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Critiques de Pierre Louÿs (129)
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Aphrodite

Lu en 2017. J'étais curieuse de lire cette oeuvre écrite à la fin du 19ème siècle.

C'est le récit d'une étrange histoire passionnelle et dramatique, mêlant narcissisme, jalousie, orgueil, cynisme, beauté et érotisme. Je reconnais avoir été séduite par l'écriture raffinée et sensuelle de cette oeuvre classique, mais tout de même heurtée par l'âge de certaines très jeunes courtisanes (non pubères) et par leurs "désirs" exacerbés, nés de la plume de l'auteur...
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Les aventures du roi Pausole

Les aventures du Roi Pausole / Pierre Louÿs

Le Roi Pausole était un souverain absolu mais débonnaire et rêveur. Il régnait, en cette fin du XIXe siècle, sur son royaume de Tryphême depuis vingt ans sans soucis et sans manières. Il rendait la justice sous un cerisier, amoureux qu’il était de ce fruit délicieux. Deux règles étaient à respecter dans le pays : ne pas nuire à son voisin et cela bien compris, faire tout ce qu’il plaisait à chacun. La règle : rendre la vie un peu plus facile et douce en laissant chacun libre d’accomplir tout ce qui ne fait de mal à personne. En résumé, ne fais pas le mal et vis à ta guise. Le Roi se voulait être le premier législateur qui se soit donné pour principe de ne pas ennuyer les gens. Il répétait souvent que la popularité est une lourde charge, mais fou qui rechignerait contre elle !

Le Roi Pausole avait trois qualités selon lui : la paresse, le plaisir et la bienfaisance. Il aimait défiler entre les haies brunes de dix-huit cents jeunes filles nues versant un fleuve de roses rouges sur ses pas. Et il avait un gros défaut : l’irrésolution, procrastinateur en chef, si bien qu’il maintenait son existence dans le circonspect et le provisoire tant il redoutait le définitif. Il écartait de son esprit par un artifice salutaire toute inspiration éventuelle de gérer les affaires publiques, lesquelles étaient confiées au Grand Eunuque, Taxis, véritable maréchal du palais, un être fourbe et antipathique incarnant l’ordre moral et citant la Bible à tout propos. Le Roi Pausole savait être généreux avec les claquedents et tolérant avec les bélîtres.

Trois cent soixante -six femmes peuplaient le harem du palais et toujours aussi irrésolu dans ses choix, le Roi se laissait presque toujours circonvenir nuitamment par la plus hardie. La demeure du Roi était celle de la paix, du repos, du bonheur tranquille et de l’égalité des heures. Chaque Reine avait des droits égaux qui s’affirmaient une fois par an. Ainsi Pausole connaissait l’art d’échapper à tous les regrets en changeant la définition du bonheur sous la dictée des circonstances.

Le Roi Pausole apprend un beau matin que sa fille, la blanche Aline, a quitté clandestinement le palais alors qu’elle n’a que quatorze ans. Autant la chance était douce au roi Pausole de rencontrer par les chemins de jeunes vierges sans vêtements, autant il emprisonnait sa malheureuse enfant. Déçue par l’intolérance de son père si large d’esprit à l’égard des mœurs de ses sujets, elle s’est enfuie accompagnée d’un inconnu…

Un inconnu qui n’est autre qu’une travestie, Mirabelle la belle danseuse, séduite par la blanche Aline elle-même émue par le charme de sa dance et qui voit en Mirabelle une amie chère et complice. Troublante Mirabelle qui fille androgyne se fait occasionnellement passer pour un homme travesti en fille ! Elle enlève la blanche Aline…

Et d’aventure en aventure et d’escapade en escapade, à dos de mule durant les sept kilomètres séparant son palais de la grande ville, accompagné de son page, son Grand Eunuque et quelques-unes de ses femmes, le Roi Pausole se demande chaque jour dans quelle folie il s’est lancé en partant à la recherche de sa fille.

Au fil des jours, le Roi Pausole voit les choses de façon plus clémente et permissive et songe même à permettre aux pages d’entrer dans le harem, allant jusqu’à fermer les yeux sur ce qui se passerait alors.

Ira-t-il jusqu’à dire à sa fille qu’il l’aime assez pour la rendre plus heureuse que lui ? Le tempérament du Roi laisse augurer une issue heureuse…Peut-être l’émancipation ?

Un conte malicieux et subversif au style merveilleusement ciselé par Pierre Louÿs. Un moment de bonheur et de fantaisie, raillant tour à tour la bureaucratie, l’autorité abusive et le puritanisme. Une utopie libertine, vibrante exaltation du plaisir et de la sensualité, tour à tour satirique et enjouée, toujours avec délicatesse.



Extrait des paroles du roi Pausole : « Les lois de notre pays permettent aux romanciers de proposer en exemple tous les crimes de leurs personnages mais non point le détail de leurs voluptés, tant le massacre est aux yeux du législateur un moindre péché que le plaisir. »

« L'importance des révolutions se mesure à l'intérêt que peut avoir le gouvernement à retarder leur réussite. Il n'y a jamais eu qu'une révolution improbable avant le succès et inconcevable dans le souvenir, c'est celle qui vous a donné la liberté religieuse, parce qu'en renonçant au droit divin , le pouvoir s'est privé d'un soutien fondamental qui lui avait assuré jusque - là une stabilité plusieurs fois séculaire. »





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Trois filles de leur mère

La littérature érotique ou pornographique peut être plaisante, excitante, parfois burlesque.

Rien de tout ça ici.

Les intentions de l'auteur m'apparaissent d'ailleurs obscures.

On serait dans le grand guignol avec cette mère indigne et ses filles qu'elle a dressé pour devenir des prostitués qui semblent cumuler les perversions les plus improbables.

Passons sur l'âge des protagonistes ce qui, déjà, en soi poserait problème, mais, à la limite que les phantasmes aillent du côté de la nymphette ce ne serait pas neuf ni foncièrement choquant (le récit d'initiation tous ça...), mais là s'y ajoute des comportements aussi déviants qu'improbable et, au final, tout a fait repoussant (on est loin d'un quelconque émoi possible chez un individu normalement constitué).

On aurait, au moins pu s'en tirer si l'ouvrage avait lorgné du côté du grand guignolesque, mais non, là, l'auteur s'escrime à vouloir badigeonner son propos de véracité a grands coups de psychologie de comptoir.

Ajoutons à celà un "héros" oscillant entre la niaiserie, la lâcheté et l'amoralité crasseuse.

J'ai finir le livre en diagonale et n'ai rien trouvé pour le sauver.



A éviter, donc.
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La femme et le pantin

Roman de Pierre Louÿs, La Femme et le Pantin relate l'histoire d'amour d'un homme d'age mur et d'une jeune espagnole. À travers ce récit, nous allons nous confronter à cet homme, éperdument amoureux, perdu dans les tourbillons des sens et de l'amour, prêt à tout pour la moindre attention de la part de cette jeune femme. Cette jeune femme, Concha, qui d'ailleurs n'a rien demandé, mais qui joue avec lui, lui fait perdre tout sens commun. Entre passion, perversité, torture et désir, Pierre Louÿs nous livre ici un classique de la littérature française sur l'amour et les déchirements que la passion peut créer à l'intérieur d'un homme. Contrairement aux autres romans de Pierre Louÿs, l'accent ici est mis sur la passion et non sur l'érotisme.

