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Critiques de Richard Morgiève (143)
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Cimetière d'étoiles

Will Drake et Rollie Fletcher ne sont pas ce que l’on peut appeler des enfants de chœur. Corrompus a faire pâlir d’envie les plus endurcis des truands, malhonnêtes, ils ne reculent devant rien. Le plus ennuyeux dans cela c’est qu’ils sont flics. Et plus ennuyeux encore c’est qu’ils sont, malgré leur attitude écoeurante, de très bons flics. Une affaire étant une affaire, elle se doit d’être résolue. Peu importe les moyens, surtout quand ils détectent rapidement que beaucoup de bâtons sont dans leur roue et que ladite affaire prend rapidement une tournure plus que surprenante. Même pour des flics corrompus, il est difficile d’anticiper la montagne de grabuge que cette enquête va occasionner. Mais quelle affaire finalement ? Le tueur, Le Dindon, est derrière eux après toutes ces années, les voici désormais à El Paso, Texas, avec la mort d’un Marine. Rien de très atypique, plutôt banale finalement, mais qui va vite se transformer en jeu de piste. Drake et Fletcher, sont des pourris certes mais des pourris qui savent mener une enquête. Leur flair n’est plus à démontrer, à la fois pour dénicher les truands et pour rançonner les honnêtes gens. Leur surnom leur va comme un gant, les Sacs plastiques. Et leur enquête dans tout cela ? Entre deux rackets et pots de vin, l’affaire évolue et les deux inspecteurs en apprennent un peu plus sur le Marine mort, son passé, ses relations, ses amours, et tout n’est pas très joli de ce côté non plus. En plus de cela, le militaire semblait atteint d’une maladie qui a obligé les Nettoyeurs à prendre toutes les précautions pour se débarrasser de lui. Fletcher et Drake naviguent à vue, enchaînent les déductions et reconstituent le passé du mort afin de retrouver les coupables, car ils en sont persuadés, plus d’une personne est impliquée. Ça sent pas bon et dans ce genre d’affaire. Dans cette histoire c’est loin d’être gagné et la suite des événements va leur donner raison et leur procurer bien des déboires. Pour une fois, ils se retrouvent du côté de ceux qui ne comprennent pas tout et ça n’est pas une situation qu’ils ont l’habitude de vivre. Cette enquête n’est décidément pas comme les autres et les deux lieutenants vont en avoir confirmation. Voici une histoire pas banale. Un style cru et direct et une écriture vraiment atypique. Les descriptions sont réalistes, mais rudes et une ambiance très très décontractée : on braque, on jure, on dégomme dans un langage très fleuri. Ça surprend au début et surtout ça empêche une lecture trop rapide du livre car on passerait à côté d’un passage important ou d’un mort ou encore d’une disparition inexpliquée. On se prend au jeu même s’il faut parfois s’accrocher, revenir sur certains passage et parfois, il faut même revenir au début de roman car on avait oublié un personnage. Si on efface tout cela et qu’on n’est pas effrayé par le style, on lit une très bonne enquête avec tous les éléments constituant une affaire criminelle intéressante. Drake, Fletcher et leur Cercueil ne seront certainement pas les lieutenants qu’on retiendra, mais c’est sans aucun doute ceux qui nous auront le plus marqué. Lectio bonum* comme dirait Drake. *Bonne lecture.
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Cimetière d'étoiles

La parution du Cherokee il y a tout juste deux ans avait consacré son auteur Richard Morgiève, qui avait pourtant quelques romans à son actif avant ce coup de maitre.



Grand Prix de Littérature Policière 2019 et le Prix Mystère de la Critique 2020, Le Cherokee embarquait le lecteur dans une histoire de vengeance et de mort où culpabilité, désir , quête éperdue de vérité et de pardon se joignent et plongent ce shérif dans des tourments existentiels complexes .



Celui qui est souvent considéré comme le grand styliste du roman noir revient avec une histoire qui commence précisément huit ans après la disparition du Dindon, effroyable tueur en série dont la traque par le shérif Nick Corey constitue la trame du Cherokee.



Ici c'est un duo de flic totalement aziumuté Fletcher et Drake, qui vont suivre à la trace ce tueur de Marines à la frontière mexicaine.



