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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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Le Pacte des Vierges

Agréable à lire, la parole de ces adolescentes sonne vraie et laisse evoquer de lourds problèmes sociaux autour de la famille, du chomage... mais pourtant cette lecture m'a laissée sur ma faim. on voudrait en savoir plus encore, mieux comprendre la raison de cet "enfantement de groupe" et ses conséquences.
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Le Pacte des Vierges

A Gloucester, petite ville perdue du Massachusetts, Sue, Cindy, Kylie et Lana, le noyau dur d'une bande de lycéennes d'une quinzaine d'années, se réunissent dans une vieille caravane abandonnée et finissent par sceller un pacte bizarre : toutes doivent se retrouver enceintes en même temps pour pouvoir ensuite élever ensemble leurs bébés sous un seul toit. D'autres filles se joignent au projet jusqu'à atteindre un effectif de 17 futures mères. Sous l'impulsion de la meneuse, Lana, elles essayent de tout prévoir et de se constituer une cagnotte par des moyens plus ou moins acceptables pour mener à bien leur projet. Mais de nombreux obstacles vont se dresser devant elles...

Ce « roman social » est construit sous la forme d'une sorte d'interminable interview à quatre voix. Tour à tour, chacune donne des réponses embrouillées à une journaliste qui reste dans l'ombre et dont on ne fait que deviner les questions. Ces filles s'expriment dans un langage parlé, plus que basique et même d'une grande pauvreté. Il faut dire qu'elles sont issues d'un milieu social défavorisé. (Enfant abandonnée, père taulard, père alcoolique et mère droguée aux anxiolytiques.) On patauge à longueur de pages dans la misère ordinaire, autant physique, culturelle que morale d'une Amérique d'en bas qui survit à l'aide de petits boulots, de concours de mini-miss et autres rêves illusoires de figuration à Hollywood. L'ennui c'est que cette histoire, basée sur un fait divers peu banal, n'a pas été exploitée comme elle aurait dû l'être. On reste toujours à la surface des choses, pris dans le pathos, les geignements et l'apitoiement sur soi-même. L'intrigue est inexistante, les gamines peu intéressantes. Au total, une sorte de pseudo-reportage pour feuille de chou à sensation et certainement pas un roman digne de ce nom.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le Pacte des Vierges

Elles ont toutes moins de 16 ans et cachent un secret, un pacte qui les lie. Mais le secret s’évente au fur et à mesure que s’arrondit leur ventre et que quatre d’entre elles vont raconter à une journaliste leur aventure. Au fil des entretiens avec cette française qui voudrait en apprendre plus sur ces jeunes filles et ce qui les a motivé, elles vont se dévoiler, chacune avec sa personnalité. Plutôt réticentes tout d’abord, elles vont prendre tout doucement confiance, grâce à l’empathie et la discrétion dont la journaliste fait montre, et aborder par petites allusions, puis ensuite plus directement les faits, et le processus qui a fait qu’elles ont toutes décidé de tomber enceintes au même moment.



Nous lisons donc les entretiens de Kylie, Sue, Cindy et Lana, la meneuse de groupe qui maintient le secret ainsi qu’une forte emprise sur les autres filles. Le projet semble venir d’elle, qui rêve du monde idéal où elles ne se quitteraient jamais, un monde de bonheur, sans mec pour les embêter, ni parents pour les commander, un monde où devenir mère donnerait un statut social, une reconnaissance… (et où être père n’est pas grand-chose, puisque le ou les pères sont juste ici des géniteurs à qui on ne demande rien d’autre qu’une petite graine…).



Bien sûr, elles sont jeunes, et oui, plusieurs d’entre elles ne viennent pas de milieu privilégiés où dialogue et écoute avec les parents sont choses aisées (quand parents il y a…). Mais je me suis étonnée malgré tout du peu de maturité de ces gamines, qui imaginent pouvoir vivre ensemble, élever leur bébé en groupe et que rien ne viendra déranger leur bonheur… On est chez Oui-Oui ! Pas un instant, semble-t-il, elles n’ont songé au quant-dira-t-on, ni aux détails pratiques : comment vont-elles se débrouiller financièrement, où vont-elles vivre, que diront leurs parents… elles semblent vivre sur une planète de Bisounours ! Bien sûr, elles se servent de leur corps pour exprimer leur liberté, la revendiquer, elles décident de prendre leur destin en main, mais je les trouve totalement inconscientes et leur absence de peur quant à l’avenir en est pour moi la preuve. A part Cindy, toutes vivent dans l’utopie la plus complète, et toutes sont livrées à elles-mêmes, sauf Kylie avec laquelle sa mère arrive encore à garder le contact… On comprend cependant vite qu’aucune d’entre elle n’a les mêmes raisons pour avoir suivi les autres et qu’elles vivent toutes leur grossesse et la vision de l’avenir de manière très différente.



