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Critiques de Theodor Fontane (35)
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cecile

Quel honneur et quel défi, être le premier contributeur à recenser ce livre… Mais comment est-ce possible? Un si beau roman, publié dans une collection si répandue… Il y a quelque chose de fatal avec Fontane: bien qu'il soit l'un des plus grands écrivains de son temps – encore récemment fêté en Allemagne à l'occasion des deux cents ans de sa naissance –, les pays francophones ne l'ont jamais vraiment adopté. C'est bien dommage, car à côté d'un Flaubert, d'un James (jeune), d'un Maupassant, il est aussi l'un des grands auteurs réalistes, et il nous fait pénétrer comme nul autre dans la Prusse des dernières décennies du XIXe siècle.

« Cécile » est un roman très représentatif de sa production: l'histoire d'une femme appartenant à la haute société prussienne, réfugiée dans un mariage de convention pour échapper au destin que lui réservait une histoire de jeunesse peu avouable, mais prisonnière pour cela même dans son mariage et les conventions de la société qui l'entoure. Dans une villégiature prisée des bourgeois de la capitale, puis à Berlin où elle habite, elle espérera s'évader de sa vie privilégiée mais étouffante grâce à une idylle, si furtive soit-elle. Je n'en dis pas plus.

Fontane applique à cette matière somme toute banale un traitement magistral. Il développe tranquillement mais sûrement son histoire en campant ses personnages dans plusieurs longs chapitres décrivant avec finesse la vie du microcosme qu'il étudie: parties de campagne et table d'hôtes réunissant des vacanciers du meilleur monde, réceptions dans la bonne société berlinoise… Les nombreux dialogues servent à caractériser les personnages, et beaucoup de choses se passent « entre les lignes », sans que le narrateur raconte beaucoup à proprement parler; la dureté et la violence cachée du code régissant ce monde n'en sont que plus fortement mises en évidence. Le style apparemment distant et ironique, typique de Fontane, cache une empathie totale pour le destin de Cécile.

Si l'on a aimé "Cécile", il faut lire "Effi Briest", – le roman le plus célèbre de Fontane –, mais aussi "Madame Jenny Treibel", "Stine", "Errements et Tourments" (dans le volume Bouquins consacré à cet auteur) ou encore "L'Adultera": autant de portraits de femmes absolument brillants.

Amie lectrice, ami lecteur, si tu m'as suivi jusqu'ici et que tu lis ce livre, donne-moi ton opinion!
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cecile

Je n’avais jamais entendu parler de Théodore Fontane. Renseignement pris, il s’agit grosso modo du Maupassant allemand. Autant pour m’apprendre l’humilité. Et un excellent petit livre pour le découvrir.



D’emblée il nous plonge dans les montagnes du Harz, dans les années 1850. Un lieu de villégiature pour toute la bonne société de ce qui est alors un ensemble d’une dizaine de principautés, et que la Prusse aimerait bien transformer en un état unique. Sous l’apparente frivolité les questions politiques ne sont donc jamais loin, tout comme l’éventualité d’une guerre. Cela inquiète peu le héros, von Gordon, ingénieur spécialisé dans la pose des câbles sous-marins qu’on commençait alors à installer un peu partout pour les besoins du télégraphe. Entre deux missions il profite de ses vacances. L’hôtel est un petit microcosme où les visiteurs peuvent se rencontrer, faire connaissance. Parmi eux, il remarque un homme d’un certain âge à l’air plutôt renfrogné ainsi que son épouse, une femme plus jeune d’une très grande beauté, mais dont la santé semble très fragile.



Von Gordon se lie rapidement aux Saint-Arnaud – c’est leur nom – et se joint à eux pour diverses promenades jusqu’aux sites d’intérêt de la région, excellent prétexte pour nous faire découvrir le massif du Harz et sa pittoresque population. Bien vite il se rapproche de la dame, Cécile, dont la beauté le fascine. Sous la grande prévenance dont fait preuve son époux en apparence, il détecte cependant une certaine tension. Il devine qu’un secret se cache dans la vie de ce couple en apparence sans histoire…



Un petit bijou de réalisme, qui rappelle à vrai dire plutôt un mélange de Balzac et Maupassant. Le fait qu’il se déroule en Allemagne apporte cependant ses petits dépaysements : ce n’est pas un prêtre qui joue les Jiminy Cricket mais un pasteur aulique (c’est-à-dire lié à la cours), c’est Berlin et non Paris qui est considéré comme le grand fournisseur de touristes sans-gênes et arrogants, et les duels (devenus à cette époque en France très symboliques) restent des combats à mort. On ne peut en tout cas que souligner la grande qualité et le charme de la plume de Fontane.
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Effi Briest

Effi Briest est une jolie jeune fille sans histoire qui mène une vie tranquille et choyée avec ses parents, dans la grande maison bourgeoise de Hohen-Cremmen, petit village situé en Prusse. Lorsque le baron Geert von Innstetten demande la main d'Effi, au tout début du roman, la famille entière est enthousiaste.



