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Critiques de R.J. Ellory (2819)
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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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Écouter le noir

C’est en errant dans les rayons de livres que je suis tombée par hasard sur ce recueil de nouvelles. En voyant tous ces grands noms du thriller tels que Barbara Abel, Karine Giebel, Maud Mayeras, Cédric Sire et bien d’autres, je ne pouvais que m’enthousiasmer à l’idée de lire une de leurs histoires.

Le thème principal de l’ouvrage est « l’audition ».



Deaf :

Une histoire de braqueurs en fuite avec une femme en otage. En parallèle, un jeune couple sourd s’échappe d’un centre pour vivre librement son amour. Les deux histoires se croisent avec le drame qui les guette...

J’ai beaucoup aimé l’ambiance générale de cette nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel. Les personnages d’Anne et David sont attachants. Même si l’histoire est courte, elle est très immersive. Par contre, la fin est assez prévisible. 4,5/5



Archéomnésis :

Dans un futur lointain, deux personnes communiquent dans une réunion privée sur le passé de la planète terre...

Je n’ai pas pris de plaisir à lire cette histoire de science fiction. Cependant, le thème de l’audition prend tout son sens à la fin de la nouvelle. Jérôme Camut et Nathalie Hug ont une manière assez originale d’avoir traité le thème. 2/5



Tous les chemins mènent au hum :

Le hum, un bruit d’acouphènes qui survient en touchant une très faible partie de la population. Paul va tenter de s’en débarrasser car les messages qui lui sont envoyés sont plutôt dérangeants...

J’ai apprécié cette courte histoire de Sonja Delzongle. On suit Paul, un père de famille qui souffre de ce bruit permanent dans sa tête. L’horreur de la situation est bien décrite par l’auteure. Je ne m’attendais pas à cette fin. 3,5/5



Ils écouteront jusqu’à la fin :

Un violoniste réputé s’apprête à faire un voyage en Russie pour aller voir une chose extrêmement rare. Mais elle peut se révéler dangereuse...

Je découvre l’écriture de François-Xavier Dillard et j’ai beaucoup aimé son style. Son histoire m’a happée au début, mais j’ai ressenti une baisse d’intérêt vers la fin. 3,5/5



Bloodline :

Une infirmière soigne un homme à la suite d’un accident. Elle ne semble pas encore remise de la perte de sa sœur jumelle dans des conditions dramatiques quelques temps auparavant. Une histoire de rancune et de manipulation...

Je n’ai pas spécialement accrochée avec cette nouvelle de R.J. Ellory. Je me suis ennuyée à la lecture de celle-ci en ayant hâte de passer à la suivante. 2/5



Un sacré chantier :

Une femme doit se rendre au commissariat pour répondre à une convocation suite à un drame qu’elle a vécu. Sa confrontation ne se passe pas très bien et le bruit du chantier alentour perturbe davantage la situation...

Je découvre encore un auteur que je ne connaissais pas. Cette fois il s’agit de Nicolas Lebel. L’histoire se lit bien et le message de l’auteur est très clair, sauf que la fin est un peu trop abrupte à mon goût. 2,5/5



Zones de fracture :

Une femme vit une histoire extra conjugale. Elle veut annoncer à son mari qu’elle souhaite divorcer. Mais le destin va en décider autrement...

Une nouvelle très bien écrite par Sophie Loubière. Sa façon de raconter est originale en traitant les différents points de vue des protagonistes jusqu’à la chute finale. Une de mes histoires préférées du recueil. 4,5/5



Échos :

Un petit garçon Charlie, a une audition très sensible. Il a perdu son petit frère Lucas. Malgré son absence, il semble ressentir des choses que ses parents ne perçoivent pas...

Une nouvelle assez courte de Maud Mayeras. Elle décrit bien le sentiment de solitude que vit Charlie. La fin est imprévue et surprenante. Agréable à lire mais sans plus. 3/5



La fête foraine :

Un couple décide de passer quelques jours de vacances aux Îles Canaries. À distance, ils font d’abord la location d’un appartement sur un site de particuliers. Arrivés sur place, ils vont avoir quelques surprises...

J’ai vraiment aimé cette nouvelle, surtout en imaginant que c’est une histoire en partie vraie comme le précise l’auteur au début. Je l’ai trouvée à la fois amusante et touchante. Mais étant donné le thème principal de l’ouvrage, on se doute de la fin. Une des histoires qui m’a le plus marquée et qui m’a donnée envie de découvrir d’autres écrits de Romain Puértolas. 4,5/5



Quand vient le silence :

Alors qu’il a trop bu, un homme renverse une jeune femme sur la route un soir. Sa vie conjugale n’est pas au beau fixe et le drame va tout compliquer...

J’ai aimé l’ambiance au début de cette nouvelle de Laurent Scalese, jusqu’au départ de la famille à la montagne. La tournure de l’histoire avec le côté extrasensoriel ne m’a pas convaincue. 2,5/5



Le diable m’a dit... :

Un écrivain de best sellers doit vivre avec le souvenir de sa femme assassinée. Mais douze ans plus tard le passé le rattrape...

Cette nouvelle se lit très bien et on reconnaît le style de Cédric Sire. Le rebondissement final est surprenant. L’auteur traite bien le thème de l’audition à sa manière avec une ambiance sombre, comme à son habitude. 4/5



Les différentes définitions de l’audition sont bien respectées par tous les auteurs.

Chacun traite le thème en restant fidèle à son propre style (pour ceux que je connaissais).

Mais comme dans beaucoup de recueils de nouvelles, les histoires restent assez inégales dans l’ensemble.
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Mauvaise étoile

R.J. Ellory a un talent protéiforme, un immense don qui éclabousse chaque mot de ce nouveau roman.



