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Critiques de Richard Morgiève (143)
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La Fête des mères

J'aurais préféré que la postface fût la préface, connaitre le Haricot pour mieux comprendre Jacques.

Il était une fois Jacques Bauchot second d'une fratrie de quatre, qui de petit garçon à l'âge adulte, va mettre à nu ses sentiments et ses émotions. Avec un certain humour, Il analyse tous ses ressentis. C'est un hypersensible.

Il est né dans une famille bourgeoise totalement déchirée, son père est allé dans les camps de concentration et ce traumatisme sera un des fils conducteurs du livre. Ce père adoré délaisse ses quatre fils souvent livrés à eux-mêmes. La mère est belle, évanescente et totalement dépressive.

Jacques traverse la vie comme il peut, malade, écorché vif, en manque d'amour et perdu.

J'ai aimé lire ce livre même si cette exacerbation de l'analyse des sentiments m'a laissé une grande tristesse dans l'âme. C'est mon second roman de R. Morgiève pour qui j'ai une grande admiration. Il écrit des romans exigeants, la syntaxe, le vocabulaire, le phrasé tout est parfait. Même si je n'ai pas les codes de la stylistique, nul doute que cet homme est talentueux.

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La Fête des mères

Le nouveau roman de Richard Morgieve, auteur notamment du « Cherokee », m’a laissée complètement sonnée tant il est magnifiquement écrit (mais connaissant déjà la plume de l’auteur, je me doutais que j’allais une fois de plus être époustouflée par son style) et bouleversant.

Nous suivons l’histoire des tourments de Jacques Bauchot, le narrateur, de ses 10 ans dans les années 60, à l’âge adulte.

Nous plongeons ainsi au cœur d’une famille de la haute bourgeoisie versaillaise.

L’argent ne manque pas et l’adage selon lequel « l’argent ne fait pas le bonheur » est ici parfaitement illustré. Jacques, deuxième d'une fratrie de quatre, est admiratif d’un père banquier qui n’est jamais vraiment revenu des camps de concentration et brille par son absence. Jacques est totalement fou de sa mère, une femme sublime, envoûtante mais inaccessible, versatile, toxique, quelque part désœuvrée et absente elle aussi à sa façon. Une mère qui leur inflige une discipline de fer (régime alimentaire sévère, eau froide pour se laver, miroir placé trop haut afin de ne pas perdre de temps à s’admirer,etc) et les traîne à l’église.

Jacques, enfant, ne trouve pas de réconfort auprès de ses frères, haïssant l’aîné qui le martyrise et le petit dernier qu’il jalouse. Il va grandir et se construire comme il peut, marqué par les problèmes de santé et refusant l’amour…



C’est un roman qu’on peut rattacher au roman familial dans la veine de ceux de Mauriac ou encore Bazin, un roman sombre (mais parfois très drôle), poignant, d’une grande profondeur, sur la filiation, l’héritage et la prédestination.

Le roman en lui-même a une histoire particulière que je vous laisse découvrir grâce à une postface de l’auteur qui achève parfaitement le récit.

Un roman sublime qui est un des romans de cette rentrée littéraire absolument incontournable pour moi.

Richard Morgiève est un écrivain français qui mérite d’être beaucoup plus lu et mis en lumière car son talent est exceptionnel, son écriture d’une qualité rare et singulière.

Immense coup de cœur.

Je ne sais plus quel magazine titré « un chef d'oeuvre d'autofiction qui mettra le lecteur à terre ». Je suis absolument d’accord (sauf avec le terme « autofiction », il s’agit d’une véritable œuvre de fiction même si elle s’inspire de faits réels).
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La Fête des mères

Fête des morts, "La Fête des mères" est une célébration frénétiquement vivante. Une graine plantée en nous, tel le haricot de l’ami de toujours.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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La Fête des mères

Richard Morgiève avait 7 ans quand sa mère a succombé à un cancer, 13 quand son père a choisi d’en finir. Cette désolation est devenue la matière éclatée et infinie de ses livres.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Le Cherokee

Le Cherokee : voilà un bouquin qui cache bien son jeu : de prime abord on dirait une traduction à la va vite d'une série B des années 50.

