À force d'enchaîner les bons thrillers psychologiques/polars de Sebastian Fitzek, il était évident que j'allais être moins conquise par un titre à un moment donné. Il semblerait que cet instant est arrivé, puisque je n'ai pas du tout accroché à « Mémoire cachée » qui m'a donné l'impression de lire un gros blockbuster américain ! Tous les ingrédients sont réunis : un héros amnésique doué au combat recherché par plusieurs individus qui lui veulent la peau, les tueurs à gages, les courses poursuites à travers le monde, les fusillades, les complots internationaux, les identités secrètes, les antagonistes qui se rangent aux côtés des gentils, les grands méchants qui n'ont que faire de leur propre famille, le héros qui sauve le chiot ou se met en danger pour sauver une inconnue enceinte parce que c'est « bien », etc. Saupoudrons le tout de surenchère d'action non-stop et… ding ! On a ce thriller. Certes, c'est haletant et sans temps morts toutefois, on était clairement dans le « trop ».
Pourtant, j'aimais le fait que, pour une fois, le personnage principal n'était pas psy ou un spécialiste de la santé, mais plutôt cet homme d'apparence lambda, mais cultivé, bon, observateur, rapide et, surtout, très doué au combat. de plus, il n'y avait pas de victimes ou de manipulation psychologique, ce qui changeait et aurait pu être intéressant. Enfin, l'idée de pandémie grippale et mortelle à l'échelle mondiale éveillait ma curiosité, car elle faisait écho à notre situation… Je me demandais ainsi si cette fiction de 2013 (en VO et 2016 en VF) avait perçu des éléments avant-gardistes. Cet ensemble était, pour moi, très alléchant et prometteur ! D'ailleurs, l'auteur a rapidement confronté ses personnages principaux à des difficultés ou des ennemis, ce qui m'a permis d'être vite happée par l'ambiance. Hélas, j'ai fini par me lasser de tout cela à partir de la moitié du livre, jugeant alors que ce surplus d'action nuisait à l'intrigue. le changement de veste d'Altmann m'a particulièrement agacée et j'étais exaspérée sur le fait qu'on se concentre uniquement sur Noah, délaissant les personnages secondaires auxquels je m'étais attachée comme Oscar ou Céline, devenus alors plantes vertes suivant le héros. Je suis assez dure néanmoins, j'avais tellement aimé les autres écrits de Fitzek que j'avais des attentes. Sans doute un peu trop ?
Malgré mes remarques, l'ouvrage a des qualités indéniables, à commencer par sa fluidité. Les pages se tournent toutes seules et l'auteur nous emporte aux quatre coins du monde, aussi bien sous terre, dans une station de métro, qu'à Manille, dans une décharge où des familles affamées et appauvries tentent de survivre. de plus, les thématiques abordées sont pertinentes et poussent le lecteur à réfléchir. On aborde par exemple des questionnements sur l'avenir : l'écologie, le climat, la surpopulation, la consommation de masse, les morales gouvernementales, la politique, la santé, les conditions de vie de certaines personnes dans le monde, etc. Avec un ton assez moralisateur, Sebastian Fitzek pointe malheureusement du doigt des problèmes réels qui sont toujours d'actualité, même quelques années après la publication ! J'ai trouvé cela très intéressant. En outre, j'ai été surprise par certains twists, en particulier par l'identité de Noah ainsi que son rôle dans toute cette épopée incroyable. Hélas, cela n'a pas suffi. Je pense que cette oeuvre passerait mieux avec moi sur grand écran qu'en roman. À réserver aux adeptes des romans de Dan Brown et à ceux qui apprécient les fictions mettant en scène les théories du complot. Pour les autres cherchant plutôt un thriller psychologique, mieux vaut filer… Et au trot !
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