d’ailleurs ce que semble penser le FBI d’Edgar J. Hoover.



Pendant 3 années, San Vicente sera à la tête des paysans exploités par les haciendas. A la tête d’ouvriers exploités par le grand patronat. A la tête des putes exploitées par les maquereaux. Et pour San Vicente tous les moyens sont bons pour se faire entendre, un radical du syndicalisme.



Et pourquoi, est-ce que tu aurais envie de suivre le grand San Vicente, ce saint cégétiste de la grande et noble cause. Parce ce qu’au fond de toi, tu sais que le patron est un enfoiré pour rester poli, parce que le premier mot qui me vient serait… gilipollas ! San Vicente a été expulsé mais il est revenu, il a cette cause dans son sang. Certains diraient qu’il est utopique mais pour PIT II, c’est un héros et sa pseudo-biographie romanesque montre l’importance qu’il lui porte à ses yeux, tous deux originaires d’un même pays, Giron.



Quant à moi, je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort, surtout au milieu de ma bouteille de mezcal qui est déjà à moitié vide. Un autre roman mexicain, et me voilà obligé de bouffer le ver à l’intérieur. Et dire que certains y mettent un scorpion…



« De Passage », la révolution entre une bouteille de rhum et une bouteille de mezcal.
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Le Rendez-vous des héros : Manuel pour la pri..

De l'ironie et de la dérision dans ces textes successifs présentés comme des petites nouvelles . Un récit ecrit-parlé qui donne vie aux histoires racontées par un personnage haut en couleur sur des événements qui ont marqué le Mexique des années 60-70.

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Cosa fácil

Viva Zapata ! Problema : Zapata está muerto… Muerto de chez muerto, même. Plus muerto que lui, tu meurs.



Votre mission, monsieur le détective indépendant Hector Belascoaran Shayne – si vous l’acceptez – sera de prouver qu’Emiliano Zapata está vivo (♫ Vivo per lei anch’io lo sai ♪).



Et comme une affaire n’arrive jamais seule, vous en profiterez aussi pour élucider le meurtre d’un ingénieur dans une usine au bord de la grève et, tant qu’a faire, vous tâcherez de savoir pourquoi ces petits voyous en ont après la belle Elena.



Hector Belascoarán Shayne est un drôle d’oiseau. Basque par son père, irlandais par sa mère, il vit au Mexique et, durant sa triple enquête, il va en profiter pour nous parler un peu de son pays et de ses problèmes (au pays, pas à Hector, bien que ce dernier ait un passé qui sera éclairé dans les prochains tomes).



Avec du cynisme et de l’ironie mordante, notre détective va mettre le doigt sur les multiples dysfonctionnements du Mexique des années 70, sur les magouilles en tout genre, qu’elles soient politiques, sociales ou autres.



Ses trois colocataires du bureau qu’il loue sont soit à la recherche de travail, ou tout simplement désabusé, cynique, aussi, et le tout donne des personnages haut en couleurs du genre qu’on a pas l’habitude de croiser dans des polars noirs européens.



Sans avoir un rythme trépidant à la 24h chrono, le roman se lit d’une traite car les trois affaires vont occuper notre Hector durant le jour et une partie de ses nuits, sans compter qu’il a un héritage maternel à régler avec son frère et sa sœur sans parler des événements qui arrivent de tous les côtés, vu qu’il a du pain sur la planche.



Lire un roman de Paco Ignacio Taibo II faisait partie de mon petit challenge personnel, je viens de le découvrir et le courant est bien passé entre nous, ce qui me fait dire que je compte bien encore m’accouder au bar en sa compagnie et boire des faux Cuba Libre tout en devisant du Mexique qui, ma bonne dame, n’est plus ce qu’il était.



Une belle découverte, un détective hors-norme, des acolytes peu habituels, une description acéré Mexique et de sa classe dirigeante, le tout en résolvant trois affaires totalement différente, le tout sans prendre de repos, en dormant juste quelques heures dans un vieux fauteuil.


