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Citations de Paul Vialar (77)


Paul Vialar
Je connais des hommes très âgés qui savent jouer. Ils l'ont toujours su : ceux-là ne retomberont jamais en enfance. En effet, ils ne l'ont pas quittée. Ils en ont gardé la pureté. Ils ont conservé intact ce trésor et, grâce à lui, ont été toute leur vie ces « êtres humains » que, trop souvent, n'ont pas été les autres.
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La forêt contient tout : les arbres, les eaux et le ciel; le bois et les feuilles pourries ou neuves; et aussi, en Sologne, les étangs amers et sucrés avec leurs roseaux épicés, leurs canaux d'arrivée où stagnent, à hauteur d'enfant, comme les dansants nuages de moustiques, les senteurs fétides, âcres et chlorées, écoeurantes et douces, qui vous font défaillir d'inquiétude, de nausée ou de toutes ces pensées que leur étrange parfum fait naître tandis que les hérons-butors lancent, dans le soir, leur appel semblable à celui des sirènes de navires perdus dans la brume.
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Elle aimait l'amour pour l'amour et n'y apportait aucun romantisme, ce qui était étonnant chez une fille aussi jeune : pour le sentiment, elle avait les chevaux.
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J'étais encore à cet âge où l'on ne croit jamais que les choses auxquelles on tient peuvent finir.
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Là était couché l'homme, le seul homme de sa vie, celui qui n'était pas "les hommes".
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Car il y avait deux côtés, deux partis à présent : les vivants et les morts. Il y avait les bêtes qui avaient réussi à s'échapper avant la fin du jour, et les autres, celles qui étaient tombées aux hallalis du soir. Du côté de la vie, et malgré la menace des chasses futures, il y avait Lambert, Angélique, Bernard, Hubert et Enguerrand. Du côté de la mort, c'étaient Patrice de Viborne, Mme Paris, Mehlen... Elle songea qu'il y avait elle, également, maintenant.
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Il sait maintenant qu'elle est belle, d'une beauté un peu étrange, un peu inquiète, faite de tout ce qui sourd d'elle, de cette chaleur qui monte d'elle en ce moment avec ce souffle régulier, apaisé, chaud pourtant.
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J'avais le sens de la montagne et je ne m'écartai pas de ma route quoique le chemin eût disparu.
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Parmi ses secrétaires il y en avait une qu'il avait sortie quelquefois, avant son mariage, une belle fille brune, saine et simple, et qui savait fort bien ce qu'on peut attendre d'un patron sans en exiger rien de plus.
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Des portes ouvertes, il ne venait qu'une odeur de litière, de paille déjà séchée par la bise du matin. Et cette brume qui stagnait sous les arbres avait aussi son odeur, celle qu'elle gardait en elle de cette nuit d'hiver, pourtant gelée, qui venait de s'écouler : celle des souches d'arbres, de la feuille morte, de la pourriture de l'humus, d'une bête crevée.
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Elle était cruelle d'instinct comme on l'est toujours pour ceux que l'on n'aime pas.
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L'homme s'appelait Boudrague, portant le nom de ces affreux insectes qui infestent le pays et s'entretuent à coups de dards, rampant sur les routes, pénétrant dans les maisons, s'installant dans les celliers, et dont la présence seule soulève le coeur de dégoût.
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Je ferai respecter ce qui est notre loi.
Personne ne l'a écrite mais les traditions se passent de l'un à l'autre depuis bien des années et c'est là un code plus solide que s'il était gravé dans la pierre ...
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La vie reprit. L'été vint, puis l'hiver qui ramena la neige, cette neige qui, à cette altitude, coupe les routes, casse les branches des sapins, feutre le bruit du vent.
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Aussi loin qu'elle remontât dans le temps, elle retrouvait dans sa mémoire cette odeur particulière qui est celle des écuries, saine, propre et rude à la fois.
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Ce fut à Bolestac que je passai mes vacances cette année là. Ma mère, déjà, ne quittait plus son appartement parisien et y terminait, seule, une vie dont j'avais été l'unique joie.
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Mais rien à présent ne pouvait l'arrêter. Elle sauta du lit, saisie d'une étrange vigueur, se jeta à cheval sur la chaise que Côme venait de quitter. De sa main droite elle cravachait le flanc d'un coursier imaginaire et toujours, sans arrêt, l'atroce aboiement sortait de sa gorge tandis qu'à califourchon sur la chaise elle simulait un incroyable galop.
-Agnès! suppliait Côme, Agnès!
Mme de Lambrefaut ne l,entendait plus, elle n'entendrait plus jamais personne, elle était, à cette minute, passée dans un monde qui n'était plus qu'une immense chasse à courre.
Alors Côme se jeta dans le couloir, s'enferma dans son bureau. Mais l'affreux aboiement le poursuivait encore, à travers les murs, les plafonds, les cloisons, montait, maintenant plus ardent, plus féroce, emplissait la maison.
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Ils étaient heureux ces hommes-là, chez qui il n'y avait pas de place pour le doute!
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On naissait là, sur la terre du cap, on mourait là, dans son lit quand on était vieux, en mer quand on était jeune, sur cette mer qui faisait comme partie du pays, que la brume fondait si souvent avec le sol et sous laquelle s'enfonçaient très loin, profondément, les galeries de la mine comme si les hommes avaient voulu partir à la recherche de ceux qui s'y étaient perdus.

p. 7~8
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Ce fut M. de Bolestac qui me fit tirer mon premier coup de fusil. Il était un ami de ma mère et je passais, cette année-là, mes vacances chez lui, dans l'Aveyron, « au château ». J'y arrivai alors qu'il sifflait son chien et partait pour la chasse. Je le suivis et, au moment où nous prenions la route, il appela : « La caille ! » Alors parut une toute petite fille ronde, aux yeux d'eau, qui surgit de derrière le mur de la ferme.

- Tu as encore ton sale fusil, papa, dit-elle. Tu vas encore tuer des bêtes ?

M. de Bolestac rit

- Des cailles, oui. Mais voici Jean, que tu ne connais pas. Sa maman, souffrante à Paris, nous l'envoie pour deux mois. Cela va te faire un compagnon.

La fillette me prit la main et M. de Bolestac passa devant nous.

Nous fûmes bientôt devant un champ de blé, appelé le champ d'Alcor, que fauchait une machine attelée d'un cheval. Le travail tirait à sa fin et il ne restait plus qu'une longue bande, très étroite, d'épis. M. de Bolestac dit

- Nous arrivons à temps. Nous allons voir s'envoler les cailles. Elles sont, pour sûr, réfugiées au coeur de ce qui reste.

On n'entendait plus que le bruit de la faucheuse mécanique qui couchait les javelles. Très vite ce qui restait du champ rétrécissait. Et soudain, il y eut un envol d'ailes blondes : une caille. M. de Bolestac, calmement, la laissa s'éloigner, épaula, tira. Le petit oiseau tomba dans le chaume. M. de Bolestac expliquait, tout en le ramassant

- Tu as vu les quatre petits qui partaient de l'autre côté ? Oui. Eh bien ! ils ont profité pour le faire de ce que je m'occupais de leur mère. Elle s'est sacrifiée pour les sauver.

Et Danièle - son père l'avait surnommée « la caille » à cause de son corps potelé - me soufflait, dents serrées

- Papa ne les aura pas. Ils sont partis. Leur mère a donné sa vie pour eux comme une bonne caille qu'elle était.

Elle saisit l'oiseau dans sa main, et je vis comme un rubis minuscule, au coin de l'oeil, fixe maintenant, apparaître une goutte de sang.
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