Souvent sous l'emprise de substances illicites nos gardiens de l'ordre éructent des versets de la Bible quand ce ne sont pas des génériques de films, c'es vous donner un peu l'étendue des dégâts et du style d'un Richard Morgiève qui ose tout ou presque pour embarquer son lecteur





Vous avez aimé Le Cherokee ? Avec Cimetière d’étoiles, enquête furieuse et lumineuse sur les routes du Texas., magnifiquement bien écrit, halluciné et hallucinant. vous ne devriez pas être déçus le moins du monde !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cimetière d'étoiles

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le livre, mais sans doute parce que je n'avais pas trop la tête à la lecture en ce moment. je suis d'ordinaire un fan de Richard Morgiève et je m'attendais à un livre vraiment bien. Il m'a fallu du temps pour me laisser embarquer par ces deux flics pourris et ravagés d'El Paso empétrés eux-mêmes dans une histoire de crime qui se complexifie à chaque chapitre.

Beaucoup de morts, de sang, d'énigmes, de corruption, de coups, de drogues... et surtout cette langue inimitable de Richard Morgiève. Un américain ne pourrait pas écrire comme ça. Et pourtant on s'y croirait nous aussi, avec ces flics véreux, à la frontière des Etats Unis et du Mexique, dans un road-movie, fonçant au volant d'un bolide V8 qui fonce vers l'enfer.

Juin 2021
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Le Cherokee

Ne sais quoi dire de ce polar plus philosophico-historique que polar. La relation de Nick Corey et Jack Withe. j'ai abandonné en route pour savoir comment ça finissait et cela n'a fait que confirmer cette sensation de m'être fourvoyée dans un roman qui peut séduire mais n'est pas pour moi.
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Un petit homme de dos

Il est rare qu'un bouquin vous déplaise au début, puis vous happe par la suite. Je n'ai pas du tout aimé la première partie, celle qui se passe pendant la guerre. Je n'ai pas pu m'empêcher de la comparer à ce qu'Ysabelle Lacamp a réussi avec "L'homme sans fusil", sur le même thème, et dans un décor similaire, le maquis.



Dans cette première partie donc, j'ai trouvé le ton de Richard Morgiève plutôt racoleur, et j'oserais même l'écrire, putassier. Personnages-clichés décrits à gros traits, à la psychologie inexistante. Scènes dignes des clichés rebattus: émigrés au grand cœur, champagne bu dans un escarpin, trafiquants de marché noir menant la grande vie, amants bravant le couvre-feu pour aller danser, et j'en passe.



Et puis la guerre se termine, et une petite musique déchirante a commencé à se faire entendre. Le malheur, l'adversité se sont décidés à frapper cette petite famille, comme pour les punir d'avoir été trop heureux avant. Cette seconde partie dessine à touches pointillistes le vécu, les souvenirs d'un enfant, d'une manière extrêmement touchante. Le style qui alterne phrases très courtes et descriptions cinématographiques, joue ici sa partition impeccable.



Alors j'ai relu la première partie, celle qu'initialement, je n'avais pas aimée. Et je me suis rendue compte que j'avais tort.
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Le Cherokee

1954, région de l'Utah, un avion militaire couvert de suie se pose sans pilote sur les terres de Panguitch où Nick Corey est shérif.

Non loin de là une voiture volée, renfermant un parfum de femme, est retrouvée sans conducteur ni passager.

Corey est lui obsédé par le meurtre de ses parents adoptifs 20 ans plus tôt.



Le roman navigue entre ces 3 histoires, enfin, on insiste surtout sur la quête obsessionnelle du shérif.

Dans cette lecture j'ai eu parfois l'impression d'avoir manqué un paragraphe, c'est assez particulier à suivre.

Il y a des rencontres loufoques dont on ne sait pas à quoi elles servent, mais elles s'étalent sur plusieurs pages alors qu'un paragraphe aurait pu suffire.

J'ai du mal à suivre et à rentrer dans l'histoire, trop tordue à mon goût.

Ce qui me fatigue aussi c'est d'avoir sans cesse le nom "Corey" qui revient comme un leitmotiv plusieurs fois dans chaque paragraphe.