La jeune Effi découvre peu à peu son époux, un homme cultivé bien plus âgé qu'elle, tandis qu'elle s'efforce de se complaire dans sa nouvelle vie à Kessin. La maison n'est pas telle qu'elle l'espérait, et la noblesse locale que le couple fréquente est quelque peu ennuyeuse et peu accommodante, mais la jeune femme insouciante et fantasque parvient à trouver un fragile équilibre.



La naissance d'une petite fille ne permet pas de gommer les grandes différences qui planent au-dessus du couple, et la jeune Effi finit par tomber dans les bras d'un séduisant militaire, Crampas, avec qui elle entretient une brève liaison. Effi et Innstetten finissent par s'établir à Berlin, où la jeune femme espère bien oublier cette folle aventure. Ce ne sera pas le cas, évidemment et elle devra payer un prix bien élevé pour son adultère...



C'est le troisième roman réaliste que je devais lire pour l'un de mes cours de Licence, après Nana de Zola et Tess d'Urberville de Thomas Hardy. Une liaison coupable examinée et relatée d'une manière fort différente de l'écrivain français et de l'anglais, plus mélancolique. Détail amusant, Effie lit Nana, à une période où elle fréquente une femme de moeurs un peu plus libres que le reste de son entourage.



Dans ce roman, Fontane insiste particulièrement sur le poids des conventions sociales, le fardeau imposé à une jeune épouse. Effie est très jeune lorsqu'elle épouse le Baron, 17 ans ! Comment reprocher un manque de maturité à une jeune fille de cet âge, à peine sortie de l'enfance (sentiment très bien retranscrit au début du roman, lorsqu'Effi s'amuse avec ses jeunes camarades). Sa liaison n'est peut-être pas excusable pour autant, mais Fontane sait si bien décrire les petites incompréhensions, les déceptions, l'ennui et les angoisses que je serai bien en peine de juger cette pauvre Effie, surtout face à un mari aimant certes, mais souvent distant, inattentif, un peu trop accaparé par sa fonction et un brin paternaliste, toutes choses qui peuvent rebuter une jeune fille.



En fait, le baron se dévoile plus tard, après la disgrâce d'Effi. On s'aperçoit que son bonheur et celui d'Effie comptent moins que les apparences et l'opinion de la société. De plus, sa manière tout à fait méprisable de modeler leur petite fille Annie, qu'Effie ne reverra que très brièvement, rend Innstetten encore plus détestable. Mais il n'est rien d'autre que le reflet de cette noblesse Prussienne, de cette société hypocrite et étouffante que dénonce Fontane.



Cette lecture m'a permis de découvrir cet écrivain Allemand qui m'était, mais alors, complètement inconnu je dois l'avouer. Effi Briest a été écrit en 1894 et a fait l'objet de plusieurs adaptations ciné et tv.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Effi Briest

Assez intéressant, mais ni plus ni moins. J'ai eu un peu de mal à entrer vraiment dans l'histoire qui est assez lente à démarrer, à l'image de la vie que mène cette pauvre héroïne avec son récent mari, et à comprendre pourquoi elle s'en voulait tant : l'ellipse concernant l'adultère est quasi totale et on ne peut que deviner celle-ci avant de la découvrir vraiment quelques dizaines de pages plus loin. Ce roman est une bonne illustration des ravages que peuvent causer sur plusieurs vies l'honneur et ce que j'appellerais "l'asservissement à la société". Aucun personnage n'agit véritablement par passion - pas même Effi lorsqu'elle trompe son mari, elle ne fait que se distraire de son ennui -, tout est calculé, froid: ce n'est pas leurs sentiments qui les font agir, mais la société et la place qu'ils estiment avoir à y tenir. Je trouve cette attitude regrettable, mais sans parvenir à une véritable empathie avec ces personnages: c'est pour moi une lecture plus intéressante qu'agréable et passionnante.
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Effi Briest

Ca se passe en Prusse. Effi Briest, dix-sept ans, se marie trop tôt, en suivant le conseil de ses parents.

Je plonge dans ce microcosme, la province aisée et la ville de Berlin au temps de Bismarck. Ce qui compte, ce n'est pas l'intrigue, mais l'art et la manière de raconter. Richesse de détails, profusion de causeries (apparemment) anodines, multiples références à l'univers culturel de l'époque ; la légèreté malgré la gravité du thème.



