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Citations de Régine Pernoud (186)


En fait, c'est au Moyen Âge que s'est élaborée l'une des plus vastes et des plus audacieuses synthèses qu'ait connues l'histoire de la philosophie. Cette conciliation entre la sagesse antique et le dogme chrétien, aboutissant aux grandes œuvres des théologiens du XIIIe siècle, ne représente-t-elle pas, toute préoccupation d'ordre religieux mis à part, un magnifique effort de l'esprit ?
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Qu'on le veuille ou non, l'homme est aussi un animal historique : la place qu'il occupe dans le temps est aussi importante pour lui que celle qu'il occupe dans l'espace ; et cette curiosité naturelle, que chacun éprouve à l'endroit de ses origines, de sa famille, de ses parents, voire de ses ancêtres, est tout aussi légitime, tout aussi justifiée que celle du médecin qui interroge son patient, non seulement sur les maladies de sa petite enfance, mais sur les conditions de vie et de mort de ses parents.
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Le pèlerinage n'était pas pour les chrétiens, comme il le fut pour les musulmans, un acte de piété rituelle; rien ne le recommande expressément dans l'écriture ni dans la liturgie. Mais il traduit de façon si profonde ce qui est l'essentiel de la vie du chrétien: être en marche vers une autre vie; il réalise de façon si concrète l'obligation première posée par l'Evangile: Se dépouiller de soi-même, mettre ses pas dans ceux de quelqu'un - qu'il s'est développé spontanément aux époques de foi.
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il n'y a guère plus de cent ans que Victor Hugo, visitant le Mont-Saint-Michel
transformé en prison, s'écriait : "On croit voir un crapaud dans un reliquaire !"
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A lire les ouvrages médicaux d'Hildegarde, on redécouvre ainsi une part insoupçonnée de notre environnement, et ce n'est pas une mince surprise qu'elle nous soit restituée par une mystique qui aurait pu se contenter de s'émerveiller devant la découverte de l'univers.
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En ce qui concerne la vue, la médecine la plus avancée de notre temps ne démentira pas les lignes qui suivent : « Si l'eau et le sang diminuent dans les yeux d'un être humain, par suite de l'âge avancé ou de quelque maladie, il doit aller se promener, écrit-elle, dans des prés de gazon vert, et considérer celui-ci longtemps jusqu'à ce que ses yeux s'humidifient, comme s'ils versaient des larmes, parce que la verdure du gazon élimine ce qui est trouble dans les yeux et rend ceux-ci purs et clairs. » On sait aujourd'hui que l'œil accommode à trente mètres, que cette distance ne se trouve pas facilement dans la vie de tous les jours en ville, et qu'un séjour à la campagne devant un pré vert aidera l'œil à se reposer et à se fortifier.
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Tout cela peut paraître un peu élémentaire, voire simpliste. On trouve là cependant le souci de soigner le malade plutôt que la maladie, l'attention apportée aux comportements comme effets d'un dérèglement intérieur, la beauté, l'harmonie comme nécessaires à l'épanouissement humain – tous principes qui sont essentiels à la pensée d'Hildegarde.
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On ne trouve guère à lui comparer que l'ouvrage d'une autre abbesse, celle de Sainte-Odile au Mont-Sion en Alsace, Herrade de Landsberg. Contemporaine d'Hildegarde, elle compose vers 1175-1185 une encyclopédie – la première de la littérature – qu'elle nomme "Jardin des délices" (Hortus deliciarum). C'est un recueil d'histoires, de chroniques, d'extraits divers tirés aussi bien de la Bible et des Pères de l'Eglise que des travaux d'Honorius d'Autun ou de l'étude de la vie quotidienne, qui est destiné aux religieuses du mont Sainte-Odile. On y trouve par exemple un chapitre sur la Trinité, qui suit l'histoire de la Création, et à cette occasion des propos allant de l'astronomie à l'agriculture, de l'arpentage à la voirie, etc. C'est de cet ouvrage que les historiens des techniques médiévales ont tiré la plus grande partie de leur savoir ; l'énorme manuscrit de 324 feuillets ne comporte pas moins de 336 miniatures. Le propos d'Hildegarde, lui, dépasse néanmoins la simple description. Elle établit des rapports entre les productions de la nature et les êtres humains, recherche les connaissances relatives à l'homme, à son équilibre, à sa santé.
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Ce sens de la nature eet de son perpétuel miracle, ces élans d'amour au renouveau du printemps dans les branches, à la fraîcheur des rosées matinales, à la splendeur du couchant, animent toutes nos lettres médiévales du grand souffle de la vie :

Le nouveau temps et mai et violette
Et rossignol me semont de chanter

Nature aimable et toujours surprenante, fleurs sauvages que tressa Nicolette, branche de "chièvrefeuil" dont Tristan traduisit son amour, bosquets de verdure où vint se retraire l'amant désespéré de la Belle Dame sans Merci, - ces champs, ces jardins, ces rivières que peignirent exquisement les enlumineurs, n'ont pas été moins goûtés par les conteurs et les poètes. Un mot leur suffit pour évoquer les campagnes, les saisons, l'ombre de l'olivier, l'herbe tendre "qui verdit quand le temps meuille".

Et la mauvis qui commence à tentir
Et le doux son du ruissel sur gravelle.

