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Citations de Pierre Pelot (427)


Pour survivre, la mémoire se doit d’apprendre à oublier, aussi. Apprendre l’oubli de certaines formes d’apprentissage qui s’exécutent instinctivement. Il devait repêcher et conserver ce qui l’aiderait à se maintenir en équilibre, si précaire et provisoire fût-il, sur sa principale volonté de ne pas basculer dans le gouffre.
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À l'extérieur, le cri redescendit une fois encore et s' abîma dans les silences gluants de la nuit. il en subsista une empreinte sonore, une sorte de bourdonnement collé au tympan, comme parfois le fantôme lumineux d'une image reste imprimé pendant quelqques instants sur l'intérieur des paupières baissées.
- C'est pas de ma faute, dit Darou.
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La conduite monotone sur l'autoroute déserte l'entortillait dans les remous pâteux de la somnolence.
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Le dédale des rues était un labyrinthe qui n’avait pas de secrets pour lui, selon toute évidence, et pourtant c’était un décor inconnu, parfaitement inconnu, un décor qu’il découvrait au fur et à mesure de sa traversée. Plus exactement, il n’y prêtait pas réellement attention. Il passait, comme attiré par le but qu’il s’était fixé, et il savait, tout en passant, que les lieux traversés ne correspondaient pour lui à rien de connu. Il n’avait pas besoin de réfléchir sur le choix de telle ou telle rue, afin de mener sa course au plus court : la ligne était tracée, le fil tendu, et il suivait le fil.
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Le "Cul de la Mort" est un endroit qui ne figure pas nominativement sur les cartes d'état-major ou autres; même le très sérieux Institut géographique national a choisi, semblerait-il, de l'oublier. (...)
Le silence qui règne parmi les grands arbres se retrouve sur le papier... comme si le papier, très précisément, était fabriqué à partir de ces grands arbres-là...
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Elle l'entendait respirer à pleine bouche, rauquement, et renifler, aspirant le mucus glaireux qui débordait en permanence des ses narines béantes. (p.102)
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Réécrire l'Histoire n'est pas renier la nôtre, c'est montrer qu'à chaque pas tout peut basculer. Cela doit nous rendre très vigilants, nous ne devons pas croire que laisser faire certaines choses aujourd'hui, que l'on juge anodines,ne sera pas lourd de conséquences pour nos enfants. Je pense ainsi que aujourd'hui, notre vision de l'écologie et notre manière de gérer les ressources donneront demain, des profils de société radicalement différents.
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Les camions partis,la place vidée de ceux qui n'ètaient pas au nombre des soixante - trois désignés,les soldats firent entrer ceux- ci dans la mairie ,où ils
furent battus ,roués de coups ,interrogés sur les effectifs ,agissements et opérations à venir du {maquis démantelé}.......
La femme d'un des malheureux torturés qui jaillit comme une folle de le ruelle de l'église et se précipita vers la mairie fut abattue en pleine course d'un seul coup de fusil qui claqua de façon dérisoire.....
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L'aviateur faisait balancer son couteau entre le pouce et l'index. Willy-Willy ramassait du sable et le laissait couler entre ses doigts, lentement, comme on le fait immanquablement, à un moment, lorsqu'on se trouve avec du sable à portée de main.
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Le meilleur des mondes comporte toujours deux faces. C'est l'évidence, même si ce n'est pas toujours flagrant, même si on choisit, si on préfère n'en avoir qu'une- même si on fait tout pour que vous n'en voyiez qu'une. Comme une pièce de monnaie. La face " paradis", et la face "enfer". Ce n'est pas plus compliqué. Quand on se met à croire autrement, à penser autrement, le mécanisme secret entre en action et si l'on n'est pas malin on se retrouve sur l'autre face du meilleur des mondes: la face "enfer". C'est toujours l'enfer, quand on vous rejette du paradis, quand le meilleur des mondes s'écroule autour de vous.
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L'un [des enfants] accrocha ma sympathie au premier coup d'œil. Il semblait très déluré, avec un visage rond, des cheveux blonds ébouriffés, des yeux pétillants comme une rosée de soleil. Stampede me dit qu'il s'appelait David Lottom, que sa maman était la plus jolie veuve de la ville. Il était vraiment sympathique, ce David Lottom, et je lui promis de lui rendre visite pour lui raconter personnellement mes exploits.
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Mon papa puait. Ce que je dis là n'est pas méchant : c'est l'insigne de son courage; tous les les chasseurs de bisons puaient. Ils y avaient avec eux, perpétuellement, l'odeur de la mort et du sang, de la graisse froide, tout ça... C'étaient des drôles de types.

