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Critiques de Sorj Chalandon (3484)
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L'Enragé

J’aime les romans de Sorj Chalandon qui associent style précis et texte bien documenté à une fine analyse de la psychologie des personnages. De plus, il restitue à chaque fois une réalité historique, politique et sociale. J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur en septembre dernier et de discuter avec lui des colonies pénitentiaires. J’ai pu apprécier sa finesse d’esprit, son humanisme et aussi son humour (qui n’est pas souvent mis en avant dans ses textes) renforçant mon envie de continuer à découvrir son œuvre. Il créé ici un personnage fort en la personne de Jules Bonneau, pauvre gamin issu de la paysannerie mayennaise pour lequel on développe une certaine empathie. Les personnages secondaires sont attachants grâce à leur épaisseur psychologique. Une réussite.
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L'Enragé

Les enfants de la colonie pénitentiaire. Les enfants avaient des gros sabots aux pieds, un béret et marchaient la tête basse. C’était triste, on sentait le malheur. C’était un pensionnat ultra dur. Il n'y avait que des garçons de 12-13 ans environ.

À proximité de la citadelle construite par Vauban à la fin du XVIIe siècle se trouve le site de Haute Boulogne qui accueillit la colonie pénitentiaire agricole et maritime. Le site est facilement accessible à pied à partir du port du Palais.

🏝️Tout autour de l’ile, il y a de l’océan, le gardien le plus cruel. Il y avait des garçons délinquants ou orphelins abandonnés par leur famille, des petits vagabonds livrés à eux même, par les guerres et la misère. La vie des enfants était régie à la militaire. Ils apprenaient à devenir des marins, à lire ou à écrire. Les corrections physiques y étaient monnaie courante : une vie de soumission pour les faire entrer dans le droit chemin.

Discours de Anne marie LOTTE et Francis VILLADIER, ancien conservateur en chef.

Vidéo à retrouver ici : https://lacoloniepenitentiaire.fr (https://lacoloniepenitentiaire.fr)



Roman qui se déroule de 1932 à 1942, juste avant la Seconde Guerre mondiale.

On y suit Jules Bonneau, surnommé « la Teigne », un petit garçon turbulent qui essaye malgré lui de mener une vie honnête. Lundi 27 août 1934, « La grande évasion », la soirée est agitée. Les enfants de la colonie se révoltent et 56 d’entre eux s’enfuient par tous les moyens. « la Teigne » prend la poudre d'escampette avec son ami surnommé « l’Oiseau », car c’est le plus jeune et le plus fragile des garçons. La chasse à l’enfant éclate en échange de 20 pièces par tête. Malheureusement, tous seront retrouvés sauf « la Teigne ».

Une longue aventure commence pour lui, entre peur et désillusion, il fera la rencontre de nombreux personnages hauts en couleur, jusqu’à ce que le conflit mondial n'éclate…



Un livre poignant que j’ai adoré ! Je vous le conseille grandement 😊
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'Enragé

Ce livre a été un vrai coup de coeur, l'histoire est dure, belle et humaine, l'émotion est au rendez-vous du début à la fin.



Nous suivons l'histoire de Jules Bonneau, de 1927 à 1937, à Belle-île, il est enfermé dans, ce que l'on appellera plus tard, le bagne des enfants.



Cette histoire est crue, difficile, réaliste. L'auteur n'est pas dans le voyeurisme mais ne nous épargne rien de la vie dans cette prison pour enfants, véritable cour des miracles où on devient adulte très tôt et où les enfants ( de 12 à 20 ans) sont une main-d'œuvre bon marché.



L'auteur fictionne mais s'appuie sur des faits réels. Un trés bon moment même si j'ai eu le cœur au bord des lèvres un paquet de fois et les yeux humides encore plus.
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L'Enragé

J’ai eu du mal, au début à rentrer complètement dans ce dernier livre de Sorj Chalandon, auteur que j’estime infiniment, autant pour ses livres que pour ses écrits dans le palmipède.

Je ne vais pas vous faire un énième pitch, L’enragé est 15e dans le top 20 des ventes 2023, et je suis la 450e à rédiger un billet dessus sur Babelio. Si néanmoins vous n’avez pas entendu parler de ce livre, (re)lisez la Chasse à l’enfant de Jacques Prévert.