Aucun livre de l’auteur ne se ressemble, il se renouvelle à chaque récit. Cette fois-ci, tout au long de cet incroyable road movie, il nous fait suivre les pérégrinations de personnages étonnants.



N’y allons par quatre chemins, ce nouveau Ellory est un petit chef d’œuvre ! Une éblouissante réussite et, à mon sens, la quintessence de son talent.



On se retrouve pris dans la nasse dès les premières pages, et on en reste prisonnier tout au long de ces 535 pages, qui se lisent avec avidité, même s’il convient d’en savourer chaque ligne.



« Mauvaise étoile » est sans doute le roman à la fois le plus expressif et le plus violent de l’auteur, d’une grande noirceur mais d’une profonde humanité.



Un voyage en plongée dans l’Amérique profonde des 60′s (étonnante de précision pour un auteur anglais), à la suite de deux frères et des personnages qu’ils rencontrent sur leur passage.



Une histoire aux multiples ramifications et aux thématiques puissantes ; récits sur la prédestination ou le libre choix, sur les conséquences d’une enfance dévoyée, sur l’amour (fraternel ou autre), sur les influences bonnes ou mauvaises… (j’en passe tant les thèmes sont nombreux et forts).



Ou comment on peut, selon les situations, son passé et sa personnalité, tomber (ou non) sous la coupe d’un mentor et plonger dans l’horreur.



Ou comment les rencontres et les événements (liés au hasard, la destinée ou à une mauvaise étoile) peuvent engendrer un enchaînement inattendu d’expériences désastreuses.



Une chaîne d’événements qui va entraîner des personnages d’une incroyable complexité le long d’un parcours semé d’imprévus. Tranches de vie, histoires de rencontres (avec des personnages annexes d’une belle étoffe), ce livre est également l’histoire d’une quête initiatique et une leçon de vie en accéléré.



Voilà pour la richesse des thèmes abordés, mais il faut mettre l’accent sur l’admirable travail psychologique réalisé par Ellory et sur l’émotion à fleur de peau qui suinte par tous les pores de ses mots.



Grâce à son écriture à la fois poétique, éloquente et expressive, il nous plonge profondément dans la personnalité (l’âme ?) de ses protagonistes. Le boulot réalisé sur la psychologie des personnages, principaux comme secondaires (ou même simplement de passage) est tout bonnement prodigieux, une réussite de très haut vol.



A noter l’excellent travail de traduction réalisé par Fabrice Pointeau (habitué de l’auteur et également en charge des deux derniers et fabuleux romans de Paul Cleave).



Au final, un roman noir, tout en subtilité même s’il utilise parfois le rythme d’un thriller ; une histoire sombre mais aussi (surtout ?) une étonnante histoire d’amour.



Suivez donc la bonne étoile qu’est ce petit chef d’oeuvre qui risque fort de vous marquer pour un long moment. Pour moi, LE polar de l’année, à ce jour.
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Au nord de la frontière

J'ai été enchantée de constater que l’un de mes auteurs de thriller préféré, R.J Ellory, ait publié un nouveau roman. Cette fois, il nous propose un bout de chemin, avec Victor Landis, chérif dans un comté de Géorgie. et quel chemin !



Victor Landis est un chérif solitaire au passé douloureux : perte de sa mère, relation délicate avec son défunt père, brouille sérieuse avec son seul frère. Ce dernier meurt dans de terribles souffrance, assassiné par … ? C’est là le sujet de l’une des investigations, car en effet, deux enquêtes vont s’entrecroiser.



Les écrits de cet auteur semblent bien renfermer de profondes similitudes, je l’affirme après avoir également lu Vendetta et les Anges de New York : notre policier solitaire est poursuivi par ses démons et chemine vers des vérités et des solutions qui l’aideront à avancer avec l’aide de personnages prompts à lui ouvrir les yeux.



C’est au contact de l’ex-femme de son frère et de sa fille de onze ans, Jenna, qu’il découvrira son humanité et la possibilité de créer des liens forts.



Mais à trop vouloir se rapprocher du soleil, on peut se brûler les ailes, et c’est ce qui fait le suspens qui précipite la lecture dans le dernier tiers du roman.



SI certains événement sont effroyables, l’ensemble du récit se parcourt sans trop de sensations fortes, contrairement à Vendetta qui peut donner la nausée.



J’ai aimé le cheminement du héros, son évolution, sa détermination. J’ai parfois eu des difficultés à fixer les noms de certains personnages car ils sont nombreux, toutefois, on situe assez rapidement les bons, les moins bons et les manipulateurs sans conscience qui font observer sans scrupule, la loi du silence et qui tissent savamment leur toile d’araignée dans les Etats concernés.



J’ai aimé le maniement de la langue (quoique la traduction ne rend sans doute pas exactement compte du parlé des Appalaches) et les tempéraments qui transparaissent à travers ce parler local.



Un livre à vraiment conseiller aux amateurs de policiers, un livre qui attise la curiosité du lecteur soucieux et impatient de savoir quelle sera l’issue pour notre héros qui, du début à la fin, marche sur un fil tendu sous lequel rougeoient des braises.
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Le jour où Kennedy n'est pas mort

Ce que j’ai ressenti:



Monsieur Ellory,



J’ai décidé de n’écrire qu’une seule lettre. Une seule lettre à votre attention pour exprimer mon admiration pour ce roman. Comme je souhaiterai que vous la lisiez, même si vous l’oubliez ensuite, ça serait mon petit bonheur… Après, je me fondrai dans le décor et je m’en retournerai dans le monde où JFK est bel et bien mort le 22/11/63, un monde d’inhumanité, un monde de guerre: notre monde réel. Mais pas aujourd’hui…



