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Critiques de Taslima Nasreen (44)
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Enfance, au féminin

Autobiographie de son enfance rédigée par une femme au parcours exceptionnel, mais qui doit aujourd’hui vivre en exil et surtout se cacher des fondamentalistes islamistes qui ont lancé plusieurs fatwas à son encontre, tant ses écrits sont considérés comme blasphématoires.

Elle nous raconte son enfance dans le Bangladesh des années 70 empreint de violences et la proie d’une guerre d’indépendance sanglante qui verra des millions de réfugiés et fera selon les estimations 3 millions de morts.

Mais c’est à l’intérieur même de sa famille que la fillette va connaitre la violence, entre une mère ultra religieuse et un père fils de paysan pauvre qui a force d’études à réussi à devenir médecin et qui rêve d’un avenir glorieux pour ses enfants.

Mais les 2 ainés qui sont 2 garçons vont terriblement le décevoir et c’est sur les épaules de sa fille que repose ensuite l’honneur de cet homme, il va donc lui inculquer ses leçons à coup de bâton et de fouet.

Mais la fillette est rebelle, et même si elle est timide, elle a un grand pouvoir de compréhension et d’analyse, et à vrai dire la seule chose dont elle a vraiment peur ce sont les fantômes et les djinns.

Et ce n’est pas dans les bras de sa mère qu’elle pourra trouver refuge. Au contraire, elle comprendra vite les contradictions entre les écrits du Coran, les paroles et les actes du pir, ce « saint homme », à qui sa mère voue une dévotion sans borne, et auprès de qui elle essaie d’entrainer désespérément sa fille, mais devant les questions de cette dernière, sa mère finira par en conclure qu’elle a donné naissance à un démon et la traitera comme tel.

Une description sans concession de la société bengalie dominée par la mainmise des hommes et de l’islam, dans laquelle il ne faisait pas bon être un enfant surtout une fille, une domestique qui était bien plus souvent une esclave qu’autre chose, une femme qui n’avait aucun droit et qui pouvait au mieux voir arriver à tout moment une seconde, une troisième ou une quatrième épouse, ou se faire répudier par son mari ou même être tuée par lui dans l’indifférence générale des voisins, ou encore ne pas être musulman mais hindou.

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Femmes, manifestez-vous !

Mon avis : Saddhu



J'ai aimé ce livre. Il décrit parfaitement ce qu'endure les femmes dans les pays asiatiques puisque considérées comme citoyennes de seconde zone, inférieures, tant en force physique qu'en intelligence et souvent considérées comme des fardeaux dans des familles pauvres et/ou modestes. De plus en tant que médecin et gynécologue elle est à même de décrire et de tirer les conclusions de ce qu'elle voit tous les jours défiler dans son cabinet.











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Enfance, au féminin

Dans ce récit Taslima Nasreen nous raconte son enfance entre la fin des années 60 et le début des années 70. Avant et après la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971 jusqu'en 1975, au moment de l'assassinat du président du pays, le cheikh Mujibur Rahman.



Taslima Nasreen grandit entre un père médecin, très autoritaire, qui entend que ses quatre enfants étudient et réussissent bien à l'école pour lui faire honneur et une mère qui se console des infidélités de son mari en se jetant à corps perdu dans la religion. Pour cette femme tombée sous la coupe d'un pîr (un saint homme) qui se conduit comme un chef de secte, les études ne servent qu'à attacher au monde périssable alors que le seul comportement raisonnable devrait être de préparer son passage dans l'au-delà par une pratique religieuse assidue. Entre les injonctions contradictoires de son père et de sa mère la jeune Nasreen cherche tous les espaces de liberté possibles, trouvant refuge dans la littérature et la poésie.



C'est une enfant introvertie et timide qui observe le monde qui l'entoure. Elle est prompte à relever les contradictions entre les paroles et les actes, particulièrement en ce qui concerne la religion. Elle repère rapidement les pratiques hypocrites, destinées avant tout à impressionner l'entourage. Elle interroge souvent sa mère à ce sujet ce qui lui vaut d'être qualifiée de démon et d'impie.



J'ai beaucoup apprécié ce récit. A travers son histoire Taslima Nasreen nous présente un panorama de la société bengalie d'il y a 45 ans.

