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Citations de Rosa Montero (677)


Il est vrai que des oeuvres atroces et d'une horrible facilité se vendent comme des petits pains en s'adressant à un public de lecteurs peu exigeants mais écrire un roman à la fois très mauvais et très populaire n'est pas à la portée du premier venu. Il faut pour cela avoir une certaine impudence ou être vraiment un peu simplet; il faut ne pas craindre de tricher, de flatter les bas instincts, et tout le monde ne sait pas le faire. J'ai l'impression que le bon écrivain ne peut que bien écrire, tout comme le mauvais n'est capable que d'écrire mal. Chacun écrit comme il peut car la littérature finit par devenir une fonction organique supplémentaire comme transpirer, par exemple, et on ne contrôle pas sa sueur: certains ruissellent au moindre effort tandis que d'autres restent parfaitement secs.
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De même qu’une grenouille dont on réchauffe l’eau graduellement ne remarque pas le problème tant qu’elle ne se brûle pas, l’Humanité ne s’est rendu compte de la catastrophe qu’à l’arrivée des premières morts massives.
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Contre la peur

De sorte qu'il y d'un côté nos maladies, nos incapacités plus ou moins graves, et d'un autre côté il y a l'art qui nous permet de les supporter." J'écris comme si j'allais sauver la vie de quelqu'un.
Probablement la mienne", disait Clarice Lispector.Ou Ray Bradbury :
" Écrire est une forme de survie (...) Ne pas écrire, pour beaucoup d'entre nous, c'est mourir. " Les citations de cette nature sont si abondantes que je pourrais en remplir un livre entier.Laisse- moi terminer par une phrase que je trouve si belle que je vais l'écrire à la ligne pour qu'elle ressorte mieux.C'est de Rilke :
" J'ai fait une chose contre la peur.Je suis resté assis toute la nuit et j'ai écrit. "

( p.134)
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Ce qui est merveilleux, c'est de se sentir à l'intérieur d'individus différents de soi.La fiction est un voyage vers l'autre, et ce trajet est le plus fascinant que l'on puisse faire.Emmanuel Carrère est aussi de cet avis:" C'est peut-être ce qu'il y a de plus intéressant dans la vie, de chercher à savoir ça : ce que d'être un autre que soi.C'est une des raisons qui font écrire des livres, une autre étant de découvrir ce que c'est d'être soi."
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Rien ne vieillit aussi vite que l'amour mal aimé.
(p.123)
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L'enfance est une étape pas piquée des vers. Toute cette fragilité, cette vulnérabilité, cette intensité des émotions. Sans compter l'imagination fébrile, le temps éternel et un besoin d'affection aussi desépéré que celui qu'un naufragé mourant de soif éprouve pour un verre d'eau. Dans l'enfance, nous sommes toujours sur le point de mourir, métaphoriquement parlant. Ou, pour le moins, que certaines de nos branches meurent ou soient mutilées. Nous grandissons comme des bonsaïs, torturés et élagués et rapetissés par les circonstances, les conventions, les préjugés culturels, les impératifs sociaux, les traumas infantiles et les attentes familiales.
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Je me sens comme le berger de cette vieille blague qui sculpte distraitement un morceau de bois avec son couteau, et qui, quand un passant lui demande : « Mais vous faites la figure de qui ? », répond : « Eh bien, s’il a de la barbe saint Antoine, sinon la Sainte Vierge. »
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Les êtres humains se défendent de la douleur insensée en l’ornant de la sagesse et de la beauté.
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Les contes de fées, si sages, le disent clairement : nous passons notre vie à embrasser des crapauds, convaincues de pouvoir en faire des princes charmants.
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Pierre écrivait à Marie....
ce serait une belle chose à laquelle je n'ose croire que de passer la vie près l'un de l'autre, hypnotisé dans nos rêves: -votre rêve-patriotique, -notre rêve- humanitaire et -notre rêve- scientifique. de tous ces rêves-là, le dernier seul, est, je crois légitime. Je veux dire par là que nous sommes impuissants pour changer l'état social, et s'il n'en était pas ainsi, nous ne saurions que faire, et en agissant dans un sens quelqconque nous ne serions jamais sûrs de ne pas faire plus de mal que de bien, en retardant quelque évolution inévitable. Au point de vue scientifqiue, au contraire, nous pouvons prétendre faire quelque chose; le terrain est ici plus solide et toute découverte, si petite qu'elle soit et toute découverte; Si petite qu'elle soit reste acquise. (p.76)
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Je sais que la vieillesse est la véritable étape épique de l'homme, c'est l'âge où nous autres guerriers, nous devons livrer notre bataille la plus glorieuse. Il n'y a pas de geste plus grande, pas de prouesse plus noble que de savoir vieillir et mourir bien.
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Comme les enfants dans le cimetière

