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Citations de Ursula K. Le Guin (1090)


Lorsque nous désirons acquérir du pouvoir sur la vie - une fortune inépuisable, l'invincibilité, l'immortalité -, alors ce désir devient de la cupidité. Et si la connaissance s'allie à cette cupidité, alors survient le mal.
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Est-ce que je suis obligée d'éprouver une telle crainte, et tout le reste, envers le Dieu-Roi ? Après tout, ce n'est qu'un homme, même s'il vit à Awabath dans un immense palais de trois milles de long avec des toits en or. Il a la cinquantaine, et il est chauve. Tu peux le voir sur toutes ses statues. Et je te parie qu'il est obligé de se couper les ongles de pieds comme tout le monde. Je sais parfaitement que c'est aussi un dieu. Mais mon avis personnel, c'est qu'il sera beaucoup plus divin une fois qu'il sera mort.
(chap. "Songes et Récits")
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Qu'un Seigneur ait ainsi sacrifié un bijou qui valait un royaume pour sauver la vie à un médiant, à lui-même, c'était là détruire tout l'ordre des choses, et il ne pouvait supporter l'idée d'en être responsable.
- Vous avez eu tord, Seigneur, criait-il. Vous avez eu tord !
- Tord de payer ta vie d'un caillou ? Allons, Yahan, ressaisis-toi. Tu vas geler si nous ne faisons pas un bon feu. As-tu ton allume-feu ? Il y a par là du petit bois en quantité. Remue-toi ! Ils réussirent à faire flamber un feu sur le rivage, et ils l'alimentèrent jusqu'à ce qu'il triomphât de la nuit et du froid.
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Laia Asieo Odo
698 - 769
"Etre un tout, c'est être une partie ;
le vrai voyage est le retour"
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- Ce qu'il vous reste à faire, princesse, c'est d'apprendre comment vous faire aimer de lui. Que pouvez-vous faire d'autre ?
Seserakh haussa les épaules tristement.
- Ce serait pratique si vous pouviez comprendre ce qu'il fait.
- Bagabba-bagabba. Voilà le bruit qu'ils font tous.
- C'est aussi l'effet que nous leur faisons. Allons, princesse, comment peut-il vous aimer si tout ce que vous pouvez lui dire est bagabba-bagabba ? Regardez, et elle leva une main et la désigna avec l'autre, et prononça le mot en kargue d'abord, puis en hardique.
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- Oh ! Vous êtes conteur ? Oh ! Mais pourquoi ne l'avoir pas dit plus tôt ? C'est ce que vous êtes, alors ? Je me posais la question, vu qu'en hiver, traîner sur les routes... Non, avec ce cheval, je vous prenais pour un marchand. (Epervier) Vous pouvez me dire une histoire ? Vous feriez mon bonheur, et plus elle sera longue, mieux ce sera ! Mais, buvez d'abord votre soupe, laissez moi m'asseoir pour l'entendre...
- Je ne suis pas vraiment conteur, maîtresse dit-il avec un sourire aimable, mais j'ai une histoire à vous raconter.
(Nouvelle : Dans le grand marais)
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- Ma toute belle, la couvée de ma poule à collier vient d'éclore. Je t'apporterai deux ou trois poulets dès qu'ils se mettront à picorer. Le mage n'en voulait pas, trop bruyants et trop bêtes, disait-il. Mais qu'est-ce qu'une maison sans volaille à la porte ?
En effet, ses poules à elle entraient et sortaient librement par la porte de sa maison, dormaient sur son lit et enrichissaient le fumet de la pièce sombre, enfumée et nauséabonde au-delà de toute imagination.
- J'ai une biquette d'un an marron et blanc qui fera une bonne laitière, dit Tenar à l'homme au visage en lame de couteau.
- Je pensais au lot entier, fit-il. Peut-être. Il n'y en a que cinq ou six, non ?
- Six. Si tu veux jeter un coup d'oeil, elles sont dans le pré là-haut.
- C'est ce que je vais faire.
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Des présents ! Son temple est peint de neuf chaque année, il y a sur l'autel cent kilos d'or, les lampes brûlent de l'essence de rose ! Et regarde la Salle de Trône
- les trous dans le toit, le dôme qui s'effondre, et les murs pleins de souris, de chouettes et de chauves-souris... mais de toute façon il durera plus longtemps que le Dieu-Roi et tous ses temples, et tous les rois qui viendront après lui, Il était là avant eux, et ils auront disparu il sera toujours là. Il est le centre des choses.
- Il est le centre des choses !
- Il y a ici tant de richesses; Thar m'en parle quelquefois. Assez pour remplir plus de dix fois le temple du Dieu-Roi. De l'or et des trophées offerts il y a des siècles, une centaine de générations, qui sait combien de temps ! Elles sont enfermées dans les puits et les caves, sous terre. On ne veut pas encore m'y amener, on me fait attendre et attendre. Mais je sais à quoi ça ressemble.
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A partir de ce jour, il fut convaincu que l'homme sage est celui qui ne se détache jamais des autres créatures vivantes, qu'elles aient ou non le don de parole ; et, dans les années qui suivirent, il s'efforça patiemment d'apprendre ce qu'on peut apprendre, en silence, du regard des animaux, du vol des oiseaux, du mouvement lent et majestueux des arbres.
