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Critiques de Roland Barthes (184)
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Journal de deuil

« Neige, beaucoup de neige sur Paris; c'est étrange.

Je me dis et j'en souffre: elle ne sera jamais plus là pour le voir, pour que je le lui raconte. »



Suite à la perte de sa mère, Roland Barthes écrit sur le décès qui bouleversera sa vie et rassemble ses feuillets en un journal.
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Fragments d'un discours amoureux

Lecture complémentaire à l’occasion d’un cours de LGC et particulièrement relatable. Les définitions que donne Barthes sont tout à fait bienvenues (c’est la partie que je préfère……) et le livre se lit un peu à la manière d’un recueil de poésie : on sélectionne les chapitres qui nous intéressent grâce aux définitions et on lit le livre dans le désordre.. belle expérience
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Fragments d'un discours amoureux

Roland Barthes nous compile la liste des mots qu’il rattache au comportement amoureux et livre une œuvre heuristique dans laquelle il partage ses réflexions tout en les rattachant à d’autres œuvres littéraires.



A plusieurs reprises, j’ai pu découvrir des descriptions qui correspondent à des émotions que j’ai pu ressentir mais que je ne savais pas véritablement formuler ou identifier.



On s’identifie donc à certaines descriptions, ce qui peut faire sourire (ou non). En tout état de cause, cela ne laisse pas indifférent.
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Le plaisir du texte

Je n'ai rien compris !

C'est un essai littéraire ou un long poème en ancien français du 11e siècle ?



Roland Barthes parle de plusieurs sujets intéressants, mais complexes. Et le fait que j'ai l'impression qu'il parle une langue étrangère à la mienne ne m'aide pas à comprendre.

Alors je sais que le problème vient sûrement de moi, que je n'ai pas assez de culture pour comprendre les références ou de vocabulaire pour tout saisir, mais c'est quand même extrêmement frustrant d'avoir l'impression d'être illettré en lisant ma propre langue.

Surtout que l'édition que j'ai ne comporte quasiment aucune note pour guider le lecteur.

En fait, je ne sais pas si Barthes parle un français vieilli parce que... ben parce que le livre est un peu vieux quand même (et encore j'ai lu des livres plus anciens mais plus compréhensibles)... ou s'il ne fait juste aucun effort pour être compris par le plus grand nombre, et qu'il part du principe que ce ne sont que les gros littéraires qui le lisent.



Je vais faire des recherches de mon côté pour comprendre ce que j'ai lu (bon j'abuse un peu, j'ai compris quelques phrases quand même) et je reviendrai peut-être sur ma critique pour donner une meilleure note à ce bouquin.



Mise à jour : bon... Je crois avoir compris, mais ça reste très peu évident à lire. C'est un essai, pas un roman. Pour moi, il n'y avait pas besoin d'être aussi "poétique". Écrire simplement pour les lecteurs aurait été un meilleur choix.
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Le plaisir du texte

Le lecteur aura sans doute beaucoup de plaisir à parcourir ce court essai … en tout cas il apprendra-là, n'en doutons pas, le pourquoi et le comment d'un possible bonheur à feuilleter ces quelques pages. le plaisir du texte pourtant quand il est dit est toujours celui d'un autre. Il faudra donc ici, à son aulne, convertir, élargir, contracter parfois cette matière fort alambiquée et pas mal cérébrale de Roland Barthes ; il faudra aussi, probablement, à sa mesure, défaire un peu de son ordre (tout alphabétique) – la table en fin d'ouvrage sera pour cela fort pratique. Mais foin des généralités, quelques réjouissantes idées maintenant accrochées aux pages de l'essai et, c'est à craindre, pas mal élaguées d'un certain engagement (à la Philippe Sollers), d'une psychanalyse et d'une linguistique (à la Julia Kristeva).





