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Critiques de Tonino Benacquista (1386)
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Les cobayes

Un laboratoire souhaite mettre un nouveau médicament sur le marché. Mais pour cela, il décide le tester sur trois personnes, afin de prévenir tout effet secondaire indésirables.

Nous suivons donc ces trois personnes et les conséquences de ce médicament sur leur personnalité.

Ce roman graphique est très intéressant, les graphismes travaillés.

J'ai passé un très bon moment.
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Quelqu'un d'autre

Retour de lecture sur "Quelqu'un d'autre" de Tonino Benacquista, publié en 2003. Un livre intéressant avec une histoire plutôt originale. La thématique est le changement d'identité et le fantasme du changement de vie. Deux hommes se retrouvent dans un bar après un match de tennis épique, et l'un d'eux, après quelques verres, lance à l'autre le défi qu'il changera de vie. Il lui donne rendez-vous au même endroit dans 3 ans. C'est le point de départ de cette histoire, au cours de laquelle on accompagnera ces deux personnages dans une quête d'identité, et ce n'est pas forcément celui qui est à l'origine du défi qui changera le plus sa vie. C'est l'occasion d'une réflexion sur le sens de la vie, avec très souvent des idées intéressantes. C'est malin, très bien écrit et les personnages sont superbement bien construits. Leurs états d'âmes sont vraiment bien retranscrits ce qui nous permet de nous attacher véritablement à ces deux personnages. Un moment agréable de lecture malgré la déception d'un scénario vers la fin qui, selon moi, est très loin de tenir ses promesses.
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Les Morsures de l'aube

Un peu déroutée par ce polar d'un auteur que j'apprécie par ailleurs. Je suis un peu divisée dans mon appréciation. D'un côté, cette description du monde des nuits parisiennes m'a accrochée, un peu fascinée. Les deux protagonistes, Antoine et Bertrand, qui semblent ne vivre (ou survivre) que grâce à leur resquillage de pique assiettes professionnels dans des soirées privés, cocktails ou autre fêtes huppées m'ont touché comme peuvent toucher deux paumés qui vivent des miettes des autres, mais avec désinvolture et aplomb. Ou comme deux papillons de nuit qui se précipitent sur la lampe qui va les brûler.

Mais d'un autre coté, ces fêtes sont-elles d'ailleurs si fascinantes? Plutôt un goût de décadence et de débauche, un monde juste glauque et pas grand chose de plus... Antoine et Bertrand ne sont-ils pas juste deux pauvres types dont on se demande comment ils se sont retrouvés dans cette situation.



Bien évidemment, à se frotter à ce monde, à prétendre être ce qu'ils ne sont pas et connaitre des personnes qu'ils ne connaissent pas, ils vont s'entrainer des ennuis. Sous la menace, ils doivent se lancer à la poursuite d'un couple mystérieux à tendance vampirique. Une course s'engage pour les retrouver de soirée en soirée .. Les péripéties foisonnent et les coups pleuvent.



Le côté vampirisme, c'est un peu bizarre quand même; même si c'est une façon de parler de ceux qui vivent la nuit..

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Toutes les histoires d'amour ont été racontées,..

Léo disparaît du jour au lendemain. Il échappe à son quotidien en plongeant dans l'univers des séries télé... jusqu'à perdre pied.



Vingt ans après "Saga", Benacquista joue à nouveau avec les limites entre la fiction et la réalité avec inventivité et brio.
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Le serrurier volant

Très belle édition que ce petit livre. Une belle couverture, jaune, gris jaune, noir. Un livre aux pages arrondies. Format original.

Les jolis dessins de Tardi vont bien dans cette belle édition. Les dessins, même s'ils sont en couleur sépia, allègent un peu le texte plutôt étrangement lugubre.

L'histoire est un peu sombre mais sympathique aussi

Toutefois, sans plus. Mais l'édition est trop belle, alors je garde le livre.
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Porca miseria

Quand j'ai vu le titre « Porca miseria » dans la liste des prochaines sorties littéraires, j'ai tout de suite été intriguée.

Comme tout.e italianophone, ce juron m'est en effet bien connu. 🇮



Très vite, je décide de lire ce roman très personnel de Tonino Benacquista dans lequel il revient sur son enfance en banlieue parisienne.



Tonino Benacquista est le petit dernier d'une fratrie. Seul Benacquista né en France, il est partagé entre une « italianité innée et une francité acquise ».

