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Critiques de Roland Barthes (184)
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Journal de deuil

Après la mort de mam : de justes remarques sur la distinction entre le deuil, psychanalytique, et le chagrin qui ne se dialectise pas avec le temps.



Sur le fait que ce chagrin est inexprimable mais tout de même dicible.



Sur le besoin de solitude de qui a connu l'irrémédiable, sur l'acédie (la sécheresse de cœur) si contraire aux valeurs de mam, sur la dépression, sur la peur de ce qui a eu lieu ("La crainte de l'effondrement", Winnicott).
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Journal de deuil

Au pays de : « Du 26 octobre 1977, lendemain de la mort de sa mère, au 15 septembre 1979, Roland Barthes a tenu un journal de deuil, 330 feuillets pour la plupart datés, et publiés pour la première fois en 2009. »



Journal de deuil, c’est le journal d’un deuil. La puissance de sa simplicité et la profondeur du dénuement qui s’en dégage le transforme, paradoxalement en un Journal universel, de la Vie.



Parce que les mots sont de Roland Barthes, j’aimerais penser que deuil ou non, tristesse ou non, perte et absence ou non, ce livre se range dans la pile des livres à avoir lu. Les mots sont sans artifices. Les phrases sont courtes. Ces « fiches » sont simples (quelques lignes).



Mais si vous êtes deuil, tristesse, perte, absence, alors ce livre se range dans la pile des livres à avoir vécu. Il est à vivre parce que vous vous y reconnaitrez dans ce que vous aurez déjà traversé. Vous entrerez alors dans un monde à découvrir et pourtant déjà passé. Vous serez confronté au déchirant paradoxe de la perte. Déjà au passé, elle est pourtant toujours présente.



« Ne pas dire Deuil. C’est trop psychanalytique. Je ne suis pas en deuil. J’ai du chagrin. » [ Suite de la chronique sur Starting Books
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Journal de deuil

En emportant de la librairie le Journal de deuil, de Roland Barthes, je pensais que j’allais découvrir des pensées fortes, des réflexions profondes sur ce qu’un deuil révèle de soi et du lien rompu, sur ce que l’absence inflige et change, sur ce que l’on trouve, ou non, comme sens à ce traumatisme.

Mais le Journal de deuil de Roland Barthes n’est qu’un journal, je ne peux même pas dire banal à pleurer, puisqu’il m’a laissé indifférente. Et même agacée : R. Barthes constate, assez satisfait, à plusieurs reprises, qu’il n’«hystérise »pas son chagrin, qu’il en fait peu part à ceux qui l’approchent. Mais où avait-il vu que les gens en peine profonde allaient la raconter à tous vents ?

Et comment croire qu’il n’avait pas la réponse à cette question : « Pouvoir vivre sans quelqu’un qu’on aimait signifie-t-il qu’on l’aimait moins qu’on ne croyait… ? »

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Journal de deuil

Il y a le coup éditorial. Il y a la controverse. Mais il y a surtout la crainte de ces inédits de fond de tiroir qui viennent parfois écorner l’image d’un auteur, comme ce petit supplément auquel on n’a pas su résister et qui vient mêler de nausée le plaisir d’une dégustation.

Du Roland Barthes diariste, on pouvait déjà se faire une idée en lisant "Délibération", ce court extrait du journal publié dans le Bruissement de la langue, ou encore RB par RB. Et ceux qui regrettaient ce roman sur lequel Barthes "travaillait" dans les dernières années de sa vie pouvaient à loisir consulter les fiches énigmatiques publiées dans les œuvres complètes sous le titre "Vita nova". Ici, le Seuil édite 330 fiches rédigées par Barthes après la mort de sa mère, en 1977, peu avant d’entreprendre l’écriture de La Chambre claire. Un exercice littéraire de domestication de la douleur, entre autres : "je peux, tant bien que mal (c’est-à-dire avec le sentiment de ne pas y arriver) parler [mon chagrin], le phraser. Ma culture, mon goût de l’écriture me donne ce pouvoir apotropaïque, ou d’intégration : j’intègre, par le langage". Cependant, les tics, les habituelles préciosités (italiques, vocabulaire psychanalytique, etc.) ont tôt fait de placer le lecteur en terrain familier : illisibles, ces notes ? qui prétend que le Tombeau d’Anatole de Mallarmé soit lisible ?