J'ai adoré cette lecture, courte mais intense qui m'a plongée dans les tréfonds de l'âme amoureuse, dans les joies et les déconvenues qu'un Homme peut ressentir face à une femme.
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La femme et le pantin

J'ai beaucoup aimé le début du roman, j'ai trouvé l'écriture juste et les propos vraiment intéressants. Mais arrivée au récit de Don Mateo... je ne sais pas. C'était un peu long et redondant, le personnage féminin (j'ai déjà oublié son nom, ah oui, Concha) est assez captivant au départ et j'ai bien aimé le mystère autour d'elle, mais ensuite dernier tiers j'ai trouvé ça pénible à lire, j'avais envie que ça se termine et qu'on repasse au présent de l'histoire.
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Les aventures du roi Pausole

O tempora, o mores ! Voilà un livre écrit au début du xxe siècle pour défendre les libertés et légales des sexes. Si jamais il tombait maintenant entre les mains fébriles d'un woke moralisateur il serait brûlé en place publique ainsi que son auteur en effigie. On réclamait son interdiction et l'interdiction d'en parler.
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Les aventures du roi Pausole

Je l'ai lu dans la version avec les sublimes aquarelles de Carlègle, qui ne sont pas du tout pornographiques, mais plutôt espiègles et provoquantes, un peu comme le texte de Pierre Louÿs. Il s'agit d'une parodie de conte philosophique, un peu à la Candide, mais où la thèse principale, défendue jusqu'à la caricature est le libertinage, et plus largement la liberté. C'est d'une drôlerie et d'une méchanceté jubilatoires. J'y retrouve la liberté de ton absolue qu'on peut aimer dans le Maître et Marguerite de Boulgakov, par exemple, et qui me fait mourir de rire. Je vois aussi beaucoup du Diable Amoureux de Cazotte, avec ce personnage du page Giguelillot en fou du roi et poète qui manipule tout le monde, un peu à l'instar de Scapin. Je comparerais également ce livre au Baron Perché, d'Italo Calvino, qui est également une parodie du conte philosophique, bien que l'ouvrage de l'Italien, dont le point de départ est moins déjanté, est nécessairement moins drôle. Je vais essayer de récupérer l'édition Briffaut car j'ai adoré les dessins.
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La femme et le pantin

Quelle critique aurait reçu ce roman s’il avait été publié de nos jours ? Que n’auraient dit nos censeurs contemporains de cette histoire parfaitement immorale ?

Heureusement écrit en 1898 , le roman a traversé le temps et a été adapté au cinéma, par Bunuel notamment dans « Cet obscur objet du désir ».

Scandaleuse histoire de la folle passion amoureuse du senor Mateo Diaz, un noble sevillan d’âge mûr, pour Concha, une pauvre petite adolescente de quinze ans, à la beauté sauvage et incandescente…. Pris au piège de cette Lolita qui ne cesse de le tourmenter dans un jeu de séduction d’une perversité absolue, l’homme sombre peu à peu dans un désespoir, et la violence attisée par son irrépressible jalousie.

Écrit sur le mode narratif, le roman de Pierre Louÿs nous plonge peu à peu dans la chaude atmosphère du carnaval de Séville, de ses quartiers populaires et de ses bas fonds. On se laisse entraîner nous aussi par le charme venimeux de la belle sauvageonne et le piège se referme lentement sur le lecteur comme sur ce pauvre Mateo Diaz.

Licencieux sans jamais être vulgaire, sulfureux mais toujours délicat, Pierre Louÿs , comme Nabokov après lui, nous offre le raffinement suprême de transgresser l’interdit pour en faire une œuvre d’Art. Et c’est un régal !
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Contes choisis

Les trois roses de Marie-Anne et autres contes / Pierre Louÿs

Marie-Anne Colmaille était la fille du sonneur qui depuis plus de quarante ans avait appelé les Rouennais à l’office, à la méditation et à la prière au temps du roi François et des souverains suivants. Elle ne connaissait rien des hommes sinon qu’ils habitaient la terre tandis qu’elle vivait dans le ciel.

Le père Colmaille prenant de l’âge, il ne put plus sonner la grande cloche et il fallut faire appel à Alain, un aide sonneur encore bien jeune et robuste. Il devint amoureux de la jeune fille qui se réfugiait souvent dans le clocher pour être plus près de la Sainte Vierge et voulut lui déposer trois roses au bord de sa fenêtre…

Dans ce bref conte, Pierre Louÿs fait montre d’une grande délicatesse et le côté merveilleux ravira les amateurs.

Dans le deuxième conte de ce recueil, « L’homme de pourpre », on se retrouve il y a bien longtemps, au temps de l’Antiquité, à Éphèse en Asie où un jeune apprenti du vieux Bryaxis raconte. Le jeune homme et son ami respectent et admirent le vieillard, sculpteur de son état. Il a notamment sculpté les cinq colosses dressés devant la ville de Rhodes, les statues du tombeau de Mausole et le taureau de Pasiphaé. C’est alors que bondit vers eux le petit Ophélion qui apprend au vieillard que c’est un nommé Clésidès, venu exprès d’Athènes, qui fait le portrait de la reine ! Mais l’affaire n’est pas simple puisque la reine Stratonice veut qu’on la voie sous toutes les faces ; or Clésidès est peintre et non pas sculpteur ! Contrariée et fatiguée après la pose vue de dos, Stratonice se fait remplacer par une servante pour les poses suivantes. La suite est une vengeance de Clésidès inscrite dans deux petits tableaux injurieux à l’encontre de la reine qui sont fixés au mur du palais à la vue de tous…

C’est alors que Bryaxis raconte comment Parrhasios a peint le Prométhée de l’Acropole à Athènes, un tableau sorti dans le sang. C’était l’année où Platon mourut, l’année de la 107e olympiade, un demi siècle plus tôt. On découvre ainsi qu’à l’époque, au temps du roi Philippe, il pouvait y avoir à Khalkis un marché aux esclaves d’environ 80 000 têtes étalé sur trois mois. Parmi eux 3000 vierges à vendre ! Arrive dans une belle robe pourpre Parrhasios interpelant Bryaxis et l’invitant à une promenade tout en recherchant un modèle pour peindre son Prométhée. En chemin, Parrhasios achète pour un bon prix une toute jeune vierge de seize ans, exposée nue, Artémidora qui va lui servir de modèle pour quelques petits tableaux obscènes qui ne sont pas la partie la moins noble de son œuvre. Parrhasios s’empresse de lui faire remettre sa tunique blanche, son voile bleuâtre et sa ceinture de vierge. Enfin après avoir erré longuement, il découvre l’homme idéal pour son modèle, une force de la nature qui a nom Nicostrate. Ensemble ils rentrent à Athènes et Brysaxis est reçu dans le palais de Parrhasios. Les jours passent avant que le maître de céans ne se décide à réaliser son Prométhée et quand Bryaxis arrive dans la salle des œuvres, il ne peut retenir un cri d’effroi à la vue de Nicostrate …La suite confine à l’horreur…

Dans ce conte, Pierre Louÿs nous décline la mythologie antique ainsi que l’histoire grecque dans un style magnifique et teinté d’un érotisme léger attenant notamment à la vie et l’art de Parrhasios aux prises avec la plastique d’Artémidora pour réaliser la « Nymphe surprise ».