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Jours de combat

Mexico, dans les années 70.

Commençons par le personnage principal et récurrent, dont c’est ici la première apparition : Héctor Belascaoran Shayne, d’ascendance à la fois basque et irlandaise, la trentaine, vient de quitter son épouse et son travail, et de se dénicher un petit bureau, partagé avec un plombier, pour s’installer comme détective privé. Obnubilé par un étrangleur de femmes qui sévit dans les rues de Mexico depuis quelques temps, il se lance dans une quête totalement dépourvue d’indices. Si vous cherchez un polar bien carré, bien classique, passez votre chemin : le détective n’a aucun mandat de recherche, aucune piste, il n’existe aucun lien entre les victimes. Voilà donc Héctor qui parcourt les rues au hasard en imaginant ce que l’étrangleur peut faire, à quoi il peut ressembler, où il peut aller. Enfin, ça, c’est au début…



Dire que sans le voyage livresque au Mexique organisé par A girl de Lecture sans frontières, je n’aurais sans doute pas mis les pieds ou les yeux dans un roman de Paco Ignacio Taibo Segundo ! Ça aurait été bien dommage.

Dès les premières pages, mon attention a été mise en éveil grâce au personnage totalement inclassable d’Héctor et grâce au style, plus travaillé que la plupart des polars auxquels je suis habituée, et pourtant je crois ne pas lire n’importe quoi. J’ai copié des citations assez longues pour que vous puissiez vous faire une idée. Mais ce n’est qu’un échantillon d’un style foisonnant, littéraire, recelant des dialogues savoureux, et qui donne un ton, une atmosphère originale, presque étrange, mais pas dépourvue d’humour.

J’ai beaucoup aimé le fait d’entamer chaque chapitre par une citation, souvent destinée à adresser un clin d’œil au lecteur. Au fur et à mesure du roman, je me suis habituée à l’ambiance très particulière et les personnages ont gagné en épaisseur. Héctor Belascaoran Shayne, au gré des rencontres et des retrouvailles, s’est trouvé de l’aide dans l’obscurité dans laquelle il avançait, la trame du roman s’est complexifiée et a gagné en intensité. J’ai eu le sentiment que l’auteur s’amusait tout en appuyant le texte sur des sujets qui lui tenaient à cœur. Pour mon plus grand plaisir de lecture !
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Pancho Villa : La bataille de Zacatecas

Juin 1914, Révolution mexicaine. La Toma de Zacatecas (ou prise de Zacatecas) marque la victoire de la División del Norte, armée révolutionnaire menée par Pancho Villa (José Doroteo Arango Arámbula) sur Victoriano Huerta. Cet épisode particulièrement sanglant de la révolution raconté par Montejo (colonel Fuentes) sur un scénario de Paco Ignacio Taibo II et superbement illustré par Eko, lève le voile sur le légendaire Pancho Villa. Ainsi, parmi les rumeurs qui courraient sur le général, s'il en est une qui est fausse, c'est bien celle qu'il était un ivrogne incurable. C'était par contre le cas du colonel Fuentes, dont l'ivrognerie autant que le courage, suscitera la foudre et l'intérêt de Pancho Villa... Avec cette Bataille de Zacatecas, dont l'intérêt tient pour beaucoup dans la qualité et la beauté des dessins, partez à la découverte du récit épique de ce pan de la Révolution mexicaine...



