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Critiques de Tonino Benacquista (1386)
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Homo Erectus

Tonino Benacquista revisite le fameux concept du « Fight Club » façon psychologie amoureuse. Dans ce célèbre roman de Chuck Palahniuck, des hommes redécouvraient leur virilité en se tapant dessus lors de rendez-vous secrets célébrant le combat à mains nues, tandis que dans « Homo Erectus » des hommes se réunissent dans une sorte de « Love Club » afin de témoigner de leur expérience des femmes et de l'amour. Que ce soit la guerre des sexes ou la boxe, il va y avoir des dégâts…



Tous les jeudis soir, à Paris, une centaine d'hommes se réunissent, sur le modèle des « Alcooliques Anonymes », chacun racontant l'histoire sentimentale ou sexuelle qui l'a marqué à vie. La confidence y est totale et les deux seules règles sont que personne n'interrompt les participants et qu'il n'y a surtout pas de thérapeute.



Les histoires les plus originales comme les plus pathétiques se succèdent, et nous suivrons plus particulièrement trois hommes dans leur quête du grand amour ou leur désir d'en finir avec ce satané sentiment : Philippe le philosophe n'arrive pas à se guérir de la femme perdue, même en séduisant la top-modèle de l'heure; Denis, désespérément seul, est convaincu d'être la victime d'un vaste complot féminin visant à lui faire payer des millénaires de domination masculine; Yves, qui a refusé de pardonner à sa femme l'erreur d'un soir, claque toutes ses économies auprès des prostituées afin de ne plus être dupe d'aucune.



L'éternel mystère féminin, malgré leurs efforts, leur sera toujours inaccessible.



Délaissant l'univers inquiétant du crime organisé de « Malavita » et « Malavita encore » pour un univers plus feutré et intellectuel, propice à satyre contemporaine, Tonino Benacquista imagine une sorte de société secrète, sans hiérarchie ni rite. Un cercle de parole où les hommes, avec sincérité, viennent raconter leur histoire. Parmi eux, trois hommes aussi dissemblables que possible, qui vont pourtant se lier d'amitié : Philippe, Yves et Denis.



Ce point de départ, pour le moins original, permet de varier les points de vue et les histoires, même si l'on suit plus attentivement celle des trois personnages principaux, qui sont chacun à sa manière en quête d'identité et de rédemption.



C'est tour à tour drôle, tendre voire touchant, cela parle de sexe mais surtout d'amour, et du malaise d'une virilité en perte de repères. Car tous ces hommes sont loin d'être des héros ou des princes charmants. Ils sont souvent lâches, parfois puérils, mais ils sont surtout fragiles et donc attendrissants, dans leur manière de chercher désespérément ce qu'ils ne trouvent pas, ce difficile équilibre qui les rendrait heureux avec celle qui saurait les aimer.



Le lecteur d'identifie malgré des situations souvent caricaturales : l'homme trompé par sa femme avec un gogo dancer ; celui qui ne parvient plus à séduire ; l'impuissant ; l'intello qui s'amourache d'une mannequin sublime et bien sûr le mari trompé qui paie une prostituée pour apaiser sa libido… Les clichés s'enchainent mais tout lecteur masculin se retrouvera dans certaines réflexions des héros masculins. Quant aux lectrices, nul doute que cette lecture saura satisfaire une certaine curiosité non avouée. Freud, en son temps, s'interrogeait sur le mystérieux continent noir de la féminité. Ici, Tonino Benacquista s'interroge sur le mystérieux continent noir de la virilité. A quoi pensent les hommes ? A quoi rêvent-ils ? Qu'espèrent-ils dans une relation sentimentale ?



En résumé, une galerie de parcours masculins à la fois très originaux et banals, qui donnent l'occasion de développer des réflexions intéressantes sur la masculinité, sur les rapports entre les hommes et les femmes, sur l'image qu'un homme a ou souhaite avoir de lui... le recours à la caricature ou à l'exagération permet de mieux faire comprendre chaque personnage et chaque propos. Il confère surtout un ton amusant au livre, même si certaines histoires (celle de Denis en particulier) sont tellement improbables qu'elles laissent peu de place à l'identification et finissent donc par lasser le lecteur
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Porca miseria

Autobiographie personnelle mais aussi familiale!