[...] Il a allumé sa cigarette avec son Zippo, d'un geste de cow-boy.

On est au cœur de l'hiver dans l'Utah, en pleine guerre froide, la guerre de Corée est à peine terminée, la bombe atomique, McCarthy et les martiens menacent, tout le monde a peur des rouges et des petits hommes verts.

Sauf que ce thriller très américain est une sorte de pastiche écrit par un frenchy bien de chez nous : Richard Morgiève !

Il faut s'habituer à sa prose, celle des rednecks des hauts plateaux, son rythme chaloupé qui est celui du pickup bringuebalant sur les pistes.

D'autant que le shérif Corey en rajoute un peu pour tromper ses interlocuteurs (et l'auteur ses lecteurs).

[...] Corey avait la voix enrouée, traînante, l'accent des ploucs qui forniquaient en famille. Les gens se faisaient une idée sur lui qui n'était pas la bonne – ils prenaient la piste du mauvais pied.

[...] Il fallait prendre du bon temps quand on pouvait – et pour l'accent, il se forçait un peu. La vie était marrante.

Sous ses allures de ploucs du farouest le tandem Morgiève-Corey a quand même des références et cite, en vrac : le flic allemand Ernst Gennat, Sartre, Shakespeare, les tableaux de Hopper, la relativité d'Einstein, le divan de Freud, et bien d'autres encore.

[...] — Je connais pas beaucoup d'hommes comme vous, shérif… Pour parler vrai, je connais que vous comme vous.

Avouons qu'il y a bien quelques longueurs dans ce gros pavé de 500 pages, lorsque le shérif Nick Corey se met à philosopher un peu trop sur le difficile métier d'enquêteur et l'on a parfois hâte de le voir revenir à la chasse aux indices.

Faut dire qu'il a de quoi faire : par une belle nuit d'hiver, il découvre une voiture abandonnée où flotte encore la trace d'un parfum français, un avion de l'USAF se pose sur la route mais sans pilote à bord, le FBI débarque avec armes et bagages façon rencontre du cinquième type, et l'on parlera même bientôt d'un tueur en série sans oublier une surprenante histoire d'amour ...

Ouf !

Le shérif Corey se laisse balader entre toutes ces intrigues, porter par tous ces événements, un petit peu à la manière du commissaire Adamsberg de dame Vargas.

Et la prose de Morgiève balance sans cesse entre des formules un peu lourdingues :

[...] Penser était lâche et se suicider aussi. Pas de solution à la condition humaine, on avançait par défaut.

et d'autres passages touchés par la grâce :

[...] Ed Wolf est sorti, un peu trop voûté pour un homme qui n'avait que cinquante ans, mais tout le monde ne portait pas le même poids.

Mais au tiers du bouquin l'intrigue aura pris de l'épaisseur, le shérif et le lecteur auront trouvé leur rythme pour un polar original à plus d'un titre.

Bientôt, vous aussi entendrez les dieux de la colère aux tambours et peut-être aurez vous la chance de voir le puma blanc ...

Pour celles et ceux qui aiment le farouest l'hiver.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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La Fête des mères

A la première personne, Jacques Bauchot raconte son enfance dans la bourgeoisie versaillaise, entouré d’un père banquier très occupé, d’une mère « vipère » et de ses frères ennemis.



On plonge au cœur des années 60 puis de toute une vie, floue, s’égarant entre recherche d’identité et recherche d’amour.



Au grand théâtre des sentiments, Morgiève joue dans la catégorie des seigneurs avec un style époustouflant.
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La Fête des mères

Un livre fleuve sur le destin d’un enfant qui devient ado puis adulte, la relation avec ses frères et ses parents, ainsi que sa vie amoureuse…



Je dois dire que j’ai été séduit par cette histoire et aussi par l’écriture de Richard Mogiéve dont j’ai lu avec La Fête Des Mères le 1er roman alors qu’il écrit depuis plus de 30 ans.



C’est une véritable œuvre littéraire mais qui reste accessible. C’est surtout une histoire qui, au delà de la manière avec laquelle elle a inspiré ce livre, est intime, profonde, poignante tout en ayant beaucoup de touches humoristiques.

