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Critiques de Robin Cook (II) (94)
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J'étais Dora Suarez

Parce qu'il m'a fait passer par toute une gamme d'émotions, ce livre est surement efficace. Est-ce que je l'ai apprécié pour autant? Par moments oui et par d'autres non, je l'ai détesté royalement. D'entrée de jeu l'auteur nous fait partager l'enthousiasme morbide du tueur pendant son premier meurtre avec ses gestes sadiques sur lesquels il s'épanche longuement, crument, de façon très détaillée avec l'intention évidente de choquer; ok on en a vu d'autres, la surenchère écœure un peu mais ça peut aller. Quand il nous livre ici et là, par le biais du journal de Dora ou via les pensées l'enquêteur anonyme, des réflexions sur la condition humaine, sur les classes sociales, sur le fonctionnement de la psyché, il m'épate carrément et dépasse de loin ce que l'on peut attendre d'un polar, même des meilleurs. Par contre toutes les scènes mettant en vedette les flics au poste de police, ici nommé l'Usine, m'ont irrité au plus point tellement ces personnages cabotinent à tour de bras, bafouent toute notion de loi ou de justice, intimident et menacent les suspects au point où on croirait assister à une messe des Hell's Angels. Bref je n'ai pas tellement aimé malgré des éclairs de génie ici et là.

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On ne meurt que deux fois

Comme notre sergent sans nom de l’Usine (Section A14 – le service des décès non éclaircis) le dit si bien "C’est une affaire dans laquelle il faut extraire la vérité petit à petit, et pas taper dessus avec une matraque".



Je ne le savais pas mais ce roman est le premier consacré à l’Usine et moi, bien entendu, je les ai fais dans le désordre.



Il fallait tout de même oser créer un sergent de police atypique et ne pas lui donner de nom ! Et ça marche puisque je suis attachée à ce sergent qui enquête à son aise mais ne lâche rien !



Ici, un homme est mort, tabassé à mort. Charles Staniland, 51 ans. C’était un alcoolique qui vivait dans une maison délabrée, et, au travers de ses récits qu’il a laissé ou des cassettes audio qu’il a enregistré (l’ancêtre du CD), notre sergent va en apprendre plus sur sa vie et remonter la piste patiemment, en tirant sa crampe de temps en temps.



Ces documents, notre sergent va nous les faire découvrir en même temps que lui et notre enquêteur acharné à découvrir la vérité va s’imprégner de la personnalité du mort, côtoyer ses anciennes fréquentations, son ex-femme, sa maîtresse pour tenter de faire toute la lumière sur ce crime atroce.



Si j’ai aimé retrouver le style d’écriture de Cook, mes préférés de la série resteront "Les mois d’avril sont meurtriers" pour son humour noir qui m’avait fait rire et le magnifique "J’étais Dora Suarez" qui culmine très haut.



Celui-ci est moins violent que les deux autres sus-nommés, il y a moins de sang et pas de morceaux de cadavres qui trainent partout…



Malgré tout, n’allez pas croire que vous allez faire une ballade agréable !



Que nenni ! Durant l’enquête de notre sergent sans nom, vous allez découvrir un pan de la ville de Londres qui ne figure pas sur votre guide du Routard habituel (uniquement sur l’édition limitée « Bas-fond ») car ici, on côtoie la misère humaine dans toute sa splendeur !



Le livre aurait pu s’intituler « Ballade dans les ténèbres » tant notre sergent va progresser à l’aveugle, sans trop savoir où il va, interrogeant tout le monde qui a côtoyé le mort et même de ceux qui ne le connaissaient pas dans le but de trouver un indice.



La plume de Cook est acide, sa peinture de l’Angleterre des années 80 n’est pas tendre, il vous promène dans les lieux de misère mieux qu’un tour-operator et il vous déposera à la fin en vous plantant là, dans une chambre misérable, pas gêné de vous abandonner dans ce lieu où vous n’auriez pas mis les pieds de votre plein gré.



Un roman noir qui baigne dans les ténèbres, sans rayon de soleil, juste un plan-cul pour donner un peu de plaisir à notre sergent sans nom durant ses investigations.



Une enquête qui pourrait passer en second plan tant le reste de l’histoire est plus importante grâce à ses personnages caractériels et avec des cases en moins !



Robin Cook l(anglais) est assurément un grand monsieur du roman noir anglais et commencer par ce roman pour le découvrir est un bon plan, assurément !



Ensuite, faut lire impérativement les trois autres, dont 2 sont magistraux !



PS : ce roman a été édité chez FOLIO sous le titre "Il est mort les yeux ouverts".


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'étais Dora Suarez

I was Dora Suarez


Traduction : Jean-Paul Gratias





Le sous-titre de "J'étais Dora Suarez" est "Un roman en deuil." De fait, c'est un roman épouvantable qui distille à chaque page la tristesse et le désespoir.


Certes, ce n'est pas le premier roman, noir ou pas, qui fonde son intrigue sur les abîmes que peut atteindre l'instinct sexuel lorsqu'il ne trouve pas à se satisfaire. Ce n'est pas non plus la première fois que le lecteur se trouve confronté à un personnage de flic franc-tireur, qui hait sa hiérarchie mais que celle-ci garde sous le coude parce qu'elle a besoin de lui pour certains "coups durs."


Mais en parallèle, c'est un roman noir complètement fantasmatique puisqu'on peut l'interpréter comme un cauchemar poisseux de sang et de sperme, mais un cauchemar qui ne pouvait naître que dans un cerveau masculin. Ecrit à la première personne - ce qui, selon Maurice-Edgar Endrèbe, n'est pas toujours la solution idéale pour éviter toutes les invraisemblances - le livre conte en principe l'enquête menée par un officier de police britannique qui, question caractère, mêle celui de Rick Hunter à celui d'un Hiéronymus Bosch - une sorte de "Dirty Harry" en fait. Il traîne après lui un passé familial assez lourd puisque sa femme, prise de folie, a assassiné jadis leur petite fille de 8 ans.


Profileur avant la mode, notre sergent se place alternativement dans la peau du Tueur et dans la peau de l'une des victimes, Dora Suarez, chanteuse en boîte de nuit et prostituée occasionnelle. (Comme il a découvert l'espèce de journal intime de Dora, il en livre au lecteur de larges extraits qui révèlent d'ailleurs une femme beaucoup plus fine et beaucoup plus instruite que la prostituée traditionnelle.)