C'est usant, j'ai abandonné au tiers du livre
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Le Cherokee

Une lecture envoûtante, un récit bien mené et une fin déroutante ! Nickel Corey, le Cherokee, est-il schizophrène et donc le Dindon ? Des avis ? Et comme j'ai déjà écrit assez de bêtises et qu'il faut 250 caractères....................................................................................................
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Cimetière d'étoiles

De Richard Morgiève, chantre du roman noir, j'avais plutôt bien aimé « Cheval » et surtout « Les hommes ». Cette fois-ci je ne me sentais pas capable de suivre sur plus de 460 pages un duo de flics véreux dans une Amérique des années 1960. L'écriture n'est pas en cause. Elle est toujours rythmée et éructante mais le cœur n'y était pas. Du coup, j'ai arrêté vers la page 80. Peut-être reprendrais-je la lecture un peu plus tard. A un moment plus propice.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le Cherokee

D'abord difficile à suivre et à comprendre, au fur et à mesure l'histoire vous prend impossible de lâcher le livre. Une histoire étrange, dans un décor étrange pour un shérif pas comme les autres. Quand à la fin surprenante et en aucun prévisible, suspense et frissons garantie.
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Le Cherokee

Le cherokee est un polar français, écrit en 2019, et se déroulant dans les années 1950, aux Etats-Unis. Il faut reconnaître à Richard Morgiève d'avoir parfaitement restitué l'ambiance des polars américains de cette époque. Nick Corey, shérif au sang indien se retrouve confronté à une double enquête une nuit sans lune. Un avion de l'armée retrouvé sans pilote et une voiture sans plus de chauffeur.



Je reconnaîs un immense talent d'écriture ! C'est drôle quasiment tout le temps. Triste aussi. Le style alterne entre pastiche du roman noir américain, avec ses fameuses traductions françaises catastrophiques des années 50, où le patron du bar au fin fond de l'Utah s'exprime comme un bistrotier bien franchouillard, western, histoire d'amour et roman contemplatif. Les dialogues sont aux petits oignons, les répliques percutantes. Les personnages bien campés. Cependant quelque chose a dû m échapper, je ne comprends pas le "message". L'enquête sur l'avion est un peu inutile. Celle sur le tueur en série nous tient en haleine mais est un peu alambiquée, peu crédible. Peut-être est-ce volontaire ? Un sentiment d'inachevé.



ATTENTION SPOILER



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Cimetière d'étoiles

"Ce roman, c'est une expérience dont on ressort avec des courbatures. C'est une écriture incroyable, à la fois déjantée, poétique, coq-à-l'ânesque, drôle parfois et noire comme la coulée de goudron qui clôt l'une des scènes de folie dont ce roman est farci.

Fasciné par les images, les ambiances et le mode opératoire de ces deux flics américains d'El Paso, Texas, des pourris qui cherchent à se remplir les poches parce que plus salauds qu'eux y a pas, on suppose que l'histoire n'est qu'un prétexte et que la scène de crime qui ouvre le roman, un ex-Marine assassiné, ces deux gars perdus s'en foutent complètement. (...)

L'argent, ils l'amassent par paquets, mais c'est à se demander ce qu'en font ces deux moines soldats au service d'une religion sans paradis et sans adeptes, déjà qu'ils ont du mal à tenir jusqu'au lendemain à force de drogue, d'alcool, de malversations et de violences qui leur servent de passe-temps et qui sont de nature à générer des balles dans le dos.

Ils sont pris comme nous par la spirale de l'enquête, ils s'y laissent glisser, aspirés par les événements qu'ils provoquent, et comme ils ont de sacrés éclairs de lucidité parmi de multiples flash hallucinés et autres pensées confuses où le passé est plus brumeux que le futur, ils avancent et trouvent des réponses, pèlerins laborieux appliqués à faire respecter la loi d'une façon que les pères de la Constitution n'avaient certes pas prévue. (...)

L'enquête sur la mort du Marine prend une ampleur démesurée, mais nos deux gars paraissent de taille à combattre les pires salopards, vu qu'ils ont de la répartie aussi bien en tortures variées qu'en puissance de feu, et en plus ils n'ont rien à perdre, pas de femmes, pas d'enfants et si peu d'espoir, reste l'amitié à la vie à la mort qui les unit.