Le lecteur tout à son plaisir se rit d'abord de la contradiction logique qui peut être opposée à son contentement, nous dit Roland Barthes. le plaisir du texte ainsi peut très bien pour lui prendre la forme d'une dérive, d'une stupidité. « le plaisir du texte, ajoute-t-il, c'est le moment où mon corps va suivre ses propres idées – car mon corps n'a pas les mêmes idées que moi. » le lecteur tout à son plaisir ne lit d'ailleurs pas tout, pas tout intensément quand s'intercalent dans les récits les plus classiques ce qui est utile à l'énigme, au destin et ce qui ne l'est pas. C'est alors pour ce lecteur pressé le vif plaisir de l'éraflure, de ce que l'on saute pour aller droit à l'histoire. Pourtant, contre l'opinion qui croit qu'il faut toujours aller vite pour ne pas s'ennuyer, l'essayiste oppose à la suite une autre lecture de plaisir possible, une lecture qui ne passe rien, qui pèse, soupèse et colle au texte. Dès lors, ce n'est plus l'extension, l'effeuillement des vérités qui captive cette lecture mais bien le feuilleté de la signifiance. Lectures contradictoires donc pour Roland Barthes, qu'on en juge. Il lit lentement un récit classique et le livre lui tombe des mains ; à contrario, il parcourt rapidement un texte moderne et il est pour lui irrémédiablement opaque, ennuyeux, perdu. Les plaisirs de la phrase, du texte sont éminemment culturels, dicibles, ils peuvent se définir par une pratique du confort radicalement étrangère au texte moderne. Chez Roland Barthes une lecture semble le disputer à une autre. Celle confortable des récits les plus classiques, le contente, l'emplit et génère chez lui un plaisir qui vient de sa culture qu'elle conforte ; celle des textes les plus modernes, au contraire le déconforte, le déstabilise jusque parfois l'ennui mais fait naitre en lui, un véritable ébranlement, une perte, une jouissance provoquée par la remise en cause de son moi et de sa culture. Dans cet essais, Roland Barthes passe donc sans cesse d'une rive à l'autre, il franchit et refranchit le cours impétueux de la modernité, il s'arrache le plus souvent à la quiétude de la berge du classicisme ; le dicible plaisir lui apparait rarement comme extensif à la jouissance, l'indicible jouissance au contraire lui semble le plus souvent irrémédiable cassure, intranquille affirmation et scandale. Loin de pouvoir s'apaiser en menant de front le goût des oeuvres passées et le soutien des oeuvres modernes, dans l'oeil de Jacques Lacan, il s'aperçoit en sujet clivé, parlant et s'interdisant de parler, jouissant contradictoirement de la consistance et de la chute de son moi. le lecteur de Roland Barthes, dans l'oeil de Sigmund Freud cette fois, s'aperçoit encore en sujet clivé, en sujet pervers qui prend plaisir à une histoire dont il connait la fin, il sait et ne sait pas et il fait comme s'il ne savait pas. Hors des langages, de leur régionalité, de la rivalité qui règlent leur voisinage, hors aussi de leurs systèmes mi-scientifiques, mi-éthiques qui constatent, expliquent, condamnent, vomissent et récupèrent, le texte peut également offrir des plaisirs au lecteur : une indéniable tranquillité loin de tout agonisme, surtout un ailleurs. le hors langage permet ainsi, nous dit l'essayiste, d'échapper à la contagion du jugement et à la métonymie du contentement. Pour autant, le plaisir que Roland Barthes éprouve peut aussi naitre d'une lecture légère, absente, presque étourdie, d'une lecture qui parvient à se faire entendre indirectement, mêlée d'autres choses – bruits, mouvements, luminosités, présence aimée. Il peut également savourer en passant quelques phrases parce qu'elles font advenir chez lui, souvenir circulaire, d'autres pages. Il peut aussi se gorger de menus détails, prendre place dans la scène minuscule et éprouver du plaisir à la représentation de la vie quotidienne. Cependant, tout ce brouillon plaisir si longuement détaillé, comme peut en témoigner le plus commun des lecteurs, est en dernière instance contingent, il dépend, nous dit Roland Barthes, de notre humeur, de nos habitudes, de nos envies, des circonstances, etc.