Lire la suite : http://ivressedupalimpseste.blogspot.com/2009/03/roland-barthes-journal-de-deuil.html
Lien : http://ivressedupalimpseste...
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Journal de deuil

Beaucoup de vide dans ces pages, pour peu de mots. Mais quels mots. Il en va de même du deuil de Roland Barthes, qui peine à exprimer son chagrin : le silence règne et les mots manquent. Pourtant, comme il l'écrit lui-même : "Qui sait ? Peut-être un peu d'or dans ces notes ?" Et en effet ce sont des pépites éparses que le lecteur trouvera dans ces carnets.

Barthes cherche à mettre le doigt sur l'essence de son chagrin par petites touches, par fragments, car l'aborder dans une forme de globalité serait proprement impensable.

Quelque chose d'extrêmement émouvant dans la relation fusionnelle de Barthes avec sa mère. Sa mort est un déchirement. Comment vivre après, comment se souvenir, comment exprimer l'inexprimable. Tentatives de réponses et au milieu jaillit souvent la beauté, l'émotion et la littérature.

Et toujours cette recherche autour du langage, compulsive, ce fantasme d'un énoncé neutre, épuré, qui se ferait l'exacte représentation du réel.

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Journal de deuil

Lecture que j'aurais aimé faire il y a quelques mois, en août dernier. Et aimé partager avec ceux de mes proches le plus tenaillés par la douleur du chagrin. J'ai déjà donné quelques citations, sur ces pages et sur Apostilles, j'en donne plusieurs autres ici tant j'ai trouvé que ce recueil de notes -- lequel, semble-t-il, n'était pas destiné à la publication, d'où, à l'époque, l'inévitable polémique éditoriale parisienne --, brèves annotations jetées sur des fiches, était juste dans sa façon de contourner, de le tender du moins, l'impossibilité de « dire » la mort : « Mon chagrin est inexprimable mais tout de même dicible. Le fait que la langue me fournit le mot « intolérable » accomplit immédiatement une certaine tolérance ». Et aussi : « Je ne veux pas en parler par peur de faire de la littérature -- ou sans être sûr que c'en ne sera pas -- bien qu'en fait la littérature s'origine dans ces vérités. » D'ailleurs, Barthes n'aime pas le mot deuil, lui préférant celui de chagrin. Impossibilité pour lui, donc, de faire un « récit de vie » de la mort de sa mère, seulement, par attouchements, pourra-t-il restituer la présence de l'absence : « Dans la phrase "Elle ne souffre plus", à quoi, à qui renvoie "elle" ? Que veut dire ce présent ? » et des effets de cette mort sur lui : « J'habite mon chagrin et cela me rend heureux. Tout m'est insupportable qui m'empêche d'habiter mon chagrin. », qui ressent en outre une très forte et constante peur d'une catastrophe qui a déjà eu lieu (référence au psychanalyste Winnicott) et incessamment douloureuse.



Beaucoup de références à Proust, évidemment, et on pourra lire, comme le suggère Antoine Compagnon dans son cours Écrire la vie : Montaigne, Stendhal, Proust du Collège de France (qu'on peut écouter en podcast), Albertine Disparue. L'un et l'autre livre, si opposés par la forme, sont absolument complémentaires l'un de l'autre.



Inéluctable conclusion : « La vérité du deuil est toute simple : maintenant que mam. est morte, je suis acculé à la mort (rien ne m'en sépare plus que le temps). »



Pour moi, et conscient de l'étrangeté de ce que j'écris : cette douleur crée de la beauté, ne pouvant s'intégrer au récit de vie de Barthes, elle est désormais liée à la mienne, par l'écho qu'elle suscite en moi avec celle découlant de la mort de ma mère. Beauté douloureuse, mais Beauté : je suis un survivant de Beauté.




Lien : http://les-cendres-et-le-plu..
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Journal de deuil

Je déconseille à qui voudrait aborder l’œuvre de Barthes d'y entrer par ce livre. Non qu'il soit difficile - c'est certainement le plus limpide de ses textes - mais découvrir Barthes avec le journal de deuil exposerait son lecteur à un ennui profond; il y pleure sa mère dans de brèves notules qui sont autant de points noirs déposés sur des fiches - points noirs sans dimension ni profondeur, petits accès maniaques d'écrivain déprimé par la mort de sa mère et qui s'accroche à l'écriture comme pour ne pas perdre la main: "En écrivant ces notes, je me confie à la banalité qui est en moi" (29 octobre).



