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Citations de Romain Gary (5294)


Romain Gary
Quand vous n'en pouvez plus, faites comme moi : pensez à des troupeaux d'éléphants en liberté en train de courir à travers l'Afrique, des centaines et des centaines de bêtes magnifiques auxquelles rien ne résiste, pas un mur, pas un barbelé, qui foncent à travers les grands espaces ouverts et qui cassent tout sur leur passage, qui renversent tout, tant qu'ils sont vivants, rien ne peut les arrêter - la liberté, quoi ! Et même quand ils ne sont plus vivants, peut-être qu'ils continuent à courir ailleurs, qui sait, tout aussi librement. Donc, quand vous commencez à souffrir de claustrophobie, des barbelés, de béton armé, du matérialisme intégral, imaginez ça, des troupeaux d'éléphants, en pleine liberté, suivez-les du regard, accrochez-vous à eux, dans leur course, vous verrez, ça ira tout de suite mieux...
Et ça allait mieux, en effet. On trouvait une exaltation étrange et secrète à vivre avec cette image de la liberté vivante et toute-puissante devant les yeux. Et on finissait par regarder les S.S. en souriant à l'idée que d'un moment à l'autre ça allait leur passer dessus, et qu'il n'en resterait rien... On sentait presque la terre trembler à l'approche de cette puissance jaillie du coeur même de la nature et que rien ne pouvait arrêter...
Il se tut un instant et parut écouter, comme s'il guettait encore dans la nuit africaine ce tremblement lointain.
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L'idée de me jeter sous un train et de me dérober ainsi à ma honte et à mon impuissance me passa par la tête, mais presque aussitôt, une farouche résolution de redresser le monde et de le déposer un jour aux pieds de ma mère, heureux, juste, digne d'elle, enfin, me mordit au cœur d'une brûlure dont mon sang me charia le feu jusqu'à la fin.
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J'aurais crevé de faim plutôt que d'enlever à ma mère ses triomphales illusions
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Je croyais fermement qu'on pouvait, en littérature comme dans la vie, plier le monde à son inspiration et le restituer à sa vocation véritable, qui est celle d'un ouvrage bien fait et bien pensé. Je croyais à la beauté et donc à la justice. Le talent de ma mère me poussait à vouloir lui offrir le chef-d'œuvre d'art et de vie auquel elle avait tant rêvé pour moi, auquel elle avait si passionnément cru et travaillé. Que ce juste accomplissement lui fût refusait me paraissait impossible, parce qu'il me semblait exclu que la vie puisse manquer à ce point d'art. Sa naïveté et son imagination, cette croyance au merveilleux qui lui faisaient voir dans un enfant perdu dans une province de la Pologne orientale, un futur grand écrivain français et un ambassadeur de France, continuait à vivre en moi avec toute la force des belles histoires bien racontées.
Je prenais encore la vie pour un genre littéraire.
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J'ai trouvé dans les livres toutes sortes de baisers, souvent décrits avec beaucoup de talent, descriptions presque toujours un trop bruyantes d'adjectifs mais méritoires dans leur efforts de sauver et faire revivre ces papillons fragiles dont les lèvres féminines assurent la fugitive immortalité.
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“Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.”
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Il ne faut jamais quitter une femme qu'on aime.
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Monsieur Hamil m'avait souvent dit que le temps vient lentement du désert avec ses caravanes de chameaux et qu'il n'était pas pressé car il transportait l'éternité. Mais c'est toujours plus joli quand on le raconte que lorsqu'on le regarde sur le visage d'une vieille personne.
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Jamais mes bras ne se sentent plus forts que lorsqu'ils crèvent de tendresse autour de tes épaules.
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Vous savez aussi bien que moi ce que l’Afrique perdra lorsqu’elle perdra les éléphants. Et nous sommes sur la voie. Nom de nom, Schölscher, comment pouvons-nous parler de progrès, alors que nous détruisons encore autour de nous les plus belles et les plus nobles manifestations de la vie ? Nos artistes, nos architectes, nos savants, nos penseurs suent sang et eau pour rendre la vie plus belle, et en même temps nous nous enfonçons dans nos dernières forêts, la main sur la gâchette d’une arme automatique. (…), il faut résister contre cette dégradation de la dernière beauté de la terre et de l’idée que l’homme se fait des lieux qu’il habite. Est-ce que nous ne sommes vraiment plus capables de respecter la nature, la liberté vivante, qui n’a pas de rendement, pas d’utilité, pas d’autre objet que de se laisser entrevoir de temps en temps ? La liberté elle-même est anachronique. Vous allez me dire qu’à force de vivre seul dans la forêt, me voilà atteint de diarrhée verbale, mais je me fous de ce que vous pensez. Je parle pour moi-même, pour me soulager, parce que je n’ai pas le courage de faire comme Morel. Il faut absolument que les hommes parviennent à préserver autre chose que ce qui leur sert à faire des semelles, ou des machines à coudre, qu’ils laissent de la marge, une réserve, où il leur serait possible de se réfugier de temps en temps. C’est alors seulement que l’on pourra commencer à parler d’une civilisation. Une civilisation uniquement utilitaire ira toujours jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’aux camps de travail forcé. Il nous faut laisser de la marge. Et puis, je vais vous dire… Il n’y a pas de quoi être tellement fier, n’est-ce pas ? (…) Vous allez m’envoyer faire des poèmes, comme le gouverneur, mais dîtes-vous bien que les hommes n’ont jamais eu plus besoin de compagnie qu’aujourd’hui. On a besoin de tous les chiens, de tous les chats, et de tous les canaris, et de toutes les bestioles qu’on peut trouver.
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Je pense que pour vivre, il faut s'y prendre très jeune, parce qu'après on perd toute sa valeur et personne ne vous fera de cadeaux.
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Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que que les justes ne peuvent pas fermer l’œil et se font du mauvais sang pour tout. Autrement, ils ne seraient pas justes.
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Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais.
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Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'était arabe parce que personne ne m'insultait. On me l'a seulement appris à l'école. Mais je ne me battais jamais, ça fait toujours mal quand on frappe quelqu'un.
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Je ne crois guère aux profondeurs secrètes lorsqu’il s’agit de bonheur. Le bonheur est à fleur de peau, il a horreur des épaisseurs, le mystère ne lui sied guère, c’est un frou-fou. Il se nourrit d’éphémère.

(Gallimard, p.317)
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Tu as perdu une femme qui était toute ta vie et tu essaie de faire de ta vie une femme.
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Je ne crois pas aux pressentiments, mais il y a longtemps que j'ai perdu foi en mes incroyances. Les "je n'y crois plus" sont encore certitudes et il n'y a rien de plus trompeur.
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L'ironie est toujours une bonne garantie d'hygiène mentale.
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On dit que l'amour est aveugle mais avec toi, qui sait, la cécité est peut-être une façon de voir.
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Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait.
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