Et le roman devient plus intense, plus fou parce qu'en face de nos deux flics allumés, il y a d'autres gars, des professionnels qui font plus attention à la brillance de leur chevelure qu'au respect de la vie humaine, et même si certains « question quotient intellectuel, faisaient égalité avec les amibes et les boutons de braguette », ce n'est pas le cas de tous, et l'histoire qu'on nous raconte est tellement énorme et plausible, qu'on ferme le livre avec une espèce de sidération.

Cimetière d'étoiles est sans aucun doute un excellent roman."

François Muratet dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/cime..
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Le Cherokee



1954 aux Etats-Unis. Le flic Nick Corey, indien elevé par un pasteur blanc et son épouse, a perdu ses parents, massacrés par un tueur en série.



Il traque ce meurtrier depuis plus de 20 ans, entre détermination et culpabilité Alors qu'il pense être pas loin de le trouver un avion de chasse américain s'écrase non loin, mais disparait, Corey ne trouvant qu'un véhicule à coté de lui A qui appartient cette voiture ? Où est passé le pilote de l'avion ?



Avec l'aide du F.B.I, et de l'agent spécial White, appelé en renfort, Nick va tenter de résoudre cette enquête qui pourrait bien l'amener sur les traces du meurtrier de ses parents.



Mais Nick, qui a du mal à assumer son homosexualité en cette période compliquée, ne va pas rester insensible aux charmes de l'agent White



Le Cherokee embarque le lecteur dans une histoire de vengeance et de mort où culpabilité, désir , quête éperdue de vérité et de pardon se joignent et plongent ce shérif dans des tourments existentiels complexes .



Passé les 50 premières pages un peu déconcertantes, on est vraiment pris par ce un roman noir hypnotique et vraiment exaltant, aux dialogues d'une grande justesse .



Richard Morgiève, auteur français fan de la littérature noire anglo saxonne exploite pleinement les codes du polar US pour offrir un polar vraiment à l'américaine !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Cherokee

Pour commencer, les dés de ma lecture du "Cherokee" étaient pipés d'avance car j'avais lu ( et adoré) "Cimetière d'étoiles" en 1er...

Et il s'avère que ce "Cimetière d'étoiles" est une sorte de suite en écho à une des intrigues (quasiment principale) du "Cherokee".

Forcément cela enlève une forte dose de suspens.

De même, le style narratif de Morgiève m'a moins emballé que dans "C. d'ét.".

Un peu trop de répétitions sur les obsessions du personnage principal qui peuvent lasser à la longue.

Et quelques ellipses qui m'ont parues maladroites...

Cela reste néanmoins un bon Polar et si vous n'avez pas lu "Cimetière d'étoiles" foncez et enchaînez les deux.

Ça vaut le coup !
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Cimetière d'étoiles

Morgiève l'a sans doute fait exprès: ne vous fiez surtout pas au titre poétique de son dernier roman qui semble promettre du nature writing bien propret et lyrique. Son retour en terres américaines reste aussi sale et frappadingue que le précédent -Le Cherokee, Grand Prix 2019 de littérature policière- puisqu'on y recroise, entre quinze enquêtes qui se vautrent, se chevauche ou s'effacent, son serial killer baptisé le Dindo qui n'a cette fois rien à envier en termes de sadisme et de puanteur d'âme aux "sacs plastiques" que sont les lieutenants Rollie Fletcher etWill Drake. Le surnom donné à ces deux flics des frontières pourris mais tenaces en dit long sur leurs méthodes. Le tout à El Paso en 1963, dans une atmosphère de four à chaleur tournante qui va rendre tout le monde dingo.
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Cimetière d'étoiles

Un titre que je conseille pour tout lecteur qui n’a jamais lu du Richard Morgiève, inclassable auteur français qui remet en question toute appartenance identitaire (et qui ne se gêne donc pas pour faire du polar US mieux que les auteurs US) et surtout inventeur d'une véritable écriture, unique en son genre, qui se joue des temps, de la ponctuation ou de toute narration bien rangée. Une révélation à prendre sans modération et dont on se gave avec alacrité.
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Cimetière d'étoiles