Le flic tombe amoureux de sa victime - ce qui, là non plus, n'est pas très nouveau. Et son désir de mettre le grappin sur l'assassin devient obsessionnel.


Bien entendu, il finira par l'abattre dans une sorte de "duel" - là encore eastwoodien.


]Mais l'une des choses les plus dérangeantes dans ce livre, c'est que le lecteur aura hésité pendant toute sa durée entre l'horreur légitime que lui inspire le meurtrier et une pitié qui fulgure çà et là avec une confondante intensité. Car l'"entraînement" auquel se soumet le Tueur après chaque crime a quelque chose de dantesque - et ne pourra que faire grincer des dents masculines.


Dans cet univers de rackett, de drogue et de prostitution, ce sont les hommes qui mènent le jeu. Pour s'enrichir encore et encore ou alors pour assouvir leurs besoins sexuels envers et contre tout, ils ne reculent devant rien. Et Cook dépeint là-dedans une Dora Suarez qui symbolise toutes les femmes obligées de subir ces violences. C'est dans le portrait qu'il nous brosse du milieu interlope fréquenté par Dora qu'il est le plus juste : si répugnantes que soient de telles pratiques, elles existent et n'ont qu'une fin : le profit, la jouissance à tous prix.


Sous l'ossature du roman noir, Cook tente de placer l'une de ces critiques sociales qui lui étaient chères. On peut juger différemment du résultat obtenu mais je ne crois pas que la générosité de l'auteur puisse être mise en doute. Tout comme il sait, en posant son point final, qu'une société qui n'exploitera plus les faibles (à commencer par les femmes) relève de l'utopie pure et simple. Ce qui le désespère, et son lecteur avec.


A tort ou à raison, je crois qu'un homme et une femme ne peuvent qu'avoir des visions différentes de ce roman. La femme sera peut-être choquée et souffrira pour Dora mais elle ne sera guère étonnée - à moins qu'elle ne soit très, très naïve. L'homme au contraire sera choqué non par le sort imposé à Dora mais par le fait que ce sort est l'accomplissement logique de l'instinct de puissance masculine poussé jusqu'à son paroxysme. Que ce soit un homme qui raconte l'histoire et qu'il prête sa voix aussi bien au Tueur qu'à sa victime ajoute encore à l'effet de déstabilisation recherché par l'auteur.


Je suppose que Cook a dû avoir beaucoup de mal à aller jusqu'au bout. Sa dédicace le laisse d'ailleurs entendre. ;o)
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Comment vivent les morts

Un roman très noir sur l’Angleterre des années 80.

Thornhill, à 140 km de Londres, est une petite ville apparemment sans histoire mais où derrière les apparences se trouvent concentrés tous les maux et les corruptions d’une société pourrissante. On y trouve tous ceux que la guerre, l’urbanisation de masse, l’exode des campagnes, ont laissé sur le bas-côté, les plus délinquants n’étant pas forcément ceux qui sont désignés comme tels, quelques notables véreux s’engraissant impunément aux dépends de la faiblesse des autres.

Et dans une vieille bâtisse croulante prenant la pluie de partout, un vieux médecin déchu pleure sa bien-aimée…C’est sur les traces de cette femme, dont la disparition ne semble soucier personne si ce n’est un vieux colonel alcoolique, qu’est envoyé notre enquêteur des Décès Non Eclaircis…

Ames sensibles ou dépressives s’abstenir mais c’est un très bon roman qui éclaire ce que personne n’a envie de regarder en face : la misère matérielle et humaine qui hante nos sociétés modernes.

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J'étais Dora Suarez

Le moins que l’on puisse dire de ce roman de l’anglais Robin Cook*, c’est qu’il est noir… Une noirceur qui tient certes en partie à son synopsis (l’assassinat, à coups de hache, de Dora Suarez ainsi que de sa logeuse et amie Betty), mais qui est surtout due à la personnalité de son narrateur, l’inspecteur chargé de l’enquête. Après avoir été suspendu pendant un an de ses fonctions pour avoir malmené un de ses collègues, il est rappelé au sein de son service, l’A14 (celui des décès non élucidés), qui manque de personnel. Comme beaucoup d’antihéros de polar, il traîne avec lui de douloureux souvenirs personnels… mais c’est surtout sa vision du monde et le rapport particulier qu’il entretient avec la victime du meurtre, qui en font un personnage atypique. Il n’a que mépris pour l’ambition, qu’il considère comme incompatible avec la foi nécessaire pour accomplir sa mission avec efficacité, une mission qu’il envisage comme un sacerdoce, dont le but est d’apporter son infime contribution à l’avènement d’une société moins dangereuse, moins injuste pour les faibles et les exclus. Et puis, sa place est dans la rue : c’est de là qu’il vient, c’est sur le terrain qu’il pense pouvoir être le plus efficace, et c’est le milieu qu’il connaît le mieux.



Ce qui compte par-dessus tout, pour notre inspecteur, c’est la victime. D’ailleurs, le lecteur ne connaîtra pas le nom de l’enquêteur, quand celui de Dora est parfois répété comme une litanie…

Et c’est un sentiment très fort qui lie le policier à celle qu’il veut absolument venger, qui représente à ses yeux toutes les victimes, parce qu’elle est morte dans d’horribles souffrances, et parce que de son vivant, elle fut bafouée, utilisée, martyrisée… La façon qu’il a de mener son enquête confine à l’obsession, il donne parfois presque le sentiment de flirter avec la folie, d’être plus à l’aise avec les morts –et les fantômes ?- que les vivants, de lire dans les pensées du meurtrier.

Cette affaire est aussi une mise à l’épreuve pour lui à titre personnel : il est envahi d'une fureur qui le ronge, et il sent bien qu’il est à deux doigts de perdre tout contrôle sur cette colère qui l’anime.



« Parfois je me sens tellement oppressé par le crime que je crains de perdre la raison (…). Ce n’est pas seulement à cause de la terreur que les circonstances d’un meurtre m’inspirent, mais de la souffrance gratuite qui menace et frappe les gens –voilà ma souffrance ».



« J’étais Dora Suarez » est un roman très fort, très désespéré, pour lequel Robin Cook a su créer un personnage marquant et inhabituel.