On se reconnaît dans ce qu’éprouve le narrateur mème si on ne l’a pas vécu.

J’ai notamment aimé toutes les incompréhensions de l’enfant lorsqu’il ne comprend pas ce qui paraît évident aux autres et dit seulement sous la forme de sous entendu, propice à tous ses fantasmes et interprétations.



Un livre difficile à lâcher une fois commencé !
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Cimetière d'étoiles

Pas toujours facile à lire avec beaucoup d'elipses et beaucoup de drogue et d'alcool, mais un punch digne d'Ellroy, des phrases et des métaphores chocs ou déjantées. Une volonté de faire à la manière de ? Les deux flics sont des géants dans leur genre, le summum des pourris jusqu'à l'os. Dommage que l'on voit venir si vite l'assassinat de l'un des protagonistes, et cette histoire de peste est moyennement crédible, mais l'inénarrable façon d'enquêter des deux poulets vaut le détour.
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Cimetière d'étoiles

Décembre 1962, les deux agents de police Rollie Fletcher et Will Drake sont sur une nouvelle enquête. Le corps d’un ex-Marine est retrouvé dans le désert d’El Paso, Texas. Très loin de sauver les âmes torturées des deux flics, l’enquête alimentera leur imagination débordante, ainsi que leur violence extravagante et leur folie chronique. Tournant à l’obsession, ils réussissent à trouver des pistes par-ci par-là, mais se rendent vite compte que cette histoire est sacrément balaise. Même pas peur. Le temps d’un verset biblique et d’un générique de film, Fletcher, Drake et bien évidemment leur fusil alias le troisième homme, embarquent dans le Cercueil prêts à tout pour arriver à leurs fins.



Bien que Cimetière d’étoiles ressemble comme deux gouttes d’eau à une traduction d’un western américain, il n’en est point du tout. L’auteur Richard Morgiève est parisien et n’a peut-être jamais mis les pieds au Texas. Et pourtant, ce polar est rempli d’images du Sud-Ouest américain. L’illusion est totale. C’est fort. Très fort.



Deux flics inséparables et complètement délurés nous embarquent pour une histoire de meurtre. Toutefois, l’enquête semble secondaire. Pas sûr que nous y comprenons grand-chose d’ailleurs. C’est probablement un prétexte de l’auteur pour faire vivre ses personnages qui, en effet, valent le détour.



Ce polar est costaud et infatigable. Cela va sans dire que ce n’est pas une lecture accessible à toutes et à tous. Le style d’écriture de l’auteur n’épargne aucun lecteur, il est tout aussi déjanté que l’enquête et les deux protagonistes. Cela va dans tous les sens. Pour aller d’un point A à un point B, le récit ira nécessairement vers le point Z. Lectorat averti, il est probablement nécessaire de relire le roman une seconde fois pour en apprécier toutes ses qualités, ou alors il convient de commencer sa lecture par le précédent roman de l’auteur, Le Cherokee.



Il faut tout de même le reconnaître, Cimetière d’étoiles atteste d’un travail monstrueux. Complexe et exigeant. Et surtout doté d’un final explosif qui met tout le monde d’accord.
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Cimetière d'étoiles

Un livre dont un des personnages siffle la chanson de la “Rivière sans retourˮ ou “Rio Bravoˮ ne saurait être totalement mauvais. Le même cite la bible, en latin, original, non ? Et le style de l’auteur, truffé d’aphorismes, mériterait d’être lu avec un papier à portée de main pour en noter les plus percutants. A propos de percussion, ça dézingue à tour de bras, les flics sont très politiquement incorrects, grâce leur soit rendue. L’histoire, finalement assez mince, bien que conduite de main de maitre, n’est-elle pas qu’un prétexte au délire textuel plus qu’à l’intrigue. En fait, cela importe peu, le plaisir du lecteur s’abreuve aux deux biberons.
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Un petit homme de dos

Voici un roman bien agréable à lire, qui emmène le lecteur dans des trous de souris de l'Histoire, avec une posture originale du narrateur, que l'on a du mal à placer pendant une bonne partie du livre et qui s'épanouit lorsque son temps arrive ...