Fils de Cesare et Elena, immigrés italiens arrivés en France en 1954, il évoque cette double culture, ainsi que le déracinement que subissent ses parents et en particulier sa mère qui souffre énormément de l'exil.



L'auteur évoque aussi son rapport avec la lecture, la culture et la langue française qu'il s'est approprié pour satisfaire sa soif d'écriture et son désir d'être un « fictionneur », un fabricant de fictions.



Véritable récit des origines, « Porca miseria » est aussi un travail de mémoire et un magnifique hommage au pouvoir des mots et de l'écriture.
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13 à table ! 2022

Le thème choisi cette année et sur lequel quatorze écrivains (et un cuisinier) se sont penchés pour aider les Restos du cœur : Souvenirs de vacances. Voici mes brèves impressions :

1) Tonino Banacquista : Le Fugitif : 5 étoiles : une histoire familial pleine d’émotion et teintée d'humour ;

2) Françoise Bourdin : Un faire-valoir : 3 étoiles : une histoire d'amour et de revanche sociale ;

3) Marina Carrère d'Encausses : Souvenirs d'enfance : 4 étoiles : une histoire féministe surprenante et bien amenée ;

4) Jean-Paul Dubois : Dag Hammarskjöld : 5 étoiles : cette histoire commence comme des souvenirs tristes d'un enfant unique puis finit par nous prendre aux tripes en soulignant le pouvoir des coïncidences ;

5) François d'Epenoux : On ne joue plus : 4 étoiles : d'abord de l'humour, puis de la tristesse et enfin le drame

6) Karine Giebel : L'Ascension : 4 1/2 étoiles : dur, dur, dramatique ! moi qui voulait une nouvelle plus gaie que la précédente, je suis servie !

7) Marie-Hélène Lafon : Les Étés : 3 1/2 étoiles : petite nouvelle très simple, bien écrite mais sans fioritures et il s'agit encore d'un souvenir d'enfance ;

8) Alexandra Lapierre : L'Abat-jour cramoisi du Vieux Sémaphore : 4 étoiles : deux sœurs ont un point de vue différent sur leur enfance ; l'une d'entre elles se venge. L'histoire est glaçante avec un coup de théâtre à la fin ;

9) Cyril Lignac : Poulet rôti à l'origan frais et au citron : 2 1/2 étoiles : on aurait pu se passer de cette contribution bien que la recette soit alléchante !

10) Agnès Martin-Lugand : Le Coup de folie des vacances : 4 étoiles : simple mais efficace hitoire d'emprise ;

11) Étienne de Montety : La Nuit de Juillet : 3 étoiles : histoire à l'eau de rose d'une jeune fille ;

12) François Morel : Petite vacance : 4 étoiles : j'ai bien ri - mais je n'en attendais pas moins de François Morel ;

13) Romain Puertolas : Martine : 3 1/2 étoiles : encore un thriller sous forme de speed dating, avec une fin humoristique ;

14) Tatiana de Rosnay : Génie et Magnificent : 4 étoiles : histoire à la fois émouvante et rafraîchissante - la retraite n'est-elle pas une très grande vacances, du moins on l'espère ?

15) Leïla Slimani : La Chambre verte : 5étoiles : une histoire d'inceste bouleversante.
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Porca miseria

Une maman dépressive, un papa alcoolique, le petit dernier d'une fratrie de 5 et le seul né en France. Les parents parlent très peu français et Tonino entend souvent son père citer cette injure:"porca miseria".

C'est son enfance, les souvenirs de ce qu'il aimait , et les autres, l'amour pour l'écriture. La France qu'il aime.

De la nostalgie , de l'humour, peut-être des regrets dans ce joli roman autobiographique.

J'adhère.
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Porca miseria

Tonino Benacquista nous fait rentrer dans son "musée imaginaire", sa mémoire de fils d’immigrés italiens.

Il nous offre ses souvenirs au gré des pages, au cœur du XXème siècle : sa mère qui subira ce départ toute sa vie, son père qui choisit l'alcool au lieu du conflit, ses frères et sœurs...



Avec cette lecture, je suis complètement sortie de ma zone de confort. C'était vraiment une lecture atypique pour moi.



On est dans l'autobiographie, mais il n'y a pas réellement de trame. Les chapitres sont courts et chacun est un souvenir.

