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Critiques de Rabindranath Tagore (206)
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Kabuliwallah

Rabindranath Tagore, Prix Nobel de Littérature, l’auteur des poèmes du Gitanjali (l’offrande lyrique) fut aussi un nouvelliste prolifique.



Calcutta. La métropole indienne consigne toutes les inégalités de castes, l’auteur bengali lève le voile de l’intimité, refuge des jalousies, des amitiés inattendues, des sentiments contrariés. Les histoires ont pour décor les rues bruyantes de la ville, le luxe des demeures des castes aisées ou encore des villages reculés du Bengal.



La nouvelle « Cabuliwallah », désignant un vendeur ambulant afghan, est emblématique du lien entre deux êtres que Tagore aime à montrer, dans toute sa spontanée et éphémère complicité. L’enfant et le kabuliwallah s’attachent l’un à l’autre, comme le Postier et l’orpheline, ou Kiran et Nilkanta, le jeune brahman que Shirat et elle recueillent chez eux ou encore Raicharan et le fils de ses maitres.



Tagore qui, contrairement à Gandhi, désapprouvait le système des castes, s’amusent dans une nouvelle teintée d’ironie à nuancer lui-même ses opinions. Son personnage se rendant finalement compte que le désargenté peut susciter de l’empathie.



Dans les thèmes comme sur la forme nous avons l’impression que l’Inde éternelle se mêle harmonieusement, imperceptiblement avec la modernité.



Au-delà de l’apparent manque de relief de ces nouvelles, se trouve pourtant une tristesse poignante. Les espoirs déçus, les malentendus funestes, les injustices oppressantes sont souvent endurées et dépassées par une résilience pudique, soumise et sans plainte.

Comme si la disparition, le retrait du monde social était, dans un pays où les retraites spirituelles sont parfois sans retour, la seule réponse acceptable pour soi mais aussi pour ne pas imposer aux autres son désespoir.



Qu’en pensez-vous ?
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Le vagabond et autres histoires

Le juge est le personnage antipathique par excellence, l’épitomé du moraliste de la société. Il a succédé au bourreau, exécuteur des basses œuvres de la celle-ci.

Le système des castes est au cœur des nouvelles ainsi que la révolte de Tagore.

La religion est le ballon de baudruche préférée de l’auteur qui ne cesse de se dégonfler : l’horoscope (allusion subtile), le trésor (où la fin sage n’efface pas la quête folle).

Le vagabond est le seul vrai héros, celui qui ne s’attache pas et fait ses bagages en quelques minutes sans rien laisser derrière lui.

L’autorité, sociale ou religieuse est traité avec ironie : sa quête n’est pas heureuse et Girabala est vite veuve.

C’est dans la résistance que réside le « bonheur », s’il existe, ou disons, au moins une paix éphémère, que les personnages se creusent à l’abri de la société et de la religion.

Sans conteste un auteur à connaître.
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Mashi

Si vous êtes lassé des introspections et des biographies romancées, que vous avez besoin de vous évader dans d'autres temps d'autres moeurs, Mashi est pour vous.

D'abord parce que l'auteur indien célèbre dans ce recueil de nouvelles une forme de sentimentalité et de spiritualité presque surréaliste. Les histoires de Rabindranath Tagore sont des histoires d'amour ou de famille, des relations triangulaires dont la dynamique repose sur la puissance des sentiments contrariés. Liées par un esprit et une architecture communs, elles expriment ainsi la perte, l'amertume, le regret, la jalousie, exhalent une certaine noirceur voire une cruauté du sort, et pourtant ces nouvelles ont quelque chose d'enchanteur. En véritable alchimiste, l'auteur parvient à sublimer ces histoires en les parant d'un halo de dévotion et de lyrisme. Il y a une dimension mystique qui exalte les émotions et laisse passer des rais de lumière pour quelques instants de grâce.

Ensuite, parce que les nouvelles qui composent ce recueil sont imprégnées d'intenses sensations venues d'ailleurs. L'auteur indien puise dans des légendes et superstitions indiennes lorsqu'il ne s'agit pas de pratiques séculaires ou de traditions. L'écriture provoque un réel dépaysement tant l'empreinte particulière du pays est palpable et ajoute une touche de fascination pour qui n'est pas familier avec cet univers.



Même si ce recueil évoque un monde et une époque dépassés, lire Mashi a été pour moi régénérant. Un sentiment certainement légitime lorsqu'on a délaissé les fictions sentimentales pendant un certain temps. Et je n'en demandais pas plus au regard de ma maigre connaissance de la culture indienne, parfois c'est réconfortant de rester à la surface des choses qui vous apparaissent hermétiques mais qui ont le pouvoir de vous envoûter. Quoi qu'il en soit, c'est le genre de bouquin très agréable à lire lorsqu'on veut ouvrir son horizon de lecture ou du moins dégager sa conscience d'une certaine routine littéraire.





