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Citations de Rosa Montero (674)


La douleur véritable est une baleine trop grande pour être harponnée.
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CES NUITS MAGNIFIQUES

Je crains que les derniers chapitres, avec la triste histoire de Sylvia Plath puis cette petite question des suicides, n’aient un peu esquinté la tribu des artistes en général et celles des écrivains en particulier. Disons que tout cela correspond au côté le plus lamentable de la famille ; mais, comme le disait Proust, nous sommes aussi magnifiques. Car le fait de créer non seulement te permet de vivre, comme nous l’expliquions au début de ce livre, mais t’offre en plus une vie merveilleuse, d’une intensité, d’une plénitude et d’un envol sans égal. C’est comme mettre le doigt dans une prise et recevoir une décharge qui non seulement ne te tue pas, mais qui éclaire de surcroît le monde de toutes les couleurs connues et de quelques autres que tu ne saurais même pas nommer. La créativité est un voyage vers une autre dimension.
(p.250)
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Les Junkies de l'intensité

C'est pour ça que nous sommes d'infatigables chasseurs du sublime.Pour ça que nous écrivons et peignons et sculptons et composons, pour voler au soleil une pincée de son feu.

( p.176)
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Trois citations magnifiques en exergue :

Après avoir vu avec quelle lucidité et quelle cohérence logique certains fous justifient, à leurs propres yeux et ceux des autres, leurs idées délirantes, j'ai perdu à jamais la pleine confiance dans la lucidité de ma lucidité.
(Fernando Pessoa)

Quel dommage que les fous n'aient pas le droit de parler sensément des folies des gens sensés.
(William Shakespeare )

Les admirateurs croient que je suis guérie, maus non :
Je suis juste devenue poète.
( Anne Sexton)
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On ressent quoi, quand on découvre tout à coup que le Mal fait partie de sa famille ? Pablo ne sait pas répondre à cette question: sa conscience est un marécage d'émotions.
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La douleur véritable est indicible. Si vous pouvez parler de ce qui vous angoisse, vous avez de la chance: ça veut dire que ça n est pas important. Parce que, quand la douleur s'abat sur vous sans palliatifs, ce qu'elle vous arrache en premier c est les mots. Il est probable que vous reconnaissiez ce que je dis: vous l'avez peut-être vécu, car la souffrance est une chose très commune dans toutes les vies (comme la joie). Je parle de cette douleur qui est tellement grande qu'elle ne semble même pas naître à l'intérieur de vous, c est plutôt comme si vous aviez été enseveli par une avalanche. Voilà comment vous vous trouvez. Tellement enterré sous des tonnes de tristesse rocheuse que vous ne pouvez même pas parler. Vous êtes sûr et certain que personne ne va vous entendre.
En cela, quand on y pense, ça ressemble beaucoup à la folie.
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Dans l'enfance, nous sommes toujours sur le point de mourir, métaphoriquement parlant. Ou, pour le moins, que certaines de nos branches meurent ou soient mutilées. Nous grandissons comme des bonsaïs, torturés, élagués et rapetissés par les circonstances, les conventions, les préjugés culturels, les impératifs sociaux, les traumas infantiles et les attentes familiales. #HonorerSesParents.
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La vanité d'un écrivain est un vertigineux abîme d'insécurité, y sombrer revient à descendre inexorablement jusqu'au centre de la terre. Si vous tombez dans ce puits, deux millions de lecteurs peuvent bien affirmer que votre roman les a enchantés, il suffit qu'un imbécile de journaliste écrive dans un bulletin paroissial de Trifouilly-les-Oies que votre livre est horrible pour sentir aussitôt l'angoisse s'emparer de vous.
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Voilà ce qu'est l'écriture: un effort pour transcender l'individualité et la misère humaine, un désir de s'unir aux autres pour former un tout, une volonté de conjurer l'obscurité, la douleur, le chaos et la mort. (p. 118)
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(...) Pablo a été mon premier amour et je crois que j'ai reporté sur lui des besoins démesurés, maintenant je le comprends et j'en suis vraiment désolée. (...)
Elle savait que son besoin d'amour n'avait pas de fin, que sa capacité d'affection était insondable et que cette carence lui causait une douleur si aiguë qu'elle pouvait en perdre la raison. (p. 162-163)
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Mais la littérature, ou l'art en général, ne peut pas atteindre cet espace intérieur. La littérature s'applique à tourner autour du trou. Avec de la chance et avec du talent, peut-être qu'on parviendra à jeter à l'intérieur un coup d'oeil rapide comme l'éclair. Ce flash illumine les ténèbres, mais de manière si brève qu'il n'y a qu'une intuition, pas une vision. En outre, plus vous vous approchez de l'essentiel, moins vous pouvez le nommer. La moelle des livres se trouve au coin des mots. Le plus important des bons romans s'amasse dans les ellipses, dans l'air qui circule entre les personnages, dans les petites phrases. C'est pour ça, que je crois, que je ne peux rien dire de plus sur Pablo: sa place est au centre du silence. (p.165)
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Les êtres humains ne savent pas quoi faire avec la mort . Grande impensable inflexible cruelle horrible. Alors, comme nous ne savons pas quoi en faire, nous avons fabriqué des tumulus, des dolmens, des nécropoles mégalithiques, des mastabas, des pyramides, des sarcophages, des panthéons, des tombeaux collectifs, des tombes individuelles, des sépulcres, des monuments mémoriaux, des stèles, des cryptes, des niches, des ossuaires, des cimetières solennels. (...)
Mais même la pyramide la plus monumentale ne suffit pas à nous protéger de la mort (...) (p. 147)
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Contre la peur