"Qui sait? Peut être un peu d'or dans ces notes" (27 octobre). Bien que cette interrogation le suggère, je ne pense pas que Barthes ait jamais songé à publier ce texte - sinon peut-être de façon posthume - sachant que ses papiers seraient déposés à l'IMEC (Institut pour la Mémoire de l'Édition Contemporaine) après sa mort.



Jusqu'à hier, je n'avais jamais prêté attention à ce livre dont j'ignorais tout. Par hasard, il n'attira mon attention sur les rayons d'une bibliothèque que parce j'avais lu de fraîche date "La chambre claire"; que cet essai sur la photographie est aussi une troublante méditation sur la mort.

Ce journal de deuil n'a que cet intérêt là; celui de vous introduire dans une sorte de work in progress, c'est-à-dire la genèse de cette très belle œuvre de Roland Barthes; "La chambre claire". Le journal de Deuil de Roland Barthes est le premier élan d'un projet dont la trace se retrouve dans ces lignes entre crochets: "[Sans doute je serai mal, tant que je n'aurai pas écrit quelque chose à partir d'elle (Photo, ou autre chose).]" (p. 227).
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Journal de deuil

Un beau livre sur le deuil, la mort, la solitude et le sentiment d’être abandonné face à soi. Belle entrée en matière avec ce grand Monsieur
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Journal de deuil

Fragments d’un discours douloureux !



Je lis les mots de Barthes par bribes, la charge émotionnelle qui s y dégage est si forte, que je ne peux le lire d'une traite.

Je ne peux pas, ne veux pas !



Comme le mentionne l'auteur, suite au décès de sa mère, Mam à laquelle il était furieusement attaché, seul le chagrin demeure.

Il est question d'une succession de notes, de pensées, parfois sans lien précis, noircies ici & là, la douleur qui teinte chacune de ces pages est limite palpable.

Le texte est parfois difficile à lire, mais il est d’une rare beauté, à travers toute cette peine qui transparait ici, c’est une magnifique déclaration d’amour que Barthes adresse à sa mère.

Ces fragments, par leur forme déjà, expriment particulièrement bien le caractère discontinu de l’endeuillement, cette discontinuité qui pèse !

Barthes essaie de manière sensé de comprendre ce processus. Il pratique aussi par ce biais une auto analyse qui peut tout aussi bien servir au lecteur.



Récit du manque, de la souffrance & de l'énergie vitale, sans pour autant, tomber, ni dans le mélodrame ni dans le pathos !
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Journal de deuil

Une lecture qui poignarde le cœur.



Beaucoup de vide, peu de mots mais, bordel, qu’ils sont dévastateurs.



Sans jamais tomber dans le pathos, R. Barthes décrit ici ses nuances de chagrin. C’est infiniment triste et extrêmement bouleversant. J’en sors déchiré et assommé.
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Journal de deuil

« Neige, beaucoup de neige sur Paris; c'est étrange.

Je me dis et j'en souffre: elle ne sera jamais plus là pour le voir, pour que je le lui raconte. »



Suite à la perte de sa mère, Roland Barthes écrit sur le décès qui bouleversera sa vie et rassemble ses feuillets en un journal.
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L'Empire des signes

La préciosité du style de Barthes épouse parfaitement l'exotisme suave de l'archipel du soleil levant. Ses phrases farcies de parenthèses me bercent de leur clapotis. Exemptes de tout pittoresque, ses réflexions me font voyager – exquis voyage imaginaire ! Mais ce n'est pas tout, c'est de la philosophie.



« La langue inconnue, dont je saisis pourtant la respiration, l'aération émotive, en un mot la pure signifiance, forme autour de moi, au fur et à mesure que je me déplace, un léger vertige, m'entraîne dans son vide artificiel, qui ne s'accomplit que pour moi : je vis dans l'interstice, débarrassé de tout sens plein ».

