AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Louÿs (129)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Trois filles de leur mère

Horriblement, délicieusement décadent et furieusement immoral. À conseiller à toutes les bonnes âmes qui s'offusquent de tout et rien. Cette histoire invraisemblable d'un jeune homme qui tombe dans ls bras, les cuisses et le reste de ses voisines a des accents de vérité tout à fait dérangeants et politiquement indéfendables. C'est jubilatoire, drôle et magistralement écrit comme toutes les oeuvres de Pierre Louÿs.
Commenter  J’apprécie          60
Poëtique

Un opuscule de Pierre Louys pour un chant d’amour du poète à la langue française:. À déguster, lire et relire
Commenter  J’apprécie          11
La femme et le pantin

Du Pierre Louÿs tout à fait abordable, il y a plus licencieux.

Belle histoire d'amour forcément décalée, sinon ce ne serait pas du Louÿs mais tout à fait plausible. L'amour entre un vieux riche et une jeune fille de 17 ans, pour l'époque cela reste tôt, bien que...

Classique bras de fer entre dominant et dominé, ou chacun échange les rôles, avec une connotation SM de très bon goût, il maitrise le sujet comme personne ce M. Louÿs.

ne vous trompez pas ce n'est pas un livre à lire à une main, bien au contraire, le cerveau turbine, le style est présent, le questionnement intérieur s'ensuit inévitablement.

Merci M. Louÿs pour cette lecture rafraîchissante et déconcertante.

Excellent livre à partager en amoureux.

Commenter  J’apprécie          40
Trois filles de leur mère

La libido a ses raisons que la morale ignore.



En effet, ce livre (certes érotique donc tirant son autonomie de lui-même) n'est pas à mettre aux mains des moralistes.



Niveau écriture: Irréprochable, alors là, si le diable a bien donné un don à l'homme, c'est d'entretenir sa curiosité grâce à la qualité des représentations (par l'écriture ou la peinture et surtout par le cinéma)

Niveau contenu: Je crois avoir commencé un début de calvitie à force de m'arracher les cheveux en lisant les abominations.



Sans rire, je veux bien concevoir que braver les interdits ou s'adonner à des expériences sexuelles dépassant les limites de l'entendement ou l'imagination soit une cause de l'excitation. Mais ce livre est au masochisme, ce que "La philosophie dans le boudoir" ou "Les 120 journées de Sodome" sont au sadisme. Comme pour Sade, si l'on fait abstraction (ce qui est déjà bien difficile) des images qu'il nous envoi de ces fantasmes, on découvre avec force et sans détours les profondeurs et les méandres maudits du désirs, et avec ce livre celui surtout de la femme, plus marqué que celui masculin à coup sûr.



Toutefois, même si l'on en est à lire une "histoire vraie" à propos d'une mère qui a vendu ses filles et les a éduquées à se prostituer, cette affirmation d'une prostitution maso-scato-foutre-incesto-sodomite enveloppée bien entendu par l'affirmation du "consentement" des jeunes filles et leur mère a de quoi repousser même les plus libertins. Que la prostituée soit disposée à satisfaire les caprices sexuels masculins, certes, mais de là à en laisser apparaître que ces jeunes filles et cette femme sont dénuées de toute dignité et valeur vis-à-vis de leur corps, jusqu'au point d'être et devenir l'objet des plus noirs désirs, je trouve cela abominable - ces paroles viennent de la bouche d'un homme au fait, pas totalement féministe, mais qui serait bien encouragé à lire de telles histoires.



Sade aura mis en avant la domination violente de l'objet féminin, et Louÿs aura quant à lui montrer la soumission masochiste de la femme au point où elle ne s'accorde même plus aucune valeur humaine.



Que le plaisir vienne de la nature, bien entendu, mais (et je me montre pleinement en tant que moraliste là-dessus - même si je ne le suis pas d'habitude) ce n'est pas parce que la nature le veut, qu'il faut bien la suivre.



Difficile bien sûr de ne pas bander, de ne pas mouiller, mais l'excitation ne légitime pas de telles actes, et ne doit pas servir comme argent comptant, car parler d'érotisme ou de luxure est bien trop vague, on peut y mettre et représenter tout et rien.



Conclusion, si vous êtes adeptes des histoires haut-le-cœur, et des intensités sado-masochistes, vous avez trouvé votre trésor; mais si l'érotisme ne rime pas pour vous (comme pour moi) avec de telles expériences, fuyez cet ouvrage.



