Citations de Paul Auster (2080)
Les paroles de ta grand-mère à ta mère : “Ton père serait vraiment un homme merveilleux – si seulement il était différent.”
les mots de Groucho Marx devraient donner du courage : "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop sombre pour lire."
On pense trop souvent que le romancier est une sorte de dieu qui manipule des marionnettes. L'expérience de l'écrivain ne relève jamais, chez moi, de cette catégorie : elle est une nécessité intérieure. Pour écrire, il faut avoir lu beaucoup mais surtout beaucoup vécu. Le talent n'est pas ce qu'il y a de plus fondamental à l'écriture. L'indispensable est le désir, la volonté, le besoin d'écrire.
Il doit s'entraîner à ne pas penser au passé. Voilà la clé de toute la folle aventure qui a débuté pour lui quand la gargouille s'est écrasée sur le trottoir. S'il a perdu son ancienne vie, il doit se comporter comme s'il venait de naître, comme si le passé ne pesait pas sur lui plus que sur un nouveau-né. Il a des souvenirs, bien sûr, mais ces souvenirs ne sont plus significatifs, ils ne font plus partie de la vie qui vient de commencer pour lui et, chaque fois que ses pensées s'égarent en direction de son ancienne vie à New York - qui est effacée, qui n'est plus désormais qu'une illusion - il fait tout son possible pour détourner son esprit du passé et se concentrer sur le présent. C'est pour ça qu'il lit le livre. C'est pour cela qu'il le lit et le relit sans cesse. Il faut qu'il échappe à la séduction des prétendus souvenirs d'une existence qui n'est plus la sienne et, parce que la lecture du manuscrit nécessite une reddition totale, une attention sans faille du corps comme de l'esprit, il lui est possible, lorsqu'il se perd dans les pages du roman, d'oublier qui il était.
Indien sauvage représentait tout ce qui était sensuel, libérateur, sans entraves, c'était le Ça donnant libre cours à ses désirs libidinaux par opposition au Surmoi représenté par les héroïques cow-boys en chapeau blanc, par opposition aussi au monde oppressif des chaussures inconfortables, des sonneries de réveil et des salles de classe surchauffées et mal aérées.
Quand tu t'es rendu à la vingtième réunion de te classe de lycée, pourtant, vingt-six ans après la nuit du trophée réduit en miettes, Karen était là, jeune veuve de trente-huit ans, et tu as de nouveau dansé avec elle, sur un morceau lent cette fois, et elle t'a dit qu'elle se souvenait de chaque détail de cette soirée où vous aviez douze ans - elle s'en souvenait, a-t-elle ajouté, comme si c'était hier.
Jamais encore je ne me suis senti aussi superflu et aussi peu désiré. Je vis dans un vide - je n'ai rien à faire avec quiconque - et ça me fait souffrir. Je ne peux rien faire à part regarder les autres. J'ai besoin de quelqu'un.
Si on se lève assez tôt, comme moi aujourd'hui - l'air est gris & froid & chargé de pluie : une pluie installée pour toute la journée - et si on descend au bistrot, on peut prendre son café avec les hommes du marché, le livreur de glace, les éboueurs, etc. La seule chose curieuse, c'est qu'au lieu de boire du café le matin (n'oublie pas qu'il est huit heures), ces hommes ingurgitent toutes sortes de liqueurs exotiques, en général des vins. Il me semble que ce soit la coutume chez les vieux. (...) Dans le froid du petit matin, la pluie qui crépite dans les rues étroites...semble rapprocher les choses les unes des autres et de moi aussi...Même les sons prennent une autre tournure. La radio du vieux qui passe de l'accordéon dans la chambre à côté me paraît plus nette, plus triste. Ah - elle vient de s'arrêter. Pendant un instant, un petit vide dans l'air - en fait, dans mes oreilles...dans mon esprit.
[...] era a vergonha de ver Samuel levar a minha mala em cima da cabeça, minha mala pesadissima, sobrecarragada com o peso de livros a mais e desnecessarios, e como nao enxergar, naquela imagem de um negro carregando os pertences de uma mulher branca em cima da cabeça, os horrores do passado colonial, as atrocidades do Congoe da Afica francesa, os seculos de aflição...
Dois seculos depois, o resultado dessa miscigenação é uma curiosa raça mesclada de africanos de cabelo ruivo, africanos de olhos azuis e africanos albinos. Como observa o autor: A ilha é um laboratorio de possibilidades humanas.
Em suma, apesar das idiossincrasias malucas de Cecile, ele aprecia a companhia de sua mente mais que o bastante para abster-se de quaisquer pensamentos sobre seu corpo e, com satisfação, mantem as maos longe dela.
A piedade é uma emoção tão horrivel, inutil - é melhor gente pôr dentro de uma garrafa, arrolhar bem e guardar.
é triste demais para ser linda. Ninguem pode ser tao triste assim e continuar sendo linda.
Os dois ja enfrentaram juntos as maiores dificuldades, e agora nao precisam mais falar um com o outro se nao tem vontade.
[...] voce entendeu que nao existia nada melhor no mundo do que ser beijado da maneira como ela estava beijando voce, que aquili era, de forma indiscutivel, a mais importante justificativa para estar vivo.
O mundo havia pregado uma peça em vocês, ao obriga-los a viver em meados do seculo XX, cidadãos de um pais industrial avançado, grande coisa, ao passo que, se tivessem nascido numa tribo primitiva em algum lugar da Amazonia ou dos Mares do Sul, ja não seriam virgens.
Acabaram-se as guerrinhas de agua ba banheira, talvez, não havia mais as brincadeiras de medico, nao havia mais a pulação em cima da cama, mas continuava a haver uma informalidade totalmente antiamericana, no que dizia respeito a seus corpos.
Voce ainda ama seus pais, mas não gosta mais deles, pessoalmente.
[...] voce imagina que ela seja desconfiada com tudo mundo que é jovem - por uma questão de principio - e assim o que ela vê quando olha par você não é você mesmo, mas apenas mais um guerrilheiro numa guerra contra a autoridade, mais um rebelde amotinado [...]
Mas é melhor ser timido do que arrogante, suponho, melhor se aproximar com delicadeza do que intimidar todo mundo com a sua propria intoleravel perfeição humana.