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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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Le mauvais génie

En s'inspirant de cet essai , Tancrède Ramonet ( " Ni Dieu , ni maître , une histoire de l'anarchisme ) fit un film documentaire .

Patrick Buisson , ex-conseiller politique de J.M le Pen , Gérard de Villiers , puis de Nicolas Sarkosy et de Jean-Luc Mélenchon ( bien que ce dernier s'en défende , prétendant même ne pas le connaître ) , homme de l'ombre , est le sujet de ce livre .

On le dit maurassien , antirépublicain , antidémocratique , antisémite et anti-musulmans , ce qui interroge .

" Toutes les victoires politiques se gagnent en premier lieu sur le terrain des idées , des mots . Quand vous imposez un mot pour décrire une situation , vous imposez votre cadre intellectuel " Résume Jean-Sébastien Ferjou fondateur du site Atlantico et ex-collaborateur de Buisson .

Buisson , à la tête de la chaîne Histoire , où Sarkosy l'avait mis en 2007 pour services rendus , n'a pas dit son dernier mot et continue dans l'ombre à distiller ses conseils aux oreilles complaisantes , et dit , ce livre , à celles de J.L Mélenchon , ce qui de prime abord surprend , tant leurs idées affichées semblent contradictoires .

Mèlenchon et Buisson auraient en commun une filiation de pensée en droite ligne du penseur marxiste italien Antonio Gramsci et de son concept d'hégémonie culturelle .

Gramsci , référence intellectuelle d'extrême-gauche mais source d'inspiration pour l'extrême-droite explique Razmig Keuchyan sociologue et militant de la gauche radicale : " Depuis les années 70 , il y a en France , mais pas seulement , une tradition de lecture de droite de Gramsci , en particulier à l'extrême-droite . Dans la revue , " Éléments " , longtemps dirigée par Alain de Benoist , on trouve toute une interprétation des notions gramsciennes

" d'hégémonie et de " guerre de position " . Tout ceci est arrivé par capillarité jusqu'à Nicolas Sarkosy qui , lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2007 , déclarait au Figaro être , à droite , celui qui a appliqué la méthode gramscienne de la guerre de position et de l'hégémonie culturelle . Il est peu probable que Sarkosy ait lu dans le texte " Les cahiers de prison " , mais il est clair qu'autour de Sarkosy des gens venant de l'extrême-droite , notamment Patrick Buisson , ont étudié Gramsci " .

De la à affirmer que J.L Mélenchon qui , lui , connait probablement les idées de Gramsci par coeur , aurait besoin de s'instruire auprès de Buisson , il y a une marge , mais sait-on jamais vers quelles dérives mènent les ambitions politiques ?
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Le Pacte des Vierges

En juin 2008, à Gloucester dans le Massachusetts, 17 adolescentes tombent enceintes en même temps. Le mystère plane : auraient-elles conclu un pacte pour élever leurs bambins ensemble ? C’est à partir de ce fait divers bien réel que Vanessa Schneider bâtit son roman.



L’auteure met en scène une écrivain française, qui rencontre quatre des filles de la bande. Lana, la meneuse, Sue, Kylie et Cindy sont tour à tour interrogée par elle. Sont passées au crible leurs motivations, leur rencontre, comment est venue l’idée de ce pacte. Aucune question n’est posée directement; on la comprend grâce à la réponse donnée par chaque fille. On découvre quatre personnalités bien différentes, la vie qu’elles mènent, et surtout leurs points communs : il y a chez chacune d’entre elles une envie farouche d’exister par elles-mêmes, en dehors de la cellule familiale, souvent éclatée d’ailleurs. Car Gloucester est une ville où la pêche a longtemps fait vivre les hommes, jusqu’à son déclin progressif. Avec ce déclin, c’est l’apparition du chômage, de la précarité. Les maris s’en vont, les mères abandonnent leurs gamins pour espérer une vie meilleure avec le premier homme venu, les foyers sociaux sont le lot des jeunes filles.