C'est aussi une fresque de société et une réflexion sur la liberté individuelle étouffée par la pression sociale. le destin d'Effi est apparenté à celui d'Emma Bovary et d'Anna Karenine. J'ai mentionné la richesse de détails. Cependant, l'auteur a choisi d'éluder l'épisode de l'infidélité. Cela me semble remarquable : un lyrisme discret (l'auteur amoureux de son héroïne), pas de mièvrerie.



Des affinités avec Emma Bovary :

le point de départ est inspiré d'un fait réel ;

c'est un grand classique qui a emm… des générations d'élèves germanophones ;

une certaine image de la vie de province.



Pour aller plus loin :

Si vous avez aimé Les Buddenbrook de Thomas Mann, alors Effi Briest est peut-être pour vous : une parenté entre Thomas Mann à son début et Theodor Fontane (sept ans séparent les deux œuvres, Effi et Les Buddenbrook).

Une des adaptations les plus connues : celle de Fassbinder avec Hanna Schygulla, 1974.





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Effi Briest

Comment expliquer que cet auteur si célèbre en Allemagne, dont la notoriété n'y a jamais faibli depuis la fin du XIX° siècle, soit aussi peu connu en France?

J'ai pour ma part découvert "Effi Briest" dans une librairie en Allemagne, où ce roman était mis bien en évidence.

Et j'ai lu avec passion ce livre qui met en scène une jeune femme mariée avec un haut fonctionnaire plus âgé, qui se laisse aller à fauter par ennui, sans réelle passion et sans persister très longtemps dans l'adultère. La pesanteur des contraintes du milieu de la bourgeoisie Prussiennes, magnifiquement décrite par l'auteur, conduit le mari, qui découvre par hasard, bien plus tard, des traces de cette aventure ancienne, un peu malgré lui, à répudier brutalement sa femme, interdite de tout contact désormais avec sa fille.

C'est une autre forme du "malgré lui, malgré elle" de Titus.

L'extraordinaire talent de Fontane réussit à nous faire ressentir, presque comme si nous vivions nous même ce drame, la manière dont Effi Briest intègre comme naturelles ces pesanteurs sociales, au point de trouver justifié tout ce qui lui est imposé, même la séparation totale d'avec son enfant, qui lui est si douloureuse.

On peut préférer, s'il fallait faire des comparaisons, Zola, ou Flaubert (ce serait alors mon cas) mais Fontane nous offre une vision de la société dont on ne retrouve pas l'équivalent dans la littérature française.

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Effi Briest

J'ai lu ce roman car ma collègue d'allemand le comparait à Madame Bovary, du coup j'ai découvert cet auteur.

Effi se marie à un diplomate, Innstetten, ex prétendant de sa mère, alors qu'elle est toute jeune fille et encore enfantine. La vie conjugale va se révéler bien décevante pour elle: loin de ses parents, dans une maison sinistre( son mari a plaisir a lui faire croire qu'elle est hantée par un Chinois!), elle réalise que son mari est certes ambitieux mais peu attentionné et affectueux. Une petite fille nait très vite et Effi a le soutien de sa domestique mais elle tombe sous le charme d'un collègue de son mari, marié lui aussi. Cette intrigue est racontée avec beaucoup de pudeur, tout est suggéré; aucune scène intime n'est relatée, on comprend qu'Effi va rejoindre son amant car elle s'absente chaque après-midi. Ensuite a lieu le déménagement à Berlin, bienvenu pour qu'EFfi reprenne ses esprits, mais elle n'arrivera pas à oublier son amant. 7 ans plus tard, son mari tombe par hasard sur des lettres. Il va défier en duel, puis tuer, l'amant. Effi ne pourra plus rentrer chez elle, plus revoir sa fille. Mêle ses parents refuseront de l'accueuillir, tout en l'aidant financièrement. Il lui restera sa seule amie, sa domestique Roswitha. Alors qu'elle décline déjà, Effi pourra reprendre contact avec sa fille, mais elle s'apercevra qu'Annie, à 10 ans, est aussi froide que son père et qu'elle a subi une sorte de dressage. Effi finira ses jours auprès de ses parents, dans la maison où elle a grandi et été heureuse, avec le chien Rollo et Roswitha. Que restera-t-il d'elle à sa mort? Pas grand chose, puisque même ses parents ne remettront pas en question l'éducation qu'ils lui ont donnée et ce mariage très prématuré et mal assorti. Un personnage de roman touchant, une enfant pleine de vie obligée de devenir trop vite une femme rangée; un être plein de remords qui mourra de ne pas être construite comme son mari: une mécanique froide.
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Effi Briest

Vous connaissez depuis votre jeunesse votre meilleur ami et savez pertinemment qu'il est devenu un homme à femmes. Vous savez aussi que la force mentale n'est pas la principale qualité de votre jeune et charmante épouse. Dans ces conditions, encourageriez-vous votre conjointe et cet ami faire de grandes randonnées à cheval des après-midis entiers, ou, simplement, laisseriez-vous cette habitude s'installer ?

