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Citations de Ruth L. Ozeki (116)


Quand on sortait de l’immeuble, donc, c’est de ça que je me souviens plus que tout : cette impression irréelle de fatalité, comme si on était de mauvais comédiens mal costumés dans une pièce vouée à faire un énorme bide, mais que, quoi qu’il arrive, il fallait monter sur scène.
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Le Bouddha a dit que vouloir répondre aux mails et aux messages sur twitter. c'est vouloir balayer le sable sur les rives du Gange.
- le Bouddha a dit ça?
- peut-être pas tout à fait, mais l'idée est là. Il y a des tâches impossibles à realiser, même pour le Bouddha. Même si l'on a onze têtes et mille bras.
- Donc dois je essayer de répondre ?
- Seulement si tes réponses aident.
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Les poissons nagent dans l'eau sans pour autant avoir conscience de ce qu'est l'eau. Les oiseaux volent dans l'air, sans pour autant avoir conscience de ce qu'est l'air. L'histoire est l'air que vous humains, respirez, l'océan dans lequel vous nagez, et nous les livres, sommes les rochers, le long du rivage, qui orientent vos courants, contiennent vos marées.
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Dôgen a également écrit qu'un seul moment est tout ce dont nous avons besoin pour exercer notre volonté et atteindre la vérité. Je n'avais auparavant jamais saisi la portée de cette phrase, car ma compréhension du temps était obscure et imprécise , mais maintenant que la mort approche à grands pas , tout s'éclaire. La vie comme la mort se manifeste dans chaque moment de l'existence. D'un moment à l'autre le corps humain apparaît et disparaît, en permanence, et ce cycle incessant d'éclosions et d'éclipses n'est autre que l'expérience que nous faisons en tant qu'êtres et temps . Ils sont indissociables. Ils ne font qu'un, et même dans une fraction de seconde nous est donnée l'opportunité de choisir et d'orienter notre ligne de conduite vers la vérité ou de l'en détourner. Chaque instant est absolument crucial pour le monde entier.
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Un livre très bien écrit qui nous entraîne dans la fragilité de ces deux personnes frappées par le deuil et qui réagissent comme elles le peuvent . L'un entendant des voix , les objets lui parlent et l'autre en accumulant les objets .
Tout tourne autour des livres . Il y a même des passages où les livres prennent la parole et raconte leur vision de la situation.
La fin est malgré tout heureuse !
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Ruth L. Ozeki
Mon intérêt pour les questions du suicide dans les différentes cultures. Au Japon, les suicides découlent d'une esthétique et non d'une morale ou acte déclenché par une certaine acceptation de l'honneur ou de la honte
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On dit souvent que les japonais ont vécu si longtemps sous le joug d'un système féodal, qu'ils ne sont pas des individus au sens ou l'entendent les occidentaux. Peut être il n'existe pas de conscience sans individualité
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Certains de mes camarades ont eu le même malheur que moi de n'avoir grandi qu'entouré de mots sucrés, de louanges susurrées à leurs oreilles et de douces caresses par une mère qui les préservait de toute la misère, de toute la laideur du monde. Trop gâté, je n'ai jamais été préparé à cette cruauté. (...)
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Puisqu'il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre, je suis également déterminé à ne plus me comporter en lâche. Je vivrai désormais avec la plus grande ferveur et écouterai mes sentiments. Je pèserais rigoureusement chacune de mes pensées et de mes émotions, et tâcherais autant que possible de devenir meilleur. (...)
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(...) Tes larmes m'embarrassaient. Si javais été un homme, je me serait jeté à tes pieds et je t'aurais rendu grâce pour la force de cet amour que tu me portes. (...)
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Quel crédit accorder à la promesse d'un père suicidaire ?
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En arrivant près du collège, il ralentissait un peu, puis moi aussi, et il jetait un coup d'oeil autour de nous pour s'assurer que personne ne regardait, et là il me serrait rapidement dans ses bras et posait un petit baiser sur le sommet de mon crâne. C'est la chose la plus banale au monde, me direz-vous, seulement, dans notre cas, c'était comme faire quelque chose d'interdit, comme si on était deux amants ou un trucs de ce genre, parce qu'au Japon, un père qui serre son enfant dans les bras et l'embrasse, ça ne se fait pas trop. (...)
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En fait, ça veut dire quoi, "perdre son temps" ? Quand on le perd, est-ce que c'est à jamais ? Même ça, qu'est-ce que ça veut dire ? Je veux bien que le temps soit perdu à jamais, mais c'est pas ça qui nous fait mourir plus tôt, non ? Parce que, au contraire, quand on désire mourir plus tôt, il faut prendre les choses en main.
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Dans la pénombre de la cabine, quand on regarde ce corps rabougri sortir de la vapeur, on dirait une apparition — un peu fantôme, un peu enfant, un peu jeune fille, un peu femme fatale, un peu yamamba, tout ça à la fois. Tous ces âges, tous ces stades de la vie combinés en un seul et même être-temps.