Génie dans la forme, abomination dans le contenu.
Commenter  J’apprécie          30
Trois filles de leur mère

C’est du grand n’importe quoi ! Je ne vois même pas comment on peut trouver erotique des scènes aussi scatologiques. Heu... comment dire ...j’ai détesté et trouvé très ennuyeux et ridicule. L’ecrivain énumère tous les interdits imaginables (et il a de l’magination), c’est d’un ennui mortel et vraiment dégoûtant, mais d’erotisme point.
Commenter  J’apprécie          10
La femme et le pantin

C’est bien écrit mais ça sent un peu le « Carmen » réchauffé à la sauce Louys...
Commenter  J’apprécie          00
La femme et le pantin

Peut-être que certains se souviennent encore des débuts médiatiques de Britney Spears, pas tout le début mais quand elle a commencé à chanter, vers seize ou dix-sept ans, je ne sais plus. Elle excitait beaucoup plus les hommes en se déclarant vierge dans la presse qu'en se déhanchant dans des clips torrides. La Conchita Perez de ce roman est un peu la version espagnole, trash et dix-neuvième siècle de Britney Spears : un petit démon qui passe son temps à souffler le chaud et le froid, à allumer. Chaque fois que Don Mateo croit la saisir, elle lui glisse entre les mains et c'est lui qui se retrouve finalement piégé dans les filets de la jeune fille. Tout ça est d'abord raconté sur le ton léger et amusant d'une comédie.

L'action se déroule en grande partie à Séville, où Don Mateo passe pour un Don Juan, ce qui n'est qu'à moitié vrai car c'est un Don Juan de pacotille, un Don Juan amoureux, autant dire un oxymore vivant. Imaginez un fan de Britney Spears qui aurait perdu la raison, c'est lui. Car elle chante et elle danse cette jolie Andalouse du peuple et elle répète à l'envi : « je vous jure sur la tombe de mon père que je suis vierge comme une enfant », et peut-être qu'elle ne ment pas d'ailleurs sur ce point, ce qui est pire, c'est-à-dire plus torturant pour Don Mateo, énervé à l'extrême. Conchita pourrait être considérée comme le chaînon manquant entre Lolita et Don Juan, à la fois insouciante et manipulatrice, libertine et chaste.

Il y a un érotisme évident dans ce roman, assez diffus, c'est l'excitation érotique qui est mise en scène plutôt que l'érotisme lui-même. J'ai aussi dit que ce roman était une comédie, il est bien écrit avec quelques figures de style amusantes : « Elle dormait neuf heures la nuit, et trois heures au milieu du jour. Ceci excepté, elle ne faisait rien. » ou encore : « Elle s'était peu à peu adoucie. Je veux dire qu'elle ne m'en voulait plus de tout le mal qu'elle m'avait fait. » Mais cette dernière phrase est encore plus profonde que drôle, car la fin, où le caractère bizarre de Conchita est enfin dévoilé, mérite une sérieuse réflexion.
Commenter  J’apprécie          30
Liberté pour l'amour et pour le mariage

Ce petit recueil reprend trois articles polémiques publiés par Pierre Louÿs au mois de décembre 1900 pour combattre le projet de loi consistant à taxer les célibataires afin de faire remonter la natalité française jugée alors défaillante, notamment en comparaison de celle de nos voisins germaniques. On peut donc constater que la propension des hommes politiques à proposer des lois sans bien réfléchir au causes réelles des problèmes que l'on veut combattre ni aux conséquences induites n'est pas un phénomène nouveau.

Ces textes sont intéressants car ils illustrent de façon plaisante la société et les mentalités françaises de 1900 : la procréation hors mariage est une infamie, le patriarcat est tout puissant. Il n'est pas possible pour un jeune couple de se marier sans l'accord des pères. On peut faire un parallèle avec les mentalités existantes aujourd'hui dans certains groupes de la population et en conclure que celles-ci seront donc probablement amenées à évoluer au même titre que ce qui s'est passé dans la société entre 1900 et 2000.