(*A ne pas confondre avec son homonyme américain, le « Mary Higgins Clark » du thriller médical).
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Les mois d'avril sont meurtriers

En même temps qu’elle inaugure une nouvelle maquette, la collection Folio Policiers se lancent dans la réédition de « polars cultes » issus de son fonds. Sans surprise, l’un des premiers titres concernés est Les mois d’avril sont meurtriers, du défunt et, donc, culte Robin Cook. L’occasion de découvrir ou redécouvrir ce deuxième volet de la série consacrée à l’Usine, commissariat dans lequel exerce, au service des décès non éclaircis, le narrateur, sergent de police désabusé mais animé malgré tout d’un sens aigu de la justice et d’une véritable empathie pour les victimes. La victime, ici, est un indic minable dont a retrouvé le cadavre bouilli dispersé dans quatre sacs. Le coupable, lui, est très vite connu. McGruder, ancien militaire et tueur à gages psychopathe, a cependant pour lui de ne laisser que peu de preuves et encore moins de témoins après avoir accompli son travail. S’engage alors entre le sergent et le tueur un combat psychologique, un face à face aussi déstabilisant pour l’un que pour l’autre. Car si McGruder souffre des vérités que lui assène le policier, ce dernier, écrasé par une douleur intime, en combat permanent contre lui-même et contre l’institution et d’une certaine manière fasciné par le tueur, est aussi mis à rude épreuve.

C’est bien à cette opposition, ainsi qu’aux passages relatifs à la vie du policier-narrateur, que tient l’intérêt du roman. Robin Cook crée ainsi une ambiance pesante, plombante même, et met en scène un duel moral plus que physique dans lequel la tension est permanente. Il y a par ailleurs dans l’ambivalence de la relation qui se tisse entre le flic et le tueur un fascinant jeu de répulsion et de séduction. Il y a enfin la construction d’un personnage – ce sergent que la vie n’a pas épargné – sur le fil, qui apparaît successivement solide comme un roc ou sur le fil, prêt à basculer.

On pourra regretter deux choses toutefois. Une traduction qui a bien mal vieilli, tout d’abord. L’imbrication dans l’enquête d’une deuxième intrigue tournée vers l’espionnage qui vient indéniablement parasiter l’histoire sans y apporter quoi que ce soit ensuite.

Ces réserves posées, il n’en demeure pas moins que Les mois d’avril sont meurtriers est un de ces romans qui méritent que l’on s’y arrête et qui, sans être parfaits, révèlent quelques belles facettes noires.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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J'étais Dora Suarez

Une lecture commune sur Collectif Polar

Les ressentis



Miss Aline : Bonsoir…. Pouvez-vous nous délivrer un premier ressenti global à cette fin de lecture… merci.



Nath : Premier ressenti global : je m’attendais à encore plus sombre…



Sophie Collette : Pas le plus dur que j’ai lu 😄



Frederic Fontes : Déroutant et fascinant à la fois. Comme Nath et Sophie, j’ai lu du Chattam ou du Gilles Caillot bien plus cradingue. Mais ici, si certains passages sont assez hard, je trouve que c’est bien fait. Une manière de nous montrer le monde sans filtres, comme le voit le héros du livre.

Les scènes les plus troublantes pour moi, ce sont celles avec les caleçons sales du tueur, qui font office de trophées, c’est assez dégueulasse !

J’ai trouvé que ça digresse par moment, mais sinon, c’est assez efficace niveau écriture, je viens de me procurer les autres romans de la série.

Par contre, je n’ai rien compris à la scène finale, où on tente de nous expliquer avec les photos ce que le tueur est en train de faire avec le fil de fer et la roue de vélo. Mais bon, peut-être que c’est aussi bien que je ne comprenne pas comment fonctionne sa machine de torture…

Je regrette le fait que les points de vue n’alternent pas temps que ça entre les deux protagonistes. On marche finalement rarement dans les chaussures de sport du tueur.

C’est quand même une enquête assez hallucinante, avec un enquêteur en bout de route, qui fait passer le Andy Sipowicz de la première heure pour un enfant de cœur !

Donc je retiendrai cette histoire de filtres, comme l’objectif du photographe qui mitraille le tueur chez lui. C’est parfaitement à l’image du roman. Pas de filtres, grosses résolutions pour ne perdre aucun détail. Quelques photos floues parfois, qui permettent à l’observateur de s’offrir quelques moments lyriques ou d’introspections. Et le reste de la pellicule qui nous balance à la tronche la triste réalité de cet univers.

Et puis c’est aussi une drôle histoire d’amour…



Ge : Merci Mister Fredo pour ce beau debrief



Thierry Gasparik : Bonjour les amis, désolé de ne pas avoir donné mon avis plus tôt, un peu bousculé par ma chimio!! j’ai lu ce livre il y a quelques semaines déjà, et il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, trop de longueur à mon gout, coté « dark » j’ai lu bien pire, mais malgré tout je me suis un peu attaché au « flic » et à sa personnalité, une fin un peu bâclée et oui pas tout compris sur la machine de torture du tueur, il me faudra trouver un autre ouvrage de cet auteur pour confirmer ou infirmer mon sentiment, bonne journée à toutes et toutes



Sophie Collette : Je suis d’accord avec toi Thierry, le flic est attachant, j’ai l’impression que c’est un peu une surenchère les scènes pipi caca 💩 lol pour moi cela n’apporte rien, il y avait beaucoup de longueur dans les premières pages



Ge : Intéressant votre point de vue messieurs dames.



Ellen Ripley : Bonsoir tout le monde, désolée pour le retard de ma réponse. Et c’est une réponse que je vais faire en toute neutralité, c’est à dire sans lire les retours de qui que ce soit. J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre. Besoin de digérer sans doute les pages absorbées avec difficulté. Je me suis plusieurs fois posée la question de la complaisance de R. Cook dans ce texte, et puis ensuite celle de son personnage de flic. J’ai eu des moments de grande révolte, j’ai plusieurs fois refusé de m’y remettre. Il y a même eu un moment où je me suis revue en train de m’engueuler avec mon père, qui était un grand fan des films de vengeurs de la fin des années 1970, les Bronson notamment. Je trouvais ça facho à mort, cette vision de la victime comme saint et martyr pour la vengeance de qui il faut tout brûler. Dora m’est donc souvent apparu comme ça et c’est ça qui m’a permis de finir le bouquin dans de bonnes conditions intellectuelles. Comment Cook s’inflige ça, comment son héros/narrateur s’inflige ça et comment nous, lectrices et lecteurs on s’inflige ça. Du coup, la question s’est portée automatiquement sur la grosse production aujourd’hui des thrillers à base de tueurs en série charmant et très sexy, super intelligents, cultivés, etc. Quand on lit Dora, on a tout l’inverse de ça. On a à faire à un dingue qui se mutile, on est dans un truc qui parle de la folie et des laisser pour compte, on a une peinture sociale tant du côté de la police en manque de moyens que de celui des malades en manque d’hôpitaux. Bref, on a un roman noir un vrai qui nous met mal et pas juste un truc qu’on lit avec une main moitié fermée devant les yeux parce que youhou, c’est trop flippant. Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce roman parce qu’on ne peut pas dire que ce roman est « aimable ». J’en ai chié et je ne le regrette pas. Ça fait deux mois que je l’ai refermé définitivement, je n’y reviendrai plus, mais au moins, j’y pense encore. J’espère que je n’ai pas été trop longue. Ah ! J’oublie un truc qui m’a fasciné et que je n’avais jamais vu ailleurs : le narrateur qui parle à la première personne, qui est l’enquêteur, qui cherche le tueur et qui passe par sa tête comme s’il en était le double. Ça, ça m’a fasciné. Amicalement. Ellen.

