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Critiques de Umberto Eco (1118)
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Reconnaître le fascisme

À l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération de l'Europe, le 25 avril 1995, l'écrivain et sémiologue italien Umberto Eco prononce en anglais un discours marquant sur le fascisme, à l'Université Columbia. Il publie dans la foulée ce petit article, adapté du discours dans La New York Review of Books.

Eco revient d'abord avec beaucoup d'auto-dérision sur son expérience personnelle du fascisme mussolinien. Au contraire du nazisme, le fascisme mussolinien n’avait pas d’armature idéologique forte et solide mais simplement une rhétorique. Et de rappeler par exemple que Mussolini commença comme athée militant pour finir par accueillir à bras ouverts les évêques qui bénissaient les insignes fascistes. Dans le régime italien cohabitaient des éléments de nature fort différente en conflit ouvert (revendications monarchiques et révolutionnaires, armée et milice privée, tolérance dans le domaine culturel et emprisonnement de dissidents, etc) Et à cause de cette faiblesse idéologique, le fascisme s’est exporté facilement.

« Le fascisme est devenu un terme s'adaptant à tout parce que même si l'on élimine d'un régime fasciste un ou plusieurs aspects, il sera toujours possible de le reconnaître comme fasciste. Enlevez-lui l'impérialisme et vous aurez Franco et Salazar ; enlevez le colonialisme et vous aurez le fascisme balkanique. Ajoutez au fascisme italien un anticapitalisme radical (qui ne fascina jamais Mussolini) et vous aurez Ezra Pound. Ajoutez le culte de la mythologie celte et le mysticisme du Graal (totalement étranger au fascisme officiel) et vous aurez l'un des gourous fascistes les plus respectés, Julius Evola. »

Mais si le fascisme change de forme, comment le reconnaître ?

Eco établit alors une liste de 14 caractéristiques typiques de ce qu’il appelle L’Ur-fascisme, le fascisme primitif et éternel. L’auteur remarque qu’ils ne sont jamais tous présents dans le discours politique contemporain qui avance masqué encore que…

Cette liste est facilement disponible en ligne. J’ai copié ci-dessous le résumé Wikipedia . Chaque point clairement expliqué et illustré en entraine un autre comme un jeu de dominos.



1. Culte de la tradition , souvent interprétée de manière syncrétique .

2. Rejet du modernisme , conséquence également du premier point, et de l'esprit des Lumières .

3. Irrationalisme et culte de l’action comme fin en soi. Méfiance envers la culture.

4. Rejet de la critique et de l’esprit critique.

5. Peur de la diversité. Une des conséquences est le racisme .

6. Frustration des classes moyennes (petite-bourgeoisie) due à des crises économiques ou à des pressions politiques.

7. Obsession des complots , y compris internationaux.

8. Perception d'une force excessive d'ennemis extérieurs, que l'on croit pourtant pouvoir vaincre. Cette contradiction conduit généralement à de fausses évaluations des adversaires et, en fin de compte, à être les perdants des batailles.

9. Idée de guerre permanente et contraste avec le pacifisme . La paix définitive ne viendra qu’après la victoire finale.

10. Élitisme de masse et mépris des faibles : donc mépris de chaque classe pour sa classe subordonnée.

11. Héroïsme de masse et le désir de se sacrifier pour la cause commune, mais plus fréquemment de sacrifier les autres.

12. Machisme , plus facile à gérer que l'héroïsme.

13. "Populisme qualitatif". Face au déni des droits individuels, le « peuple » est considéré comme un tout dont la volonté doit être interprétée par le leader.

14.Usage de la novlangue , caractérisée par une syntaxe élémentaire et véhiculant un raisonnement critique nécessairement limité.



Ce petit essai est clair et stimulant. Je vous encourage à le lire.
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Le Nom de la rose

Un livre qui a ete et reste un best-seller. De quoi demolir tous mes prejuges sur les best-sellers. Et je crois bien que je dois demander pardon a tous les lecteurs de best-sellers que dans mon for interieur je denigrais un peu sans jamais avoir le courage de le dire. Parce qu'il est d'une lecture ardue, ce livre. Comment un livre qui presente tant de difficultes, qui demande tant d'efforts, tant de perseverance, devient si populaire? The answer, my friend, is blowing in the wind. Moi, en tous cas, je renonce a en donner une quelconque explication, mais le fait est la, il a conquis enormement de lecteurs.