C’est dans ce contexte social difficile et contre cet éclatement de leurs repères que naissent l’amitié entre ces filles. Elles qui pensent que l’indépendance se traduit par le fait de devenir mère, de donner la vie. Mais en fait, aucune ne l’a sérieusement envisagé. Car au delà du projet fantasmé, il y a la réalité : la grossesse, le regard des autres, les réactions des parents, des garçons, les journalistes à l’affût du scoop, les assistantes sociales… Et l’on sent ces jeunes filles bien mal préparées pour affronter le monde, et surtout s’occuper de leurs enfants. Elles sont encore si jeunes, et si ignorantes de la vie d’adulte ! Elles qui pensaient que ces grossesses « groupées » les uniraient, plus l’arrivée des bébés se fait proche, et plus elles prennent conscience qu’au contraire leurs vies vont radicalement changer, et qu’elles n’auront plus ces moments d’insouciance à partager ensemble. « J’ai l’impression que plus le temps passe plus les filles tracent leur route chacune de leur côté. Et Lana le sent. Ça la stresse. Des fois je me dis qu’on n’aurait peut-être pas dû faire les bébés. On était plus proche avant. Notre priorité, c’était la bande. Aujourd’hui, chaque fille se retrouve à gérer des tonnes de problèmes ».



J’ai regretté que l’auteur n’aille pas plus loin dans la psychologie des personnages, et dans l’histoire elle même. Il y a beaucoup d’anecdotique dans ce que raconte ces quatre ados. J’imagine que c’est pour montrer au lecteur à quel point elles sont encore naïves, inconscientes ; mais j’aurais vraiment aimé en savoir plus sur leurs motivations profondes. On a un peu le sentiment qu’elles ont été manipulées par Lana, la meneuse, et n’ont fait que suivre son plan. Des pantins, victimes de ce qu’elles croyaient être un choix, alors que cela va plutôt les aliéner, leur mettre encore d’autres entraves pour s’en sortir.



http://manouselivre.com/le-pacte-des-vierges/
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Le jour où tu m'as quittée

J’ai mis plus d’un mois entre la fin de ma lecture et la rédaction de cet avis, tout simplement parce que je n’ai pas vraiment apprécié ce livre. Pourquoi écrire un avis dans ce cas ? Pour ne plus penser à ce livre, sans doute.

Ce livre est un long monologue intérieur, dans lequel Jeanne, la narratrice, s’adresse à l’homme qu’elle aime toujours et qui l’a quittée. Elle a deux enfants, de son mariage. Au cours de ce long récit, elle revient sur son enfance, ses relations avec sa mère, son adolescence, sa solitude, ses amours aussi.

Le ton qu’elle emploie a fini par me hérisser. Jeanne a beau avoir quarante ans, elle est extrêmement puérile. D’autres la trouveront peut-être touchante, moi, non. Sa capacité à ne penser qu’à une seule personne, elle-même, est agaçante, pas seulement au moment de la séparation, non, tout au long de sa relation avec l’homme aimé, et tant pis pour les dégâts collatéraux. Je ne dis pas non plus qu’être quittée est facile, je dis simplement qu’elle passe son temps à s’apitoyer sur son sort – et il faut qu’un de ses amis lui dise ce qu’il a sur le coeur pour qu’elle prenne conscience que le monde tourne toujours, même si elle ne fait attention qu’à sa petite personne.

Une scène, particulièrement, m’a fait bondir : celle où elle s’imagine veuve, et se délecte, en visionnant le film de sa vie rêvée, des sentiments qu’elle aurait pu éprouver en apprenant la mort de l’homme qu’elle aimait, des soins qu’elle aurait reçus en tant que veuve, et du bonheur de réapprendre à vivre. Quand une femme vous aime ainsi, elle n’a vraiment pas besoin de vous haïr.
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Le jour où tu m'as quittée

J’ai reçu Le jour où tu m’as quittée dans le cadre de la cinquième édition d’On vous lit tout, en partenariat avec Libfly et le Furet du Nord, que je remercie chaleureusement.



Je ne savais pas à quoi m’attendre en ouvrant ce roman, car je n’avais jamais lu de livres de Vanessa Schneider. Le titre du roman est clair, il nous invite déjà à plonger dans l’histoire qui va suivre pendant près de 200 pages « Le jour où tu m’as quittée ». Voici donc un roman qui s’adresse à celui qui est parti, celui qui a rompu d’une manière lâche, celui qui doit connaître les conséquences de l’abandon.