Dans « Dialogue au soleil couchant », l’auteur imagine un dialogue entre Arcas chevrier sans chèvre, coureur de chemins vagues et Melitta, jeune fille aux yeux noirs telle une sœur d’Aphrodite, gardienne de brebis, qui se refuse à écouter les douces paroles du garçon qui tente perfidement de la séduire, suivant en cela le conseil de sa mère, car elle est âgée d’à peine treize ans. Mais le garçon a plus d’un tour dans son sac…et le verbe enjôleur…pour lui faire découvrir la forêt en la protégeant des satyres qui rôdent et des hamadryades aux yeux verts qui scintillent. Un très beau texte très stylé.

« Une volupté nouvelle » m’a fait penser au début à l’essai de Nathan Devers « Espace fumeur » que j’ai commenté récemment puisque je lis : « … L’important est d’avoir toujours une cigarette à la main ; il faut envelopper les objets d’une nuée céleste et fine qui baigne les lumières et les ombres, efface les angles matériels, et, par un sortilège parfumé, impose à l’esprit qui s’agite un équilibre variable d’où il puisse tomber dans le songe. » L’auteur, un soir, songe à écrire de la poésie, et en même temps il ressent le désir de ne rien faire. Une soirée qui se terminera comme souvent devant une feuille de papier vierge et un cendrier plein de cadavres ! C’est alors que la sonnerie retentit… Une femme inconnue se tient sur le seuil, belle et sensuelle. Elle défait son manteau et « … Sa robe était de soie vert d’eau, ornée de gigantesques iris tissés dont les tiges montaient en fusées le long du corps jusqu’à un décolletage carré qui montrait nu le bout des seins. » Fantasme, fantôme ou réalité d’une lectrice extravagante ? Elle dit s’appeler Callistô…et se dévêt en un éclair pour laisser apparaître un corps d’une harmonie parfaite, « sa peau luisait comme au sortir du bain, brune d’un léger ton uniforme, presque noire au bout des seins, au bord allongé des paupières et dans la ligne courte du sexe. » … Elle raconte à notre poète comment est née la volupté dans les temps anciens, comment les lèvres d’un homme et d’une femme se sont unies pour la première fois et se savourèrent avant que chaque jour un plaisir nouveau n’inspirât les corps des amants, oubliant la barbarie héréditaire des accouplements bestiaux. C’était au temps de la splendeur de Babylone, Antioche et Alexandrie. Mais depuis, des siècles plus tard, quel plaisir inconnu en amour avez-vous conquis demande –t-elle à l’écrivain ? Quelles jouissances neuves avez-vous expérimenté que je puisse partager avec toi ? Le narrateur tente d’expliquer que les siècles qui ont suivi furent destructeurs et que les hommes et les femmes perdirent peut-être l’essentiel, mais que l’humanité avait enfanté des découvertes remarquables. Et Callistô de se moquer de l’écrivain lui montrant que les siècles qui suivirent l’Antiquité n’ont fait que copier, Descartes Parménide, Kant également Parménide, les mathématiciens Euclide et Archimède copié par Leibnitz, Aristote par Newton, Démocrite par Kelvin. Et au terme de cette discussion savante, Callistô souhaiterait emporter avec elle le frisson d’une volupté nouvelle… La cigarette, songe alors l’écrivain, fera peut-être l’affaire…Une nouvelle très originale.

« Escale en rade de Nemours » raconte l’histoire de Mahmoud déjà mari de trois femmes qui soudain tombe fou amoureux d’une jeune fille errante. Djaouhera, la perle, parvint à faire divorcer Mahmoud de ses trois femmes. Puis elle voulut les autres hommes et ses amants ne se contèrent plus. Jusqu’au jour où elle –même tomba amoureuse d’Abdallah, un errant comme elle. Tout deux s’enfuirent et Mahmoud partit à leur recherche…

« La fausse Esther ». On se souvient peut-être de cette jeune femme, personnage de « Splendeurs et misères des courtisanes », roman de Balzac : Esther, surnommée la « Torpille », une ancienne hétaïre qui accompagne Lucien de Rubempré à l’Opéra. Un matin, son amie Mina arrive chez elle affolée, car elle a vu son nom dans le roman d’un certain Balzac. Esther ne vit plus, il lui faut absolument rencontrer de Balzac, car elle se sent observée par les passants et croit être reconnue. Elle finit par découvrir où habite l’écrivain qui va lui révéler peut-être son destin…

« La confession de Mlle X… ». L’abbé de Couézy était le confesseur de ces dames mondaines, mondain lui-même. Intelligent et perspicace, il savait de suite à qui il avait affaire et se gardait bien de dire ce qu’il savait des mœurs de son temps. Ce qui n’était pas le cas d’autres prêtres qui se risquaient à donner le ton des confessions. Le sujet qui revenait concernait l’inceste, comme un retour aux Ptolémées. Interrogé sur le sujet par ses amis, l’abbé Couézy gardait le silence. Puis dans un souffle : « elles se vantent » en parlant des supposées victimes. Et l’abbé d’expliquer que chez certaines jeunes filles l’aveu sans péché devient une habitude agréable, les détails rendant l’aveu encore plus délicieux, s’attribuant des vices qu’elles n’osent pas commettre. Et d’apporter des preuves…en donnant l’exemple d’une confession qu’il lui est possible de révéler sans commettre le péché! La suite nous dit pourquoi…

« L’aventure extraordinaire de Mme Esquollier ». C’est l’histoire d’un enlèvement, celui de Madeleine et d’Armande, deux sœurs complices, alors qu’elle sorte de l’Opéra. Leur imagination les conduit à songer au pire qu’elles accepteraient à la limite sauf la mort. Elles sont loin d’imaginer ce qui les attend après qu’elles sont arrivées dans une propriété et qu’on leur a confisqué leurs magnifiques robes…

« Une ascension au Vénusberg ». Le narrateur après un concert Wagner à Bayreuth décide de visiter le verdoyant Marienthal près de la vieille ville d’Eisenach, non loin du quel se dresse le célèbre Vénusberg de son vrai nom Mont Hœrsel.

« Le Vénusberg m’attirait à lui. Seul, de toutes les montagnes voisines qui, vêtues de sapins noirs ou de prairies mouillées, dessinaient une robe sur la terre, le Vénusberg était nu, et tout à fait semblable au sein gonflé d’une femme. Parfois les crépuscules rouges faisaient nager sur lui les pourpres de la chair. Il palpitait : vraiment il semblait vivre à certaines heures du soir, et alors on eût dit que la Thuringe, comme une divinité couchée dans une tunique verte et noire, laissait monter le sang de ses désirs jusqu’au sommet de sa poitrine nue. »

Magnifique style de Pierre Louÿs !

