Le pèlerinage n'était pas pour les chrétiens, comme il le fut pour les musulmans, un acte de piété rituelle; rien ne le recommande expressément dans l'écriture ni dans la liturgie. Mais il traduit de façon si profonde ce qui est l'essentiel de la vie du chrétien: être en marche vers une autre vie; il réalise de façon si concrète l'obligation première posée par l'Evangile: Se dépouiller de soi-même, mettre ses pas dans ceux de quelqu'un - qu'il s'est développé spontanément aux époques de foi.
Chirkouh se mit en route au mois de rébi premier (mois de janvier). Sa marche fut si secrète, que Châwer n'en fut instruit que par l'avis que lui en donnèrent les francs. Il pria aussitôt le roi Amaury de lui amener du secours aux mêmes conditions que dans l'expédition précédente, ce qui fut accordé.
Les ennemis de Dieu étaient aveuglés et stupéfaits: ils voyaient bien, les yeux ouvert, les chevaliers du Christ, mais c'étaient comme s'ils ne voyaient rien et il n'osaient plus s'élever contre les chrétiens, car la puissance divine les terrifiait.
Le maréchal du Temple, qui fut franc prud'homme..., eut foi au sultan et sortit vers lui; et demeurèrent en la tour quelques qui étaient navré. Aussitôt que le sultan tint le maréchal et les gens du temple, il fit tailler la tête à tous les frères et à tous les hommes. (....) Cependant, ceux d'entre les chrétiens qui tenaient encore, ayant appris le traitement fait à leurs frères, résolurent de mourir les armes à la main, et ne voulurent plus entendre parler de capitulation.
Les croisades ont suscité de la part des historiens les jugements les plus divers, et il est curieux, à leur sujet, de voir combien aux temps modernes l'Histoire s'est fait moralisante, et combien peu d'historiens ont résisté à la tentation de se muer en juges ou en censeurs des évènements qu'ils racontaient.
Introducing Régine Pernoud : her life and career.