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Citations de Romain Gary (5287)


J'ai un collègue de bureau qui est revenu tout bronzé des vacances dans le Sud tunisien. Je le dis pour montrer que je sais voir le bon côté des choses.
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L'embarras du choix, c'est l'angoisse.
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Mes parents m'ont quitté pour mourir dans un accident de la circulation et on m'a placé d'abord dans une famille, puis une autre, et une autre. Je me suis dit chic, je vais faire le tour du monde.
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- Eh bien, vous voyez que ça va déjà mieux, dit le docteur. Il pleure. Il se développe normalement. Vous avez bien fait de venir me voir, Madame Rosa, je vais vous prescrire des tranquillisants. C’est seulement de l’anxiété, chez vous.

- Lorsqu’on s’occupe des enfants, il faut beaucoup d’anxiété, docteur, sans ça ils deviennent des voyous
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Je pense que pour vivre il faut s’y prendre très jeune, parce qu’après on perd toute sa valeur et personne ne vous fera de cadeaux.
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Monsieur Hamil est un grand homme, mais les circonstances ne lui ont pas permis de le devenir.
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- Est-ce que je suis trop envahissante ?
- Terriblement, lorsque tu n’es pas là.
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- Tu ne vas quand même pas mourir de maladie ? me demanda-t-elle, comme si elle attendait de moi quelque tout autre et admirable façon de quitter la terre.
- Ne me touche pas, tu vas peut-être l'attraper.
Elle s'assit sur le lit
- A quoi ça sert d'aimer quelqu'un, si on a peur de l'attraper ?
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A la question, dans le fameux questionnaire de Proust : "Quel est le fait militaire que vous admirez le plus? " j'avais répondu : " la fuite ".
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Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours.
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Ce que le progrès demande inexorablement aux hommes et aux continents, c'est de renoncer à leur étrangeté, c'est de rompre avec le mystère, - et sur cette voie s'inscrivent les ossements du dernier éléphant...
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« Abandon de poste devant l’ennemi ! essaie de la morigéner le bon soldat Schatz. C’est très grave ce que vous faites là, vie … Mais la vie continue son implacable désertion. »
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Je suis convaincu que les frustrations éprouvées dans l’enfance laissent une marque profonde et indélébile et ne peuvent plus jamais être compensées; à quarante-quatre ans, chaque fois que je plonge mes dents dans une pastèque, j’éprouve un sentiment de revanche et de triomphe extrêmement satisfaisant, et mes yeux semblent toujours chercher, par-dessus la tranche ouverte et parfumée, le visage de mon petit camarade pour lui signifier que nous sommes enfin quittes, et que moi aussi, je suis parvenu à quelque chose dans la vie. J’ai beau, cependant, me gaver de mon fruit préféré, il serait vain de nier que je sentirai toujours la morsure de regret dans mon cœur et que toutes les pastèques du monde ne me feront pas oublier celles que je n’ai pas mangées à huit ans, lorsque j’en avais le plus envie, et que la pastèque absolue continuera à me narguer jusqu’à la fin de mes jours, toujours présente, pressentie, et toujours hors de portée.
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(...) Il y a, entre les clichés, les formules toutes faites et l’ordre social en vigueur, un lien d’acceptation et de conformisme qui dépasse le langage (...)
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Même si j'étais une canaille, Lila continuerait à m'aimer. Tu ne sais pas ce que c'est, aimer quelqu'un vraiment. On pardonne rien et pourtant on pardonne tout.
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Si je pouvais vous faire rire quelques instants à mes dépens, je me sentirais mieux : prêter à rire, il n'y a rien de plus généreux.
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On dit de l'Iliade que c'est une épopée et on admire beaucoup ses milles combats héroïques. il est beaucoup plus difficile d'évoquer les couples vieillissant dans la douceur qui sont pourtant nos plus belles victoires.
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« Non, je ne puis prétendre l'avoir vraiment connue, j'ai surtout beaucoup pensé à elle, ce qui est encore une façon d'avoir de la compagnie.