Ce livre est violent, percutant, cruel et enragé. La Teigne, le personnage principal, est tout à tour révoltant, et admirable. Je n’ai pas envie de vous dévoiler ce qui l’attend, à l’aube de sa majorité (21 ans à l’époque), lisez ce livre, accrochez vous et admirez le style et la force de Mr Chalandon, saluez au passage l’emprunt de deux lignes à Jacques Brel, et passez sur le côté peut-être un peu caricatural des personnages de la deuxième partie du récit. Personnellement, Ronan, Sophie et Alain m’ont reconfortée, chamboulée que j’étais par les 150 premières pages.

Un gros choc, en résumé.



Challenge des 50 objets 2024-2025

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L'Enragé

La rentrée littéraire en lisant L'enragé de Sorj Chalandon, et bien après cela que lire d'autre ?

C'est un véritable uppercut ce livre, on suit l'épopée de Jules (13 ans) à partir des années 20. Comment ne pas rester insensible aux sévices subis, au désamour. Comment se construire avec tout cela ?

Je vous laisse découvrir cette histoire qui ne vous laissera pas indifférent.
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Enfant de salaud

📚 Quel a été le rôle de son père pendant la deuxième guerre mondiale ? le narrateur part à la rencontre du passé de ce père, de ses mensonges, de ses zones d'ombres, de son inébranlable assurance. S'ouvre alors le procès de Klaus Barbie, que le narrateur, journaliste, couvre. Son père y assiste, simple spectateur. La mise en abîme est vertigineuse.



🔥 Lire un livre, c'est éprouver des émotions. C'est le cas ici et c'est peu de le dire. Au détour d'une phrase, d'un mot, on est touché. Plusieurs fois. Sans sommation.



🔥 Aucune facilité, aucun voyeurisme, jamais dans le pathos, jamais dans la démonstration. Sorj Chalandon nous embarque grâce à une écriture d'une justesse qui confine au beau. La narration est particulière, oscillant entre des moments où le narrateur s'adresse à son père et utilise le "tu" et d'autres moments où ce père est remis à distance par le "il".



🔥 Tout dans cette histoire est incroyable, inimaginable, dingue : le personnage du père, ses réactions, ses saillies verbales, les rebondissements. Je ne dirai pas davantage ici de la construction du récit, pour que vous gardiez le plaisir de la découverte.



🔥 Pourquoi ne l'ai-je pas lu avant ? Probablement le sujet me faisait un peu peur. J'ai eu tort. Au final, c'est un de ces livres dont on peut dire qu'il est essentiel. Si vous ne l'avez pas encore lu, hâtez-vous !



🔥 Bilan ? Un vrai coup au coeur...

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L'Enragé

ce roman est tellement fort. Les mots sont durs, la réalité de la maltraitance de ces enfants fait mal aux tripes. Je me suis pris d’affection pour Jules, et d’un amour inconditionnel pour ses sauveurs. C’est avec stupeur que j’ai découvert que la mutinerie dont parle le roman avait bien eu lieu.



Rien de mieux que le poème « La chasse à l’enfant » de Jacques Prevert écrit sur le sujet pour comprendre :



« (…) Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C’est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l’enfant

Il avait dit j’en ai assez des maisons de redressement

Et les gardiens à coups de clefs lui avaient brisé les dents

Et puis l’avaient laissé étendu sur le ciment (…) »

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L'Enragé

Premier roman de Sorj Chalandon que je lis. L'écriture est particulière, les premières pages ont été difficiles mais c'est un roman qui vaux la peine d'être lu. Certains personnages sont attachants pas tous malheureusement. L'histoire est dure et belle à la fois. Un peu d'humanité dans un monde de brutes.
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Une promesse

Un livre court mais un livre que j'ai eu du mal à lire. En effet, il y a beaucoup de personnages avec noms prénom et surnom à se rappeler. Certains reviennent au fil des pages, d'autres non et dur de savoir s'ils seront pertinents pour la suite

J'ai aussi eu du mal avec la chronologie car on passe du présent au passé en un paragraphe.

Et la construction de l'histoire est pas facile à suivre, sauf à la fin.