Le narrateur a décidé de gravir le Vénusberg et se met en route un beau matin. Un petit refuge offre l’hospitalité au sommet ce qui désole un peu notre randonneur. Cependant la gentillesse des hôtesses l’incite à les écouter qui l’enjoignent à visiter la grotte, la Vénushœle (la grotte de Vénus) qui vite va s’avérer être plutôt une Hœllenberg (montagne de l’enfer) quand il entend les propos du gardien de ces lieux magiques dont on ressort pas indemne…

« La Persienne. » Mlle N. n’avait jamais voulu se marier, car disait-elle, elle avait été vieille trop tôt, un soir, à dix-sept ans. Spectatrice atterrée d’une scène atroce entre un homme indélicat et une toute jeune fille dans un coin sombre de la ruelle derrière la persienne de sa chambre, elle avait appris en quelques minutes les réalités et les secrets de la vie, de l’amour et du désir…

« L’In-Plano / Conte de Pâques ». Quand la solitude conjuguée à la curiosité peut conduire au désespoir chez une petite enfant venue en cachette dans la bibliothèque paternelle…

« La nuit de printemps. » Quand Néphélis se mesure au monstre qui veut boire le lait à son sein…

« La désespérée ». Berthe, quatorze ans, est amoureuse de Jean, un jeune travailleur. La mère intervient et met fin aux rencontres. Le frère de Berthe, Julien, dix huit ans, se charge de dissuader Berthe de mettre a exécution sont désir de suicide…

« Le Capitaine aux guides ». « J’ai toujours pensé que le véritable confident des femmes, c’est le médecin et non l’abbé », affirmait ce jour-là le Pr Chartelot après avoir prononcé son diagnostic. Et il raconte cette histoire d’une patiente protestante à l’article de la mort par pneumonie avouant ses fautes…

« Un cas juridique sans précédent. » La question est : « comment un mariage régulier, conclu avec le consentement des deux parties, peut-il entraîner, par des nécessités immédiates et inéluctables, de la part de l’un des conjoints et avec la complicité de l’autre, les crimes de rapt, de séquestration, de proxénétisme, d’attentat à la pudeur, de viol répété, d’inceste, d’adultère et de polygamie ? » Étonnant !



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Les Chansons de Bilitis

Les chansons de Bilitis /Pierre Louÿs

Née au sixième siècle avant notre ère dans un village de montagne de l’est de la Pamphylie (sud de la Turquie d’aujourd’hui), Bilitis était la fille d’un Grec et d’une Phénicienne. Vivant avec sa mère te ses sœurs, elle menait une vie pastorale entre la ferme et le gynécée où elle filait sa quenouille de laine. Vénérant les Nymphes, elle connut l’amour, eut un enfant qu’elle abandonna et quitta la région.

On la retrouve à Mytilène, principale ville de l’île de Lesbos, une cité alors plus lumineuse et riche qu’Athènes et plus corrompue que Sardes. Elle a seize ans. À Lesbos le soir, les hommes boivent et vont voir les danseuses. Alors les femmes se rapprochent et se consolent entre elles de leur solitude pour vivre des amours délicates qui entretiennent plus de passion vraie que de vicieuse recherche. Bilitis connut ainsi Sapphô appelée aussi Psappha. Et puis Mnasidika.

Puis elle repartit vers Chypre pour commencer une nouvelle vie, une île où les courtisanes sortaient vêtues de cyclas transparentes à travers lesquelles paraissaient tous les détails de leur corps. Peuple admirable devant qui la beauté pouvait paraître nue sans exciter le rire ni la fausse honte ! Bilitis fut courtisane et pieuse pratiquante au temple d’Aphrodite. Devenue vieille elle rassembla ses souvenirs dans des chansons qu’elle se plut à chanter pour se rappeler sa lointaine enfance.

« Je ne suis qu’une enfant ; les jeunes hommes ne me regardent pas. Quand aurai-je comme toi des seins de jeune fille qui gonflent la robe et tentent le baiser ?... »

« Bergeronnette, oiseau de Kypris, chante avec nos premiers désirs ! …Nous comparons ensemble nos beautés si différentes, nos jeunes seins encore petits, nos pubertés rondes comme des cailles et blotties sous la plume naissante… »

« Moi je ne saurais vivre que nue. Mon amant, prends moi comme je suis : sans robe ni bijoux ni sandales, voici Bilitis toute seule… »

« Elle entra et passionnément, les yeux fermés à demi, elle unit ses lèvres aux miennes et nos langues se connurent…Elle était debout contre moi, toute en amour et consentante. Un de mes genoux, peu à peu, montait entre ses cuisses chaudes qui cédaient comme pour un amant…De ses yeux en délire elle désignait le lit, mais nous n’avions pas le droit d’aimer avant la cérémonie de noces… »

Ce beau recueil de textes brefs tels de petits poèmes délicatement érotiques empreints d’un symbolisme hellénisant de bon goût, évoque le passé dans un style somptueux et raffiné. Hamadryades aux bras levés et autres Naïades, Aegipans menaçants, Nymphes et autres Ménades nues, et même Lamprosathès le satyre impudique, accompagnent Bilitis avant qu’elle ne se dévoile devant l’homme qu’elle a choisi, beau comme Adonis pour connaître l’amour, ou quand elle rejoint la couche de Mélissa ou de Sélénis pour laisser le sommeil à la porte et s’offrir de douces caresses, le miel des caresses de la femme, pour des jeux pas toujours innocents. Souvenirs de Lesbos ! C’est Glôttis qu’elle préfère, mais elle ne peut répudier Kysé ! Que deviendrait-elle toute seule ?

Alors avec soin, nous confie Bilitis, « Mnasidika ouvrit d’une main sa tunique et me tendit ses seins tièdes et doux, ainsi qu’on offre à la déesse une paire de tourterelles vivantes…Et mon corps tout entier s’est livré à ses lèvres infatigables… Astarté bouillonnait dans mes reins… » Puis il y eut toi, Gyrinnô : « Je t’ai mangée comme une figue mûre, je t’ai bue comme une eau ardente, je me suis amusée de ton corps, les seins en pointe sur ton corps maigre et les mamelons noirs comme deux petites dattes… »

« La Phrygienne me baigne, me coiffe et m’épile. Elle dort le matin dans ma chambre et pendant trois nuits, chaque mois, elle me remplace près de mes amants… » Autres temps autres mœurs ! Avec les siècles l’impudicité a bien régressé !

Bilitis, jeune grecque vivant au VIe siècle avant notre ère est née de l’imagination de Pierre Louÿs pour devenir une personnage célèbre de la littérature érotique de la Belle Époque. Publié en 1894, ce recueil fit scandale alors pour paraît-il son caractère licencieux.

