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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Les successions : Balzac en a fait la matière de son œuvre ! 



Comment les pères (ou les mères bien que plus rarement) composent ils avec leurs enfants lorsqu'il s'agit de transmettre leur entreprise, juste créée ou héritée ? 



Tel est le sujet de ce passionnant document, fruit d'une enquête de deux journalistes qui ont interviewé de grands patrons, leurs enfants à la tête de filiales ou de l'entreprise dans sa totalité.



Elles évoquent les nombreuses variantes : choix d'un seul héritier parmi la progéniture (au diable les tensions ; et toujours des mâles), formation au long cours (Decaux), entreprise familiale unie depuis des décennie (les Mulliez vs les Peugeot) ... 



Elle montre comment les ressentiments familiaux impactent la gestion de l'héritage (Lagardère, Bettancourt) 



Bref un concentré d'histoire et d'économie en un recueil qui se lit comme un roman ! 



Je l'ai lu d'une traite, sans m'ennuyer une seconde ! Une belle prouesse ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Successions : L'argent, le sang et les larmes

Avec Successions, les journalistes Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider dressent le portrait de douze grandes familles françaises sous le prisme de la successions et du passage de témoin. Mission ô combien délicate car, s'il est déjà difficile d'exister, il est encore plus délicat de subsister.

Tous ces grands patrons (tous des hommes à l'exception de Liliane Bettancourt chez L'Oréal), qui se sont souvent construits tout seuls, ont la lourde responsabilité de bien choisir celui ou celle qui leur succèdera. le travail d'une vie peut être bonifié ou s'écrouler. Passer le flambeau à l'enfant aîné, ce serait si simple, à l'image des familles royales, mais cet enfant est-il toujours le mieux placé, le plus compétent ? le cas Lagardère tend à démontrer que non. Arnaud n'a eu de cesse de casser ce qu'avait bâti Jean-Luc par pure vengeance.

On le voit, à chaque famille correspond une matrice et un esprit qui fait son identité. Chaque clan envisage différemment la suite. Chez les Bolloré et les Seydoux, il est dur d'accepter de laisser la place. Chez les Arnault au contraire, on teste les différents héritiers pour déterminer le meilleur. Chez les Mulliez ou les Decaux, la règle d'or est la collégialité. Chez les Pinault et les Gallimard, un enfant est choisi au détriment des autres.

Cet essai est passionnant et on y entre comme au théâtre. Chaque chapitre nous offre un nouveau décor et correspond à une famille avec, en quelques pages, l'histoire familiale et les enjeux. le style est direct et imagé. le livre est truffé d'anecdotes et d'éléments de contexte. Les deux journalistes ont sollicité ces grandes familles qui, pour la plupart, se sont prêtées au jeu. Il est si rare de pouvoir pénétrer ce milieu si feutré et si secrets tant les enjeux financiers sont colossaux. Car, dans cet univers impitoyable, un Dallas à la française, c'est à la fois de nos fleurons industriels dont il est question, mais aussi d'histoires humaines et familiales.
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Le Pacte des Vierges

Cette histoire se passe aux États-Unis, dans la ville de Gloucester en 2008. Dix sept adolescentes âgées d'environ 15 ans tombent enceintes en même temps. La presse s'intéresse à cette histoire. On sera par la presse qu'il y avait un pacte. Les filles devaient élevés les bébés ensemble.

Vont-elles y arriver ?

J'ai bien aimé ce livre. Ça alterne le point de vue de quatre adolescentes. Les filles sont interrogées par la journaliste. Lana la meneuse de la bande. Elle a un fort caractère. Elle est très débrouillarde car son père est parti et sa mère est dépressive et ne s'occupe plus d'elle. C'est Lana qui donne son accord sur ce qu'il peut être divulguer ou pas. On a Cindy, qui vit chez sa tante. Elle connaît Lana car elles ont été en foyer ensemble. Sue qui a des parents très à cheval sur les principes. Ils sont très croyants. Quand l'histoire a éclaté, Sue a été très surveillée. La dernière Kylie vit avec sa mère. Enfant, elle a amené sa fille à des concours de mini miss. On voit comment réagissent les familles et les gens de la ville. Chacune nous donne son ressenti sur sa grossesse. Il y en a qui sont mieux entouré que d'autres. Le livre parle de pacte, de grossesse, d'entraide et d'amitié.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Sous la forme d’une longue adresse à sa cousine Maria Schneider, Vanessa Schneider retrace la vie de bruit et de fureur de l’actrice qui reste malgré elle connue par une scène unique du « Dernier tango à Paris », scène mythique de l’histoire du cinéma, soi-disant iconique des années 1970, qui a pourtant brisé cette toute jeune femme, sans que cela ne pose de problème au réalisateur.