Le plaisir de lire un texte est concomitant à celui de l'écrire et de le destiner. Il n'y a pas derrière le texte un écrivain actif et devant lui un lecteur passif. le texte choisit son lecteur par toutes sortes de dispositions (vocabulaire, références, lisibilité, etc.) manifestant ainsi la présence d'un auteur, la présence anonyme, pas civile, pas passionnelle, pas biographique, pas celle d'un écrivain commandant derrière le texte. Dans le texte, le lecteur à besoin de la figure de l'auteur qui n'est ni sa représentation, ni sa projection et réciproquement l'auteur a besoin de celle du lecteur, sauf à babiller. C'est pourquoi celui généré par un besoin d'écriture (babil), sans plaisir, pour un lecteur indifférencié, ennuie Roland Barthes. Il faut nous dit-il désirer le lecteur en écrivant pour générer ce sentiment, il faut excéder la demande, dépasser l'utile, forcer la mainmise des adjectifs. le plaisir à partie liée avec un excès du texte chez l'écrivain, avec ce qui dépasse toute fonction (sociale) et tout fonctionnement (structural). le plaisir, nous dit Roland Barthes, est de toutes parts faussement considéré comme une chose simple, dont il conviendrait, c'est selon, de revendiquer ou de mépriser la facilité. A droite le plaisir est postulé contre l'intellectualité, à gauche il est incriminé d'hédonisme, c'est encore là l'indécrottable mythe du coeur contre la tête. Pour l'essayiste, le plaisir est évidemment ailleurs, atopique, étranger à une quelconque logique de l'entendement ou de la sensation, il est une dérive scandaleuse. A droite l'investissement de l'écrivain dans le marché des oeuvres est également postulé, à gauche la modernité pour déborder le dit marché est convoquée. Les deux parties en litige ont pourtant chacune leur part : ici un texte sublime, désintéressé, là un objet mercantile, dont la valeur est … la gratuité, dont l'utilité est ... l'inutilité.





La duplicité du langage, la rupture, l'intermittence (dans l'histoire, le style, le vocabulaire, la composition, etc.), la permanence donc de deux bords et pas la destruction de l'un ou l'autre (culture et amoralité, construction du récit et déconstruction de la narration, dévoilement et dissimulation, etc.), sont générateurs de plaisir chez le lecteur. Sans déchirure, pas de bords mais un dévoilement progressif avec l'espoir de connaitre la fin de l'histoire. le suspens narratif, pour Roland Barthes, génère un plaisir de l'esprit mais nullement des sens. de même que la duplicité, le retournement, le noircissement, le renversement d'une histoire racontée platement, pure production, développe superbement chez lui le plaisir du texte. le texte qui est certes du langage, nous dit Roland Barthes, se doit pourtant d'être hors de son emprise, littéralement extériorisé pour donner du plaisir. Il est pour se faire exténuation du métalangage (science, cause, institution), des structures, de la syntaxe, de la catégorie discursive, du genre, de l'idéologie, des contraires – le texte en présence de son ombre. le texte de plaisir n'est pas pour lui un parler social, un sociolecte auquel l'écrit s'identifierait, le système est en lui débordé. Tout langage répété est pour l'essayiste immédiatement compromis, seul le nouveau absolu peut faire advenir la jouissance.





Cet essai sur le plaisir souffre sans doute de quelque particularisme. Il ne peut cependant, parce qu'il se laisse dire qu'à travers l'indirect d'une revendication, d'une expérience, d'une culture, d'un temps particulier de l'auteur, être autre chose que la brillante proposition de Roland Barthes lui-même. Contingent, éphémère, ce plaisir ne peut donc dépendre, pour lui comme pour nous anonymes lecteurs, que de son humeur, de ses habitudes, de ses envies, etc. Une certaine vulgate certes du parler psychanalytique pour qui tout plaisir, toute jouissance est sexuelle, un vocable certes mi-scientifique, mi-éthique de l'essayiste qui constate, retient, explique sans cesse (le plaisir /jouissance du texte, le /les plaisirs, la dénégation et neutralisation du plaisir, la figuration du désir, l'apparition du corps érotique, etc.), pourront peut-être paraitre alourdir exagérément le propos. Il n'en sera pourtant rien si, lecteur au second degré, nous savons déplacer notre position pour n'être pas solidaire mais curieux du propos.