Cette histoire est tirée d’un fait réel arrivé en 2008 dans une petite ville du Massachusetts. Je ne sais pas vraiment la part de l’histoire et celle du roman dans ce récit, toujours est-il que Vanessa Schneider propose quelques hypothèses des raisons qui ont poussé les jeunes filles à ce pacte. Malheureusement, j’attendais que cela soit plus fouillé et que les psychologies de ces gamines soient mieux disséquées, pour tenter de les comprendre, ce qui au final m’a été impossible... La fin, cruelle, fait revenir ces jeunes rêveuses sur terre, un peu trop vite et violemment pour leur âge, et c’est dommage qu’on ne puisse pas trouver d’analyse approfondie de leurs actes (et pourtant, les psys ont dû s’en donner à cœur joie, à l’époque !).



Le livre aborde pourtant des sujets sérieux et même graves : le manque de structures familiales solides dans les milieux défavorisés, les problèmes d’éducation des jeunes, la démission des parents de leur rôle d’éducateur et les maux du siècle : alcool, drogue, dépression et sexualité, pour laquelle les jeunes –plus du tout éduqués par leurs parents- n’ont qu’une connaissance « technique » et plus du tout la vision de l’amour dont on pourrait parler dans des familles aimantes et normalement structurées.



Le fait que le style soit le langage parlé des adolescentes ne m’a pas du tout dérangée, car cela rend justement le texte vivant et m’a donné vraiment l’impression d’assister aux entretiens.



Voici donc un récit qui m’a touchée, mais pas autant qu’il l’aurait dû : un peu trop de survol pour rester dans le fait divers... Dommage !


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Le Pacte des Vierges

En 2008, dans une ville de l’Amérique profonde, 17 jeunes filles du même lycée tombent enceintes en même temps. Intriguée par ce fait divers, Vanessa Schneider (que j’ai connu par le biais de l’émission Un café, l’addition animée par Pascal Clark sur Canal +) a choisi de traiter cette histoire en ouvrant chaque chapitre de son livre avec la voix d’une des jeunes filles interviewées par une journaliste étrangère. Peu à peu, à travers la version de Lana, Kylie, Cyndie et Sue qui ont en commun une situation familiale et affective loin d’être folichonne et cela malgré des origines sociales diverses, les liens entre ces jeunes filles se dessinent et s’intensifient.



Et si ce projet insensé était un moyen (radical certes) de changer le cours de leur destin et de donner un but à leur vie grâce à l’amitié, la solidarité et l’amour qu’elles porteront à leur enfant? et si ces adolescentes qu’on a tôt fait de juger inconscientes, irréfléchies, voulaient ainsi conjurer le sort, effacer les blessures de leur enfance avec l’espoir de construite un foyer stable et heureux, ce qu’elles n’ont pas eu ?



Si le sujet est intéressant car il dérange les jugements que l’on peut avoir face à des grossesses précoces, l’écriture de Vanessa Schneider ne m’a pas emballé. Néanmoins le livre se lit vite et sans déplaisir et la fin, en partie tragique, constitue un rebondissement inattendu.




