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Critiques de Priya Sharma (50)
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Ormeshadow

Une inattendue belle lecture.



Une fois encore je me retrouve plaisamment surpris par un texte publié dans la collection UHL du Bélial’. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre ; je ne cherchais même pas à attendre quelque chose, simplement positivement ouvert à la découverte (un des effets du voyage physique sur la lecture). Et voilà que je découvre un récit au saupoudrage fantastique très délicat, à peine un parfum, qui m’a plutôt rappelé des œuvres familiales comme Le grand Meaulnes. On est au XIXe siècle. Un couple et leur jeune fils, Gideon, en diligence. Le père a dû quitter son emploi dans la splendide ville de Bath, en Angleterre (je dis splendide car je l’ai visitée il y a longtemps) – on imagine qu’il s’est passé quelque chose de grave – et emmène femme et enfant dans la ferme qu’il partage avec son frère, la femme et les enfants de celui-ci.



Par les yeux de Gideon, nous allons voir les relations entre les deux frères s’envenimer. La jalousie longtemps réprimée du fermier envers son frère qui a pu suivre des études donner naissance à une forme de sentiment de supériorité émaillé de cruauté. Pryia Sharma, l’auteure, enferme Thomas, le fermier, dans une coque d’ignominie de plus en plus insupportable, et on finit par ne plus faire qu’espérer la punition divine envers cet infâme personnage.



Le fantastique se limite longtemps aux contes que son père raconte à Gideon, à propos des dragons des Temps Anciens, de la princesse dragon blessée venue se reposer sur leurs terres, et qui rencontra leur ancêtre de famille, un berger qui jura de veiller sur son sommeil. Une partie des terres de la ferme serait en fait le corps de la princesse dragon, sur lequel la végétation aurait pris racine.



Dans son maniement du fantastique, cette histoire n’est pas très éloignée d’un Morwenna de Jo Walton. La chronique familiale, cruelle, mettant mal à l’aise, faisant souhaiter une libération par une juste vengeance, prime jusqu’à l’instant où l’orage éclate, aussi court que violent.



Dans son genre, un récit que j’ai trouvé parfait.
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Une heure-lumière - Hors-Série 2022 : Des bêtes f..

Il y a parfois des textes dont on n’attend rien qui se révèlent être finalement de vraiment très belles découvertes, des lectures marquantes qui vous ont touché, auquel vous pensez encore même bien après la dernière page tournée. Des bêtes fabuleuses de Priya Sharma fut l’une de celles-ci pour moi. Cette nouvelle dans le Hors-Série 2022 de la collection HLM de chez Le Belial' ne sera pas restée longtemps dans ma PAL.



Moins de 24h après sa réception j’ai découvert celle-ci dans les transports après le travail en rentrant chez moi. La nouvelle est très courte, une cinquantaine de pages, je l’ai lu d’une traite. Je suis toujours aussi impressionné de voir qu’en seulement quelques pages, quelques lignes il est possible de créer une émotion, un attachement au personnage, de la colère, de la curiosité, de la peine.



Je ne savais pas à quoi m’attendre quand j’ai ouvert cette nouvelle et je préfère ne pas vous dire de quoi elle parle, il faut juste se laisser porter, découvrir ce récit fantastique violent mais aussi beau par l’amour d’une mère pour sa fille, pour sa nièce mais aussi pour sa soeur et qui fera absolument tout ce qu’elle peut pour les protéger. C’est une histoire poignante. Des bêtes fabuleuses est vraiment un très beau texte, peut-être la meilleure nouvelle que je lirais cette année. Fascinante, bien pensée, très bien écrite, j’ai vraiment bien aimé la dimension fantastique de ce récit, cette histoire et sa fin. Une très belle découverte.



Je n’ai pas lu Ormeshadow de la même auteure mais au vu de ma lecture Des bêtes fabuleuses cela ne saurait trop tarder.

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Ormeshadow

J’aime beaucoup la collection Une Heure Lumière du Bélial. Comme je ne peux pas tout acheter, je dois faire des choix. Parfois, c’est un auteur, parfois c’est un résumé et parfois c’est le hasard. C’est bien le hasard qui m’a conduit vers « Ormeshadow ». Une jolie couverture, un titre mystérieux, voilà ce qui m’a amené à acheter ce titre sans même lire la 4ème de couverture. Le hasard fait parfois bien les choses, « Ormeshadow » est une de ces pépites que seule la collection Une Heure Lumière sait nous offrir.



Ce qu’il y a de formidable avec cette collection, c’est qu’elle emmène le lecteur sur des chemins inattendus en publiant des textes variés et très souvent atypiques, d’une grande singularité. Singulier, « Ormeshadow » l’est assurément. Déroutant aussi. Surtout lorsqu’on entame sa lecture sans rien en savoir.