Du coup, mitigée sur cet ouvrage pour ma part.
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Une joie féroce

C’est le 4e roman de Sorj Chalandon que je lis. C’est pour moi un auteur de confiance, que je choisis à la bibliothèque avec plaisir. Celui-ci m’a un peu perdue au début en racontant cette histoire hélas banale, d’une femme abandonnée par un mari égoïste, alors qu’elle entame une lutte sévère contre le cancer. Mais dans la 2e partie, une rencontre de galère à l’hôpital, va tout changer. La banalité se mue en thriller drôle, et une amitié indéfectible. Seule la fin m’a un peu déçue. Mais j’ai cependant passé un très agréable moment de lecture. Merci Mr Chalandon.
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Une joie féroce

Difficile de me faire une opinion sur ce livre…

le début m'a emballé, beau rendu de la réaction de Jeanne à l'annonce d'un cancer : ses sentiments sont bien exposés, de même que ceux qui la croisent, allant d'un refus de la voir, ou de la gêne, de la compassion mais aussi heureusement de l'amitié, Et un mari odieux, qui fuit.



Par la suite, l'auteur nous relate la rencontre de Jeanne avec d'autres femmes atteintes de ce cancer, et j'ai eu l'impression de lire un autre livre, celui de l'histoire de ses nouvelles amies.



Et enfin une troisième partie, presque un thriller, avec un épilogue surprenant.



Ai-je aimé ?

Oui, mais sans retrouver le Sorj Chalandon que j'admirais.



Peut-être ai-je été dubitatif devant certaines situations qui me paraissent irréelles.



Un bon moment de lecture toutefois mais je crains que ce livre ne laisse que peu de traces dans le futur.







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Enfant de salaud

Souvent l'expression "heureux les simples d'esprit" est utilisée, pas toujours à bon escient, et dans son dernier niveau d'interprétation, elle signifie, que "quelque part, heureux ceux qui n'ont pas accès à la connaissance, au savoir. Oui, heureux ceux qui n'ont pas accès à la vérité".

Sorj Chalandon, veut, a voulu savoir, quel a été le rôle de son père sous l'occupation. Résistant, collabo, engagé dans la division Charlemagne, évadé?

En sort-il plus "heureux", davantage "malheureux"?

A coup sûr, plus "grandi", mais à quel prix....

Un roman prenant et pesant à la fois.
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Profession du père

Je ne sors pas indemne de cette lecture. J’ai pleuré à chaudes larmes pendant bien 5 minutes. Sorj aborde une thématique qui touche tous les cœurs, l’enfance, à travers le personnage d’Émile. Et ce qui fait mal c’est de comprendre Emile. L’enfance mélancolique, l’enfance regrettable, l’enfance que personne ne jalousera. Mais surtout l’enfant qui forge l’adulte d’après. Grandir sous les coups, sous les restrictions fait changer en nous une partie précieuse de notre être : notre innocence, notre sensibilité. On se transforme en machine à rationaliser les choses, tant nos actes que ceux autour de nous, que nous devenons incapables de ressentir quoi que ce soit de spontané, de naturel. En ça j’ai compris Emile, et c’est pour cela que j’ai pleuré. Merci Sorj.
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L'Enragé

Voilà. Chef d’œuvre.

Une fois de plus, lorsque l’on referme un roman de Sorj Chalandon, on reste K.O., à terre.

À chaque fois, on se dit que c’est son meilleur roman.

À chaque fois, on ne voit pas bien comment, après un tel récit, on pourra passer au suivant.

Cette fois encore, les 400 pages d’une écriture fluide, d’une langue belle et précise, se dévorent littéralement.

Sorj Chalandon nous emmène au cœur de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer, sur les traces de Jules Bonneau , le seul enfant parvenu à s’évader de ce lieu de torture dans la nuit du 27 août 1934.

Véritable coup de poing, ce roman est un cri à l’enfance maltraitée.

