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Critiques de Pierre Louÿs (129)
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Trois histoire érotiques

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C’est un livre plaisant mais vraiment pas indispensable.
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Trois filles de leur mère

Un étudiant de vingt ans rencontre une adolescente de quatorze ans. Il vit une aventure avec elle, puis avec les sœurs de celle-ci, âgées de dix et vingt ans, puis avec leur mère de trente-six ans. Ce livre ce veut autobiographique. J'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'un roman pamphlétaire et blasphémateur contre les vertus et les valeurs morales. Nous y trouvons de l'inceste, du sado-masochisme, de la prostitution et de la pédophilie. Le pire, c'est le consentement des fillettes.

Mais, si l'on passe par dessus tout cela, le style et l'écriture sont impeccable. Je l'ai lu par simple curiosité, même si cet ouvrage m'a rendu mal à l'aise, et même si je n'ai pas ressenti de réel plaisir, à l'exception de dépasser les tabous.
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La femme et le pantin

Une fois de plus, un homme « mûr » s'éprend d'une jeunette qui profite de lui. Ce thème largement exploité dans la littérature se lit avec plaisir sous la plume de Pierre Louÿs. L'auteur troque donc sa Grèce antique coutumière contre l'Espagne fin-de-siècle, qui sert ici de décor. Le pauvre homme éperdument amoureux est près à faire toutes les concessions et subir tous les outrages pour obtenir les faveurs de la belle. Les descriptions du corps de la jeune Concha n'ont d'ailleurs rien à envier à celles d'Aphrodite ou de Bilitis. Nous sommes cependant, dans ce roman, moins dans l'érotisme que dans la passion. C'est un peu convenu à mon goût mais on suit avec une réelle curiosité l'évolution de cette relation amoureuse. Je me souviens également de la très provoquante Marlène Dietrich dans le film éponyme de Josef von Sternberg.
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

J'avais lu il y a quelque temps ce texte. Ce n'est vraiment pas ce que je préfère de l'auteur et je ne partage pas toujours, loin de là, l’enthousiasme d'autres lecteurs babeliotes. Cette litanie pornographique finit très vite par me lasser. J'en apprécie évidemment la provocation et le non conformisme. Tout ce qui outrage la morale du brave bourgeois est toujours à prendre. Cependant, de l'auteur, je préfère nettement les récits plus poétiques et plus construits, comme "Aphrodite". La langue est ici assez pauvre (même si elle s'aventure souvent dans des lieux intimes et ouvre la voie a des plaisirs illicites) et les situations pour le moins répétitives. On a compris dès le début que Pierre Louÿs fustige la morale bien-pensante de la majorité de ses contemporains.

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Le crépuscule des nymphes

«On sait qu'Aphrodite fut d'abord une mince plaquette éditée en 1893 sous le titre de Chrysis. Pendant qu'il ébauchait ainsi son immortel roman, Pierre Louys préparait un recueil de sept nouvelles antiques, puisées à la même source limpide, glorifiant les mêmes voluptés, composées avec le même souci d'art et de perfection. En 1893, il publia Léda à cent-vingt-cinq exemplaires. Puis, avec une égale indifférence pour le public, il fit paraître à tirage limité, pour ses amis, Ariane, La Maison sur le Nil, Byblis. La cinquième de ces précieuses nouvelles, Danaé, ne fut même jamais éditée en librairie et ne parut que dans un numéro du Mercure de France. Dès 1894, Pierre Louÿs annonça les deux derniers inédits (La Sirène, l'Amour et la Mort d'Hermaphrodite) qui allaient clore cet éblouissant cortège de beautés nues ; ils ne furent jamais composés.

Le titre général devait en être tout d'abord l'Heptaméron d'Amarillys. L'auteur préféra un moment Les Sept Douleurs. Enfin, il s'arrêta à celui que nous avons pris aujourd'hui et qui résume avec tant de bonheur toute la grâce et la troublante mélancolie de ses héroïnes.

Pour la première fois, le Crépuscule des Nymphes présente au public, en édition collective, l'oeuvre la plus caractéristique d'un écrivain qui a toujours négligé la gloire et que la gloire ne cesse de poursuivre.»



C'est ce qu'on peut lire en présentation des éditions Montaigne en 1925, relayé par Agnès Vinas sur le site internet « Méditérannées » et dont j'ai copié la couverture.