Au fil des pages, se dit dans le désordre une famille traversée par la drogue, la folie et le suicide, au cœur d’une époque en pleine révolution des mœurs, sur fond de mouvements politiques émergents. En sous texte, on peut aussi lire l’admiration et l’affectation de la petite Vanessa pour sa cousine plus âgée, qui l’attirait tellement et lui faisait parfois aussi un peu peur.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Avant ce livre, je ne connaissais pas Maria Schneider, n'avais vu aucun des films dans lequel elle a joué et ne m'étais à vrai dire jamais vraiment intéressé au cinéma des années 1970.



Alors, cette plongée dans les années post-libération sexuelle a été une vraie découverte pour moi. Entre politique, cinéma, drogue, alcool, sexe, j'ai suivi le destin tragique de Maria Schneider de son premier rôle à son décès. Rien ne lui aura été épargnée...



Aujourd'hui la parole se délie, la triste vérité se fait jour et je ne peux qu'espérer que cela permettra d'éviter d'autres destins aussi tragiques. Mais pour Maria, et pour combien d'autres, il est trop tard pour demander pardon.

Restent alors les livres pour se souvenir.







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Tu t'appelais Maria Schneider

C’est avec tendresse et émotion que Vanessa Schneider se remémore la vie de sa tante Maria Schneider, jeune femme brisée trop vite par l’industrie du cinéma et les hommes. Belle surprise de la #rentréelitteraire2018 lue dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle. Il aurait fallu que #meetoo existe déjà à l’époque, ou doit-on regretter que #meetoo soit sorti si tard ...
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Tu t'appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider, journaliste et surtout, ici, cousine de Maria Schneider revient sur la carrière et la vie mouvementée de cette actrice, rendue malheureusement célèbre par une scène choquante du Dernier tango à Paris, film tourné avec Marlon Brando. Ce récit est un mélange d'anecdotes sur l'actrice, de moments de famille, de souvenirs d'enfance de l'auteure dans un ordre un peu chaotique. L'actrice est tantôt appelée par son prénom, tutoyé, l'auteure parle d' « elle », de « toi » on ne sait jamais trop où on en est. Ce qui m'a surtout dérangée, c'est l'étalage de souvenirs intimes, sans l'accord de la principale intéressée puisqu'elle est décédée aujourd'hui. L'auteure évoque même des éléments biographiques dont on peut penser que l'actrice aurait préféré ne pas parler. L'ensemble m'a paru assez racoleur, sans véritable intérêt et surtout peu respectueux de l'actrice. Impression de malaise, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture, ayant l'impression de jouer les voyeurs sans vraiment le vouloir.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Un livre particulièrement prenant.



Maria Schneider, une étoile du cinéma français qui s’est consumée trop vite. Adulée dès le départ pour son physique sauvage, petit oiseau plein de failles qui fut pris sous les ailes de Delon et Bardot qui l’ont toujours aimé jusqu’à la fin, manipulée par son père biologique, Daniel Gélin, dont elle recherchait l’amour, mal aimée par la piètre femme qui lui servait de mère, elle tombera sur un réalisateur sans scrupule, Bertollucci, qui lui fera tourner la scène qui ternira à jamais sa carrière et sa vie. Un film avec Marlon Brando et une scène de viol qui sera tournée alors qu’elle n’était pas au courant. Tout cela pour avoir sur la pellicule la vraie terreur d’une femme violentée. Le film « Un dernier tango à Paris » signera la descente aux enfers de Maria.