Ma maman aussi, c'était un drôle de type, si l'on peut dire. On rencontrait rarement des chasseurs de bison qui soient mariés. Il y avait cette fameuse odeur; l'amour, à la rigueur, peut être aveugle, mais je n'ai jamais entendu dire qu'il puisse être dépourvu d'odorat.
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Dans la rivière coulent de l'encre et de l'argent fondu, des glaires de mercure, des filaments diamantifères, qui murmurent et se coulent dans le passage encore ouvert entre les berges éléphantiasiques méconnaissables sous leurs boursouflures de glace. Du surnaturel suinte dans l'air figé de ces sortes de nuits posées une strate supérieure dans la grimpée vers le perpétuel mystère caché.
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La pleine lune lui fouettait les sangs, frisait ses nerfs, provoquait ces mystérieuses interactions des fluides et des ondes, les influences planétaires, sur l'humain. Cet humain-là était sensible à la lune, et la plénitude de l'astre déclenchait au fond de sa personne un déclic. Il n'était plus maître de lui-même, à moins qu'il ne s'agît du contraire, au contraire. A moins qu'il fût sous l'influence blême de la ronde lucarne, désinhibé en somme de je ne sais quelles pesanteurs sociales qui l'entravaient serré, le reste du temps, à l'aune quotidienne de sa condition ouvrière.
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« Il ne savait rien de la région. Ça ne lui était jamais venu à l’esprit qu’on pût y vivre. (…) Quelques clichés, bien sûr, à se mettre sous la dent, pas mieux. La ligne bleue des Vosges, les bucherons vosgiens, la Bête des Vosges, l’affaire Grégory……….Comme des sortes d’accrocs dans un paysage lisse de montagnes rondelettes couvertes de sapins. »
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Il n'y avait rien à entendre, sinon l'immense pesanteur impressionnante du silence. Il y avait à écouter... L'endroit paraissait bizarrement écarté des couloirs coutumiers du vent... Rien que ce bourdonnement des insectes, comme si la lumière bleue, en dégringolant, crissait le long des écorces. p248
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Le vieux vélo grince, son garde-boue arrière brinquebale dangereusement, la pédale de gauche couine à chaque révolution, et tout cela engendre une série de petits bruits qui ponctuent et rythment les pensées d'Elian --- ce sont des pensées qui tournent et reviennent incessamment, elles s'élèvent, retombent, toujours les mêmes, accrochées aux événements des derniers jours, ou projetées dans la perspective d'un unique événement à venir. p110
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  Il est trop tard pour que tu m'entendes

  
  
   
… /…
  Elle avait dix-sept ans, des yeux comme l'Amérique qu'on aperçoit trop tôt, des yeux comme un éclat du monde qu'il reste à découvrir. Elle avait dix-sept ans et des yeux qui disaient le fragile et le dur dans un même langage. Je n'osais pas encore, je n'osais pas déjà soutenir de front leurs regards de velours qui riaient aux silences, qui riaient aux éclats, ni ces flèches de pierre qu'ils savaient décocher, alors je grognais, dans une pirouette, la tête détournée, l'esquive au bord des lèvres, les poings au fond des poches, les battements de cœur tambourinant jusqu'au bord d'un ventre qui ne vous appartient plus que par un fil. On se défend vaille que vaille avec les moyens du bord. On se protège comme on peut. On se cache derrière la peur de ce qui pourrait nous engloutir de plaisir trop inconnu pour y croire. Ça cogne de partout, comme depuis tout là-haut le soleil de juillet qui met de la poussière blanche aux chemins de terre, le goudron n'a pas encore été tartiné partout et si c'était le cas fondrait sous les graviers et dans les petites herbes mauvaises qui passementent les fossés. Les odeurs des foins coupés, sur les prés maintenant hâves que zèbrent les sillages parallèles des faucheuses, vous enveloppent et vous enivrent. Est-ce l'odeur des foins ? Pas seulement, bien sûr. Ce n'est rien qu'une haleine qui passe et respire alentour. Il y a des grillons qui râpent leurs archets dans les talus trop raides que la machine ne tondra pas cette année-là.
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Ils étaient trois, se tenant pareillement déjetés sur leur selle comme si les sous-ventrières étaient sanglées de travers, le dos rond et les épaules tombantes, chacun le coude sur le pommeau et la main tenant paresseusement les rênes et dans l’autre main un revolver de cavalerie à percussion. Le regard des chevaux étrangement éteint. Trois hommes sans doute encore jeunes mais à qui il était difficile de donner un âge précis, le masque mâchuré de sueur et de crasse et de boue et peut-être de sang vieux, croûteux, dans le peu de mauvaise lumière, sous les larges bords rabattus des chapeaux d’officiers. Barbes sales clairsemées. Des regards guère moins vides que ceux des montures, à l’exception de lueurs fourbes qui s’y étaient glissées un jour, bien longtemps auparavant, contenues depuis lors et qui crachouillaient encore par intermittence, à l’occasion, comme ces baves laissées sur leur passage par certaines limaces-poison.
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Elle voyait, dans l'horrible brûlure, éclater en gerbes sanglantes ces parties intérieures d'elle-mème. Elle connaissait l'odeur du sang, au milieu d'une forêt de cris figés, comme un champ de lames d'acier tranchantes.
Les serres avides, barbouillées, plongeaient en elle, arrachant ses chairs et broyant ses os.
Elle avait une mémoire limpide et écorchée vive, pour se souvenir de son corps.
Puis l'étau se porta à hauteur des reins, serra. L'espace tout entier devint lave incandescente, précipitée en un flot torrentiel dans sa gorge ouverte en recherche de respiration.
L'étau aux reins s'étendit à son ventre, de nouveau. Ecartela, déchira. Brisa. Broyant les intestins, grimpant en un flot de douleur atroce dans tous les pores de sa peau.
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