C'est effectivement dans la droite lignée de Aphrodite ou Bilitis. On y retrouve tout ce qui fait le style de Pierre Louÿs. Sa ré-interprétation de l'antiquité grecque émaillée d'érotisme voluptueux continue de me ravir. Plus largement, il s'inscrit parfaitement dans l'esprit culturel « fin-de-siècle », à la suite de plusieurs écrivains, peintres, sculpteurs… Les connaissances qui suivent les découvertes archéologiques de cette époque permettent aux écrivains d'articuler des récits où se mêlent un regard sur les sociétés et mythologies antiques avec un érotisme de plus en plus débridé, que le public affectionne. On assiste au même courant dans les arts plastiques où, par exemple, les peintres orientalistes excellent. Les nus de Chasseriau ou de Delacroix s'inscrivent dans cette mouvance. Rodin n'est pas en reste.

De nos jours, encore, des esprits chagrins sont prompts à s'indigner de ces récits érotiques ou parfois pornographiques. C'est se priver d'un grand plaisir littéraire. A notre époque faussement puritaine, où l'on rend les clients des prostituées pénalement responsables mais où l'on ne compte plus les sites pornographiques, où une sexualité non conventionnelle est encore considérée comme déviante, il serait salutaire de faire le point sur la notion de morale. Dans un autre domaine, on accepte facilement que notre capitalisme exacerbé, octroie des dividendes indécents aux actionnaires de certaines entreprises, alors qu'on laisse plusieurs millions de français vivre sous le seuil de pauvreté. Vraiment, interrogeons-nous sur ce qui fonde notre morale !

Les sociétés antiques ne se posaient pas cette question. La liberté de moeurs y était acceptée voire encouragée. Je vous encourage à lire ou relire des auteurs comme Pierre Louÿs. Vous verrez, c'est très salutaire. Pour ceux qui aiment ce style, bien sûr.

J'oubliais de signaler que c'est sur la version Wikisource que j'ai lu ce texte. Dans cette version, en deuxième partie du "Crépuscule des nymphes", quelques courts récits regroupés sous le titre "Lectures antiques", reprennent plusieurs écrits pas toujours très connus. L'objectif de l'auteur était de faire connaitre ces textes et ces auteurs au grand public de l'époque. On retrouvera donc de courts récits oubliés de Procope, Nossis, Aristophane ou encore Pindare.
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Aphrodite

Je viens juste de terminer la lecture de ce livre. Le 3ème de son auteur que je lis sur ma tablette. J'ai toujours un peu de mal à m'y faire. L'absence de pages en papier donne la vague impression que la lecture en est plus légère, favorisant la diagonale d'un glissement de doigt fugace. Mais comme pour Bilitis, l'intrigue d' « Aphrodite » est elle-même à prendre avec légèreté. Histoire des amours d'une courtisane avec pour toile de fond la vie quotidienne à Alexandrie au tournant du premier siècle après J-C. Pierre Louÿs, d'un ton primesautier, excelle dans les descriptions de la cité, des intrigues entre esclaves, courtisanes, philosophes, sculpteurs... Bien que je ne sois vraiment pas sûr de la véracité historique du récit. Mais qu'importe, l'auteur sait nous faire rêver, encore aujourd'hui sur cette Antiquité vue du XIXe siècle. Souvent dans l'outrance et le théatralisme, on y retrouve la marque de fabrique de l'auteur : l'érotisme, qui imprègne quasiment chaque page. Le sein des courtisanes ou des esclaves apparaît très souvent à travers le pli d'une robe, ou à travers un voile. Et les bijoux ne sont là que pour mettre en valeur les nudités. Il faut lire ce roman comme on regarderait un Chasseriau ou un Puvis de Chavannes ou encore les premiers péplums du cinéma muet italien comme le "Cabiria" de Pastrone.

Bonne lecture aux amateurs.
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Trois filles de leur mère

C'est après avoir découvert Wikisource et y avoir ouvert un compte que j'ai enfin pu avoir accès à ce récit pornographique de Pierre Louys. En ces temps de confinement obligatoire, on ne trouve plus une librairie ouverte. Il est vrai que, pour les autorités qui nous gouvernent, l'on n'y vend pas de marchandise essentielle à notre santé. « Allez, je t'échange un Pierre Louys contre un camembert ! » Vous imaginez un peu le dilemme ! « Bon je te rajoute 1 kg de pâtes si tu rajoutes le dernier Houellebecq ! ». Non ce ne serait pas possible. Heureusement, des outils comme Wikisource sont là pour pallier au manque livresque essentiel à ma santé, et certainement à beaucoup de babeliotes.