On peut le classer dans le genre du polar, parce qu'il y a un suspense tres bien mene. Il y a beaucoup de morts, mais qu'est-ce qui leur a donne la mort, et qui les tue, et pourquoi?



En dehors de cette enigme policiere, le lecteur (oui, oui, je parle de moi a la troisieme personne; on me le pardonnera) a droit a une lecon d'histoire des idees. La grande controverse qui eut lieu au Moyen Age sur la pauvrete du Christ. Les attaques menees par des ordres monastiques contre l'ostentation de richesse de la papaute et des prelats catholiques. Et une lecon d'histoire relle. Sur les papes d'Avignon. Sur leur combat, tres seculaire, contre le Saint-Empire romain germanique. Sur les mouvements populaires animes autant par un desespoir social que par une opposition a l'Eglise du temps, prechant une certaine dissidence. Sur l'inquisition recemment creee, ses methodes et son reel pouvoir. Des citations s'imposent a moi: "Et puis ce que je vis a l'abbaye m'a fait penser que souvent ce sont les inquisiteurs qui creent les heretiques. Non seulement pour les imaginer quand ils n'existent pas, mais parce qu'ils repriment avec une telle vehemence la verole heretique que nombreux sont ceux qui l'attrappent par haine des inquisiteurs. Vraiment, un cercle concu par le demon, que Dieu nous en garde." "Apprends, me dit-il, sous la torture, ou menace de torture, un homme dit non seulement ce qu'il a fait mais aussi ce qu'il aurait voulu faire, meme s'il ne le savait pas."



Et nous sommes (j'en suis arrive au pluriel: c'est moi et mes vices) immerges dans la vie de tous les jours de moines en une abbaye montagnarde, et dans la dure vie des paysans qui les entourent, en fait leurs serfs.



J'ai beaucoup apprecie tout cela (voila: je laisse le nous aux rois et aux presidents regnant). J'ai apprecie les pages decrivant l'art de l'epoque, que ce soit une porte sculptee ou les enluminures d'un parchemin. J'ai souri au rappel d'avancees techniques (ah! les verres ponces qui permettent au heros, o miracle, de lire, tout comme moi aujourd'hui). J'ai aime saisir les clins-d'oeil de l'auteur (tous? surement pas!), en direction de Conan Doyle (le heros se nomme de Baskerville, et son aide Adso, qui sonne a l'oreille tout comme le Watson de Sherlock Holmes), de Borges et de nombreux autres. Avec Borges il mene une longue affaire, d'amour et de desamour, lui empruntant ses contes sur les labyrinthes et les bibliotheques, pour les detruire tout en les elargissant. Il pousse jusqu'a le mettre en scene, en bibliothecaire aveugle aimant les livres et haissant les lecteurs.



Bref, j'ai beaucoup aime ce livre. Un bon polar. Une bonne incursion dans l'histoire moyennageuse de l'Occident. Un livre sur des livres. Un livre sur des livres qui racontent d'autres livres. Un livre sur des livres qui se souviennent d'autres livres (Borges, encore). Et les nombreux passages en latin ne m'ont meme pas gene. J'ai savoure ma relecture peut-etre plus que ma premiere lecture. Cette relecture m'a permis de decouvrir les "apostilles" de l'auteur, publiees plus tard, ou il reflechit et essaie d'expliquer ses choix d'ecriture. La, il dit, entre autres choses, que les grandes oeuvres sont celles qui pretendent creer ses propres lecteurs, pas celles qui se conforment d'avance aux hypothetiques gouts du public. Voila qui m'expliquerait comment ce livre est devenu un best-seller. Ou, dans les mots de Guillaume de Baskerville: "Le bien, pour un livre, c'est d'etre lu." Ce livre a donc recu beaucoup de bien. Il le rend au centuple.



Et le titre du livre, son nom? Qui s'en souvient? Mais essayons... allons voir... allons voir si la rose qui ce matin avoit desclose sa robe de pourpre au soleil, a point perdu cette vespree les plis de sa robe pourpree, et son teint... allons voir... encore une fois...