Tous les traumatismes des enfances familiales se rejettent sur sa fratrie qui bénéficie de l école française



L auteur y découvre , difficilement, la littérature & sa capacité à se réaliser.



Belle analyse critique de ses difficultés personnelles & de son addiction à l alcool , différente de celle de son père



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Porca miseria

Dès qu'un lecteur a succombé à l'envie de lire plusieurs titres d'un même auteur arrive un sentiment de proximité avec cet auteur. C'est presque par devoir, dette après avoir su jouir des lectures que j'ai décidé d'entrer dans la biographie de Tonino Benacquista. Et bien sûr, tout en m'attendant à de la fine qualité d'écriture j'ai été surpris. Par l'extrême agilité sur le fil du rasoir des clichés, du sentimentalisme et de l'individualisation.

Au-delà d'anecdotes brodées sur une frise historique, de vagues de réminiscences de romans remontant avec des objets-sujets tels que la machine à écrire, viennent des pensées modestes et lyriques sur les ingrédients culturels essentiels à une séduisante sociologie. Et ce qui restera : l'immense puissance de la lecture et de la littérature qui fait qu'aucune vie ne peut être considérée comme ratée.

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13 à table ! 2021

Moins bien que l’année 2018. J’ai découvert Jean-Paul Dubois « Une belle vie avec Charlie ». Je vais en lire d’autres. « Un train d’avance » de Franck Thilliez, j’aime beaucoup ce jeu avec le temps. Cet auteur excelle dans l’exercice de la nouvelle. Sinon en majorité, je n’ai pas été séduite. On verra le prochain.
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Porca miseria

Comment devient-on écrivain à succès lorsqu’on grandit dans un milieu défavorisé où la culture se résume à une simple antenne parabolique défaillante? Quand les Benacquista quittent leur Italie natale pour la France des années cinquante, chaque membre de la famille se voit confronté à ses démons intérieurs. Certains boivent par désoeuvrement pour embellir un quotidien atone, d'autres se cachent dans un mutisme protecteur et parfois ce sont les aventures amoureuses qui élèvent le réel vers un ailleurs joyeux. Mais pour le jeune Tonino, seuls les mots griffonnés lui permettent de se jouer du monde, de se créer mille et un tableaux dans lesquels il peut déambuler avec confiance et félicité. Porca Miseria, imprimé au fer rouge sur la page de couverture est l’expression italienne d’une vie de carence que seule la littérature a su sublimer.

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Malavita



Cholong-sur-Havre, petite ville de Normandie, paisible, jusqu’à l’arrivée d’une étrange famille d’américains, les Blake, accompagnée de leur chienne, Malavita.



Mais les Blake ne sont pas monsieur et madame tout le monde. Ils sont une famille de mafieux de Newark protégée par les services secrets américains.



Mafieux un jour, mafieux toujours ? Très vite, les habitudes les rattrapent et leur couverture est en danger …



Sur fond de vendetta italienne, Tonino Benacquista signe un roman drôle et cocasse, truffé de situation burlesque! Ce roman dormait sur ma pal depuis 10 ans (Oui oui, 10 ans…). Il a fallu que je lise Porca Miseria (que je vous recommande d’ailleurs) pour plonger dans celui-ci, qui a quelques résonances d’ailleurs avec son récit autobiographique !
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Porca miseria

Mes cent premières pages d'un livre en cent mots.



C’est une authentique mosaïque de souvenirs que nous présente Tonino Benacquista dans « Porca Miseria », une expression paternelle profondément encrée dans les feuillets qui la composent. On y découvre des bribes du parcours d’une famille italienne qui s’est installée à Vitry-sur-Seine en 1954. Au rythme des courts textes qui s’enchainent, on accroche à notre mur des instantanés. On assemble des images comme autant de fragments de vie de ce foyer déraciné : le quotidien des repas, le poids de l’alcoolisme du père, l’intégration des uns sans les autres, et le rapport sinueux entretenu par l’auteur avec l’écrit pendant l’enfance.