Nous suivons Jeanne, la quarantaine, mère de deux enfants, qui vient d’être quittée par l’homme qu’elle aimait depuis quatre ans, celui pour qui elle aurait tout donné. Quittée de manière informelle, elle met les mots sur ses sentiments, sur ses émotions, sur la haine, le désespoir, l’envie, la peur … En tant que lecteur nous avons presque l’impression d’être quitté en même temps, de vivre cette fin d’histoire. Tout est décrit, et petit à petit nous en apprenons plus sur la vie amoureuse de Jeanne, sur celui qu’elle a aimé, sur son passé. Par bribes, nous découvrons notre héroïne, on a envie de la cajoler, de la consoler, de la secouer. On ne peut que comprendre le parcours de cette femme et être en empathie avec elle. On a les larmes aux yeux en lisant ce roman, vivant la rupture, ne pouvant que se mettre à sa place.



Vanessa Schneider a créé un personnage tout en forces et en faiblesses, une personne humaine telle que pourrait être notre voisine, notre sœur, notre copine. Jeanne c’est la femme que tout le monde connaît, celle que l’on pourrait être à un moment dans notre vie, et les émotions sont tellement bien décrites, tellement bien transmises que pendant 200 pages, nous sommes Jeanne. Long monologue d’une femme qui explique ce qu’elle a enduré à la suite de cette rupture, une lecture simple, sobre, à découvrir sans plus attendre. Un roman réaliste qui ne peut que toucher, émouvoir.
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Tâche de ne pas devenir folle

Lu en édition de poche , voilà un livre qui m'a vraiment laissé sur ma faim. Pourtant il y a un personnage romanesque, avec une histoire vie grandiloquante,un monstre pour son entourage qui finit alcoolique dans une maison de retraite.Et j'ai trouvé qu'il y avait là de quoi écrire un Grand Roman. Mais je n'ai pas eu une seule fois le sentiment que l'auteur parvenait à s'emparer de son personnage pour l'exploiter à la mesure de sa démesure.

J'ai trouvé l'histoire terriblement narrative et du coup très ennuyeuse.

Dommage parce qu'en plus le style est vraiment très bon.
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Tâche de ne pas devenir folle

Dans la famille de la narratrice, la coutume veut que l'on se transmette de mère en fille une icône. La fille la reçoit de sa mère le jour de ses quinze ans, puis la famille lui cherche un mari. Mais Marthe fait une entorse à la tradition. Le jour des quinze ans de sa fille, cette dernière est déjà enceinte... Marthe garde donc l'icône et n'en continue pas moins sa vie de patachon. Née en 1904 à Paris, elle fut élévée par ses grands-parents en Roumanie. Elle ne rejoindra ses parents en France qu'à ses trois ans. C'est une enfant déjà fantasque qui parle aux oiseaux et dont la mère est peu présente. S'en suit une adolescence, presque sans histoire, puis un mariage arrangé, sans amour mais avec beaucoup d'alcool, d'amants et d'enfants.

Femme avant d'être mère, Marthe aura une vie mouvementée mais saura cependant s'attacher l'amour de ses enfants, lesquels payeront beaucoup de pots cassés en flirtant avec la folie. Sans un sou, Marthe retournera finalement vivre chez sa propre mère avant de finir ses jours dans une maison de retraite où elle continuera à boire et à voyager dans sa tête trop pleine de souvenirs, plus souvent mauvais que bons. La narratrice recevra des mains de son père l'icône que Marthe n'avait pas voulu transmettre.



Un très beau tableau de famille, entre grandeur et décadence, déracinement et intégration. Un émouvant portrait de femme et un tendre hommage d'une petite-fille à sa grand-mère.




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Tu t'appelais Maria Schneider

Après le 'Tango', tu n'as plus dessiné. Nous gardions chez nous les vestiges de cette passion éteinte. Lors des tristes week-ends à la campagne je contemplait tes travaux. Un détail m'intriguait particulièrement, tes personnages étaient dotés de très long cous, à la manière des girafes....Maman m'expliquait que c'était cela être un artiste, s'affranchir des règles formelles et du bon goût....Je percevais autre chose, tes personnages voulaient voir plus loin que les autres...percer les secrets de l'horizon.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Maria et Vanessa étaient cousines. Nées à 17 ans d'écart elles ont connu des destins très dissemblables. Et c'est ainsi que la plus jeune, devenue journaliste et romancière, a décidé de retracer la vie de son aînée, l'actrice, décédée en 2011 à 58 ans.