Il ressort aussi des articles de Pierre Louys que se marier en France en 1900 impliquait un parcours du combattant administratif assez impressionnant. La bureaucratie française est une longue tradition !
Commenter  J’apprécie          40
Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

En attendant que son pote Johan revienne du village des Schtroumpfs, on va discuter le bout de gras avec Pierre Louÿs et se pencher sur son Manuel de civilité. Enfin, pas trop quand même, le risque est grand de se manger une surprise entre les grands glutéaux.





J'adore Pierre Louÿs. Parce que ce n'est pas tous les jours qu'on peut caser un y tréma. Parce que le bonhomme fournit une caution à la fois morale, amorale et immorale aux citations les plus licencieuses. Parce qu'enfin il a pensé aux bananes dans son traité de bienséance.

“Quand vous vous êtes servie d'une banane pour vous amuser toute seule ou pour faire jouir la femme de chambre, ne remettez pas la banane dans la jatte sans l'avoir soigneusement essuyée.”

Ou encore “ne prenez pas deux mandarines pour faire des couilles à une banane” (alors que ça fait toujours marrer un siècle et quelques plus tard).





Avant d'incarner l'homme de goût et de bon conseil que l'on connaît, l'ami Pierrot est d'abord helléniste et – l'info risque de te surprendre – poète. Oui, oui, oui. Il sort quelques recueils dans les années 1890, grenouille avec des gus comme Leconte de Lisle, publie dans sa revue La Conque (tout un programme…) Mallarmé, Valéry et tutti quanti.

Pour le reste, je ne vais détailler la bio intégrale du loustic. Prie la déesse Wikipedia, elle t'enverra un ange au braquemart flamboyant, de la sapience plein la musette. Les épées qui brillent font toujours leur petit effet (parce qu'un braquemart, à la base, c'est un glaive, et si tu as pensé à autre chose, tu as l'esprit mal tourné – les anges n'ont pas de sexe, c'est bien connu).





Or donc, revenons à nos moutons et nos bananes.

Poète mais pas que(ue), le bonhomme se distingue par son penchant pour la marrade. Ainsi, sa traduction des Chansons de Bilitis – textes érotiques d'une poétesse grecque du VIe siècle avant Djizeus – ben c'est du flanc. Mystification littéraire mais de haut vol, hein, attention, pas de la fake news pondue à l'arrache qui ne résiste pas à deux secondes d'examen. Jo le rigolo maîtrise si bien la poésie antique et l'art d'enfumer le monde que l'oeuvre passe dans un premier temps pour authentique.

Le faussaire se double d'un coquinou de première. Une bonne partie de son oeuvre dégouline d'amour, de sensualité, d'érotisme, de pornographie, un vrai touche-à-tout en matière de pétard.





Au confluent de ces deux tendances, le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation. Un vrai faux livre de maintien destiné aux jeunes femmes. Une parodie où il sera question de “con, fente, moniche, motte, pine, queue, bitte, couille, foutre (verbe), foutre (subst.), bander, branler, sucer, lécher, pomper, baiser, piner, enfiler, enconner, enculer, décharger, godmiché, gougnotte, gousse, soixante-neuf, minette, mimi, putain, bordel”. C'est lui, Louÿs, qui l'annonce dès la première page. Ce sera comme ça tout du long (et dur).

Explicite (merci La Palice) et cru (thanks, Captain Obvious), donc. Mais avec classe. Ouaip, on ne dirait pas comme ça. Je suppose que tu te demandes où se situe l'élégance là-dedans. DTC ! Si, là, j'ai le droit, la vanne est de circonstance. Bref… Louÿs a le sens de la formule.

Chacun des conseils qu'il prodigue est charpenté selon les codes de cette littérature éducative de l'époque, entre généralités morales et exemples pratiques. le tout chapitré en fonction des lieux et des situations (à l'église, au théâtre, à la maison…), du rang des uns et des autres (parents, domestiques, amies…), avec en bonus de clôture les “ne dites pas.. dites…” (“Ne dites pas « J'aime mieux la langue que la queue. » Dites : « Je n'aime que les plaisirs délicats. »”).

L'humour naît, tu t'en doutes, du décalage : situations mondaines versus lubricité débridée. A ma droite, le sérieux apparent des conseils, le ton pince-sans-rire, l'air propre sur soi, et, à ma gauche, le registre pipi-caca-bite-couilles-nichons (qui n'empêche pas une certaine finesse d'esprit de se déployer). Pour te donner, au sens le plus littéral, une idée parlante de l'ambiance, jette un oeil sur les sketches “jamais au grand jamais” de Monsieur Manatane (Le prout au jus ou Comprendre la jeunesse et son fameux “j'ai envie de te bouffer la cramouille, Carole”). On se situe grosso modo dans le même écart entre bourgeoisie péteuse et humour pétomane.