Nous savons tous très clairement qu'écrire nous sauve.Du moins, tous ceux d'entre nous qui se voient forcés d'assembler des mots afin de pouvoir supporter la peur des nuits et la vacuité des matins.
"On dirait que les écrivains ont perdu le nord, ils écrivent pour se faire connaître, et pas parce qu'ils sont au bord du désespoir " a dit Charles Bukowski dans une phase mémorable. C' est curieux, car Bukowski m'a toujours paru antipathique et ses livres ne me plaisent pas, mais à la lecture de ses lettres et notes biographiques recompilées sous le titre " Sur l'écriture", j'ai découvert un type catastrophique mais authentique, brillant et attachant. Oui, sans doute qu'il y a des écrivains professionnels qui font des romans comme on fabrique des chaussures, mais ils me semblent peu nombreux. Je dirais que, pour la plupart, que nous soyons bons ou mauvais, l'écriture est un squelette exogène qui nous maintient debout.

( p.138)
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Les romans sont des rêves que l'on rêve les yeux ouverts, ils naissent dans ce même lieu de l'inconscient où naissent les rêves (....)
( p.49)
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Raluca est une planète, Raluca est la Terre flottant dans l’espace, bleue et verte et blanche de la crème fouettée des nuages, une boule ensoleillée et fulgurante, aussi belle que la plus belle des perles dans la noirceur solitaire du cosmos, et Pablo est un météore qui tombe frénétiquement vers elle, piégé par l’inexorable loi de la gravité.
L’architecte n’est même pas capable de s’interroger sur l’opportunité de ce qui est sur le point de se produire, étant donné que les morceaux de roche en feu n’abritent que la conscience de leur destin, qui consiste à s’abattre sur la planète.
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Peut-être que les humains sont banalement habitués à ne remarquer que les grands évènements, les actes de poids, la solennité et l’ambition. Des choses aussi flagrantes et retentissantes que la découverte de la radioactivité ou de la pénicilline, ou l’arrivée sur la Lune, ou l’essor et la chute des empires. Qui, bien sûr, sont des faits mémorables et attirent en toute logique notre attention. Mais il faut avoir vécu longtemps, je suppose, et avoir su apprendre de la vie, pour en venir à comprendre qu’il n’y a rien de plus important ni de plus splendide que le chant d’une enfant sous un figuier.
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Qu'est-ce qui était le pire, que l'on ne vous ait jamais aimé ou bien que l'on ne vous aime plus?
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Paquite faisait partie de cette catégorie de femmes qui, tout au long de l'Histoire, se sont chargés de la vie quotidienne, tandis que les hommes guerroyaient, découvraient des continents et inventaient la poudre et la trigonométrie.
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Avec les années, j'ai la sensation croissante qu'il existe un continuum dans l'esprit humain. Qu'il y a, en effet, un inconscient collectif qui nous entretisse, comme si nous étions un banc de poissons serrés qui dansent à l'unisson sans le savoir. Et les #Coïncidences font partie de cette danse, de ce tout, de cette musique, de cette chanson commune que nous n'arrivons pas à écouter tout à fait parce que le vent ne nous apporte que des notes isolées.
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L’art est une blessure qui devient lumière, disait Georges Braque. Nous avons besoin de cette lumière, pas seulement nous qui écrivons ou peignons ou composons de la musique, mais également nous qui lisons et contemplons des tableaux et écoutons un concert. Nous avons tous besoin de beauté pour que la vie soit supportable. Fernando Pessoa l’a très bien exprimé : “La littérature, comme toute forme d’art, est l’aveu que la vie ne suffit pas.” Elle ne suffit pas, non. C’est pour ça que je suis en train d’écrire ce livre. C’est pour ça que vous êtes en train de le lire.
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