L’aspect fantastique est finalement très réduit. Cette novella m’a beaucoup fait penser à des récits d’atmosphère un brin gothique du 19ème siècle. D’ailleurs, l’intrigue se déroule à cette époque. On est dans une chronique rurale, un récit d’apprentissage assez aride dans ce qu’il raconte mais très poétique sur la forme. Si l’ingrédient surnaturel est très ténu, il est essentiel au récit. La magie des contes que son père narre à Gideon s’exprime pleinement dans un dénouement enchanteur et émouvant.



C’est bien dommage que Priya Sharma ne soit pas traduite en français (mise à part cette novella et une nouvelle parue dans un UHL hors-série), j’aurais beaucoup aimé poursuivre ma découverte de cette auteure qui a une belle plume et sait évoquer les sentiments humains avec beaucoup de délicatesse et d’élégance. Superbe !

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Ormeshadow

En Angleterre, à la fin du XIXe siècle, Gideon est un jeune garçon curieux qui, suite à la faillite de son père, doit quitter la grande ville pour atterrir à Ormeshadow, petit village plein de légende où vivent encore son oncle et ses cousins.



Baignée dans la légende d'une dragonne assoupie sur un trésor, Priya Sharma nous décrit avec justesse une ville campagnarde où la rudesse et la froideur des personnes vont surprendre notre jeune Gideon habitué à côtoyer des citadins. le jeune garçon verra son quotidien totalement chamboulé et devra participer aux travaux de la ferme familiale. Epuisé, Gideon sera quotidiennement récompensés par des coups et des injures.



Ce titre de la collection Heure Lumière de la maison d'édition le Bélial' est légèrement plus épais que la majorité des autres titres. Ce récit m'a encore une fois ravi. L'auteur nous offre un récit à la plume fascinante et à l'ambiance âpre si particulière.



Ormeshadow est un récit initiatique plein de qualité où Gideon va faire l'apprentissage de la vie de façon très violente et très rude. La seule échappatoire aux mauvais traitements qu'il va subir et aux trahisons de sa famille semble être ce lac magnifique et cette légende envoutante.
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Beyond the Woods. Fairy Tales retold

Ah, les contes... J'aimerais dire les merveilleux contes de mon enfance, mais je n'ai pas souvenir qu'on m'en ait raconté. J'ai découvert que ça existait bien longtemps après et forcément, quand on est grand, ça doit perdre de son charme. Sauf que ce recueil de contes de fées n'est pas du tout destiné aux enfants. Encore que je parie qu'ils m'auraient plu.

Toujours est-il que rien n'était censé m'attirer vers ce livre, si ce n'est de voir Peter Straub écrit en lettres de feu au beau milieu de tous ces auteurs (comment ça j'en fais trop ?).

Paula Guran a réussir à réunir une magnifique brochette de plumes qui m'ont toutes ravie. Par contre, je vois qu'il est marqué édition audio... faut pas rêver, j'ai une version papier, et il existe aussi en ebook.

Hormis un ou deux des récits qui m'ont un peu moins plu, nous avons affaire à une réinterprétation de contes et de fables plutôt exceptionnelle. La plupart sont très sombres, denses et intenses, mélanges de réel et d'imaginaire. L'humour y a sa place également, ce que j'apprécie en général, surtout l'humour noir et grinçant, et je ne regrette nullement de m'être jetée sur ce bouquin.

Je vous mets la liste des récits ci-dessous :



Introduction: Throwing In – Paula Guran

Tanith Lee – “Red as Blood”

Gene Wolfe – “In the House of Gingerbread”

Angela Slatter – “The Bone Mother”

Elizabeth Bear – “Follow Me Light”

Yoon Ha Lee – “Coin of Hearts Desire”

Nalo Hopkinson – “The Glass Bottle Trick”

Catherynne M. Valente – “The Maiden Tree”

Holly Black – “Coat of Stars”

Caitlín R. Kiernan – “Road of Needles”

Kelly Link – “Travels with the Snow Queen”

Karen Joy Fowler – “Halfway People”

Margo Lanagan – “Catastrophic Disruption of the Head”

Shveta Thakrar – “Lavanya and Deepika”

Theodora Goss – “Princess Lucinda and the Hound of the Moon”

Gardner Dozois – “Fairy Tale”

Peter S. Beagle – “The Queen Who Could Not Walk”

Priya Sharma – “Lebkuchen”

Neil Gaiman – “Diamonds and Pearls: A Fairy Tale”

Richard Bowes – “The Queen and the Cambion”

Octavia Cade – “The Mussel Eater”

Jane Yolen – “Memoirs of a Bottle Djinn”

Steve Duffy – “Bears: A Fairy Tale of 1958”

Charles de Lint –“The Moon Is Drowning While I Sleep”

Veronica Schanoes – “Rats”

Rachel Swirsky – “Beyond the Naked Eye”

Ken Liu – “Good Hunting”

Kirstyn McDermott – “The Moon’s Good Grace”

Peter Straub – “The Juniper Tree”

Jeff VanderMeer – “Greensleeves”

Tanith Lee – “Beauty”
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Ormeshadow

Dans l’Angleterre du XIXe siècle, le jeune Gideon arrive avec ses parents à Ormeshadow : son père John a perdu son travail de secrétaire particulier à Bath et il est contraint de revenir dans la ferme familiale où son frère Thomas avait pris l’habitude de gérer seul l’exploitation. La cohabitation est difficile, Thomas ayant du mal à accepter le retour de John, instruit contrairement à lui, et il le met au défi de s’occuper des tâches les plus pénibles.