Ou alors êtes vous davantage motivé, voire aveuglé, par votre carrière professionnelle qu'épris de votre épouse dont vous aviez pourtant pris l'initiative de demander la main ?

Le roman Effi Briest de Theodor Fontane comporte ainsi quelques invraisemblances.

On y voit par ailleurs les principaux personnages adhérer sans ciller aux codes sociaux très rigides de la société prussienne, sans le moindre recul, même lorsqu'à la fin ils s'en trouvent victimes : jugulaire, jugulaire ! Cela étonne le lecteur du XXIème siècle, mais peut-être était-ce normal aux yeux des lecteurs de l'époque (fin du XIXème siècle).

Ceci dit Theodor Fontane nous conte cette histoire avec beaucoup de talent : prose très agréable et finesse psychologique.

Il installe une ambiance générale plutôt grise, à l'instar des paysages des bords de la mer Baltique, qui vire au gris foncé vers la fin de l'ouvrage : ici la vie ne ménage ni pardon ni pitié pour les fautifs !

Traduction très agréable de Pierre Villain malgré un appareil de notes imposant (mais nécessaire).
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Effi Briest

J'ai longtemps laissé ce roman sur mon étagère ‘à lire’ car je pensais que c'était un roman naturaliste déprimant, typique de la fin du 19e siècle. Vous savez, avec des personnages définis par leurs origines, sous une immense pression sociale et sans gloire perdus dans leur destin prédéterminé. Mais quand je suis finalement entré dedans, cela ressemblait à un roman de société léger, à la Jane Austen, y compris le père et la mère du personnage principal qui se chamaillaient. Bien sûr, cela s'est avéré également incorrect : ce roman est en effet l'histoire d'une chute, se concentrant sur la jeune femme Effi, descendante d'une famille de la noblesse inférieure de la Prusse de Bismarck (cette dernière a également une certaine pertinence pour ce livre). Et la pression sociale est bel et bien là, en particulier dans l'expérience du mari d'Effi, Geert von Instetten, qui l'exprime avec justesse après le tournant central et dramatique de l'histoire : « Partout où les hommes vivent ensemble, quelque chose a été établi qui est juste là, et c'est un code à qui nous nous sommes habitués à tout juger par nous-mêmes ainsi que par les autres. Et s'y opposer est inacceptable ; la société vous méprise pour cela, et à la fin vous vous méprisez, vous n'en pouvez plus et vous pointez un pistolet sur la tempe. » Fontane a pimenté son histoire d'éléments gothiques (l'homme de Chine qui fait office de croque-mitaine, la forêt sombre, etc.). Et le drame d'Effi rappelle forcément Emma Bovary et Anna Karénine. Seulement, avec cette comparaison, il me reste un sentiment un peu ambigu : le personnage Effi colle un peu trop à la surface pour moi ; Fontane semble suggérer que son adultère est purement causé par l'ennui, confirmant ainsi l'image d'une fille gâtée qui est tombée parce qu'elle s'est mariée trop jeune, purement par convention et non par amour. En revanche, son mari, le "parfait" mais ennuyeux von Instetten, semble être un peu plus nuancé. Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce sont les conversations entre le père et la mère d'Effi. Chacun à leur manière, ils savent parfaitement mettre le doigt sur la plaie. Mais à la fin, ils doivent aussi avouer leur impuissance, car les vicissitudes de la vie leur semblent « un sujet trop vaste ».
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Effi Briest

Effi Briest

Traduction : André Coeuroy

Préface : Joseph Rovan





Si le premier roman publié de Theodor Fontane se distinguait, paraît-il, par sa mièvrerie et par tout un ensemble de défauts dont le peu de stature des personnages et le style plat, "Effi Briest", l'un de ses derniers, constitue à l'opposé une vraie merveille de construction et de réalisme. A l'époque de sa parution, c'est-à-dire en 1894, le monde littéraire européen et américain était encore sous le choc du Naturalisme, que Zola, son créateur, avait pourtant baptisé ainsi près de trente ans auparavant. Fontane, comme tout un chacun à cette époque, a lu l'épopée des Rougon-Macquart - le roman "Nana" est même évoqué dans "Effi Briest". Mais les excès du Naturalisme ne sont pas pour lui. Il va simplement lui emprunter le regard sévère qu'il porte sur la société et, en en gommant la tendance au paroxysme, l'adapter à la raideur et aux conventions prussiennes. On en revient au réalisme, la base même du Naturalisme.