Ceci dit, je ne suis pas sûr que « Trois filles de leur mère » soit très nourrissant pour l'esprit. Je préfère quelque chose comme « Bilitis », où l'auteur, entremêle érotisme, saphisme, antiquité, poésie… pour nous offrir un récit agréable emprunt de légèreté. Ici, c'est au contraire assez frontal. On a droit à à peu près toutes les déviances sexuelles possibles, jusqu'à l'écoeurement. Au début, la curiosité l'emporte, on s'amuse un peu de toutes ces incongruités, puis, au fil des chapitres, on finit par se lasser assez rapidement, devant la redondance (inévitable) des situations qui deviennent assez rocambolesques pour terminer le livre en diagonale. Sur une tablette, c'est encore plus facile qu'avec un support papier. On laisse défiler… Juste le temps parfois de relever une citation, d'un hasardeux copier/coller. Certains auteurs « fin de siècle » semblent s'être complus dans des descriptions alternant érotisme et pornographie. Aucun nom ne me vient à l'instant, mais en croisant la littérature de cette époque avec d'autres arts comme la peinture, il me semble que le thème était apprécié. Je pense entre autre, à « L'origine du monde » de Courbet. Je veux donc voir dans le livre de Pierre Louys une certaine complaisance à la mode de l'époque, plus qu'à une véritable volonté littéraire que je n'ai pas vraiment trouvée.
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Trois filles de leur mère

Ecriture enlevée et univers érotique qui incarne admirablement l'idée même de transgression. L’érotisme fracasse ici beaucoup de tabous, dans une forme de morve joyeuse!

Il est, paraît-il, des livres que l’on se retient de conseiller : celui-là en est...
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La femme et le pantin

Mon avis sera bref.

Cantonner Pierre Louÿs à des écrits très érotiques est un cliché véhiculé par ceux qui n'ont pas lu ce petit chef d'œuvre qu'est - La femme et le pantin -.

Non seulement, c'est fin, brillant, érudit, volcanique, dérangeant, perturbant, infiniment attachant et magistralement écrit, mais c'est tout simplement de la belle et grande littérature.

A lire et à relire périodiquement.
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La femme et le pantin

La femme et le pantin représente pour moi le chef d'œuvre de Pierre Louÿs.

Magnifiquement adapté par Luis Bunuel, en 1977, sous le titre Cet obscur objet du désir, ce livre brûle d'une passion et d'une perversité poussées à leur paroxysme.

Film et bouquin m'ont marqué la mémoire de cet assouvissement contrarié, torturé et manipulé par le femme-titre... celle qui joue avec le feu de l'enfer du désir.

Ici, l'homme est lié, à merci, toute raison abolie. Il brûle, se consume. Il est perdu... Collé comme une mouche à un papier...tue-mouches.

D'autres auteurs déclineront, peu ou prou, cette même, lancinante et terrifiante histoire, toujours la même, mais pas avec l'art narratif consommé de Pierre Louÿs.

La femme et le pantin, livre hallucinant du spectacle-malaise d'un récit sans issue et sans fin.

Un livre si indispensable à lire, douloureux, certes.
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Une volupté nouvelle et autres textes

ÉLÉGANCE ET RAFFINEMENT



Résumé de l'éditeur sur son site :



«Sept contes dans lesquels Pierre Louÿs, avec la langue raffinée qu’on connaît chez ce lecteur absolu, manifeste un art de mettre en scène les créatures qui l’ont obsédé sa vie durant : les femmes, quel que soit leur âge. Très jeunes, adolescentes, épanouies ou bourgeoises, elles font face au mystère unique qu’est l’amour quand il ne se confond pas avec l’indispensable volupté. De la première, sœur de Bilitis, cette grecque dont Louÿs imagina les vers en une géniale supercherie, à l’ultime, petite fille ouvrant un soir de solitude un immense livre hagiographique duquel surgit une sainte qui lui annonce la terrible vie qui sera la sienne, ce sont des êtres qui découvrent les limites du désir et l’empire qu’il a sur les hommes. Et comme ce sont des contes, il y a une petite morale à découvrir, jamais vraiment celle que l’on imaginerait.