Vie nocturne, drogue dure, internements psychiatriques, sexualité ambivalente… Tout pour oublier, chercher dans autre chose un semblant de vie où la colère n’est plus reine.



Maria, racontée par sa cousine qui avait pour elle un amour et une admiration sans bornes, reprend peu à peu sa place de femme sacrifiée à cette époque où la domination masculine et le silence faisaient loi dans le milieu du cinéma. Maria décède six ans avant l’affaire Weinstein. Elle aurait sûrement été fière de cette montée au créneau de ses sœurs de scène. Elle qui s’était battue dans l’ombre et seule tant d’années avec, pour seule arme, de s’autodétruire.



Un livre fort et vibrant qui se dévore.
Lien : https://lenezdanslesbouquins..
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Tu t'appelais Maria Schneider

C’est aujourd’hui la Journée internationale des droits de la femme, une excellente occasion pour évoquer Tu t’appelais Maria Schneider, biographie de l’actrice écrite par sa cousine, Vanessa Schneider, aujourd’hui écrivain et journaliste.

Maria Schneider, vous la connaissez ? Aussi brune que Brigitte Bardot est blonde, dans les années 1970 elle a incarné les rôles symboles de soumission féminine au grand écran. Un film en particulier lui a collé à la peau jusqu’au jour de sa mort en 2011, Le dernier tango à Paris (Bertolucci, 1972), dans lequel elle joue la compagne des jeux sexuels de Marlon Brando dans le huit clos d’une chambre parisienne.

Marlon Brando, 48 ans et Maria Schneider, 20 ans. L’acteur déchu dont le film boostera la carrière, et l’actrice encore inconnue, fille de Daniel Gélin, protégée d’Alain Delon, que le film propulsera sur les devants de la scène à scandales, figera dans des rôles dont elle ne veut plus et propulsera dans la déchéance la plus noire. Héroïne, alcool, dépravation.

Vanessa Schneider a trois ans lors de la sortie du film de Bertolucci. Elle connait intimement sa cousine qui a vécu une partie de sa vie chez les parents de Vanessa. L’enfant, puis l’adolescente, a été témoin de nombreuses scènes de violence engendrées par l’épuisement et la drogue. Née dans un milieu d’activistes politiques hippies, elle est choyée mais éduquée selon des dogmes gauchistes antiaméricains. Elle connait le milieu artistique et témoigne dans son livre des ravages de l’héroïne chez nombre d’actrices. Elle évoque peu les acteurs, d’ailleurs, si ce n’est les Bertolucci, les Gélin et les Delon, tous pourvoyeurs (fossoyeurs ?) de carrières, séducteurs ou protecteurs. Dans cette biographie, les actrices sont victimes, les acteurs bourreaux.

Est-ce le milieu qui veut ça ? Les années 1970 ? Son analyse n’est pas vraiment approfondie. D’ailleurs, Vanessa Schneider cherche autant à se comprendre elle-même qu’à expliquer sa cousine, dans ce livre aux multiples facettes. Elle et ses parents semblent être les seuls à avoir regardé cette cousine autrement qu’un objet à scandale ; un des leviers du sevrage de Maria certainement, une des ouvertures de Vanessa sur le monde artistique. Le livre est ainsi conçu comme une multitude de souvenirs de Vanessa, de saynètes de la vie de Maria, des réminiscences de réunions familiales heureuses (parfois) et catastrophiques (souvent). La femme encore enfant à laquelle les parents ne cachent rien, la femme-enfant poussée dans un monde d’hommes où elle pense enfin trouver sa voie, sans savoir que le début signera aussi la fin de la belle histoire.

Ce livre est un tourbillon de souffrance et de joies entremêlées. Le style de Vanessa Schneider, emphatique et accusateur, oppresse, même lorsque l’écrivain se met en scène personnellement, dans ses gestes de petite fille ou la féérie des vacances scolaires. Décousue, l’histoire saute en permanence des périodes de gloire à la déchéance en passant par l’intimité familiale. Parfois, Maria Schneider est mise sur un piédestal. A d’autres moments, elle semble complètement oubliée et seule la sortie de l’enfance de Vanessa compte. C’est une biographie intimiste. Les souvenirs d’une femme par une autre, l’accusation d’une époque.