"Effi Briest" ressemble à un cours d'eau serpentant, avec douceur et tranquillité, à travers la Marche du Brandebourg et la Poméranie. Au début, ce modeste ruisseau est d'une clarté chantante. Mais, au fur et à mesure que l'héroïne avance dans sa découverte de la vie, des sentiments amoureux et de leurs conséquences, il se fait de plus en plus sombre avant, dans sa dernière partie, de retourner peu à peu à sa pureté originelle. Quand on évoque ce livre, on pense souvent à la "Mme Bovary" de Flaubert. Mais restons attentifs. L'univers dans lequel évolue la malheureuse Emma est beaucoup plus noir et peint d'un trait plus chargé, qui, avec un personnage comme Homais, peut même prétendre à la caricature. A se demander, après avoir lu le roman de Fontane, si Flaubert était si "réaliste" que ça ... Ou si sa recherche frénétique du mot juste ne relevait pas d'un désir profond d'éradiquer en lui les velléités flamboyantes et baroques qui font la grandeur et la faiblesse de "Salammbô."



Si réalisme il y a, celui de Flaubert est en tous cas marqué - nul ne pourra le nier - au coin d'un pessimisme puissant, qu'explique le caractère de l'homme. Celui de Fontane au contraire refuse de faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre. Pour le premier, le monde ne peut être sauvé (en vaut-il la peine, d'ailleurs ?), pour le second, on ne perd rien à essayer ... Quoi qu'il en soit, le Français et le Prussien se rejoignent en ceci que tous deux prennent fait et cause pour leur héroïne - Flaubert avec certainement plus d'agressivité.



L'héroïne de Fontane n'a que dix-sept ans quand elle épouse un ancien soupirant de sa mère, le baron von Innstetten, de vingt-et-un ans son aîné. J'aimerais pouvoir vous dire que cette différence d'âge, la rapidité avec laquelle se nouent les fiançailles - vingt-quatre heures - le fait aussi que le baron, jeune homme, ait courtisé la mère d'Effi, causent problème à un moment ou à un autre. Mais non : c'est admis dans les moeurs. Or, Effi est une jeune fille docile, élevée dans l'idée de faire un "bon" mariage, si possible avec un fonctionnaire impérial doté d'un bel avenir - et c'est le cas de son prétendant, qu'on voit déjà finir ministre. Elle l'épouse donc et le suit en Poméranie, dans une petite ville de province.



C'est un début banal, pour une histoire banale. La suite, bien sûr, c'est la liaison adultère entre Effi et le capitaine von Crampas. Une liaison aussi passionnée que secrète, à laquelle met fin la mutation de von Innstetten à Berlin. Puis vient la découverte, par le mari, de quelques billets doux conservés par la sentimentale Effi dans sa boîte à ouvrage et alors, le drame éclate ...



Six ans après, alors qu'il y a pour ainsi dire prescription, parce que le baron a des principes et tient à les faire respecter. Résultat : une vie gâchée, humiliée - renvoyée au néant.



L'intrigue, comme on le voit, est simple, pour ne pas dire classique. Les personnages s'incarnent lentement mais sûrement sans que l'auteur éprouve le besoin d'approfondir leurs états d'âme (Fontane suggère, il ne dit pas). Pour calmer les bien-pensants, il joue avec habileté avec la culpabilité qui mine la malheureuse Effi et la mène à sa perte - laquelle est aussi, à ses yeux comme pour ceux qui l'observent, sa rédemption. Mais au-delà, le lecteur ne manque pas de saisir la critique sévère portée sur une société capable non seulement de marier une innocente de dix-sept ans à un homme qui pourrait être son père, mais aussi de proposer ce genre d'unions comme LE modèle parfait. Le sacrifice que fait Innstetten de sa femme au nom des principes édictés par la société et pour conserver son rang, est aussi appelé au banc des accusés. Fontane n'oublie pas enfin de blâmer les parents d'Effi qui, en un premier temps, se refusent à donner asile à leur fille désormais divorcée : eux non plus ne veulent pas perdre leur rang et voir se détourner d'eux leurs amis. Ce n'est que lorsque la Mort est là, lorsqu'elle s'installe, bien décidée à ne pas repartir sans Effi, que les von Briest acceptent de reprendre leur fille.



Cet acte d'humanité, pour tardif qu'il soit, permet à l'auteur de poser une ultime question : ces parents pourtant affectueux et pour qui Effi avait tant d'amour ne sont-ils pas les premiers coupables de tout ce gâchis ? La question résonne d'autant plus juste que c'est celle qui, justement, semblait avoir en cette histoire un aussi grand amour des principes que le baron von Innstetten, la mère d'Effi, qui finit par l'exprimer devant la tombe de sa fille.