Louÿs a encore moins de limites que Poelvoorde. Toutes les pratiques y passent, personne n'est oublié. A ce titre, on peut parler d'un Louÿs réglo (ça tombe bien, je suis fan des Charlots). Masturbation, tribadisme, fellation, sodomie, double pénétration, partouze, sex toys, ondinisme, bukkake, inceste… Il faut faire la queue, mais il y en aura pour tout le monde. Fête du slip à tous les étages !

En clair, tout ce que la morale bourgeoise de l'époque réprouvait (et réprouve encore).

Il serait anachronique de voir en Pierre Louÿs un partisan de la révolution sexuelle. N'empêche, son manuel bat en brèche le puritanisme de la Belle Epoque (belle, on se demande pour qui…). Les valeurs étriquées de la bourgeoisie guindée en prennent pour leur grade. “L'hypocrisie humaine que l'on nomme vertu”, cible première de ces civilités.

Parce que c'est bien beau d'éduquer les petiots et les petiotes à grand coups de rigueur morale, mais faudrait voir à rester raccord avec la réalité des faits. Sauf que Monsieur culbute la bonne de chambre, qu'elle soit d'accord ou pas, et Madame s'envoie la liqueur du majordome. Et vas-y que je te bourre le crâne des jeunes filles d'éducation religieuse, de vertus mariales, de commandements, de règles plus strictes que dans un couvent, pendant que papa bourre d'une autre façon, se perd dans l'adultère et le péché de luxure avec madame de Méchoses.

Le Manuel reste avant tout un opuscule potache, outrancier au dernier degré pour le plaisir de choquer le bourgeois. Sans être un manifeste de la libération des moeurs, il égratigne aussi bien les ultra-puritains, niant de toutes leurs forces sensualité et sexualité (celles des femmes surtout), que les hypocrites, ces donneurs de leçons bien-pensants incapables de garder leur pétoire dans leur froc.
Lien : https://unkapart.fr/manuel-d..
Commenter  J’apprécie          214
Aphrodite

Imaginez un lieu totalement dédié aux plaisirs érotiques.

Imaginez que le temps n’a de sens que de vouloir les satisfaire.

Que reste t’il ?

Des êtres sans amour et sans vertu.

Des êtres dont la laideur d’âme n’a d’égale que leur troublante beauté.

En souhaitant nous montrer le paradis, c’est au spectacle de l’enfer que nous convie Pierre Louys.
Commenter  J’apprécie          70
Les Chansons de Bilitis (suivi de) Pervigil..

Bien sûr que c'est un canular ! Mais combien de prétendus hellénisants et autres snobs littéraires s'y sont laissé prendre ?



En tout cas, canular littéraire génial dont le thème et le style n'auraient sans doute pas laissé Sapho indifférente. Pat
Commenter  J’apprécie          20
Les aventures du roi Pausole

Et si on dessinait un pont ?

Plus j'y pense plus j'estime que par bien des aspects de l'interrogation morale, la Symphonie pastorale de Gide et son très austère narrateur peuvent être rapprochés de l'oeuvre grandguignolesque de Pierre Louys, ami de jeunesse de Gide, parue 18 ans avant: Les aventures du roi Pausole.

Rien à voir ni dans le style, ni dans le caractère. Mais lisez et voyez.

Deux grands livres en tous cas.

Vive l'amour.

Commenter  J’apprécie          63
Trois filles de leur mère

Livre très bien écrit et pour de la littérature érotique c'est plutôt rare.

Le narrateur va tour à tour se taper la fille de 14 ans, puis la mère, puis la fille de 10 ans, puis celle de 20 ans et enfin la mère.

Dans les 4 filles, on va bien que sa préférence va à celle de 20 ans.

On apprendra que les filles ont été prostitués depuis le plus jeune âge (8 ans) et que leur éducation sexuelle a été faite par leur mère.

Ce livre est une ode à la sodomie et un peu à la pédophilie et inceste malgré lui.

Commenter  J’apprécie          102
Psyché

C'est sa postface, écrite par Claude Farrère, qui m'a attiré vers ce livre.