Parfois nostalgique, parfois emprunt de rancœur ou de regret, d'humour aussi.



Le tout donne un récit touchant.



Seul fil rouge plus ou moins présent : la lecture et l'écriture. Comment Tonino Benacquista est devenu l'écrivain qu'il est aujourd'hui. Comment il a posé ces premiers mots.



Une lecture qui parle d'immigration, de pays, de langues, de tradition et, au travers des souvenirs de l'auteur, de toute une époque.
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Porca miseria

Là j’ai pris une petite claque ! Une autobiographie de pointilliste ; des chapitres courts et faciles à lire, mais qui relatent tout ou presque d’une vie. L’emploi du présent de l’indicatif pour raconter simplement des souvenirs et dire clairement la mémoire. L’émotion n’y est pas absente, ni la nostalgie. D’une belle écriture au style limpide ; la lucidité du temps qui est passé sans pathos, ni regret.

Tonino est né en 1961 à Choisy-le-Roi. Mais ses parents et sa fratrie sont nés en Italie. Ils arrivent en banlieue parisienne en 1954. Benacquista, nous raconte comment ses parents ne se sont pas pleinement intégrer, car sa maman n’était pas favorable à leur départ d’Italie. Son papa picole et râle en sortant de l’usine, ses sœurs si différentes qu’elles soient feront toutes l’école Pigier, son grand frère partira vite de la maison pour devenir un bon « français moyen ». C’est donc aussi le portrait de la France de cette époque. Les chapitres consacrés à l’école m’ont particulièrement touché, en effet j’ai eu le même genre de « résultats décevants, peut mieux faire, indécrottable, doit faire ses preuves ... » tout au long de ma scolarité. Les profs de l’époque devaient avoir un genre de bréviaire pour avoir si peu de vocabulaire pour dire la richesse de nos inaptitudes, de notre déplaisir et de notre ennui ! ?

Tonino nous raconte aussi (il est un grand conteur) la (sa) « Culture », la sous-culture, la contre-culture de ces années là (Cinoche, télé, roman de S-F, polars, B.D., chanson populaire ...) :

P.40 « Aujourd’hui encore, sur l’idée de culture, j’envie ceux qui savent si bien séparer le bon grain de l’ivraie. J’en suis toujours incapable » ; moi aussi j’en suis incapable Tonino, mais je n’envie pas les prétentieux qui savent.

Il nous explique ensuite comment, modestement et en autodidacte, il est devenu un écrivain reconnu. Il nous parle avec pudeur de sa chance et aussi de sa dépression ...

Un chouette bouquin dans lequel je me suis, par certains aspects, identifié même si je ne suis pas rital ; on a tous en nous quelque chose de l’Italie ;-))

Allez ciaaao !

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13 à table ! 2022

Un roman, 15 histoires, un roman sur les souvenirs de vacances, certains sont assez glauques, d'autres qui pour moi non rien à voir avec des souvenirs.

Mon histoire préférée est la nouvelle de Marina Carrère d'Encausse.

Par contre, j'ai détesté la nouvelle de Françoise Bourdin sur le faire valoir.

L'avantage de ce roman, il permet d'offrir 4 repas aux restos du cœur.

À lire entre deux livres.
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13 à table ! 2022

Comme chaque année les restos du coeur sortent un recueil de nouvelles. Cette année le thème etait les vacances.

C'est donc 15 nouvelles que de brillants auteurs connus et moins connus nous livrent ici.

Ma préférence va au poulet roti à l'origan de Cyril Lignac et à la chambre verte de Leila Slimani.

Tres bien ecrit, on le lit, on le repose, on le reprend et on passe un bon moment 😉
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Malavita

Pas la peine de s'y arrêter, ça se lit, bon voilà, et puis ça s'oublie. Quelques passages sont marrants, mais on cerne très vite les personnages qu'aucune intrigue ne vient sauver. On suit les événements sans s'y attacher. Le côté un peu pathétique, est réussi si c'était dans l'intention de l'auteur, le problème est que n'arrive toujours pas à savoir après lecture.
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Porca miseria

Tonino Benacquista sort de la fiction avec Porca Miseria pour parler de la vraie vie. Du moins ,de la sienne et de sa famille,de ses origines .