C'est une société violente où les conflits se règlent par les coups. Les victimes en sont généralement les plus faibles : femmes, enfants, domestiques. Nasreen et ses frères et soeurs sont souvent battus par des parents qui les utilisent comme intermédiaires pour régler leurs différends. On entend parler de femmes tuées par leurs maris sans que ceux-ci semblent le moins du monde inquiétés.



C'est une société où les femmes sont soumises par l'islam et par les traditions régionales. Les mariages de fillettes sont arrangés alors qu'elles sont à l'école et le lendemain elles s'en vont vivre dans la famille de leur mari :

"Maman avait encore l'âge de jouer à la poupée quand on la maria à mon père, sans lui demander son avis. Au début, il lui arrivait d'insister auprès de son mari pour qu'il l'emmène à la fête foraine, faire des tours de manège, acheter des poupées, justement. Mais ces goûts enfantins durent bientôt lui passer lorsqu'elle se retrouva, vite fait, mère d'un petit garçon, tout en chair et en os."

En fait, pour une jeune femme, le mariage est une union avec ses beaux-parents plutôt qu'avec son mari. C'est le beau-père qui choisit sa bru et qu'elle soit jeune permet à la belle-famille de terminer son éducation et de la façonner à sa guise. On voit ainsi la tante de l'auteur, jeune fille enjouée, devenir une dévote voilée après son mariage avec le fils du pîr.

Nasreen échappe au mariage précoce parce que son père veut qu'un de ses enfants soit médecin et que ses deux frères aînés ont échoué dans cette voie.



C'est une société encore pleine de superstitions et de croyances dans des forces mauvaises :

"Si une fille était mordue par un chien, la mère de Grand-mère, notre arrière-grand-mère maternelle, connaissait un médicament pour éviter que la victime ne tombe enceinte de chiots. On le préparait en introduisant dans une banane d'une qualité particulière quelque chose de mystérieux qui ressemblait à un piment rond. Pour assurer l'efficacité de ce médicament dont la fabrication demeurait secrète, il ne fallait pas manger une autre de ce genre de banane pendant trois mois. On était ainsi assuré de ne pas mettre bas une portée de chiots. On venait souvent demander à notre arrière-grand-mère de préparer cette concoction."

L'imagination vive de Nasreen est fortement impressionnée par les histoires de fantômes et de djinns qu'elle entend et qui la font trembler de peur.



Le récit se termine en 1975 qui correspond pour l'auteur à l'époque de ses premières règles. J'aimerais beaucoup lire la suite de son autobiographie.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'alternative

Cette édition regroupe deux récits de Taslima Nasreen, "l'alternative" et "destin de femme".



"L'alternative" est un récit épistolaire : deux soeurs échangent sur leurs conditions de vie, leur famille, leur statut de femme, l'une vivant encore chez ses parents et refusant le mariage, tandis que l'autre s'émancipe de sa famille et de son mariage.

L'argumentaire tourne parfois un peu à un listing didactique mais cela a le mérite d'exposer clairement - mais cela pourrait être plus approfondi - les conditions de vie des femmes et le poids des diktats culturels.



Ce texte d'à peine 90 pages est complètement dans l'air de notre temps, post #metoo... et il date de 1993 ! presque 30 ans (les fondamentalistes d'hier comme d'aujourd'hui doivent toujours y trouver à redire) ! Il m'a fait penser au roman Les impatientes de Djaili Amadou Amal, plus récent. Les deux me semblent de bonnes idées de lecture complémentaire au lycée, le langage et la narration en étant très accessibles.



J'ai beaucoup apprécié de suivre l'évolution vers l'émancipation de la grande soeur.



Le deuxième récit m'a moins convaincue, non à cause du thème (une jeune épouse voit sa vie tourner au cauchemar personnel et social parce que son mari refuse d'admettre qu'il est impuissant) mais à cause du traitement. J'ai trouvé pas mal de répétitions entraînant quelques longueurs alors que le récit n'excède pas 100 pages. On peut tout de même très bien observer (et ça fait froid dans le dos) les mécanismes de transformation du mari idéal en pervers narcissique et de la jeune fille pleine d'avenir en souffre-douleur de sa famille et de sa belle-famille.
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Lajja

Des milliers de Bangladeshis hindous subirent violences et persécutions par des musulmans en représailles de la destruction de la mosquée, Babri Masjid, à Ayodhya, en Inde, en 1992. Depuis la partition des Indes, en 1947, des vagues d’humiliations, destructions de biens, vols, viols et autres tortures et meurtres s’abattent sur les minorités religieuses. En Inde, ce sont les chrétiens et les musulmans qui en souffrent. Au Bangladesh et au Pakistan, les hindous.