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Le Pendule De Foucault

Je remercie Nathalou93 pour cette pioche de Novembre, ma dernière de 2018. J’ai acheté ce livre récemment via un groupe facebook. Le résumé m’a intéressé, j’aime beaucoup ce qui a trait à l’ésotérisme. J’ai déjà essayé de lire Umberto Eco dans ma jeunesse avec Le Nom de la Rose mais je n’avais pas accroché à son style et je n’avais pas retenté depuis.



Euh, comment dire ? Dès les premières lignes, le style me rebute : des phrases à rallonge, des maths et de la physique. Je saute donc allègrement des morceaux de phrases. Où est donc l’ésotérisme et l’occultisme dont parle le résumé ? J’ai essayé d’en lire un peu plus mais je n’ai finalement pas pu. Malgré une histoire qui semblait intéressante, je n’arrive tout simplement pas à lire ce roman. Je ne supporte pas ce style ampoulé avec des phrases à rallonge pour ne pas dire grand-chose. Le début m’avait paru bien car ça partait de suite sur les chapeaux de roues mais j’ai très vite déchanté.



Comme vous l’aurez compris, ce roman a été une grosse déception, j’ai abandonné à même pas 20 pages tant l’explication du fonctionnement du pendule de Foucault me paraissait complètement incompréhensible. J’en ai encore un de lui dans ma pal que je viens d’acheter dans un lot, Le cimetière de Prague. Je verrais bien s’il est du même acabit. Sinon tant pis pour moi mais j’aurais bien aimé arriver à en lire un en entier. J’avais également abandonné Le Nom de la Rose à l’époque, un de mes tout premiers abandons, alors que j’avais adoré le film avec Sean Connery. Si vous êtes amateurs de romans ésotériques avec des phrases à rallonge (ou pas d’ailleurs), je vous conseille de découvrir ce roman pour vous en faire votre propre idée. Pour ma part, je ne vais pas tenter tout de suite le dernier Umberto Eco en ma possession.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Comment voyager avec un saumon. Nouveaux pa..

Entre le rire et le savoir scientifique moderne, dans ce livre l'auteur nous relate les aventures du voyage hallucinant de l'homme moderne dans ce monde où le luxe et la folie sont théoriques ……..







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Le Nom de la rose

Une fois n'est pas coutume, ce billet ne sera pas pas une critique, à peine un avis, il me permettra seulement de garder en mémoire mes deux essais de lecture à quelques semaines d'intervalle, tous deux conclus par un échec cuisant.



Sélectionné par le club de lecture Babelio de mars 2016, en hommage à son auteur décédé, "Le nom de la rose" d'Umberto Eco trônait dans ma PAL depuis de longues années et j'avais donc saisi cette opportunité pour m'y confronter enfin.



Hélas, première tentative vaine, abandon au bout d'une centaine de pages, littéralement assommée par les nombreux passages en latin non traduits.



Et puis, deux mois plus tard, je recommence ma lecture à la page 1, me disant que je ne m'étais pas rendue assez disponible pour une lecture, certes ardue mais étiquetée "brillante", ou encore "incontournable".



Hélas, nouvel échec, nouvel abandon qui m'encourage à faire mentir l'adage prophétisant "Jamais deux sans trois" car je pense sincèrement ne plus y revenir et rester sur mon excellent souvenir de l'adaptation de Jean-Jacques Annaud.
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Numéro zéro

Un pamphlet sur la presse écrite italienne (mais qui aurait pu etre mondiale puisque les meme manipulations doivent etre faite partout).



Le but est d'accrocher le lecteur du journal, que l'infos soit vraie ou édulcorrée peut importe. Il ne faut pas non plus déplaire aux "patrons" du journal. Le politiquement correct plutot que la vérité.

J'ai assez aimé ce livre qui m'a fait sourire plusieurs fois, par l'humour et parfois le cynisme de umberto Eco. Je me suis régalée avec les retranscriptions des annonces matrimoniales.....

Mais si la presse "sérieuse" en prend pour son grade , elle n'est pas la seule, la presse people et la télé réalité ne sont pas épargnées (et heureusement !!)



Par contre, mes connaissances en histoire et politique Italienne étant assez limitées, je pense ne pas avoir pu apprécier ce livre a sa jute valeur.

Je suis aussi de l'avis de nombreux lecteurs, Umberto Eco n'a fait qu'effleurer le sujet , il aurait pu pousser son idée plus loin.