On s'attache un peu malgré nous à ces personnages louches et magouilleurs du marché noir de la Seconde Guerre Mondiale, en lisant leurs motivations et leurs mécanismes, souvent moins calculateurs que prévu.

Le point de vue "enfantin" du narrateur fonctionne à mon sens très bien, et est révélateur de la psychologie de ces enfants nés et grandis en temps de guerre et de privations, et qui se sont adaptés à tout, malgré tout, presque tout.

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Le Cherokee

Je viens de finir ce livre et je me trouve un peu déçue, pour les raisons suivantes:

1) Ça aurait dû être plus court de au moins 200 pages. Les personnages et l'intrigue n'étaient pas assez forts pour soutenir 500.

2) Je suis américaine (en fait, j'habite à Denver) et j'ai beaucoup lu sur notre histoire, surtout l'histoire des amérindiens et la façon dont il écrit à leur sujet est offensante. Il utilise un trope narratif fatigué qu'on appelle "the noble savage" (je vous encourage de rechercher le terme). En addition d'être raciste, c'est aussi parresseu. C'est ennuyeux et déprimant de lire des recits comme celui-là, qui peignent les gens de couleurs comme s'ils existent seulement pour aider des protagonistes. Oui, je sais que Corey est censé être amérindien, mais l'écrivain est un homme blanc. Sur une note connexe, les phrases comme "le marmot a perdu son sourire, cent ans d'esclavage quoi" m'ennuyaient aussi -- 100 ans? Plutot 400!

3) Je suis lesbienne et je trouvais la relation enter Corey et White un peu ridicule. La rapidité avec laquelle l'amitié se transforme en amour dans les années 1950s aux EEUU n'est pas convaincante. Ça aurait pu l'être si Morgiève était un meilleur écrivain.

4) Je crois qu'il voulait nommer un de ses personnages "Sitting Bear" (ours assis) et non pas "Sitting Beer" (bière assise).

5) C'est pas grand chose, mais les effets de fumer et son lien au cancer n'était pas répandu dans les années 50s. Certes, il y avait quelques articles dans des journaux medicaux a ce temps-là, mais c'est seulement en 1964 après la publication d'un report du chirurgien général des états-unis sur le sujet que la publique se rendait compte des effects negatifs sur la santé. Donc les phrases comme "Ils fumaient. Ça aussi c'était national et préconcisé par le lobby du cancer pour tous, ces messieurs-dames du tabac" sonnent un peu cons.

6) Il me semble qu'il s'est fatigué de son roman en l'écrivant et c'est pour ça que le fin est aussi soudain et pourri.

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Le Cherokee

Bon. Beau style, belle créativité dans l’invention d’expressions particulièrement imagées. La construction habile maintient le suspens et l’intrigue. L’histoire n’échappe pas au politiquement correct bien que se déroulant peu de temps après la fin de la seconde guerre. On se passerait volontiers des histoires de branlettes et de turlutes (en français dans le texte) entre les deux flics tarlouzes. Cela doit faire partie du cahier des charges pour faire tendance LGBT, un roman d’anticipation en quelque sorte !
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Cimetière d'étoiles

Fletcher et Drake descendaient la rampe d'accès qui menait au garage du poulailler. Ils avaient l'air normal et pas du tout.Deux pères de famille qui auraient bouffé leurs gosses et leurs femmes pour enfin vivre sans culpabilité. Ils sont parvenus dans le garage.Ils connaissaient le topo: des patrouilleuses, une dépanneuse et les voitures perso des poulets. Pas d’œuf, de plumes (ni de fientes car on avait inventé le papier dit hygiénique; et les chiottes).
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Le Cherokee

Nick Corey est un drôle de zigue : de loin, on dirait un péquenaud, brave shérif d'une petite ville de ploucs de l'Utah. Mais de près, de très près, c'est un type hyper-futé et cultivé, tourmenté, hanté par le souvenir de son Papa et de sa Maman. En cette année 1954, où ses concitoyens voient des soucoupes volantes et des communistes partout, il doit gérer l'atterrissage d'un avion de chasse sans pilote sur le territoire de son comté, et simultanément enquêter sur une série d'événements étranges qui mettent en émoi la paisible bourgade.