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Tâche de ne pas devenir folle

Encore une histoire de famille, me direz-vous. Celle-ci est écrite dans un style fluide par petites chroniques alternant passé et présent. Une histoire mouvementée liée à l'Histoire, une histoire familiale parsemée d'épisodes douloureux, mais Vanessa Schneider ne fait pas dans le pathos. Je connaissais la journaliste politique, je découvre un auteur sensible dont je lirai les autres ouvrages.
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Le Pacte des Vierges

[...]Vanessa Schneider essaye de comprendre, dans le Pacte des vierges, quel niveau de manque affectif est atteint par ces enfants pour qu’elles ne voient comme solution que celle de faire elles-mêmes des enfants qui, eux, les aimeront. Et ainsi chaque témoignage va creuser plus loin dans la vie de quatre de ces jeunes filles, dans les blessures d’enfance, dans les familles dysfonctionnelles…. Je ne sais pas si on arrive à comprendre ce qui a motivé les futures mères. Moi, personnellement, je ne comprends pas.[...]
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Le Pacte des Vierges

Elles étaient 17 adolescentes à vouloir faire l’expérience de la maternité ensemble. Quatre d’entre elles témoignent dans cette fiction inspirée d’un fait divers ayant eu lieu dans une petite ville des Etats-Unis en 2008.

Lana a 14 ans et c’est la première à prendre la parole face à cette femme qui veut écrire un livre sur leur histoire. Lana est le leader du groupe, une forte tête qui ne mâche pas ses mots et ne se laisse pas impressionner facilement. Elle inspire le respect, sait se faire craindre des garçons et est admirée des filles pour sa maturité et sa force. C’est d’ailleurs par elle que tout commence et c’est pour elle que toutes se lancent dans l’aventure. Lana est véritablement le noyau dur du groupe composé de sept personnes.

Ensuite, il y a Sue, le membre le plus improbable du groupe en raison de son éducation religieuse sévère. Elle est sans cesse obligée de trouver de nouveaux subterfuges pour échapper à son père et témoigner de son histoire.

Cindy, quant à elle, a été abandonnée par sa mère à 11ans et est élevée par sa tante tandis que son père purge une peine de prison. C’est également la seule du groupe à avoir un petit copain et donc un père officiel pour son enfant.

Enfin, il y a Kylie, la plus âgée puisqu’elle a 16 ans au moment des faits. Ancienne adepte des concours de beauté et de ce fait très focalisée sur son apparence, c’est aussi l’une des filles les plus populaires du groupe.

Vanessa Schneider nous propose donc une histoire à 4 voix. Les narratrices se succèdent, croisant leur récit et apportant progressivement des informations supplémentaires qui permettent de satisfaire la curiosité du lecteur. Le ton adolescent qui est utilisé, sonne particulièrement juste. Les jeunes filles n’hésitent pas à faire des digressions en plein témoignage et à faire part de leurs activités ou de leurs préoccupations du moment. L’excitation, dû au fait d’être le centre de l’attention, transparaît chez certaines, tandis que d’autres semblent inquiètes et se posent des questions sur le bienfondé de leur grossesse. Plus on avance dans les révélations, plus on découvre l’ampleur du projet et la vie du groupe avec leur « planque » et leurs activités lucratives… L’écriture est habile et le lecteur est tenu en haleine jusqu’au retournement final. Une réussite !

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Tu t'appelais Maria Schneider

Je ne connaissais pas Maria Schneider, l'écrivain nous emmène découvrir la personne, son entourage, un contexte familial et on l'accompagne avec curiosité dans cette tragique histoire. Le style est agréable. Merci Vanessa Schneider de nous faire découvrir ce milieu du cinéma à la fois envoûtant et terrifiant
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Aujourd’hui je vais évoquer Successions l’enquête de Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider. Le sous-titre est L’argent, le sang et les larmes. Les auteurs sont journalistes au Monde et ont déjà publié de nombreux ouvrages. Cet opus est la compilation d’une vingtaine d’histoires de riches familles industrielles françaises déjà parues dans le quotidien. L’ambition est simple : « raconter ces successions au sein des grandes familles industrielles françaises. »