Taslima Nasreen, médecin de formation, publie ce livre, Lajja (La honte), en imaginant le destin d’une famille hindoue au Bangladesh. L’originalité de cette famille est que le fils est détestable (un intellectuel oisif inconscient) et le père arc-bouté dans ses nobles principes qui ont dirigé toute sa vie. Ce roman est aussi un témoignage, qui relate des centaines d’exactions. Tous ceux qui ont lu le livre l’ont précisé : la répétition de ces faits est fastidieuse à lire. J’en ai lu quelques-uns, pour sauter des paragraphes entiers. L’autrice a voulu respecter chaque victime en écrivant son nom. Le lecteur se fera une idée du désastre, sans lire chaque nom, comme nous le faisons tous devant un monument aux morts.



Très sincèrement, la lecture de Lajja est laborieuse. Toutefois, je l’ai lu pour deux raisons.



Tout d’abord, par respect pour l’autrice, qui a reçu une fatwa pour ce livre jugé blasphématoire (je ne vois pas où) et pornographique. Je me suis dit « Ce n’est pas la peine d’afficher son soutien à Salman Rushdie si tu arrêtes de lire le travail d’une autre autrice qui vit à l’étranger depuis la fatwa ».



Ensuite, parce que j’aime l’Histoire et j’ai apprécié mener des recherches pour en apprendre davantage sur le Bangladesh. Lajja appartient à ces livres désagréables à lire, mais qui nous instruisent. C’est un livre politique, pour dénoncer les partis politiques extrémistes au Bangladesh et en Inde et l’hypocrisie des autres.
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Lajja

Le Bangladesh est né de la création de l'Inde et du Pakistan en 1947. La Grande Partition a eu des conséquences sur des milliers de personnes en raisons de leur religion, hindous et musulmans, ou en raison de leur origine ethnique, punjabis ou bengalis. Le Bangladesh, anciennement Pakistan de l'Est, a obtenu son indépendance en 1971. Mais les insurrections ont émaillées tous le 20ème siècle.

Quand le 6 décembre 1992 une mosquée est détruite en Inde par des Hindous, des  islamistes se vengent au Banglafesh.

La famille Datta est prise dans ces violences. D'origine hindous elle subit un quotidien rude. L'islam est religion d'Etat depuis 1979 mais le père refuse de quitter un oays qu'il aime. La mère, impuissante et résignée, est pieds et poings liés et ne peut partir. Le fils a honte car il se sent étranger dans propre pays. La fille croit qu'elle peut vivre normalement avec ses amis musulmans.

Ce roman de l'autrice bengali Taslima Nasreen, qui a été condamné par des musulmans intégristes de son pays, expose la difficulté pour les Hindous de vivre dans un pays dont ils ont été dépossédés. Elle démontre qu'une nation ne se construit pas uniquement sur l'appartenance à une religion mais avant tout sur une identité  commune.

Si vous ne connaissez rien (comme moi) à l'histoire de ce pays, ce roman vous apportera beaucoup d'informations historiques. Il peut être difficile d'accès ceoendant tant les noms dzs villes et des personnages sont difficiles à mémoriser.
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Lajja

« Lajja » un livre de 285 pages, qui n’est pas facile à lire.

Et j’aurais dû me méfier, à cet échange de livres, car la personne qui me l’a prêtée est une passionnée d’Histoire.

Pour ma part, j’ai dû consulter plusieurs sites pour comprendre les situations politiques très compliquées qu’a vécu la population du Bangladesh.





Car le livre de Taslima Nasreen est écrit comme un reportage journalistique avec beaucoup de références historiques sur Bangladesh, depuis la partition et l’indépendance de l’Inde britannique en 1947.