Un livre un peu court à mon gout, mais l'écriture d'Umberto eco fait toujours merveille chez moi .
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Le Nom de la rose

A quelque chose malheur est bon, aurais-je pu me dire. Mais même pas...



Cela faisait un bon bout de temps que ce livre trônait dans ma Pal. Il faisait même partie de mon challenge ABC.

Eh bien voilà, ça c'est fait ! 15 jours de confinement et je peux enfin dire : " J'ai lu Le Nom de la Rose".





Mais, cela m'a paru long, très long...comme un week-end ensoleillé en plein confinement. On tourne en rond, on se dit qu'on irait bien faire une petite virée dans la campagne environnante mais non, tu peux pas !! Tourner les pages de ce roman ne fut pas un calvaire mais je suis bien contente d'avoir fini. ça fait comme une sensation de liberté. Le bonheur d'ouvrir un autre roman qui m'ouvrira de nouveaux horizons.



Parce que les moines, qu'ils soient bénédictins ou franciscains ou encore dominicains et qui passent leur temps à savoir si Jésus était pauvre ou pas, s'il faut se placer du côté du Pape ou du côté de l'Empereur, de quelle manière il convient d'éliminer les hérétiques et sur la base de quelle idéologie, on peut se permettre de dire qui est hérétique ou pas, eh bien, ces moines là m'ont passablement ennuyée. Vous allez me dire qu'en toile de fond, il y a une superbe intrigue avec des moines qui meurent mystérieusement et un enquêteur de talent, très intelligent et très intuitif en la personne de Guillaume de Baskerville. Oui, mais je n'aime pas les polars !



Bref, je vous invite à lire les autres analyses sur ce roman car je suis bien incapable de relever le défi d'en écrire une, digne de ce nom et que ce roman, je le sens bien, mérite amplement.

Je l'ai lu en entier. C'est déjà pas si mal, non ?
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Le Nom de la rose

Avis plutôt mitigé pour ce monument de la littérature italienne.



L'histoire se passe au 14ème siècle dans une abbaye italienne et est racontée par Adso de Melk un jeune bénédictin qui accompagne Guillaume de Baskerville (un franciscain). Dans l'ensemble, j'ai trouvé la narration assez ennuyeuse et j'ai eu de ce fait beaucoup de mal à accrocher à l'intrigue.



Je n'ai pas trouvé le personnage de Guillaume de Baskerville très sympathique, malgré la référence évidente à Sherlock Holmes et les traits empruntés à Sean Connery. Celui-ci doit élucider la mort successive de 5 moines.



Bien évidemment, quand on a vu le film, on sait de quoi il retourne et il n'y a pas vraiment de surprise. Ceci mis de côté, j'ai beaucoup de mal pour me passionner pour des sujets comme la pauvreté du Christ et les conflits entre les ordres religieux (par exemple).



« La bibliothèque est un grand labyrinthe, signe du labyrinthe du monde. Tu entres et tu ne sais pas si tu en sortiras. »



Pour ma part, une lecture soporifique.





Challenge pavés 2019

Challenge multi-défis 2019

Challenge livre historique 2019
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Le Nom de la rose

En 1327, la chrétienté est divisée entre les partisans du pape Jean XXII d'Avignon et ceux de l'empereur Louis IV. le moine franciscain Guillaume de Baskerville, accompagné du novice Adso, se rend dans une abbaye bénédictine qui héberge l'une des plus grande bibliothèque du monde chrétien. Dès son arrivée, Guillaume apprend qu'on a retrouvé le cadavre d'un des moines au pied des remparts et est chargé par l'abbé d'enquêter sur cette mort suspecte.



Dès les premières pages, le roman m'a frappé par son ambiance. L'abbaye perchée dans les montagnes est un monde à part, isolé, que l'on découvre en plein hiver, sous la neige et dans le brouillard, sous une lumière blafarde le jour et dans une obscurité inquiétante la nuit. Ce lieu ancien, chargé d'histoire et de secrets, est un décor parfait pour une enquête policière.



Une enquête menée par Guillaume de Baskerville, moine dont le sens de la déduction n'a rien à envier à celui de Sherlock Holmes, dont Umberto Eco a avoué s'être inspiré. le personnage est intéressant. Ancien inquisiteur, sa foi est sincère mais il ne se satisfait pas des réponses toutes faites, une attitude qui peut parfois s'avérer dangereuse à une période où tout doute contre l'ordre établi peut vous valoir d'être taxé d'hérésie. Il sera assisté dans ses oeuvres par le jeune novice Adso de Melk qui est également le narrateur de l'histoire.