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Roland Barthes par Roland Barthes

Si on m'avait dit un jour que j'aurais pris du plaisir à lire un ouvrage de Roland Barthes, je lui aurais ri au nez.



Mais ils s'avère que la lecture de ce livre, une fois éclairée et accompagnée par un enseignement de qualité (L3 Lettres Modernes), se relève être très intéressante. On y découvre la philosophie et la manière d'écrire de Barthes, qui privilégie les fragments et les pensées pêle-mêle pour évoquer de nombreux sujets liés à sa vie et à son parcours d'écrivain, mais aussi son parcours personnel.



Vous ne trouverez pas plus original que ce livre en autobiographie, même si Barthes refuse de l'appeler ainsi. L'oeuvre est remplie de fantaisies, se refusant de rentrer dans des cases, dans un genre, dans une préconception.



De plus, les remarques de Barthes sont souvent bien empreintes d'humour, ce qui rend la lecture assez agréable et légère.
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La Chambre claire : Note sur la photographie

Relecture de cet ouvrage de Roland Barthes, paru en 1980 et qui fait depuis partie des ouvrages très souvent cités pour qui s'intéresse à la théorie de la Photographie. Dans cet ouvrage, Roland Barthes se pose la question de l'essence de la Photographie. Pour cela, il va adopter une approche très peu académique : "Je résolus donc de prendre pour départ de ma recherche à peine quelques photos, celles dont j'étais sûr qu'elles existaient pour moi." En ce sens, on a affaire ici plus à l'auteur de "Fragments d'un discours amoureux" qu'au professeur de sémiologie du Collège de France. "Comme spectator [opposé à l'operator ], je ne m'intéressais à la Photographie que par "sentiment", je voulais l'approfondir, non comme une question, mais comme une blessure. Dans la première partie, en se basant sur quelques photos reproduites dans l'ouvrage, il s'attache à distinguer le studium, c'est à dire un champ d'intérêt culturel général du punctum, d'une photo, sorte de satori ; il rapproche ainsi la Photographie du Haïku. Mais c'est dans la deuxième partie, la plus intime, qu'il va trouver ce qui, selon lui, est l'ontologie de la Photographie : le "ça a été". Il arrive à cette découverte en rangeant des vieilles photos de sa mère, décédée et en tombant sur une photo d'elle fillette au Jardin d'hiver (photo non reproduite): "J'observais la petite fille et je retrouvai enfin ma mère". Il précise : "La photographie ne remémore pas le passé (rien de proustien dans une photo). L'effet qu'elle produit sur moi n'est pas de restituer ce qui est aboli (par le temps, par la distance), mais d'attester que ce je vois a bien été." Un peu plus loin, dans une photographie du jeune Lewis Payne, dans sa cellule, condamné à mort, prise par Alexander Gardner en 1865, il découvre ce nouveau punctum : "il va mourir". La photo est dans ce cas un futur antérieur, elle dit la mort au futur. Roland Barthes exprime à plusieurs reprises les liens de la Photographie avec la mort. Alors qu'il insiste sur le caractère de pure contingence de toute photographie, je ne peut m'empêcher de penser à sa mort à lui, fauché par une camionnette dans une rue de Paris.
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L'Empire des signes

Un petit livre de Roland Barthes acheté au musée Cernuschi je crois.

Le titre et la couverture m’ont attiré étant fan du Japon

Les images sont très belles,le texte intelligent forcément même si un peu opaque pour moi.

Évidemment je manque de référence pour tout comprendre ,néanmoins j’ai apprécié cette lecture qui ne se compare à rien d’autre dans ma bibliothèque!!
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Mythologies

Bonsoir,

Je vais être clair avec vous, je ne suis pas sûr d'avoir compris tous ses concepts.

Je découvre Roland Barthes et sa pensée.

Bin oui, je ne connais pas tout. Pas vous ?

