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Citations de Serge Joncour (2425)


Il regarda Aurore, il observa son beau visage, son cou, ses paupières, son visage d'ange parti loin dans le sommeil. Mais elle n'était pas un ange ni un don du ciel, c'était peut-être même tout l'inverse. A force de ne pas bouger, de tenir cette position, il avait mal au dos, aux jambes, partout, il était piégé, Aurore en réalité lui faisait mal... Possible que depuis le début, cette femme lui ait instillé un genre de doux poison, il se sentait lui-même devenir toxique, malade, mine de rien cette fille l'influençait, le manipulait sans arrière-pensée, sans s'en rendre compte ils se laissaient tous deux dériver vers les limites, à en devenir machiavéliques, à en sombrer, depuis qu'ils se voyaient ils coulaient, simplement en se laissant aller dans le mouvement naturel de l'âme, leur âme à tous les deux. Cette relation leur faisait mal.
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La chambre d'un hôtel, c'est le territoire parfait pour croire de nouveau en soi, avoir l'impression d'être neuf, réinventé.
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Il avait au moins compris cela, que dans la vie il y a des choses qu'on ne veut pas voir, et que bien souvent ce sont les plus évidentes.
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Dans l'amour il y a bien plus que la personne qu'on aime, il y a cette part de soi-même qu'elle nous renvoie, cette haute idée que l'autre se fait de nous et qui nous porte.
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Être fort, c’est ne pas prendre la mesure du danger, le sous-évaluer, consciemment, tandis qu’être faible, c’est le surestimer.....
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Chaque fois qu'un chien mourait on en prenait un nouveau, jusqu'au jour où vient le chien ultime, celui dont on sait qu'il nous survivra, que celui-là à coup sûr vivra plus loin que soi. Ce chien-là du coup on ne le regarde plus de la même façon que les autres, on en devient presque envieux, on passe son temps à déjouer cette idée de la peine qu'on lui fera en partant avant lui.
Il y a cinq chiens dans la vie d'un homme.
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La médisance, c’est ce renard toujours là à rôder autour des maisons, toujours à traîner du côté des hommes, sûr de trouver quelque chose à se mettre sous la dent.
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La méditation c'est bien beau, mais c'est comme un mur qui renvoie sans cesse à soi, tandis que de peindre pendant des heures, c'est une méditation concrète, à la fin il en reste quelque chose.
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Cet incident est à l'image de sa vie, dernièrement. Depuis septembre, ses journées sont faîtes de ça, de temps qu'on lui vole, de temps qui ne lui appartient pas. Celui qu'ils lui prennent tous au bureau, et ces minutes englouties dans les couloirs du métro, même ses enfants elle les voit comme deux petits voleurs égoïstes, y compris Victor, son beau-fils, qui n'est là que dix jours par mois, son beau-fils qui s'efface le plus possible et qui se renfrogne, à la limite c'est pire, il lui vole un temps qu'il ne demande même pas, simplement en étant là, en ne faisant rien, ni son lit ni ses devoirs, en se vautrant avec sa console dans ce canapé blanc où elle rêverait de se poser un soir, rien qu'un soir, jeter ses affaires dans l'entrée et s'installer dans le profond cuir blanc, et que tout se fasse sans elle.
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Un arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse...
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"- Alors c'est parfait, comme ça pas de bises, pas d'effusions. Face à un virus respiratoire, c'est toujours ceux qui se font la gueule qui s'en sortent le mieux, pareil pour les solitaires, les égarés, enfin tout ce qui fuit le troupeau."
page 215
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À moins d’élever le cochon avec du cassis, un jambon blanc c’est pas rose. Et puis, pour pouvoir rester des semaines comme ça dans du plastique, il doit être gavé de nitrates, de colorants et d’arômes, en fait c’est tout sauf simple, un jambon pareil, c’est tout sauf simple.
(page 254)
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Parfois, à des petits carrefours inattendus de la vie, on découvre que depuis un bon bout de temps déjà on avance sur un fil, depuis des années on est parti sur sa lancée, sans l'assurance qu'il y ait vraiment quelque chose de solide en-dessous, ni quelqu'un, pas uniquement du vide, et alors on réalise qu'on en fait plus pour les autres qu'ils n'en font pour nous.
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Les pays s’ouvraient les uns aux autres, le monde semblait s’apaiser, les grandes puissances parlaient maintenant de désarmement, dans cette grande sphère calme et prospère les êtres comme les marchandises ne connaissaient plus de frontières, la mondialisation heureuse jetait des millions de gens dans les avions.
(page 306)
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Une centrale nucléaire avait donc explosée en URSS, on l’apprenait seulement mais ça faisait trois jours que le cœur du réacteur était hors de contrôle, depuis trois jours des milliers de tonnes d’eau radioactive n’en finissaient plus de bouillir et de se vaporiser en un nuage prêt à submerger l’Europe… C’étaient les Suédois qui venaient de lancer l’alerte, parce que ce nuage radioactif ils l’avaient au-dessus de leurs têtes, un nuage qui s’étalait jusqu’à la Finlande, au Danemark, et qui débordait maintenant sur la Tchécoslovaquie et l’Allemagne. (pages 218-219)
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Avant, à la campagne, les parents connaissaient tout des fréquentations de leurs enfants, en plus de les voir ils n’ignoraient rien de leur lignée, d’ailleurs on savait tout des autres, et sur plusieurs générations, tandis que là, Caroline parlait sans cesse de ses colocataires, mais aussi d’étudiants originaires d’Espagne, d’Angleterre ou d’Allemagne, des personnes lointaines qu’ils ne verraient jamais, et dont pourtant ils entendaient constamment parler.
(pages 48-49)
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Chaque vache se sent investie de la mission de brouter le pré entier, elle voue sa vie à cette tâche infinie. C’était reposant à voir.
(page 9)
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Elle repensa alors à la première fois où elle avait voté, en mai 1981, à l'époque le parti socialiste proposait rien de moins que de « changer la vie». Elle se sentit amère d'avoir à ce point rabattu ses espoirs et ses prétentions citoyennes, les grandes promesses de la liste qu'elle tenait dans la main se résumaient à la création d'une cantine bio, voire végétarienne, à développer le vélo, à réduire et à valoriser les déchets et à mettre fin aux grands projets inutiles.

Plus rien à voir avec « changer la vie ». D'ailleurs le parti socialiste n'existait quasiment plus, à force de ne pas changer la vie, la vie l'avait changé.
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Un dimanche électoral est un jour où l’indécision flotte, les heures semblent dilatées et le temps à l’état gazeux. Comme pour le jour de l’an, la nation entière est focalisée sur le même rendez-vous, vingt heures et zéro seconde, pour l’annonce des résultats.
(page 173)
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Quand d'un coup on s'embrasse, c'est que vraiment on n'en peut plus de cette distance, même collés l'un à l'autre on a la sensation d'être encore trop loin, pas assez en osmose, de là vient l'envie de se fondre, de ne plus laisser d'espace.
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