Pour une novice de Morgiève, je n'aurais peut-être pas dû commencer par cet opus. En tout cas, j'ai eu bien du mal à entrer dans le livre et à suivre ses personnages aussi mal-aimables que mal-aimés, véreux et pourris que malheureux. Mais ce n'est pas tant à cause de ces deux flics revenus de tout que j'ai failli lâcher le livre avant la fin, c'est plutôt à cause du style de l'écriture. Entrecoupée, ciselée, parfois en flux de conscience, parfois en descriptions cryptiques (ou peut-être faut-il être un habitué?), souvent glauque, toujours crue, parfois poétique. Toutefois, j'ai tenu bon (je n'aime pas aller au bout d'un livre, on ne se refait pas), et j'ai eu raison. Car la fin rachète le mal que m'a donné le livre. Je ne vous la raconterai pas, évidemment, mais elle est belle et affreuse à la fois.
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Cimetière d'étoiles

Mal réveillée, j'ai choisi Cimetière d'étoiles de Morgiève dans le cadre de l'opération Masse Critique. Pendant plus de la moitié du roman, j'ai cru qu'il s'agissait de la traduction d'un roman américain, tellement il est américain. Dans sa démesure, dans sa manière d'envisager l'espace, le territoire, dans sa violence, avec son tandem de flics qui permet aux deux personnages principaux d'alimenter leur folie, leur violence, leurs conversations surréalistes. On se croirait dans un film de David Lynch, Blue Velvet ou Mulholland Drive .

L'action du roman se déroule à El Paso fin 62 et 63, année de l'assassinat de Kennedy. Il y a deux crimes, un Marine décomposé, une femme assassinée, une enquête dans une Amérique de cauchemar vérolée par l'alcool et la drogue qui pue le crime, la conspiration , la laideur.

Cimetière d'étoiles n'est pas une traduction, on le doit à un Français, Richard Morgiève, que je ne connaissais pas, elle est une suite du Cherokee (mais on peut le lire indépendamment). La langue est belle, s'affranchit de tous les carcans de genre, et des normes syntaxiques, offrant ainsi aux lecteurs de belles fulgurances avec en ectoplasme le visage du Christ de Philippe de Champaigne. « "Laid et dingue tel le personnage d'un roman gothique écrit avec un Bic qui fuyait » »

Cimetière d'étoiles est un triste roman noir, poétique et cru. Je remercie les éditions Joelle Losfeld pour la découverte .

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Le Cherokee

1954, aux States. Un avion, une bombe, un tueur redoutable surnommé le dindon, une disparue. Et au milieu de tout cela, le sherif Nick Corey, hanté par son passé et l'assassinat barbare de ses parents ...



Un roman totalement déconcertant. Atypique. D'une part, en termes d'écriture, l'emploi du passé composé s'avérant déroutant, tout au moins au début. D'autre part, au niveau du style de narration, assez particulier, qui peut avoir tendance à parfois perdre le lecteur. Sans compter certains passages excessivement crus ou violents, et une chute qui m'a laissé perplexe... et désorienté. Trop de flou, de questions sans réponses...



Ce côté inclassable constitue probablement la force et la faiblesse de ce Cherokeee. Qui fait qu'on aime ou pas. Malgré ses atouts indéniables (le sens de la réplique notamment), je ne peux pas dire avoir accroché sur ce roman...

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Le Cherokee

Nick Corey, un shérif du genre atypique, traine sa misère et sa non existence dans la minuscule ville de Panguitch, perdue dans l’Utah. Un homme fracassé par la guerre qui n’aspire qu’à la tranquillité. Une nuit, il assiste à l’atterrissage d’un avion chasseur Sabre, sans pilote. Il a à peine le temps d’en informer les autorités que la région est envahie par l’armée et le FBI. En pleine guerre froide, on craint un coup des communistes, voire des martiens… Corey, lui, mène en parallèle une enquête sur la découverte d’une voiture abandonnée. Il le sent, il le sait, celui qui a assassiné sauvagement ses parents adoptifs il y a longtemps et l’a fait condamner à la prison, est de retour et le nargue, le poussant à un macabre jeu de piste. Dans ce imbroglio, Nick Corey s’aperçoit non sans trouble qu’il est peu à peu en train de tomber amoureux de l’agent responsable du FBI, et que ce sentiment est réciproque…