Aujourd’hui, je m’abandonne à un monde fantôme: Le jour où Kennedy n’est pas mort. Un monde que vous avez créé où personne ne se doute qu’on vient de passer à côté d’un drame qui va bouleverser l’ordre du monde: le cortège présidentiel poursuit tranquillement sa route sur Dealey Plaza et s’en va vers d’autres objectifs, notamment une probable réélection…Alors, forcément aller dans ce monde, c’est plonger dans les méandres de la politique, explorer un univers ténébreux, regarder bien en face les enjeux noirs de la course à la présidence, mais Cher Monsieur Ellory, vous le faites dans une espace-temps parallèle et c’est toute l’ingéniosité de ce thriller sombre. C’est tellement brillant cette manière que vous avez de mettre en lumière les possibles perspectives d’une trajectoire présidentielle sombre…



Mais cet espace temporel que vous ouvrez en enlevant sciemment, un événement de l’Histoire des Etats-Unis, ça n’en est pas moins un monde empli de douleurs et de peines, de supercheries et de pratiques immondes, de solitudes et de chagrins. Il me semble que personne n’a votre égal pour les raconter avec autant de profondeur, en tout cas, quand j’ouvre un de vos romans, je sais que je vais être absorbée, imprégnée d’une atmosphère qu’il me sera difficile d’oublier…Force est de constater que les hommes ne changent pas de beaucoup, même dans une ligne temporelle différente et que vous avez l’air d’en connaître beaucoup, des cœurs ombrageux, pour aussi bien en faire ressortir la lumière…Les hommes sont presque toujours hantés par quelque chose: hantés par leurs regrets, des fantômes acharnés, leurs amours perdus, leurs failles intérieures…Et puis, vous nous présentez Mitch, qui dans son imperfection d’homme arrive à emprunter le chemin direct vers nos cœurs. Enfin, de sûr, vers le mien…Il me semblait ressentir sa souffrance autant que son acharnement à saisir la vérité. Il me semblait toucher vraiment sa peine et les sanglants souvenirs de la guerre…Il me semblait que je pouvais voir les éclats de son cœur éparpillés et l’ampleur démesurée de son amour pour Jean…



Alors dans cette faille temporelle, je suis allée aussi saisir des histoires fantômes, des mémoires fantômes, des souvenirs fantômes. Mais il paraît que les fantômes ne parlent pas. Quand on est mort, on est mort. Reste plus que les vivants pour faire revivre ceux qui sont partis trop vite, trop tôt, trop précipitamment, trop injustement…Alors, j’ai décidé comme Mitch que le moins que je puisse faire, c’était d’écrire une lettre pour dire merci à Mitch d’être allé jusqu’au bout de la vérité…D’avoir eu la belle intention de rendre justice aux âmes errantes…Le moins que je puisse faire aussi, c’est de dire grand merci à vous, Monsieur Ellory, pour ce sublime roman, pour ce moment de lecture tout en émotions…



Stelphique.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Seul le silence

Joseph est un enfant meurtri. D'abord son père qui disparait alors qu'il n'a que dix ans. La mort est passée, c'est sûr, il l'a sentie venir, a vu son souffle, a entendu ses pas. Son père, son modèle, son exemple est un ange, il n'y a aucun doute. Ce père qui ne l'aura pas accompagné dans sa vie au moment où il en avait le plus besoin, ce père emporté par une mauvaise fièvre sera le détonateur de son errance, errance intérieure, psychologique, spirituelle. Elle le hantera sans rémission.

Et tout s'accélère dans le comté, des petites filles tuées et violées par la folie des grands, des adultes. Qui peut faire subir de tels outrages à une petite fille, un ange ? Un dément. Un démon !

Puis l'accélération continue avec la guerre en Europe et aussi l'attaque japonaise de Pearl Harbour, les boys qui partent combattre, qui les forces de l'axe en Europe, les autres dans le Pacifique.

La haine ordinaire pour ceux qui sont d'origine des pays où sévissent les forces du mal, on ne réfléchit plus, on frappe, on brûle, où sont passés les anges ?

La meurtrissure continue, elle s'attaque à sa propre chair, dans ses entrailles, Joseph est maudit, tout ce qu'il touche s'enfuit à tire d'ailes comme les anges, seule une plume virevolte et se pose délicatement dans le tréfond de son esprit.

Les sales meurtres se perpétuent, les anges gardiens sont là mais pas au bon moment, ils se parjurent, échouent dans leur mission. Mea culpa ! Le sac s'alourdit ! Pose le Joseph ! Non, que je sois hanté, je trouverai. Le panthéon augmente, la tête va exploser bientôt, d'autres s'en chargeront et dans son accablement il ne restera plus rien de vivace, l'esprit est mort et qu'importe les hommes et leur justice de basse-cour, qu'ils aillent au diable ! Il y a-t-il, seulement, encore un coin pour les anges dans cet esprit malmené ? il restera la plume de Némésis qui, seule, permettra au gamin devenu homme d'avancer. Alors sans plus rien qu'un roman écrit à l'ombre de la justice, d'autres l'aideront pour qu'enfin, sa quête aboutisse, sans oubli, sans tremblement avec la détermination de celui qui ne doit plus rien à personne et n'a plus rien à perdre.

Ellory a écrit un livre remarquable dans un contexte difficile, avec rigueur et, aussi, poésie, cette poésie de tragédie antique. Pas besoin de rimes pour entendre chanter la musique de la prosodie, du rythme des mots, de l'enchantement et la richesse de la syntaxe. La redondance amène une intensité supérieure à l'intrigue et Ellory avance, avec sa plume, dans son écriture, au fil du temps et des années prises par son récit et ses protagonistes. Certains ont vu des longueurs dans le récit, c'est bien normal, nous sommes dans le sud et la torpeur, la chaleur qui mouillent la chemise au moindre geste, ne peuvent qu'amener le récit à suivre le cours de la rivière tortueuse et langoureuse comme un vieux blues. Je n'ai pas ressenti la moindre gêne dans l'histoire et, bien au contraire, Ellory se hisse à hauteur des plus grands romanciers noirs de son temps, de notre temps, allant au delà des mots de Capote et d'Ellroy. La puissance d'un récit n'est pas toujours associée à un uppercut au menton mais également dans la solitude de celui qui tourne en rond dans sa tête, cherchant un but à cette existence pourrie dont les anges l'ont affublé.