En fait, "Effi Briest" est l'histoire d'une jeune fille que ses parents eux-mêmes préférèrent immoler sur l'autel des conventions et des règles édictées par la bonne société prussienne. Avec un tel programme et les circonstances atténuantes que l'auteur prête (de très bon coeur) à son héroïne - en particulier la note terrible par laquelle il signale que "Innstetten n'était pas un amant" - on comprend que le livre ait paru subversif à nombre de ses contemporains. ;o)
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Effi Briest

J'ai aimé cette histoire qui sent bon l'air de la mer Baltique, beau réalisme empreint d'humour.....
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Effi Briest

Ayant lu il y a peu, une oeuvre majeure de la littérature espagnole du XIXè :"La Régente" de Léopold Alas (dit Clarin), je suis tombée sur ce titre du prussien Theodor Fontane :"Effi Briest" que je viens de terminer.



"Effi Briest" est considéré comme le chef d'oeuvre de Fontane et je suis d'accord.

Car il faut situer cette oeuvre dans le contexte littéraire européen du XIXè: elle s'inscrit dans une série de publications autour de l'adultère féminin, sujet tabou pour l'époque au sein la bourgeoisie où l'homme pouvait mener librement un adultère (c'était même un gage de puissance économique), mais pas la femme.



Ainsi, une série très intéressante de livres a commencé à faire son apparition en Europe avec peut être "Emma Bovary" de Flaubert en premier, publié le 12 avril de 1857. "Anna Karenine" du russe Tolstoi ne fit son apparition que en 1877, dix ans après et ainsi de suite, je ne vais pas les citer tous.



"Effi Briest" fut écrit entre 1889 et 1994, ce serait peut être le dernier livre sur le sujet dans cette série. Je dis bien la série parce que il y a moult similitudes entre ces publications, mais aussi quelques différences bien nettes tenant au lieu de l'action, je pense.

Pour revenir à "Effi Briest", c'est un très beau roman, écrit de façon élégante par un écrivain chevronné qui restera très elliptique(à la façon de Flaubert) pour nous décrire la "chute" d'Effi Briest. Il excelle dans l'art de la causerie élégante, et il me fait penser à Sandor Márai en cela.



Le titre du livre est le nom de l'héroïne (inspiré d'un personnage réel, la baronne Elisabeth von Ardenne), Effi aura un "mariage arrangé" à dix-sept ans avec le baron Geert von Instetten, un haut fonctionnaire prussien et un très beau parti. Très vite la pétulante Effi va s'amouracher du beau commandant von Crampas et va se llier avec lui dans une relation qui va la perdre.

Le mari est un homme de principes et de grande rigueur protestante et il se doit de provoquer en duel l'amant de sa femme, même s'il pense que cela ne sert à rien. C'est la règle de l'époque et de son milieu.

A partir du duel, Effi Briest est mise au bain de la société y compris par ses parents qui ne peuvent plus l'accueillir au sein de la maison familiale.



Il y a dans ce beau roman l'affrontement de la société prussienne et l'émergence d'une société "bismarckienne", plus moderne. L'écrivain Fontane s'érige en accusateur de cette société prussienne qui est la sienne et qui représente toutes les valeurs auxquelles il croit: il le fait de façon satirique et assez elliptique, ce qui ajoute de l'élégance au récit.

Un livre majeur, je comprends qu'il fasse partie du programme des lycéens allemands.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Effi Briest

Emma, Anna, Effi. Trois héroïnes en quatre lettres, trois incarnations de la femme adultère... 



Effi Briest n'est pas une petite bourgeoise comme l'héroïne de l'ermite de Croisset. Elle est la fille unique d'une famille d'ancienne - quoique modeste, noblesse du Mecklembourg. Sa vie est, pour elle aussi, d'une paisible monotonie, et son caractère n'est pas moins porté au romanesque que son illustre devancière. Elle se marie, fort jeune, avec un hobereau prussien devenu un haut fonctionnaire embourgeoisé. Ce mari carriériste la délaisse pour le service de Bismarck, la livrant à ses peurs et à son ennui, dans une demeure qu'on dit hantée. La chose n'est pas explicitement décrite, mais la trop sensible Effi se donne, par désœuvrement et sans amour, à un vulgaire homme à femmes, le commandant Crampas. Le mari outragé règle toute l'affaire avec retard et usure, dans l'esprit et le sens de l’honneur dévoyés d'une société prussienne aux mœurs étriquées. 



Effi Briest, classique de la littérature allemande, est le chef-d'œuvre d'un auteur trop peu connu de ce côté-ci du Rhin. Clairement, dans sa traduction, ça n'atteint pas aux sublimités de Madame Bovary.  La description de la vie quotidienne, des particularismes des vainqueurs de Sedan et des paysages de la Prusse n'est pas sans intérêt toutefois. 
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Effi Briest

C'est l'histoire d'une femme adultère. Oui et non.

En réalité, c'est toute la Prusse étriquée dans ses principes qui se dévoile à travers le destin tragique de cette gamine mariée à peine sortie de l'adolescente.