Mythe, mythologie, culture bourgeoise ou petite-bourgeoise, thèmes marxistes, méta-langage etc...

Plein de connotations qui vont vers mes biais de confirmation, mais qu'en est-il réellement ?

A cette heure, je n'ai pas d'avis tranché. D'où le 3/5.

Je dois digérer cette lecture puis la remettre à l'établi (il rejoint ma pile PAR - Pile à relire).

Au plaisir de lire vos ressentis.

Et à bientôt !

Livresquement vôtre
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Fragments d'un discours amoureux

Sous forme d'un dictionnaire, Roland Barthes expose les différents éléments qui compose l'amour dans la littérature.



Chaque élément est accompagné d'une définition et d'explications basés sur des textes, principalement de Werther de Goethe.



Lecture intéressante et surprenante d'une part la forme proposée, celle d'un dictionnaire, qui permet une lecture morcelé et chronologie réelle mais aussi dans le fond qui montre des éléments qui constitue le discours amoureux à plusieurs époques et selon plusieurs formes et points de vue mais qui reste encore très actuelle pour certain principe.
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La préparation du roman

Livre très intéressant sur l'écriture d'un livre, de « à quoi cela sert ? », jusqu'à « quelles sont les difficultés rencontrées par les auteurs qui on fait des œuvres ? ». On est au niveau Dante, Proust, Mallarmé, Chateaubriand … le plus contemporain serait Sollers (il me semble).



Toutefois, je pense qu'il faut prévenir les lecteurs que la lecture est rendu difficile car il s'agît d'une transcription d'un cour. Il s'agit d'un langage parlé, avec des tics de langage, beaucoup (trop !) de digressions .Ce qui est charmant dans une vidéo d'une interview de Roland Barthes de quelques minutes et parfois difficilement supportable à la lecture de plusieurs pages.

Personnellement j'ai adoré mais cela a été une lecture laborieuse.
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Journal de deuil

En emportant de la librairie le Journal de deuil, de Roland Barthes, je pensais que j’allais découvrir des pensées fortes, des réflexions profondes sur ce qu’un deuil révèle de soi et du lien rompu, sur ce que l’absence inflige et change, sur ce que l’on trouve, ou non, comme sens à ce traumatisme.

Mais le Journal de deuil de Roland Barthes n’est qu’un journal, je ne peux même pas dire banal à pleurer, puisqu’il m’a laissé indifférente. Et même agacée : R. Barthes constate, assez satisfait, à plusieurs reprises, qu’il n’«hystérise »pas son chagrin, qu’il en fait peu part à ceux qui l’approchent. Mais où avait-il vu que les gens en peine profonde allaient la raconter à tous vents ?

Et comment croire qu’il n’avait pas la réponse à cette question : « Pouvoir vivre sans quelqu’un qu’on aimait signifie-t-il qu’on l’aimait moins qu’on ne croyait… ? »

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La Chambre claire : Note sur la photographie

La chambre claire de Roland Barthes fut écrite en 1979 et paru l'année suivante.



Cet ouvrage est très intéressant pour qui s'intéresse à la photographie et à l'art. Barthes va nous transmettre sa vision de la photographie et va essayer d'analyser la manière dont celle-ci le touche. Il va agencer son livre à travers deux parties. Dans la première, il va parler des photographies qui le touchent, et dans la seconde, il va se centrer sur une image de sa mère enfant. Après le choc de la perte de sa mère, il va chercher des images afin de se rappeler d'elle, de son caractère. Il veut en quelque sorte s'assurer qu'elle a été et se remémorer de ce qu'elle a été.



Ce livre est agencé sous formes de notes et illustré avec des photograhies. L'agencement en notes est très intéressant car cela lui permet de nous jeter des pensées éparpillées, sans lien direct entre chacune mais toutes reliées à un même thême. A contrario, un plan rigide aurait empêché la partution de certaines idées car ces dernières s'écarteraient du sujet. Toutefois, notamment vers la fin de son ouvrage et dans la partie II (celle de sa mère), il me devient plus compliqué de suivre la pensée de Barthes. C'est peut-être car la profondeur de ce que ressent l'auteur devant cette image dépasse ses mots et rend plus flou à un étranger sa pensée. Il n'aurait pas été de refus un développement plus poussé sur certaines parties. Mais cela peut-être subjectif.