Leur vision est directe, une simple touche, mais toujours évocatrice, même La Fontaine ne paraît pas avoir eu plus heureuses trouvailles que nos ancêtres du Moyen Age, passionnés de verdure et de grand air.
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On se groupait autour des monastères plus volontiers encore qu'autour des seigneuries laïques. "Il fait bon vivre sous la crosse" disait un dicton populaire, traduisant le proverbe latin Jugum ecclesie, jugum dilecte.
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"Faire des livres est un travail sans fin", disait l'Ecclésiaste, au temps où la Bible s'appelait la Vulgate.
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Dans les faits, le pouvoir du père quant au droit de vie et de mort sur ses enfants reste entier : sa volonté, par exemple pour le mariage de sa fille, demeure "très importante"; en cas d'adultère, lui seul a le droit de tuer la fille infidèle, l'époux n'ayant que le droit d'occire son complice; l'adultère du fils, en revanche, ne sera sanctionné que sous le Bas-Empire par le restitution de la dot de la femme.
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Or, le droit romain est sans doute le mieux connu des divers systèmes de législation antique; il a fait l'objet d'études très abondantes et très détaillées. L'admiration qu'on lui a portée depuis le XIIIe siècle et plus encore depuis le XVIe s'est traduite en de multiples traités, recherches et commentaires; et par la suite ses dispositions ont été pour la plupart adoptées par notre code Napoléon, au XIXe.
En ce qui concerne la femme, l'essentiel de ce droit a été lumineusement exposé par le juriste Robert Villers : "A Rome, la femme, sans exagérations ni paradoxe, n'était pas sujet de droit... Sa condition personnelle, les rapports de la femme avec ses parents ou avec son mari sont de la compétence de la "domus" dont le père, le beau-père ou le mari sont les chefs tout puissants... La femme est uniquement un objet" Même lorsque, sous l'Empire, sa condition s'améliore, le pouvoir absolu du père se faisant un peu moins rigoureux, les historiens constatent "L'idée qui prévaut chez les juristes de l'Empire - et ils ne font qu'exprimer sur ce point le sentiment commun des Romains - est celle d'une infériorité naturelle de la femme"
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Les Vestales, gardiennes du feu sacré dans la Cité, étaient enterrées fort honorées, mais celles qui violaient leur voeu de chasteté étaient enterrées vives. Désignées par leur père et conduites par lui au temple dès leur petite enfance, elles y demeuraient trente ans; leur statut portait donc une fois encore la marque de la "patria potestas", du pouvoir du père, alors que le voeu de virginité, prononcé par les chrétiens, d'ailleurs par des hommes aussi bien que par des femmes, a fondé en fait la valeur de la personne face au couple. C'est d'une importance radicale pour la femme, d'où leur rôle déterminant dans la propagation de la foi, notamment dans les milieux de l'aristocratie romaine.
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"On se demande parfois (...) si l'effort actuel de libération de la femme ne risque pas d'avorter; car il marque pour elle une tendance suicidaire: se nier elle-même en tant que femme, se satisfaire à copier les comportements de son partenaires, chercher à le reproduire comme une sorte de modèle idéal et parfait, en se refusant d'emblée toute originalité."
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On pourrait tout au plus faire remarquer que ce qui distingue une époque d'une autre, c'est l'échelle des valeurs : ainsi, au XIXe siècle, le terme même de "valeurs" désigne des actions susceptibles d'être cotées en Bourse ; au Moyen Age, on appelle ainsi l'estime que ses exploits valent au chevalier, sa beauté, son courage, etc.
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Alors se lèvent Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay. Solennellement, devant la foule stupéfaite, ils protestent de leur innocence : l'ordre est saint, la règle du Temple est sainte, juste et catholique; ils n'ont commis ni les fautes ni les hérésies qu'on leur attribue; leur seul crime a été de se livrer à de faux aveux pour sauver leur vie.
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Philippe le Bel se rend lui-même à Vienne en grand cortège, le 20 mars 1312, après avoir adressé une lettre au pape exigeant l'abolition de l'ordre du Temple et le transfert de ses biens à un autre ordre de chevalerie. Dès le surlendemain, Clément V, en consistoire secret, sans prononcer de condamnation, fait approuver cette suppression par la bulle Vox in excelso "pour le bien de l'église". une seconde bulle, le 2 mai suivant, Ad providam, attribue à l'ordre des Hospitaliers les biens de l'ordre du Temple.
Les richesses du Temple échappent au roi.
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Les premières phrases : C'est au son des cloches de la cathédrale Saint-André de Bordeaux qu'Aliénor d'Aquitaine fait son entrée dans l'Histoire. Ce dimanche 25 juillet 1137, son mariage avec l'héritier du trône de France est célébré en grande solennité. La rumeur d'une foule en fête massée aux abords de l'édifice parvient jusqu'au cœur où deux trônes sont dressés sur une estrade drapée de velours. Aliénor est assise sur l'un deux, très droite dans sa robe d'écarlate ; elle porte le diadème d'or que vient de lui poser sur sa tête celui qu'elle épouse, Louis, futur Louis VII.
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...les graffiti émanant de templiers sont en effet intéressants et dans bien des cas contribuent à révéler une mentalité : celle de prisonniers accablés sous d'injustes accusations ; ainsi en est-il de ceux qu'à découvert, dans la tour de Domme, en Périgord, P.-M. Tonnelier, où, à travers des inscriptions vengeresses (Clemens destructor Templi), de très beaux crucifix, des anges d'apocalypse, les templiers clament l'injustice de leur sort et le calvaire qu'ils subissent.

316 - [Que sais-je ? n° 1557, p. 117]
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