Depuis cette date, le Bangladesh sera un pays tourmenté et asphyxié par la domination du Pakistan, à majorité musulmane et qui deviendra en 1956, une république islamiste.

Ce pays n’a donc cessé d’être le théâtre de revendications autonomistes et il sombra fatalement dans une guerre civile des plus sanglantes.





Beaucoup d’observateurs et d’historiens ont même parlé de génocide.

Même si les chiffres avancés soient discutés, Amnesty International estime que durant cette guerre impitoyable près de trois millions de civils ont été tués.

Mais c’est surtout huit à dix millions ont suivi les routes de l’exil.

Et pour terminer dans l’horreur et l’ignominie, ce furent plus de 200 000 femmes et jeunes filles qui ont été violées.





La déclaration d’indépendance du Bangladesh fut officialisée en mars 1971. Mais le Pakistan ne la reconnaîtra que trois ans plus tard.

Un tribunal que beaucoup ont dénoncé sa partialité, fut mis en place dans les années 2009, pour juger tous ces crimes. Mais il y eut très peu de condamnations par rapport à toutes les abominations commises.





L’auteure a établi sur des pages, une longue liste sur toutes les atrocités qui furent commises par les soldats et policiers de l’Etat islamique, aidés par des bandes de voyous musulmans.

Des trop longues listes effrayantes, qui me furent un peu rébarbatives et que j’ai parfois lues en travers, énumérant tous les temples hindous et tous les lieux de prière qui ont été démolis, saccagés, pillés de leur richesse.



Une liste où l’auteure dénombre les centaines de centaines de familles hindoues, que les musulmans ont dépossédées de leurs terres, ont ravagés leurs récoltes, ont détruit les ateliers des artisans.

Mais comme ce pillage sauvage ne suffisait pas, les musulmans ont aussi enlevé des membres de famille en exigeant des rançons.

Ils ont obligé parfois des familles entières à se convertir à l’islam. Ceux qui résistaient étaient torturés et assassinés. Ces fanatiques de l’Etat islamique violaient les mères devant leurs filles, violaient les filles devant leurs mères, violaient les sœurs devant leurs frères.





Aujourd’hui, l'islam est désormais la religion officielle du Bengladesh.

Leurs habitants sont à 90% de confession musulmane. Mais le gouvernement se revendique d’un Islam modéré.

Depuis la guerre d’indépendance, les civils hindous, sont en minorité religieuse dans le pays et sont toujours la cible de violences.

C’est pour ces raisons politiques et religieuses que la population hindoue victime de trop de cruautés et cette grande intolérance religieuse, a émigré en masse. Elle fuira la misère, le chômage, les catastrophes naturelles et leurs bourreaux.

La plupart des Bangladais et Bangladaises quittent encore aujourd’hui leur pays pour trouver de meilleures conditions de vie ailleurs et migrent vers les pays voisins.





C’est dans ce lieu de détresse et de misère humaine, où la vie est difficile, où les mariages entre hindous et musulmans sont mal vus des deux communautés, où rôdent continuellement la violence, le sang, les larmes et la mort, que Taslima Nasreen raconte le destin de cette famille hindoue, la famille Datta, en l’année 1992.

Une famille qui vit cloitrée dans leur maison, les volets et les portes cadenassées.

Parce les membres sont considérés comme « hindous », c’est-à-dire comme « des parias », des « bons à rien », comme s’ils avaient une maladie honteuse.



On y rencontre le père Sudhamoy, ancien docteur qui n’a plus de client. Ancien indépendantiste qui fut torturé par le régime islamique. Malgré la peur qui le tenaille, Sudhamoy veut rester sur ces terres qui l’ont vu naitre. Il considère que c’est une honte que de fuir ses racines et de quitter son pays qui est le sien.

Sa femme Kironmoyee, qui craint pour sa vie, celle de son mari et de ses deux enfants, est désespérée de ne pouvoir convaincre son époux de quitter ce pays damné. Elle craint aussi que des hommes puissent venir violer leur fille Maya, une très jolie fille de vingt et un an.

Et puis il y a le fils Suranjon, souvent alité à ne rien faire. C’est un jeune homme désœuvré, désabusé. Ancien journaliste, il s’est retrouvé au chômage et il est honteux d’être encore à la charge de ses parents.