Edit :



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Chârulatâ

Joli roman, d'un style dépouillé, tout en subtilités et en finesse. À travers l'histoire de Bhupati et de sa jeune femme Chârulatâ, c'est toute la difficulté des relations de couple qui est explorée, mais dans un pays précis, l'Inde, et dans une famille d'une classe sociale aisée, ce qui implique de nombreuses conséquences spécifiques à cet environnement.



Bhupati, qui pourrait très bien se permettre de ne pas travailler, se voue corps et âme à la direction d'un journal politique, délaissant sa femme, qui traîne son désœuvrement dans le gynécée de leur maison - vu leur rang social, la plupart des tâches ménagères incombent aux domestiques, et Chârulatâ, en tant que femme indienne riche, n'a jamais été préparée à imaginer des projets personnels, et encore moins professionnels. Cela, Tagore ne le dit pas expressément, pas plus qu'il n'insiste sur le fait que le mariage a été arrangé, le lecteur indien ayant déjà toutes les données en mains, un peu comme Edith Wharton ne précise pas ce qui se fait ou ce qui ne se fait pas dans la bonne société de Chez les heureux du monde.



Chârulatâ, donc, s'étiole, jusqu'à ce que l'installation d'un cousin de Bhupati, Amal, à peu près du même âge qu'elle, et avec qui elle va pouvoir partager plusieurs centres d'intérêt, dont, essentiellement, la littérature, ainsi qu'inventer des plans plus ou moins réalisables. Chârulatâ devient une sorte de muse pour Amal, qui écrit de plus en plus, de mieux en mieux, jusqu'à être publié et devenir connu. Or, tant qu'Amal écrit juste pour elle et lui, leur relation reste privilégiée et comble le grand vide qui habitait jusque-là la jeune femme. Elle se sent trahie parce qu'Amal ne porte pas le même intérêt qu'elle à leurs activités littéraires, autrement dit, à leur relation. Et puisqu'Amal, qui aime assez se faire dorloter et aduler, commence également à lire ses textes à une belle-sœur qui vit avec eux, pourtant peu férue de littérature, Chârulatâ va se comporter de façon mesquine et laisser libre cours à toute sa jalousie et à un sentiment de possessivité à l'égard d'Amal qui le fera fuir, la première proposition de mariage arrangé servant de prétexte.



En perdant Amal et leurs échanges littéraires, elle perd tout ce qui faisait l'intérêt de sa vie et bascule dans un état de profonde tristesse, s'étiole à nouveau et encore plus profondément, sans bien comprendre ce qui lui arrive. Et sans voir que son mari, Bhupati, s'est fait flouer et a perdu son journal, et erre lui aussi maintenant sans but, cherchant à revenir vers elle. C'est là que se trouve le cœur de l’histoire, celle de Chârulatâ et Bhupati. Ils ne se connaissent pas, ils n'ont jamais vraiment vécu ensemble, ils sont incapables de se trouver et de remplir ensemble le vide qui les ronge. Tagore décline subtilement leurs maladresses, leurs incompréhensions, leurs manques et leurs chagrins, chagrins qu'ils sont incapables de partager. C'est un drame psychologique, celui de Chârulatâ, surtout, mais aussi celui de Bhupati. C'est le drame d'un couple dans son intimité, sur la solitude à deux et sur l'impossibilité de communiquer. C'est aussi un constat amer sur le mariage en Inde et la condition des femmes, qui n'ont alors guère d'échappatoire à la vie que la société leur impose, quand bien même elles sont de classe sociale aisée.



Des décennies plus tard, des femmes indiennes prendront la plume pour s'emparer à leur tour du sujet.
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Sources d'amour

C'est un peu cliché je le conçois de lire un livre sur des citations des plus grands noms de la littérature française (enfin, ils sont loin de tous y être bien entendu) mais c'est pour le livre objet que je me suis plongée dans cette lecture. En effet, bien caché dans les trésors que recèle la médiathèque dans laquelle je travaille, ce livre attendait son lecteur, donc moi en l’occurrence. Tout petit forma, imprimé sur une sorte de cahier à spirale avec une couverture cartonnée, c'est d'abord la forme qui m'a intriguée plus que le fond.



Ici, le lecteur retrouve des noms qu'il connaît bien ou peu, tels Colette, Shakespeare, Goethe pour ne citer qu'eux et tant d'autres poètes tels Eluard, Verlaine et j'en passe encore qui nous parlent d'amour. Certes, ce ne sont que des citations qui ont été réunies ici mais imprimés sur ce petit papier cartonné et, le lecteur se sent bien ! Hors contexte, j'avoue que certaines peuvent induire en erreur mais toutes parlent d'amour et j'avoue qu'à mes yeux, c'est tout ce qui compte et que cela este extrêmement réconfortant, surtout en ce moment où il ne fait pas bon de trop se tenir au courant de l'actualité bien que l'on ne puisse y échapper et que ce serait foncièrement égoïste de fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous ! Bref, tout cela pour vous dire que cette petites lecture met du baume au cœur et qu'il serait donc dommage de s'en priver ! A lire et à relire de temps à autre !
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Chârulatâ