Le Nom de la rose est un véritable roman policier, avec ses énigmes et indices, sa galerie de coupables présumés, ses révélations, fausses pistes et autres rebondissements... Mais c'est aussi, et surtout, un roman historique qui dépeint une période trouble de l'Europe. le pape Jean XXII est critiqué, l'inquisition a des yeux partout et un conflit oppose l'ordre franciscain et le souverain pontife au sujet de la pauvreté du Christ. Une réunion entre les deux délégations aura d'ailleurs lieu à l'abbaye.



Le roman est dense en informations, mais le rythme lent de l'enquête permettra de les digérer progressivement. Car oui, l'intrigue avance lentement, ce qui pourra irriter les lecteurs intéressés avant tout par le côté policier du récit, mais pour les amateurs d'Histoire, c'est passionnant. Umberto Eco, médiéviste reconnu, a su intégrer évènements et personnages réels, pour donner une forte crédibilité historique à son récit. Les nombreuses digressions sur des questions de théologie, sur le rapport entre l'église et le peuple, sur l'art et les sciences de l'époque, sont passionnantes également, même si c'est probablement un point qui aura découragé pas mal de lecteurs. Toutefois, que les amateurs de polars se rassurent, c'est bien autour de l'enquête que s'articule tout le roman.



Il y aurait encore beaucoup à dire mais je vais en rester là. Ce roman est comme la bibliothèque qu'il décrit : difficile d'accès, mais une fois dedans, on y découvre milles merveilles. le Nom de la rose est un de mes romans préférés, que j'ai relu plusieurs fois avec toujours le même plaisir.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Le Nom de la rose

J'ai d'abord vu l'excellent film puis lu le livre.

Quelle différence!

Le film est excellent et le livre superbe mais chacun magistral dans sa catégorie.

Je m'explique: un livre fidèle au film aurait été un polar de plus, certes très bien ficelé, et un film fidèle au livre aurait été un long métrage théologique ardu et complexe.

J'ai appris énormément sur l'ordre des bénédictins, l'aspect polar étant relégué au second plan. C'est un précieux livre historique très érudit.

On est plongé dans la noirceur de l'âme humaine dû -t-elle être celle de pères fondateurs et on assiste à la naissance douloureuse de ces ordres qui depuis sont devenu des piliers de la foi.

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Le Nom de la rose

Hiver 1327, le jeune Adso de Melk, alors encore novice, accompagne son maître Guillaume de Baskerville dans une très sainte abbaye bénédictine du sud de la France, réputée pour la richesse de sa bibliothèque. Officiellement dépêché là-bas pour la rencontre entre délégations du pape et de l'ordre franciscain afin d'apaiser les tensions qui agitent la chrétienté, l'ex inquisiteur se voit également confier l'enquête sur la récente et mystérieuse mort d'un des moines…



J'aime particulièrement ces livres qui mettent le lecteur en situation d'apprentissage, parce qu'ils sont érudits, complexes, techniques ou riches en beau vocabulaire. Celui-ci est tout ça à la fois, et malgré l'absence de lexique dans mon édition, j'ai pris plaisir à faire travailler un peu mes méninges, et mes encyclopédies. (J'en profite pour remercier monsieur R. du collège Louise Michel pour les maigres rudiments de latin que j'ai gardé de ses cours… !)

Vous voilà prévenus, on parle ici sciences, technique, art et architecture, dans ce lieux fascinant et mystérieux qui renferme une bibliothèque secrète accessible aux seuls initiés, par un labyrinthe conçu sur de grands principes mathématiques.

On parle également beaucoup d'histoire et de politique, et plus particulièrement d'une période assez troublée, celle de l'arrivée du pape Jean XXII en Avignon et du chapitre de Pérouse, conflit sur la pauvreté de Christ (et donc de l'église), qui oppose les Franciscains soutenus par l'empereur à la Papauté. Mais aussi des fraticelles, minorités franciscaines prônant l'extrême pauvreté et de l'amalgame avec les Pseudo-Apôtres, secte hérétique traquée par l'inquisition, avec ses arrestations arbitraires, interrogatoires orientés et autres sombres techniques de torture…

On parle enfin beaucoup de théologie, de philosophie, de lectures éclairantes et d'idées éclairées.