A travers cette histoire il dessine son fil d'Ariane. Contrairement à de nombreux auteurs il décrit combien la lecture a été pour lui une contrainte,un déplaisir et même un obstacle pour être lui même sans devoir tricher. Paradoxalement ( ou pas!) Il a très vite eu le désir d'écrire. Le contexte familial est mortifère,ses parents sont bien trop repliés sur leur misère intérieure pour aller vers leurs enfants. Alors,leur raconter des histoires n'est même pas pensable ! C'est peut-être ce manque qui nourrit le besoin de fiction chez Tonino , le désir de créer un autre monde.

Le dévoilement de ses fragilités,de celles de sa famille bien loin du romanesque, est touchant et ne bascule jamais dans la complaisance ou le pathos.

Et comme le naturel revient paraît il au galop,Tonino ne peut se priver du plaisir d'ajouter à cette Biographie,comme un bonus, quelques scénarios fictifs de ce qu'aurait pu être sa famille si...

Après cette lecture,je revisite différemment certaines scènes des romans de l'auteur et je ressens l'envie de m'y replonger.
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Porca miseria

Dans ce livre, l'auteur nous narre l'histoire de ses parents, le déracinement, l'alcoolisme du père, la dépression de la mère, la double identité des enfants, les enjeux divers... Mais ce faisant, il se raconte, lui, enfant d'immigrés né en France. Il nous raconte son désir dès l'enfance de devenir écrivain alors qu'il s'avère rétif à la lecture, son amour pour la langue française qu'il veut écrire, pas lire, ses premiers flirts littéraires et ses ruptures avec la plupart des classiques, son parcours personnel... Mais la fiction demeure toutefois présente par bribes et Tonino Benacquista nous emmène dans son "musée imaginaire".

Comme l'écrit l'auteur : "Se livrer au plaisir de l'extrapolation, c'est se consoler du talent que la vie n'a pas eu".

Les épisodes et réflexions qu'il nous partage sont autant de feuilles volantes qui, mises bout à bout, constituent le canevas du livre.

Quant au style, c'est une merveille! L'écriture est fine, ciselée ; on y retrouve le goût des mots et la sincérité du propos.

Une très belle découverte.
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Toutes les histoires d'amour ont été racontées,..

Dans ce roman, Tonino Benaquista nous emmène dans la suite de son héros Léo dans un maelström d'images, d'émotions, d'histoires jusqu'à la suffocation. Les histoires se déroulent sur l'écran devant les yeux de Léo avec une présence qui sème le doute chez le lecteur, qui ne sait plus où il en est ... Dans le monde réel avec Léo et ses proches, dans quelle époque, dans un épisode d'une série ou sa suite imaginée ?

J'ai vu dans la construction de ce livre, inventive et tellement "benaquistesque", un parallèle avec la reconstruction personnelle qui est imposée à Léo à la suite d'un accident médical aux conséquences lourdes. On traverse sa dépression avec lui, en apnée, et c'est un tour de force !
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Porca miseria

Autobiographie personnelle et familiale nous faisant découvrir par de brefs chapitres la famille Benacquista.



Alors que Tonino n'est pas encore né, la famille Benacquista émigre. Ils quittent leur Italie natale pour s'installer en France, en banlieue parisienne.

"Notre banlieue est une sorte d'oxymore. Elle est tranquillement laborieuse ; on y vit durablement en transit".

Tandis que ses 3 sœurs et son frère sont nés en Italie, Tonino verra le jour en France, 10 ans après sa plus jeune sœur. Un dernier accident de parcours ; il n'était pas prévu au programme. L'enfance dans cette ville communiste ne fait pas rêver. Ses parents sont pécuniairement pauvres mais intellectuellement et culturellement aussi. Ils sont, comme il le dit, sans instruction. Un père ivrogne, une mère mélancolique, résignée. Difficile dans ce contexte là de trouver le bon chemin, d'autant plus que Tonino est un élève médiocre.

"Mes résultats scolaires m'ont appris l'humilité et mes exploits sportifs m'ont guéri du souci de performance comme de l'esprit de compétition".

Longtemps hermétique à la lecture, il finira par pénétrer cette activité à petits pas avec Cyrano de Bergerac. Il se rattrapera par la suite, devenant un fervent lecteur et l'écrivain que l'on connait, réalisant son rêve d'écrire.