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L'homme de pourpre

L’homme de pourpre /Pierre Louÿs

L’histoire narrée dans cette nouvelle nous emmène il y a bien longtemps, au temps de l’Antiquité, à Éphèse en Asie où un jeune apprenti du vieux Bryaxis raconte. Le jeune homme respecte et admire le vieillard, sculpteur de son état. Il a notamment sculpté les cinq colosses dressés devant la ville de Rhodes, les statues du tombeau de Mausole et le taureau de Pasiphaé. C’est alors que bondit vers eux le petit Ophélion qui apprend au vieillard que c’est un nommé Clésidès, venu exprès d’Athènes, qui fait le portrait de la reine ! Mais l’affaire n’est pas simple puisque la reine Stratonice veut qu’on la voie sous toutes les faces ; or Clésidès est peintre et non pas sculpteur ! Contrariée et fatiguée après la pose vue de dos, Stratonice se fait remplacer par une servante pour les poses suivantes. La suite est une vengeance de Clésidès inscrite dans deux petits tableaux injurieux à l’encontre de la reine, qui sont fixés au mur du palais à la vue de tous…

C’est alors que Bryaxis raconte comment Parrhasios a peint le Prométhée de l’Acropole à Athènes, un tableau sorti dans le sang. C’était l’année où Platon mourut, l’année de la 107e olympiade, un demi siècle plus tôt. On découvre ainsi qu’à l’époque, au temps du roi Philippe, il pouvait y avoir à Khalkis un marché aux esclaves d’environ 80 000 têtes, étalé sur trois mois. Parmi eux 3000 vierges à vendre ! Arrive dans une belle robe pourpre Parrhasios interpelant Bryaxis et l’invitant à une promenade tout en recherchant un modèle pour peindre son Prométhée. En chemin, Parrhasios achète pour un bon prix une toute jeune vierge de seize ans, exposée nue, Artémidora qui va lui servir de modèle pour quelques petits tableaux obscènes qui ne sont pas la partie la moins noble de son œuvre. Parrhasios s’empresse de lui faire remettre sa tunique blanche, son voile bleuâtre et sa ceinture de vierge. Enfin après avoir erré longuement, il découvre l’homme idéal pour son modèle, une force de la nature qui a nom Nicostrate. Ensemble ils rentrent à Athènes et Brysaxis est reçu dans le palais de Parrhasios. Les jours passent avant que le maître de céans ne se décide à réaliser son Prométhée et quand Bryaxis arrive dans la salle des œuvres, il ne peut retenir un cri d’effroi à la vue de Nicostrate …La suite confine à l’horreur…

Dans ce conte, Pierre Louÿs nous décline la mythologie antique ainsi que l’histoire grecque dans un style magnifique et teinté d’un érotisme léger attenant notamment à la vie et l’art de Parrhasios aux prises avec la plastique d’Artémidora pour réaliser la « Nymphe surprise ».

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Une Volupté nouvelle

Une Volupté nouvelle /Pierre Louÿs

« Une volupté nouvelle » m’a fait penser au début à l’essai de Nathan Devers « Espace fumeur » que j’ai commenté récemment puisque je lis : « … L’important est d’avoir toujours une cigarette à la main ; il faut envelopper les objets d’une nuée céleste et fine qui baigne les lumières et les ombres, efface les angles matériels, et, par un sortilège parfumé, impose à l’esprit qui s’agite un équilibre variable d’où il puisse tomber dans le songe. » L’auteur, un soir, songe à écrire de la poésie, et en même temps il ressent le désir de ne rien faire. Une soirée qui se terminera comme souvent devant une feuille de papier vierge et un cendrier plein de cadavres ! C’est alors que la sonnerie retentit… Une femme inconnue se tient sur le seuil, belle et sensuelle. Elle défait son manteau et « … Sa robe était de soie vert d’eau, ornée de gigantesques iris tissés dont les tiges montaient en fusées le long du corps jusqu’à un décolletage carré qui montrait nu le bout des seins. » Fantasme, fantôme ou réalité d’une lectrice extravagante ? Elle dit s’appeler Callistô…et se dévêt en un éclair pour laisser apparaître un corps d’une harmonie parfaite, « sa peau luisait comme au sortir du bain, brune d’un léger ton uniforme, presque noire au bout des seins, au bord allongé des paupières et dans la ligne courte du sexe. » … Elle raconte à notre poète comment est née la volupté dans les temps anciens, comment les lèvres d’un homme et d’une femme se sont unies pour la première fois et se savourèrent avant que chaque jour un plaisir nouveau n’inspirât les corps des amants, oubliant la barbarie héréditaire des accouplements bestiaux. C’était au temps de la splendeur de Babylone, Antioche et Alexandrie. Mais depuis, des siècles plus tard, quel plaisir inconnu en amour avez-vous conquis demande –t-elle à l’écrivain ? Quelles jouissances neuves avez-vous expérimenté que je puisse partager avec toi ? Le narrateur tente d’expliquer que les siècles qui ont suivi furent destructeurs et que les hommes et les femmes perdirent peut-être l’essentiel, mais que l’humanité avait enfanté des découvertes remarquables. Et Callistô de se moquer de l’écrivain lui montrant que les siècles qui suivirent l’Antiquité n’ont fait que copier, Descartes Parménide, Kant également Parménide, les mathématiciens Euclide et Archimède copié par Leibnitz, Aristote par Newton, Démocrite par Kelvin. Et au terme de cette discussion savante, Callistô souhaiterait emporter avec elle le frisson d’une volupté nouvelle… La cigarette, songe alors l’écrivain, fera peut-être l’affaire…Une nouvelle très originale.

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La femme et le pantin

Selon Lacan "le désir est l'écart entre la demande ( inconsciente ) et le besoin (conscient ), mais d'Epicure à Lacan en passant par Platon, Nietzsche, Spinoza.. les définitions fluctuent ! le roman de Pierre-Félix Louÿs auteur reconnu pour son gout pour une sensualité et un érotisme élégants s'est inspiré des mémoires de Casanova pour raconter les " affres " d'un homme de 40 ans dévoré de désirs envers une jeune andalouse de 15 ans !

1896 : c'est le carnaval à Séville, et au milieu de la foule, des oeufs remplis de papillos ( confetti ), des voitures, des rires et de la liesse générale : André Stévenol entrevoit une jeune femme : Concha ! Mais le lendemain, sur son chemin il croise don Mateo qui va lui raconter son histoire " d'amour " avec elle....

Concha Perez travaille à la Fabrica de cigares comme " Carmen " dans l'opéra de Bizet : elle est jeune, belle, sensuelle et provocante mais elle veut se faire désirer par ce riche andalou ! Elle va se refuser à lui, l'aguicher et profiter de son ascendant sensuel pour en faire sa marionnette !

Trois versions ont été filmées à ce sujet :

*en 1935 par Josef von Sternberg avec Marlène Dietrich dans le rôle de Concha * en 1959 : par Julien Duvivier avec Brigitte Bardot et enfin * en 1977 par Luis Bunuel avec Carole Bouquet !