Nath : Voilà un sacré retour ! Il y a peut-être une question de génération, effectivement, dans ce ressenti, sachant que ce livre date (si je ne me trompe) de 1990. Moi ce qui m’a le plus dérangée est finalement ce super pouvoir de flic qui fait un peu ce qu’il veut. Il m’a profondément énervée car sous ses airs de chevalier vengeur me semblait se cacher un flic à l’ego démesuré qui traite tout le monde comme de la merde. Sinon, point de vue du détraqué ou de la violence, rien qui me choque (après avoir lu « le manufacturier », il devient difficile d’être choqué !) mais j’imagine que ça ne devait pas être le cas au moment de sa sortie ! En soi, j’ai aimé l’intrigue mais j’ai détesté le personnage du flic !



Ge : Voilà qui est intriguant Mesdames….



Ellen Ripley : Merci pour la question de génération, Nath. S’il faut attendre un énième thriller sur les boucheries serbes – même pas étudiées par Koping pour ce qu’elles furent vraiment pendant le conflit et ensuite – pour juger de la violence d’un roman, alors la période actuelle est effectivement à la surenchère. Et la génération contemporaine de ses lecteurs ne serait donc plus que dans cette attente ? Mais je dois avoir atteint un âge où je ne pige plus grand-chose. Quant au flic de Cook, il n’a pas plus de super pouvoir que ceux qui rivalisent avec l’intelligence des serials killer d’aujourd’hui. Ça peut faire débat. Bonne journée. Ellen



Nath : Quand je disais sacré retour, c’était dans un sens positif (j’ai peur que ça n’ai pas été pris comme tel) et question de génération dans la manière de voir les victimes tant par les cinéastes que les auteurs et effectivement, je constatais aussi que maintenant, les tueurs en série sont plutôt dépeint comme tu le décris avec justesse. Concernant Köping, pour avoir échangé avec lui, il me semblait pourtant qu’il s’était beaucoup renseigné, il a même avoué avoir à plusieurs reprises été obligé de faire un break de quelques jours dans ces recherches afin de sortir un peu de cette horreur historique.

Quand je parle du comportement du flic qui m’a un peu dérangée, c’est sa manière de faire fi du protocole, effectivement, maintenant on croise plutôt des flics entraînés au profilage ou bardé de technologie, d’où encore une question d’époque sans doute où il fallait avoir du bagou et y aller parfois au bluff ou à l’instinct pour obtenir des aveux sans toutes les aides technologiques actuelles…

Après, mon ressenti du flic est tout personnel. Quand je croise des flics un peu en dehors des clous, j’aime bien que leur caractère détestable soit par exemple contrebalancé par une bonne dose d’humour, mais encore une fois, c’est personnel. Désolée si j’ai froissé, ce n’était pas le but, ni non plus d’évaluer le seuil de violence par rapport à une « attente ».



Ge : C’est comme cela que je l’avais aussi compris Nath. La question générationnel, c’est pas la problème de le lire jeune ou plus vieux non c’est pour la date où le livre a été écrit, pour l’époque qu’il décrit et aussi pour le propos qu’il véhicule. Il a été dit à propos de J’étais Dora Suarez, que c’était le chef-d’œuvre de Robin Cook et surtout que ce livre a profondément marqué le genre. C’est en cela que c’est générationnel !

Comme toi, Nath, j’ai trouvé le flic un peu borderline, obsédé par ce crime et la traque du meurtrier. Dire qu’il est bourru est un doux euphémisme, il est totalement sec, aride, fermé aux autres je dirais. Un vrai solitaire, cynique, et désillusionné. C’est surtout un inspecteur sans nom, et pourtant il ressort une part d’humanité voir d’humanisme de lui et ça pour moi ça a été assez déstabilisant.



Miss Aline : Merci pour vos retours. Il en ressort que l’idée du noir est subjective/ propre à chacun. Que manque-t-il à Dora pour le faire basculer vers le noir ? Selon vous que doit-on trouver comme scènes, protagonistes, etc. dans un véritable roman noir ?



Nath : Je pense qu’il n’y a pas forcément de code, parfois un roman sans la moindre violence explicite est vraiment noir, je pense notamment à « Écorces Vives », très sombre mais uniquement avec des sous-entendus. Ici, on est finalement sur quelque chose de plus classique avec un policier qui pourchasse un monstre.



Thierry Gasparik : Bonjour, je suis d’accord avec toi Nath, souvent trop de scènes violente, nuisent au roman, la suggestion est pour moi à titre perso le chemin vers le noir le plus direct car laissant place à l’imaginaire !

Sophie Collette : Je ne suis pas spécialiste mais pour moi il a le code du roman noir, cela représente bien la société, sa noirceur, ses bas-fonds, le côté désespéré des protagonistes, une ambiance lourde et malsaine…enfin c’est mon avis



Ge : Et tous les avis sont recevables. Et comme le dis Jean-Bernard Pouy dans Une brève histoire du roman noir,( Éditions Jean-Claude Béhar, 2009) , le polar regroupe au moins quatre sous-genres : «le roman à énigme, le roman policier, le roman d’angoisse (ou criminel ou thriller), et le quatrième, souvent transversal, le roman noir» Et pour citer un autre auteur que j’admire Jean Patrick Machette dans ces Chroniques où il aborde l’histoire, la théorie et la critique du roman noir. «Je décrète que polar ne signifie aucunement »roman policier ». Polar signifie roman noir violent. Tandis que le roman policier à énigme de l’école anglaise voit le mal dans la nature humaine mauvaise, le polar voit le mal dans l’organisation sociale transitoire. Le polar cause d’un monde déséquilibré, donc labile, appelé donc à tomber et à passer. Le polar est la littérature de la crise»

Pour moi le polar part d’un crime ou d’un délit et ensuite survient le processus de son élucidation. Le roman noir lui n’est pas forcément une enquête, il se sert du prétexte de la transgression de l’ordre pour dévoiler les failles de notre société. Le roman policier lui rétablie l’ordre établi, il y a une espèce de morale, un crime est commis, le coupable est puni. Le roman noir lui ne s’attache pas à retrouver l’ordre établi, non juste il montre le dérèglement de celui-ci !