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Je n'ai aucune raison de haïr ce pays. Et d'abord comment peut-on haïr ou aimer un pays ?[...] Moi j'en suis foncièrement incapable. Je connais des hommes, des villes, des fermes, des collines et des rivières et des rochers, je sais comment les rayons du soleil couchant éclairent à l'automne les mottes d'un certain champ labouré au flanc d'une colline. Que vient faire une frontière dans tout cela ? Ca ne rime à rien. Vérité en deçà, erreur au-delà - voilà que je cite vos grands hommes ! Pour aimer son pays, faut-il haïr les autres ? Si oui, le patriotisme n'est pas une bonne chose. Si ce n'est qu'une forme d'amour-propre, alors c'est une bonne chose, mais dont il faut éviter de faire profession, ou de faire parade comme d'une vertu. J'aime les collines du Domaine d'Estre parce que j'aime la vie, mais c'est un amour d'une nature telle qu'il ne saurait se changer en haine au-delà d'une certaine ligne de démarcation. A part cela, j'espère pourvoir me vanter d'être ignorant.
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Eh bien, dit lentement Épervier, il est parfois des passions qui, au plus fort de leur printemps, rencontrent un destin funeste, la mort. Et parce qu'elles finissent en beauté, les harpistes en font des chansons et les poètes des contes : l'amour qui échappe au poids des ans. Tel était l'amour entre le jeune roi et Elfarranne. Tel était ton amour, Hara. Il n'était pas plus grand que celui de Morred, mais le sien était-il plus grand que le tien ?
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Ses os le brûlaient. Ils brûlaient d'attendre que le soleil réapparaisse, qu'il brille sur sa chair et qu'il les sèche. Certes, il aurait pu lancer un sort apaisant, mais celui-ci aurait simplement masqué la douleur pendant quelques temps. Il n'y avait aucun remède à son mal. Les vieux os ont besoin de soleil. Debout dans l'embrasure de sa porte, entre la pièce principale assombrie et l'extérieur griffé par la pluie, le magicien se retenait de jeter un sort, et il se détestait de se retenir et de devoir se retenir.
("Les os de la terre" - "Contes de Terremer")
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— Tu ne tires aucune fierté de ta lignée ?
— Si, j'en suis fier... parce qu'elle fait de moi un prince ; c'est une responsabilité, une tâche dont il faut se montrer digne...
— L'Archimage acquiesça avec brusquerie :
— C'est ce que je voulais dire. Renier le passé, c'est nier le futur. Un homme ne peut forger sa destinée ; il l'accepte, ou il la nie.
("L'ultime rivage")
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Nous devons protéger les secrets de notre art.
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Elle allait seule, et personne ne criait son nom derrière elle.
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un explorateur revenant après quelques années d'absence revenant apres quelques années d'absence s'aperçoit que ses actions antérieures sont devenues celles d'un dieu.
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Allumer une bougie, c'est projeter de l'ombre.
(Le maître Manuel)
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- Je désirais beaucoup avoir un enfant, dit-elle. Mais, voyez-vous, il y a eu d'autres choses... qui ont compté. (Ses lèvres esquissèrent un fragile sourire.) Oui, c'est un choix. mais il n'est pas exclusif. [...]. Mais, en admettant que je me sois mariée, aurais-je dû pour autant rester à l'arrière plan toute ma vie ? Vous savez si nous quittons le devant de la scène, avec ou sans bébé, si nous abandonnons le sort du monde aux mains des hommes, alors bien sûr les hommes feront tout, et seront tout-puissants. Pourquoi cette fatalité ? Après tout, ils ne constituent que la moitié de l'espèce humaine. Ce n'est pas honnête de leur céder toutes les responsabilités, ni pour eux, ni pour nous. D'ailleurs (et son sourire s'épanouit), j'aime beaucoup les hommes, mais parfois... ils sont si naïfs, si infatués de leurs théories... Ils avancent droit devant eux et ne savent pas s'arrêter. C'est jouer avec le feu. De manière générale, il est dangereux de laisser tout le pouvoir aux hommes.
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Puis nous sommes revenus vers les dunes pour rallumer le feu car il commençait à faire froid, et nous avons laissé de côté les problèmes, les histoires de parents et de voiture, d'ambition et de réussite. Nous avons parlé de la vie. Et nous avons décrété qu'il était inutile de s'interroger sur la signification de la vie car la vie n'est pas une réponse, la vie est la question et nous sommes, chacun d'entre nous, la réponse. Et la mer était là, à dix mètres, qui se rapprochait, il y avait juste au-dessus le ciel et dans le ciel le soleil qui se couchait. Il faisait froid et ce fut le grand moment de ma vie.
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Il ne pouvait pas se forcer à comprendre comment fonctionnaient les banques et le reste, parce que toutes les opérations du capitalisme lui paraissaient aussi dépourvues de sens que les rites d'une religion primitive, aussi barbares, aussi élaborées et aussi inutiles. Dans un sacrifice humain à une déité, il pouvait au moins y avoir une beauté terrible et incomprise ; dans les rites des boursiers, où la cupidité, la paresse et la jalousie étaient supposées motiver les actes des hommes, même le terrible devenait banal.
(chap. V)
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