John raconte à son fils Gideon la légende de l’Orme, le dragon vaincu des siècles plus tôt. L’animal blessé avait atterri ici, sur les terres de la ferme. Soigné par l’ancêtre de John et Gideon, il a prédit qu’il se réveillerait avec un de ses descendants.



Cette longue nouvelle développe avec talent une ambiance qui rappelle les romans de Thomas Hardy, avec un rude environnement campagnard, et est remarquable pour les caractères des adultes que le jeune Gideon ne comprend pas dans son âme d’enfant. Jalousies, déceptions, convoitise… L’auteure rend vivante et réaliste une petite communauté, et notamment cette famille peu accueillante pour Gideon, qui se retrouve seul sans son père dont il était très proche et dont les espoirs avaient été brisés.



J’ai beaucoup apprécié l’univers légèrement onirique créé par l’auteure, l’évocation d’un monde paysan dur à la tâche, les personnages convaincants et le ton doux-amer de cette nouvelle qui sait émouvoir avec délicatesse.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Ormeshadow

Angleterre, époque victorienne, mon époque préférée. Non, non, rangez vos belles robes, mesdames, vos services à thé et vous, messieurs, remisez au placard vos beaux costumes, car c’est dans l’Angleterre rurale que cette novella nous emmène.



Pour un homme qui a été secrétaire, qui aime lire, écrire et évoluer dans des bibliothèques, tout abandonner pour partir avec sa femme et son fils, travailler dans la ferme dont il a hérité la moitié avec son frère, c’est un pas qu’il n’est pas facile de franchir.



Et John Belman accompli ce retour vers la terre, allant habiter chez son frère cadet qui gère la ferme depuis le début puisqu’il n’a pas eu l’opportunité de faire des études.



Si les citadins regardent les bouseux avec condescendance, la réciproque a lieu quand le rat des villes va aux champs. Les villageois ont toujours pensé que le père de Gidéon les prenait de haut puisque lui avait fait des études, était lettré.



C’est tout ce microcosme qui se met en place avec l’arrivée du lettré au pays des bouseux. Pourtant, John ne les a jamais dénigré, il a travaillé la terre aussi, plus jeune, il sait tondre des moutons, mais face à son frère qui est taiseux, colérique, tyrannique et sanguin, il s’écrase.



Ce court récit (le plus long pourtant de la collection) suit le parcours initiatique de Gidéon, jeune garçon rêveur et naïf, qui a bien du mal à s’adapter à la vie rurale, surtout quand on a un oncle bourru qui n’est jamais satisfait de votre travail, qu’il vous traite en domestique et que vos cousins sont des casseurs de couilles.



L’auteure a réussi à décrire la vie campagnarde, dure, sans concession, à la merci des éléments naturels. Cette vie de misère où les paysans du coin, éleveurs de moutons, tirent le diable par la queue, se fichant bien des légendes entourant le village et cette terre où l’on dit qu’une dragonne s’est assoupie il y a des siècles.



C’est âpre et violent comme récit, car notre Gidéon n’est pas fait du même bois que les autres, son père ne l’a jamais battu, lui-même ne sait pas se battre et sa mère n’a rien d’une mère à mon sens. Elle est froide avec lui, ne l’aide pas, ne le soutient pas. Je l’ai détestée autant que j’ai apprécié Gidéon.



Ce que j’ai aimé dans ce récit fantastique, c’est que vous pouvez le voir de deux manières différentes. Soit comme Gidéon, vous voyez le dragon, vous sentez son souffle, sa colère, soit vous décidez que les évènements sont dus à une cause naturelle, mais cette dernière option vous ferait perdre la magie de cette novella.



Omershadow est un récit bouleversant, celui de l’apprentissage de la vie dure par un jeune gamin, à coups de poings, de brimades, de travail dur dans les champs, sous la houlette d’un oncle qui en veut au gamin à cause de la jalousie qu’il a toujours eu envers son frère.