Au fil de l'ouvrage, Barthes va nous dévoiler ce qui rend la photographie si intense. Il va nous dévoiler l'essence de la photographie : un évènement qui a été. Un évènement qui a été dans le monde réel, dont les reflets lumineux ont touché une pellicule (les appareils photos numériques firent leur apparition au grand public dans les années 2000). En regardant la réaction chimique des photons sur la pellicule, nous sommes témoins d'un évèmenent réel, qui a réellement été. Si nous nous plongeons dans la photographie et omettons le fait que nous regardons un écran ou une feuille de papier représentant le résultat de photons sur une pellicule, nous sommes en quelque sorte dans le passé. Barthes dira "la chose d'autrefois, par ses radiations immédiates (ses luminances), a réellement touché la surface qu'à son tour mon regard vient toucher," La notion d'un évènement réel est très importante pour Barthes.

Ainsi, avec la démocratisation de la photographie et de facto, la prolification des clichés et leurs variétés, il devient normal de ne pas être troublé par certaines images. Barthes essaiera d'expliquer, de théoriser ce qui nous fait aimer une image. Premièrement, il définira le "studium", ce qu'est la photo "en apparence, dans les faits" en quelque sorte. Cette évènement "dans les faits, en apparence," est très souvent le sujet de l'image et trouve de la valeur à travers la connaissance et l'éducation (studium, studiare). En prenant pour exemple une image de militaires dans un pays en guerre, le studium est les militaires et le fait qu'ils soient dans un pays en guerre. Ensuite, il parlera de punctum, quelque chose qui nous transperse comme une flèche, qui nous point. Cela peut-être un détail mais c'est ce qui nous trouble selon barthès. Par exemple, derrière ces militaires, des nonnes qui passent en marchant. Ces nonnes nous troublent plus que les militaires qui ont pourtant surement tué des humains. Le punctum est très subtil et subjectif, mais, selon Barthes, c'est ce qui donne une âme à l'image.

Barthes est un réaliste, il voit la photo comme un témoin de la réalité. Il va ainsi dans son ouvrage nous donner davantage d'indications sur l'essence de la photographie. Par exemple, il va distinguer la valeur des photographies par différentes formes de "surprises". La surprise de la rareté du référent, la surprise d'un geste saisi au point de sa course (quelqu'un sautant d'un immeuble) etc... Bref, cet ouvrage est loin d'être un de ces tutoriels technique de la photographie vous imposant des règles de composition ou vous expliquant comment bien exposer une image.



Personnellement, j'ai adoré cet ouvrage. Il m'a procuré un nouveau visage de la photographie auquel je n'avais jamais pensé. En effet, je n'ai jamais abordé la photographie sous cet aspect réaliste: le fait que je regarde un témoin fidèle du passé.

Barthes ma fait remarquer un fait sociétal dans lequel nous baignons et nous rentrons de plus en plus : l'intensification des média numériques. Né en 2005, ayant 17 ans en 2022, mon avis sur la photographie est drastiquement différent de celui de Barthes. En voyant une photographie, je ne suis pas abasourdi par le fait d'être témoin d'un évèmenent qui a réellement été. Mon esprit ne divague pas en se demandant ce qu'est devenu l'enfant sur cette image de 1960. Je ne me demande pas "est-il en vie ?", "où est-il maintenant ?"... Je vois la photographie comme quelque chose de commun et il me faut plus qu'une image témoignant d'un évènement passé pour me troubler. Cela peut-être lié au fait que, depuis ma naissance, je baigne dans les images. La vision réaliste de Barthes, qui a vécu dans un monde moins numérique, n'a aucun sens chez moi. Je pense être habitué à la photographie. Et je pense aussi ne pas être le seul de ma génération. Est-ce que, au fil des photographies que je contemplerai, je basculerai dans une vision Barthesienne (je suis débutant dans l'art) ? Ou est-ce que ce fossé de perception artistique est un fait normal et est même le moteur des nouveaux courants artistiques ? Je suppose que les impressionnistes étaient lassés de la vision de l'art qu'avaient leur sphère artistique et voulaient quelque chose de nouveau, quelque chose qui ne leur paraissait pas banal, commun. C'est pourquoi je trouve un intéret fort dans les photographies plutot abstraites, utilisant des procédés techniques (que Barthes jugera superflux) comme les reflets, une vitesse d'obturation lente, une photographie totalement floue etc... A contrario, je peux me tromper et cette différence d'appréciation de la photographie ne peut-être que subjective et je peux être entourré de réalistes sans l'avoir identifié.