Pancho Villa. La bataille de Zacatecas, un album puissant par ses évocations mais surtout par ses graphismes

Bel ouvrage s'il en est, cet album aux illustrations noir & blanc séduira autant par le thème abordé que par ses somptueux graphismes. Ne vous attendez pas pour autant à découvrir la bataille de Zacatecas dans le détail. Le scénario aborde en effet de façon trop succincte les événements. Et l'idée de cet ouvrage n'étant probablement pas de faire un cours d'histoire mais plus d'aborder les événements sous l'angle de l'anecdote, nous ne pourrons que reconnaître qu'il s'agit d'une belle collaboration même si l'on peut toutefois rester sur sa faim. Quant à la façon dont le héros mexicain est présenté, nul n'est besoin de rappeler l'admiration et la sympathie que beaucoup ont voué à Pancho Villa : les exploits rapportés sont probants et à l'instar de ce livre qui lui est dédié, les actes légendaires du célèbre général continueront à lui faire la part belle dans l'histoire mexicaine. Un très beau livre illustré proposé par Nada Éditions qui invite à d'autres lectures plus fouillées ou documentées comme par exemple la biographie de Pancho Villa, roman d'une vie de Paco Ignacio Taibo II (Payot, 2009)...



Nada Éditions : de la critique et de l'histoire sociale sous l'angle de la Révolution mexicaine

Et puisque le travail d'éditeur représente pour moi un travail fondamental dans la publication, la diffusion et la valorisation intelligente de toute littérature quelle que soit sa nature, je tiens à souligner le travail de Nada Éditions, jeune maison d'édition dont j'apprécie la ligne éditoriale et dont voici une présentation : "Fondées en 2013, les éditions Nada publient des essais ou des récits ayant trait à la critique et à l’histoire sociales, à la littérature et aux arts. La question sociale, l’émancipation, les marginalités, les contre-cultures sont autant de thématiques qui sous-tendent sa ligne éditoriale. "
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Mexico Noir

L'introduction de Paco Ignacio Taibo II à cette anthologie est précieuse car elle fait entrer le lecteur de plain-pied dans la noirceur de ce monstre urbain qu'est Mexico : désespoir engendré par la misère économique, criminalité, trafic de drogue et violences en tous genres, et une corruption de la police qui est sans égal, bienvenue dans les ténèbres de Mexico DF.



«J'ai souvent dit que les statistiques révélaient une ville surprenante, une capitale dans laquelle on compte plus de ciné-clubs qu'à Paris, plus d'avortements qu'à Londres et plus d'universités qu'à New-York. Une ville où la nuit est devenue dangereuse, sauvage. le royaume de quelques rares élus. Où la violence qui règne vous accule, vous enferme dans l'autisme. Une sauvagerie qui vous retient chez vous, planté devant la télé, qui crée un cercle vicieux où règne la solitude et où on ne peut s'en remettre qu'à soi-même. Voilà la situation, pour la majorité des cas.» (Paco Ignacio Taibo II).



La première nouvelle du recueil, «J'suis personne» d'Eduardo Antonio Parra, justifierait à elle seule l'achat de l'anthologie, la marche dans les rues derrière son caddie et le monologue intérieur en boucle d'un clochard psychotique, qui a assisté à une scène, au mauvais endroit au mauvais moment, et qui pressent dans le brouillard de ses pensées abîmées par la rue et l'alcool, que les conséquences vont être terribles pour lui.



Un autre de mes coups de coeur est la nouvelle de F.G. Hagenbeck, «Le comique qui ne souriait jamais», dans la lignée de Marlowe, une histoire de privé embauché à la fin des années soixante par une star de cinéma pour faire cesser un chantage, un classique transposé dans la noirceur tortueuse de Mexico DF : Un très beau condensé en quelques pages de violence, d'humour corrosif et de mélancolie sur fond de la grande histoire mexicaine, qui donne envie de lire davantage cet auteur.