Un livre essentiel.
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Une joie féroce

Eros et Thanatos sont dans un bateau… Intéressant de savoir lequel des deux va tomber dans l’eau, la situation constitue depuis toujours un motif de création artistique parmi les plus déclinés… Sauf que, là, l’issue incertaine de cette lutte éternelle est en partie occultée par la présence d’un troisième mousquetaire, un peu pesant, le dénommé Pathos. Notre héroïne, Jeanne, apprend qu’elle a un cancer… Elle a dû marcher sur le pied d’un sorcier, puisque par le passé, elle a perdu un fils de sept ans et, que, pour finir cette présentation à faire pleurnicher Bachar El-Assad, elle est mariée à un connard en l’honneur duquel le mouvement me-too semble avoir été créé. Heureusement, notre poissarde XXL croise la route de pétroleuses au grand cœur. Le roman, dès lors, devient un improbable mélange de La Casa de Papel, de Thelma et Louise au carré, et du best of Hugo avec en guest star Eponine et Gavroche. Bonne nouvelle, Sorj Chalandon s’amuse de toutes ces références et se révèle un excellent écrivain de polar… Lui, que je me représente plus facilement sous les traits d’un Droopy de la plume, est finalement peut-être un drille qui évolue sans mal dans la mare du Canard Enchaîné parmi les lurons de mon journal préféré.

Quand un très bon footballeur fait un bon match, on a tendance à juger sa prestation moyenne. Comme le Kid de Bondy, Chalandon nous propose un livre que l’on compare forcément avec d’autres beaucoup plus aboutis et surtout plus nuancés. Oui au féminisme revendiqué de Chalandon, oui à son humanisme affirmé, oui à son talent pour imaginer des personnages sensibles. Mais, quel dommage que, dans cette virtuosité à susciter notre émotion par la description de ces intimités douloureuses, il y ait parfois comme un dribble de trop, des roulades et les cris de douleur au moindre tacle… Ça gâche un peu !

C’est fou comme je peux être exigeant avec Chalandon, mais ça ne m’empêchera pas de continuer à fouiller dans sa bibliographie et d’attendre avec impatience son prochain opus…
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L'Enragé

Lorsque j'ai repensé à la lecture de ce livre, terminé il y a quelques jours, j'ai été saisie de réaliser à quel point, et avec quelle intensité, j'ai eu l'impression de vivre ces mois et années de vie avec Jules Bonneau. L'écriture de Chalandon m'a fait ressentir dans la chair les coups des surveillants, la faim des repas maigres, la fatigue physique des travaux manuels, la colère face au sort réservé aux camarades emprisonnés, la peur d'être découvert fugitif, l'espoir d'une vie nouvelle. Oui, en y repensant, j'avais l'intime conviction d'être allée pêcher la sardine avec Jules et ces compagnons, l'intime conviction de m'être, moi aussi, échappée de Belle Île en Mer.



Étant moi-même éducatrice en foyer, et voyant avec désespoir les projets des politiques pour notre jeunesse (toujours plus de contrôle, de judiciarisation, de suspicions), cet ouvrage tombe à point nommé pour nous rappeler où la haine de notre jeunesse nous as mené, constater le chemin parcouru, ré-humaniser ces enfants et adolescents dont la violence ne pourra toujours se comprendre qu'aux prismes de leurs parcours individuels et au regard que le monde porte sur eux.
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L'Enragé

Comment ne pas ressentir les affres de cet enfant, presque adolescent et pas encore adulte ???

Lui et les colons qui l'entourent...

Comment ne pas s'imprégner de ses coups ses brimades ses souffrances, de cette rage, qui se transforme en haine. Haine vis à vis de l'injustice, du soit disant pouvoir, malsain au possible, et injuste jusqu'au bout !!!

Et le lecteur s'imprègne de "la teigne", ce personnage Remarquablement décrit. Nous nous l'approprions, nous devenons un des colons, nous sommes nous aussi Jules Bonneau et nous nous battons avec lui.

Il ne connaît pas l'amour et l'amitié, mais, en luttant contre l'injustice, il va découvrir quelque chose qui s'en approche.

Et le jour où, une main secourable l'aide, il se bat contre elle.

Mais que lui veut donc ce bras si ce n'est le battre et poursuivre ses châtiments ??

Peu à peu, le voile se lève, comme un rideau qui se déchire, et lui permet de prendre conscience de la vie au delà des murs.

Un poète, un anarchiste, un marin au grand cœur, la duplicité des hommes et la double vie de certains.

Chacun de nous peut se retrouver dans Jules Bonneau, écorché vif, avec ses propres règles.

Un livre magnifique qui vous prend aux tripes, et qui vous marque à jamais !!!
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Le Quatrième Mur

Ce roman se déroule dans les années 1980, à Paris et Beyrouth.