Elle avait certainement manqué de franchise à mon égard, et même de simple honnêteté : c'est à cause d'elle que l'administration d'une région à laquelle je tenais beaucoup m'a été retirée, et que l'on m'a confié la charge de ces grandes réserves de troupeaux africains, jugeant sans doute que la confiance et la naïveté dont j'avais fait preuve dans cette affaire me révélaient plus qualifié pour m'occuper des bêtes que des humains. Je ne m'en plains pas et je trouve même que l'on a encore été bien gentil avec moi : ils auraient pu m'expédier quelque part, loin de l'Afrique, et, à mon âge, il y a des ruptures auxquelles on risque de ne pas survivre.

Quant à Morel. Tout a été dit là-dessus. Je crois que c'était un homme qui,dans la solitude, était allé encore plus loin que les autres - véritable exploit, soit dit en passant, car lorsqu'il s'agit de battre des records de solitude, chacun de nous se découvre une âme de champion. Il vient souvent me retrouver, pendant mes nuits d'insomnie, avec son air en rogne, les trois rides profondes de son front droit,têtu, sous les cheveux ébouriffés, et cette fameuse serviette à la main, bourrée de pétitions et de manifestes pour la défense de la nature, qui ne le quittait jamais. J'entends souvent sa voix me répéter, avec cet accent faubourien assez inattendu chez un homme qui avait, comme on dit, de l'éducation C'est bien simple, les chiens, ça suffit plus. Les gens se sentent drôlement seuls, ils ont besoin de compagnie, ils ont besoin de quelque chose de plus grand, de plus costaud, sur quoi s'appuyer, qui puisse vraiment tenir le coup.
Les chiens ne suffisent plus, les hommes ont besoin des éléphants. Alors, je ne veux pas qu'on y touche. II me le déclare avec le plus grand sérieux et il frappe toujours un coup sec sur la crosse de sa carabine, comme pour donner plus de poids à ses paroles.

On a dit de Morel qu'il était exaspéré par notre espèce et acculé à défendre contre elle une sensibilité excessive, les armes à la main. On a affirmé gravement qu'il était un anarchiste, décidé à aller plus loin que les autres, qu'il voulait rompre, non seulement avec la société, mais avec l'espèce humaine elle-même - " volonté de rupture" et "sortir de l'humain" furent, je crois, les expressions les plus fréquemment employées par ces messieurs. Et comme s'il ne suffisait pas de ces sornettes, je viens de trouver dans une ou deux vieilles revues qui me sont tombées sous la main, à Fort-Archambault, une explication particulièrement magistrale. Il paraît que les éléphants que Morel défendait étaient entièrement symboliques et même poétiques, et que le pauvre homme rêvait d'une sorte de réserve dans l'Histoire, comparable à nos réserves africaines, où il serait interdit de chasser, et où toutes nos vieilles valeurs spirituelles, maladroites, un peu monstrueuses et incapables de se défendre, et tous nos vieux droits de l'homme, véritables survivants d'une époque géologique révolue, seraient conservés intacts pour la beauté du coup d' œil et pour l'édification dominicale de nos arrière-petits-enfants.»
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Quelques instants plus tard, j'écoutais la voix de ma mère au téléphone. Je suis incapable de transcrire ici ce que nous nous sommes dit. Ce fût une série de cris, de mots, de sanglots, cela ne relevait pas du langage articulé. J'ai toujours eu, depuis, l'impression de comprendre les bêtes. Lorsque, dans la nuit africaine, j'entendais les voix des animaux, souvent mon cœur se serrait quand j'y reconnaissais celles de la douleur, de la terreur, du déchirement et depuis cette conversation téléphonique, dans toutes les forêts du monde, j'ai toujours su reconnître la voix de la femelle qui a perdu son petit.
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Et cependant, le mot "athée" m'est insupportable; je le trouve bête, étriqué, il sent la mauvaise poussière des siècle, il fait vieux jeu et borné d'une certaine façon bourgeoise et réactionnaire que je ne peux pas définir, mais qui me met hors de moi, comme tout ce qui est satisfait de soi et se prétend avec suffisance entièrement affranchi et renseigné.
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