Le roman est assez décevant par rapport au film que j'avais vu à la TV avec Bardot !
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Trois filles de leur mère

Le problème de base de la littérature pornographique, c'est qu'elle est circonscrite à 3 orifices. Toute oeuvre de ce registre se doit donc, pour avoir un quelconque intérêt, de faire appel ou au talent, à l'imagination, ou à la créativité de l'auteur.



Je suis étonné que si peu de contributeurs relèvent le côté humoristique de l'ouvrage, seul réel intérêt ici...

Bon, ne nous y trompons pas : nous sommes bien dans un roman (un roman catalogue de fantasmes et non comme voudrait nous le faire croire l'auteur un récit vécu) pornographique. Et quelque peu soporifique, n'ayons pas peur de l'avouer, tant il y a redondance dans les scènes : on y encule un peu trop ; recourt trop systématique quand un auteur manque d'imagination pour dire le sexe (cela viendrait du fait que, à part la plus jeune, chacune de ces donzelles serait rétive au fait d'être pénétrée côté vagin ; ici point de vue purement masculin en fait)

Mais l'idée première de l'auteur ici (qui s'amuse pleinement) est de choquer et non de faire un ouvrage pour les afficionados de la discipline (et visiblement au vingt et unième siècle on trouve encore des gens pour être choqués pour pas grand chose : il me semble pourtant que les choses sont bien claires, on n'arrive pas ici par hasard) ; des trois filles de la mère (toutes prostituées) c'est la plus jeune la plus créative, celle qui met le plus d'ardeur à son travail, jusqu'au cabotinage assumé et la seule à pratiquer couramment la pénétration par ses trois orifices (le fait qu'elle ait dix ans participe sans doute de cette volonté de choquer et de ce que certains le soient)

C'est le personnage le plus intéressant des trois filles (l'une est une ado, l'autre une jeune adulte). C'est en elle que Louÿs à placé tout son humour. La mère dit d'elle que d'elles toutes elle est la seule vraie putain.

Ce que je veux bien admettre de choquant, c'est que ce soit elle qui prend le plus de plaisir au sexe, la plus intrépide, enjouée : elle baise comme une enfant jouerait ! (fantasme pédophile oh ! combien) Très certainement là est-on au delà de ce simple plaisir de choquer mais dans des goûts bien assumés.

Si on ajoute à ça toutes les scènes où sont racontées les enfances de chaque filles, à quel âge elles ont commencé à sucer, à se faire sodomiser (toujours du point de vu de l'auteur mâle et non de ce ces fillettes ont bien pu ressentir) on en arrive à un ouvrage fait par un monsieur pour des messieurs, avec une certaine tendance pour le fruit très mûr.

On a de mon point de vue fait bien mieux s'agissant de pornographie. Si cela avait été une rédaction de cinquième, certainement que le professeur aurait écrit dans la marge en rouge : ça manque bougrement d'originalité tout ça !
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Aphrodite

Aphrodite / Pierre Louÿs

Nous sommes à Alexandrie en Égypte dans le dernier siècle avant J.C. La belle Chrysis, courtisane ardente et fière de son statut qu’elle a choisi librement, paresse dans son lit à son éveil. Galiléenne originaire des rives du lac de Génézareth (aujourd’hui lac de Tibériade), elle est née d’une mère courtisane elle aussi, qui le soir allait attendre sur la route de Iérouschalaïm (aujourd’hui Jérusalem) les voyageurs et les marchands et se donnait à eux dans l’herbe, au milieu du silence champêtre.

À douze ans, Chrysis s’échappa et rejoignit un groupe de cavaliers trafiquants d’ivoire et arriva à Tyr puis Alexandrie. Ses maîtres la confièrent à Djala, une esclave hindoue, qui la prit en mains pour devenir une de ces jeunes femmes encore vierges, joueuses de flûte ou aulétrides qui épuisent les hommes les plus robustes.

En ce temps là de la civilisation grecque, l’amour est un art et durant sept ans elle va apprendre à devenir une femme de l’art complexe et voluptueux des courtisanes.

On fait connaissance ensuite de Démétrios, ce beau jeune homme que la reine Bérénice, fille de Ptolémée et sœur aînée de Cléopâtre, avait fait mander pour son plaisir trois ans auparavant. En entrant Démétrios s’était trouve en face d’un jeune corps vêtu d’un costume effrontément ajouré et qui laissait à découvert les vingt deux endroits de la peau où les caresses sont irrésistibles. Sculpteur de métier sur marbre, la reine se dévêtant de façon très suggestive lui demande de faire en sorte que l’on adore son image.

La statue terminée et exposée au temple d’Aphrodite appelée aussi Anadyomène, une foule se précipite non pas tant pour l’effigie que pour le nom du sculpteur gravé au bas de l’œuvre : ce sont les adoratrices de Démétrios, lequel finit par adorer son œuvre plus que son modèle. L’objet de son désir devient la statue, il n’adore plus qu’elle seule.

Le temple d’Aphrodite - Astarté est peuplé de toutes parts de courtisanes dans l’attente d’un homme et Démétrios préfère courir au temple qu’au palais de Bérénice. « Entre les sveltes colonnes, coiffées en volutes ioniennes, la déesse apparaissait toute vivante sur un piédestal de pierre rose, chargé de trésors appendus. Elle était nue et sexuée, vaguement teintée selon les couleurs de la femme ; elle tenait d’une main son miroir dont le manche est un priape, et de l’autre adornait sa beauté d’un collier de perles à sept rangs. »

La rencontre entre Chrysis et Démétrios est voulue par le destin. Démétrios n’en croit pas ses yeux. « La ligne souple du corps ondulait à chaque pas, et s’animait du balancement des seins libres, ou du roulis des belles hanches. » Démétrios s’interroge quant à savoir si cette beauté est une fille du porneïon. En réponse à la demande de Démétrios, Chrysis propose un marché s’il veut la conquérir : il doit entrer en possession d’un miroir qu’il doit voler chez Bacchis une femme que déteste Chrysis, du peigne de Toumi l’Égyptienne qu’il doit tuer pour ce faire, et du collier à sept rangs de perles de la déesse Aphrodite, ce qui est un sacrilège. Pour Démétrios le défi est immense.

Chrysis en attendant ne dédaigne pas les amours saphiques avec les petites jeunes, nubiles et vierges, que sont Rhodis et Myrtocleia. Elles ne s’étreignent pas, elles s’effleurent pour goûter le suprême plaisir. Les deux rêvent de revoir leur pays d’Éphèse afin de s’épouser comme la loi le permet, ce qui n’est pas le cas à Alexandrie.

D’orgies en orgies tout ce petit monde s’adonne à tous les plaisirs, de la table et du lit, avant que le temps passant ne survienne l’âge où la magnificence du lit supplée à l’éclat du corps.

Chrysis apprend que Demetrios a relevé le défi qu’elle lui avait lancé. Mais à quel prix pour elle ! La surprise va être de taille quand elle reverra son amoureux.