Pour reprendre Manchette « le bon roman noir est un roman social, un roman de critique sociale, qui prend pour anecdote des histoires de crimes »

Je dirai que le roman noir est l’analyse de la réalité d’une société criminogène. Bon…Non là je vais peut-être un peu loin ! ???



Miss Aline : Qu’est-ce qui vous attire dans la lecture du noir ?



Sophie Collette : Je suis plus fan de thrillers que de roman noir, pour moi le roman noir reste un reflet sombre de notre société, sombre dans les lieux, les personnages, les interactions, on a l’impression qu’il n’y a plus d’espoirs, c’est ma vision du roman noir



Nath : Dans mon cas, j’aime autant les thrillers que les polars, mais ce que j’apprécie surtout, c’est que souvent y sont abordés des thèmes actuels, sociétaux ou historiques. C’est cet aspect que j’aime le plus. Ça me semble aussi souvent des romans avec des personnages ni blanc ni noir, plus proche de la réalité de l’humain que ne peuvent l’être, à mes yeux bien sûr, les autres romans.



Frederic Fontes : Qu’est-ce qui vous attire dans la lecture du noir ?

C’est l’ingéniosité que va devoir développer le héros, avec un champ d’actions limitées, pour mettre la main sur un alter-ego lui aussi ingénieux à sa manière, qui croit qu’il peut faire ce qu’il veut.

C’est l’importance des détails et des traces, de ce qui est dit et tue, ce qui est visible et invisible.

C’est l’affrontement entre celui qui canalise, et celui qui déchaine.

C’est le lecteur qui prend la place de l’observateur et qui comme lui, s’imprègne des détails de la sombre histoire à laquelle il est confronté.

Ce qui me plait dans le noir, c’est autant l’ombre que ce qui la génère.

C’est la capacité d’un auteur à jouer entre la vérité crue, et la capacité à suggérer. J’avoue que je préfère largement la suggestion, qui est un exercice bien plus difficile.

C’est l’art du romancier à faire ressortir l’humanité de ses personnages face aux scènes sordides auxquelles ils sont confrontés.

Dora nous confronte un peu à ça.



Ge : Je n’aurai pas dit mieux. Merci pour vos réponses. Et voici Ludivine qui nous rejoint.

Vous pouvez aussi exposer votre point de vue par rapport aux réponses déjà apportées par les autres participants. Le tout est de rester cordiaux. Chacun a le droit à son avis propre. Mais c’est dans l’échange que nous aurions le plus de change de comprendre vos points de vue.

Alors m’hésitez pas à reprendre ou à compléter et surtout à participer. Et bienvenue @Ludivine. Et aussi @Chantal si tu as eu le temps de finir le livre, ton avis nous serait aussi très précieux. 🙂



Sophie Collette : Bonjour à tous. C’est un très beau projet qui permet de découvrir un genre littéraire plus spécifique, cela nous permet aussi de donner nos impressions, seul petit bémol à mon niveau, j’aurais dû attendre, j’ai fait un aussitôt reçu aussitôt lu, donc cela date. Lol

Pour moi c’est du roman noir, même si je pense que l’on peut toujours trouver plus noir, mais comme disait un célèbre chanteur Belge🤣😉, noir c’est noir il n’y a plus d’espoir.

Pour avoir un roman noir je pense qu’il faut du pessimisme, de la violence, une vision négative de la société, une ambiance lourde pesante malaisante, bref pas de rayon de soleil à l’horizon.

Je me suis rendu compte que ce n’est pas un genre qui m’attire, je préfère le policier à énigme ou plus psychologique…



Geneviève : Merci Sophie, intéressant ce que tu dis là, le roman noir, le roman du désespoir. Moi j’aurai tendance à dire que noir rime avec miroir. Celui de la société qu’il décrit. Je le ferai aussi rimer avec mémoire, car comme le disait plus haut Nath, il est générationnel et par là marqueur de son temps.



Ludivine Campbell : Bonsoir tout le monde ! 🙂 Désolée pour mon arrivée tardive dans le groupe, je m’étais perdue en chemin. 😁 J’espère que vous allez tous, bien.

Vous avez déjà dit pas mal de choses sur le roman, alors je ne vais pas en rajouter beaucoup plus je crois. Mais dans l’ensemble, je suis d’accord avec Sophie sur le fait qu’il y a une surenchère dans les scènes scato, ce n’est vraiment pas un aspect du roman qui m’a attirée… Et comme Thierry, je n’ai pas tout saisi non plus dans l’explication qui été donnée avec le rayon de vélo/objet de torture dans les dernières scènes. Pourtant j’ai relu le passage pour être sûre de bien saisir mais j’ai trouvé l’explication confuse. Bon, j’ai saisi l’idée, c’est déjà ça hihi !

Après je rejoins Nath, je n’ai vraiment adhéré à l’esprit du flic non plus. Dabs l’ensemble j’ai trouvé les flics très bourrus. Il y avait beaucoup de démonstration de testostérone, ce n’était pas très fin, j’ai trouvé. Bon, pour résumé, je n’ai pas vraiment accroché au roman 😇

Mais malgré tout, je suis contente de participer à ce grand projet, et d’avoir découvert ce roman 🙂

Après dans l’histoire, il y avait des sujets de société qui devait être moins publié à l’époque peut-être et qui en font un sujet intéressant. L’auteur parle de la prostitution et de ce qu’on fait subir aux filles dans les « maisons », du sida, et aussi du fait que la justice passe un peu à l’oubliette cette partie de la société.



Miss Aline : Que doit comporter (ou pas) un roman noir pour toi ?