Je conseille vivement ce livre !

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Marcel Proust : Mélanges

"Donc, d'abord, Proust."



Les fulgurantes miscellanées que nous prodigue, d'outre-tombe, un Roland Barthes ébloui sont de ces friandises que tout proustien (ou marcellien, selon le subtil distinguo du sémillant sémiologue) se doit de croquer.



Brillant sans jamais être pontifiant, sagace sans mésuser du moindre jargon affecté, le philosophe s'attache à dévider l'écheveau de la Recherche en multipliant les perspectives : le déclencheur du grand œuvre, l'invention d'une langue unique, l'énonciation du "je", la poétique de l'onomastique, le moment sacré où le génie éclot...



Floculation, émulsion (la mayonnaise accommodant fort bien le bœuf en gelée), mutation, vacillation, mystagogie ou cristallisation... Barthes métaphorise d'importance pour tenter d'élucider "l'enchantement du Vendredi Saint" que constitue le septuor de Proust. Ses analyses, ses annotations, au même titre que ses confidences murmurées, sont confondantes d'acuité et de ferveur retenue.



Au-delà de propos singulièrement éclairants, Barthes, fervent missionnaire, nous redonne une furieuse envie de lire, relire, délire le précieux bréviaire. C'est l'essentiel.



"De tout cela, nous ne garderons qu'un seul fil - celui de notre projet : essayer de savoir comment quelqu'un est passé de la Notation à la Nappe, de la Vie à l’œuvre."
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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La Chambre claire : Note sur la photographie

Ah, Barthes ! L'intellect affiné et la sensibilité raffinée. Ce livre est un essai en même temps qu'un autoportrait, une confession pudique. Il propose un lexique restreint pour étudier la photographie (le "studium" et le "punctum" en particulier) et surtout pour mieux décrire ce qui le touche et le trouble intimement dans chaque photographie choisie. Livre qu'on ne peut que chérir. (À moins d'y être hermétique, ce qui se conçoit bien sûr.)
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La Chambre claire : Note sur la photographie

Roland Barthes s’interroge sur ce qu’est la photo, il se demande ce qu’elle est « en elle-même ». Que représente-elle pour le « spectator » (le spectateur) ? Que veut dire « l’opérator » (le photographe) sur le « spectrum » (l’objet, le sujet de la photo) ?

Il distingue le « studium » : « sorte d’investissement général », qui fait appelle à la personnalité, la culture, le contexte … dans le quel se trouve le spectator ; du « punctum » : « ce hasard qui, en elle [nous] point ». Le studium de l’ouvrage serait la Photographie et la ‘méta-Photographie’, et le punctum, la photo du « Jardin d’Hiver ». Invisible et omniprésente, lui seul peut nous la décrire telle qu’elle est ressentie par le spectator du punctum en question… nous la faire apprécier… car il nous fait partager son propre punctum personnel, individuel, voire existentiel.