Un grand bonheur...
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Les Anges de New York

Franck Parish est un policier brillant, mais ingérable, alcoolique, obstiné, cynique, amer, il a un coeur de pierre mais il a un coeur tout de même. Et c'est ce coeur qui le pousse à continuer à examiner les recoins les plus sombres de l'âme humaine pour en extraire toute la noirceur.



Une fois de plus il se retrouve englué dans une véritable plongée dans le morbide, le noir absolu, une descente dans l'abîme de l'humanité. Il va chercher à exorciser tous les fantômes qui rôdent autour de lui, toutes les victimes qu'il n'a pas pu sauver.



R. J. Ellory, comme de coutume irrigue en profondeur la narration d'interrogations d'ordre moral et éthique. le nouveau maître du polar anglo-saxon nous gratifie en bonus d'un peu de l'histoire de la mafia new-yorkaise dans les années quatre-vingts et de la corruption de la police ; construisant un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un astucieux jeu de miroirs.



Même si on retrouve dans ce récit un certain nombre de ficelles propres au polar, ce qui impressionne c'est la manière dont Ellory s'empare de ses personnages pour nous immerger dans leur psyché.





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Le jour où Kennedy n'est pas mort

Quel conteur que ce R.J. Ellory ! Encore une fois j'ai été séduite. Séduite par la maestria avec laquelle il a manipulé un fait historique et nous a sortis des sentiers officiels de l'histoire, la grande et la petite.

Jack Kennedy est épargné le 23 novembre. Une tentative d'assassinat qui rate. Mitch, photo-journaliste foutu, apprend le suicide de la femme de sa vie, Jean, amour de jeunesse qu'il a abandonnée pour la Corée et qui le regrettera toujours. Jean, elle-même journaliste s'était rendu à Dallas le 23 novembre. Qu'y faisait-elle? Elle travaillait sur quel sujet? Car pour Mitch, impossible que cette fille se soit suicidée. Il reprend donc le parcours du travail de Jean, il cherche avec peu d'aide et peu de moyens.

Et c'est là qu'Ellory en profite pour nous faire entrer dans les coulisses de l'histoire. La quête de Mitch se butera aux services de sécurité du président. Tout ce que l'on est prêt à faire pour sa protection, son bien-être, sa satisfaction. Car un président autant souffrant que dépendant c'est exigeant. Et, le petit frère du président, Bobby, procureur général des États-Unis est toujours là, derrière son président de frère à réparer les dégats, à faciliter les parcours, à veiller...

Une fiction, une uchronie réussie et plus que.
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Vendetta

Le début de ce roman fait peur !

C'est long, c'est chiant, c'est poussif !

"Ah bon !", s'exclame le lecteur averti.

"Mais pourtant tu lui as mis 4 étoiles, le SMadJ" me dit-il, cet effronté de lecteur averti.



Hé oui, ami lecteur, je lui ai mis 4 étoiles et pourtant cet Ellory est un escroc, un roublard, un bonimenteur de fête foraine même. Il nous prend, il nous retourne et il disparaît. Bon après 650 pages quand même. Donc avec lenteur et douceur. Un vicieux en plus.

Il nous blouse mais avec un talent d'écriture pharamineux et une puissance d'évocation magistrale. Même si à l'image d'Ernesto Perez, son "héros" mafieux, il cherche à nous en mettre plein la vue. Sûrement trop d'ailleurs. La plus grosse contradiction étant qu'Ernesto Perez, nous est présenté comme un mafieux cubain sans éducation. Mais au fil de son récit, on le découvre riche d'une culture générale très pointue. Très très pointue même. Il a du apprendre ça entre deux dessoudages. C'est étrange ce décalage. Pratique pour l'auteur car la narration est précieuse et finement écrite. Mais perturbant pour le lecteur.



Un roman somme cependant qui nous conte 50 années de violence et de vérités mafieuses. À la manière des "Affranchis" auquel le livre fait beaucoup penser et surtout à "American Tabloïd" (et ses 2 suites) de James Ellroy. Alors le niveau n'est pas le même. Il y a du cynisme et du nihilisme mordant, nerveux et rageur chez Ellroy. C'est beaucoup plus doux chez Ellory.

Ellory n'est pas l'anagramme d'Ellroy pour rien.



Certes ce bouquin est loin d'être parfait, certaines des intrigues ou des situations sont tirées par les cheveux et peu crédibles mais résolument nécessaires pour faire tenir le château de cartes et donner du souffle. Car de souffle, il ne manque pas. De tour de main non plus, d'où la grande baffe magistrale des dernières pages. Le coup de force du bouquin !

Une mécanique à la précision diabolique. Ellory nous manipule comme les aiguilles d'une horloge, avançant et reculant pour mieux nous perdre. Si c'était une boussole, jamais nous ne trouverions le Nord. Jusqu'à ce que d'un claquement de doigts, il nous remette sur le droit chemin. Le fourbe !

4/5

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Les Anges de New York

- Et pour Monsieur ce sera ?

- Un Ellory bien serré, merci...

- Plat du jour : Seul le Silence, qu'est-ce qu'on dit à madame la chance ?

- On lui dit déjà goûté...

- Hum, peut-être qu'un labyrinthique Les Anonymes aiderait à faire passer la pilule...

- M'étonnerait, m'en suis déjà gavé...