8 mars, Journée internationale des droits de la femme. Il y a encore un grand chemin à parcourir, pour atteindre une évidence.
Lien : https://akarinthi.com/
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Tu t'appelais Maria Schneider

Pour être transparente, je n’avais jamais entendu parlé de Maria Schneider, ni de ce fameux film qui la propulsa en une des magasines à scandales. Dernier tango à Paris.

L’actualité est parfois étrange. J’ai débuté ma lecture le jour du décès du réalisateur du film. « Bourreau » de Maria Schneider. Celui par qui tout à commencer, même si la question se pose de la responsabilité de cet homme ? Lui et tous les autres autour qui n’ont pas décelé sa détresse, sa faiblesse et sa soif de réussir à tout prix sans être préparer à « payer le prix ». Son père, sa mère, Brando, Bertolucci... .

En pleine libération sexuelle post 68, le milieu très masculin du cinéma profite de cet éclat. Les dénonciations récentes ont mis en avant un nombre incroyable d’abus dans la profession.

Maria Schneider en a été la victime. Détruite, exposée aux charognes, Maria ne supporte plus d’être résumée à ce film. La descente aux enfers commence avant même l’avant première du film.

Drogues dures, séjour en hôpital, detox, Maria alterne les situations désespérées sous l’œil de sa cousine : Vanessa.

Dans ce récit-roman, on vit l’histoire de Maria à travers elle. D’autant plus touchant et vibrant que celle ci se remémore ses souvenirs d’enfance. On côtoie les frasques de Maria racontée, cela peut paraître paradoxal, de manière douce avec bienveillance, mais aussi l’enfance/l’adolescence de Vanessa. Un savoureux mélange sous une plume délicate, précise et grave.

Un récit au service d’une vie brisée. Un hommage à sa très chère cousine.

J’ai été touché par ce destin, cette ascension aussi fulgurante que destructrice. Cette réhabilitation en douceur des années après. Un très joli roman. .

#tutappelaismariaschneider #mariaschneider #vanessaschneider #editionsgrasset #grasset #bookstagram #instabook #rentreelitteraire2018

biblioo.philia@pluume_lectures top je ne les ai pas lu, je vais les ajouter à ma liste de Noël 😘

pluume_lectures@biblioo.philia ce sont de très bons choix 👌🏻 La révolte est chroniquée sur mon compte tout comme La vraie vie (celui-ci tu en as forcément entendu parler!). Je n'ai pas encore posté mon avis sur le témoignage mais ça devrait arriver dans les prochains jours :)
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Tu t'appelais Maria Schneider

On ne se souvient peut-être pas de son nom, mais qui a oublié l'actrice vedette dans "Le dernier tango à Paris" ? personne ! le film avait fait scandale en 1972. Les scènes de sexe avaient choqué/émoustillé le grand public. Il semble que Maria Schneider n'avait pas été prévenue de la scène de sodomie (simulée) qu'on lui a imposé de jouer. Mais, pour elle, ce n'était pas du tout un jeu et elle a subi cet assaut comme un viol. Par la suite, cette fameuse scène a été désormais associée systématiquement à sa personne. Et, refusant toutes les propositions à caractère pornographique, Maria n'a plus connu le grand succès au cinéma.



C'est sa cousine Vanessa, très proche d'elle, qui raconte ici sa biographie. A juste titre, elle ne se focalise pas sur le film maudit. L'auteure tricotte les deux vies parallèles de Maria et Vanessa et surtout met en perspective toute la vie de l'actrice. Celle-ci a eu pour père Daniel Gélin (qui n'a pas reconnu cette fille naturelle) et pour mère une femme pour le moins excentrique, qu'elle a dû fuir pendant son adolescence. C'est ainsi qu'elle a débarqué chez Vanessa (dont la famille était, aussi, très spéciale). Très jeune et belle, mais sans aucun repère, Maria a erré dans le monde du spectacle, jusqu'à obtenir une première "consécration", prématurée et sulfureuse, qui plombera son existence. Maria Schneider tombera dans l'héroïne, puis mourra d'un cancer à 58 ans.