Dans un style somptueux et facile, Pierre Louÿs nous décrit avec talent et érudition le tableau fastueux des mœurs grecques de l’Antiquité. Chez les Grecs, l’amour était le sentiment le plus vertueux et le plus fécond, sans aucune impudicité ni immodestie. Il faut savoir qu’alors un homme et une femme sans être engagés d’aucun lien pouvaient s’unir fût-ce en public quelque fût leur jeunesse, et ils étaient considérés comme ne nuisant à personne. C’était l’époque où l’amour le plus sensuel était sans souillure, sans honte, sans péché.

« Ne jamais parer une femme des qualités qu’on lui souhaite, ni des beautés dont elle fait mystère, mais présumer le fade pour s’étonner de l’exquis, n’est ce pas le meilleur conseil qu’un sage puisse donner aux amants. »

Qu’il me soit loisible en terminant de citer Pierre Louÿs : « Avec ce livre, « qu’il soit permis à ceux qui regrettent de n’avoir pas connu cette jeunesse enivrée de la terre que nous appelons la vie antique, d’oublier les siècles barbares, hypocrites et laids, de remonter de la mare à la source, de revenir pieusement à la beauté originelle, de rebâtir le Grand Temple au son des flûtes enchantées et de consacrer avec enthousiasme aux sanctuaires de la vraie foi leurs cœurs toujours entrainés par l’immortelle Aphrodite. »

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Trois filles de leur mère

Trois filles de leur mère / Pierre Louÿs

Le jeune narrateur de cette chaude histoire, « vraie » ( !) selon l’auteur, retient captive une des filles de sa belle voisine de palier, qu’il a rencontrée devant sa porte. La petite a l’âge des rêves d’adolescentes. Elle s’appelle Mauricette. Elle porte des cheveux très noirs noués en catogan, une chemisette agitée, une jupe de son âge et une ceinture de cuir. Elle est svelte et brune, frémissante comme un cabri, les sens précoces, la chair prompte et l’instinct du vice, en un mot désirable. Pour tout faire mais, elle le veut absolument, en conservant sa virginité.

Le jeune homme de vingt ans se confie : « Provocante et gaie comme une enfant, d’emblée elle toucha, elle empoigna l’étoffe de mon pantalon avec ce qu’elle sut y trouver, avant de fuir au fond de sa chambre où elle retira sa robe, ses bas, ses bottines… »

Mauricette également se confie : « Jusqu’à treize ans je suis restée en pension avec des jeunes filles du monde… » Visiblement, ces dernières ont abusé de sa candeur et lui ont fait boire de force le poison du vice, jusqu’à ce qu’une grande aux mœurs sardanapalesques lui enseigne en dix leçons le saphisme, matière dans laquelle elle s’avéra être bien meilleure qu’en histoire sainte et en géographie. Quant aux langues vivantes, c’est une autre histoire…

La mère, une splendide pierreuse italienne de 36 ans, à quelques temps de là, s’enquiert de sa fille et entre chez le jeune homme. Très belle, elle s’appelle Teresa. La conversation vogue sur les occupations des deux autres filles de Teresa, Lili qui n’a que dix ans est déjà experte, et Charlotte l’aînée est la plus jolie des trois. Tout cela promet !

Teresa souhaitant hâter le dénouement ne perd pas un instant pour offrir son caprice avec une habileté d’organe et de posture qui tient de la jonglerie.

Lui succède dans la chambre du jeune homme la petite Lili, des bras et des jambes comme des échalas, un petit corps fluet, un menu bien compris qui réunit les mets les plus verts et les plus dissemblables. Le service de Lili après celui de Teresa vaut une trouvaille de chef par son originalité.

Charlotte est la plus belle des filles de Teresa, la plus docile et enfantine, la plus ardente, la plus loquace, parlant sans cesse avec une molle tendresse obscène. Cherchant toujours le regard du jeune homme durant leurs ébats, ses yeux félins étirés semblent lui accorder d’avance le pardon des pires tyrannies qu’il pourrait lui infliger. Et elle en redemande toujours plus… Et puis chemin faisant Charlotte choisit de conter sa vie : alors elle devient gaie et change de visage comme si le jeune homme était son ami le plus intime et avec franchise et abandon elle se confie. Et son inénarrable parcours fut des plus chaotique ! À la fin, elle est prête à satisfaire tous les caprices du jeune homme et même le défie de trouver quelque chose qu’elle ne puisse faire avec lui : « Ordonne et j’obéirai ! » déclare-t-elle. Nymphomane et onaniste, Charlotte en odalisque aux aires candides est aussi masochiste. Un programme chargé attend notre jeune homme !

Les excès amoureux donnent plus d’entraînement que de lassitude et sont moins difficiles à recommencer le lendemain que la semaine suivante. Telle est la saine devise du garçon. En pleine forme en ce matin triomphant, il décide d’aller retrouver une amie intime au Quartier Latin pour des ébats d’un genre plus classiques, avant de retrouver dès son retour Teresa à la croupe si fougueuse qu’il craint que ne se rompe un membre plus précieux que n’est la jambe.

Et quand revient la délicieuse Mauricette jolie et timide telle une biche au bois pour quelques découvertes lubriques, ce n’est qu’un préambule à de nouvelles extases expérimentées par Sacher Masoch.

Le mouvement final se déroule sous la forme d’un quintette d’un genre très spécial. « Je les embrassai toutes avec divers attouchements que la morale chrétienne réprouve mais que les femmes nues accueillent assez bien… » Ainsi s’exprime le jeune homme qui a fort à faire avant de passer à l’action lorsque les jeunes filles et la mère apparaissent déguisées, Lili en écolière, Charlotte en pierreuse et Mauricette en arlequin.

Faisant souvent référence aux grands auteurs latins de textes érotiques comme Tibulle ou Catulle, Pierre Louÿs cisèle ici dans un style admirable un texte publié seulement en 1926 à titre posthume, dans lequel s’illustrent maints fantasmes notamment incestueux en un délire érotique échevelé qui ravira les amateurs. Pour moi, un texte transgressif un peu daté aux situations par trop redondantes.

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Aphrodite

Nous sommes en Alexandrie, au 1er siècle avant Jésus Christ.



Chrysis est une magnifique courtisane.

Démétrios, l'amant de la reine Bérénice, est le sculpteur de la statue dédiée à Aphrodite.

Tous les deux sont convoités de tous.

Chrysis va prétendre ne pas être intéressée par le jeune homme. Celui ci accepte alors de relever les trois défis qu'elle lui lance.

Chaque page est emplie de sexualité, d'érotisme plutôt. Je ne pense pas que c'était comme ça à l'époque. Car chacun, qu'il soit vieux, petite fille, esclave, courtisane, homme ou femme ne pense qu'au sexe, au plaisir physique.

Un peu trop pour moi. L'écriture n'est pas vilaine mais l'histoire relève plus d'un fantasme qu'autre chose.