- Re-hum, à client délicat, plat exceptionnel. Le chef vient d'ajouter à sa carte Les Anges...

- Nooooooon ! Nabilla ne passera pas par moi !

- ...de New York ?

- Ouuuuuuui !Toutes mes confuses, il m'est venu d'un coup d'un seul des images de grosses lèvres décérébrées.

A emporter pour une personne finalement. En vous remerciant....



Un Ellory qui ne tape pas dans le festin de roi ce coup-ci mais qui rassasie quand même quelques temps. C'est vous qui voyez...



Frank Parrish est un flic tenace mais ingérable. Aussi, lorsque sa direction lui intime l'ordre de consulter un psy tout en lâchant une affaire de meurtre adolescent qui pourrait bien s'avérer être la signature caractéristique d'un tueur en série, il obtempère à reculons pour le premier tout en persistant à enquêter au risque de se faire lourder sans préavis.



Ceux qui connaissent Ellory connaissent son mode opératoire. L'auteur ne fait jamais dans la démonstration facile et outrancière. Non, sa marque de fabrique, des ressorts psychologiques qu'il développe tout au long du roman, faisant ainsi la joie des petits et des grands. Les Anges de New York n'échappe pas à la règle. Là où le bât blesse, ces sont ces poncifs récurrents accolés au boulot d'inspecteur du NouilleOrquePeaulisseDappartement.

Parrish est divorcé, quelle surprise.

Parrish entretient donc des rapports délicats avec sa progéniture qu'il couve plus que de raison, tu m'étonnes.

Puis bien sûr, l'incontournable sans lequel un flic ne serait pas un flic digne de ce nom, Parrish biberonne comme un Ruskov ! Pour faire preuve d'originalité, il aurait pu, à ses heures perdues, enquiller les puzzles de 10000 pièces les yeux bandés les mains dans le dos, se prendre pour la réincarnation survoltée d'un Claude François ricain, pratiquer sous le manteau le lancer de nains sur terrain miné...Non , Parrish picole, le lecteur blasé fait contre mauvaise fortune bon coeur, c'est ainsi...



Autre déception notoire, cet épisode de règlement de compte post-mortem prometteur avec son paternel, alors figure emblématique de la maison poulaga. Une histoire dans l'histoire qui promettait pour finalement se retrouver réglée en deux-trois consultations bien senties. Chapeau bas à la psy, dommage pour le lecteur...



Pour finir, Ellory fait ici preuve de facilité, tant dans l'évolution narrative que dans le twist final. Les preuves s'accumulent un peu trop aisément, la déduction pure est ici placée sous l'éteignoir. Le récit déroule sans véritablement surprendre. Le chemin apparaît tristement balisé...dixit le petit poucet...



Bref, si l'on excepte ces "quelques" mesquins bémols, Ellory et son écriture maîtrisée suffisent à faire passer un agréable moment à tous ceux n'étant pas à la recherche du thriller incontournable. Il faut dire que dans la catégorie, le bonhomme avait déjà donné...
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Le Chant de l'assassin

Po, po, po, le chant monstrueusement envoûtant que voilà.

Pas forcément des plus jouasses, on va pas s'mentir, mais d'une force d'attraction digne des plus emblématiques sirènes du port d'Alexandrie, Alexandra !

Je sais, ça pique...



Le Chant de l'Assassin retrace la vie tumultueuse de la famille Riggs.

Elle focalise plus particulièrement sur les deux frangins aussi fusionnels que l'eau et le feu.

Evan, bohême, musicos, alcoolo, purge une peine de prison qui devrait échoir le 24 août aux alentours de 23h16, an de grâce +∞, ce qui promet d'être longuet, surtout vers la fin.

Carson, impétueux, terre à terre, veille sur les bonnes âmes de Calvary en tant que shérif élu ad vitam aeternam.

Entre eux deux, c'est silence radio. Pas que les piles soient mortes. Juste leurs sentiments mutuels.

Puis survient du diable vauvert un troisième larron, Henry Quinn, fraîchement débarqué à Calvary pour tenir une promesse faite à son co-détenu, Evan, comme de par hasard, véritable futur aimant à emmerdes digne des Balka d'Levallois.



Un duel à distance entre deux frangins.

Henry comme détonateur.

Ellory fout le feu aux secrets les plus enfouis.

Fait perdre, en un claquement de doigts, l'insigne de la ville la plus accueillante du Texas à cette poudrière qu'est désormais devenue Calvary.

Un dawa magistralement scénarisé tout en retraçant parallèlement l'historique familial des Riggs et les contentieux qui finirent par les gangrener.



Deux frangins querelleurs, une nouvelle voisine aussi belle que le jour. Trois s'avère toujours être un mauvais chiffre. Il fait ici office d'implosion familiale.



J'ai lu quelques bouquins de R.J.

Peu m'auront fasciné comme ce chant des sirènes.

Une montée en puissance aussi implacable que funeste portée par une écriture toujours aussi attrayante.



Rien à jeter, juste tendre l'oreille et se laisser porter par cette mélodie lugubre paradoxalement pourvoyeuse de bonheur kouasi absolu.