La chronique de cette déchéance annoncée a quelque chose de poignant, même si l'auteure s'abstient de tout pathos. Quant à moi, il se trouve que je professe la tolérance zéro vis-à-vis des drogues dures; c'est pourquoi je n'éprouve pas de vraie compassion pour Maria. Toutefois, le personnage est emblématique de la pourriture de notre monde - et notamment de certains milieux comme celui du cinéma. Ce roman mérite d'être lu. Ceci dit, ce n'est quand même pas un grand livre.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Tu t'appelais Maria Schneider évoque Maria mais à travers elle, c’est toute une époque que l’on redécouvre. Une histoire de grands changements et d’évolutions sociétales. L’histoire d’une culture du viol aussi, présente déjà, encore, toujours. L’histoire d’une génération, d’une destruction, d’une douleur sourde qui gronde, qui n’est pas seulement celle de Maria mais de pleins de femmes. C’est la position féminine en question, l’égalité, la liberté de choix ou peut être celle du non choix.

On plonge dans le gouffre de l’héroïne, de la dépendance et de la mort. Se détruire soi, sans filtre, sans rien, juste l’oubli de ce qui blesse, humilie, vandalise au creux de soi. Cette explosion de tout, de trop pour cette jeune adulte non préparé par une enfance l’ayant abimé. La rage et la douleur des enfants mal aimés filtrent à travers ce récit. Cette fragilité qui emportera tout à défaut de modèle, de guide aidant et aimant.

Ce récit dit la culpabilité et l’amour aussi d’une famille qui n’a pas été suffisante, ni là au bon moment. Un récit que l’on lit facilement comme une chronique du temps passé mais que l’on continue de digérer encore quelques temps après l’avoir lu. On retrouve avec cette histoire toute l’utilité des récits qui préviennent, qui rappellent qui s’engouffre en nous pour nous tenir en alerte sur la condition fragile de l’Homme.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Un magnifique hommage à cette cousine broyée par le monde du cinéma. Un récit dans lequel Vanessa Schneider témoigne par le prisme de sa famille d’une époque où sa cousine Maria s’adonna à tous les excès. Fille non reconnue de Daniel Gélin, fille d’une mère qui jamais ne s’intéressa réellement à elle, Maria Schneider grandit tant bien que mal et mûrit comme elle peut.



Le récit plonge le lecteur dans les années 70. Une époque que l’auteure décrit tant par les fastes de personnages célèbres (acteurs, chanteuses…). Mais au-delà de la mise en lumière de sa cousine qui fut détruite par son rôle dans « Dernier Tango à Paris », c’est surtout la fragilité de cette dernière qui est évoquée et sa vie parmi les plus grands du cinéma. Et pourtant, qui se souvient d’elle ? Son nom s’efface peu à peu des génériques mais l’on comprend que ce qui l’a surtout blessée c’est cette place dans une famille qu’elle aura finalement cherché toute sa vie. Cet être si fragile s’est adonné à tous les excès et notamment ceux de la drogue. Mais il y a avait un roc dans son existence qui était toujours là au coeur de ses tourments : les parents de Vanessa Schneider qui toujours l’accueillaient, la recueillaient. Et Vanessa qui grandit avec l’ombre de cette cousine, malmenée, excessive…



J’ai adoré ce livre, cet hommage si pudique finalement mais un hommage quand même. C’est tellement bien décrit et bien écrit.


Lien : http://jadorelalecture.com/2..
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Tu t'appelais Maria Schneider

La journaliste Vanessa Schneider raconte dans cet essai, écrit comme une correspondance, la vie de sa cousine l’actrice Maria Schneider, connue pour ses addictions et surtout pour son rôle dans le sulfureux film Le dernier tango à Paris.