Ludivine Campbell : Bonne question, j’essaie de trouver la réponse adéquate 🤭

Une enquête, un crime ou plusieurs (sans forcément avoir l’avalanche de glauque), des scènes d’angoisse, et un sujet de société. Un crime ou une enquête qui dénoncerait un problème dans notre société. Je pense que J’étais Dora Suarez répond bien au genre du noir, mais l’écriture n’était pas faite pour moi malheureusement.



Ge : Et toi, chère Chantal, nous ne t’avons pas entendu .

Pourrais-tu même en quelques phrases me dire ce que tu as pensé de « J’étais Dora Suarez de Robin Cook »



Chantal : Oh la la … à ma grande honte, je n’ai pas pu terminer la lecture de ce roman . Je n’ai pas réussi à entrer dans le récit, ça m’a paru déprimant à souhait et je n’étais pas dans la disposition adéquate….

Je suis désolée. Je suis sans doute passée à côté d’un bon roman, mais parfois, impossible de rentrer dans l’histoire. J’ai eu la même réaction avec un roman de Karine Giebel …. De même, j’ai dû m’y reprendre à 2 ou3 fois pour lire « Voyage au bout de la nuit ». Mais j’étais bien plus jeune ! Une fois lu, c’est devenu un de mes titres préférés. Alors, je re-essaierai Dora Suarez, même si c’est trop tard pour toi et pour cette fois et cette lecture commune ! J’espère que tu me pardonnes…



Ge : Chantal, pas de soucis, et ta réponse me va parfaitement, ça fait partie du jeu, parfois un livre, un auteur nous échappe, il n’est pas fait pour nous ou comme tu le dis si bien ce n’est sans doute pas le bon timing, pas le bon moment, pas dans notre humeur du moment. C’est comme cela, il faut savoir l’accepter.

Et puis, Aline si tu le permets, pour clore cette lecture commune j’aimerai vous donner à lire quelques citations qui ont retenues mon attention.



Miss Aline : Oui, bonne idée, j’avais demandé il me semble de souligner les passages qui vous qui ont pu vous heurter vous blesser ou vous mettre mal à l’aise.



Ge : Alors je vais peut-être te décevoir mais c’est plus des citations qui illustre mon propos :

« – Oui ? fis-je.

La voix annonça, comme si je n’avais jamais été absent :

– Voilà, c’est fait. Vous êtes réintégrez dans la Police. […]

– Rien n’est fait, dis-je. Il y a l’affaire Fox, la commission de discipline, sans oublier tous les dégâts que je peux provoquer quand on essaie de me faire travailler en équipe avec une bande de connards.

-Tout est arrangé ; l’affaire Fox est oubliée parce que je suis à court de personnel.

– Vous faites tout pour me donner le sentiment qu’on tient à me revoir.

– Personne ne tient à vous revoir, précisa la Voix. Mais, moi, j’ai besoin de vous »

« – Vous êtes un type épouvantable, dit Jollo. Ce n’est vraiment pas la délicatesse qui vous étouffe. […]

– C’est parce que je fréquente les morts, Jollo, expliquai-je. Vous devriez faire comme moi, un de ces jours, au lieu de vous déguiser en commissaire et de lécher les culs et des timbres-poste. »

« Travailler à l’A14, c’est voir ce que personne ne voit jamais : la violence, le malheur et le désespoir, la distance incommensurable, dans l’esprit d’un être humain qui ne connait que la souffrance, entre ses rêves et sa mort »

« Dora, je ne sais jusqu’où je vais devoir avancer dans les ténèbres pour te découvrir, mais essaie de m’aider à te rejoindre, aide-moi à te retrouver je t’en prie, ne t’enfuis pas. De toutes tes forces, aide-moi »



Et pour en savoir plus c'est ci-dessous :
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Il est mort les yeux ouverts

Comme notre sergent sans nom de l’Usine (Section A14 – le service des décès non éclaircis) le dit si bien "C’est une affaire dans laquelle il faut extraire la vérité petit à petit, pas taper dessus avec une matraque".



Je ne le savais pas mais ce roman est le premier consacré à l’Usine et moi, bien entendu, je les ai fais dans le désordre.



Il fallait tout de même oser créer un sergent de police atypique et ne pas lui donner de nom ! Et ça marche puisque je suis attachée à ce sergent qui enquête à son aise mais ne lâche rien !



Ici, un homme est mort, tabassé à mort. Charles Staniland, 51 ans. C’était un alcoolique qui vivait dans une maison délabrée, et, au travers de ses récits qu’il a laissé ou des cassettes audio qu’il a enregistré (l’ancêtre du CD), notre sergent va en apprendre plus sur sa vie et remonter la piste patiemment, en tirant sa crampe de temps en temps.



Ces documents, notre sergent va nous les faire découvrir en même temps que lui et notre enquêteur acharné à découvrir la vérité va s’imprégner de la personnalité du mort, côtoyer ses anciennes fréquentations, son ex-femme, sa maîtresse pour tenter de faire toute la lumière sur ce crime atroce.



Si j’ai aimé retrouver le style d’écriture de Cook, mes préférés de la série resteront "Les mois d’avril sont meurtriers" pour son humour noir qui m’avait fait rire et le magnifique "J’étais Dora Suarez" qui culmine très haut.



Celui-ci est moins violent que les deux autres sus-nommés, il y a moins de sang et pas de morceaux de cadavres qui trainent partout…



Malgré tout, n’allez pas croire que vous allez faire une ballade agréable !



Que nenni ! Durant l’enquête de notre sergent sans nom, vous allez découvrir un pan de la ville de Londres qui ne figure pas sur votre guide du Routard habituel (uniquement sur l’édition limitée « Bas-fond ») car ici, on côtoie la misère humaine dans toute sa splendeur !



Le livre aurait pu s’intituler « Ballade dans les ténèbres » tant notre sergent va progresser à l’aveugle, sans trop savoir où il va, interrogeant tout le monde qui a côtoyé le mort et même de ceux qui ne le connaissaient pas dans le but de trouver un indice.



La plume de Cook est acide, sa peinture de l’Angleterre des années 80 n’est pas tendre, il vous promène dans les lieux de misère mieux qu’un tour-operator et il vous déposera à la fin en vous plantant là, dans une chambre misérable, pas gêné de vous abandonner dans ce lieu où vous n’auriez pas mis les pieds de votre plein gré.



Un roman noir qui baigne dans les ténèbres, sans rayon de soleil, juste un plan-cul pour donner un peu de plaisir à notre sergent sans nom durant ses investigations.