Les principaux protagonistes de Successions sont des entrepreneurs qui ont réussi. La plupart des noms mentionnés sont connus du grand public même si ces familles sont plus ou moins exposées médiatiquement. Le prisme de l’enquête tourne autour de la question de l’argent, de la succession et de l’héritage. Toutes les familles présentées ont des histoires différentes mais des points communs émergent. Comme le précisent les journalistes : « les héritages charrient et bousculent les histoires intimes dans ce qu’elles ont de plus complexe et de plus douloureux. Avec leurs enjeux de pouvoir, d’amour, de préférence, de jalousie. Et parfois de haine. » En quelques pages pour chaque cas, le lecteur est invité à approcher l’intimité de ce monde où la réussite est érigée comme valeur cardinale. Mais force est de constater que : « ces affaires de successions trop souvent jonchées de blessures ou de drames trouvent leurs origines dans des conflits enfouis et des névroses familiales mal réglées. » Ce sont surtout des mondes masculins où il est question d’argent et de pouvoir. Mais Successions va au-delà de la question financière ; il est question d’histoires de famille, de traumatismes et de trahisons. L’amour ou l’absence d’amour est au cœur de ces récits. Les auteurs retracent l’histoire de ces capitaines d’industrie et leur réussite avec un retour sur les enfances, les études, l’implication imposée des enfants dans les entreprises familiales. Évoquer les successions signifie d’accepter de se projeter vers la retraite, la disparition et la mort. Les familles dont les histoires sont racontées vivent dans une endogamie forte. Certaines sont discrètes quand d’autres sont plus liées à la jet set. L’exemple de la mort subite de Jean-Luc Lagardère a traumatisé ce milieu avec l’impréparation de son fils Arnaud pour lui succéder et les dégâts industriels qui ont suivi. Certains patriarches acceptent de se projeter et de transmettre leur fortune à leur progéniture quand d’autres sont plus réticents et hésitent dans leur choix. Il faut bien insister sur le fait que le milieu décrit est fortement masculin (l’exception principale est la famille Bettencourt). Force est d’admettre qu’encore en 2022 ces histoires de vie et d’argent sont paradigmatiques et les filles sont souvent écartées des tractations pour prendre la tête des entreprises. Parmi les familles scrutées figurent les discrets Mulliez, les Lagardère (avec l’adoration du fils pour le père), les Peugeot, les Gallimard, les Bouygues, les Decaux, les Arnault, les Bolloré, les Dumas (Hermès), les Pinault, les Seydoux. Le tableau ne prétend pas être complet (il manque par exemple les Dassault) mais permet un premier état des lieux.

Successions est une enquête intéressante comprenant de nombreux entretiens avec les protagonistes même si certains refusent de parler aux journalistes. Il ne faut pas s’attendre à des révélations fracassantes mais cet ouvrage permet de comprendre que ces familles riches et singulières sont soumises aux mêmes traumatismes que toutes les familles, la question de la transmission et de l’héritage est synonyme de fractures et de déchirures.



Voilà, je vous ai donc parlé de Successions de Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider paru aux éditions Albin Michel.


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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Le livre qui rend le sourire tant on est content de ne pas faire partie d’une grande famille richissime.

Quand le fondateur ne veut pas laisser les rênes à ses héritiers, quand il ne les prépare pas assez (ou pas du tout) à la succession, quand les fratries se déchirent pour le pouvoir…

Douze chapitres qui décryptent douze familles (Arnault, Hermès, Lagardère, Gallimard, Peugeot,…) et on comprend que l’argent et le pouvoir qui va avec n’amènent pas souvent le bonheur. Sans cesse jugés et jaugés, les héritiers ont une lourde charge sur les épaules et rares sont les familles où tout se déroule sans accroc.

Franchement, je préfère prester mes 7h36 par jour et manger une raclette entre « vrais » amis que de devoir subir cette pression permanente.


