AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sabrina Calvo (162)


Loom en avait reconstitué, fasciné, les histoires imaginaires et s'était inventé des mondes merveilleux où la médecine et la magie marchaient main dans la main.
Commenter  J’apprécie          20
C’est un système fermé, on croit qu’on se libère, mais on est libérées par nos oppresseurs, qui n’existent pas sans nous. Et nous avons toujours cru que c’était nous contre eux autres. Alors qu’on est ensemble contre le vide.
Commenter  J’apprécie          20
Il toucha l’écorce, il voulut la faire vibrer sous ses doigts. Il avait cette force en lui qui lui permettait de faire résonner toute chose végétale, mais l’arbre ne répondit pas. Se pouvait-il qu’il n’ait plus assez de beauté en son cœur ? Et si l’affaire du Fleuriste l’avait, lui, à tout jamais, privé de magie ? Sous ses doigts, les fleurs ne répondaient plus et même Fenby, qui se vantait d’en être une, lui apparaissait désormais comme un cinglé, bon à enfermer. Lacejambe l’encourageait par conscience professionnelle mais au fond, quand il creusait suffisamment loin pour découvrir la vérité, il savait qu’il avait perdu la beauté.
Commenter  J’apprécie          20
Lacejambe fit quelques courbettes au duc de Machin. Il croisa des épaves de la politique locale et des journalistes qui mâchaient lentement leurs petits-fours. Il effrayait les dames, cachées derrière le papier de leurs éventails japonais. Il regretta ses fleurs et la quiétude de son appartement, cette succession de pièces qu’il avait apprises par cœur à force d’y marcher pendant toutes ces années sans sortir. Il pleura le génépi de son salon, il maudit cette idée de venir ici ce soir, pour faire le brave dans ce cloaque de paons et de pucelles.
Commenter  J’apprécie          20
- Pourquoi croyez-vous que vos fleurs chantent, Lacejambe ?
- Parce qu’elles ont une belle voix.
- Non, parce que ce sont des fées.
- Plait-il ?
Commenter  J’apprécie          20
Le post-humain c’est un truc marketing pour aider les plus riches à se sentir spéciaux.
Commenter  J’apprécie          20
« Je suis une fenêtre cassée. Je suis un être de verre. Je suis un être de verre qui disparaît sous la pluie. Je me tiens parmi vous, agitant mes bras et mes mains invisibles. Je crie mes mots invisibles. Je suis épuisé (…). Je vous fais signe de là-bas. Je rampe en cherchant l’entrée du vide (…). Je crie mais ce ne sont que des fragments de glace brisée. Je vous informe que le volume de tout ceci est bien trop haut. Je vous fais signe. Je vous salue de la main, je disparais. Je disparais, mais pas assez vite. »
David Wojnarowicz, Seven Miles a Second
Commenter  J’apprécie          20
Je n’entends pas le son du Néant, ce son du silence, énorme, qui a rompu la membrane originelle pour couler et former la matière différenciée, mais je peux sentir sa présence, vaste chambre d’écho.
Commenter  J’apprécie          20
- On ne peut pas aller dans le Néant, dis-je. C’est impossible. Si vous me dites que c’est ni l’enfer, ni Féerie, qu’est-ce que c’est ?
- Rien.
- Donc ?
- S’il n’y a rien, il y a quelque chose. C’est un mot, c’est déjà beaucoup.
Il vient de me casser la tête. Il joue sur les mots. […] Moi, je sais que le Néant, c’est du vent.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai établi plusieurs grands principes aggravant la procrastination.
- la branlette
- le pétard
- Wikipedia / Twitter
- Les jeux vidéos
- La douche
- Dormir.
Je me demande ce que je vais sacrifier en premier.

[Pragmata, David Calvo]
Commenter  J’apprécie          20
Ca pue l'algue et l'eau monte toujours, des rumeurs nous parviennent, la nuit on entend des cris, les poissons sont nerveux, il y a des noyés sur des bateaux fantômes qui dérivent à la nouvelle lune et personne ne sait ce qui se passe. Au-dessus de nos têtes le ciel est une mare de plomb liquide.
J'ai soif.
Il a raison mon frère. Je ne suis qu'un putain d'alcoolique, une épave, un sans-grade aux prunelles striées d'écarlate.
Et alors ? Papa et maman sont morts, je ne peux plus les faire pleurer.Et quand bien même. Les parents c'est fait pour être déçus. Ou quittés.
Quand on a soif il faut bien boire, non ? Bien sûr qu'il faut boire. Notre corps, notre grande et belle carcasse nonchalante est constituée principalement de liquide.Le reste ce sont les regrets, les mauvaises pensées, les pollutions nocturnes.
La mer nous entoure.
Nous vivons sur une île qui flotte sur une étendue noire, et le noir du ciel répond à nos humeurs, distille son venin dans nos artères froides.
Il nous faut un Picon bière.