"Tagore avait environ 39 ans quand il écrivit ce court roman. Marié, il avait déjà plusieurs enfants. Certains de ses biographes ont vu derrière la fiction le souvenir des relations affectueuses que le jeune Rabindranath avait eues avec la femme d'un de ses frères aînés. de quelques années plus âgée que son beau-frère, elle avait été la compagne de sa jeunesse et partageait ses goûts littéraires. Elle se suicida à l'âge de 25 ans, quelques mois seulement après que la famille eut "arrangé" le mariage du poète. (p. 8 / Préface de France Bhattacharya)



Après la lecture bouleversante de "Kumudini " que j'ai achevée tout récemment, je me suis empressée de faire cet emprunt à ma médiathèque.... Lecture plus légère...qui a, toutefois, son poids de tension et d'émotion...



J'ai fini en une soirée ce texte... qui contrairement à ce que j'ai dit précédemment est "faussement léger"...Je ne suis pas complètement d'accord avec certains qualificatifs, comme sensualité ou érotisme... J'ai même du mal à rédiger un ressenti, car l'analyse psychologique de Tagore est très subtile...très fine, progressant de la légèreté, de l'amusement , de la complicité entre une jeune épouse délaissée par son journaliste de mari, qui demande à un de ses jeunes cousins de venir distraire sa femme....à un drame de l'incompréhension, de la solitude, avec le tsunami que peut être un "Chagrin d'amour"...rentré !



Une complicité naîtra, Chârulata encouragera Amal à écrire... Il réussira à être reconnu comme écrivain; elle-même se mettra à écrire, pour oublier que leur complicité littéraire, intellectuelle n'est plus "privée", confidentielle... Que leurs tête à tête diminuent, finissent par disparaître....Après tant de moments joyeux, enrichissants... le désert,

l'obscurité vont submerger Chârulata... qui tente vainement de contenir le chagrin, le manque atroce d'Amal...parti en Angleterre faire ses études et se marier... restant silencieux à son encontre, de façon incompréhensible....



"Amal allait bien. Pourtant il n'écrivait pas. Comment un tel abandon était-il possible ?

(...) Cruelle séparation, séparation définitive, séparation au-delà de toute remise en question et de tout

remède ! Châru ne parvenait plus à garder son équilibre. (p. 107)"



Un court texte que l'on commence , le coeur léger et l'esprit amusé... et l'émotion la tristesse nous "prend aux tripes", sans qu'on y prenne garde. L'art du récit de Tagore est vraiment du grand Art !!...
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La barque d'or (L'esquif d'or)

L’œuvre de Rabindranath Tagore, bien qu’elle soit imposante, n’est pas particulièrement connue. Beaucoup peuvent citer La maison et le monde ou bien L’offrande lyrique mais le reste de cette œuvre demeure un mystère pour le commun des mortels. Et pourtant ! L’intérêt et la qualité sont au rendez-vous. C’est le cas de L’esquif d’or, un recueil de jolis poèmes épars, composés entre 1889 et 1940. Je ne le connaissais pas du tout avant de tomber dessus par hasard à la bibliothèque. Il y est question de recueillement, de muses, d’amour (évidemment !), de souvenirs d’enfance, de la nature, des jardins indiens remplis de fleurs exotiques (pour le lecteur occidental, du moins), d’oiseaux, de fêtes et de célébrations et de plusieurs autres thèmes. Il n’y a pas de fil conducteur d’un regroupement de poèmes à l’autre, si ce n’est l’émerveillement, la beauté, la passion, la contemplation devant les choses de la vie. Et, effectivement, une existence comme celle exprimée peut paraître idyllique. Bien sûr, les poèmes de Tagore évoquent un monde qui n’existe presque plus – ou presque – mais le pouvoir évocateur des mots, des images, est toujours aussi fort. Je trouve presque désolant de les avoir lus un soir d’automne à mes lattitudes presques nordiques. Mais bon, à défaut de me permettre un voyage un Inde, je devrai me contenter des vers du grand poète.
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Quatre chapitres

Au début du XXe siècle, en Inde, Ela est une jeune femme indienne instruite qui a renvoyé tous ses prétendants : elle préfère le savoir et la liberté. Malgré tout, elle trouve son chemin jusqu’à Atindra le poète. Mais l’amour passionnel qui pourrait les unir – visiblement, ils s’entendent à merveille – ne peut dépasser le stade de l’amour platonique. C’est que les engagements patriotiques prennent le dessus sur tout.



Malheureusement, ils l’emportent aussi sur le plaisir que j’aurais pu avoir à lire ce roman.



Ela et Aintdra parlent, parlent, parlent et… ah oui, parlent. Trop de dialogues !