Une enquête qui pourrait passer en second plan tant le reste de l’histoire est plus importante grâce à ses personnages caractériels et avec des cases en moins !



Robin Cook l(anglais) est assurément un grand monsieur du roman noir anglais et commencer par ce roman pour le découvrir est un bon plan, assurément !



Ensuite, faut lire impérativement les trois autres, dont 2 sont magistraux !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les mois d'avril sont meurtriers

En avril ne te découvre pas d'un fil....Effectivement ce n'est pas la peine de le découvrir celui là....Un enchainement de dialogues, même pas drôles , une enquête, même pas captivante, d'une évidence crasse, pas de suspense, pas de surprise....On dirait un compte-rendu d'interrogatoire de police, avec en prime, une détestation ( primaire) entre subordonnés...et tout cela un peu "foutoir" en plus....Au mois de Mai...ce livre déplait ;-)
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J'étais Dora Suarez

L'Usine 4: J'étais Dora Suarez (1990) - On n'aura jamais été aussi loin dans le sordide ; par malheur l'histoire est ici parfaitement crédible. Le cadavre d'une jeune fille est retrouvé dans un appartement ; l'autopsie révélera d'étranges séquelles et notre flic va s'acharner à reconstituer la vie de Dora et nouer avec elle une étrange fusion. La victime est découverte dès le départ ; une compassion extrême (et difficilement compréhensible à ce point) va habiter l’inspecteur tout au long de l'enquête. Cette descente dans l'enfer de la société des hommes n'est pas gratuite ; elle donne un éclairage inédit des maux de la société britannique en partant du fond des fonds, en faisant remonter à la surface une espèce de monstre figuré qui s'est alimenté pendant des années des déviances, anomalies et dysfonctionnements jamais combattus. Il s'agit du roman le plus souvent loué de cet auteur. Néanmoins, en deçà du formidable 3e épisode, "Comment vivent les morts".

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J'étais Dora Suarez

Roman policier écrit dans un style très direct, on a un peu l'impression de prendre des coups tout du long de l'enquête qui va nous conduire sur les traces de l'assassin de Dora Suarez et de ceux qui ont ruiné sa vie. Une histoire à la fois cruelle et poignante qu'il est difficile de lâcher avant la fin.
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Quand se lève le brouillard rouge



Pour une fois, étant donné la confusion fréquente, en France tout du moins, entre les deux Robin Cook, tous deux auteurs de romans policiers, je me permets de citer wikipedia qui vous montrera à quel drôle de loustic nous avons à faire, s'agissant du Robin Cook britannique. J'avais lu précédemment "Cauchemar" et en personne non avertie, j'avais pensé à un seul unique auteur, qui curieusement, sortait de son rôle habituel de spécialiste du polar médical qui ne présente pas grand intérêt, en ce qui me concern).



Voici donc un extrait de wiki :



"Il passe les années 1950 successivement à Paris au Beat Hotel (où il côtoie William Burroughs et Allen Ginsberg et découvre l’œuvre de Jean-Paul Sartre) et danse dans les boîtes de la Rive gauche, à New York, où il se marie, enseigne l'italien et monte un trafic de tableaux vers Amsterdam, et en Espagne, où il séjourne en prison pour ses propos sur le général Francisco Franco dans un bar et est trafiquant de voiture2.



En 1960, il rentre à Londres, où il accepte d'être un prête-nom pour Charlie Da Silva, un proche collaborateur des jumeaux Kray. Interrogé par la police néerlandaise à propos d'une escroquerie d'assurances liée au vol supposé d'une toile de Rembrandt, il prétend avoir définitivement renoncé à son passé de criminel en faveur d'une nouvelle vie d'écrivain. Il est aussi reporter pendant la guerre d'Algérie, chroniqueur mondain pour l'Evening Standard, taxi de nuit à Londres et viticulteur en Italie.



Signé Robin Cook, son premier roman, intitulé Crème anglaise (The Crust on its Uppers, 1962), le récit sans concessions d'une descente aux enfers délibérée d'un homme dans le milieu des truands londoniens, obtient à sa publication un succès de scandale immédiat. Suivront des romans de plus en plus noirs et d'un réalisme sordide quasi documentaire, notamment Comment vivent les morts (How The Dead Live, 1986) ; Cauchemar dans la rue (Nightmare In The Street, 1988) ; J'étais Dora Suarez (I Was Dora Suarez, 1990) et Quand se lève le brouillard rouge (Not Till the Red Fog Rises, 1994)



À cause de l'écrivain de polars médicaux Robin Cook, il doit adopter le pseudonyme de Derek Raymond pour le marché anglo-saxon. En France, il continue d'être édité sous son vrai nom, ce qui cause quelque confusion avec son homonyme.



Après avoir bourlingué de par le monde, s'être installé en France, dans un village de l'Aveyron2, en 19743, et avoir exercé toute sorte de petits boulots4, il est décédé à son domicile à Kensal Green, dans le nord-ouest de Londres, le 30 juillet 1994".



Un de ces merveilleux énergumènes comme la Grande Bretagne n'en fait plus, un drôle de gus, ou de Gust, tel le héros de "Quand se lève le brouillard rouge", personnage au coeur tendre, dur prêt à tout et en particulier à la vengeance.







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J'étais Dora Suarez

Attention, livre brûlant.

Ce roman, véritable chef-d'œuvre, nous emporte dans les méandres les plus obscurs de l'âme humaine. Mais aussi dans ce qu'elle a de plus beau.



Ce livre c'est l'histoire de rencontres manquées, qui auraient pu sauver Dora, abandonnée par tous.

C'est l'histoire d'une quête effrénée pour rendre sa dignité à celle à qui on l'a enlevée. D'une enquête dans les ruelles sombre d'une ville sans loi, sans foi. D'une société malade, mère, de fait, d'enfants plus malades qu'elle encore.

Ce livre, c'est la maladie, physique, mentale, la peur, la honte, la souffrance, la violence, la barbarie.

Mais c'est aussi l'espoir.

Car parfois, et heureusement, dans l'obscurité la plus noire, quelqu'un tend la main. Alors bien sûr, cette main, comme toutes les mains, souvent usée, porte traces et cicatrices. Mais c'est une main qui se tend.



Oui c'est cela.

Ce livre, c'est nous. Dans ce que nous avons de pire, et de meilleur.