Cette biographie n'est ni linéaire ni exhaustive. Elle prend plutôt la forme d'un album de souvenirs, associant des photos personnelles et des coupures de presse.

Vanessa évoque les années communes, quand ses parents ont recueilli Maria, née d'un père inconnu (ou plutôt qui préférait ne pas se faire connaître puisqu'il était marié avec une autre) et dont sa mère a voulu se débarrasser à l'adolescence. S'y ajoute des scènes ultérieures, lors d'éphémères visites de l'actrice, paumée, rejetée, shootée ou en manque.

Mais l'autrice complète ces moments d'intimité avec les faits et gestes de l'artiste scandaleuse qu'est devenue sa cousine. Tout cela, elle le puise dans la presse, car lors des brefs passages de Maria, elle ne recueille aucune confidence. Elle ne peut que constater et emmagasiner dans son esprit de petite fille puis d'adolescente les images de cette jeune femme, brisée, fébrile, en quête d'un peu de paix.

Ce texte se construit ainsi autour de multiples contrastes : deux filles aux chemins si disparates, l'une sans famille, l'autre entourée de parents aimants ; deux époques très différentes pour accueillir leurs adolescences et leur découverte de la vie : les années 60 et la libération sexuelle pour l'une et, pour l'autre, les années 80, le retour aux règles et le désir de performance ; deux mondes en totale opposition : les parents de Vanessa, militants d'extrême gauche, avaient un idéal et se montraient actifs pour le faire vivre ; les parents de Maria étaient absents, la laissant sans aucun mode d'emploi de la vie. Du moins, jusqu'à ce que son père biologique, le célèbre acteur, réapparaisse au milieu de son adolescence et l'initie au monde de la nuit. Le début de la chute.

Ensuite, pour Maria, ce sera l'entrée dans le cinéma, où elle sera utilisée, bafouée, abusée, puis jetée quand elle osera dire qu'elle ne veut plus jouer nue. Mais c'est trop tard : elle est définitivement étiquetée "scandaleuse" à cause de scènes érotiques violentes qu'on lui a imposées. Vanessa, au même âge, sera à Science po et fera tout pour se fondre dans la masse.

De ces divers éléments ressort un autre contraste : envisagé comme un hommage intime à une parente malmenée par la vie, ce texte s'ouvre, au fil des chapitres, sur une vue d'ensemble de l'univers destructeur du cinéma, englobant en fin de compte, à partir de l'exemple de sa cousine, toutes les femmes dominées, exploitées et finalement effacées si elles osent se rebeller.

Pour terminer, j'insisterai sur le contraste principal qui m'a marqué lors de ma lecture : malgré la violence, la solitude, la douleur, les égarements que dépeint Vanessa en racontant Maria, ce texte bénéficie d'une très belle écriture et s'illumine de loin en loin de moments de douceur. Ce dont Maria a manqué le plus au cours de sa vie, Vanessa le lui offre pour l'éternité.
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La fille de Deauville

Cette chronique arrive un peu après tout le monde et je remercie vivement les éditions GRASSET de leur confiance.

A l'époque des faits, je regardais l'actualité en pointillé, vu mon jeune âge, avec l'impression que les journalistes nous rabattais les oreilles avec Action Directe: cavales, personnages mystérieux se cachant derrière cet intitulé et pour cause ce groupe de terroristes communistes a été à l'origine d'attentats sanglants et de braquages de 1980 à 1987. Sept ans, c'est long et mon regard de jeune fille avait plutôt l'impression que ce mystérieux groupe jouait avec la médiatisation de leurs actions.

Quand j'ai vu que l'autrice Vanessa SCHNEIDER traitée de ce sujet, j'ai été curieuse de savoir comment elle pourrait décrire les évènements sans passer par la case comptage des attentats.

Je n'ai pas été déçu car notre autrice a traité le sujet à la façon d'un polar en racontant la traque menée par la police à l'encontre du groupe sous le regard d'un des membre féminin de l'équipe Joelle Aubron et surtout du flic qui fasciné par l'affaire a fait de cette enquête sa priorité.