Le tout dans une langue qui, sans être inaccessible, peut demander un effort, surtout si comme moi vous êtes athé et donc peu habitué au glossaire religieux ! Mais comme c'est enrobé dans un polar malin, bien ficelé et réjouissant de suspens, qui entraîne le lecteur dès les premières pages, on ne s'ennuie pas une seconde. J'ai eu du mal pour ma part à lâcher l'intrigue, même en connaissant d'avance le dénouement pour avoir vu l'adaptation de Jean Jacques Annaud à plusieurs reprises.

Peut-on pour autant classer ce roman dans la case «polar médiéval » ? Certes non, car si le bien nommé Guillaume de Baskerville a tout du Sherlock Holmes en robe de bure, ce roman n'est pas qu'un simple roman policier.

C'est avant tout un très bel hommage aux livres, pour tout ce qu'ils peuvent apporter de précieux : savoir, information, mémoire, évasion, plaisir, éclairage scientifique ou historique, etc. Mais parfois aussi de dangereux, objet d'orgueil savant ou de régression idéologique à ne pas mettre entre toutes les mains…

Le dénouement rappelle alors l'importance de la lecture, capable de sortir l'esprit humain de l'obscurantisme.

Umberto Eco n'en garde pour sa part que l'aspect plaisir : Truffé de références et de clins d'oeil, avec des dialogues délicieux d'ironie, une intrigue très maline, de l'amour aussi, et un brin d'érotisme, de la sapience, des passages vraiment jubilatoires et beaucoup d'érudition, c'est comme si l'auteur avait voulut mettre dans cet ouvrage tout ce qu'il admire et apprécie le plus dans la lecture.



Un bel hommage oui, car si au commencement était le verbe, que reste t'il quand tout meurt et disparaît ? Il reste les mots, pour nommer.

«stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus. »



Un livre inclassable, riche, dense, intelligent, qui m'a passionné.
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Le Nom de la rose

Lu il y a très longtemps, mais j'en garde un souvenir impérissable.



Ce livre mêle parfaitement le contexte historique et religieux, l'intrigue policière et les affrontements théologiques. L'intrigue est prenante, l'ambiance mystique ajoute une dimension particulière à ce roman qui ne peut plus être seulement policier. C'est un livre difficile à classer, une sorte d’ovni littéraire qui n'accepte aucune étiquette.

Guillaume de Baskerville est un personnage fascinant, érudit, théologiquement à la limite de l'hérésie, ancien inquisiteur mais disciple d'un savant anglais, il est très rationaliste. Adso, le novice qui le suit partout, apprends, observe et met sa foi à l'épreuve. Le couple rappelle Sherlock Holmes et le Docteur Watson et ce n'est pas un hasard.



L'histoire est une lutte contre l'obscurantisme, les croyances enracinées et les dérives théologiques qui pervertissent la règle, de conservation et diffusion des ouvrages, à leur dissimulation voire leur destruction.



De nombreux ouvrages antiques, références en philosophie ou sciences sont ainsi cités, disparus pour la plupart, souvent non conservés au moyen-age car allant à l'encontre des croyances des religieux.



Je pense que je garderai en tête très longtemps cette bibliothèque/labyrinthe emplie de livres rares et précieux, recopiés à la plume par les moines. un rêve. Et en même temps un cauchemar. Aussi fascinante que la bibliothèque d'Alexandrie.

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Le Nom de la rose

« Le nom de la rose » , voilà, et c’est rare pour moi qui ne suis pas particulièrement cinéphile, un lire que j’ai découvert par l’intermédiaire du film de Jean-Jacques Annaud ; et qui plus est de manière étrange.



Souvenez-vous : on est en 1327, et rien ne va plus entre le Pape Jean XXII et l'Empereur Louis IV du Saint-Empire. Guillaume de Baskerville, ancien inquisiteur, arrive dans une abbaye Bénédictine aux confins de l’Italie, accompagné de son novice Adso de Melk afin d’élucider le « suicide » d’un moine.