C’est un conte initiatique qui sent bon le fantastique. Une légende qu’un père raconta à son fils, passant avec lui des moments de douceurs, de partage et qui a servi à Gidéon de refuge quand il devait faire face à la dureté de la vie, des gens.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ormeshadow

Vingt-neuvième « Une Heure Lumière » publié par le Bélial, « Ormeshadow » réunit à nouveau tous les critères qui ont fait la renommé de cette prolifique petite collection : l'ouvrage met à l'honneur un sous-genre de l'imaginaire (ici le fantastique), sa longueur n'excède pas celle d'une novella et il a été récompensé par un prestigieux prix littéraire (le Shirley Jackson 2019). Cette fois c'est une autrice inconnue en France que la collection a choisi de mettre en avant puisqu'il s'agit du premier ouvrage publié chez nous par Priya Sharma. La novella (un peu plus longue que la plupart des autres « Une Heure Lumière ») se déroule dans l'Angleterre victorienne et met en scène une famille, les Belman, qui, après des déboires sur lesquels l'autrice lèvera le voile au fur et à mesure de l'intrigue, a choisi de regagner la ferme familiale du père à Ormesleep. Là, c'est une vie radicalement différente qui attend Gideon, enfant de sept ans qui ne comprend pas très bien les tensions qui règnent désormais entre ses parents et qui, surtout, a toujours été habitué à évoluer dans un environnement urbain. le travail à la ferme y est rude, et ce d'autant plus que le garçon et ses parents ne sont pas seuls, puisque vivaient déjà sur les lieux son oncle et sa famille. Un oncle tyrannique qui dirige sa famille et sa ferme d'une main de fer et qui semble garder rancune au père de Gideon, d'un naturel beaucoup plus doux, d'avoir choisi le métier des lettres plutôt que celui de l'élevage. Les seules bouffées d'air frais de notre héros résident dans les légendes que lui conte son père concernant la région d'Ormeshadow et qui prétendent que le village aurait été construit sur le corps d'un gigantesque dragon dont la famille Belman serait la gardienne et qui se réveillera un jour prochain.



Après « L'homme qui mit fin à l'histoire » de Ken Liu, « Vigilance » de Robert Jackson Bennett ou encore « Les meurtres de Molly Southbourne » de Tad Thompson, voilà que « Ormeshadow » s'invite dans la liste des « Une Heure Lumière » qui m'auront le plus marquée. le drame familial relaté ici par Priya Sharma est en effet bouleversant et séduit autant par ses retournements de situation inattendus que par la justesse avec laquelle l'autrice dépeint les sentiments de ses personnages. Ces derniers constituent incontestablement le plus gros point fort du roman, qu'il s'agisse du doux et sensible Gidéon ou de son père, auxquels on voue immédiatement une grande affection, mais aussi de l'oncle du jeune garçon pour lequel le lecteur en vient à entretenir une fascination presque malsaine tant l'homme se révèle perturbant. le décor bucolique participe également au charme du texte qui rappelle par certains côtés les romans d'auteurs comme Thomas Hardy ou, pour rester dans le domaine de l'imaginaire, de Jo Walton (et notamment de son « Pierre-de-vie »). Difficile en effet de ne pas être sensible à la beauté tranquille de cette campagne anglaise où la vie rebute parfois par sa rudesse mais séduit aussi par sa simplicité. Un paysage qui apporte un contraste saisissant avec la violence (psychologique plus que physique) qui règne dans la petite ferme oppressante des Belman. le surnaturel, lui, est finalement très peu présent, presque anecdotique avant la toute dernière partie, si bien que c'est loin d'être l'aspect du récit que l'on retiendra le plus. le style, lui, n'a rien de bien notable : la plume de l'autrice est fluide et sa sensibilité permet de faire naître des émotions fortes chez le lecteur qui a de grandes chances de sortir chamboulé de cette lecture.



« Ormeshadow » de Priya Sharma caracolera désormais en tête des ouvrages de la collection qui m'auront le plus enthousiasmée. L'imaginaire y occupe une place relativement marginale, l'autrice préférant se pencher sur un drame familial classique mais néanmoins émouvant et impliquant des personnalités ambiguës qui provoquent des réactions épidermiques très fortes chez le lecteur. Une belle découverte, que je vous recommande chaudement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Une heure-lumière - Hors-Série 2022 : Des bêtes f..

Comme c’est désormais la tradition, les éditions Le Bélial’ éditent un hors-série de leur collection poche Une Heure-Lumière chaque année lors d’une opération promotionnelle. L’opus 2022 poursuit la lignée en mettant en avant un récit de Priya Sharma.