Commenter  J’apprécie          20
Il y a de tout : des chiens, des chevaux de pantomime, des cheminots, des créatures mythologiques, des lutins, des fées, des rats, des extraterrestres, des samouraïs, des moines tibétains, des démons et des anges, des mouettes, des Victoriens, des animaux, des scientifiques, des prostituées, des new-yorkais, des drogués, des petites filles à couettes, des chanteurs country, des kangourous, des écrivains ratés, des quakers, des moujiks...
Commenter  J’apprécie          20
- Tu crois vraiment qu'on peut se passer d'espoir ?
- L'espoir on le construit ici, pas dans les rêves.
Commenter  J’apprécie          10
De nouvelles bandes gonfleront nos rangs, rien ne pourra plus nous arrêter - nous serons la marée du vivant qui se jette inlassablement - des remous de nous échos de l'écume bouillonnante, roulements.
Commenter  J’apprécie          10
La Commune de 71 était un acte d’organisation ouvrière radicale. Que sommes-nous aujourd’hui, au crépuscule de cette nouvelle semaine sanglante ? À la merci d’armes nouvelles qui touchent ce que nous avons de plus précieux – nos rêves.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne sais pas ce qu’on va faire, une fois passé les barricades. Mourir, peut-être. Mais il reste une chance. Je la porte en sourire, malgré les doutes. Nous devons boire à la source de ce qui nous fait vibrer. Nous nous transmettons les bouteilles d’eau pour célébrer le futur. On a nos propres sources, c’est bien tout ce qui nous reste à Belleville, de l’eau. Et un futur.
Commenter  J’apprécie          10
Un moment de silence en moi. Un moment, seulement. Ce corps
qui hurle aux nuages. Si beau dans sa pure expression. Pourquoi ne
suis-je pas moi aussi un corps en grâce, peau de son propre tissu.
Est-ce que je serai comprise un jour ?
Commenter  J’apprécie          10
Haussement d’épaule. Du bout de sa ranger il me désigne son
doudou sur la table basse. Une araignée sinistre avec des grands
yeux émerveillés. Celle qu’il a gardée tout ce temps, celle qui lui
dit les choses importantes dans les ténèbres du soir. Ça me brise
le cœur de faire ça, de réparer son enfance. Vendre des rayons de
lune voilà l’effet que ça me fait. Je soupire et je décroche des fils de
ma manche, pis une aiguille qui traîne, j’en laisse partout anyway.
Assise sur le tapis je recouds au fil rose la mousseline suçotée.
Commenter  J’apprécie          10
Ils ont gagnés la bataille médiatique quand ils ont crucifié nos combattants pour avoir osé briser des vitrines de luxe. Et les vieilles générations, déjà consumées par la peur de l'autre, par la haine de la différence et la méfiance, ont compris que les minorités voulaient tout détruire et qu'il fallait en finir. Mais à l'intérieur de cette dépossession générale, il reste malgré tout des formes de vie commune qui se cherchent, des gens pas totalement réduits au statut qui leur est assigné, et qui ont créé des liens de solidarité, forgés un langage, instauré des usages. J'aimerais pouvoir dire que les choses sont simples, qu'on peut établir des camps clairs dans cette guerre civile mondiale où tout le monde semble désormais faire partie du même bord. Je n'y crois pas. Je ne discerne rien - à peine un sursaut d'adelphité. Un élan.
Commenter  J’apprécie          10
Je sais bien que quand on crève de faim bien se saper c’est pas la prio mais je ne peux pas m’empêcher de penser que le monde hors les murs de Belleville nous considère comme des crevards, des crasseux. Ils ont gagné la bataille médiatique quand ils ont crucifié nos combattants pour avoir osé briser des vitrines de luxe. Et les vieilles générations, déjà consumées par la peur de l’autre, par la haine de la différence et la méfiance, ont compris que les minorités voulaient tout détruire et qu’il fallait en finir. Mais à l’intérieur de cette dépossession générale, il reste malgré tout des formes de vie commune qui se cherchent, des gens pas totalement réduits au statut qui leur est assigné, et qui ont créé des liens de solidarité, forgé un langage, instauré des usages. J’aimerais pouvoir dire que les choses sont simples, qu’on peut établir des camps clairs dans cette guerre civile mondiale où tout le monde semble désormais faire partie du même bord. je n’y crois pas. Je ne discerne rien – à peine un sursaut d’adelphité. Un élan.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Sabrina Calvo (635)Voir plus

Quiz Voir plus

Wonderful

Le personnage principal est un médecin qui est ...

Boiteux
Asmathique
Borgne
Manchot

12 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Wonderful de Sabrina CalvoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}