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La fille de Deauville

Dans ce roman Vanessa Schneider, autrice et journaliste, s’intéresse à l’organisation terroriste Action Directe qui a sévi en France au milieu des années 80. Au début il s’agissait essentiellement de coups d’éclats pour dénoncer le capitalisme mais le groupe s’est vite radicalisé au point d’aller jusqu’au meurtre. Ce ne sont pas Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, le couple noyau dur du groupe, qui intéressent l’autrice mais Joëlle Aubron, la « fille de Deauville », celle qui est issue des beaux quartiers et qui va embrasser les idéaux d’Action Directe au point d’en devenir une meurtrière. Vanessa Schneider invente le personnage de Luigi Pareno, un flic solitaire tellement obnubilé par l’arrestation d’AD et fasciné par Joëlle Aubron en particulier qu’il en passe à côté de sa propre vie. Ce roman permet de découvrir Action Directe pour ceux qui comme moi n’en connaissait pas grand-chose. En revanche il n’apprendra rien aux lecteurs qui voudraient approfondir le sujet. Je suis un peu restée sur ma faim. Je trouve que l’autrice n’a pas assez creusé du côté des motivations de Joëlle Aubron (au lieu de ça elle insiste sur ses maux de tête puisque Joëlle Aubron est décédée d’une tumeur au cerveau peu après sa libération…) ni du côté de ses relations avec les deux autres membres centraux du groupe (Nathalie Ménigon est réduite à une femme qui s’occupe de ses animaux et qui cuisine pendant sa clandestinité…). Lors de l’arrestation, Vanessa Schneider sort de son chapeau un autre membre d’AD, Georges Cipriani, dont elle n’a jamais parlé auparavant… Côté langue, le livre se lit facilement mais quelques tics d’écriture peuvent agacer comme l’emploi systématique du terme braquo quand il est question de braquage… Mon sentiment est donc mitigé concernant ce livre : facile et agréable à lire, intéressant mais pas assez poussé.
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La fille de Deauville

J'ai apprécié la lecture de ce roman récit même s'il n'est pas facile de transformer des personnes réelles et célèbres en personnages de roman.

Vanessa Schneider nous entraîne dans les années 80 et dans le milieu des groupuscules d'extrême gauche et en particulier, elle nous fait le portrait des membres d'Action directe. Elle décrit très bien cette époque et ce climat qui existait à l'époque. Elle mêle des personnes réelles qui deviennent des personnages romanesques et cela donne de la chair et du cœur à ces personnes. Pas facile de parler d'évènements si tragiques, qu'ils s'agissent d'attentats, certains sans victimes mais d'autres avec des victimes.

J'ai apprécié le mélange de faits, personnes réelles et des scènes romanesques. Avec une écriture fluide, nous sommes entraînés dans cette traque et dans la clandestinité des membres d'Action Directe.

L'auteure montre bien que chacun n'est pas noir ou blanc et que les situations, la vie font choisir des chemins de vie. J'ai aimé les différents portraits de ce texte, que ce soit Joëlle, la fameuse fille de Deauville, ou Pareno, le flic qui va quasiment passer sa carrière à traquer les membres de cette organisation (8 ans de traque quasi quotidienne).

Je n'avais jamais lu cette auteure et vais continuer la découverte de ses textes.





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L'homme qui voulait être aimé

Hier ce petit juif élevé par une mère illettrée un peu méprisée, délaissée, face à l'admiration charnelle de l'enfant pour la maîtresse du père. Longtemps ses priorités pour assurer ses arrières devant la cour des représentants politiques appartenants au passé, ont été ses premières priorités, pour asseoir ses compétences personnelles d'avocat arborant les seuls intérêts des puissants afin de préserver les siens: briller en société, multipliant les mariages avec des actrices de cinéma, dont certaines jouissaient de la renommée internationale...

Alors vient le temps des souvenirs d'avant, rongé par la culpabilité de n'avoir pas su aimer cette mère effacée remisée au placard; lui, le petit juif rescapé promu une fois devenu adulte à une belle carrière honorifique pour rendre ce que l'on appelle une certaine justice....citant les noms de ses amis célèbres, des ministres aux redondances passéistes comme Pierre Mendès France, ancien avocat premier ministre le patron des comptes FMI de l'époque qui s'est bien planté. Le lecteur assiste au dépouillement de ses dernières illusions face aux regrets dans le souvenir de sa mère. La compassion pour ce petit enfant persécuté m'est apparue évidente dans la bienveillance, dont ma première réaction s'est positionnée comme un devoir à essayer de comprendre, pour espérer être comprise, pour aimer et être aimée en retour. Sans doute les intérêts de l'adulte ont primé avant ceux de l'enfant trop épris de sa liberté retrouvée? en a t-il abusé? quelques remords le titillent? Peu importe aujourd'hui, dans le fond il n'est peut-être jamais trop tard, pour saisir entre les lignes des signes évidents d'une prise de conscience, mettre un point d'honneur aux mérites de la reconstruction physique et mentale aux lendemains de la seconde guerre mondiale? les persécutions subies par les juifs. Les énumérations personnelles dans le livre peuvent apparaître comme des parades tapageuses et officieuses... Pour Geoges Kiejman le récit conserve toute la légitimé d'en extraire une certaine autosatisfaction, uniquement la sienne. Le mérite, si mérite il y a d'un vécu autre que le notre ne nous appartient pas. Je retiens l'aveu pudique et bouleversant d'un fils devenu très vieux toujours en proie aux remords pour sa mère..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Je savais que le film « le dernier tango à Paris » véhiculait autours de lui sulfure, fantasme fascination mais aussi révulsion et répulsion. Je ne connaissais que la tête d’affiche : Marlon Brando dont la beauté magnétique reste une référence dans la mythologie historique de nos anciennes stars.