CENT pour 100 - numéro 7

Porca Miseria – Tonino Benacquista, Gallimard, 2022
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Porca miseria

Dans Porca Miseria, l'auteur italien né en France en 1961 nous raconte ses amours avec les classiques de la littérature et la langue françaises.
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La Commedia des ratés

Dans la commedia des ratés Tonino Benacquista ne lésine pas sur les moyens, tout y est pour accrocher le lecteur, et pour l'ancrer dans une ambiance et dans un contexte spatio-temporel bien définis où la petite histoire va rejoindre la Grande.

L'auteur franco-italien aborde la thématique du retour à la terre natale une fois que l'on a immigré dans un autre pays, et le fait de se sentir toujours un étranger où que l'on soit.



La quête d'identité, la culture de l'émigration et la famille, la guerre et les empreintes qu'elle a laissées, seront des thèmes récurrents dans ses romans futurs.

L'artisan de la fiction, comme il se décrit lui-même, va tout de même puiser énormément dans les caricatures des personnages italiens et dans sa propre histoire.



Dès le départ l'on entend une note de désespérance dans la mise en scène de cette épopée, et l'auteur de Malavita réussit déjà à ce moment à créer un style à fois très personnel qui sied parfaitement au personnage principal.



C'est un roman "noir italien," avec ce sens du tragique bien particulier où les personnages en proie aux crises existentielles et des conflits intérieurs, sont en définitive en exil d'eux-mêmes.

C'est écrit dans une agréable fraîcheur de ton, une sorte de comédie douce-amère à l'humour caustique, sur fond de satire sociale.



L'air de l'Italie souffle comme si l'on y était, les pâtes seront traitées presque comme un personnage à part entière dans divers chapitres, de la fameuse cuisson et la préparation des sauces, à des réflexions philosophiques.

La religion sera aussi un thème important dans ce récit aux multiples facettes.



Esprits impressionnables qui ont envie de croire aux miracles, bon appétit !!





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Toutes les histoires d'amour ont été racontées,..

Léo était indolent, rêveur et, par son objectif, capable de capturer la beauté dans l'incessante valse du monde. « Il tient obstinément à rester un petit illustrateur qui arrête son regard sur des sujets banals et quotidiens, qu'il s'efforce de rendre charmants et uniques. » (p. 21) Puis est survenu l'accident, et Léo a perdu son grand talent. L'œil paralysé, le cœur brisé et l'âme amère, Léo s'est retranché de l'existence et se soule désormais de séries télévisées. Il se perd dans d'autres imaginaires que le sien, dans des époques et des géographies différentes. « Il arrive que l'effet hypnotique de l'écran libère les archives cachées de sa mémoire, sous forme d'instantanés et de réminiscences, sans lien avec la situation qui défile sous ses yeux. » (p. 59) Pendant des mois, Léo squatte dans le salon du narrateur et il s'investit dans des vies fictives pour fuir la sienne : il sait tous des péripéties de ses personnages de pixel et, même, finit par participer à leur destin. « Je réalise tout à coup que Léo mène une double vie, dans mon canapé, à mon insu. La nuit, pendant que je l'imagine affronter ses démons, monsieur se promène de Tolède à San Diego, très préoccupé de la destinée d'une poignée d'inconnus dont les mésaventures ont le mérite de lui faire oublier les siennes. » (p. 101) Le narrateur cherche surtout à savoir ce qu'est devenu Léo depuis sa disparition. « Où il se trouve, je me plais à l'imaginer à la recherche de son innocence perdue. » (p. 9)



Le texte se construit entre le récit à la première personne du narrateur et les différentes séries que Léo regarde. Saurons-nous la fin de ces intrigues rocambolesques ? Peu importe, ce qui compte est de retrouver Léo, s'il veut se laisser approcher. Avec Saga, Tonino Benacquista nous a fait suivre l'aventure d'une équipe de scénaristes dépassée par le succès de la série qu'elle produit. Avec ce roman, l'auteur nous emmène de l'autre côté de l'écran et interroge notre rapport addictif à la série. Et surtout, il magnifie le pouvoir qu'a la fiction sur nos âmes assoiffées d'imaginaire et d'échappatoire. Parce que, parfois, s'abîmer dans une image, c'est la seule façon de revenir au réel.



