Citations de Pascal Garnier (531)
Quand on n'a rien, on peut encore tout donner.
On avait demandé à je ne sais plus quel cardinal où il souhaitait aller après sa mort, enfer ou paradis.Il avait répondu: " Le paradis pour le climat et l'enfer pour les fréquentations. " p.144
On n'achète pas le bonheur et c'est tant mieux ! Qu'est-ce qu'il leur resterait, aux pauvres ? La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie.
-Ça fait chaud au cœur, tout ça.
-Vous trouvez ?
-Oui, tous ces gens heureux, c’est bien, non ?
-Comment savez-vous qu’ils sont heureux ?
-Ça se voit.
-Il faut se méfier de ce qui est trop voyant. En général c’est du toc.
Vous en connaissez-vous des gens normaux ?
Porter des sandales avec des chaussettes, franchement !...
Les enfants, c'est comme les poètes, les idiots du village, ça voit ce que le commun des mortels ignore : ce monde parallèle si proche et si lointain peuplé de gens qui, comme Vincent, n'ont rien d'autre à offrir que le creux de leur main.
On ne tue pas ses peurs, on vit avec, mais chacun chez soi...
Elle dévale la dune, court sur la plage. Le vent contraire lui rabat les cheveux dans les yeux. Elle le déteste, ce vent, et ce soleil aussi, fier de lui au milieu de cette saloperie de ciel bleu. C'est pas juste d'être triste quand il fait si beau. Rien n'est juste, le seul petit bout de bonheur qu'on vous donne ne sert qu'à mesurer l'étendue de sa misère.
Un ballon rouge vint rebondir auprès de lui. Un petit garçon et son père lui couraient après. Ils avaient l'air heureux, le ballon surtout.
Tiens ! c'est comme les végétariens. Tu les invites à diner chez toi, tu vas leur faire des épinards, de la salade, du vert, quoi, mais quand tu vas bouffer chez eux, jamais ils ne te feront un rosbif ! Jamais ! Même pas un blanc de poulet !... Ça a un côté missionnaire, le végétarien, faut qu'il ait raison, coûte que coûte. C'est pas tolérant, le végétarien.
Odette avait envie d'apprendre quelque chose mais elle ne savait quoi. L'Italien, l'ikebana, le yoga, la danse orientale, la cuisine turque...N'importe quoi du moment que ce fût quelque chose de nouveau. Tout ce temps à présent... C'était comme la traversée d'un long dimanche. Le temps lui appartenait, à elle, rien qu'à elle, elle pouvait en faire ce qu'elle voulait. Cependant, cet immense territoire vierge dont on lui faisait cadeau n'était qu'un gros glaçon flottant sur un océan de vide qui fondait davantage chaque jour. C'était un peu angoissant, elle avait peur de gâcher. Elle n'avait pas l'habitude, c'est encombrant la liberté.
Les jours (…) s'enfilent comme des perles sur le fil blanc du temps.
La peur, parfois, ça vous tend la main comme un ami.
Un écrivain, c'est comme une photo, ça se révèle dans l'ombre.
Elle avait lu un jour une définition de la poésie: "Deux mots qui se rencontrent pour la première fois".
Il n'y a pas de pire solitude que celle qu'on est obligé de partager avec d'autres.
On croise le monde entier le temps d'une vie mais on l'oublie au fur et à mesure comme ces rencontres de vacances à qui l'on promet d'écrire et qui passent aussitôt aux oubliettes. Comment faire autrement, il faudrait dix vies pour gérer tout ça. Et puis au fond, nous n'avons besoin que de quelques satellites pour former notre galaxie. Toutes les étoiles se ressemblent.
Il y a quelques années, le sirocco avait soufflé sur Paris. Il faisait très chaud. Une fine couche de sable rose recouvrait les voitures. Fabien était au même endroit sur un balcon. Il aurait voulu qu’il en tombe un mètre, comme la neige quand il était petit. Mais rien ne tenait ici, tout tournait en boue. Ça venait sans doute de la mauvaise qualité des rêves.
Ce splendide coucher de soleil va aussi bien au ciel de la cité que son rouge à lèvres sur la bouche de sa mère quand elle veut se faire belle. Ça les rend encore plus moches, l'un comme l'autre. Faut pas éclairer la misère.