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Citations de Ursula K. Le Guin (1085)


Ils la regardaient. Elle avait entendu dire que les Hors Venus vous fixaient droit dans les yeux, mais elle n’osa vérifier si c’était exact. En tout cas, personne ne l’arrêta ; leurs vêtements n’étaient pas tellement différents des siens, et certains d’entre eux, put-elle constater à la faveur de ses petits coups d’œil fugitifs, n’avaient pas la peau tellement plus brune que les hommes. Mais, dans ces visages qu’elle ne regardait pas, elle sentait la sinistre lueur sombre des yeux dirigés sur elle.
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Eh bien, rejoins-les, si tu aimes leurs méthodes. Ce n'est pas par la force qu'on obtiendra justice ! - Ni par la passivité qu'on obtiendra le pouvoir. Nous voulons la fin du pouvoir ! Comment dites-vous encore...?
- Maedda s'adressa à Shevek - Les moyens sont la fin. Odo l'a dit toute sa vie. Seule la paix pourra apporter la paix, seul un acte juste pourra amener la justice ! On ne peut pas se diviser sur ce point à la veille de l'action !
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- Tu vois, Arren, qu'un acte n'est pas ce que croient les jeunes gens, comme un caillou qu'on ramasse et qu'on jette, et qui atteint son but ou le rate, et rien de plus. Quand on ramasse ce caillou, la terre est plus légère, et la main qui le prend est plus lourde. Quand on le lance, le parcours des étoiles en est affecté, et quand il frappe le but ou le manque, l'univers en est modifié. De chacun de nos actes dépend l'équilibre du tout. Les vents et les mers, les puissances de l'eau, de la terre et de la lumière, tout ce que font ces éléments, et tout ce que font les bêtes et les végétaux, est bien fait et justement fait. Tous agissent selon l'Équilibre. Depuis l'ouragan et le plongeon de la baleine géante jusqu'à la chute d'une feuille morte et le vol du moustique, tous leurs actes sont fonction de l'équilibre du tout. Mais nous, dans la mesure où nous avons un pouvoir sur le monde et sur chacun de nous, nous devons apprendre à maintenir l'Équilibre. Ayant été dotés d'intelligence, nous ne devons pas agir comme des ignorants. Ayant le choix, nous ne devons pas agir comme des irresponsables. Qui suis-je - bien que j'en aie le pouvoir - pour punir et récompenser, et jouer avec les destinées des hommes ?
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Lorsque leurs regards se croisèrent, un oiseau se mit à chanter, perché sur une branche. À cet instant précis, Ged comprit ce chant, il comprit le langage de l'eau qui tombait dans le bassin de la fontaine, la forme des nuages, le début et la fin du vent qui faisait bruire les feuilles : il eut l'impression de n'être lui-même qu'un mot dans la bouche du soleil.
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Ursula K. Le Guin
La fantasy n’est pas antirationnelle, mais para-rationnelle ; pas réaliste, mais surréaliste, elle amplifie la réalité. Selon la terminologie de Freud, elle fait appel à des modes de pensée primaires, et non secondaires. Elle a recours à des archétypes qui, comme Jung nous en a averti, sont des choses dangereuses. La fantasy est plus proche de la poésie, du mysticisme et de la folie que la fiction naturaliste. C’est une jungle, et ceux qui s’y aventurent ne devraient pas s’y sentir trop en sécurité. La fantasy est un voyage dans le subconscient, exactement comme une psychanalyse. Comme lors d’une psychanalyse, il peut y avoir du danger, et vous en sortirez changés.
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Mais je ne sais pas dans quel camp je suis, pensa-t-il en retournant son fauteuil près de la fenêtre. Le camp de la Libération, oui, bien sûr, mais qu'est-ce que la Libération ? Ce n'est pas un idéal, la libération des asservis. Plus maintenant. Plus jamais. Depuis le Soulèvement, la Libération est une armée, un groupe politique, un grand nombre de personnes, de dirigeants et de gens qui veulent le devenir, d'ambitions et de convoitises qui entravent les espoirs et la force, un pseudo-gouvernement d'amateurs maladroits, qui oscillent entre violence et compromis, toujours plus complexe, et qui ne retrouvera jamais la magnifique simplicité de l'idéal, la simple idée de liberté. Et ce que j'ai désiré, ce pour quoi j'ai œuvré, toutes ces années. Semer la confusion dans la noble structure hiérarchique des castes en lui injectant le concept de justice. Et ensuite jeter la confusion dans la noble structure de l'idéal d'égalité entre les hommes en essayant de le concrétiser. Le mensonge monolithique peut se déliter en un millier de vérités incompatibles, et c'est ce que je voulais. Mais je suis pris dans la folie, la stupidité, la brutalité insensée des événements.
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Tu demandes la paix pour les morts ; je la donnerais aux vivants si je le pouvais!
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La vie, l'évolution, l'univers entier de l'espace/temps, de la matière/énergie, l'existence elle-même, est essentiellement un changement.
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La caractéristique du désir de puissance est, justement, la croissance. L'achèvement est son annulation. Pour demeurer, le désir de puissance doit grandir avec chaque réussite, ne faisant de cette réussite qu'une marche vers la suivante. Plus le pouvoir grandit, plus l'appétit augmente.