Grand classique de la littérature allemande, c'est un grand livre. Le début, notamment toute la partie sur l'acclimatation de la jeune fille dans sa nouvelle demeure/vie, est un peu long, mais la suite est très prenante.
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
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Effi Briest

Une belle découverte que ce livre de T Fontane.

Il a fallu une période de retour aux classiques de la littérature et une sortie des noms des grands auteurs qui en font l'histoire pour découvrir avec bonheur cet auteur et ce livre.

Encore une fois le 19 ème siècle pris dans son carcan de traditions ,de religion, d'honneur et de qu'en dira t'on nous délivre une longue consummation de la vie d'une femme .

Le pourquoi et le comment sont superbement dépeints par l'auteur qui nous délivre là un beau personnage de la littérature et une peinture sombre de son époque.

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Effi Briest

Toujours dans un but d'écoulement de ma "pile à lire" et de ma collection des romans éternels, je découvre Theodor Fontane avec ce livre éponyme : Effi Briest.



Effi Briest est une jolie jeune fille qui mène une vie paisible à la fin du XVIIIème siècle à Hohen-Cremmen, dans un petit canton en Prusse. Le baron Geert von Innstetten, un peu ennuyant mais ayant une bonne situation, et surtout, beaucoup plus âgé qu'elle, va lui demander sa main. Ses parents sont enthousiastes, Effi plutôt réaliste et résignée. Elle va alors accepter et le suivre à Kessin.



Petit à petit, l'ennui et le manque de passion avec son mari seront un parfait mélange pour l'amener à commettre un adultère.

[Masquer] Cet adultère, qu'elle va commettre avec un officier de son village, s'arrêtera rapidement. Avec son enfant et le temps qui s'écoule, tout aurait pu s'arrêter là si son mari n'avait pas découvert leur correspondance, des années plus tard. Ce dernier cherchera alors à couvrir son déshonneur. Ses parents vont alors la renier pendant plusieurs années de sa vie et elle aura interdiction de revoir sa fille. Elle se retrouvera alors presque seule et quasi désargentée. [/masquer].



Theodor Fontane est considéré comme l'un des piliers de la littérature réaliste, à l'instar de Flaubert avec Madame Bovary où il est également question d'une femme adultère. Effi Briest est son dernier roman, et est également considéré comme étant le plus abouti.



J'avoue avoir eu du mal avec l'histoire et l'écriture, c'était bien parti et je me suis finalement plutôt ennuyée. Cependant, j'aime beaucoup découvrir ce type de roman réaliste qui date d'une époque révolue, pour comparer avec notre société actuelle. Les mœurs ont énormément évolué et la place de la femme dans la société également.
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Ellernklipp, la roche maudite

Troisième texte publié par cet auteur du 19ème siècle, consacré comme « l’inventeur, en Allemagne, du roman moderne », plébiscité par Gunter Grass ou Thomas Mann, qui dira que sa prose « a de la tenue et de la consistance, une forme intérieure telle qu’on ne peut la concevoir qu’au terme d’un long exercice de la poésie (…), elle a une conscience poétique, des exigences poétiques, elle est écrite en vue de la poésie », il aura fallu attendre plus d’un siècle pour qu’il soit traduit en français pour la présente édition au Serpent à Plume par Denise Modigliani, gratifiant le lecteur d’une pertinente et bien à sa place postface.



Fable morale — du genre qui l’interroge, et non qui l’assène — matinée de romantisme montagnard ; limpide et évidente, inspirée d’une histoire tirée d’un registre paroissiale de la région du Harz, elle a l’éclat patiné des classiques, mêlant franchise et justesse de textes plus « modernes »… charme vénéneux et beaux paysages… dialogue inachevé, car infini, entre nature et culture…
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Errements et tourments

Depuis le temps que je rencontre au hasard de mes lectures le nom de Théodore Fontane, me voilà à pied d'oeuvre.

Errements et tourments :

je suis d'abord frappé par la lenteur de la narration, l'accumulation des détails, parfois pittoresques, sur le quotidien, une forme de réalisme bourgeois, détails toujours signifiants - la lecture progressivement nous en convainc.

Et plutôt qu'un roman réaliste, j'y verrais davantage un roman psychologique, le personnage principal hésitant entre le présent de sa relation avec son épouse et le passé de sa relation avec Lene. le tout dans une approche stoïcienne qui est ici un respect des convenances bourgeoises.

C'est cette ambiguïté qui fait tout le charme de ce roman.
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Errements et tourments - Jours disparus - F..

Helmuth Holk semble avoir tout ce qu'il faut pour être heureux: aisé financièrement, père de deux enfants, le comte a de plus épousé sa femme par amour. Seulement celle ci est sérieuse et pieuse, et à vrai dire incapable de doute, et lui , plus bon vivant, d'un caractère aussi plus faible, commence à trouver cela fatiguant. Pendant un séjour à la cour, l'homme vieillissant tombe sous le charme d'une comtesse plus jeune que lui dont le cynisme et le refus des conventions, la joie de vivre lui semblent rafraîchissant...