L'auteur invite le lecteur à entrouvrir une porte sur son intimité, nous emmenant à suivre le cheminement de cette famille d'immigrés italiens en terres françaises ainsi que son propre parcours d'autodidacte. Un couple mal assorti, des enfants qui s'en sortent comme ils peuvent. Il y a beaucoup d'humanité, d'humilité, de fantaisie parfois, un soupçon d'humour, de dérision mais jamais de condescendance, d'auto apitoiement. Un récit honnête, qui sonne juste, révélant des fragilités mais aussi des forces. Tonino Benacquista est un excellent conteur qui nous embarque avec lui dans une lecture très agréable.



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13 à table ! 2022

15 auteurs se sont prêtés au jeu pour nous offrir un recueil sur le thème Meilleurs souvenirs de vacances.

J’ai apprécié certaines nouvelles et moins enthousiasmé par d’autres.

Merci à Tonino BENAQUISTA - Françoise BOURDIN - Marina CARRÈRE d'ENCAUSSE - Jean-Paul DUBOIS - François d'EPENOUX - Karine GIEBEL - Marie-Hélène LAFON - Alexandra LAPIERRE - Cyril LIGNAC - Agnès MARTIN-LUGAND - Étienne de MONTÉTY - François MOREL - Romain PUÉRTOLAS - Tatiana de ROSNAY - Leïla SLIMANI.

13 à table ! Un rendez-vous annuel !

Soyons solidaires, un livre acheté = 4 repas distribués. Pensez-y !!!

Si intéressé : https://www.lisez.com/livre-de-poche/13-a-table-2022/9782266316484
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Porca miseria

En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française. Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d’un autodidacte que l’écriture a sauvé des affres du réel.





« Les mots français que j’entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m’étonne qu’une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d’adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l’emporte de loin. Elle finit par se l’approprier comme s’il la débarrassait du devoir d’aller mieux, et qu’une fois prononcé, rien ne l’obligeait à développer, tout était dit, contrariété. Les soirs où l’affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c’est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême ».



Une expression italienne qui me vient de l’enfance c’est Porca Miseria! Une de nos voisines avait tendance à le placer dans toutes ses phrases. A la maison nous l’avons adopté et on le sortait en toutes occasions, avec un petit côté dramatique, comme si on suppliait un dieu quelque part! Porca Miseria!



Un nouveau roman de Benacquista portant ce titre, je ne pouvais que m’y plonger. Benacquista c’est du roman noir, toujours tissé d’un humour délicieux qui rend extraordinaires les petites choses de quotidien. Du regard qu’il pose sur monsieur et madame tout le monde, il en fait des aventures singulières. Il manie si bien l’absurde que tout devient crédible! Mais cette fois, Tonino se plonge dans son enfance, sa vraie vie et livre un roman différent de ses écrits habituels.



Presque tous les auteurs ont a un moment donné écrit sur leur enfance. Benacquista aura attendu 60ans pour le faire. Comme il le dit » il lui aura fallut le recul nécessaire pour se lancer dans cet exercice délicat où l’enfant et l’adulte croisent leur regard » et bien je vous affirme que c’est réussi!



De l’arrivé en France à l’hiver 54, un des plus froids, en passant par le dialecte italien de ses parents qui y mêlent petit à petit du français, donnant un langage propre à sa famille. De la fratrie à qui il invente des destinées fantastiques, aux disputes parentales ou encore l’alcoolisme paternel, il analyse son héritage: De par son père Benacquista ceux qui « tordent le cou des lapins et retournent leur peau comme un gant » et par sa mère Polsinelli, ceux « qui taillent des costumes sur mesure »… « qui piquent et brodent dans leur atelier de couture » il nous avoue sa répulsion pour la lecture.



« La lecture n’est pas un refuge mais un fardeau » dit-il. Pourtant il aime la lange de Molière mais Tonino ne veut pas la lire, il veut l’écrire! Il veut devenir « Fabricant de fictions » La Lecture devient un travail de conquête et un travail souvent pénible. Il nous raconte son désarroi d’enfant devant un roman classique: sans repère, dans le fond comme dans la forme. Il nous avoue son besoin d’écrire, de raconter, de mettre sur papier ses rêveries et ses élucubrations. Et ce parcoure est jalonné d’anecdotes tantôt touchantes, tantôt hilarantes. Son roman est une merveilleuse déclaration d’amour aux siens, à la littérature, à certains professeurs, à la profession qui reconnait son talent et à nous qui lisons ses mots.