Pierre Louÿs, comme Paul-Jean Toulet, sont de ces écrivains fin de siècle qui maîtrisent leur instrument (la lyre…) pour en tirer des mélodies parfaites sans jamais tomber dans le maniérisme ou le saugrenu en toc.»



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L'excellente petite maison d'édition "L'arbre vengeur" propose au lecteur de découvrir ou de redécouvrir une facette méconnue du grand poète et écrivain érotique, Pierre Louÿs - lui-même érotomane convaincu -, du tournant des XIX et XXème siècles, à travers sept nouvelles captées au fil de recueils aujourd'hui guère édités et souvent presque introuvables. L'auteur mieux connu pour son Pybrac, Les sept filles de leur mère, Les Aventures du Roi Pausole (sorte de roman-farce à la mode rabelaisienne) et surtout - sans doute - pour cette supercherie littéraire sublime que sont Les chansons de Billitis (auxquelles succèdent, dans leur édition proposée par la collection "Poésie Gallimard", l'un des plus grands poèmes d'amour qui fut, le "Pervigilium mortis" que nous ne saurions trop conseiller), donne dans ces brefs textes libre cours à son imaginaire délicat, ses fantasmagories d'une autre époque, sans nul doute, mais qui ont ce goût tendre et doucereux des sucreries d'antan. Raffiné, élégant, précis mais appréciant ici et là les mots rares, les tournures délicates et subtiles, le style de Pierre Louÿs est reconnaissable entre tous pour cette légèreté profonde - mais toujours exacte - jamais mise en défaut lui permettant avec grâce de portraiturer la qualité qu'il aima plus que tout le reste : la féminité, par le biais de personnages "du beau sexe", tel qu'on le disait alors, d'âges divers mais avec, toujours, la même sincère émotion, ainsi que, bien souvent, des caractères affirmés, entiers et fiers sans que cela puisse leur ôter le moindre attribut que l'on pensait alors de tout temps assigné à leur genre.



Qu'elle revienne d'entre les morts d'une bien lointaine antiquité grecque, qu'elle soit témoin d'un crime relevant de la pure légitime défense, qu'elle cherche à découvrir, enfant, les mystères de la bibliothèque paternelle, qu'elles soient le jouet d'un tailleur bizarre autant qu'obsessif, les femmes dépeintes par l'artiste Louÿs prennent vie dès les premiers mots écrits et l'on se laisse embarquer au gré de ces scénettes flirtant souvent avec le fantastique, le mystérieux, l'étrange mais aussi la sensualité et la délicatesse comme on se déciderait à déguster, sans penser à rien d'autre, une glace maison sous une tonnelle un soir d'été...



Le charme opère dès les premières pages. Et si ce ne sont probablement pas là les œuvres considérées comme majeures de ce grand ami d'André Gide, elles peuvent cependant en faire une excellente porte d'entrée à l'univers louÿsien, une première et agréable mise en bouche... Quant aux connaisseurs, ils apprécieront de retrouver cet auteur un peu mis de côté aujourd'hui - la faute aux temps et au moralisme ambiant ? - et cette grâce d'écriture qui jamais n'est mise en défaut.
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La femme et le pantin

« Ce qui est vrai, c’est que l’amour n’a pas été pour moi une distraction ou un plaisir, un passe-temps comme pour quelques-uns. Il a été ma vie même. Si je supprimais de mon souvenir les pensées et les actions qui ont eu la femme pour but, il n’y resterait plus rien, que le vide. »





Peu importe la personne tant que l’état de déliquescence intérieur, qui porte à chercher du combustible ailleurs qu’en soi-même, se prête à l’élection de n’importe qui – cristallisation d’une nécessité intérieure et d’une contingence extérieure.





« Vous voyez, Monsieur, combien cette première rencontre est insignifiante et vague. Ce n’est pas un début de roman : le décor y tient plus de place que l’héroïne, et j’aurais pu n’en pas tenir compte ; mais quoi de plus irrégulier qu’une aventure de la vie réelle ? Cela commence vraiment ainsi. »





L’héroïne en question ne prend sans cesse plus d’importance qu’à la mesure de ce que le narrateur veut bien lui en accorder. Et il y tient, à lui donner de l’importance, puisqu’il n’a rien d’autre pour s’amuser à donner sens à sa vie. Quel est le signe qui se développe progressivement et qui attache inéluctablement le narrateur à cette fillette croisée un jour dans un train ? Il n’en saura jamais rien et nous non plus mais sa vie en sera définitivement gâchée parce que la garce – qui n’avait d’ailleurs rien demandé – n’avait pas vu en lui sa propre nécessité intérieure. Les années passent et l’obsession reste à la mesure de l’insatisfaction. Rien d’autre ne semble désormais avoir d’importance. La vie du mec se résume à ses rencontres fortuites avec la conchita. Chaque rencontre provoque une rechute.