Cette biographie survolée et très « people » de l’actrice, est un prétexte que prend l’auteure pour raconter sa propre vie qui, si elle n’est pas inintéressante, n’est pas le sujet attendu.

A part dans ses années d’enfance où elle l’a un peu côtoyée, malgré la différence d’âge, on a le sentiment que Vanessa Schneider n’en connaît pas plus sur Maria que ce qu’en disent les reportages TV et les articles de revues qui lui sont consacrés. De nombreuses périodes de la vie de l’actrice sont éludées et l’on n’apprend presque rien des gens qu’elle a fréquentés. L’auteure dit elle-même « qu’elle ne sait finalement pas grand-chose de la vie de Maria ». De plus, le saupoudrage de noms de vedettes ne fait qu’attirer un intérêt tout à fait surfait.

En achevant son livre par la polémique naissante sur « la culture du viol au cinéma » et le mouvement Balance ton porc, Vanessa Schneider rallie à elle la bien-pensance mais, ni la dénonciation du viol de l’actrice, ni la prise de position engagée de la journaliste, n’apportent de fond à cet essai sans consistance, que la dernière phrase du livre pourrait résumer à … « une photo floue ».
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Tu t'appelais Maria Schneider

Maria Schneider est très jeune et perdue quand elle se retrouve presque par hasard sous les projecteurs du cinéma. Enfant mal aimée par sa mère qui la fiche dehors à l'âge de 15 ans, elle a peu de contact avec son père, Daniel Gélin, acteur connu, homme marié qui n'a pu la reconnaître et ne vient pas la voir. Elle trouve refuge chez son oncle et sa tante (les parents de l'auteure) : son oncle, qui fréquente les milieux gauchistes les plus radicaux en étant étudiant, deviendra haut fonctionnaire au ministère des finances sans pour autant renoncer à ses idées pendant des années ; sa tante, après avoir été libraire chez Maspero et fréquentant la bande des Cahiers du Cinéma, finira par arrêter de travailler pour élever ses enfants. La famille de Vanessa Schneider part vivre en HLM dans le quartier de la « dalle » du 13e arrondissement de Paris. Maria vit dans l'ambiance bohème de ce couple avant d'aller sonner chez son père. Le coup de sonnette qui va faire basculer sa vie. Un père très fier de la beauté de Maria, il l'entraîne partout avec lui dans les nuits parisiennes où elle rencontre le monde du cinéma, Delon et les autres. Elle finit par être choisie par Bertolucci pour jouer dans Le dernier tango à Paris, dont d'autres ont refusé les rôles. Maria a 19 ans. Brando 50 ans. Elle hésite. Son agent a un argument irréfutable : « Un premier rôle face à Marlon Brando, ça ne se refuse pas. ». Une scène impensable se produit, sous l'impulsion de Bertolucci. La vie de Maria va sombrer.



Tout au long de ce livre, j'ai eu l'impression d'assister à un règlement de compte personnel de l'auteure à l'égard de Bertolucci mais aussi de la famille de Maria, en particulier celle de ses parents. Car l'auteure évoque beaucoup l'environnement familial , ses parents à elle aussi, de ceux de Maria, qui ne « tiennent pas la route ». Le point déclencheur du malheur de Maria a été tout d'abord un mauvais départ dans la vie. Ensuite elle a eu la malchance de tomber sur un metteur en scène peu scrupuleux, par l'intermédiaire de son père.



Il est aussi beaucoup question de l'ambiance libertaire de l'époque.



La fin du livre fait allusion au mouvement actuel « Me too », où les femmes victimes d'abus dénoncent leurs bourreaux en les clouant au pilori médiatique, via internet. On peut voir dans ce livre une mise au pilori de Bertolucci.



Si j'ai beaucoup apprécié la plume de Vanessa Schneider et la restitution de l'ambiance des années 70-80, j'avoue que j'ai trouvé ce livre un peu maladroit, sans doute parce qu'il est trop personnel. Je ne savais pas qui était Maria Schneider et je ne connaissais que le titre du film Dernier Tango à Paris, que je n'ai jamais vu. Il est certain que je n'ai pas du tout envie de le visionner après cette lecture !