Une collection qui fonctionne

Olivier Girard, directeur éditorial du Bélial’, préface comme à son habitude l’ouvrage. Ici, la présentation est plutôt très rapide et est l’occasion de rappeler qu’une Heure-Lumière est un pari réussi pour sa structure. Pourtant, l’angle de cette préface est intéressant d’un point de vue éditorial : l’intérêt d’une collection de poche et surtout une collection de nouvelles et novellas. En effet, entre autres choses, Une Heure-Lumière vit notamment pour faire découvrir des auteurs encore mal connus malgré leurs mérites. Éditer, acheter et lire une novella engage à beaucoup moins que de se lancer directement dans un roman ou une série, quand bien même seraient-ils multi-primés (la collection a multiplié la publication de récits primés aux prix Hugo ou Locus par exemple). À la fin de l’ouvrage, nous trouvons le traditionnel catalogue de la collection Une Heure-Lumière, mais cette fois, il s’agit uniquement d’un listing basique, technique, car il est précédé d’un étonnant ensemble de « menus » réalisés par Camille « Vanille » Vinau afin de proposer des listes thématiques de lecture au sein de cette collection. L’aspect « collectionnite aiguë » fonctionne à plein, c’est sûr. C’est aussi l’occasion de comparer les romans courts favoris ; personnellement, le menu Dionysos serait composé de : Molly Southbourne (2 opus, bientôt 3), Le Temps fut, Vigilance, Symposium Inc. et Le Serpent (avec ses deux suites qui arrivent).



Des bêtes fabuleuses

Le récit choisi pour être offert dans cet ouvrage est une nouvelle de Priya Sharma, que certains ont pu découvrir avec Ormeshadow dans la même collection. Des bêtes fabuleuses nous fait suivre une jeune femme qui a du mal à socialiser, fascinée qu’elle est par les reptiles ; par paragraphes alternant les époques, nous découvrons qu’elle s’appelle en fait Lola et que son histoire familiale est particulièrement chargée, puisque sa mère Kath, sa tante Ami et sa cousine Tallulah sont proches et tentent de survivre tant bien que mal malgré la pauvreté et l’influence plus que toxique du frère de Kath et Ami. Tout cela ne serait « que » de la tragédie familiale si Lola ne découvrait pas en grandissant qu’elle a en plus hérité d’une qualité singulière qui se déclenche par grand stress.



Encore une nouvella gratuite de qualité offerte par Une Heure-Lumière, Des bêtes fabuleuses vaut la lecture, avec l’emballage traditionnel de la collection en prime (magnifique couverture d’Aurélien Police, beauté de l’ouvrage dans son ensemble).

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Une heure-lumière - Hors-Série 2022 : Des bêtes f..

La Fantasy, tout le monde le sait, c'est nul. Mais beaucoup en lisent... Et parfois, rarement faut pas déconner, on y prend du plaisir.



Chaque année, c'est la même rengaine chez Le Bélial : un Hors-série offert pour l'achat de deux titres (papier) de la collection « Une heure-lumière » (UHL). Et chaque année, j'attends avec impatience qu'une âme charitable me donne un de ses doubles.



Des bêtes fabuleuses, de Priya Sharma

La Fantasy, tout le monde le sait, c'est nul. Mais beaucoup en lisent... Et parfois, rarement faut pas déconner, on y prend du plaisir. Avec ce texte, ce fut le cas pour moi. Ça cause d'une fille vivant avec sa mère dans un quartier délabré. Mais cette fille a une particularité, c'est une princesse et un monstre !

Même si nous sommes en terre Fantasy, c'est un texte bien ancré notre réalité sociale. Je ne peux malheureusement pas dévoiler le sujet tabou mais je peux vous dire qu'il s'agit d'une thématique encore actuelle malheureusement. Un texte simple, où les personnages prennent de l'épaisseur et de la nuance au fur et à mesure de l'avancée du texte. Même si la chute n'est pas brutale, l'histoire en comporte assez, cela se termine par une note de résilience bienvenue.

 

Une autre tradition des HS UHL, c'est le catalogue qui reprend l'intégralité des opus publiés. Et cette année, innovation, avec une présentation sous forme de menus pour choisir lesquels acheter selon ses goûts. C'est sur une idée de Vanille du blog La bibli derrière le fauteuil dont l'éditeur lui a demandé de concocter d'autres menus pour cette occasion.
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Ormeshadow

En conclusion, j’ai beaucoup apprécié Ormeshadow pour sa reconstitution du contexte historique et socio-économique de la société victorienne en milieu rural mais aussi pour ses personnages bien développés et marquants. Cette novella possède également une écriture d’excellente qualité ainsi qu’une intrigue bien menée avec des rebondissements surprenants. Bref, je la recommande.



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Ormeshadow

Ormeshadow de Priya Sharma est la parution numéro 29 de la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’. Cette collection est dédiée aux romans courts. Il fait partie des textes les plus longs de la série avec ses 170 pages. La novella a remporté à la fois le Shirley Jackson Award 2020 de la meilleure novella et le British Fantasy Award 2020 dans la même catégorie. La couverture est toujours signée Aurélien Police qui livre une de ses plus belles réalisations avec ce livre.