Ce court roman n’a rien de palpitant, comme il en est de chaque histoire d’amour lorsqu’on ne la vit pas de l’intérieur. C’est donc pour cela que des vies peuvent être perdues, en attente de cet élément extérieur qui, croit-on sans s’interroger, pourra l’élancer vers les sommets de la fusion et de l’harmonie.





L’écriture, d’une perfection littéraire propre à son temps, renvoie aux nouvelles fantastiques et romantiques d’un Théophile Gautier, bien que l’élément fantastique n’y soit ici pas présent sinon dans l’irrationalité de cet élément inconscient qui nous envoûte et nous fait courir à notre déperdition dans l’amour.

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Trois filles de leur mère



Alors, j'avoue que je ne sais pas trop comment commenter ce que je viens de lire. Pris au premier degré, le tout est révoltant : pédophilie ( on assiste quand même à une relation entre une gamine de 10 ans et un adulte de 20 ans), zoophilie, inceste, coprophilie... Tout y passe. Alors, oui le livre est étrange, les femmes sont tellement folles de sexe et dévoyées que cela en devient grotesque. Du coup, je fais le choix de le prendre au second degré comme une sorte de bouffonnerie...Les dialogues de théâtre sont assez drôles, effectivement Lili a de la répartie, Teresa mérite assurément le titre de pire mère du monde et j'ai apprécié Charlotte, pauvre fille complètement pervertie et rendue folle par son éducation ...





Ce que j'aime : la pauvre Charlotte, l'humour des dialogues, la plume de l'auteur qui écrit bien





Ce que j'aime moins : le tout est révoltant pris au premier degré





En bref : Un roman dérangeant qui n'est pas à mettre entre toutes les mains et à prendre au second degré





Ma note





6/10
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Comme on dit: "à lire d'une main"... La perversion et l'humour mêlés (car c'est souvent très drôle). Une curiosité pour public averti et peu farouche, à faire figurer dans l'Enfer de vos bibliothèques !
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Les Chansons de Bilitis

Je me souviens avoir lu ce récit sur ma tablette Ipad en voyage. Premier livre que je lisais de cette façon. Le récit s'y prêtait assez bien, car composé de petites scénettes ou poèmes assez courts. J'en ai gardé le souvenir d'une ambiance plutôt légère, voire même papillonnante, butinante, d'un poème à l'autre. Délicieusement érotisant, sans jamais tomber dans le vulgaire, comme on savait le faire au tournant du XIXe siècle. Le Saphisme devait fortement développer l'imaginaire de Pierre Louïs, car cette jolie Bilitis ne se prive d'aucun de ses plaisirs. On peut ne pas aimer. Moi, je me suis laissé attendrir par ces récits. J'ai d'ailleurs retrouvé ce même plaisir dans 'album "Opération Aphrodite" où Gérard Manset reprend des vers de Pierre Louïs tirés de "Aphrodite - moeurs antiques".
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Trois histoire érotiques

Ce petit folio offert lors d’une opération en librairie dormait dans ma PAL depuis quelques années. Je me suis enfin décidée à l’en sortir. S’il n’est pas inintéressant, ce recueil me laisse toutefois mitigée.



Le premier texte du recueil est une nouvelle de Sade publiée, comme d’autres contes libertins de l’auteur, à titre bien longtemps après sa mort. «Augustine de Villeblanche ou le stratagème de l’amour» est un texte bien éloigné des récits les plus violents de Sade comme «les 120 jours de Sodome» ou «les prospérités du vice». «Le stratagème de l’amour» ne porte pas non plus les réflexions philosophiques qu’on peut rencontrer chez l’auteur. Il n’y a pas ici de peinture sous forme de dénonciation de la société. Il s’agit ici d’un conte libertin léger qui joue avec gourmandise sur la confusion des sexes. En effet, dans cette histoire un homme se déguise pour séduire une femme lesbienne qui s’est déguisée en homme. Ce conte dénué de la cruauté habituelle de Sade s’avère très plaisant, audacieux et, bien entendu, servi par la délicieuse écriture du divin marquis.



