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Citations de Romain Gary (5293)


Aux enfants de huit ans qui seraient parvenus à ce point de mon récit, et qui auraient vécu, comme moi, leur plus grand amour prématurément, je voudrais donner ici quelques conseils pratiques. Je suppose qu'ils souffrent tous du froid, comme moi, et qu'ils passent de longues heures au soleil, à essayer de retrouver quelques chose de la chaleur qu'ils ont connue. De longs séjours sous les tropiques sont aussi recommandés. Un bon feu de cheminée n'est pas à négliger et l'alcool peut être d'un certain secours. Je leur recommande également la solution d'un autre enfant de huit ans de mes amis, également fils unique, qui est ambassadeur de son pays quelque part dans le monde. Il s'est fait fabriquer un pyjama chauffé électriquement et il dort sous une couverture et sur un matelas électriquement chauffés. C'est à essayer. Je ne dis pas que cela vous fait oublier l'amour maternel, mais c'est tout de même bon à prendre.
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"Certes, il m'est arrivé de tuer des hommes, pour obéir à la convention unanime et sacré du moment, mais ce fut toujours sans entrain, sans une véritable inspiration. Aucune cause ne me paraît assez juste, et le cœur n'y est pas. Lorsqu'il s'agit de tuer mes semblables, je ne suis pas assez poète. Je ne sais pas y mettre la sauce, je ne sais pas entamer un hymne de haine sacrée et je tue sans panache, bêtement, puisqu'il le faut absolument."

Mon avis sur ce passage :
Si ça, ce n'est pas de l'humour noir, du grand cynisme ou/et de la provocation pure et simple, alors qu'est-ce que c'est ?
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C'était assez clair.
J'étais atteint de complexe de castration, de complexe fécal, de tendances nécrophiliques, et de je ne sais combien d'autres petits travers, à l'exception du complexe d’œdipe, je me demande bien pourquoi.
Pour la première fois, je sentis que j'étais "devenu quelqu'un", et que je commençais enfin à justifier les espoirs et la confiance que ma mère avait placés en moi.
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Je t'aime, mais ce n'est pas la fin de tout. Je ne veux pas devenir ta moitié. Tu connais cette affreuse expression ? "Où est ma moitié ?" " Vous n'avez pas vu ma moitié ?" Je veux, lorsque je te rencontrerai dans cinq, dix ans, avoir un coup au cœur. Mais si tu rentres à la maison chaque soir, pendant des années, il n'y aura plus de coup au cœur, il n'y aura plus que des sonnettes...
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Il fait nuit et je le dis comme je le pense enroulé intérieurement en moi-même là où ça chante avec danses populaires, flûtes, coquelicots et sourires d'amitié. Dans le noir, on peut se permettre. On disait jadis que les murs ont des oreilles qui vous écoutent, mais ce n'est pas vrai, les murs s'en foutent complètement, ils sont là, c'est tout.
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De mon temps, par exemple, une jeune femme vous demandait avec tact pour suggérer : "Je te lave, mon chéri, ou tu le fais toi-même ?" et ça se passait debout, au-dessus du lavabo, elle vous savonnait la verge et vous l'amusait en même temps, pour l'accélérer. C'était très rare qu'elle vous lave le cul d'autorité, c'était pour les privilégiés. Maintenant, c'est l'hygiène avant tout, parce que ça fait assistante sociale et prise de conscience. Elle vous fait asseoir sur le bidet et vous lave le cul d'office, parce que le niveau de vie est monté et c'est accessible à tous. Vous pouvez vous informer : c'est venu seulement il y a quinze, vingt ans, avec l'accessibilité générale de tous aux fruits du travail et de l'expansion. Avant, jamais une pute ne vous savonnait l'anus. C'était exceptionnel, pour les connaisseurs. Maintenant, tout le monde est connaisseur, on sait tout, à cause de la publicité, on sait ce qui est bon. La publicité met la marchandise en valeur. Le luxe, la feuille de rose, c'est devenu de première nécessité. Les filles savent que le client exige la feuille de rose, qu'il est au courant de la marchandise, de ses droits.
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La faim cherche la quantité, son assouvissement mène à la qualité : c'est un fait historique. Le sort de la qualité culturelle n'est pas entre les mains des Pop' de toutes espèces, de cette "culture de troupeaux de cochons", il est dans la suppression de la misère.
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Au cours des derniers jours qui avaient précédé sa mort, elle avait écrit près de deux cent cinquante lettres, qu'elle avait fait parvenir à son amie en Suisse.
Je ne devais pas savoir - les lettres devaient m'être expédiées régulièrement - c'était cela sans doute, qu'elle combinait avec amour, lorsque j'avais saisi cette expression de ruse dans son regard, à la clinique Saint-Antoine, où j'étais venu la voir pour la dernière fois.
Je continuais donc à recevoir de ma mère la force et le courage qu'il me fallait pour persévérer, alors qu'elle était morte depuis plus de trois ans.
Le cordon ombilical avait continué à fonctionner.
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Elle avait une de ces fragilités qui vous donnent envie de rentrer dedans à coups de boutoir, cette espèce de fragilité qui va parfois de pair avec un coup de reins maison, mine de rien.
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Quelque chose de son courage était passé en moi et y est resté pour toujours. Aujourd'hui encore sa volonté et son courage continuent à m'habiter et me rendent la vie bien difficile, me défendant de désespérer.
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Je devais un jour opter pour la littérature, qui me paraissait le dernier refuge, sur cette terre, de tous ceux qui ne savent pas où se fourrer.
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Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours.
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A lire et à relire...un livre marquant , extraordinaire...
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Monsieur Hamil aussi, qui a lu Victor Hugo et qui a vécu plus que n'importe quel autre homme de son âge, quand il m'a expliqué en souriant que rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir, c'est parfois le blanc qui s'est fait avoir.
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On vivait dans un monde qui tournait si vite que tout ne cessait de s'y renverser, et le policier le plus perspicace était incapable de dire s'il passait à tabac un bandit ou un "homme providentiel".
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Et il parut soudain à Janek que le monde des hommes n'était qu'un sac immense, dans lequel se débattait une masse informe de patates aveugles et rêveuses : l'humanité.
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Il suffit qu'une idée noble et généreuse atteigne à la démesure pour qu'elle devienne aussitôt étroitesse d'esprit.
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[...] les exigences qu’un client imposait à une prostituée étaient innocence et candeur comparées au sadisme des régimes policiers ; le dévergondage des sens était une pauvre chose à côté de celui des idées, et les perversions érotiques, de la bibliothèque rose comparées à celles des idéomaniaques allant jusqu’au bout de leur obsession : bref, l’humanité parvenait plus facilement au déshonneur avec la tête qu’avec le cul.
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L’Europe n’a jamais existé, et n’existera jamais en tant que dignité humaine, parce qu’elle ne pouvait s’accomplir que dans la fraternité d’un partage et dans cet amour dont ont longtemps parlé ceux qu’on appelait les chrétiens, et si une telle métamorphose était possible, il n’y aurait nul besoin d’Europe.
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une farouche résolution de redresser le monde et de le déposer un jour aux pieds de ma mère, heureux, juste, digne d'elle, enfin, me mordit au coeur d'une brûlure dont mon sang charria le feu jusqu'à la fin. 
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