Dans les dix premières minutes du film, Baskerville parvient à répondre à deux ou trois questions aussi fondamentales que « où sont les toilettes ? » en menant une série de déductions dignes de Sherlock Holmes… Et quand on s’appelle Baskerville…



D’où mon interrogation : cette « ambiance Sherlock Holmes » est-elle réelle dans le bouquin, ou est-elle créée dans le film par le réalisateur attiré par la puissance d’évocation du simple nom « Baskerville » ? Stupide et inutile question, me direz-vous …



Bien m’en a pris. Cette interrogation m’a permis de lire le plus somptueux roman policier médiéval de la littérature du vingtième siècle (à ma connaissance, en tout cas), doublé d’un étonnant documentaire sur les bibliothèques médiévales, une des spécialités de l’auteur ; mais également une charge brutale contre l’obscurantisme…

Alors ? Holmes ou pas Holmes ? A votre avis ?



En tout cas, un grand roman policier, porté par la grande érudition de son auteur ; et qui ne manque pas d’humour.

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Reconnaître le faux

Texte basé sur un discours qu'a donné Eco lors d'un festival.



Vous n'y trouverez pas de thèse sur le Faux. Rien d'original. J'hésite à dire que vous en apprendrez sur l'histoire du Faux. L'essentiel du texte, c'est une liste d'exemples des choses fausses et non-fausses sans intérêt particulier.



Bref, je vois difficilement cet essai comme autre chose que de l'étalage de culture et de traits d'esprits.
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Le Nom de la rose

Inoubliable !



Il y a des livres comme cela, que l'on n'oublie jamais, même après de nombreuses années (plus de 30 ans !)



C'est le cas du Nom de la rose, de Umberto Eco !



J'avais lu le livre avant le magnifique film de Jean-Jacques Annaud, où Sean Connery incarne un magnifique Guillaume de Baskerville, l'ancien inquisiteur qui doit enquêter, à la demande de l'abbé d'une abbaye bénédictine, sur la mort suspecte d'un des moines.



Ce livre, qualifié de policier médiéval, est un policier historique splendide : mêlant habilement histoire (le XIVe siècle) et une intrigue policière.



Les descriptions sont sublimes, surtout celles de la découverte de la bibliothèque !



Un coup de cœur de l'année 1982 !
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Apostille au Nom de la rose





Umberto Eco nous éclaire dans cet Apostille sur certains aspects du roman Le Nom de la Rose. Il nous explique ses recherches, son goût pour cette période, les contraintes qu’il s’est imposées, comment ce livre s’inscrit parmi d’autres références. C’est passionnant de découvrir pourquoi les cent premières pages de ce roman ont découragé plus d’un lecteur. Nous avons désormais certaines clefs afin de mieux appréhender non seulement la genèse mais également la ‘construction’ du roman. Comme l’écrit Umberto Ecco « Faire tout comprendre par les mots de quelqu’un qui ne comprend rien », ce fut le sentiment ressenti lors de ma lecture. Je voyais très bien que certaines références m’échappaient complètement.



Ce texte, tout à la fois érudit mais facilement accessible, fut pour moi une révélation m’incitant à me replonger dans le roman.











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Le Nom de la rose

Ce nom de la rose est un chef d'oeuvre littéraire, porté à l'écran avec brio et un personnage de moine campé par un Sean Connery inoubliable.

Le trame du roman est une pure merveille. Cette enquête policière dans le milieu monastique du Moyen Age est passionnante. L'auteur y fait preuve d'une grande érudition, mais cette dernière n'est jamais aride. elle emporte le lecteur.

Le final est grandiose.

Tout est bon dans ce nom de la rose !
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L'Île du jour d'avant

Sur la lancée du nom de la Rose, j'ai lu le Pendule de Foucault que j'ai trouvé particulièrement intéressant, mais aussi extrêmement difficile. En étant venu à bout, j'ai décidé de ne pas rester sur ce sentiment un peu mitigé et je me suis lancé dans l'île du jour d'avant.

Un homme se retrouve seul sur un bateau, sur le méridien qui sépare les jours, face à une île située de l'autre côté dudit méridien.

Une fois de plus, Eco nous entraîne dans un tourbillon d'événements placés dans un contexte historique réel et enveloppés d'une immense érudition, ce qui n'a rien d'étonnant lorsqu'on a affaire à cet auteur.