L'auteur rend sans conteste un bel hommage à sa cousine mais j'aurais sans doute préféré quelque chose de plus approfondi sur la femme objet au cinéma. La vision des choses d'autres actrices. Le contexte familial personnel m'a un peu dérangée avec l'effet « grand déballage » et règlement de compte qu'il produit.



Vanessa Schneider est grand reporter au Monde.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Si je n'avais pas fait partie de ce jury je n'aurais pas lu ce livre. C'est tout ce que je fuis.

Ceci posé, j'ai trouvé cette déclaration d'amour de Vanessa à Maria touchante et bien écrite.

Vanessa regarde des photos de famille et surtout celles qui ont capturé une Maria heureuse. Elles sont rares dans toutes les acceptions de l'adjectif.

« Tu étais libre et sauvage. D'une beauté à couper le souffle. Tu n'étais plus une enfant, pas encore une adulte quand tu enflammas la pellicule du Dernier Tango à Paris, un huis clos de sexe et de violence avec Marlon Brando. »

Je n'ai jamais vu le film et pourtant j'ai retrouvé dans ce récit beaucoup de choses qui me parlaient, la mémoire garde l'empreinte des gros titres et des bribes d'émissions.

Ce que j'ai retenu c'est ce déploiement des rushes de pellicules que Vanessa partage avec les lecteurs.

Maria est mal née et lorsque sa beauté naissante peut faire de l'ombre à sa mère et tenter les amants de celle-ci elle est mise à la porte de chez elle, sans plus de jugement.

Son père Daniel Gelin, est un père intermittent qui la montre dans le milieu du cinéma comme une mascotte.

Le cinéma, ce milieu qui brille de mille feux, qui attire comme les lucioles dans une nuit festive.

Maria est recueillie par les parents de Vanessa jusqu'à la naissance de celle-ci qui garde « le sentiment désagréable de l'avoir chassée ». Ce n'est pas faute d'affection juste un appartement trop exigu.

On assiste aux ravages des familles dysfonctionnelles.

Le drame de Maria : être une enfant non aimée, non éduquée, c'est ça sa beauté libre et sauvage. Mais c'est aussi ce qui la perd.

La seule éducation reçue, est celle livrée par la liberté des parents qui font assister à tout à leurs enfants qui s'élèvent seuls, car les parents ne veulent pas d'entraves.

« Nous sommes d'une famille où l'on ne cache rien aux enfants, surtout ce qu'ils ne devraient jamais savoir. Dans l'histoire que l'on se raconte chez nous en chuchotant, ta mère est au lit avec un homme. Elle crie ton nom qui résonne dans les couloirs de l'appartement, elle te demande de lui apporter son diaphragme. Son ton est sec est impérieux comme à chaque fois qu'elle s'adresse à toi. »

Alors oui il y a eu inéluctablement l'attrait des feux de la rampe, les désillusions, la spirale de la drogue et de l'alcool.

Il y a eu tous ceux qui ont promené Maria comme une mascotte, son propre père sans l'entourer ni la protéger.

Maria était-elle libre ?

Pour moi elle l'a été en prouvant que l'on peut montrer « son cul « au cinéma et être digne et pudique, ce qu'elle a été finalement.

Contrairement à ce que j'ai lu ici ou là, je ne suis vraiment pas convaincue que Maria aurait adhéré au mouvement #Me too.

Assurément Maria Schneider n'était pas « comme tout le monde » elle était beaucoup mieux que ceux qu'elle côtoyait.

Un hommage émouvant, pour laisser une trace d'un beau sourire.