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Trois filles de leur mère

Pour moi il y a la littérature érotique (qui m'ennuie) et Pierre Louÿs (qui m'amuse). J'y ajoute G. Bataille et Sade qui tous les deux me dérangent mais qui valent le détour, en particulier pour leur style. Pierre Louÿs est le seul qui me réconcilie avec le genre et fut un véritable déclic. Le terme "happy sex" est peut-être ce qui le décrit le mieux selon moi. Plus sensuels et délicats sont aussi les Claudine de Colette. Enfin, dans le rayon biographie, bien sûr Casanova (Histoire de ma vie) et le beaucoup plus court et plus direct, presque "clinique" confession sexuelle d'un anonyme russe.
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Les Chansons de Bilitis (suivi de) Pervigil..

Il y a d'abord la préface, une supercherie littéraire comme il y en a tant dans l'histoire, qui nous raconte la découverte fabuleuse des poèmes que l'on va lire grâce à un archéologue. Ce tombeau est déjà mystérieux et sensuel, avec un squelette qui a un certain charme. Pour nous faire douter, l'archéologue émet des hypothèses scientifiques, replaçant la poétesse dans son contexte, évoquant Sapho, et émettant même certains doutes sur l'identité de la poétesse. Certains poèmes ne seront d'ailleurs pas traduits, nous n'avons que le titre dans l'alphabet grec, comme pour suggérer que le texte n'a pas été retrouvé, ou de façon trop lacunaire pour être compris.

C'est donc les chants d'une femme venue de l'Antiquité lointaine qui nous parviennent, une femme qui s'écrit à tous les âges de sa vie mais avec des élipses : fillette qui court dans les bois et garde ses chèvres dans une jolie première partie élégiaque qui célèbre la nature, puis jeune fille qui jalouse ses compagnes déjà mariées, attend que ses seins poussent, et découvre les premiers émois amoureux. La tonalité bascule, puisqu'un poème décrit une scène de viol – sans s'y attarder, à demi-mots, mais elle pardonne puisque c'est son amoureux. On comprend toutefois que « cette première fois » attendue a été un traumatisme. Viennent ensuite des poèmes exprimant le désir de l'aimé et le goût des plaisirs.

De façon elliptique, Bilitis se présente ensuite comme mariée, à une femme, à son aimée, lors d'une véritable cérémonie – je ne sais pas si cela existait vraiment en Grèce. Elle a été abandonnée par son amant, a laissé son enfant, mais elle ne s'attarde pas sur ce qui pourrait être d'autres traumatismes. Mais elle vit simplement, semble-t-il de lait de chèvre et de galettes, mais surtout d'amour. Des poèmes très érotiques décrivent alors les plaisirs saphiques et l'amour lesbien. Elles vivent en couple, élèvent un enfant – une poupée, lui donnent le sein, l'habillent. Je comprends que ce recueil ait longtemps été diffusé au sein de cercles lesbiens, car c'est une ode au plaisir féminin, et à la façon d'y parvenir... Mais le charme de l'écriture est justement que ces descriptions ne sont pas voyeuristes, elles sont subtiles et délicates ; je n'ai pas eu l'impression de lire le fantasme d'un homme imaginant deux femmes faire l'amour, mais bien comme si c'était véritablement une femme qui avait écrit. Et comme dans de nombreuses histoires d'amour, les soupçons apparaissent, la jalousie s'installe, les disputes sont plus fréquentes, jusqu'à et la rupture

J'ai trouvé ensuite la dernière partie plus convenue, plus attendue, puisque Bilitis devient une courtisane sacrée au temple d'Aphrodite. Néanmoins, les poèmes où elle évoque le temps qui passe, les menaces sur sa beauté qui commence à se flétrir sont intéressantes, peut-être que j'aurais aimé en savoir plus sur ce qui pourrait être une forme de déchéance, dommage que les poèmes s'arrêtent lorsqu'elle arrête elle-même de donner du plaisir et d'en prendre avec son corps.

Des poèmes érotiques qui ne sont pas que ça, subtils et bien écrits, avec dépaysement exotique lié à l'évocation d'un contexte historique et lointain.
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La femme et le pantin

La femme, c'est la jeune Concha. Quelle femme ! C'est une voix – Mateo commence par l'entendre chanter, mais c'est surtout un corps en mouvement, qui danse, qui bouge, et qui présenté comme parfait, de la bouche rouge et sensuelle, aux chevilles, à la chevelure noire envoutante, et aux seins dignes du paradis... Si belle, qu'elle pourrait d'abord n'être le jouet des hommes, de ces hommes riches qui viennent espionner les femmes qui travaillent presque dénudées dans la fabrique de cigares – à la forme très suggestive, de ces étrangers qui cherchent le spectacle des danseuses nues... Oui, elle pourrait être une Nana espagnole, une de ces filles entretenues par un riche qui cherche à assouvir ses désirs physiques, y compris sur une jeune fille pas encore adulte, comme le souhaiterait d'abord Mateo, le riche et grand seigneur.

Mais Concha sait ce qu'elle veut, elle veut être libre, de dépendre de personne, et garder sa virginité aussi comme un trésor. Elle séduit les hommes, leur fait tourner la tête par ses gestes et ses paroles, se montre nue devant eux, mais ne cède rien sur ce qu'elle veut garder sceller.

Le pantin du titre, c'est donc Mateo, homme riche, puissant, encore assez jeune et qui se croit encore assez séduisant, qui a du succès auprès des femmes, et qui n'a pas l'habitude qu'une pauvre fille lui résiste, surtout qu'il est prêt à payer, beaucoup. Il devient le jouet de Concha, il paye, il paye encore, elle manipule ses sentiments, pour ne rien en obtenir, ce qui le fait sombrer littéralement dans une forme de folie. Faut-il le plaindre ? Je dirai que le lectorat masculin contemporain de l'auteur le fait sans doute. En tant que femme du XXI ème siècle, j'ai plutôt admiré les ruses de Concha pour ne pas cèder, comme ses sous-vêtements fermés comme une ceinture de chasteté, et mis mal à l'aise par les pulsions de violence qui sourdent de Mateo prêt au viol et au meurtre...

Cependant, leur relation devient de plus en plus malsaine et glauque, Concha éprouvant un véritable plaisir machiste à être battue par Mateo, celui-ci ne pouvant se séparer d'elle. On ne sait plus qui plaindre finalement dans cette relation destructrice et manipulatrice.

Il faut toutefois remarquer l'essentialisation dans le titre : ce n'est pas une femme, mais « la » femme », ni « un »pantin, mais « le », les deux déterminants ayant une fonction de généralisation. Tous les hommes sont donc des pantins entre les mains des femmes, comme le suggère le roman lui-même : le premier personnage masculin du récit, André Sévenol, va être pris au piège de Concha, il connaît ses ruses, mais il se laissera attraper et manipuler, en toute connaissance de causes, tout comme le mari de Concha – oui, il y a un mari, de quinze jours... Et ce titre nous dit que finalement, toutes les femmes sont ainsi, même si elles ne sont pas toutes aussi belles.

Une lecture prenante, haletante et dérangeante. Je vois par d'autres critiques que le texte a été adapté plusieurs fois en film, je ne sais pas si je me laisserai tenter.
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