Leur propos était pertinent et aurait pu être intéressant s’il avait été inclus, mêlé à une intrigue un peu plus ouverte, peut-être rattaché à de quelconques actions, des événements importants. Pourtant, le potentiel était là : l’indépendance de l’Inde et les différentes voies que ce nationalisme empruntait (la violence ou la non-violence). Mais non, ce n’était qu’une toile de fond très théorique qui ne semblait toucher les personnages qu’indirectement.



J’ai l’impression que l’auteur Rabindranath Tagore voyait sa fin approcher et qu’il a terminé en vitesse ce livre. Dans tous les cas, il me laisse cette impression d’inachevé. Dommage…
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Mashi

Mashi est de recueil de nouvelles de l’auteur indien Rabindranath Tagore. Récemment, j’ai lu deux de ses romans, parmi les plus prisés, et j’en étais sorti vaguement insatisfait. Étonnamment, ce court recueil, envers lequel je n’avais pas d’attentes précises, m’a laissé une meilleure impression.



Pourtant, on y retoruve les mêmes thèmes, à commencer par le mariage, bien souvent un événement malheureux, du moins pour l’une des parties impliquée. On se rappelle qu’à l’époque, au début du 20e siècle, les unions étaient encore arrangées. Puis les autres thèmes se déclinent, les garçons qui vont étudier et qui essaient de se trouver une situation, parfois en exil (lire ici dans une autre région de ce grand pays qu’est l’Inde), les relations entre les membres de la famille, le deuil et surtout la spiritualité. Bref, la culture ancestrale. À travers tout cela, quelques destins tragiques, dont celui de la petite muette ou de ce jeune homme amoureux de sa voisine.



Toutefois, les nouvelles qui m’ont plu davantage sont celles qui ressemblent à des contes, dont l’action se déroule dans un passé intemporel. Par exemple, cette épouse de Rajah jalouse de l’attention que porte son mari à un acteur mais qui finit par tomber sous son charme. Ou bien ce vieil homme, riche et sénile, qui enterre vivant un garçon avec son héritage pour le cacher à son père qui le recherche.



Toutes ces nouvelles, elles m’ont charmé parce qu’elles sont très brèves, la plupart compte environ dix pages chacunes. Rabindranath Tagore va à l’essentiel (contrairement à ses romans qui s’étirent), avec des personnages uniques, qu’on découvre en quelques lignes seulement, suffisamment pour comprendre leurs motivations, leurs envies et leurs rêves. On les connaît aussi bien que si on les avait cotoyés des années.



Surtout, ces nouvelles me montrent un visage de l’Inde qui, certes, n’est plus autant d’actualité mais qui me fait voyager un peu. Je suis toujours surpris par cette résilience des Indiens, qui acceptent le sort (la volonté divine ou appelez ça comme vous voulez), qui s’y soumettent si facilement. Alors qu’un Occidental se révolterait, les Orientaux patientent et ce calme leur apporte sérénité, pureté et paix. Et bien souvent la résolution arrive d’elle-même. Autre culture, autres mœurs…
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Le vagabond et autres histoires

Tagore était un extraordinaire conteur donc un maître de la nouvelle. Il y montre le coeur des hommes, dans ce qu'il a de noble mais aussi de terriblement destructeur, au sein d'une nature qui est celle du Bengale, avec ses petits villages, ses jungles et ses fleuves, une nature qui pour Tagore est toujours la Mère Nature, qu'il aime décrire selon les saisons, les lourdes pluies de la mousson succédant à des cieux brûlants et sans nuages, et selon les heures du jour ou de la nuit. Les personnages de ces nouvelles sont souvent attachants. C'est le cas du jeune brahmane nommé Tara de la première nouvelle "Le vagabond", qui séduit tous ceux qui l'approchent, si épris de liberté qu'il finit par refuser toute attache et toute contrainte, de Sashibusan de "Nuage et Soleil", un jeune étudiant en droit que la myopie rend un peu maladroit et qui va payer cher sa révolte contre l'administration coloniale, de Mrinmayi, la jeune fille un peu espiègle de "La petite mariée", et d'autres encore. Il émane beaucoup de tendresse de l'oeuvre de Tagore, une profonde humanité, mais ce qu'il révèle dans ces nouvelles, c'est aussi ce que le destin a de plus cruel, à cause d'une passion qui aveugle, ou d'une tradition entachée de fanatisme et qui conduit au sacrifice comme dans "Le bûcher funèbre", la nouvelle la plus cinglante du recueil, dans laquelle une jeune femme est conduite sur le bûcher de son époux décédé, qu'elle avait épousé la veille alors qu'il était agonisant et qu'elle en aimait un autre...
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Kabuliwallah

Kabuliwallah est un recueil d’une vingtaine de nouvelles, la plupart d’une dizaine de pages, écrit par Rabindranath Tagore. En peu de mots, cet auteur réussit avec simplicité à faire entrer ses lecteurs dans l’intimité de ses personnages, saisis à un moment charnière de leur vie. Grâce à un style minimaliste (exit les longues descriptions – j’y pense, je serais bien en peine de faire le portrait de n’importe lequel parmi eux –, pareillement pour les analyses psychologiques et les états d’âme à n’en plus finir), on réussit à saisir l’essentiel. Le reste n’est pas important.