Le «quatrième mur» est un terme qui désigne, au théâtre, le « mur » invisible que construit inconsciemment l'acteur qui joue entre la scène et le public, et qui le protège. Il maintient l'illusion théâtrale, et l'acteur brise ainsi le quatrième mur et l'illusion théâtrale lorsqu'il s'adresse au public.

Son ami Sam, Samuel Akounis, pacifiste Grec, juif dont la famille a péri en déportation et réfugié à Paris lors de la dictature des colonels, metteur en scène au théâtre est hospitalisé en phase terminale d'un cancer. Sam avait un projet utopique : monter "Antigone", la pièce de Jean Anouilh à Beyrouth en guerre, pour rassembler des acteurs issus des différentes factions politiques et religieuses impliquées dans le conflit. Il demande à Georges de réaliser ce projet à sa place.

Georges laisse alors Aurore, sa femme, et Louise, sa petite fille, pour partir au Liban, en pleine guerre. A Beyrouth il va rencontrer les acteurs d'Antigone, sélectionnés par Sam : druze, chiites, sunnites, palestiniens, chrétiens, et va aussi découvrir les atrocités de la guerre.

J'avoue ne pas comprendre grand chose à ce qui s'est passé au Liban : guerre civile complexe, massacres de Damour, puis de Sabra et Chatila, intervention militaire israélienne de 1982. La haine mène la danse. Les scènes sont dures, parfois insoutenables.

Le projet de jouer "Antigone" qui choisit de se sacrifier, de renoncer à la vie pour dénoncer une injustice, m'a paru complètement fou mais ces 2 heures de paix auraient pu se multiplier.

La folie qui s'empare de Georges, plongé dans la guerre et incapable de retrouver la paix, est traitée avec beaucoup de réalisme.

L'écriture est superbe, avec des phrases courtes et percutantes, qui placent le lecteur au sein du conflit, entre les tirs, les explosions, les massacres.

J'ai aimé le personnage de Sam qui prône la non violence, le Docteur Cohen qui le soigne.

C'est un livre que je n'oublierai pas.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Mon traître

A partir de 1960, le conflit Nord Irlandais, décrit par l’auteur comme du vécu, avec ses conflits, rebellions, massacres de femmes, d’enfants, la misère des insurgés, les combats de rue et les morts dans les rues de Belfast. Et aussi un homme, un français, un luthier parisien qui prend à cœur ces problèmes comme s’ils étaient les siens, les amitiés qu’il noue avec ces rebelles, les dangers qu’il court à chacun de ses séjours auprès de ses camarades et surtout, une amitié qu’il croyait solide, avec l’un d’eux , son ami, son traître comme il finira par l’appeler, lorsque celui ci lui avoue, ainsi qu’au tribunal où il comparaît, qu’il a trahi depuis le début des révoltes. J’ai aimé la narration des émeutes, des combats dans toute leur atrocité et aussi, en survol, les liens d’amitié , de révolte qui animent ce français que rien ni personne ne poussait à se projeter dans ces conflits pour finalement s’entendre dire que cette amitié ne reposait que sur de l’incertitude.
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Enfant de salaud

Difficile de critiquer un roman sincère, émouvant et exigeant, pour un modeste lecteur qui s'attache à commenter ses lectures depuis peu ( c'est plus facile vis-à-vis de thrillers écrits dans l'année d'une plume légère, quand bien même appliquée et engagée...) Enfant de salaud entremêle sur trois plans mémoire collective et témoignage personnel : la rafle des enfants juifs d'Izieu, la relation père-fils viciée par les affabulations paternelles et le procès de Klaus Barbie. Le récit est naturellement écrit selon un point de vue journalistique. Ce biais met habilement en lumière la fragilité de la mémoire et donc l'enjeu du 'devoir de mémoire' (voir les très belles pages sur la visite de la Maison d'Izieu). Intéressant également pour mettre en perspective les évènements, leurs acteurs - bourreau, victimes, témoins -, les réactions durant le procès, la recherche de la vérité. Pas de distanciation en revanche lorsque Sorj Chanlandon détaille sa tristesse, sa colère, son désarroi face aux mensonges systématiques de son père sur son vécu durant la guerre. Il en ressort cette impression mitigée : autant ce dernier lui a voilé son identité (dirait-on ses racines), autant il a transmis sa verve. En rédemption, pour notre plus grand bonheur, l'auteur la consacre à la recherche et au témoignage de la vérité.
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