Ce roman, nous dit-il, n'est pas inachevé mais plutôt mutilé.

Son dernier fragment, inexplicablement perdu, sera-t-il un jour rendu à la littérature ?

Claude Farrère dit de ce livre qu'il est l'oeuvre capitale de Pierre Louÿs.

Il dit encore de "psyché" que c'est "le roman éternel de tous les héros que leur destin a inopinément jetés entre un rêve et la vie".

Il ne m'en fallait pas plus pour me jeter dans ce livre ...

Dans le vieux Ménilmontant, Aimery Jouvelle rencontre madame Vanetty.

Elle est venue y faire l'aumône à ses pauvres de quelques pièces blanches là où il laisse, sous les soupentes, des billets bleus.

Elle est psyché dont il amoureux depuis deux ans.

Il est l'inconnu qui prétend l'aimer ...

Je pensais ici découvrir quelque oeuvre de délicate poésie en prose.

Malheureusement, je n'ai fait que m'engluer dans quelque chose d'indéfinissablement désagréable.

Claude Farrère, dans sa postface, s'était laissé emporté par son affection pour Pierre Louÿs.

Les deux amants sont en réalité à la peine de le devenir.

Le livre n'est tissé que d'une poésie surannée, d'un romantisme usé, d'une émotion exagérée, d'une sensualité artificielle et d'un érotisme poussant jusqu'à la vulgarité.

La carte du tendre s'était déchirée sous la plume de Pierre Louÿs ...

Commenter  J’apprécie          310
Trois filles de leur mère

Excellent M. Louÿs, il m'a épaté, tant par le style que par le niveau littéraire.

Je me demande si le sulfureux n'est pas un brouillard pour masquer l'évidence car les situations scabreuses ne sont en aucun cas des passages excitants au contraire, par contre il soulève des points très important pour l'éthologie.

Accepter la différence, ce que font les animaux constamment, nous pas!

Commenter  J’apprécie          60
La femme et le pantin

Une femme fatale en Espagne au début du siècle (dernier) : une descente aux enfers comme une drogue dure, cure de désintoxication et rechute.
Commenter  J’apprécie          00
La femme et le pantin

Un homme raconte son histoire d'amour à sens unique avec une femme qui s'est servit de lui pendant des années sans rien donner en retour. Excellent, cynique et parfois nostalgique, il dresse un portrait peu flatteur de lui même. A lire absolument
Commenter  J’apprécie          10
Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Acheté à un bouquiniste sur les quais de la Seine, mon exemplaire de cet ouvrage se glisse dans une poche, se passe sous le manteau. Composés de petites lois lancées comme des flèches, sortes de haïkus pernicieux, érotiques, coquins, obscènes ou encore pervers, ce livre m'a fait hurler de rire tellement Louÿs y va fort! Une telle publication de nos jours mènerait son auteur derrière les barreaux tellement le code pénal est bafoué. Mais que c'est jouissif! Du petit lait! Parfois bébêtes, les injonctions faites à des gamines semblent plutôt rédigées pour une Mère Maquerelle devant sermonner ses filles avant de les remettre sur le trottoir.

A ne pas mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          100
La femme et le pantin

Le sujet est connu, le titre parle de lui-même. Un voyageur français en Espagne croise une femme, et un homme lui raconte leur passion commune. Passion qui lui a fait connaître toutes les humiliations, toutes les cruautés, frustrations et jalousies, dispensées par une femme, Concha, qui semblait ne prendre plaisir qu’à le faire souffrir de toutes les manières imaginables, sans qu’il puisse sans détacher. Avant de trouver peut être la clé lui permettant de s’en faire aimer.



Une sorte d’histoire où le chemin de l’amour et du plaisir est la souffrance, morale et psychologique pour Mateo, physique pour Concha. C’est un peu l’époque dans laquelle ce genre de récits, femme fatale tirant plaisir de la souffrance et l’humiliation de son partenaire, fleurissent, comme L’esprit de la terre de Wedekind ou Le professeur Unrat d’Henrich Mann, qui seront repris un peu plus tard par le cinéma, et immortalisés par Louise Brooks et Marlène Dietrich (qui joua aussi dans l’adaptation de La femme et le pantin de Sternberg). Même si l’image de la femme dangereuse et destructrice, jouant de ses charmes pour mieux annihiler l’homme, semble présente depuis que l’humanité existe (rien que dans la Bible, on en trouve pléthore, on peut citer Judith et Salomé, cette dernière étant d’ailleurs reprise par Oscar Wilde, à peine cinq ans avant la parution de La femme et le pantin), la charnière fin du XIXe et le début du XXe siècle semble avoir particulièrement développé cette thématique.