Sublime...
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Le jour où Kennedy n'est pas mort

« Le Jour où Kennedy n’est pas mort » est une formidable uchronie où l’échiquier de l’histoire se retrouve renversé, balayé par un R.J. Ellory au sommet de son art. R.J. Ellory convoque les fantômes de ce qui aurait pu advenir si John F. Kennedy n’avait pas été assassiné ce jour là, le 22 novembre 1963, à Dallas. Il faut une sacrée dose de talent pour réécrire ainsi l’histoire à l’image d’un Stephen King pour son 22/11/63. Il nous parle du poids du destin face à l’inéluctabilité de la mort. Peut-on échapper à son destin ? Une lecture hautement recommandable où la ligne jaune entre vérité et mensonge se trouble allègrement. Le maître incontesté du thriller, signe ici, un de ses tous meilleurs livres. Un thriller hallucinant, dans une ambiance paranoïaque et baroque où R.J. Ellory nous embarque pour ne plus nous lâcher, sur fond de sexe, d’abus de pouvoir, de manipulation, de complot au cœur même de l’antre présidentielle. Une enquête au plus haut sommet de l’État, dans les plus hautes sphères du pouvoir qui nous montre un J.F. Kennedy bien loin de l’image de père, de mari idéal et fidèle, toujours souriant et bronzé. Le portrait de J.F.K. est saisissant, implacable et Ellory de nous démontrer que les plaies sont encore béantes et les démons loin d’être exorcisés lorsque l’on parle de Kennedy. L’histoire est palpitante, pleine de souffle. Lorsque Mitch Newman apprend le suicide de son ex fiancée dans des circonstances inexpliquées, il peine à croire que Jean, la jeune femme qu’il avait quitté pour partir faire son métier de photographe quatre mois durant la guerre de Corée en 1950, ai pu commettre ce geste. Pourquoi les documents et autres écrits de la journaliste ont-ils été saisis sans mandat ? Pourquoi venait-elle d’être licenciée de son poste de journaliste dans un grand journal de Washington ? Mitch va devoir repousser ses limites, faire la paix avec lui-même pour trouver la vérité. Une vérité qui va le conduire dans les arcanes les plus secrètes de la politique américaine, dans cette arène où toutes les bassesses sont permises. C’est grandiose, superbement écrit, inventif, émouvant. R.J Ellory n’a pas son pareil pour nous faire vivre une histoire d’une telle intensité. C’est définitivement LE maître du thriller américain. Jetez-vous sur ce livre, lisez le et croyez moi vous ne pourrez plus le lâcher avant d’en connaître l’issue. Je rejoins tous les ami(e)s blogueurs qui ont eu un énorme coup de cœur pour « Le Jour où Kennedy n’est pas mort » paru aux Éditions Sonatine !
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Le Chant de l'assassin

Ce que j’ai ressenti:



▪️On peut s’aimer, se désaimer…



Le nouveau roman de R.J Ellory est un sombre chant d’amour…L’amour, étant toujours une aventure très compliquée, et d’autant plus entre les deux frères Riggs, Evan et Carson, qu’on se demande bien comment le destin a pu les déchirer à ce point…Mais comme l’amour prend de multiples formes et mille chemins, s’infiltre dans les failles, et que la vie réserve tellement de surprises aussi, notamment des tas d’accidents malencontreux et des rencontres fulgurantes, qu’il ne nous reste plus qu’à se laisser bercer par ce chant envoûtant. L’auteur crée la surprise avec une promesse. Puisque avec une promesse et de la détermination, on peut déplacer des montagnes…Une simple promesse. Henry n’avait pas idée à quel point, ce serment qui le tient à un des frères Riggs, va bouleverser sa vie, et celle des habitants de Calvary…Et d’un chant d’amour aux accords dissonants, en arriver à Le chant de l’assassin…Sublime chant.



« L’amour change le monde, dit-on, autant pour celui qui aime que pour celui qui n’aime pas. »



▪️On peut se construire, se déconstruire….



C’est un roman noir qui distille ses mystères entre les lignes de partitions et des lignes du sang, au cœur des actes honteux et des non-dits hantés jusqu’au final éblouissant. Avec une simple lettre manuscrite, on peut délivrer tant de secrets, mais R.J Ellory ne les lâche pas comme ça. Ils se méritent ces secrets au prix d’un voyage émotionnel étourdissant. Du milieu carcéral aux petites vies tranquilles en campagne, le Rêve d’évasion s’invite et la musique transperce les cœurs. Les balles perdues aussi…Ça paraissait tellement une bonne idée au départ de vivre en harmonie en famille, de tomber amoureux, de faire de la musique et de se construire une vie paisible, mais il y a des faims pressantes qui contrecarrent ses envies…Un triangle amoureux et de folles jalousies, un carré de pouvoir et des actions de violences, cinq doigts qui tiennent un stylo ou un flingue…Ça ne semblait pas une mauvaise idée au départ, mais le cœur des hommes ont des parts d’ombres…Monsieur Ellory éclaire ses histoires d’une poésie vibrante et des touches de mélodies noyées dans le whisky, pour en faire un roman foudroyant…Et si une fille pouvait être l’espoir de leur rédemption?



« On a souvent dit que le mal n’a pas besoin d’autre terreau pour prospérer que le silence et l’inaction des gens de bien. »



▪️On peut adorer et plus encore…



A chaque fois, je suis bluffée par l’intensité des relations, la profondeur des personnages, et cette capacité extraordinaire de R.J Ellory, à nous faire adorer leurs défauts et qualités qui les animent. Chaque fois que je lis ces romans, c’est le coup de foudre. Grâce à sa plume et son humanité, son empathie et son talent, je reviens de ses histoires, toujours plus touchée, toujours plus admirative. Avec ce nouveau roman, il ne fait que confirmer que c’est vraiment un des auteurs préférés, et j’irai bien chanter sur tous les toits, combien Le chant de l’assassin, m’a encore bousillé le cœur…Comment mon cœur aurait-il pu résister à un assaut aussi magnifique? Juste là, dans l’instant, j’aimerai partager avec vous cet énorme coup de cœur.