De Tonino Benacquita, je vous recommande également l'excellent Quelqu'un d'autre qui explorait les limites infinies de l'identité.
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Porca miseria

Un ressentiment réciproque que l'un noie dans l'alcool et l'autre dans la dépression, un naufrage parental dont les enfants sont les premiers à pâtir, voilà ce que raconte Tonino Benacquista dont l'immigration d'Italie en France de ses parents dans les années 50 n'a pas rempli ses promesses, bien au contraire. Pourtant pour le benjamin de la fratrie, le seul des cinq enfants à être né en France, si le constat est amer face à ceux qui ne lui ont transmis aucune culture, que d'ailleurs ils n'avaient pas, le salut, l'ouverture au monde passera par la littérature. Une littérature qui s'est d'abord refusée à lui, incapable qu'il était d'ouvrir un livre pendant une partie de sa scolarité, tout en aimant déjà, ce qui est pour le moins paradoxal, écrire des histoires. Des histoires qu'on ne peut qu'aimer, comme celle de sa famille, avec ses mélancolies, ses bas et ses hauts, ses hontes et ses fiertés. Parce que qu'il se livre sur une profonde dépression arrivée au moment du succès, ou qu'il réécrive l'histoire de ses parents sous un jour plus favorable pour leur rendre hommage, car dit-il : « Se livrer au plaisir de l'extrapolation, c'est se consoler du talent que la vie n'a pas eu. » Tonino est un merveilleux conteur qui par la force de son humour et la finesse de son imagination nous séduit irrésistiblement.

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Malavita

Je ne devrais pas faire de critique ... J'avais vu le film avec De Niro, qui m'avait marquée et que j'avais aimé.

En lire le livre quelques années après était une erreur.

De plus je n'y ai pas pris de plaisir. Bof bof... J'ai eu du mal à accrocher à l'histoire écrite.
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Homo Erectus



Homo erectus.

Tonino BENACQUISTA



Toutes les femmes ont leurs petits secrets.

Elles en parlent entre amies, entre soeurs, entre collègues, avec leurs mères ou leurs filles.

Mais les hommes ?

Pourquoi sont-ils si secrets, si peu communicatifs ?

Philippe Saint-Jean l’écrivain philosophe, Denis Benitez le chef de rang et serveur dans une brasserie et Yves Lehaleur l’artisan poseur de vitres ont en commun leur sortie du jeudi soir dans un lieu tenu secret où quantité d’hommes se retrouvent (une sorte de confrérie) pour raconter leurs malheurs et dont la cause est toujours LA FEMME.

Que ce soit la leur ou celles des autres d’ailleurs.

Au fil des jeudis et des prises de paroles de ces hommes, ces trois là vont sympathiser et former un trio qui se retrouvera au bar du coin pour se livrer dans une ambiance plus intime.

Et si finalement ils avaient tous le même « problème »…



Un très bon roman sur un sujet peu exploré.

Ces trois hommes jouent les blasés, les détachés ou les blessés mais ils sont tous en quête d’amour, de reconnaissance ou de vengeance et ils ont chacun leur façon personnelle d’essayer de s’en sortir.

Tonino Benacquista est très fort pour nous livrer leurs faiblesses, leur intimité et leurs espoirs.

J’ai beaucoup aimé cette vision du côté masculin et ces mises à nus sont à la fois instructives et touchantes.

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Nos gloires secrètes

Voici un recueil de 6 nouvelles, la première nettement plus longue que les autres, presque un court roman, qui sont un pur régal pour qui aime Tonino Benaquista. Des situations précises et vivantes, un style enlevé qui nous embarque pour ne plus nous lâcher, des chutes qui nous laissent KO, elles sont toutes réussies.