La plupart des nouvelles mettent en vedette des enfants, certains se lient avec un une voisine qui s’en va, d’autres voient leur amitié s’éteindre suite à des disputes entre leurs parents. Il y a bien toutes ces histoires de fiançailles et de mariages avec des dots difficiles à réunir et bien d’autres encore comme une fillette orpheline amoureuse de son maître ou les bêtises d’adolescents qui veulent cueillir un fruit dans le jardin d’un temple. La vie, quoi !



Une des nouvelles qui m’a le plus ému est celle d’Uma, cette fillette fiancée (trop jeune ?). Depuis longtemps elle notait ses impressions, des petites histoires, dans un cahier qu’elle cachait à tous. Sa belle-famille s’empare de ce cahier et Uma, en larmes, ne le revit plus. Sans doute n’écrira-t-elle plus…



Malgré des histoires qui finissent mal parfois (souvent ?), Rabindranath Tagore parvient à nous faire aimer son pays, ses traditions. C’est qu’il s’en dégage un tel charme.



Toutes ces histoires racontent l’Inde du début du siècle dernier, peut-être-même la fin du précédent. Ainsi, elles font revivre un monde qui a profondément changé sur beaucoup d’aspects. Étonnamment, je ne me rappelle pas avoir remarqué le moindre Anglais et les références à la domination britannique se faisaient rares. Il faut dire que les nouvelles qui composent ce recueil se concentrent sur la vie des petites gens, bien souvent dans des villages excentrés, sans doute peu concernées par la présence des étrangers.



Par moment, je devais me rappeler que, justement, autres temps et autres lieux sont synonymes d’autres mœurs. À plusieurs reprises, les nouvelles mettaient en vedette des jeunes filles d’à peine dix ou même huit qui étaient fiancées et devaient déménager dans la maison de leurs beaux-parents. Ou bien un veuf qui délègue des responsabilités (comme tenir la maison) à sa fillette de six ans. La condition de la femme indienne n’est peut-être pas encore au même niveau que celle d’Occident mais elle a fait un bout de chemin tout de même.



Bref, Kabuliwallah est un recueil plaisant à lire. Le fait que les nouvelles soient courtes donne un certain rythme à la lecture. Toutefois, cela ne permet pas de s’investir beaucoup dans les personnages puisque, dès qu’on commence à bien les cerner, c’est la fin, on passe à une autre histoire. Du coup, il n’en reste qu’un vague souvenir.
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L'Offrande lyrique - La Corbeille de fruits

Je n'ai lu que « L'Offrande lyrique ». J'ai compulsé en diagonale « La corbeille de fruits », sans y trouver de plaisir. La poésie de Tagore est riche, pleine, entièrement tournée vers Dieu. A l'image de l'Inde, ça foisonne partout. Pas de temps mort. C'est la corne d'abondance poétique. Un peu comme ces temples hindouistes dégorgeant de figures divines multicolores. Et j'ai beaucoup de mal à me retrouver dans cette luxuriance débridée. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que la traduction de Gide mette vraiment en valeur le texte. En tout cas, je ne partage pas son enthousiasme. Je préfère une poésie plus sobre, plus sociale. Pourtant, je ne reste pas non plus complètement indifférent à ce mysticisme. C'est une ode à la vie mais aussi à la mort. On se laisse parfois envelopper par ce souffle divin.
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Kumudini

[octobre 2013 -L'Arbre à Lettres- Faubourg Saint -Antoine- Paris /Texte offert par une amie- -Lecture 5 juin 2019]



Complètement émerveillée et époustouflée par cet inédit de R. Tagore, dont la réputation (dans mon souvenir) était plutôt assez traditionnaliste...dans sa vie Dans cette fiction, ses propos transgressifs , pour le Bengale de l'époque : 19e et début 20e... sont toujours d'actualité . Qu'ils réussissent à nous parvenir me laisse dans une magnifique surprise..;les idées et convictions "pro- féministes" de Tagore sont des plus inhabituelles et subversives pour son temps, et encore, partiellement, dans notre société présente !!...



J'ai eu la sensation que l'écrivain bengali mettait beaucoup de ses convictions, et révoltes dans la bouche de Vipradas, frère de "notre" héroïne, Kumudini: Son indignation envers les maltraitances insupportables faites aux femmes dans son pays, ainsi que ses réticences vis à vis des religions omniprésentes, augmentant l'asservissement des femmes au lieu de les libérer et de les respecter !