Lui aussi voudrait partir et il en veut beaucoup à son père qui s’entête à rester dans un pays où tous les dangers les guettent.





Un jour, en l’absence de Suranjon, des hommes armés de bâtons débarquent dans la maison de la famille Datta. Cette faction musulmane venue on ne sait d’où, cassent tout le mobilier, maltraitent le père et la mère et enlève Maya…





Je pensais lire un roman dans un fort contexte historique. Et ce fut le contraire, le récit fictif fut noyé dans un intéressant mais long témoignage journalistique sur l’histoire du Bengladesh.

Le style de Taslima Nasreen et son récit ne m’ont pas procuré assez d’émotions pour que je m’attache à l’intimité de la famille Datta, qui fut trop mise en arrière-plan.





Je me pose la question de savoir pourquoi ce livre a valu une fatwa à l’auteure Taslima Nasreen. Sans doute pour y avoir dénoncé le génocide du peuple hindou et la destruction de leurs temples et de leurs biens.

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L'alternative

Deux soeurs. L'une voyage, vit surtout en Inde, l'autre pas. Leurs échanges épistolaires révèlent le contraste entre celle qui a quitté le pays et celle qui sent peser le poids de la tradition.

Deux récits qui sont fictifs mais montrent la réelle influence des traditions sur le Bangladesh. Hira, mariée à Altaf, découvre un mari qui refuse de reconnaître son impuissance; elle entame une longue lutte pour se libérer… Et elle se heurte à l'incompréhension des tenant.e.s de la tradition. Deux sœurs s'écrivent, la vie les a éloignées…

Taslima Nasreen a mis en évidence qu'en bengali, pour désigner l'enfance on employait un mot signifiant "enfance de garçon", tchelebela, aussi a-t-elle forgé le néologisme meyebela pour qu'un vocable serve à appeler l'enfance également vue du point de vue d'une fille.


Lien : https://www.bookcrossing.com..
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A la Recherche de l'Amant Français

Nela, bengalaise se marie avec un indien vivant à Paris. Il tient deux restaurants. Arrivée à Paris elle est émerveillée. Très vite elle refuse de se plier à son mari et les rôles qu'il lui impose. Elle veut lire travailler visiter Paris. Elle s'en va. Loge un temps chez une femme. Retourne à Calcutta car sa mère est malade. Elle tient tête à son père, son frère et est obligée de retourner à Paris. Nela remet en cause les traditions de son pays mais aussi les préjugés et habitudes des occidentaux.

Son regard est différent sur Paris et la société française.

Livre magnifique un peu dans la continuité de de son livre Enfance au féminin.
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Lajja

1992. La mosquée Badri a été détruite en Inde par des fondamentalistes (ou des cons comme vous voulez) hindous. Si la tension va monter en Inde, cet acte va donner l'occasion aux fondamentalistes musulmans bengalis(ou des cons si vous préférez) de "se faire " la population d'origine hindoue du Bangladesh. On va vivre ces évènements à travers la vie de la famille Datta, dont le père est médecin à Dacca.



Ce livre , qui a valu une fatwa à son auteur et qui bien sur a été interdit n'est ni plus ni moins que le récit d'un mini génocide , orchestré par la communauté musulmane sur celle d'origine hindoue au Bangladesh.

Au delà du roman , on est dans un livre politique : L'état du Bangladesh et son histoire depuis la partition en 47 puis l'indépendance avec le Pakistan en 71 y prend une part importante, toute comme la place occupée par l'avènement de l'Islam comme religion d'état en 1988.

Les partis politiques sont omniprésents et le communautarisme , clairement dénoncé, est finalement le thème central du livre.

J'étais venu pour un roman et je me suis retrouvé sur internet à lire l'histoire du Bangladesh , en tous les cas celle qui est disponible sur internet nuance.

J'ai notamment vu que depuis 2016 le parti au pouvoir tente de remettre le pays sur les rails de la laïcité, poussé par la montée de l'islamisme radical dans le pays. Attention quand même , parce que le parti au pouvoir ne semble pas "blanc comme neige", commençant par pendre beaucoup d'anciens dirigeants... Bref, je n'irai pas plus loin , ne maitrisant rien.