Je ne mets que 4 étoiles à ce recueil parce que je suis inconditionnelle de cet auteur, et j'ai eu l'impression qu'on nous donnait à lire ici des textes qu'on ne peut pas considérer comme "fonds de tiroir" (qui est publié, en fait, lui ou moi ? ;-) ) mais ce sont des textes qui n'ont pas donné lieu à développements plus importants. Dans son oeuvre, je préfère les textes plus longs, car même si ces nouvelles restent percutantes, elles me marquent moins dans la durée.
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Porca miseria

Tonino Benacquista, je le connaissais depuis ma lecture de son célèbre « Malavita » (un roman publié en 2004, qui fut adapté au cinéma par Luc Besson et dont les non moins prestigieux : Michelle Pfeiffer, Robert de Niro et Tommy Lee Jones ont tenu les rôles principaux, en 2013 …)



C’est donc avec un grand plaisir que j’ai rencontré l’homme il y a quelques semaines (à la bibliothèque Benoîte Groult de Montparnasse) lors de la promotion de son dernier ouvrage intitulé : « Porca Miseria » (juron si précieux à Cesare, son père !) Sorte de « révérence » à son enfance qui – si elle ne fut pas franchement malheureuse – ne baigna pas non plus dans une douce sérénité … Un frère et trois soeurs plus âgés (la dernière a dix ans de plus que lui) tous les quatre nés en Italie. Un père rustre et alcoolique, qui ne sera jamais vraiment en état de tenir son rôle auprès de ses enfants. Elena, une mère dépressive (et de ce fait, particulièrement « absente » …) fort souvent remplacée par l’une ou l’autre des trois soeurs … Elena ne parviendra jamais à refermer cette blessure trop douloureuse du déracinement (ils sont arrivés en France en 1954, elle ne s’adaptera jamais réellement à sa nouvelle existence à Vitry-sur-Seine …) Des parents qui ne se supportent plus du tout (ce qui poussera souvent le petit garçon à rêver de leur possible divorce …) L’auteur est le seul à être né en France, à la clinique Léger de Choisy-Le-Roi (pour l’anecdote, mes deux fils y ont également vu le jour, j’ai vécu dans cette ville de 1973 à 1997 !…) Le jeune Tonino a eu énormément de mal à créer un « vrai » lien fraternel avec ses quatre ainés : lui n’a pas de souvenirs italiens, et finalement, n’y tient pas plus que ça …



Tonino Benacquista nous parle surtout de son amour pour la littérature, qui lui est venu si tardivement ! De son regret de n’avoir pas tout lu … Aujourd’hui écrivain « reconnu », il a pris une belle revanche sur la vie et ses inégalités sociales ! 193 pages de confidences sans langue de bois, à mi-chemin entre celles de François Cavanna ou de Sorj Chalandon … C’est touchant, amusant, authentique, l’expression sincère d’un homme qui a toujours su garder les pieds sur terre. Un beau récit qui nous parle !
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13 à table ! 2021

J'achète ce livre par tradition même si je n'adore pas l'ensemble des nouvelles.

Mais cette année, je les ai toutes trouvées sympas !
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Porca miseria

Dans son dernier ouvrage, le novelliste et scénariste Tonino Benacquista dévoile ses souvenirs d'enfance. Dernier de la fratrie, né en France de parents immigrés Italiens, cet amoureux de la langue française découvre tardivement le pouvoir et le goût des mots. Sous forme de courts chapitres, il déroule le récit familial : la rencontre de ses parents, l'envie de partir de son père -contrairement à sa mère qui ne supportera jamais ce déracinement- ses grandes sœurs au caractère si différent les unes des autres, les quartiers de banlieue dans les années 60, l'école communale, les étés en Italie, l'alcoolisme qui ronge son père...

Benacquista est un excellent conteur et un charmeur, il joue avec les mots grâce à une écriture ciselée et imagée et nous offre ici un bel hommage à la France et à la beauté de sa langue.
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Trois carrés rouges sur fond noir

Le titre bien entendu rappelle le « Carré noir sur fond blanc » de Malevitch, bien qu’il soit plutôt question dans « Trois carrés rouges sur fond noir, » non pas d’art abstrait, mais « d’art contemporain », avec des clins d’œil constants à d’autres tableaux.