In the shadows of the bathhouse, watching her pale, crooked body rise from the steam in the dark wooden tub, I thought she looked ghostly—part ghost, part child, part young girl, part sexy woman, and part yamamba, all at once. All the ages and stages, combined into a single female time being.
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On a d'abord vu défiler l'immense banlieue de Tokyo, puis des friches industrielles avec des usines qui déversaient de gros nuages de fumée, des ensembles de tours affreux, des centres commerciaux, des parkings et chaque fois, les portes du train s'ouvraient et se fermaient, les passagers montaient et descendaient, et les agents de la compagnie ferroviaire, avec leur petit tailleur, poussaient leur chariot à bentos le long du couloir, dans un sens puis dans l'autre, en répétant, « Obento wa ikaga desu ka ? Ocha wa ikaga desu ka ? »(...)
À Sendai, nous avons pris un autre train qui nous a emmenés dans la ville la plus proche du temple de Jiko, puis nous avons transbahuté ma valise à roulettes dans un bus tout rouillé où il n'y avait que des vieux, pour nous rendre jusqu'à son village. On a fini par croiser quelques supérettes, des cafés et des écoles, mais au départ, c'était le désert total : des champs, un élevage de poissons, une salle de patchinko, une station-service, un Seven-Eleven, un garage, un sanctuaire. Mais plus nous avancions, plus ces bâtiments s'espaçaient, et j'ai fini par comprendre que nous étions arrivés à la campagne car le paysage était beau à présent. J'avais l'impression d'être un personnage de dessin animé dans son petit autobus qui monte et qui descend la montagne, accroché comme sur des rails. En contrebas, les vagues déferlaient sur les rochers difformes et on apercevait parfois une crique, semblable à une petite poche de sable à l'intérieur de la falaise.
Ce paysage me rappelait un peu le nord de la Californie et ses ports comme Marin, Sonoma ou Humboldt, sauf que la côte japonaise était beaucoup plus arborée et qu'à la place des villas de milliardaires, c'étaient des petits villages de pêcheurs qui s'éparpillaient le long du littoral, et les bateaux se mêlaient aux filets, aux parcs à huîtres qui flottaient tels des radeaux et aux poissons pendus à des bouts de bois qui séchaient comme le linge devant les maisons.

1. Obento wa ikaga desu ka ? Ocha wa ikaga desu ka ? : « Désirez vous manger quelque chose ? Boire un thé ?
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Il est étrange de constater combien le temps interfère avec l'attention. La cpncentration absolue de Ruth, ses obsessions compulsives face à son écran d'ordinateur avaient l'effet d'une vague qu ise gonfle puis se brise, balayant une nouvelel portion d'une nouvelle journée.
A l'extrême inverse, lorsque son attention s'égarait et se fracturait, elle faisait une expérience granulaire du temps, pendant laquelle les moments restaient en suspension comme des particules diffuses flottant dans une eau trouble et stagnante.
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