L'intérêt principal du livre réside en la différence entre l'attitude du père qui a lutté pour l'indépendance du Bangladesh au coté des musulmans pour vivre dans un pays laïc et qui , même si la situation de sa communauté se dégrade lourdement, garde la foi. Parallèlement, son fils semble amorphe , coupé de la vie jusqu'à ce qu'un fait le fasse basculer.

Tout ça est intéressant, émouvant...

Mais trop souvent, ce livre se transforme en récit d'horreurs commises par les musulmans sur les hindous. Bien sur , c'est le sujet , mais les exemples , précis, se multiplient, sans rien apporter au discours. Les hindoues sont violées, les terres sont expropriées au profit des musulmans, les postes à pourvoir sont réservés aux musulmans, les razzia se multiplient, les temples hindous sont rasés et les morts se multiplient.

Pendant que les musulmans ont le droit de se défendre en Inde, pays laïque, les hindous sont soumis au Bangladesh et ne se rebellent pas . On l'a très vite compris et la répétition nuit clairement au livre.





Je vais attaquer un livre birman , ça va être la même , mais dans l'autre sens .

Comme disait Coluche , "Force est de constater que si Dieu existe , le Diable aussi."



Encore un livre qui prouve que la religion est à la source de problème de nombreux pays, de vie dévastées , de massacre, viol, vol, exode... Heureusement qu'elle permet à certains de trouver leur voie.





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Femmes, manifestez-vous !



"Mardi 06/20/20 , AFP. Des centaines de manisfestants, pour le 2ème jour consécutif, contre les violences sexuelles après de nouvelles affaires qui ont suscité l'indignation."

Une vidéo, sur les réseaux sociaux montrait des hommes agressant et déshabillant une femme, à Noakhali....





Le 05/06/1994, le Bangladesh avait délivré un mandat d'arrêt , pour "outrage aux sentiments religieux des citoyens." contre Talisma Nasreen. L'Islam y est religion d'état.





Talisma Nasreem a été condamnée à mort, via la charia, parce qu'elle est une femme...

Une femme qui avait pris position en faveur de la liberté d'expression pour Salman Rushdie. Et pour avoir critiqué le port du voile islamique...





Une femme...

Là bas, les cimetières sont interdits aux chiens. Il y a des panneaux, mais les chiens ne savent pas lire, si?

Les femmes non plus...

Car Talisma voit fleurir des panneaux: "Interdit aux femmes", à l'entrée des cimetières. La femme est impure et sa vie ne vaut pas plus que celle d'un chien...

" Elles n'ont donc le droit d'entrer dans un cimetière que lorsque qu'elles sont mortes. Serait-ce que la mort leur permet enfin d'être libres?"





"Nashta": pourriture.

Un mot pour désigner non pas un homme, mais une femme ! Peu importe son degré d'instruction, sa classe sociale ou sa caste.

"Toutes les femmes sont opprimées d'une façon ou d'une autre, et établir entre elles, une distinction de classe, me semble une absurdité."





1994-2020, plus de 25 ans séparent ces 2 affaires...

Rapport de l'UNFPA, en 2003:

65% des hommes au Bangladesh estiment qu'il est légitime de battre leur femme.

38% ignorent ce que veut dire violences physiques.

40% sont favorables au maintien du rôle inactif des femmes...

1192 femmes avaient été victimes de viols et 144 assassinées... Daily Star de Dacca, Bangladesh.
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Enfance, au féminin



Récit autobiographique, témoignage d'une enfance dans un pays dont je ne connais ...rien, cette lecture fut donc de fait instructive.



On suit la vie de la petite Talisma, fille qui a la chance d'avoir été voulue par son père ce qui n'est pas rien. Elle évolue dans une famille musulmane et surtout très déchirée sur les valeurs à transmettre. La famille de sa mère et sa mère elle -même, sont plongées dans la superstition, une religion punitive, des positions sociales héritées et dont on ne sort pas. La place des femmes est inférieure, docile, servile et dépendante du mari puisque les filles sont peu ou pas instruites et n'ont donc accès à aucune autonomie.