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L'Empire des signes

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L'Empire des signes

J’ai dévoré ce livre très accessible et facile à lire avec des photos, des dessins, des chapitres courts dédiés à un élément. Je n’ai pas tout compris dans sa finesse n’étant Pas une fine connaisseuse de Barthes mais on se laisse conduire par ses mots, ses pensées d’une intelligence, d’une finesse, d’une pertinence et d’un décalage impressionnants. Une mise à distance comme une mise en abîme de nos croyances pour mieux aller vers la culture orientale.... il nous amène à nous questionner... et tout cela dans un livre poétique et doux. on en sortirait presque en se sentant plus intelligent....
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L'Empire des signes

Il y a une beauté à voir le vide comme un élément tangible, comme une réalité plutôt qu'une absence. Ce petit livre le démontre de façon magistrale et permet un accès à une double vue, comme dans un jeu d'optique où les vides entre les lignes deviennent lignes à leur tour. Il en est de même pour l'air, le silence et l’absence dans l'art japonais : c'est lui que met en valeur le bouquet et non l'inverse... Il est d’ailleurs amusant de voir que ce procédé est identique à celui utilisé dans l'art pictural et statuaire africain !
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L'Empire des signes

Une très subtile méditation sur le Japon.Magnifiquement écrit. A mes yeux, le plus beau texte de Barthes.
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L'Empire des signes

Roland Barthes a compris l'âme japonaise ! un maître qui nous donne son abécédaire de fin observateur et de parfait voyageur !

Il nous donne les clés de son approche sur la CONTEMPLATION (si loin de nous, la méditation et autres particularités...) qui peuple leur art, leur rêve, essence même de leur mode de vie...

L'abstraction des signes en est le fil conducteur.
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L'Empire des signes

« L'Empire des signes » est paru en 1970. Les nombreuses études sur Roland Barthes considèrent souvent cet ouvrage comme un de ses chefs d'oeuvre, un tournant décisif dans son itinéraire. Il s'inscrit dans une tradition où les auteurs ont en commun d'avoir dépeint l'orient avec des mots ou des couleurs influencés par leurs regards occidentaux. L'approche de Roland Barthes se veut novatrice tant dans la forme que du point de vue du contenu.

C'est le livre d'une époque, celle d'un état singulier des relations internationales, de la France, du Japon, alors que le monde, à peine sorti de l'après-guerre, finit de se décoloniser. « L'Empire des signes » ne prétend « en rien représenter ou analyser la moindre réalité », mais « prélever quelque part dans le monde un certain nombre de traits ». Que penser de ces éléments ainsi saisis ? de leur vraisemblance ?

Le Japon est le « pays des signes » de toutes sortes où l'étranger se trouve sans cesse dépaysé, souvent désemparé. Ce pays atteint un haut niveau de raffinement dans de nombreux domaines que Roland Barthes explore avec élégance et finesse. le livre est enrichi de nombreuses illustrations. A travers les attitudes, la nourriture, la photographie, le haïku, l'écriture, Roland Barthes échappe aux comparaisons caricaturalement binaires habituelles des auteurs occidentaux, opposant sans cesse un « chez nous » à un « là-bas » mais flatte sans réserve certains stéréotypes de l'empire du soleil levant.

Selon Maurice Pinguet, alors directeur de l'Institut franco-japonais à Tokyo : « le Japon, ce Japon, son Japon, — ce fut pour Roland Barthes l'utopie du désirable ».

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L'Empire des signes

Un petit livre de Roland Barthes acheté au musée Cernuschi je crois.

Le titre et la couverture m’ont attiré étant fan du Japon

Les images sont très belles,le texte intelligent forcément même si un peu opaque pour moi.

Évidemment je manque de référence pour tout comprendre ,néanmoins j’ai apprécié cette lecture qui ne se compare à rien d’autre dans ma bibliothèque!!
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L'Empire des signes

Comme beaucoup ,le Japon et sa culture me fascinent et je cherche des guides pour mediriger dans sa découverte . Quand j'ai ouvert , dans les années 80 ce livre de Barthes , je crus avoir trouvé le Graal doublement ébloui par le brillant de l'expression (un peu maniérée tout de même) et l'aura de l'auteur . Depuis j'ai ,grâce à d'autres lectures , pris mes distances avec l'ouvrage ,curieux hybride de récit de voyage et d'essai de sémiologie , dont les assertions sont sérieusement mis en cause (voir Simon Leys et le colloque de lINALCO en 2016) .Mais il reste agréable à lire.
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