Véritable pépite que j'ai dévorée en 48 heures, avec des personnages attachants, horripilants..., captivants; un style étonnant souvent désuet, lyrisme, mysticisme, poésie mêlés...une forme difficilement définissable;

les multiples dieux, déesses hindous sont abondamment évoqués, tout en exprimant simultanément doutes et interrogations !!



Le qualificatif "désuet" n'est d'ailleurs pas exactement approprié; c'est plutôt une sorte d'emphase de Tagore, soulevant et rallongeant en abondance les phrases !!!On peut être surpris par la forme... baroque, toutefois, les idées développées en elles-mêmes restent d'une actualité et d'une modernité confondantes...



Un livre sur les mariages arrangés en Inde... par le prix Nobel de littérature 1913, R. Tagore qui s'insurge contre les règles de sa propre communauté, accumulant maltraitances et irrespect total aux femmes !!!---



- Portrait d'une jeune épousée bafouée... qui, avec la force de son mental, son intelligence, sa beauté non ostentatoire, et l'amour indéfectible de son frère va résister au-delà des règles et des convenances ! Un livre tragique et magnifique ...





Un roman inédit en France et tardivement traduit en anglais, en 2003...et en français, en 2013. Texte écrit par un Tagore vieillissant, (68 ans) qui s'attaquait à travers cette fiction, de façon virulente, aux "mariages forcés"...



"Kumu n'avait jamais pensé une seconde que le mariage fût une affaire de goût personnel. Depuis son enfance, elle avait vu ses quatre soeurs se marier l'une après l'autre. (...) Elles ne se révoltaient pas quand elles avaient du chagrin. Elles ne pouvaient pas imaginer qu'il pût en être autrement." (p. 48-49)



Deux familles de grande lignée se haïssent et se détruisent depuis des générations... Kumudini, 19 ans, vit paisiblement avec son frère aîné, Vipradas, auquel elle est infiniment attachée !!...Malheureusement, Vipradas... se retrouve endetté jusqu'au cou et ne sais comment faire pour se sortir de cette impasse. Un entremetteur , un jour, se présente et demande Kumu, sa soeur, en mariage pour un homme très fortuné mais plus âgé. Vipradas fait tout pour dissuader sa jeune soeur, alors qu'elle s'est décidée, sûrement, pour aider son frère adoré, et convaincue qu'avec sa foi, elle va être assez forte pour faire face à ce bouleversement à l'aube de ses 19 ans !



Et le futur époux n'est autre que le descendant de la famille ennemie, depuis des générations ! ... On pressent la vengeance de cet homme qui a réussi dans les affaires, est devenu très riche, aussi puissant que son arrogance sans limites.. !



Un mariage catastrophique qui met en lumière tous les dysfonctionnements de la société hindoue, société de castes et de "machistes" hors-pair !!!



Je vais m'autoriser à vous transcrire un extrait très"éclairant" de l'excellente postface de France Bhattacharya :

"Sa passion mystique s'est exprimée dans des chants qui touchent Kumu au plus profond d'elle-même. Toutefois, Tagore ne fait pas de cet idéal une panacée qui permettrait à la jeune épousée de dominer son aversion pour son mari humain, rustre jaloux et méchant, qui est aussi vieux et laid.Le poète montre que tous les efforts de Kumu dans ce sens sont un échec. Son frère aîné, sage athée, qui lui a tout appris: la musique, le sanskrit, la littérature, les échecs, la photographie, est le seul qui puisse lui apporter un moment de paix. La fin du roman est poignante, et je la laisse découvrir au lecteur.

Tagore commença cette fiction en 1927 à la demande du rédacteur d'une nouvelle revue littéraire. Il la publia en livraison mensuelle jusqu'à sa parution sous forme de livre deux ans plus tard." (p. 358)



En fin de volume, une postface passionnante qui nous relate l'histoire de ce manuscrit, nous parvenant plus de 80 années, après sa première publication,...Edition complétée d' un glossaire, et d'une note

explicative sur le déroulement d'un mariage hindou traditionnel au Bengale...



Une joie incroyable que cette lecture qui restera un souvenir exceptionnel... Une vive gratitude aux éditions Zulma, qui nous permettent, à nous, lecteurs de langue francophones de lire et découvrir cet époustouflant inédit de Tagore, poignant, tragique, mais aussi d'une rare luminosité... grâce , entre autres, à la description merveilleuse de sensibilité de la relation unique, fusionnelle, complice entre un frère et une soeur, transcendant toutes les misères du monde, et les codes rigides de cette société hindoue !!
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La Maison et le Monde

Un emballage simple qui cache à l'intérieur un vrai bijou.

Ce titre parlant qui évoque l'intérieur et l' extérieur fut pour moi une belle découverte.

Et pourtant j'ai failli l'abandonner au début de ma lecture.

La cause ?

Des incohérences dans la construction narrative du récit de l'un des personnages. Il s'agit de la page 7 en numérique.( j'ignore si ce problème existe dans sa version papier.)