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 16 septembre 2018.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Grand Prix des Lectrices Elle 2019



Vanessa Schneider est la cousine de Maria Schneider. À travers cet ouvrage elle rend hommage à sa cousine, partie trop tôt d’un cancer. Elle lève le voile sur une actrice qualifiée de sulfureuse malgré elle par la presse suite à sa prestation dans le Dernier Tango à Paris aux côtés de Marlon Brando. Mais ce que tout le monde ignore c’est son viol durant le tournage. De là, c’est la descente aux enfers. « Tu sembles ne pas savoir qui tu es. Tu n’as pas de papa. Ta maman t’aime mal, tu as la mine inquiète des enfants qui pressentent que le chemin de la vie sera pavé de pierres coupantes. »



Vanessa Schneider nous dresse un portrait de femme meurtrie par la vie avec une distance respectueuse. L’écriture est délicate, posée, nous positionnant au plus proche de l’actrice. Le récit est construit en de courts chapitres, alternant « Tu » Maria et « Je » Vanessa, reflétant ainsi leur histoire commune. Car oui Vanessa Schneider veut rétablir la vérité et rendre justice à celle pour qui le mouvement #MeToo serait porteur de bonne conscience. « Avec sa bouille d’éternelle femme-enfant et son caractère de petit chat sauvage, elle a conquis le monde avec la fulgurance d’une météorite enflammée qui pulvérisa tout sur son passage ! »



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/09/11/36695630.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Le mauvais génie

Mauvais génie, âme damnée de Sarkozy, Patrick Buisson est bien ce visiteur du soir qui a « extrême-droitisé » le programme du président français autour de la trinité « autorité, immigration, lutte contre l’assistanat » le tout bien assis sur les « racines chrétiennes » de la France avant de tomber dans une disgrâce incommensurable. Espionner son patron n’est pas sans conséquences…

Dans ce brillant documentaire construit comme un polar, tout en évitant une ligne chronologique trop linéaire, les deux journalistes nous dressent non seulement le portrait d’un personnage carrément maléfique, mais elles nous dévoilent également les mondes crapoteux de l’extrême droite, des catholiques ultra conservateurs, les liens inavouables entre pouvoir politique et médias sans oublier les petits intérêts financiers de chacun.

Manipulation, intox, intrigue, vengeance, perversion, narcissisme fleurissent à chaque page. A côté de ce banni de la République, Sarkozy ressemblerait presque au mieux à un naïf, au pire à une marionnette manipulée par plus malin que lui, c’est dire ! Nausées assurées.

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Le Pacte des Vierges

En 2008, à Gloucester, ville de pêcheurs du Massachusetts à 60 kilomètres au nord de Boston aux États-Unis, un fait divers fait la une de la presse. Dix-huit jeunes filles d'un même lycée, âgées de moins de seize ans sont enceintes en même temps. Il semblerait qu'un pacte aurait été conclu entre elles.

A partir de ce fait divers ayant réellement existé, l'auteur imagine une journaliste venue faire son enquête et qui donne la parole à quatre jeunes filles parmi les dix-huit.

[...]

Tour à tour, on découvre la vie de chacune des quatre adolescentes, leurs blessures, leurs envies. A travers les voix de Lana, Sue, Cindy et Kylie, Vanessa Schneider nous décrit une société américaine où se mêlent rêves et réalités. C'est un prétexte pour évoquer certains problèmes d'éducation comme l'absence des parents, la drogue, l'alcool, la sexualité précoce... A aucun moment, l'auteur ne prend parti et ne blâme les jeunes adolescentes ou leurs parents. Elle garde un regard neutre et objectif.

Je suis cependant restée un peu sur ma faim, car l'auteur reste sur le fait divers, on a seulement une conclusion six mois après, et j'aurais aimé en savoir un peu plus sur l'après... Que sont-elles devenues quelques années plus tard ? Et le lecteur n'a pas de réponses à toutes les questions que se posent la journaliste.

C'est un livre intéressant qui se lit très facilement et qui m'a donné envie d'en savoir plus pour ce fait réel.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Le Pacte des Vierges

Dans l'Amérique profonde, pourquoi soudainement une quinzaine de jeunes élèves d'un lycée tombent-elles enceintes simultanément.

L'auteur se livre à une enquête auprès de ces jeunes mères pour analyser et comprendre leurs raisons et leur détermination.

Trop contrôlés, trop mal-aimés,sans modèle paternel ou maternel... les causes sont diverses, les moyens entrepris aussi, mais le résultat est le même.

Un sujet intrigant, original basé sur des évènements authentiques.

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