Âmes sensibles, s'abstenir.
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J'étais Dora Suarez

Dora Suarez est sauvagement assassinée à coups de hache par un tueur psychopathe qui fut son amant. Cet homme, sous des apparences de séducteur, est complètement fou, il se mutile le sexe, décapite les femmes qu’il tue et autres atrocités. Un policier mis sur la touche, solitaire et détesté par la plupart de ses collègues, va être rappelé pour élucider l’affaire. Ce sera l’enquête de sa vie car à travers le journal intime de Dora, il tombera amoureux de la jeune femme au destin tragique.

Ce roman est d’une noirceur abyssale. Il faut s’accrocher pour lire ces descriptions glauques, pour suivre ce policier antipathique dans son enquête au sein de la pègre londonienne. Mais on lit jusqu’au bout car il se dégage de ce livre une ambiance triste et vénéneuse à laquelle on ne peut rester insensible.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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J'étais Dora Suarez

En de très rares occasions, certains textes vous prennent par la gorge et refusent de vous lâcher avant la toute dernière ligne. Assurément J'étais Dora Suarez est de ceux-là. Comment rester indifférent à cette noirceur d'une brutalité insoutenable ? Robin Cook a un style sec et implacable qui nous empêche de détourner les yeux de cette vision du monde sordide que l'on prends normalement grand soin de nous cacher. Impossible d'en sortir indemne.
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J'étais Dora Suarez

Noir, c'est noir... La narration est originale, alternant la troisième personne (surtout au début et à la fin) quand il s'agit du point de vue du tueur, et la première personne pour le point de vue du policier, qui reste sans nom tout au long du récit. Ce policier est un vrai écorché, sa femme avait sombré dans la folie et assassiné leur fille de neuf ans. Il mène l'enquête à sa façon, presque seul, il n'accepte l'aide que de l'enquêteur chargé du meurtre de Roanna. Où l'on touche de près la corruption de la police, mais notre enquêteur ne se laisse pas acheter, et la contamination criminelle de filles pour satisfaire de riches atteints (et le sachant) du SIDA.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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J'étais Dora Suarez

Comme le laisse présager la 4ème de couverture, on descend au plus profond de la noirceur. L’écrivain vous plonge dès les premières lignes dans une atmosphère qui vous met mal à l’aise. La découverte du cadavre par le policier est difficilement supportable. Ce dernier est avec infecte ses collègues, seule son enquête compte. Son attachement à la victime Dora Suarez est ambigüe et malsaine. Cela renforce le côté sordide du roman. Tout est vraiment pourri au royaume d’Angleterre. Un roman coup de poing qui vous laisse k.o. un bon bout de temps.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Quelque chose de pourri au royaume d'Anglet..

Le choix de Jérôme pour Collectif Polar

Un grand roman et un grand auteur !

Publié en 1970 et salué par la presse anglaise comme un digne successeur du 1984 de George Orwell, Quelque chose de pourri est un roman impressionnant, superbement écrit et étonnamment prémonitoire. Robin Cook y dénonce, comme l'a souligné Jean-Pierre Deloux, le «totalitarisme des démocraties en décadence et dégénérescence, se voulant des modèles de libre entreprise et de libéralisme, qui font fi rapidement de leurs propres lois et de leurs codes judiciaires qu'elles n'hésitent pas à transgresser ou à bafouer au nom de l'intérêt général, d'impératifs économiques, d'états d'urgence ou de sécurité publique».

Mais que nous raconte "Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre"

Dans un futur proche. Richard Watt, journaliste anglais, est obligé de s'exiler en Italie. L'Angleterre, en effet, est gouvernée par un Premier ministre qui refuse d'organiser de nouvelles élections à la fin de son mandat. Mais, Richard Watt est poursuivi, chassé d'Italie et interné dans un camp de concentration

J’aurai pu en choisir d’autres titre de Robin Cook , "J’étais Dora Suarez", bien sûr, "Il est mort les yeux ouverts", l’autre grand roman de sa série The Factory, mais j’aime aussi celui-ci, "Quelque chose de pourri… " Un grand roman dystopique. Un homme vit en Toscane, il a fui l’Angleterre après l’élection de celui qu’il avait dénoncé avec acharnement. Il a dû fuir parce qu’une dictature se mettait en place. Mais peut-on fuir son pays ? Peut-on fuir la violence faite à ses semblables ?
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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J'étais Dora Suarez

Si je l'avais chroniqué immédiatement après l'avoir lu, j'aurais écrit ne pas l'avoir apprécié.



Mais avec le recul, il est effroyablement marquant.



L'intrigue passe au second plan. Il n'y a pas vraiment de suspense. Au début du roman, un psychopathe complétement fou tue sauvagement deux femmes avec une cruauté quasiment insoutenable. La première est Dora Suarez et la deuxième, sa voisine, une dame âgée qui a surpris " le tueur" et dont celui-ci a encastré la tête dans l'horloge.



Mais la question du "pourquoi ?" passe au second plan. Le criminel est cinglé et le crime, abject. Mais c'est la victime qui est au centre de l'intrigue. Pourquoi le soir du crime Dora Suarez avait-elle revêtu sa plus belle robe ? Pourquoi a-t-elle tendu les mains vers la hache du meurtrier ? Pourquoi s'était-elle lavée, parée comme pour une nuit de noces ? Pourquoi sentait-elle bon le shampoing à la pomme alors qu'elle savait qu'elle allait mourir ?

Comment une jeune femme de trente ans pouvait-elle à ce point appeler la mort de ses vœux ?



Au-delà de la souffrance, elle n'avait même pas la force de se suicider.

Le détective chargé de l'enquête, lui-même très tourmenté, radié de la police et rappelé pour élucider cette boucherie, succombe progressivement au charme vénéneux de la morte, remontant le fil du temps jusqu'au meurtrier mais surtout jusqu'à celle qu'il n'a pas su sauver.



S'exhale de toute cette noirceur une poésie funèbre qui hante longtemps le lecteur.

Comme si cette histoire sordide était finalement de celles qu'on ne remarque pas, d'une noirceur insoutenable et parfaitement crédible. Combien de Dora Suarez ?
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J'étais Dora Suarez

Un thriller qui remue, intelligent et sans concession. Il faut avoir le coeur bien accroché parce que l'auteur ne s'embarrasse ni avec les sentiments ni avec ce genre de petits détails qui ne vous font pas dormir la nuit. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un policier aussi haletant et aussi perturbant. Vous serez captivé par Dora Suarez et vous adorerez l'enquêteur, un homme qui parle sans filtre et qui préfère sa liberté aux honneurs et aux flatteries.
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