Le père qui vient d'un milieu très modeste et a réussi par ses études à devenir médecin. Il n'est pas ultra-libéral pour ses enfants mais il souhaite pour eux, la réussite par les études même pour ses filles. Sa pédagogie prend appui sur les coups, les restrictions et une forme de despotisme familial mais il consacre beaucoup d'efforts à maintenir ses enfants dans le savoir, allant ainsi à contre-courant de ce que dit la mère. Les coups pleuvent dans cette famille, autant que les cris, le conflit est à portée de souffle.



Au long de cette enfance, on découvre des situations violentes, qui vont de l'utilisation du corps des enfants, au mépris de classe sociale à la haine des non-musulmans en passant par un Islam rétrograde et perverti. Le récit se fera surtout du côté des femmes, mal mariées, incultes, dépendantes, transmettant à leurs filles le même fardeau.



Le regard que cette petite fille a porté sur les adultes pendant son enfance est forcément le commencement des choix qu'elle fera adulte et qui lui couteront son exil.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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De ma prison

Quel tragique destin que celui de Taslima Nasreen, des années de prison à cause d’extrémistes religieux, obligée de fuir le Bangladesh pour l’Inde, ce dernier ne sera pas plus tendre avec elle. De sa prison, elle écrit pour se souvenir, pour mettre des mots sur ses souffrances, pour garder le contact avec ses proches et la réalité mais surtout pour poursuivre son combat en dénonçant le traitement fait aux minorités. La détresse et la solitude de l’auteure sont fortes de la première à la dernière page, ce n’est pas une histoire qui se finie très bien, il y a également diverses pressions des gouvernements qui se ressentent. Toutes les bassesses et la couardise des politiques en un livre.

Le récit est particulièrement difficile à lire, on y partage l’intimité de l’auteure et toutes ses difficultés, j’ai eu besoin d’un moment de pause après ma lecture pour me remettre de mes émotions.

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Rumeurs de haine

Étrange comme une autrice (poèmes, chroniques, romans) persécutée pour féminisme, athéisme anti-religion, et vie privée non conforme, peut déclencher si peu d'empathie ! Difficile de ne pas la trouver "petite fille capricieuse", certes avec une volonté de dire ce qu'elle pense tout à son honneur dans un Bangladesh des années 1990 où monte le fanatisme islamique (aidé par l'avidité de pouvoir de "démocrates" se réveillant un peu tard), mais elle semble tellement le faire par égocentrisme et manque d'estime d'elle-même (elle signe 3 fois pour le mariage parce qu'on lui demande et qu'une signature, ça ne veut rien dire pour elle...). Peut-être est-ce l'effet de la traduction, je n'ai pas non plus trouvé la grande écrivaine qu'est censée être Taslima Nasreen : passé le début sur la vie littéraire au Bangladesh (l'importance de la poésie, déclamée en soirée) et un peu d'histoire de cette partie du monde qu'est le Bengale, je me suis terriblement ennuyée.
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A la Recherche de l'Amant Français

Nila, âgée de 27 ans, vient d'arriver de sa Calcutta natale à Paris afin de vivre avec son mari, patron de restaurants.

Mais Nila ne veut pas devenir la parfaite femme de foyer comme l'entend son mari. Comme les parisiens, elle rêve de marcher dans les rues en toute liberté, elle veut gagner son propre argent, vivre sa vie.

Elle finira par prendre des choix qui la conduiront dans un premier temps à quitter le foyer familial. Hébergée chez une amie, elle découvrira l'homosexualité et le mouvement féministe. Mais Nila est une femme impulsive, qui ne réfléchit jamais avant de prendre une décision, son autodestruction est amorcée.



"A la recherche de l'amant français" se décrit comme un roman féministe mais il pourrait être interprété différemment. A travers le personnage de Nila, Paris s'offre à nous sous un autre angle. Une belle lecture.
Lien : https://www.inde-en-livres.f..
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Lajja

Lecture trop complexe pour moi ce qui ne m'empêche pas de respecter l'auteur et ce qu'elle défend.
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De ma prison

Voici un livre bouleversant. Il est composé de plusieurs textes courts écrits par Taslima Nasreen alors qu’elle est assignée à résidence en Inde sous prétexte de sa sécurité. Mais devant son obstination à ne pas vouloir quitter le pays, le gouvernement n’hésite pas à user de la violence psychologique pour la contraindre à accepter l’exil en Occident.