«Je me trouvais face à l'acteur le plus célèbre du Mexique. Il n'était pas plus grand que moi. Ce n'est pas peu dire car à Los Angeles on me prenait pour le huitième nain de Blanche Neige. Il portait une veste en daim couleur lie de vin qui crissait, une chemise blanche à manches courtes col Mao et des lunettes de soleil de la taille d'un pare-brise. Il avançait lentement. Délicatement. À mesure qu'il s'approchait de moi, j'ai estimé qu'il devait avoir la cinquantaine mais qu'une récente opération de chirurgie esthétique lui faisait paraître dix ans de moins. Il portait encore quelques bandages. Sur son visage tiré, il y avait comme une légère patine qui rappelait la couleur de l'argent : celle des dollars gringos.» (F.G. Haghenbeck, le Comique qui ne souriait jamais)



Deux autres nouvelles m'ont semblées très puissantes, «Le brasier des judas» d'Eugenio Aguirre, un récit qui s'ouvre sur des crimes atroces, annonciateurs d'une chute brutale, et «Derrière la porte» d'Oscar de Borbolla qui illustre de façon simple et brillante le propos de Paco Ignacio Taibo II en introduction, l'impuissance des citoyens face aux crimes et l'impunité.



Merci aux éditions Asphalte de nous plonger au coeur du noir des mégalopoles. On en redemande.

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Défunts disparus

Au début, j'ai été ravie de retrouver l'auteur et son humour absurde et poétique. J'aime son univers, et j'aime que ses écrits dénoncent toujours l'injustice et la corruption.

Défunts disparus est un petit roman d'à peine 125 pages, ce qui n'est pas habituel de l'auteur. Et je ne sais pas si c'est pour ça, mais je n'ai pas pu rentrer totalement dans l'histoire. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages (à part celui du détective Hector Belascoaran mais lui je le connais depuis longtemps, c'est un vieil ami !) et l'histoire me laisse l'impression d'avoir été survolée. Surtout que cet auteur excelle dans l'art d'imbriquer des situations et personnages différents pour tisser petit à petit un lien entre eux. Et là, rien de tout cela.

Bref, j'en demandais plus.

Malgré ces réserves, on retrouve dans ce livre certains talents de l'auteur. A conseiller à quelqu'un qui voudrait approcher l'univers particulier de Paco Ignacio Taibo II sans avoir envie de s'attaquer à un long roman.
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Cosa fácil

« Chaque ville a le détective qu’elle mérite ». Mexico a Héctor Belascoarán Shayne l'un des privés les plus originaux de la littérature policière.



Un beau jour, Héctor Belascoarán Shayne, ancien ingénieur, a quitté boulot et épouse, loué un bureau (qu’il partage avec un spécialiste des égouts et un tapissier) et s’est établi comme détective privé. Mi-irlandais, mi-basque. Borgne et boiteux. Buveur de cola et fumeur de cigarettes bon marché. Voilà en deux mots le portrait de HBS.



Dans Cosa Fácil (deuxième épisode de la série), HBS se retrouve avec trois missions sur les bras. Empêcher une adolescente de se suicider, résoudre le meurtre d’un ingénieur dans une usine qui est en grève et cerise sur le gâteau, enquêter sur Emiliano Zapata. L’icône révolutionnaire mexicaine ne serait pas morte en 1919 et se cacherait dans une grotte à la périphérie de Mexico.



Il va mettre toute son énergie à résoudre ces 3 affaires, qui contrairement a nombre de schémas classiques, ne se croiseront jamais. Ne dormant pas, menaçant les méchants, admirant de belles femmes, s’appuyant sur quelques amis fidèles et remettant régulièrement en question sa décision de devenir détective privé, HBS navigue dans le Mexico de 1976. Car malgré les trois (ou quatre ou peut-être cinq) sous-intrigues, le personnage central est la ville elle-même.



Cet homme est diablement attachant. Un privé anarchiste qui galère et se questionne. Il lutte contre les contraintes imposées par la culture mexicaine tout en conservant un certain sens de la décence et de l’idéalisme. On le suit dans dans les bas-fonds de la vie sociale et politique, il nous dévoile les faces obscures et absurdes de son pays.

Une comédie noire et subtile. mélange de nostalgie et d'humour, avec une pointe de surréalisme.

On aurait bien besoin de plus de HBS dans nos vies et de Paco Ignacio Taibo II.



