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Citations de Ursula K. Le Guin (1090)


- Un roi a des serviteurs, des soldats, des messagers, des lieutenants. Il gouverne à travers ses serviteurs. Où sont les serviteurs de cet... anti-roi ?

- Dans notre esprit, mon garçon. Dans notre propre esprit. C'est le traître, c'est le moi, le moi qui crie : Je veux vivre, le monde peut bien pourrir, du moment que je suis en vie ! Cette petite âme traîtresse qui est en nous, dans le noir, comme le vers dans un fruit. Elle nous parle à tous. Mais seuls quelques-uns la comprennent. Les sorciers, les chantres, les créateurs. Et les héros, ceux qui cherchent à être eux-même. Être soi-même est déjà une chose assez rare, une chose précieuse. Être soi-même à jamais, n'est-ce pas encore plus précieux ?
Arren regarda Épervier droit dans les yeux.
- Vous voulez-dire que ça ne l'est pas.
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Notre vie de tous les jours dans le cercle des tantes était monotone. À bord du vaisseau, plus tard, j'ai compris que les gens qui vivent des expériences artificiellement compliquées appellent ce genre de vie «simple». Je n'ai trouvé personne, où que je sois allée, qui ait trouvé que la vie était «simple». Je crois qu'une vie ou une époque paraît simple quand on ne regarde pas les détails, de même qu'une planète semble lisse quad on est en orbite.
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Quand les moyens sont néfastes, la fin l'est aussi.
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Le coeur des humains a battu longtemps avant qu'ils ne comprennent pourquoi.
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(incipit)
Je ferai mon rapport comme si j'écrivais une histoire, car quand j'étais enfant sur mon monde natal, on m'a appris que la Vérité est une question d'imagination.
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Aulne sentait que, comme lui, elle n'était pas ici par choix mais parce qu'elle avait renoncé à choisir, contrainte de suivre une route qu'elle ne comprenait pas. Leurs routes à tous les deux se rejoignaient peut-être, du moins pour un temps. Cette idée lui donna du courage. Sachant seulement qu'il y avait quelque chose qu'il devait faire, quelque chose de commencé qu'il fallait terminer, il sentait que quelle que fût cette chose, elle serait mieux faite avec elle que sans elle. Tenahu était peut-être attirée vers lui à cause d'une même solitude.
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Au bout d'un moment, il reprit la parole en cherchant ses mots :
- La terre. Les pierres... C'est une magie sale. Ancienne. Très ancienne. Aussi vieille que l'île de Gont.
- Les Puissances Anciennes ? murmura Ogion.
- Je n'en sais trop rien, dit Heleth.
- Est-ce que cette magie contrôlera la terre elle-même ?
- Je crois plutôt qu'elle essaiera de s'en faire bien voir. À l'intérieur. (Le vieil homme enterrait le trognon de pomme et les plus gros éclats de coquille d'oeuf sous une fille couche d'humus, qu'il tapota avec soin. ) Je connais les mots, certes, mais je vais devoir apprendre quoi faire à mesure. C'est ça le hic avec les gros sorts, hein ? On découvre ce qu'on doit faire à mesure. Aucune occasion de s'entraîner. (Il leva les yeux) Ah ! Là ! Tu as senti ?
Ogion secoua la tête.
- Elle s'étire dit Heleth. (Il continuait de tapoter la terre, avec gentillesse, avec douceur, comme il aurait rassuré une vache apeurée.) Ça ne tardera plus, maintenant, je pense. Tu peux maintenir ouvertes les Portes, mon cher ?
(Les os de la terre)
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- Je ne peux pas chanter, chuchota la fillette.
De ses mains adroites et rythmées, Tenar roulait en pelote le fil qu'elle dévidait de la quenouille.
- On ne chante pas seulement avec sa voix, remarqua-t-elle. On chante avec son esprit. La plus belle voix au monde ne sert à rien si l'esprit ne connaît pas les chansons.
Elle détacha le dernier bout de la laine, qui avait été le premier filé.
- Tu es forte, Therru, et une force ignorante est dangereuse.
- Comme ceux qui ne voulaient pas apprendre, renchérit Therru. Les sauvages.
Tenar ne voyait pas ce qu'elle voulait dire et s'apprêtait à l'interroger.
- Ceux qui sont restés en occident, précisa Therru.
- Ah ! Les dragons, dans le chant de la Femme de Kemay. Oui. Exactement. Alors, par quoi allons-nous commencer : comment les îles ont émergé du fond de la mer ou comment le roi Morred a ramené les Vausseaux Noirs ?
- Les Îles, mumura Therra.
Tenar aurait préféré qu'elle choisit la Geste du jeune roi, car Morred avait pour elle les traits de Lebannen, mais le choix de l'enfant était le bon.
- Très bien, fit-elle.
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- C'était à cause d'eux que tu pleurais - à cause de leur mort ? Mais ils sont ici, Tenar, (Arha) ici dit l'Epeurvier. (Ged)
- Comment le sait-tu ? dit- elle presque indifférente.
- Parce que, à chaque instant, depuis que j'ai posé le pied dans la caverne sous les Pierre Tombales, j'ai déployé tous mes efforts pour les apaiser, afin qu'ils ne se rendent pas compte de ma présence. J'y ai dépensé tous mes dons, consumé toute ma force. J'ai empli ces tunnels d'un réseau sans fin de sorts, sorts du sommeil, d'apaisement, de dissimulation, et cependant ils savent que je suis là, mi-conscients, mi-endormis, mi-éveillés.
Mais je suis presque à bout, épuisé par cette lutte. Ce lieu est vraiment terrible. Un homme seul n'a rien à espérer ici. Je mourais de soif, quand tu m'as donné de l'eau, mais ce n'est pas seulement l'eau qui m'a sauvé. C'est l'énergie des mains qui me la donnaient.
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On ne peut pas briser les idées en les réprimant. On ne peut les briser qu'en les ignorant.
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— Alors, à quoi sais-tu qu'un homme n'est pas un sorcier ?
— Il n'est pas là, répondit Mousse. Il n'est pas là, ma toute belle. Le pouvoir. Écoute donc. Si j'ai une tête avec des yeux, je peux voir que tu as des yeux, n'est-ce pas ? Et si tu es aveugle, je le verrai aussi. Et si tu n'as qu'un œil, comme la petite, ou si tu en as trois, je les verrai, pas vrai ? Mais si je n'ai pas d’œil pour voir, tant que tu ne me l'auras pas dit, je ne saurai pas si tu en as. Mais j'ai des yeux. Je vois, je sais. Le troisième œil !
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Il poussa comme la mauvaise herbe, et devint un grand et fier, garçon au parler fort, au caractère vif et ombrageux.
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Haines et passions gelées, les gens se pressaient, sans se soucier les uns des autres. Elle aimait le Nord, le froid, la pluie, cette belle ville lugubre.
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Les ailes des enfants étaient donc le moindre des soucis de Mme Tabby qui avait déjà beaucoup de mal à se procurer de la nourriture et à élever sa progéniture. Chaque matin, elle lavait consciencieusement les soyeuses petites ailes comme elle lavait les mentons, les pattes et les queues ; de temps à autre, elle y songeait bien un peu, mais elle travaillait trop dur pour avoir le loisir de réfléchir sérieusement à des phénomènes incompréhensibles.
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Les lumières des soleils sont diverses, mais il n'y a qu'une seule nuit.
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Les gens-Racine possédaient des esclaves et les récoltes, mais ils ne possédaient pas de terres, pas de maisons. Toutes les véritables propriétés appartenaient à la Couronne.
«Donc, dit Modh, les Couronnes permettent aux Racines de vivre dans la Cité, leur permettent d'avoir cette maison ou cette autre, en échange du travail qu'ils fournissent et de ce que leurs esclaves font pousser dans les champs, c'est bien ça ?
- Comme récompense pour leur travail, la corrigea Nata, toujours pleine de douceur sans jamais réprimander. Notre Père au Ciel a créé la Cité pour ses fils, les Couronnes. Et ils récompensent les bons travailleurs en leur donnant le droit d'y vivre. En tant que maîtres, les Couronnes et les Racines nous récompensent pour notre travail et notre obéissance en nous laissant vivre, et manger, et avoir un toit.»
Modh ne répondit pas Mais...
C'était extrêmement clair pour elle que c'était un système d'échange, et que cet échange n'était pas juste. Elle venait d'assez loin hors du système pour pouvoir l'observer. Et, exclu d'une quelconque réciprocité, n'importe quel esclave peut porter un regard sans illusion sur le système. Mais Modh n'avait pas connaissance d'un autre système, de la possibilité d'un autre système, qui lui aurait permis de dire «mais». Nata, non plus, ne connaissait pas d'alternative, cet endroit, envisageable mais inatteignable dans lequel la justice aurait sa place, dans lequel le mot «mais» pourrait être prononcé et avoir du sens.
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Généralement, la science-fiction américaine a toujours supposé une hiérarchie immuable, avec ses dominants et ses dominés : au sommet des hommes riches, ambitieux et agressifs ; en bas une population pauvre, sans éducation, anonyme, ainsi que toutes les femmes ; entre les deux bées un gouffre immense. En somme, la science-fiction montre une image singulièrement «anti-américaine», si l'on veut bien me passer l'expression, de la société. Il s'agit d'un vulgaire patriarcat, digne des babouins : le mâle alpha trône au sommet et ses inférieurs sont contents de lui gratter le dos de temps à autre.