Vu que le titre allemand, Unwiederbringlich, se traduit littéralement par Irrévocable, ce n'est pas déflorer l'intrigue que révéler qu'il ne s'agit pas ici d'un gentillet roman d'amour à la fin joyeuse où tous les protagonistes s'en vont bras dessus bras dessous dans le soleil couchant!



Le texte, écrit par celui qui est réputé être le maître du réalisme allemand, a son propre rythme, très lent au début de l'intrigue, avant de subir un coup de fouet dramatique dans les 50 dernières pages, et il peut être parfois un peu déroutant: par exemple, les parties se déroulant à la cour danoise sont parfois tissées de sous-entendus que seules les notes de bas de page, ou le recours assidu à une encyclopédie, permettent à un lecteur français peu au fait de l'époque et de la région, de saisir.



Excellent roman, Jours disparus est une étude de caractère sans concession pour ses protagonistes, pour aucun d'entre eux d'ailleurs, de l'épouse à l'époux adultère en passant par la maîtresse ou les personnages secondaires, et si la mise en place du drame peut sembler un peu longue, c'est sans doute ce qui fait aussi sa richesse, l'étude des ressorts qui vont amener la chute.
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Journal de captivité : Voyage dans la France ..

Un fragment autobiographique centré sur l'année 1870 : l'écrivain allemand Theodor Fontane évoque ses deux mois de détention en France pendant la guerre franco-allemande. Lors de son arrestation, il n'était pas soldat ; il suivait les troupes prussiennes en tant que journaliste de guerre.



Cette détention ne fut pas si rude et Fontane fit preuve d'égalité d'humour et de résignation philosophique. En prison, il causa avec les Français et les Allemands (chose étonnante, les ennemis vivaient en paix …). Fontane avait 50 ans, il n'était pas encore romancier. Ce n'est que quinze ans plus tard qu'il publia Effi Briest, son oeuvre la plus connue.



Le propos me semble typique du 19è siècle : le bonheur de raconter éclate à chaque page. Les paragraphes les plus réussies : les portraits de ses hôtes et de ses camarades, mais aussi les réflexions sur les moeurs françaises. Et les moins réussis, à mon goût, les vingt pages où il reproduit les aventures de guerre de ses camarades.

Fontane avait peut-être un a priori positif à l'égard de ses hôtes : il descendait des Huguenotes qui avaient pris la voie de l'exil suite à la révocation de l'Edit de Nantes.



Extraits :

Fontane est emprisonné sur l'ile d'Oléron. « […] arriva mon futur domestique, le gérant de mon nouvel intérieur : Max Rasumofsky. Il me plut tout de suite. Les restes de son uniforme me montrèrent que j'avais affaire à un hussard noir ; à son nom je compris qu'il était Polonais ; et les premières recherches m'apprirent qu'il était tailleur. J'avais ainsi réuni en une seule personne tout ce qu'on peut raisonnablement attendre d'un bon domestique : qu'il soit hussard, Polonais et tailleur. [ ] Il était ce qu'en termes militaires on appelle tranchant et débrouillard : précieuses qualités toujours et en particulier ici. [ ] Dans les circonstances les plus difficiles que nous traversons, il sait toujours trouver quelque chose. [ ] Je vois venir des brosses à soulier, de cuillers à thé, des mouchettes, toutes choses dont je renonce très prudemment à scruter l'origine. » p158



Ils s'ennuyaient en prison, alors Fontane cite Heinrich Heine : « Nous n'avons de distraction que s'il survient un enterrement. »



Une autre scène, dans une gare, pas loin de Besançon p63: « Il y avait environ cinq cents soldats [] Je ne pouvais pas les regarder sans repenser à un petit traité de Hugo de Blomberg : Sur ce qu'il y a du théâtral en France dans le caractère du peuple. Quelle science innée de l'attitude, du costume, de la parure ! Il n'y avait pas là un seul homme qui ne formât tableau. Beaucoup d'ailleurs avaient bien le sentiment de l'effet qu'ils produisaient, et ne pouvaient s'empêcher, en passant devant les glaces de la salle d'attente, d'y jeter un regard pour s'admirer. [ ] Chez personne d'entre eux, pas la moindre marque de mépris ou de haine contre le Prussien qu'ils reconnaissaient tout de suite en moi. Ils étaient trop bons diables pour cela, peut-être aussi trop occupés d'eux-mêmes ».



Fontane prend le parti de ne pas s'attarde pas sur ce qui est vilain, il dit : « Toute misère éveille un sentiment de pitié, mais aussi un sentiment de dégoût. » P69 On peut voir ces mots comme son credo.



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