Traduit par Mara Hernández et René Solis
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Rêves de frontière

Rêves de frontière est un roman mexicain de Paco Ignacio Taibo II publié en 1990. L'histoire est celle d'Héctor, un détective borgne parti à la recherche de Natalia, une ancienne amie de lycée qui s'est envolée vers une carrière d'actrice de l'autre côté de la frontière. Alors avec Héctor, on sillonne cette frontière, une des plus emblématique au monde qui sépare les USA du Mexique.



Disons-le, le livre vaut surtout pour atmosphère, son décor de Western moderne et le style très visuel de l'auteur. On sent, au travers du livre, la passion du cinéma que cherche à transmettre l'écrivain mexicain. On trouvera également dans les dialogues, la langue très orale et argotique typique des romans noirs.



Pour le reste, nous avons une intrigue assez mince, très peu d'action (quelques dialogues musclés et une petite scène de fuite tout au plus), une chute qui ne casse pas trois pattes à un canard et des personnages très stéréotypés (pour ne pas dire caricaturaux) qui ne m'ont inspiré aucune empathie.



Je ne doute pas que certains trouvent leur bonheur dans le style cinématographique de Taibo et apprécient pleinement ce court roman. de mon côté, en revanche, je n'ai franchement pas été emballé. La lecture n'a pas été un calvaire, loin de là (le livre est court et reste très fluide à la lecture) mais j'ai laissé derrière moi sans remord Héctor et Natalia dans leur décor américano-mexicain pour passer à d'autres lectures.

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Revenir à Naples

Une petite communauté d'anarchistes napolitains s'établit au Mexique et tente de donner vie à ses idéaux dans le cadre d'une commune agricole. Ils se heurteront vite à la répression du dictateur en place qui avait pour objectif de les instrumentaliser contre les Indiens.

C'est cette histoire que raconte le vétéran Lucio Doria de retour à Naples.

C'est une succession de courts chapitres, focalisés sur un événement ou un personnage, c'est raconté avec humour et la sympathie militante de l'auteur est évidente.
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Rêves de frontière

Avouons-le : ce n'est pas pour l'enquête menée par le détectice Héctor Belascoaran Shayne que ce court roman pourrait intéresser. Soyons honnête : nous n'y comprenons rien et je crois même que c'est le but recherché. Natalia ment, invente, joue ; Héctor le sait puisque l'histoire de Natalia ne sera que devinée. D'autres passages sont carrément catapultés par des personnages extérieurs à l'action (Marc Cooper), mettant en doute la cohérence du récit et leur utilité.



Ainsi, en une centaine de pages seulement, Paco Ignacio Taibo II, que je découvre pour la première fois, ne nous livre pas vraiment un récit noir ; l'enquête qu'il réalise à travers son personnage principal nous emmène d'abord le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. On y croise quelques rêves brisés, quelques histoires dignes d'un western moderne, quelques figures aussi (Pancho Villa) et surtout, quelques grands noms de la littérature mexicaine et espagnole : Guillermo Prieto, José Emilio Pacheco, José de Espronceda, Gabriel Celaya, et cette figure (fictive ?) d'Enrique Cortazar.



Ainsi, pour moi, et peut-être est-ce du à ma méconnaissance, ce court récit, empreint de poésie, a fonctionné comme un voyage initiatique - certains passages étant terriblement beaux comme ces quelques vers de Pacheco, page 61 : "Je n'aime pas ma patrie./Sa lueur est abstraite/est insaisissable./Mais (tant pis si cela choque)/je donnerais la vie/pour dix endroits qui lui sont propres,/certaines personnes/des ports, des fôrets de pins,/des forteresses,/une ville détruite,/grise, monstrueuse,/plusieurs figures de son histoire,/des montagnes/et trois ou quatre rivières."
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La vie même