En tout cas je ne regrette pas les quelques retours en arrière, car je me suis rendue compte que c'était une erreur isolée.



L'histoire racontée dans ce roman se passe dans le Bengale du début du XX siècle. Rabindranath Tagore nous fait découvrir l'Inde tourmentée par des mouvements politiques.



Au sein d'une famille aisée trois personnes qui se connaissent bien, se confient sur leur parcours en commun et expriment leur point de vue.

Un récit à trois voix et trois personnages bien aboutis.



Bimala : une femme soumise qui se précipite vers l'émancipation et de quelle manière !

Le récit de Bimala nous permet d'apprendre sur la vie qui mènent les jeunes épouses dans la maison de leur mari.



'L'esprit des femmes est si petit, si tordu'- cette phrase prononcée par une femme intelligente comme Bimala, m'a agacée et démontre la naïveté de ses débuts.



Nikhil : un homme sage , noble et gentil qui a des idées modernes. Ce personnage que j'ai apprécié , je l'aurais voulu un peu moins effacé. Je pense que l'hospitalité et la gentillesse a ses propres limites.



Sandip : un homme cynique et sans scrupules. Oserais je dire que je me suis amusé au début avec son jeu de séduction? Et oui, c'est la vérité .

( pour le reste c'est une autre histoire)



Et que dire de la prose ? Riche et poétique, elle se savoure à chaque instant, que ce soit avec les réflexions de Binala ou les mots sages de Nikhil et même avec les propos creux de Sandip.



‘J'étais mieux faite pour donner que pour recevoir ‘, cette phrase interpellante exprimée au début de l'histoire sonne tellement juste à la fin de ce roman philosophique.



A découvrir.



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La Maison et le Monde

Cela commence par un titre qui embrasse tout l'univers : la maison, cercle intime de la famille et borne de la personnalité de chaque être irriguée par son éducation, et le monde, la société dans laquelle on vit et à laquelle cette personnalité est irrémédiablement confrontée.



Une première voix s'élève, celle de Bimala, jeune épouse soumise et volontairement contrainte aux murs de la maison. Puis celle, douce et réfléchie, de son mari Nikhil, soucieux du développement autonome de son pays tout en étant ouvert à la modernité du monde occidental et qui se désole de ne pas parvenir à amener sa bien-aimée à l'émancipation. Enfin celle, intransigeante et brûlante de passion, de Sandip, recueilli dans la maison du couple à la faveur de son rôle de leader du mouvement nationaliste Swadeshi et derrière les mots enflammés duquel perce un opportunisme assez malsain. C'est pourtant lui qui parvient, en troublant ses sens, à faire sortir Bimala de la maison pour lui faire goûter les passions violentes du monde, expérience qui transformera profondément la jeune femme.



Quelle langue! je résonne encore de la puissance de ce roman choral vibrant qui met en abyme drame conjugal et histoire nationale, et interroge la citoyenneté, la morale, la justice à travers un prisme de valeurs à rebours du manichéisme occidental qui révèle toute la richesse de l'Inde où "Satan est aussi dans le ciel".
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Le jardinier d'amour - La jeune lune

Le naufrage, c’est un joli petit roman. Plonger dans une autre culture, l’Inde du début du 20e siècle, avec ses traditions, ses codes, ses personnages typés. Et la plume de Rabindranath Tagore a des qualités uniques, elle est sensible, charmante. Effectivement, c’est bien beau mais…



Les personnages sont un peu frustrants. Ils commettent des bêtises, des erreurs. Ça, c’est normal. Mais qu’ils s’entêtent à ne pas les corriger, à s’enfoncer dans les mensonges, persistant à ne pas rectifier les mauvaises impressions laissées chez les autres. Je ne m’attendais pas à ce que Tagore puisse pencher dans le vaudeville.



Ramesh aime profondément Hemnalini. Toutefois, son père lui fait épouser une autre femme (c’était encore l’époque des unions arrangées) mais, la journée du mariage, un typhon ravage la région. Tout le monde périt, sauf le jeune et une autre femme, Kamala, qui se mariait le jour même avec un inconnu. Méprise, elle croit que Ramesh est son époux et ce dernier la ramène chez lui. Se croyant libre, il retourne à son premier amour mais les frères de Hemnalini apprennent l’existence de Kamala et viennent troubler les plans du jeune homme.



L’intrigue est un peu plus complexe, d’autres personnages entrent en jeu comme le père de Hemnalini et l’oncle de Kamala mais, dans l’ensemble, ça résume assez bien le tout.



Je déteste ces histoires où raconter la vérité, dès le début ou à n’importe quel autre moment, pourrait tout régler si facilement au lieu d’embourber le protagoniste dans une série de malheurs.



À cela s’ajoute des personnages dont la conduite n’est dictée que par leur morale, faisant fi de toute émotion ou de tout désir personnel, les rendant froids, distants, peu engageants.