Oh là là, quelle histoire ! Passé les premières pages qui plantent le décor trompeusement azimuté d'un polar à la Jim Thompson, on plonge dans la noirceur la plus totale. J'ai rarement lu quelque chose d'aussi désespéré et enragé. Richard Morgiève entrecroise deux énigmes, traversées par une histoire d'amour bouleversante, ponctuées de violence, et serties de sentences telle que : "Vivre pouvait être une expérience incroyable, quelle importance qu'elle soit inutile ?".

On n'est donc pas dans un feel-good, mais dans un western du XXe siècle, avec ses tartes aux pommes, sa galerie de personnages cintrés, ses bibles et ses flingues. Et puis le Mal absolu, que va affronter Corey dans un duel sans pitié tout au long de ce roman perturbant, haletant, hypnotisant, éblouissant, dont je suis sortie hébétée, comme on sort d'un cauchemar migraineux et moite.

Parce que Richard Morgiève nous travaille au corps et à l'âme comme un boxeur, sans répit, avec son style nonchalant émaillé de termes alambiqués, et sa philosophie de la vie d'une mélancolique lucidité. Sans doute faut-il aimer souffrir un peu pour persévérer dans une telle lecture, mais la volupté qu'on en retire justifie que l'on se cogne aux chapitres saccadés et que l'on s'écorche aux mots mauvais, ceux qu'on ne veut pas lire.



Alors même si ça pique et laisse groggy, j'ai énormément aimé. J'en redemande même, et je ne vais pas lâcher Richard Morgiève de sitôt. Et si vous aimez vous bousculer de temps en temps, je vous invite à découvrir ce roman qui ne vous lâchera pas (quel pied, quand même !).
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United Colors of Crime

Lu en 2012.

Les 50's aux USA. Cavale au Texas. Chaim Chlebeck, c'est l'identité que Ryszard Morgiewicz a pris à un mort pour "disparaître de la circulation" et échapper à la mafia. "Simplifié par le Texas. Voilà ce qui lui irait bien en guise d'épitaphe".

On rentre dans ce roman comme dans un polar puis on poursuit immergé dans un classique de la littérature américaine : la route, les grands espaces, la violence, le cynisme, la civilisation américaine, les dessous de la politique, les rencontres improbables, une certaine poésie et une histoire d'amour. L'auteur a l'art de trouver les phrases qui "cognent". C'est haletant et bien écrit.

"Bienvenue au Texas fabuleux (...) Grand soleil froid (...). Mais l'esclavage a été aboli. Pas la misère. "

"Sombre, morne, rien ne luit vraiment. La vie est cafardeuse des fois. Un oiseau crie, seul dans son désert. le vent violent au parfum d'océan balaye nuages et poussière, agite les branches nues du hêtre qui protège du soleil le sommeil des défunts".



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Le Cherokee

Dans les années 50 aux USA, l’idée de martiens fait son chemin dans la population et c’est bien connu, on en voit régulièrement. La guerre de Corée vient de s’achever, Hiroshima n’est pas loin, le maccarthysme non plus, les communistes sont chassés partout dans le pays, en pleine guerre froide on craint la riposte Russe.



Nick Corey est envoyé sur la piste d’une soucoupe volante, quand l’avion militaire Sabre atterri, le shérif en lui n’est pas sûr de ce qu’il voit, mais l’homme ouvert à toutes les possibilités comprend qu’il n’y a aucun pilote et que l’affaire est sérieuse. Et il découvre incidemment sur les même lieux une voiture volée. Le FBI et l’armée sont rapidement prévenus.



Le shérif est hanté depuis vingt ans par le double meurtre de ses parents adoptifs. Affaire non résolue, même si la culpabilité lui a d’abord incombé avant d’être disculpé. Les années de prison et de guerre l’ont rendu à la fois sensible et attentif, prêt à écouter et à appréhender toutes les possibilités, doté d’une mémoire fabuleuse, sur une scène de crime, il est ouvert à toutes les éventualités. D’ailleurs, il vient de découvrir une nouvelle théorie issue d’Allemagne qui évoque la possibilité de tueur en série.