Le 2ème récit intitulé «la nuit merveilleuse ou le nec plus ultra du plaisir» est une réécriture du conte «Point de lendemain» de Vivant Denon paru quelques années après le texte originel. On ne sait pas si ce conte est de la main même de Denon ou d’un autre auteur. Ce conte est un agréable badinage amoureux, gentiment érotique. L’écriture est plutôt belle. Ce texte se lit sans déplaisir mais reste très anecdotique et sera vite oublié.



Enfin, le dernier texte de ce recueil est le «Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation» de Pierre Louÿs. Cela faisait longtemps que je voulais lire cette œuvre dont j’avais pas mal entendu parler en termes dithyrambiques, certains criant au génie. Avec ce texte, Louÿs propose un pastiche des manuels de savoir-vivre destinés aux jeunes filles qui étaient largement répandus au début du 20ème siècle. J’avais déjà lu du Louÿs, je savais donc qu’il écrit bien. Mais ici, on ne peut guère savourer l’écriture de l’auteur en raison de la forme même du texte. En effet, il s’agit, comme dans les manuels de savoir-vivre, d’une suite de conseils donnés aux jeunes filles, faites ceci, ne faites pas cela… L’auteur fait preuve d’un sens de la formule et d’une outrance qui ne sont pas à prendre au 1er degré mais qui sont bien amusants. En tout cas au début. Si j’ai trouvé ces conseils trash plutôt drôles au début de ma lecture, le procédé est très répétitif, je me suis vite lassée jusqu’à sombrer dans un ennui abyssal. Tant et si bien que je ne suis pas allée au bout et n’ai pas fini ce dernier texte.



Ce livre est un petit recueil relativement plaisant mais tout à fait dispensable. Le conte de Sade est très bon mais se trouve dans le recueil « Historiettes, contes et fabliaux » (que j’ai bien envie de me procurer). «La nuit merveilleuse » est une lecture agréable mais qui ne restera pas dans les mémoires. Quant au «manuel de civilité… » de Louÿs, je pense que lire les citations postées par les babeliotes est amplement suffisant et permet de voir le ton de l’ouvrage.



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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Un tour de force satirique et savoureux d'un auteur qui gagnerait autant à être aussi connu qu'un marquis de Sade.

Livre très court qui donne envie d'en savoir davantage sur l'auteur. Reflet d'une époque avant la Grande Guerre où l'hypocrisie est de mise dans un certain monde dont Louys fait allègrement craqueler le vernis. Entre les salons et les bordels il n y a ici pas grande différence.

Le langage peut choquer et n'est pas pour tout lecteur.

Les autres auront de grands fous rires !

Louys est aussi l'auteur de "La femme et le pantin" édité chez Gallimard folio. J'ai lu l'édition Librio.
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La femme et le pantin

Auteur aussi des Chansons de Bilitis, Pierre Louÿs (1870-1925), nous livre ici, en 1898, un roman qui rappelle fort Carmen de Mérimée («Si tu m’aimes prends garde à toi»), porté à l’opéra par Bizet, tandis que La Femme et le pantin l’a été par Zandonai (Conchita, 1911) et a aussi été porté plusieurs fois à l’écran, notamment avec Brigitte Bardot. Le rapprochement avec Carmen vient très vite: «Il est deux sortes de femmes qu’il ne faut connaitre à aucun prix: d’abord celles qui ne vous aiment pas, et ensuite celles qui vous aiment». À l’époque, l’Espagne est vue comme le pays des passions et des excès. Ainsi, on parle d’une jeune «honnête femme. Elle n’a pas eu plus de quatre ou cinq amants. À l’époque où nous vivons, c’est une chasteté».

Comme pour Carmen, la scène se passe à Séville, pendant le carnaval, et on y entend l’accent andalou (Muchisima grasia, cavayero). Une jeune fille, Concha, a tapé dans l’œil d’un Français, André Sévenol, et elle lui a donné rendez-vous le lendemain. Il se renseigne à son sujet auprès de Mateo Diaz, qui ne la connait que trop bien, et lui donne le conseil de la fuir, et de toutes façons, «Il ne faut jamais aller au premier rendez-vous que donne une femme – Et pourquoi ? - Parce qu’elle n’y vient pas».