Santa Ana ,ville du nord du Mexique, est « rouge » ce qui n’a pas l’heur de plaire au très hégémonique et oxymorique Parti Révolutionnaire Institutionnel qui règne sur le pays. Aussi les chefs de la police y ont tendance à défuncter prématurément .On fait appel en désespoir de cause à un célèbre auteur de romans policiers pour ce poste exposé , espérant qu’il soit protégé par sa notoriété .Et voilà le novice qui se prend au jeu et s’engage à fond dans une sombre histoire :une jeune femme trouvée poignardée , nue, dans l’église ! Atypiqueet plaisant ce roman policier, par son côté politique , par le décor du Mexique où les cadavres se ramassent à la pelle et par un humour assez ravageur.
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Le Rendez-vous des héros : Manuel pour la pri..

Mexico 1968 : la révolte étudiante échoue faute d'avoir été soutenue par les milieux populaires. La répression s'abat. Dans l'année qui suit, Nestor, le narrateur, se retrouve sur un lit d'hôpital et prépare la revanche en convoquant ses héros imaginaires, ceux qui peuplent les livres, d'Artagnan et ses compagnons mousquetaires, Sherlock Holmes (sans Watson, indésirable, mais pourquoi ?) Doc Holliday, les Mau Mau, etc...

Voilà un livre curieux, à la fois d'une grande sécheresse de ton, mais aussi nostalgique, aigri, désenchanté, animé par la seule grâce des livres. Une belle idée, mais un livre un peu décevant.
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Le retour des tigres de Malaisie : Plus ant..

Connaissez-vous Salgari? Un auteur italien de la fin du 19ème siècle, auteur d’œuvres fleurant bon l'aventure, telles Les pirates de Malaisie, Le cycle du Corsaire noir et Les pirates des Bermudes. Jules Verne n'est pas loin!



Comme l'avoue Paco Ignacio Taibo II, "une fois pour toutes et avec un total cynisme, il s'agit là d'un pastiche de Salgari, rejeton des retrouvailles entre ma vocation littéraire, jamais démentie, pour le roman d'aventures, et mes amours de jeunesse envers le maître du genre, amours entretenus de longues années durant, nés chez un enfant maladif et heureux dans une société répressive et sans télévision, et prolongés chez un adolescent qui rejoignit le combat politique et social de années 60 armé du code éthique des Trois Mousquetaires, de la vitalité de Robin de Bois et de l'anti-Impérialime de Sandokan."



Sandokan! Le prince malais et son ami le portugais Yanez de Gomara, pas loin de la soixantaine, reprennent du service sur leur navire survitaminé! De Borneo à Singapour, en passant par Hong Kong, les voilà devant affronter de mystérieux ennemis, et c'est parti pour des combats, des rebondissements, des trahisons, des rencontres improbable (Moriarty, un héros de Karl May, une survivante de la Commune de Paris, etc etc...). Tous unis contre l'impérialisme!



Yanez face à des anglais:

"Il n'est pas question de pirates face à des commerçants civilisateurs. Vous avez construit un empire à base de sang et d'exploitation commerciale. Vous l'avez fait en Inde, à Sarawak, à Singapour, à Ceylan, à Hong-Kong. Quand les affaires étaient menacées les canonnières arrivaient pour les protéger. Vous avez empoisonné des milliers de chinois en faisant du trafic d'opium. Vous avez fusillé des milliers de cipayes en 1857. Vous avez manipulé des rajahs et des petits sultans pour les dresser les uns contre les autres et prendre le contrôle de leur terres. Vous parlez de civilisation mais à l’époque où dans cette partie du monde se multipliaient le pagodes et s’édifiaient les plus beaux temples du monde consacrés à l'amour, votre civilisation était formée de guerriers qui soulevaient leur jupette pour pisser et dormaient sur la terre battue dans des chaumières en paille."