Le voilà lancé sur la piste de meurtres multiples et particulièrement cruels. Nick Corey comprend rapidement que ces meurtres sont liés à ceux de ses parents, survenus 20 ans avant. De meurtre sordide en résolution d’énigme, Corey va avancer à la fois dans sa quête du Dindon, ainsi qu’il a surnommé le tueur qu’il traque, et dans celle du mystère de l’avion sans pilote, complot terroriste fomenté par des militaires en mal de conflit. Ses pas le mènent dans ceux de l’agent du FBI White – il comprend alors que l’amour se cache où il veut- mais surtout vers sa quête intérieure. D’où vient-il, est-il ce que ses parents, l’éducation, la religion, ont fait de lui, est-il forgé par la violence de ses années de prison ou de guerre, ou par l’amour qui se révèle en lui au contact de White ?



Richard Morgiève a situé son intrigue dans les années 50. Il interroge le lecteur sur ce que l’homme fait de sa planète, abordant de grands thèmes universels, désertification des campagnes, même si celles des USA sont gigantesques, pollution aux métaux lourds, industrialisation outrancière, guerre atomique, place des indiens natifs des grandes plaines, homosexualité, religion, pouvoir de l’argent, par exemple.



chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/06/23/le-cherokee-richard-morgieve/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Legarçon

Roman noir d’une enfance à la dérive, un enfant vendu, battu, sans éducation, abusé, prostitué, sans nom. C’était rendre compte de l'existence d'un enfant des rues dans nos villes opulentes. Le choix littéraire d'un style radical et déconstruit, porte le sujet et réalise le but. Enfant victime, le garçon devient symbole de toute une sous-vie marginale qui survit (mais comment !) à toutes les vicissitudes et à tous les crimes. Un livre magnifique où les scènes de cruauté sont parfois insoutenables. (Éloges de l’auteur par Mazarine Pingeot)




Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Le Cherokee

Ouille, ouille, ouille ! Voilà le résumé exact de ma lecture…



Ne le répétez à personne, mais j’ai eu toutes les difficultés du monde à entrer dans ce récit, à m’y retrouver, à ne pas y perdre pied.



Et vous savez quoi ? Ben malgré tous mes efforts, je m’y suis perdue, je n’ai rien compris, je me suis paumée, j’ai perdu pied, je me suis noyée dans cette écriture étrange et pour finir, j’ai rangé ce roman dans la biblio, sans même aller lire la fin, comme je fais toujours face à un abandon par K.O littéraire.



La plume de l’auteur ne m’a pas emballé du tout, que du contraire, ce fut rébarbatif. Le personnage principal du shérif Nick Corey (qui porte le même nom que celui dans "Pottsville, 1280 habitants") m’a donné envie de prendre mes cliques et mes claques et d’aller voir ailleurs si son homonyme n’y traînait pas.



La quête obsessionnelle du shérif m’a gonflé tout doucement, à force d’en parler et je me pose toujours la question du bien fondé de certaines rencontres. Elles semblaient tomber comme un cheveu dans la soupe et je n’ai pas bien suivi.



D’ailleurs, malheureusement, j’ai abandonné mes questionnements en cours de route et je suis passée à autre chose.



Ces derniers temps, ou je foire totalement mes lectures ou ce sont des réussites totales, mais pas d’entre deux. Tout ou rien.



Ici, ce n’était rien et c’est dommage, car j’avais sélectionné ce roman dès sa sortie, dans le but de passer un bon moment littéraire. Loupé…

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Le Cherokee

Livre reçu via mon libraire Kube.

Malheureusement, il m'a fallu beaucoup de volonté pour m'accrocher et continuer la lecture, tant l'intrigue m'a semblée décousue et pleine de trous..

J'ai quand même eu un sursaut d'intérêt arrivée à mi-parcours, lorsque l'histoire s'emballe un peu. Ouf ! Cela me permet de faire remonter un peu la note finale, mais que ce fut laborieux !

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