« Les vérités de l’âme sont celles que l’on ne peut jamais complètement enfouir. »







Ma note Plaisir de Lecture 10/10
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Au nord de la frontière

Bonjour,

Voici « Au nord de la frontière » de R.J. Ellory. Coup de coeur pour ce polar poignant et palpitant qui nous emmène en Géorgie en compagnie de Victor. Shérif dans une petite ville de cet état du Sud, il apprend le décès de son frère dont il s’était depuis longtemps éloigné. Par devoir envers sa nièce dont il ignorait jusque là l’existence, Victor s’attelle à une enquête minutieuse et complexe. Les personnages sont hauts en couleurs, très attachants et bouleversants. L’auteur nous fait découvrir par petites touches leurs caractères et leur psychologie disséquée à la perfection. On ressent parfaitement les émotions des personnages, on vit leurs douleurs, leurs interrogations et leurs angoisses. L’atmosphère sombre, triste et oppressante qui plane dans cette région pauvre est admirablement décrite . L’auteur m’a conquise à nouveau grace à son style unique et sa plume sublime. Il a le don de nous tenir en haleine et d’entretenir un suspense omniprésent. Un roman noir magistral et envoûtant !
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Les fantômes de Manhattan

Dans Les fantômes de Manhattan, les livres sont là, hantant les lieux, les pages, les personnages…Et puis, il y a les personnages de fiction dans la fiction, dansant autour du feu de l’intrigue…Les livres, encore et toujours, un moyen de mieux comprendre sa vie, de mieux se comprendre, mieux comprendre le monde qui nous entoure…Forrester, cet inconnu mystérieux, en apportant une histoire inachevée et inédite, et sous l’impulsion d’un Club de Lecture, va complètement réorienter le destin de Annie…Il arrive avec des lettres, qui viennent s’échouer sur des plages désertes de souvenirs personnels de cette jeune femme et ce manuscrit qui pèsent plus lourd en conséquences que l’idée de quelques feuilles volantes un peu noircies d’encre : en voilà un très bon départ vers des tourbillons d’émotions…Le pouvoir des mots et des histoires, qui racontent des morceaux d’Histoire, des destins mêlés, des horreurs et des beautés. La lecture au coeur de tout, ou tous nos amours dans les lectures: Annie va le vivre très intensément, à la lumière de la passion….



« Les fantômes s’en sont allés, se dit-elle. Enfin-et peut-être pour toujours-, les fantômes s’en sont allés. »



Ce que j’admire le plus dans les livres de R.J Ellory, et c’est d’autant plus vrai avec ce nouveau livre, c’est sa capacité à relier. Relier les événements, relier le monde, relier les histoires, relier les gens. Dans ses écrits, il s’efforce toujours de connecter ses intrigues dans un contexte historique et ici, on traverse le passé de l’Europe et de l’Amérique, dans ses parts sombres de violence, mais on retrouve également, cette petite étincelle d’espoir qui tend vers l’Autre. Cette Annie orpheline et solitaire, va au cours de ce roman , se rendre compte qu’elle fait partie de ce monde, qu’elle est la somme d’un amour, qu’elle n’est pas qu’un électron lambda, qu’elle est ici et maintenant sur la planète, et qu’il lui faut vivre sa vie, et non pas se laisser porter entre solitude et dépression…Elle n’est pas fantôme, mais bien vivante! C’est inspirant, mais sous la plume de cet auteur, c’est juste renversant…



« La femme que je suis maintenant aspire à un autre genre de vie. »p350



Pour la force de cette histoire et l’ingéniosité de cette intrigue, parce que cet auteur a un talent fou, ce livre est un Coup de Coeur.



« Pourquoi fallait-il que la profondeur de l’amour ne se mesure qu’à l’aune du malheur de la perte? »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10



(Chronique complète sur le blog)
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Le Chant de l'assassin

C’est vers R. J. Ellory que je pioche quand l’envie d’un bon polar me prend. Parce qu’il y fait référence à l’actualité de l’époque, que ses personnages ont tous un passé. Et surtout parce que l’enquête est bien menée et qu’il nous emmène où l’on ne s’y attend pas.

Henry Quinn, 21 ans, sort de prison. Durant ses trois années de captivité, il a partagé la cellule de Evan Riggs qui l’a protégé des autres et évité la mort. En retour, il lui demande de porter une lettre à sa fille qu’il n’a jamais vu en s’adressant à son frère, shérif de Calvary au Texas. Sarah semble impossible à localiser. Une quête difficile. Musique, deux frères ennemis, corruption, abus de pouvoir. De beaux portraits de femmes. Haletant !
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Les Neuf Cercles

1954

Gros patelin du Missouri à la frontière de la Louisiane.

Une bande de jeunes de 10 à 25 ans: des populos, des fils de bourges, un jeune vétéran du Pacifique ( la guerre du pacifique: drôle de nom pour une guerre, is not it?).

Et Nancy disparait........



1974.

L'invincible Amérique s'enlise au Viet Nam: Saîgon est encerclé

La pure Amérique est souilléé par les mensonges de Nixon et le scandale du Watergate.

Dans ce sud des etats unis, la ségrégation raciale a disparu..... officiellement.

Ce sud revendique ses racines chrétiennes mais le vaudou subsiste, d'où un synchretisme qui peut parfois se révéler horrifique.

John, ancien du Viet Nam, des fantômes plein la tronche est shériff: il s'occupe des " incivilités": il soigne surtout à la fois les blessures de sa guerre et sa mère, atteinte d'un cancer.

Et Nancy réapparait........



Une plongée lente, mélancolique, sombre et cruelle dans le sud des US en 1974. Thriller où l'atmosphère prend le pas sur l'intrigue somme toute classique, l'intéret n'est pas là. Il est dans les combats que l'homme se livre à lui même, au conformisme, aux vieux relents nauséabonds que conservent les bayous.



Un beau roman noir.