« On regarde un ouvre-boites sur un socle et on se pose toutes les questions qu’on ne se poserait pas dans sa propre cuisine.

Combien de fois ai-je répondu à des visiteurs que le cendrier et le porte-parapluies ne faisaient pas partie des œuvres exposées ».

D’autant que le travail d’Antoine consiste à accrocher ou à mettre en exergue les œuvres, se demandant souvent comment, dans quel sens et par exemple quand il s’agit de mettre en valeur, au milieu de 35 sinistres toiles noires, une petite toile jaune, il faut lui trouver une place discrète, où elle pourra respirer. Œuvre d’un peintre français, exilé aux Etats unis, et mort après avoir peint la toile jaune.



De ce jaune ( Van Gogh) , de ce noir( Soulages) , de leur difficile compatibilité, nait un roman ouvert sur le monde de l’art, sur les vendeurs plus exactement, sur leur langage prétentieux, un peu pompier, parfois inventant un artiste, trouvant chaque peinture « intéressante », se targuant de mots élaborés pour cacher qu’il n’ont rien à dire .

Les happenings, les expositions de verres à bière, les pots de peinture vides entassés les uns sur les autres, quand la quantité remplace la qualité, et quand l’argent fait office de créativité, voilà ce que nous présente avec brio Tonino Benacquista .

Autre couleur qui intervient : le vert, d’un artiste qu’Antoine voit peindre, avec du blanc qui le voile. La description de l’acte de peindre est une petite merveille.

Merveille aussi ce roman, qui nous introduit dans les arcanes des faussaires, des galeristes, des commissaires priseurs, des concours d’un Etat qui achète n’importe quoi, et a du mal à placer, même dans le plus petit village, une œuvre « d’art » irregardable. Ces rebuts de la modernité, ces morceaux d’art abandonnés, mal-aimés sont gardés dans une réserve, en telle quantité qu’aucun inventaire n’a pu encore être établi.



Soudain, Antoine est agressé, la toile jaune découpée au cutter, sans qu’il comprenne pourquoi, puis qu’il rattache à un courant éphémère, les Objectivistes. ( je n’ai pu m’empêcher de penser au Suprématisme de Malevitch).



Alors, bien sûr, il cherche à comprendre, et, oui, il est rancunier.

En plus d’une réflexion sur l’art contemporain et certaines de ses outrances et filouteries, le roman « trois carrés rouges sur fond noir »est aussi la recherche d’un homme diminué par son agression, sorte de thriller raconté de main de maitre.



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Porca miseria

Tonino Benacquista est surtout connu mondialement pour ses « policiers », mais dans Porca Miseria il raconte son enfance, ses souvenirs, son parcours de fils d’émigrés italiens, ses parents « mal assortis ». Les Benacquista sont des paysans têtus et endurcis alors que les Polsinelli, la branche maternelle, sont issus de la petite bourgeoisie et ont des manières et de l’éducation. Le jeune Tonino déteste l’école et la lecture, mais il aime écrire. Ce récit est une déclaration d’amour à la langue française même si l’auteur résiste très longtemps à la littérature, c’est une déclaration d’amour à son père même s’il déteste son addiction à l’alcool, c’est une déclaration d’amour à sa mère qui souffre de « mélancolie ». Vraiment un excellent livre. YR
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La Maldonne des sleepings

Ce classique bien connu de Tonino Benacquista se passe le temps d'un aller retour Paris Venise en train de nuit, en une lointaine époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre où il y avait du personnel dans les trains de nuit et où il fallait passer des frontières quand on circulait en Europe.

Et les frontières sont essentielles dans cette intrigue. C'était les années 80. Le narrateur et personnage principal est couchettiste sur le train : c'est à dire qu'il s'occupe du sommeil des passagers d'une voiture, la 96 en l’occurrence. Alors qu'il espère pouvoir passer une nuit tranquille et dormir le plus possible, un passager indésirable mais vivement recherché par toute sorte de personnes dangereuses et armées, va se glisser dans la 96. Et là disons le tout net, il ne va pas pouvoir dormir beaucoup ...



Remarquablement bien fait!
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