Mais je découvre qu’ il s’agissait dans ce film d’un Brando à la splendeur déclinante. Je découvre également en filigrane de ce livre, non pas LE Brando mythe vivant, mais un vieux beau à la notoriété à bout de souffle. Cela ne peut bien évidemment justifier, sa complicité masculine avec le réalisateur, pour figer à jamais sur la pellicule un moment intime violé à Maria Schneider. Un moment intime que le public de cette génération mais aussi toutes les générations suivantes intéressée par l’acteur et les fims ayant marqué une époque ont pu visionner et commenter à loisir…

La vie de Maria Schneider, elle, fut moins connue et célébrée que le film « le dernier tango à Paris » et Brando. L’image sur écran de Maria à jamais profanée par cette scène. Une malédiction qui fut son chemin de croix. Un drame qui pourtant n’a jamais été perçu comme tel à cette époque… ou insuffisamment… Attentat révélé à tous du moi intime de Maria mais sans jamais de pénalités pour les auteurs… Je peine à croire aujourd’hui qu’un tel fatalisme collé au genre féminin ait pu exister.

Dès sa naissance Maria traîne dans une vie pavée de désillusion qu’elle noie dans les paradis artificiels.

Sa fin de vie je ne la connaissais pas… De toute façon je ne la connaissais. Ce livre peut lui rendre la présence dont elle mérite au sein des étoiles qui ont illuminés nos écrans.
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L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman, que la modestie n’étouffe pas, pense avoir été « un avocat talentueux, peut-être l’un des plus doués de mon temps ». Il a probablement raison. Au soir de sa vie, il publie cet intéressant petit livre de souvenirs, avec la journaliste Vanessa Schneider.

On regrette qu’il se soit limité à une pagination aussi réduite, alors qu’il a certainement beaucoup d’autres choses à raconter. Né en 1932 de parents juifs polonais, il a traversé l’occupation en échappant avec sa mère aux rafles et à la déportation. Son père est arrêté en 1943, déporté à Auschwitz et aussitôt assassiné. Kiejman survit dans un bourg du Berry et un profond dénuement. Il est un brillant élève, soutenu par ses professeurs.

À Paris il entame des études de droit tout en logeant avec sa mère dans une seule pièce sans confort. Débutant dans la carrière juridique avec l’aide de confrères, il devient un professionnel prestigieux. Il plaide en correctionnelle, aux assises, devient l’avocat de Gallimard et de Carlo Ponti, du monde de l’édition et de celui du cinéma. Il a des clients célèbres : Mohamed-Al-Fayed, Liliane Bettencourt, Lucie et Raymond Aubrac, Roman Polanski, Chirac…

Son engagement politique date des années soixante. Il admire Pierre Mendès-France, devient son collaborateur, puis s’attache à Mitterrand qui le fera ministre. Il dit curieusement de lui qu’« il pouvait se montrer généreux » au prétexte qu’il lui a offert deux livres dont il est douteux qu’il les ait payés de sa poche. Il dépeint benoîtement l’entourage du président comme des gens qui se détestent. Il se vante d’avoir été convié par son démiurge à l’escalade de la Roche de Solutré avec d’autres courtisans. Kiejman passe rapidement sur sa défense maladroite de René Bousquet et n’évoque pas ses accusations ineptes contre le juge Thierry Jean-Pierre dans l’affaire Urba, alors qu’il était au Ministère de la justice.