Peut-on vraiment parler d'expérimentation, d'imagination, d'extrapolation ? Je parlerais plutôt de dérive régressive et écervelée.

Je crois que le moment est venu, pour les écrivains de science-fiction - et pour leurs lecteurs ! -, de cesser de rêver à un retour à l'ère victorienne et de songer réellement à avenir. Je voudrais que l'idéal babouinesque cède la place à un tout petit peu d'idéalisme humain, à un examen sérieux de ces concepts profondément radicaux et futuristes que sont la Liberté, l'Égalité et la Fraternité. Sans oublier, bien entendu, que la grande sororité des femmes représente environ 53% de la fraternité humaine.

["La science-fiction américaine et l'Autre", 1975]
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Ils plaisantaient avec eux, étaient polis et s'entendaient bien avec eux. Mais ils ne leur donnaient rien. Les deux hommes n'avaient pas là matière à se plaindre d'eux ; ils étaient très sympathiques, avec la cordialité standardisée des Américains.
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(...) ce mystère que nous appelons le songe et qui n'est autre chose que l'approche d'une réalité invisible. Le rêve est l'aquarium de la nuit.
Victor Hugo, "Les Travailleurs de la mer"
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Vers le ciel et vers la terre, le long et lent coucher de soleil formaient comme des nappes superposées de lueur rosée et cristalline qui s'étendaient au loin.
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