Ormeshadow est un roman sombre, triste et terriblement réaliste mais également subtil, intelligent et très bien écrit. Nous sommes en Angleterre à l’ère victorienne mais pas dans l’Angleterre des palais ou des grandes villes, plutôt dans l’Angleterre profondément rurale. Les Belman, parents de Gideon, se voient obligés de quitter la cité de Bath suite à la perte d’emploi du père. Ils vont dans la vallée d’Ormeshadow où se situe la ferme familiale d’Ormesleep. Le père de Gideon avait quitté la ferme pour travailler en ville mais est contraint d’y retourner pour gagner sa vie. Son oncle Thomas, sa femme Maud et ses enfants vivent dans la ferme, Thomas étant un véritable tyran domestique, dirigeant la ferme avec rigidité et haine pour tout ce qui est éducation, école et travail intellectuel. Gideon vit très mal le fait de quitter la ville et la civilisation pour la pauvreté et la haine. Son seul échappatoire est les histoires que lui raconte son père sur Ormeshadow, dont le nom vient du vieil anglais orme qui signifie dragon. La ville a été construite au pied d’un massif rocheux en apparence mais d’après les légendes, ce massif serait un dragon endormi et comme tout dragon il garderait un trésor.



Le récit suit Gideon de son enfance à son adolescence, dans cette ferme où il subit ce qui lui arrive plus qu’autre chose. Priya Sharma dresse un portrait dur et cruel de cette ville de campagne, de cette ferme où seul l’oncle Thomas a droit à la parole. Gideon apparait comme le seul personnage réellement différent, presque trop naïf, bercé par les histoires de son père, par ses rêves, loin des autres, malmenés par la vie ou délibérément mauvais. Les différents portraits brossés par l’autrice sont terriblement crédibles et réalistes, on imagine sans soucis tous ces personnages vivant dans cette Angleterre profondément rurale. Le ton du roman est sombre, les personnages cruels, tristes, pris au piège de la routine et de la médiocrité. A l’opposé, comme un rêve sommeille en Gideon l’ombre du dragon, ses légendes qui sont liées à la ville et à sa famille. Ses légendes sont fascinantes pour Gideon mais aussi pour le lecteur, elles sont la touche de lumière au milieu de la noirceur, la seule chose qui fait tenir Gideon. On pense bien entendu à Griaule étendant son influence sur la région où il repose. Le dragon d’Ormeshadow a presque autant d’impact sur la ville et ses habitants.



La véritable force de ce court roman est sa peinture terriblement juste de la nature humaine qui prend le lecteur à corps pour ne plus le lâcher jusqu’à la fin. L’histoire nous marque, nous touche. On s’imagine très bien comme Gideon, cherchant refuge au pied de la colline, dans l’ombre du dragon, loin de la cruauté du monde. Les images sont évocatrices, la plume imagée et élégante, le texte dense mais accessible à tous par son aspect naturaliste.



Ormeshadow est un livre qui m’a bouleversée. Il fait partie pour moi des plus belles réussites de cette collection, offrant un récit tout en subtilités. Il parle de la puissance de l’imaginaire, des légendes comme palliatif à la dureté de la vie. Un récit, sombre, intense, réaliste, immersif et touchant.
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Ormeshadow

Si ce n’est pas le premier de la collection que je lis, c’est encore Babelio qui me fait connaître Ormeshadow, et à nouveau, quel plaisir!



Je suis particulièrement épatée par ces romans très courts et pourtant si riches. En quelques phrases et un agencement de mots finement choisis l’auteure dresse rapidement une atmosphère unique et pesante d’ou Le lecteur le sait rapidement, un malheur supplémentaire peut surgir.

Les personnages sont incarnés dès lors qu’on les croise, non seulement Gidéon notre têtes d’affiche, mais également son père, sa mère, son oncle.

140 pages seulement pour un roman initiatique très réussi, avec une pointe de fantasy qui me fait encore une fois penser que finalement ce genre me plaît bien, particulièrement chez Belial.
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Une heure-lumière - Hors-Série 2022 : Des bêtes f..

La collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’ a vu le jour en 2016 et compte désormais 38 livres publiés. Elle est consacrée à la publication de romans courts, également appelés novella, format intermédiaire entre la nouvelle et le roman. En 2018, l’éditeur lançait une opération promotionnelle début septembre avec un hors-série gratuit pour l’achat de deux titres de la collection. Depuis 2021 l’opération a été décalée à la fin du mois de mai. Dans chaque hors série, on peut trouver une longue nouvelle, mais trop courte pour faire réellement partie des UHL. En 2018, ce fut Ken Liu avec Sept anniversaires, en 2019 Ian MacLeod avec Isabel des feuilles mortes, Retour à n’dau de Kij Johnson en 2020 et Un château sous la mer de Greg Egan en 2021. Cette année, c’est l’autrice britannique Priya Sharma qui a l’honneur de ce hors-série avec Des bêtes fabuleuses, un texte publié originellement en 2018 dans le recueil du même nom qui a été couronné par le British Fantasy Award en 2019.