Pour autant, entamer ce roman demeure difficile, même si on ne le regrette pas au bout du compte. Fort heureusement pour moi, j'ai continué à lire Eco et j'ai ainsi découvert avec plaisir Baudolino, la mystérieuse flamme de la reine Loana et j'ai aussi appris que voyager avec un saumon était un art difficile.

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Le Nom de la rose

une très belle lecture.

j'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre et en effet je crois qu'il se lit doucement, il est très dense, l'histoire, l'Histoire, la quête, les personnages qui se croisent et se découvrent au fur et à mesure de l'avancée. Une érudition magistrale, une aventure au pays des livres, on sent que l'auteur a vriament peaufiné son oeuvre.

Pour moi qui de plus avait vu le film il n'y a pas très longtemps pour la première fois (c'est d'ailleurs ce qui m'a donné envie de lire ce livre), je voyais les personnages au fur et à mesure de l'avancée de ma lecture.

Les raisonnements sont précis, millimétrés, les arguments font tous mouche.

une oeuvre indubitablement très moderne et qui pourtant se passe au XIVème siècle.

La lutte contre l'illetrisme, l'obscurantisme sont hélas toujours de nos jours en pleins feux d'actualité.

j'ai adoré cette belle bibliothèque, les déductions et démonstrations de Guillaume de Baskerville, la candeur du narrateur, tous ces personnages hauts en couleurs, où le foisonnement des idées bat son plein.

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Chroniques d'une société liquide

J'ai beau avoir essayé de prendre tout mon temps, voilà, la dernière chronique est lue...



Umberto Eco m'a régalée avec ses nombreuses "Bustine" qu'il écrit pour le bimensuel L'Espresso. Celles-ci s'étalent ici entre 2000 et 2015. L'auteur étant mort en février 2016, ce sont les dernières.



Avec intelligence et une culture incommensurable, avec une grande acuité d'observation et sa touche d'ironie et d'humour, Umberto Eco s'attèle aux traits et caractéristiques de notre société liquide : mass-média, téléphones portables, réseaux sociaux - où plusieurs comptes sont ouverts à son nom, lui qui refuse de s'inscrire sur Facebook, Twitter et compagnie -, Internet, la télé-réalité, la politique, Berlusconi, ... Rien ou presque n'échappe à son oeil et à sa curiosité. Si une note nostalgique ponctue parfois ses propos, il ne se place pas pour autant dans une position réfractaire "c'était mieux avant".



Homme de lettres, humaniste et amoureux du savoir, de la culture et de l'art, il n'hésite pas à appeler un chat un chat, et un crétin un crétin. La médiocrité et la vulgarité ne trouve pas grâce à ses yeux, mais avec toute la précision que ce fabuleux sémioticien donne en définition à ces termes. Lu sans nuance, il peut parfois paraître d'un élitisme exacerbé - c'est d'ailleurs le reproche souvent fait à ses romans pour leur manque d'accessibilité (à noter que ses Bustine sont tout à fait accessibles). Pourtant, dans ces chroniques, ce n'est pas la misère intellectuelle et culturelle due des causes souvent socio-économiques qu'il fustige mais bien l'absence de tout discernement, de tout raisonnement critique qui font gober n'importe quoi. Ses textes sur les théories du complot et ses partisans ainsi que sur les tenants d'une platitude de la Terre autour de laquelle tournerait le Soleil (et hélas il y en a encore plus qu'on ne pense) en sont des exemples frappants.



Après, subjectivité et opinions obligent, je ne partage pas tous ses avis ici présentés. Ce qui d'ailleurs ne devait absolument pas être son but. J'admire la qualité de ses argumentations, la profondeur de ses vues et de sa culture et son style qui m'enchante. Nombre de ses chroniques m'ont donné à réfléchir sur notre contemporanéité et son évolution, envie de creuser certains point par des lectures supplémentaires et m'ont apporté d'autres connaissances, ce qui est toujours bon.



Je ne peux donc que recommander cet excellent recueil du regretté Umberto Eco. Il offre à réfléchir mais aussi à sourire, beaucoup, des travers qu'on prend avec les nouvelles technologies, de la bêtise qu'on trouve répandue un peu partout depuis les réseaux sociaux jusque dans la bouche des présidents, mais aussi de l'auteur lui-même qui ne recule pas devant l'autodérision.
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