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Une fois au lit, ils firent l'amour. L'amour ne se contente pas de demeurer là, comme une pierre, il faut aussi le faire, comme le pain; le refaire tout le temps, le renouveler.
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- Nous, dans le Handdara, ne voulons pas de réponses. C'est difficile, mais nous essayons de les éviter. (...) Nous venons ici surtout pour apprendre quelles questions ne pas poser. (...) Tu ne vois toujours pas, Genry, pourquoi nous avons perfectionné et exerçons la Prédiction ?
- Non.
- Pour démontrer la parfaite inutilité de connaître la réponse aux mauvaises questions.
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L'inconnu, le non prédit, le non prouvé, voilà sur quoi se base la vie. L'ignorance est le terrain de la pensée. L'absence de preuve est le terrain de l'action. Si l'on prouvait qu'il n'y a pas de Dieu il n'y aurait pas de religion. Pas de Handdara, pas de Yomesh, pas de dieux du foyer. Mais aussi, si l'on prouvait qu'il y a un Dieu, il n'y aurait pas de religion... Dis-moi, Genry, qu'est-ce qui est su ? Qu'est-ce qui est sûr, prédictible, inévitable - l'unique chose certaine que tu sais à propos de ton futur, et du mien ?
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Comment enseigner un art dont on ignore ce qu'il est ?
(Nouvelle : Trouver)
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Il lui aurait fallu voler, mais elle ne savait pas; elle n'était pas de l'espèce ailée.
Therru courut à toute jambe à travers les champs, dépassa la cabane de tante Mousse, le chalet d'Ogion et l'abri aux chèvres, emprunta le sentier qui longeait la falaise et s'approcha du bord, où il lui était interdit d'aller parce qu'elle n'y voyait que d'un oeil. Elle faisait bien attention et regarda attentivement avec cet oeil où elle mettait les pieds. Elle campa juste au bord. La mer était tout en bas, et le soleil se couchait dans le lointain. Elle fixa l'occident de l'autre oeil, et de son autre voix, appela le nom que sa mère avait prononcé en rêve.
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- La souffrance est un malentendu, dit Shevek, se penchant en avant, les yeux larges et clairs.
-Cela existe, dit Shevek en écartant les mains. C'est réel. Je peux l'appeler un malentendu, mais je ne peux pas prétendre qu'elle n'existe pas, ou cessera jamais d'exister. La souffrance est la condition de notre vie. Et quand elle arrive on le sait. On reconnaît que c'est la vérité. Évidement, il est bon de soigner les maladies, d'empêcher la faim et l'injustice, comme le fait l'organisme social. Mais aucune société ne peut changer la nature de l'existence. Nous ne pouvons pas empêcher la souffrance. Telle ou telle douleur, oui, mais pas la Douleur. Une société peut seulement supprimer la souffrance sociale, la souffrance inutile. Le reste demeure. La racine, la réalité. Nous tous ici allons connaître le chagrin ; si nous vivons 50 ans, nous aurons connu la douleur durant 50 ans. J'ai peur de la vie ! Il y a des fois où je suis... où je suis très effrayé; Tout bonheur semble futile. Et pourtant, je me demande si tout cela n'est pas un malentendu - cette recherche du bonheur, cette crainte de la douleur... Si au lieu de la craindre et de la fuir, on pouvait... la traverser, la dépasser. Il y a quelque chose au delà d'elle. C'est le moi qui souffre, et il y a un endroit où le moi... s'arrête. Je ne sais pas comment le dire. Mais je crois que la réalité-la vérité que je reconnais en souffrant et non pas dans le confort et le bonheur-que la réalité de la douleur n'est pas la douleur. Si on peut la dépasser. Si on peut l'endurer jusqu'au bout.
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Elle pleurait de douleur, parce qu’elle était libre.
Elle commençait à apprendre le poids de la liberté. C’est un lourd fardeau, et c’est pour l’esprit une charge immense et étrange à assumer. Ce n’est pas simple. Ce n’est pas un cadeau que l’on reçoit, Mais un choix que l’on fait, et ce choix peut-être difficile.
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Au fil des siècles, la plupart des choses vieillissent et meurent. Très rares sont les choses précieuses qui demeurent précieuses, ou les histoires que l'on continue de raconter.
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Les sorcières de village, même si elles connaissaient une multitude de charmes et de sorts et quelques-unes des grandes gestes, n'étaient jamais formées dans les arts supérieurs ou dans les principes occultes. Aucune femme n'était formée à cela. La sorcellerie était l'oeuvre et le métier d'un homme ; la thaumaturgie était faite par les hommes. Il n' avait jamais eu de mage femme. Bien que quelques-unes s'intitulassent sorcière ou magicienne, leur pouvoir était en friche : force sans art ni savoir, mi-frivole, mi-dangereux.
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On ne peut pas briser les idées en les réprimant. On ne peut les briser qu’en les ignorant.
(chap. VI)
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Seul ce qui est mortel peut donner la vie, Arren. Il n'y a que dans la mort qu'on peut renaître. L'Équilibre ne signifie pas l'immobilité : c'est un mouvement, un devenir permanent.
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