C’est également au titre de l’engagement politique qu’il défend Pierre Goldman lors de son deuxième procès et obtient son acquittement pour le meurtre des deux pharmaciennes du boulevard Richard Lenoir. Du coup il ressent « un énorme malaise » à la lecture du livre écrit quelques mois plus tard par Goldman, dans lequel celui-ci avoue implicitement et avec l’alibi de la fiction, sa culpabilité…

Kiejman le revendique : il est « amoureusement instable et l’exclusivité ne fait pas partie de ses valeurs ». Trois mariages, quantité de liaisons dont certaines avec des dames célèbres : Françoise Giroud, la productrice Albina du Boisrouvray, Marlène Jobert, Fanny Ardant, Marie-France Pisier (qu’il épousera) ainsi que de nombreuses autres. Mari infidèle revendiqué, il n’est pas sûr d’avoir été un bon père ; cependant il adore ses enfants et ceux-ci le lui rendent bien.

En revanche, il culpabilise à l’idée de n’avoir pas été un « bon fils », de n’avoir pas témoigné une affection suffisante à une mère analphabète dont la vie a été faite « d’humiliations et de difficultés matérielles atroces ».

Le portrait qui se dégage de ce livre n’est pas forcément sympathique. Kiejman, pas peu fier de ses réussites amoureuses et professionnelles, est un pur produit de la gauche-caviar et affiche un certain snobisme. Par ailleurs il se dit « intraitable avec la notion de consentement » et affirme condamner fermement la pédophilie. C’est ainsi qu’il mentionne les révélations que lui a faites Marie-France Pisier (décédée en 2011) à propos des agissements abjects d’Olivier Duhamel contre son beau-fils ; sur ce sujet, il n’indique pas la suite qu’il a donnée à ces accusations. Pouvait-il faire quelque chose ? On ne sait. A-t-il fait quelque chose ? Il ne le dit pas.

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Que voilà une cousine pas banale et pour cause : elle est devenue célèbre avec un film sulfureux qui la figera pour longtemps. Elle ne sera pas une actrice : elle sera l'actrice de .... Une famille cabossée à l'origine : une mère étrange, un père célèbre et absent et au final, une jeune fille des années 1970, perdue dans un univers très particulier celui du cinéma. Vanessa S. raconte des tranches de vie de Maria S., aussi bien par le biais de ses rencontres régulières entre désintoxication et drogues, hospitalisation, boîtes de nuit et descente aux enfers. Sa belle et fascinante cousine, Maria qui venait se ressourcer dans la famille de Vanessa.

Il faut peut être se souvenir de la jeune fille au beau sourire et des rêves plein la tête, compatir et arrêter de se dire que si elle avait eu une vie plus normale, rien ne lui serait arrivé : même les gens ordinaires peuvent avoir des vies fracassées.

Un livre tendre qui tente de redonner vie à Maria S., dans sa complexité, d'expliquer la distance qu'il peut y avoir entre une image et la réalité : un livre qui aurait du être écrit par Maria et Vanessa.
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Tu t'appelais Maria Schneider

J’ai découvert Maria Schneider dans le sulfureux « Dernier tango à Paris », un film choc avec Marlon Brandon considéré comme tellement érotique lors de sa sortie et objet de scandale à cause d’une scène de sodomie simulée. Après avoir marqué les esprits, cette fille de l’acteur Daniel Gélin a du mal à faire face à la pression médiatique et s’adonne aux produits addictifs. La presse fait ses choux gras en parlant de cocaïne, d’overdoses et de séjours en asile psychiatrique. La décennie suivante, les rôles au cinéma se font moins nombreux et elle privilégie la télévision, bien décidée à prendre de la distance avec l’étiquette qui lui colle à la peau. A 58 ans elle décède d'un cancer. Ce livre revient donc sur sa vie difficile, débutée professionnellement avec un film devenu culte et, paradoxalement, lourd à porter pour une jeune femme à peine sortie de l’adolescence. Elle avait à peine 19 ans lorsqu’elle s’est retrouvée sur le plateau du fameux « Dernier tango à Paris », avec des séquences de sexe simulés, la plupart du temps entièrement nue sous les projecteurs. L’ouvrage de sa cousine revient sur son enfance, ses débuts, ses amours, son mal-être, ses déboires et sa fin de vie pénible.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider, évoque la vie de Maria Schneider, sa cousine, actrice principale du Dernier tango à Paris (1976), film au cours duquel le réalisateur, Bernardo Bertolucci, impose à la comédienne une scène de sexe (avec Marlon Brando) non prévue au scénario et qui va la traumatiser pendant le restant de sa vie et vampiriser toute sa filmographie.