Mais ce n'est que mon humble avis
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Les anonymes

Douglas Riper et Richard Bullit , deux incontournables flics de haut vol ayant , à jamais , gravé de leurs initiales le livre d'or de la CIA : la fameuse Caste des Inspecteurs Affligeants ! Souvent imités par les ricains , jamais égalés – encore que le Lieutenant Frank Drebin eût pu prétendre à une certaine légitimité dans le domaine - leurs enquêtes au cordeau menées pipeau battant et essentiellement basées sur une intuition hors norme couplée à une logique tout personnelle en firent les seigneurs du comté de Bornsville ! Que les veuves et les orphelins se rassurent , ils sont de retour ! En effet , il semblerait que l'on ait re-tué Paméla Rose...Pas de chance...



Plus sérieusement , Ellory remet ici les compteurs à zéro . Alors que Vendetta confessait magistralement un vilain mafieux , les Anonymes met fortement l'accent sur la CIA et son modus operandi aussi opaque que sanglant ! Tous pourris alors ? Fort possible...



Quatre meurtres semblant identiques , il n'en faut pas plus pour émettre la judicieuse hypothèse d'un sévère et sauvage sérial-killer sévissant savamment à Savannah...où peu s'en faut ! Le Tueur au Ruban monopolise désormais les esprits , l'inspecteur Miller est sur les dents...de l'amer .

De là à dire que ce bon Miller mit dans le mille à mille à l'heure , il y a un gouffre d'une vacuité abyssale proportionnelle à la tangente du carré de l'hypoténuse rectangle de l'intelligence artificielle de l'UMP , version 2012...double sic...

Près de 730 pages d'investigations et d'histoires dans l'Histoire , voilà le menu gastronomique du chef étoilé Ellory qui , une fois encore , inspire en bouche comme un p'tit goût de trop peu !



La patte d'un grand ? Savoir faire du neuf avec de l'ancien . En effet , l'on ne peut pas dire que le sujet de la CIA , organisme d'état à l'aura sulfureuse , soit de toute première fraîcheur...Et pourtant !

Une écriture vivante maitrisée de bout en bout , une investigation posée mais rudement intelligente sur fonds d'Histoire , et voilà le travail ! Ellory , vainqueur par KO aux points à la trentième reprise – incollable sur la boxe moi...

Alternant habilement enquête policière et confessions de Robert Littell , pur produit de l'Agence qu'il dépeint talentueusement , et véritable petit soldat fantôme besogneux , à fort pouvoir léthal , et à l'origine de nombreux bouleversements politiques de par le monde qu'il parcourut et souilla dans le sang plus souvent qu'à son tour , l'auteur signe , une fois de plus , un grand roman policier sur fond Historique !

Bouquin intrigant et instructif s'il en est , il fait , une fois de plus , la part belle au «  méchant «  en le gratifiant d'une formidable épaisseur que pourraient bien lui envier les preux défenseurs de la loi lui tournant autour .

Ellory , tout comme l'ami Oui-Oui , je dis oui oui !



Les Anonymes : gagnent véritablement à être connus !!

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Au nord de la frontière

Lorsque le shérif Victor Landis se rend dans le Tennessee après la mort de son frère, survenue de façon brutale et très violente, il découvre que celui-ci, séparé de sa compagne avait une petite fille. Les deux frères ne s’étaient adressé la parole depuis douze ans. Mais le sens de la justice et la demande touchante de l’enfant le conduisent à enquêter sur l’affaire. D’autant que la mort de deux puis trois jeunes filles orientent les suspicions vers des types peu recommandables, qui ont été en relation avec le défunt du défunt. Les affaires sont-elles liées ? Dans quelle sombre machination son frère s’est-il fait piégé ? Pourri ou infiltré ? De multiples conjectures sont évoquées.



Outre une enquête passionnante et fort bien ficelée, on s’attache rapidement à cet ours solitaire, aigri mais malgré tout sensible à la détresse de sa jeune nièce. Renvoyé à ses propres erreurs passées, il n’a guère le choix que d’affronter ses démons.



Les personnages secondaire ne sont pas en reste pour accrocher le lecteur, surtout dans le camp des malfrats.



Un autre charme du roman est la façon de faire parler les personnages, qui citent de nombreux aphorismes, qui apportent un peu de légèreté au récit.



Il en résulte un polar difficile à lâcher, les pages se tournent toutes seules, du grand art pour un auteur que l’on ne présente plus, et sans doute un de ses meilleurs.



A noter l’hommage rendu dans les remerciements au traducteur attitré de R.J Ellory, Fabrice Pointeau, récemment disparu.



496 pages Sonatine 21 mars 2024

#Aunorddelafrontière #NetGalleyFrance

Traducteur : Fabrice Pointeau
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Omerta

Du vrai bon Ellory. Un écrivain méticuleux, curieux qui possède le sens de la formulation et qui sait nous présenter une fabuleuse galerie de personnages. Saluons également la maîtrise de l'intrigue car cette intrigue , malgré un début qui aurait pu être un peu plus resserré, réussit à nous happer lentement mais sûrement.

John Harper est journaliste à Miami. John Harper avait des ambitions d'écrivain puisqu'il a déjà publié un livre. John Harper a quitté New York il y a longtemps, y laissant seule, Evelyn, la tante qui l'a élevé. Un coup de fil d'Evelyn qui l'implore de revenir vite vite à New York. Ce qu'il fait .

John Harper découvrira une famille . Oh sûrement pas le genre de famille qu'il aurait désirée mais les secrets de famille qui feront surface modélisent à jamais sa quête.

"Omerta" c'est plus qu'une simple plongée dans le monde de la mafia, des truands et de la violence c'est un roman psychologique très noir concernant un homme qui se découvre un passé et des liens complexes.

Une narration qui ne laisse rien au hasard et un écrivain qui respecte ses personnages et ses lecteurs. Si vous aimez R.J. Ellory, ne passez pas à côté de cette lecture.
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