Le texte commence comme une histoire plus ou moins banale en Angleterre contemporaine. Puis on s’aperçoit assez vite qu’il y a une dose de surnaturel qui glisse peu à peu vers l’horreur, un peu glauque vers la fin. Le récit fait des allers-retours à différentes époques de la vie de Eliza aussi appelée Lola. La jeune femme a grandi dans une famille pleine de secrets pour devenir spécialiste des serpents. La nouvelle se lit d’une traite tellement on est fasciné par son personnage principal, par son histoire et par cette narration. C’est sordide et violent, sans concession, mais terriblement bien écrit et traduit. Les secrets et les non-dits au sein de la famille de Lola sont au centre de l’histoire. Cette longue nouvelle est incontestablement une réussite, un texte qui prend au corps. Et surtout, on espère vraiment que ce texte publié dans ce hors-série 2022 servira de hors-d’œuvre pour la future parution du recueil de l’autrice ou de ses autres textes par les éditions le Bélial’.



Pour compléter ce hors-série, on trouve une très riche idée de Camille « Vanille » Vinau, blogueuse sur La Bibliothèque derrière le fauteuil. Cette dernière nous propose un guide de lecture de la collection. Le nombre d’UHL étant assez conséquent, l’idée est fort intéressante et permet de faire découvrir les titres à ceux qui ne les connaissent pas encore. Vanille nous propose une série de menus dégustation comme au restaurant afin de choisir ses lectures parmi les UHL grâce à des thématiques communes. Il ne vous reste plus qu’à faire vos choix!
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Une heure-lumière - Hors-Série 2022 : Des bêtes f..

Nid de vipères.



Ce hors-série s'ouvre d'abord sur une introduction revenant sur le succès de la collection. Si l'on a l'impression d'assister à une séance d'autocongratulations, force est d'admettre qu'elle est plus que méritée, tant Une Heure-Lumière regorge d'excellents textes qui résonnent chez les lecteurices. Le pari est réussi.



Puis vient le gros morceau, une nouvelle de Priya Sharma, précédée d'une incroyable illustration d'Anouck Faure, terrible, hypnotique et fabuleuse, qui donne parfaitement le ton.



.



Ce texte est un nid. Un nid de vipères.

Et de choses bien plus dangereuses.



Une famille aux nombreux non-dits, et une petite fille toute particulière. Quand tous ses membres finissent par se retrouver, l'horreur crache son venin.

Les secrets et traumatismes enfouis remontent, se devinent par sous-entendus, comme les motifs des écailles de serpent qui se dévoilent et disparaissent lorsque leurs anneaux roulent et s'entremêlent, lovés entre eux.

Horribles et bien réels.



Les thématiques sont dures, comme la coquille de leurs œufs, qui ne se fissure que pour éclore d'une échappatoire, ténue, étroite, dans laquelle il faudrait ramper et sinuer pour l'emprunter. Car par les lézardes passent un peu de lumières, et beaucoup d'émotions.



De nombreux parallèles sont faits avec les contes tout au long de la nouvelle. En effet, d'une certaine façon, on y retrouve bien des princesses au sommet d'une tour, un roi cruel, un vieux château familial... Et l'ogre. Le dragon.

Ainsi que les monstres. Surtout les monstres. Étranges. Inquiétants. Fabuleux. Comme ce texte.



Mais si c'est un conte, c'est alors un conte percuté par l'horreur de la réalité, dévoyé par un fantastique étrange et organique, nécrosé par le venin.

S'il y a du conte dans cette nouvelle, ce n'en est que la mue, une ancienne peau. Ce qui en a émergé, visqueux et rampant, est tout autre chose.



Un récit étouffant comme l'étreinte du reptile qui t'avale, hypnotique comme le regard de l'animal.

Marquant, comme la morsure du serpent. Son venin brûle dans les veines, mais on l'adore.

Car fabuleuses sont ces bêtes.



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Le numéro se conclut par la présentation des différents ouvrages de la collection à travers divers menus bien pensés et originaux, par Camille Vinau.

Son compte insta m'avait déjà aiguillé sur le deuxième numéro à prendre pour obtenir ce Hors-Série (offert pour l'achat de deux UHL lors de l'opération consacrée), ces menus m'ont permis de dénicher les prochains sur lesquels me jeter.



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Un Hors-Série de qualité qu'il serait dommage de manquer.

Allez, laissez-vous mordre.
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Ormeshadow

C’est pour le jeune Gideon l’heure d’un retour à la terre. Son père ayant dû quitter son poste de secrétaire à Bath, la famille prend la route d’Ormeshadow, lieu natal de ses ancêtres, où son oncle s’occupe de l’exploitation agricole. Entre les « citadins » et les « paysans », les retrouvailles sont difficiles : pas les mêmes valeurs, pas les mêmes rythmes… d’autant que la mère de Gideon, par sa beauté, attire jalousie et convoitise. L’adolescence de Gideon s’annonce difficile. Mais il peut compter sur l’espoir et l’imagination : à Ormeshadow sommeille un dragon, dont le réveil pourrait apporter la fortune et la fin des tracas.