Voilà un polar d’excellent cru ! Passée la première surprise d’une écriture au passé composé, un peu déroutante je le confesse moi qui suis plutôt passé simple ou présent, l’auteur déroule une histoire sèche, crue, noire, ou plutôt deux histoires en une seule, d’un côté cette traque de l’avion volé et de l’autre celle de l’assassin des parents de Nick Corey, surnommé le Dindon pour sa tendance à glousser. Le shérif traumatisé - il voit régulièrement les choses en noir et blanc, une idée originale - est sur tous les fronts. Avare de gestes, avare de mots, mal à l’aise avec les personnes qui l’entourent, qu’il s’obstine à appeler m’sieur ou m’dame et non pas par leurs prénoms comme ils le lui demandent. Son histoire d’amour avec le flic du FBI a un côté touchant, à la façon d’un Brokeback Moutain, la peur de l’interdit durant ces années de chasse aux sorcières, l’envie de tout quitter pour aller vivre sa vie à cheval.

En dehors du temps employé qui finit par donner au roman un déroulement presque hypnotique, la seule gène éprouvée durant la lecture concerne les longues d’introspection de Nick Corey à la recherche de preuves, et où on le voit fouiner partout avec un calme presque surréaliste. La répétition incessante de phrases du type: l’enquêteur doit faire ceci, l’enquêteur doit penser cela, le travail de l’enquêteur est de faire… alourdi un peu le texte, même si l’on s’imagine que ces propos sont issus de la tête de Corey en pleine cogitation.

L’explication du vol de l’avion posée et l’enquête résolue, on retrouvera Nick Corey toujours sur la piste du Dindon, une ultime fois serait-on tenté de dire. Une fin douce-amère, le constat d’un échec ? Au lecteur de se faire sa propre idée. Peut-être l’incapacité du shérif à mener une existence normale, ou plutôt une interdiction presque morale qui explique la dernière scène, qu’on imagine en fondu au noir sur quelques notes tristes d’Harmonica.

Grand prix de littérature policière 2019 et Prix Mystère de la critique 2020; assurément mérités!

Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.

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Cimetière d'étoiles

J’avais pas lu Le Cherokee. On m’avait dit que j’avais tort. Peut-être. Pas grave.



Se rattraper avec Cimetière d’étoiles. Merci Babelio. Et Joelle. Bon créneau, j’ai du temps. Pas de ski cette année. T’as voulu voir Megève et t’as lu Morgiève. On me dit que c’est pas drôle. Peut-être. Pas grave.



Cimetière d’étoiles, c’est du Canada Dry. Ça se passe en Amérique. Ça a le goût du bon polar noir US. Sauf que c’est français, Monsieur. Et que j’aime pas le Canada Dry. On me dit qu’on s’en fout. Peut-être. Pas grave.



Imagine le Texas, la frontière, El Paso, Ciudad Jerez. T’y es ? Bah j’te présente Fletcher, flic. Non, zombie plutôt, ombre vivante du frère décédé. Shooté au LSD, aux cristaux et aux cachetons. Et à la Bible. Fasciné par la peinture et le Christ aux outrages de Philippe de Champaigne. Ecce Homo, voilà Fletcher. On me dit que ça fait pas un livre. Peut-être. Pas grave.



Forcément tu veux l’histoire. Des patrouilles avec Drake dans Le Cercueil. Un corps dans le désert. Un Marine. Une enquête. Vengeance. Tout est noir, tout est sombre. Sauf Holly-Howell. Cartels, FBI, petites frappes. Sortir les sacs plastiques fait délier les langues. On me dit que c’est pas clair. Peut-être. Pas grave.



C’est vrai qu’il est fort le Morgiève. Que son histoire embarque. Qu’il a tout compris à l’entame et à la chute. Que le flingue à phrases qui tuent défouraille à tout va. Équilibriste surdoué du style. Te fait tourner la tête. T’embarque dans une lecture en mode essorage. Brillant mais long pendant 450 pages. Pas assez préparé. On me dit que c’est dommage. Peut-être. Pas grave…
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