Une autre histoire que je trouve exemplaire est celle de l 'écrivaine Charlotte Perkins Gilman ( 1860-1935),qui avait souffert d'une dépression post- partum et avait eu le malheur d'être traitée par le docteur Weir Mitchell, un fervent partisan de ladite " cure de repos".Car, en ce temps-là, aux femmes qui présentaient un quelconque trouble de l'humeur, on interdisait couramment de lire, de penser et, bien sûr, d'écrire.
On leur prescrivait de retourner aux routines domestiques, qui leur rendraient prétendument leur féminine sérénité. Tu te souviens des phrases que j'ai citées d'écrivains disant que, sans écrire, ils deviendraient fous ? Eh bien maintenant, pense à ces malheureuses auteures, chaque fois qu'elles " devenaient folles", on arrachait les plumes.

( p.143)
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C'est une chose qui arrive très souvent: tu grandis et tu découvres un jour brusquement que ce à quoi tu croyais dur comme fer dans ton enfance n'était qu'un mensonge ou une ânerie. La vie est une réécriture constante de l'hier. Une déconstruction de l'enfance.
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-S'il te plaît, Leocadio...don Leocaduo.Qui va m'acheter cet appart en face de ces putains de trains ? Sans vouloir être grossier.
C'est l'éloquence de l'argent qui triomphe finalement.(p.20)
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Raluca est une planète, Raluca est la Terre flottant dans l'espace, bleue et verte et blanche de la crème fouettée des nuages, une boule ensoleillée et fulgurante, aussi belle que la plus belle des perles dans la noirceur solitaire du cosmos, et Pablo est une météore qui tombe frénétiquement vers elle, piégé par l'inexorable loi de la gravité.
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Daniel ne comprenait pas pourquoi le bonheur ne fonctionnait pas: en réalité, ça n'avait pas l'air d'une chose si difficile. Par exemple, au point où il en était, il lui aurait suffi que quelqu'un l'aime. Que quelqu'un l'aime de cette manière si complice et complète qu'il avait imaginée dans son adolescence. De cet amour qu'il croyait éprouver pour Marina quand ils s'étaient connus. Mais à présent, après tant d'années passées à dormir ensemble toutes les nuits, à partager l'intimité suprême de la transpiration et des flatulences, ce vieil amour était enterré sous des couches géologiques de rancoeur et de peine. Quelle chose étrange que, ayant tellement désiré s'aimer, ils n'aient pas été capables de le faire, se dit Daniel.
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Quand nous mourons, nous emportons un morceau du monde.
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La perte d'un être aimé est une expérience si traumatique et si insensée qu'on a du mal à croire à quel point une carte Visa avec le nom de votre mort écrit dessus en relief peut arriver à vous troubler et à vous bouleverser.
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Quelle était faible, mensongère et infidèle, la mémoire des humains. Yiannis savait qu'au cours de ces quarante-neuf années écoulées la moindre cellule de son corps s'était renouvelée. Il ne restait pas même une miette organique originelle de ce Yiannis qu'il avait un jour été, rien, à l'exception de ce souffle qui traversait ses cellules et le temps, qui était sa mémoire, ce fil désincarné qui tissait son identité. Mais si ce fil se rompait lui aussi, s'il n'était pas capable de se souvenir de lui-même dans une pleine continuité, qu'est-ce qui différenciait son passé d'un rêve ? Cesser de se rappeler détruit le monde.
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Je veux dire qu'on est mort quand personne se soucie de vous, quand personne vient vous voir, quand personne vous garde dans sa mémoire... Là oui, on meurt pour de vrai.
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