Priya Sharma s’adosse au décor et à la forme du XIXe siècle pour nous conter l’émancipation douloureuse de Gideon, sa découverte âpre de la vie rurale, la concupiscence et les conséquences qu’elles peuvent avoir. La poésie en parallèle à la rudesse sont les maîtres mots. Le lecteur n’est pas épargné et il n’est pas question ici de relations policées. À la théorie des livres, Gideon est confronté à la réalité du terrain, bien sombre.

Les mythes et les légendes, l’imaginaire et les histoires pour permettre de traverser des moments difficiles de la vie ? Oui, bien sûr… La thématique, assez courue, est développée par l’auteure avec une plume intéressante, mais qui ne m’a pas totalement convaincue.



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Ormeshadow

Dans ce court roman (ou longue novella, au choix), paru au Bélial dans la collection « Une Heure Lumière », le fantastique se met en place en pointillés au travers de contes et d’une légende familiale.

Et c’est une réussite.

Priya Sharma nous transporte dans l’Angleterre victorienne, alors que la famille Belman, après son départ de Bath, rejoint la ferme familiale à Ormesleep. Nous suivons Gideon, l’enfant du couple Belman, qui découvre une toute autre vie : campagnarde, rude, une vie qu’il ne comprend pas bien — et des secrets familiaux qui génèrent des tensions.

L’autrice lève le voile peu à peu sur les circonstances de ce retour à la campagne, installe un climat tendu tout en créant des personnages attachants. Le ton est juste, intimiste et même si le surnaturel n’apparaît que par touches légères, il trouve sa place. J’ai retrouvé un peu du plaisir que j’avais eu en lisant Pierre-de-vie de Jo Walton.

Ormeshadow a donc été une excellente surprise. Un très bon moment de lecture.




Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Une heure-lumière - Hors-Série 2022 : Des bêtes f..

Extrait de ma chronique :



"Sur son blog, Priya Sharma explique que cette nouvelle lui a été inspirée par la traduction anglaise de l'album Princesses oubliées ou inconnues de Philippe Lechermeier et Rébecca Dautremer (également illustratrice du Yéti de Taï-Marc Le Thanh, un grand album), qui présente une série de princesses atypiques (comprenez : pas forcément glamour à première vue).





Rebondissant sur cette idée des princesses non stéréotypées (qui était présente dès l'origine du genre, avant sa mise au pas, voir en 1743 la femme-baleine de La Princesse-camion de Marguerite de Lubert), Priya Sharma interroge ce qualificatif clairement patriarcal (c'est en tout cas un homme, Kenny, qui le décerne ici à l'héroïne de l'histoire) en nous présentant une princesse métamorphe (digne de La Féline de Jacques Tourneur, même si c'est d'un autre animal qu'il sera ici question, je vous laisse découvrir lequel)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Ormeshadow

Une novella assez intéressante qui prend le contre-pied des romans traitant de l'Angleterre à cette même époque. Elle nous présente une famille déclassée, contrainte de retourner à ses racines paysannes et dont le retour se passe mal. La rudesse de cette famille, les tensions sous-jacentes, les drames sont décrits sans paroles superflues.

Le fantastique apparaît vraiment tardivement, ce qui peut surprendre le lecteur.
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Ormeshadow

(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique, mille mercis à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture)



Il s’agit de ma sixième lecture parmi l’excellente collection de novellas de l’imaginaire ''Une heure lumière'' du Bélial’, mais de ma première (semi-)déception.



Bon, déjà, parmi les lectures de l’imaginaire, la fantasy m'intéresse moins que la science-fiction. Mais c’est surtout cette histoire qui ne m'a pas touché. Elle est pourtant bien écrite, agréable à lire, ce n’est pas le problème. Simplement, sans réelle séquence d’action et surtout sans vraiment de dragon autre que celui de la (superbe) couverture, il ne se passe finalement pas grand-chose, en tout cas rien de vraiment fantastique : on suit l’installation du jeune Gideon et ses parents dans la ferme de son pas très accueillant oncle Thomas. Moi qui aime lire des romans de l'imaginaire pour m'évader, j’ai trouvé ce récit trop réaliste et trop sombre (avec un Gideon qui en bave avec son oncle). Enfin, j'attends aussi des nouvelles et novellas une chute surprenante, alors qu’ici la fin est anticipée assez vite (et en fait dès la quatrième de couverture), pas de surprise donc.



Sans doute ce court roman parlera-t-il plus à d'autres lecteurs qu'à moi, et sa parution dans cette collection est complètement justifiée par ses qualités littéraires, mais il n'était malheureusement pas fait pour moi, ou en tout cas ne correspondait pas à ce que j’en attendais.

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