Une thématique interrogeante si on la replace dans une réalité sociale, historique ou même actuelle, dans laquelle ce sont les femmes qui sont infiniment plus victimes des violences, dominations ou sujétions de tout ordre de la part des hommes. Et pourtant l’image de la femme forte, dominatrice et dangereuse, hante, ou fait fantasmer l’imaginaire masculin.



La femme et le pantin propose un cadre très intéressant à cette question. Mateo est un homme, à l’aise sur le plan matériel, sans doute instruit, visiblement dans une position sociale privilégiée qui lui permet de ne pas travailler, de voyager à sa guise, de satisfaire ses envies. Concha est une toute jeune fille, pauvre, en bas de l’échelle, qui n’a pas du vraiment fréquenter les écoles. La scène de la manufacture où elle travaille à un moment est peut être la plus forte pour poser l’opposition entre eux. Toutes ces femmes, à la fois soumises aux contraintes d'un travail difficile et mal payé, et en quelque sorte offertes comme des objets aux désirs masculins, enfin aux désirs de ceux qui sont suffisamment riches et reconnus pour pouvoir pénétrer dans ce lieu, regarder et éventuellement faire leur choix. Et pourtant c’est Concha qui va mener le jeu.



Le roman de Pierre Louÿs se distingue peut être quelque part par une absence de fin tragique, Mateo ne peut se passer de Concha et elle ne peut se passer de lui. Simplement ils ont un fonctionnement que n’est pas celui que la plupart des gens vont adopter. Mais quelque part, ils trouvent une manière d’équilibre, tout en ruptures et violences, faisant intervenir d’autres protagonistes, pour Mateo en récusant le plaisir qu’il en tire (Concha est au final moins hypocrite).



Intéressant et vraiment bien écrit, d’une façon très ramassée, sans superflu.

Commenter  J’apprécie          50
La femme et le pantin

La femme et le pantin/Pierre Louys



« J'arrive : la grille était fermée aux barres. Je sonne : après quelques instants, Concha descend, et me sourit. Elle portait une jupe toute rose, un petit châle couleur de crème et deux grosses fleurs rouges aux cheveux. A la vive clarté de la nuit, je voyais chacun de ses traits. Elle approcha de la grille, toujours souriante et sans hâte : " Baisez mes mains ", me dit-elle. La grille demeurait fermée. " A présent, baisez le bas de ma jupe, et le bout de mon pied sous la mule. " Sa voix était comme radieuse. Elle reprit : " C'est bien. Maintenant, allez-vous-en. "

Ainsi s’exprime Mateo la victime de la perfide Conchita, contant ses mésaventures à son ami André.

Cet extrait à lui seule résume parfaitement l’atmosphère de ce bref roman à l’érotisme léger, paru en 1898.

L’histoire commence avec le jeune et beau André Stevenol de passage à Séville pour y trouver l’aventure. Son chemin croise celui de la belle Conchita Perez qui lui fixe un rendez-vous. Entre temps il rencontre un de se amis Mateo, qui le met en garde contre cette femme qui l’a fait souffrir.

Il lui raconte les mois de tortures morales que la gamine d’alors lui a infligées.

« Si vous connaissez la paix, les nuits calmes, la vie insouciante, tout ce que nous appelons le bonheur, n’approchez pas Concha Perez ! »

Dans un style subtile et fluide, Pierre Louys nous fait vivre les affres de Mateo, la quarantaine environ, que la rencontre de la jeune Conchita âgée de 15 ans, une prédatrice, va rendre fou d’amour et de jalousie. Allumeuse et même plus, elle se dérobe au moment crucial après avoir dévoilé tous ses charmes au pauvre Mateo et l’avoir mis en ébullition.

Et Mateo de conclure :

« Après ce qui s’était passé, je n’avais que trois partis à prendre : la quitter, la forcer, ou la tuer. »

À lire pour savoir comment Mateo et André s’en sont sortis !



Commenter  J’apprécie          42




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Louÿs (919)Voir plus

Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
120 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}