Je trouve que l'intérêt du livre réside davantage dans l'évocation des années soixante-dix (les années Giscard, les vacances à Alicante, les engagements politiques de l'époque qui paraissent totalement désuets aujourd'hui, etc.) et d'une famille compliquée, celle de l'auteure.

L'écriture de Vanessa Schneider est rapide. Des phrases courtes, au présent qui donnent au récit un rythme et rendent sa lecture facile (parfois trop ?).
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Tu t'appelais Maria Schneider

Film connu mais non visionné, "Un dernier tango à Paris" a mis sur le devant de la scène et mise à nue une jeune femme encore mineure à l'époque, Maria Schneider subie une scène de toute violence dont elle n'avait pas connaissance avant le tournage. Une scène voulue par le réalisateur Bertolucci et son comédien phare Marlon Brando, il voulait une réaction brute et une panique palpable et il a obtenu ce qu'il voulait mais à quel prix? Celui de la vie de Maria Schneider qui ne cessa depuis lors de se détruire.

Ce film devient un scandale, Maria subit les critiques et les attaques seule, la drogue devient son refuge pour oublier que l'industrie du cinéma ne la voit désormais que comme cette femme nue à l'écran.

Ce récit d'une enfance volée, d'un début dans la vie qui n'a pas été facile avec une mère peu présente et un père grand comédien qui l'a fait entré très tôt dans les nuits parisiennes, m'a énormément touchée et révoltée. Un roman qui par ce sujet délicat d'une jeune fille qui se brûle les ailes nous parle d'une histoire familiale peu commune et parfois dérangeante. L'auteur nous raconte sa famille, ses parents très ancré dans la culture des années 70 communiste adorant Mao ainsi que sa propre enfance complètement en décalée avec son environnement portant des vêtements fabriqués par sa mère métisse, et cette cousine qu'elle adore et idolâtre jusqu'à avoir peur pour elle. L'auteur évoque aussi entre les lignes la conditions de la femme dans le cinéma français des années 70-80, le statut de femme-objet qu'aura subi Brigitte Bardot, puis Maria Schneider, sa demi sœur Fiona Gélin.



Bel hommage à cette femme qui a tenté peu être un peu tard de redresser la barre, qui a trop tard connu l'amour et le réconfort et qui a disparu bien trop tôt.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Maria Schneider n’a pas 20 ans quand sur le tournage d’« Un dernier Tango à Paris » elle est violée. Cette scène est voulue par le réalisateur Bertolucci, qui déclarera des années plus tard : « Je voulais qu’elle se sente humiliée ». Le film et notamment cette scène font scandale et font de Maria une femme objet. Pas de mouvement me too à l’époque. Elle subit seule les critiques, les regards, les attaques parfois violentes, elle se drogue, se crame, tourne de moins en moins. Vanessa Schneider raconte cette cousine, son ainée avec tendresse et justesse, sans fard.

Je ne saurais dire pourquoi mais j’ai été peu émue par Maria, bien plus par Vanessa.

Emue par l’attachement qu’elle a pour cette cousine, écorche vive dans une famille qui en compte tant.

Mais aussi touchée par l’histoire de son enfance, de ses parents, politiquement très à gauche, et qui issus de la grande bourgeoisie choisissent un autre style de vie, hippie, engagé. Par l’évocation de ces moments qui jalonnent la fin du XXième siècle en France.

Très intéressée enfin par l’évocation de la place de la femme dans le cinéma. Maria Schneider, comme Brigitte Bardot, son amie, comme Fiona Gelin, sa demi sœur, comme tant d’autres avant ou après elle, a été utilisé comme objet. Objet sexuel. Au nom de l’art selon ces quelques réalisateurs, ces monstres sacrés qui s’autorisent à peu près tout, plus monstres que sacrés !

Vanessa Schneider écrit « le XXIème siècle sera celui de la rédemption morale », et à ce titre son récit est sans doute utile.
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