Comme Carmen, Concha, travaille à la fabrique de cigares. C’est l’été, il fait torride. «Les plus vêtues n’avaient que leur chemise autour du corps (c’étaient les prudes). Presque toutes travaillaient torse nu... Il y avait de tout dans cette foule, excepté des vierges probablement».

Mateo raconte donc à André que chaque fois, elle se promet et le provoque, et chaque fois, quand il espère enfin atteindre au but, la réponse est «Plus tard» ou «Après demain», ou encore «Ouvre (mon corsage). Tu verras comme je suis belle. Si je le lui avais demandé, elle ne l’eût sans doute pas permis, car je commençais à douter que cette nuit d’entretiens s’achevât jamais en nuit d’amour... Les seins que j’avais mis à nu en ouvrant ce corsage, étaient des fruits de Terre Promise». Elle lui demande si elle lui plait, mais le scénario se reproduit: «Non, tout à l’heure... Et elle referma son corsage... À demain».

Lors d’un autre rendez-vous, «elle se déshabilla... je me persuadais que cette jeune peau rebelle allait enfin se livrer – Eh bien, ai-je tenu ma promesse ? dit-elle... Cette fois-ci encore, je fus ridicule et joué... – Alors, ce n’est pas moi que tu aimes, mais ce que je te refuse?... Une promesse, c’est tout ce que j’obtins d’elle... Voilà donc le degré de servitude où cette enfant m’avait amené (je passe sur les perpétuelles demandes d’argent auxquelles je cédais toujours)».

Nouvelle promesse encore, mais «comme elle avait reçu de moi la veille une somme de mille douros pour payer les dettes de sa mère, je trouvai la maison vide».

C’en est trop. Il part «pour Madrid, décidé à prendre pour maitresse, au hasard, la première femme qui attirerait mes yeux. C’est le stratagème classique, celui que tout le monde invente et qui ne réussit jamais... Elle fit de son mieux. Elle était affectueuse. Elle m’apprit des vices de Naples dont je n’avais nulle habitude et qui lui plaisaient plus qu’à moi... mais je n’éprouvais rien pour elle».

Il revient à Séville et la retrouve danseuse nue de flamenco dans un salon particulier. Fureur. Jalousie. «Après ce qui s’était passé, je n’avais que trois partis à prendre : la quitter, la forcer, ou la tuer. Je pris le quatrième, qui était de la subir».

Nouvelle promesse, ferme cette fois. En échange, il lui offre un hôtel privé qu’elle décore amoureusement pour abriter leurs amours futurs, mais quand il arrive, elle lui fait baiser ses pieds à travers la grille qui reste fermée, «et maintenant, allez-vous-en». On aperçoit Morenito, qu’elle dit être son amant. «Jamais, je ne serai à toi... Je te hais». Cette fois, c’est est trop. Il la retrouve, la frappe encore et encore, et elle répond finalement «Tu m’aimes donc tellement ? Pardon Mateo, je t’aime aussi... Que tu m’as bien battue. Que c’était bon. Pardon pour tout ce que je t’ai fait». Elle s’offre enfin: «Et en effet, Monsieur – dit Matteo à André Stévenol – elle était vierge». Mais un matin, elle a disparu et n’a laissé qu’une lettre.

«Je me suis levée pendant ton sommeil et j’ai été retrouver mon amant, hôtel X., chambre 6. Tu peux me tuer là si tu veux, la serrure restera ouverte. Je prolongerai ma nuit d’amour jusqu’à la fin de la matinée. Viens donc. J’aurai peut-être la chance que tu me voies pendant une étreinte. Je t’adore. Concha».

Il s’y rend. Il la reprend, mais les querelles se multiplient. Il s’en va, la vie brisée, et met André Stévenol en garde contre elle, mais celui-ci est envoûté de même. Il rentre chez lui. Concha le hèle et l’emmène dans une maison. «Ils dormirent». André l’emmène à Paris. Il sut plus tard que Mateo lui avait écrit : «Je te pardonne... Reviens... Je baise tes pieds nus. Mateo». Voilà, ce n’est qu’un résumé, mais le tout le roman en vaut la peine.

Le titre du roman fait allusion à une toile de Goya au Musée du Prado, où l’on voit quatre femmes tendre un châle par les quatre bouts, et y faire sauter en riant un pantin grand comme un homme.

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Les Chansons de Bilitis (suivi de) Pervigil..

Magique ! Beau à pleurer.
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Les aventures du roi Pausole

Réjouissant
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