Vous y trouverez sa plume exceptionnelle, son ironie, sa maitrise de la fiction et, de la pudeur, délicate et étonnamment bienvenue.

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Homo Erectus

Tonino Benacquista revisite le fameux concept du « Fight Club » façon psychologie amoureuse. Dans ce célèbre roman de Chuck Palahniuck, des hommes redécouvraient leur virilité en se tapant dessus lors de rendez-vous secrets célébrant le combat à mains nues, tandis que dans « Homo Erectus » des hommes se réunissent dans une sorte de « Love Club » afin de témoigner de leur expérience des femmes et de l'amour. Que ce soit la guerre des sexes ou la boxe, il va y avoir des dégâts…



Tous les jeudis soir, à Paris, une centaine d'hommes se réunissent, sur le modèle des « Alcooliques Anonymes », chacun racontant l'histoire sentimentale ou sexuelle qui l'a marqué à vie. La confidence y est totale et les deux seules règles sont que personne n'interrompt les participants et qu'il n'y a surtout pas de thérapeute.



Les histoires les plus originales comme les plus pathétiques se succèdent, et nous suivrons plus particulièrement trois hommes dans leur quête du grand amour ou leur désir d'en finir avec ce satané sentiment : Philippe le philosophe n'arrive pas à se guérir de la femme perdue, même en séduisant la top-modèle de l'heure; Denis, désespérément seul, est convaincu d'être la victime d'un vaste complot féminin visant à lui faire payer des millénaires de domination masculine; Yves, qui a refusé de pardonner à sa femme l'erreur d'un soir, claque toutes ses économies auprès des prostituées afin de ne plus être dupe d'aucune.



L'éternel mystère féminin, malgré leurs efforts, leur sera toujours inaccessible.



Délaissant l'univers inquiétant du crime organisé de « Malavita » et « Malavita encore » pour un univers plus feutré et intellectuel, propice à satyre contemporaine, Tonino Benacquista imagine une sorte de société secrète, sans hiérarchie ni rite. Un cercle de parole où les hommes, avec sincérité, viennent raconter leur histoire. Parmi eux, trois hommes aussi dissemblables que possible, qui vont pourtant se lier d'amitié : Philippe, Yves et Denis.



Ce point de départ, pour le moins original, permet de varier les points de vue et les histoires, même si l'on suit plus attentivement celle des trois personnages principaux, qui sont chacun à sa manière en quête d'identité et de rédemption.



C'est tour à tour drôle, tendre voire touchant, cela parle de sexe mais surtout d'amour, et du malaise d'une virilité en perte de repères. Car tous ces hommes sont loin d'être des héros ou des princes charmants. Ils sont souvent lâches, parfois puérils, mais ils sont surtout fragiles et donc attendrissants, dans leur manière de chercher désespérément ce qu'ils ne trouvent pas, ce difficile équilibre qui les rendrait heureux avec celle qui saurait les aimer.



Le lecteur d'identifie malgré des situations souvent caricaturales : l'homme trompé par sa femme avec un gogo dancer ; celui qui ne parvient plus à séduire ; l'impuissant ; l'intello qui s'amourache d'une mannequin sublime et bien sûr le mari trompé qui paie une prostituée pour apaiser sa libido… Les clichés s'enchainent mais tout lecteur masculin se retrouvera dans certaines réflexions des héros masculins. Quant aux lectrices, nul doute que cette lecture saura satisfaire une certaine curiosité non avouée. Freud, en son temps, s'interrogeait sur le mystérieux continent noir de la féminité. Ici, Tonino Benacquista s'interroge sur le mystérieux continent noir de la virilité. A quoi pensent les hommes ? A quoi rêvent-ils ? Qu'espèrent-ils dans une relation sentimentale ?



En résumé, une galerie de parcours masculins à la fois très originaux et banals, qui donnent l'occasion de développer des réflexions intéressantes sur la masculinité, sur les rapports entre les hommes et les femmes, sur l'image qu'un homme a ou souhaite avoir de lui... le recours à la caricature ou à l'exagération permet de mieux faire comprendre chaque personnage et chaque propos. Il confère surtout un ton amusant au livre, même si certaines histoires (celle de Denis en particulier) sont tellement improbables qu'elles laissent peu de place à l'identification et finissent donc par lasser le lecteur
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