Roland Barthes nous propose une introspection au combien perspicace de la Photo, de son rapport à la Mère, à la Mort… et toute son étude, si objective qu’elle se veuille au départ, et intrinsèquement liée à son expérience personnelle de la photo, de l’amour qu’il voue à sa mère, et de la mort qui se rapproche inexorablement.
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Michelet

Cet ouvrage est consacré au grand historien que fut Michelet . Roland Barthes avec sa finesse habituelle trace son portrait et celui de sa pensée à partir de ses textes Après un memento qui ressitue l'homme dans son siècle ,il développe en 6 chapitres: Michelet mangeur d'histoire/La vaisseau hollandais/L'histoire que nous mettons très sottement au féminin/Mort-sommeil et mort-soleil/Fleur de sang/Sa Majesté la femme/L'Ultra-sexe/ Lecture de Michelet.Puis on donne un florilège de commentaire sur Michelet.Nombreuses illustrations.
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Fragments d'un discours amoureux

Se reconnaître dans un livre est toujours une expérience émouvante, plus encore sans doute dans celui-là. À l'aide de grands auteurs et d'œuvres de références, Barthes éclaire les facettes de l'amoureux. Des mots qui ne vieillissent pas, et décrivent à la perfection les tumultes de ce long voyage en pays d'amour...

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Roland Barthes par Roland Barthes

J'ai lu du 08/03/2022 au 21/03/2022.



J'ai lu ce livre dans le cadre de mes études surtout dans une matière autour de la notion de l'encyclopédie. Quand on est étudiant en lettres, Barthes est un des auteurs à connaître pour ses nombreux essais autour de l'écriture. Je dois dire que j'étais curieuse de voir comment il allait faire son autoportrait. J'étais très curieuse surtout que ce livre est dans la bibliographie de ce séminaire.

Comment dire ? Je n'ai pas compris grand chose de ce livre car j'essayais de voir en quoi c'était une encyclopédie et comment des éléments. Barthes brouille tout, il n'y a du désordre partout. On n'arrive pas à comprendre la structure même du livre. J'ai beau me triturer la tête, je n'ai pas su déchiffrer le travail de l'auteur. Puis, cela a eu des répercussions sur mes envies de le lire car j'ai pris du temps pour le lire et je ne prenais aucun plaisir.

C'est dommage mais je pense le relire très rapidement pour déchiffrer le mystère autour de cet autoportrait très original et surprenant. Néanmoins, j'apprécie de découvrir Barthes différemment et on a une petite impression d'ordre dans le désordre.



Pour conclure, je ne peux pas dire que j'ai aimé ma lecture, ni détesté car je n'ai pas réussi à comprendre l'univers de ce livre. Il est très surprenant et sort clairement des sentiers battus de l'autoportrait et de l'encyclopédie.



Ma note : 6/10
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Fragments d'un discours amoureux

Voilà c’est fait ! J’ai réussi ! Après une première tentative et un cuisant échec en décembre 2016 je m’y suis collé de nouveau. Un article par jour j’arrive enfin au bout de mon périple masochiste.

Bon de quoi s’agit-il ? Un dictionnaire non pas sur l’amour mais sur l’amoureux qu’il soit femme ou homme. Son langage, ses attitudes, ses symboles…. Un cobaye parfaitement disséqué par le maître philosophe-sémiologue.

Beaucoup de mots nouveaux que je n’arriverai jamais à recaser dans une conversation mais qu’importe j’en ai sélectionné quelques-uns. Ce livre doit être interdit à tous ceux qui n’ont jamais connu l’amour car il risquerait de les dégouter par avance. Ça ne donne pas envie ! Mais en fait s’agit-il bien d’amour et pas plutôt de dépendance amoureuse ? Comme l’écrit avec tant de justesse Barthes :

« Annulation : Bouffée de langage au cours de laquelle le sujet en vient à annuler l’objet aimé sous le volume de l’amour lui-même : par une perversion proprement amoureuse, c’est l’amour que le sujet aime, non l’objet. »

N’empêche j’aime Roland même si nous ne sommes pas du même monde. Et puis il nous fait dans ces fragments quelques saillies toutes Barthiennes.

Comme James Dean il est mort d’un accident de la route, moins glorieux ; trop tôt.

Fauché le 26 mars 1980 par la camionnette d'une entreprise de blanchissage, 44 rue des Écoles à Paris, juste devant le vieux campeur ; il demeurera icône et légende.

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