Bien sur, il faut faire avec la sensibilité indienne, le respect des traditions, l’importance (la très haute importance) accordée à l’honneur, surtout chez la femme. Autre culture, autres mœurs.



N’empêche, quelque chose (mon instinct de lecteur ?) me disait que tout se réglerait avant la fin du roman. Ça me semblait être le type d’histoire où «Tout est bien qui finit bien.» Et, malgré tout, on aime bien un peu ces histoires-là.
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Aux bords du Gange et autres nouvelles

Un recueil de six nouvelles dans une culture dépaysantes bien qu'elles décrivent des situations d'intoxication à la société moderne qui résonne avec beaucoup de vérité même aujourd'hui.



Derrière ces petits instant de vie, Rabindranath Tagore effleure avec beaucoup de poésie des situations qui si elles ne sont pas nécessairement tragiques n'ont pas grand chose d'enviable... Certaines sont propres à la société indienne (le sort des veuves) mais d'autres sont bien universelles : les instants précieux que l'ont gâchent car on croit à tort que, comme presque tout dans nos sociétés capitalistes, peut se racheter, être remis à plus tard. Mais la vie et la mort sont bien les deux choses qui échappent à quelques logique mercantiliste super-puissante.

Ces péchés de sottise humaine sont tout de même abordé avec humour.



J'ai eu une nette préférence pour les trois premières nouvelles, mais la suite du voyage valait aussi le temps de la lecture.
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Histoires de fantômes indiens

Autant le dire d'emblée, j'ai été un peu déçu par ce recueil de nouvelles, Histoires de fantômes indiens. Bon, puisque ce recueil date de plus de cent ans et que son auteur n'est nul autre que Rabindranath Tagore, je ne m'attendais pas à lire des intrigues enlevantes ni palpitantes. De frissons, très peu ou bien pas du tout. L'élément surnaturel est assez peu présent dans ces histoires plutôt convenues et prévisibles. Souvent, les fantômes (ou esprits, parfois, ça ressemble plus à une hallucination ou à un souvenir qui hante) n'apparaissaient qu'à la fin et ne constituaient qu'un aspect négligeagle de l'intrigue. À mon avis, l'intérêt de ce recueil, comme c'est le cas des autres recueils de l'auteur, réside dans les descriptions riches et réussies des gens et des moeurs de l'époque. J'arrivais très bien à tout visualiser. Les histoires de Tagore, si elles ne comptent pas toujours parmi les plus fascinantes, constituent un voyage dans le temps à une époque pas trop lointaine mais tellement différente de la nôtre.
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Le jardinier d'amour - La jeune lune



Hymne à la vie terrestre dans sa finitude, à la femme, à l'amour, au quotidien d'une communauté villageoise indienne, " Le jardinier d'amour" a été pour moi une lecture envoûtante, presque hypnotique. D'autant plus que de nombreux textes, en prose ou en vers, deviennent des incantations, par la répétition de certaines phrases- refrains, comme: " Ne pars pas, mon amour, sans prendre congé de moi".



Entre conte philosophique et lyrisme amoureux, les chapitres courts de ce recueil singulier déroulent des instantanés de vie, des demandes, des prières à l'être aimé. Les images sont sensuelles, luxuriantes :



" Quand rapidement elle passa près de moi, le bout de sa robe me frôla.

Comme d'une île inconnue vint de son coeur une soudaine et chaude brise de printemps."



La deuxième partie du recueil " La jeune lune" est très émouvante car elle est dédiée à sa fille décédée. Elle évoque avec beaucoup de sensibilité et de tendresse le monde de l'enfance.Tour à tour, ce sont les parents ou une petite fille qui s'expriment. J'ai aimé la fraîcheur , la douce affection qui transparaissent, à travers les mots, et l'imagination déployée:



" Quand la nuit vient, j'enfonce ma tête dans mes bras et je rêve que mes bateaux de papier voguent toujours, toujours plus loin, sous la clarté des étoiles de minuit.

Les fées du sommeil y voyagent, et la cargaison, ce sont leurs paniers pleins de rêves !"



Un poète généreux et inspiré, voilà ce que j'ai ressenti, en laissant germer en moi son grisant jardin de fleurs...
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Sâdhâna

Ce qui est pensé clairement s'énonce clairement, et c'est tellement plus simple quand c'est Tagore qui le dit, avec ses mots lumineux de Poète, son âme limpide et cette capacité de tendre un pont de compréhension entre l'essence de la pense indienne et l'Occident cartésien.

Là où ailleurs le propos peut paraître obscur sur le petit et le grand véhicule ou le dépassement de la douleur, Tagore dit dans un langage littéralement illuminé l'indivisibilité de l'un et du tout, le dépassement de l'ego et l'ancrage apaisé du moi dans l'univers, et dès lors l'avènement de l'amour et ce mot merveilleux qui toujours revient dans le livre : la joie.

un livre merveilleux, à lire et relire, et méditer.
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