Une vraie réussite en ce qui concerne le côté roman d'aventures, voyages, batailles, rarement un arrêt dans l'action! Les proverbes de Yanez, les personnages hauts en couleur, quelques conversations ou prises de position donnent de la chair à cette suite de rebondissements. Mais, car il y a un mais, c'est souvent rapide et j'ai parfois eu du mal à m'intéresser à cette paire de héros (Yanez peut être un peu?) et leurs méthodes expéditives parfois (bon, d'accord, ce sont des pirates et en face ils sont méchants!). Les combats (sans trop de suspense!) m'ont peu intéressée.



Peu d'humour (souvent de Yanez d'ailleurs)

(Quand il faut sortir tout un arsenal d'une chambre secrète et souterraine)

"Nous allons devoir travailler plusieurs heures pour remonter tout cela à la cuisine. C'est vraiment ce qu'il y a de pénible dans ces putains de chambres secrètes, si tu veux qu'elles restent vraiment secrètes, tu es obligé de faire le coolie tout seul."

et j'aime ce:

"Chien, nous allons te dépecer vif, et ensuite nous te mettrons dans un sac de saindoux et nous te jetterons à la mer, lui dit Yanez pour entamer la conversation."



Sans doute mon problème vient-il des lois du genre "roman d'aventures", parfaitement mises en œuvre par l'auteur, je le reconnais. Il faudrait que je découvre d'autres romans de Paco Ignacio Taibo II.


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Revenir à Naples

"Une dictature, ce n'est pas seulement une structure de pouvoir verticale construite sur la peur, l'armée et la répression, les curés, les apparences, le contrôle de l'information, le mensonge et l'habitude, la fausse promesse d'un progrès dont personne ne sera soi-disant exclu; c'est aussi tout un réseau de passe-droits, de complicités, de copinages, de fraudes et d'accommodements qui huilent la machine de haut en bas de la pyramide. La dictature, c'est de la merde."



Bonheur de lecture, pépite et tutti quanti !

« Revenir à Naples » est un savoureux mélange d’humour, d’histoire, de drame et d’engagement politique dans le contexte historique du Mexique du début du XXeme siècle.



Alors que le pays est dirigé par Porfirio Díaz, le gouvernement, par l'intermédiaire des consulats, invite des européens à venir coloniser et cultiver des terres appartenant aux autochtones.

C’est dans ce contexte que débarque à Veracruz un groupe d’anarchistes napolitains qui voient là l’opportunité de fuir la faim et les prisons italiennes. Malheureusement l’agriculture n’est pas vraiment leur domaine. Parmi eux il y a un curé, une prostituée, un équilibriste, un philosophe et même un chasseur de lapins!

Viscéralement allergiques à toute forme d’injustice et d’autorité, cette petite communauté n’a pas fini de faire parler d’elle au grand dam du gouverneur et Lucio, le plus jeune du groupe, va commettre un péché qui le forcera 80 ans plus tard à retourner dans sa Naples natale.



Un court roman, composé de 68 chapitres aussi brefs que incisifs. A travers l’histoire du retour au pays de Lucio, l’auteur se moque des puissants, souligne la corruption et affiche sa sympathie envers les idéalistes et ceux qui se révoltent. C’est totalement réjouissant mais attention la farce pourrait bien se transformer en drame…



Traduit par Sébastien Rutés



Une très belle édition agrémentée de gravures et d’illustrations qui me donne furieusement envie de découvrir le reste du catalogue des éditions Nada
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Archanges, 12 histoires de révolutionnaires s..

Le sous-titre espagnol me semble bien plus adapté que le sous-titre français : « 12 histoires de révolutionnaires héros du XXe siècle ».

Nous suivons ici quelques destins de révoltés contre l'ordre du monde, des « histoires dans L Histoire » comme le dit l'auteur, des héros le plus souvent anonymes ou peu connus, alors qu'ils ont joué leur rôle dans la marche du siècle, dont les biographies sont inexistantes ou parcellaires.

Ils sont Mexicains, Espagnols, Italiens, Allemands, Chinois, et seront broyés par les événements.

Le livre est clair, mais ne peut être conseillé qu'aux lecteurs connaissant bien l'Histoire du XXe siècle.
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