Ce livre jette un éclairage troublant sur les manœuvres politiques de l’Inde qui cède aux menaces de fondamentalistes musulmans pour satisfaire une partie de leur électorat.

On ne peut que compatir à la situation de l’auteure et admirer son courage pour défendre ses idées et ses droits.

J’ai particulièrement appréciés les poèmes de ce livre qui traduisent bien la détresse de Taslima Nasreen pendant cette période d’isolement et d’enfermement forcé.

Avec cet ouvrage, j’ai découvert une femme courageuse aux idées progressistes qui se bat pour les droits des femmes et contre toutes les formes d’injustice et d’intolérance. Cela m’a donné envie de découvrir la bibliographie de cette auteure et notamment ses romans à cause desquels elle ne peut retourner dans son pays d’origine, le Bangladesh.
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Lajja

voilà un livre qui n'est pas à la portée de tous, si vous cherchez un livre pour vous distraire gaiement, passez votre chemin c'est tout le contraire !



Difficile à lire pour plusieurs raisons, d'abord il y a l'histoire politique du pays qui prend beaucoup de place mais qui est indispensable pour bien comprendre comment ce pays (bengladesh) entièrement laïque avec une constitution solide où toutes les confessions se cotoyaient sans heurts, a pu devenir un état totalitaire avec l'Islam pour religion d'Etat



L'énumération des sévices infligés aux hindous par les musulmans prennent parfois plusieurs pages d'affilée.



Ensuite les termes hindous, qui sont consignés à la fin du livre qui nous forcent à faire des va et viens entre les pages, il aurait mieux valu les insérer en notes de bas de pages pour éviter toute cassure dans la lecture



On assiste aux réactions différentes de 4 membres d'une famille hindouiste où chacun réagit selon ses valeurs, jusqu'au drame qui va les bouleverser.



C'est malgré tout un livre intéressant et qui a valu à l'auteure la prison, l'exil par son propre gouvernement et des menaces de mort par les extrémistes religieux musulmans, ses livres ont été brûlés.



Quand je vois des listes communautaires fleurir à chaque élection, je ne peux m'empêcher de penser avec inquiétude qu'un pays comme le notre n'est peut être pas à l'abri de ce genre d'évènements
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De ma prison

Ce recueil de textes courts écrits alors que Taslima Nasreen était en résidence surveillée en Inde est un long cri, oscillant entre force et fragilité.



Un cri d'amour pour la culture bengalie.



Un cri d'étonnement presque naïf et de désillusion face au dévoiement de la démocratie indienne qui cède aux fondamentalismes et utilise l'auteur comme un pion à des fins politiques et électorales.



Un cri déchirant d'appel au secours contre l'oubli et la solitude.



Un cri qui témoigne de toutes les inégalités et injustices faites aux femmes de par le monde.



Un cri de combat militant pour un droit unique et laïc, seul garant de la justice pour tous.



Un cri de résistance malgré l'absurdité de la situation de Taslima qui rendrait fou n'importe qui.



Un cri qui met en garde contre les compromis accordés à ceux qui utilisent la violence contre les libertés fondamentales.



Un cri courageux qui démontre une force de caractère incroyable basée sur la conviction de la justesse de son combat.



Un cri de vie et pour la vie.



Vite, allons lire ses autres livres !!!

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Scènes de mariage





Au Bangladesh Jhummur a été élevée par un père libéral. Croyant se marier avec un homme lui aussi moderne, elle se retrouve enfermée dans un appartement avec la famille de son mari. Bien qu’ayant un diplôme universitaire elle ne peut travailler, ni voir ses amis, à peine sa famille. Et lorsqu’elle annonce au bout d’un mois et demi de mariage attendre un bébé, son mari l’accuse de s’être mariée déjà enceinte et l’oblige à avorter. Mais il sera puni par où il a péché et finalement Jhummur gagnera une certaine liberté et le droit de travailler.



J’ai bien aimé ce court récit d’une vie de femme qui ne s’avoue pas facilement vaincue et trouve enfin le bonheur dans son mariage.



Cette collection qui ne semble plus exister est toujours une belle découverte.
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