Vanessa Schneider alterne les points de vue et nous entraîne dans l'intimité des membres du groupe et de la genèse de leurs actions sans jamais tomber dans la vulgarisation du terrorisme ou faire l'apologie de la violence mais plutôt en dressant le portrait d'une des figures féministes du groupe, forte mais blessée ne de pas trouver sa place dans la société de l'époque.

C'est un roman très intéressant et drôlement bien construit et je ne manquerai pas de suivre les futurs parutions de cette auteure.

#netgalleyfrance

#lafillededeauville
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Tu t'appelais Maria Schneider

Si Maria avait vécu aujourd’hui, elle aurait été sans doute la première à dénoncer les abus des metteurs en scène et producteurs de cinéma sur de jeunes actrices, et serait sans doute active dans le mouvement #metoo. Mais elle a vécu à une époque où le cinéma prônait les valeurs de la femme objet, malgré la révolution sexuelle en marche.

Vanessa Schneider rend hommage à sa cousine et actrice Maria Schneider, célèbre pour son rôle dans le film de Bertolucci « Dernier tango à Paris ». De 15 ans son ainé, elle l’a peu ou pas assez connue mais elle l’admire et aurait aimé la soutenir plus, lui proposant même d’écrire à deux un livre sur sa vie. C’est également en filigrane le récit de la vie de l’auteur, dont le chemin suit cette cousine célèbre, à la vie si tumultueuse et destructrice. Son histoire assez touchante se lit vite et m’a beaucoup plu. Ce document sort donc au bon moment car son thème qui raconte les abus d’un cinéma misogyne est d’actualité. Il n’épargne pas certains noms du cinéma et réhabilite du fait Maria, car qui se souvient d’elle dans la génération actuelle ? C’est aussi l’histoire de toute une famille recomposée du cinéma que seuls les enterrements rassemblent ou éloignent « C’est ça la famille, être ensemble aux enterrements, même si les liens ont été brisés ». C’est leur histoire commune que Vanessa a enfin écrit mais seule.
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L'homme qui voulait être aimé

Avec le recul, c'était sans doute idiot mais on s'attendait, en lisant les mémoires de Georges Kiejman dont on connaissait un peu la vie, les mots d'esprit, les plaidoiries ravageuses, les amours nombreuses et les amitiés d'envergure, à quelque chose de flamboyant, d'ouvert à tous les vents, entre (disons) Romain Gary, Claude Lanzmann et Thierry Levy.



Eh bien, on ne trouve rien de cela dans l'Homme qui voulait être aimé, dont le titre résume très justement le propos. Le récit, qui est une suite de brefs moments choisis remplis de personnages connus, est écrit (par Vanessa Schneider) à hauteur d'homme, modeste, blessé, crâneur par instant (mais à peine) (souvent à propos des femmes) et en tout mélancolique comme un poème des Acools de Guillaume Apollinaire.



C'est à la fois dommage et délicat, comme si le récit en dépit de la matière première proposée par cette vie hors norme ne se lançait jamais vraiment, et assumait à travers ce ton chuchoté, quasi d'outre-tombe, la tristesse sourde qui s'en dégage.





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Tu t'appelais Maria Schneider

Qu’il est difficile de lire la déchéance de Maria Schneider. Enfant perdue, jeune femme bancale, elle arrive dans le cinéma sous le parrainage de son père célèbre mais caché.

Elle n’imagine pas qu’un événement qui va alors détruire sa vie. Un viol. Une scène vécue comme un viol selon les propres souhaits du réalisateur. Sa carrière ne s’en remettra pas. Et elle, comme femme et comme actrice, en sera doublement détruite.

Ecrit par sa cousine, le récit n’a pas de prétention biographique exhaustive. L’auteure raconte « sa » Maria. Mais cette approche familiale est tout aussi intéressante quand on découvre la constellation au sein de laquelle ces deux femmes évoluent. Drogues, suicides, folie : le mal-être ne manque pas dans cette famille.

Des chapitres courts, vifs, puissants. L’auteure dit beaucoup avec très peu de mots - j’adore cette prouesse. L’ensemble devient vite envoûtant, le procédé de l’anaphore aidant.

Absorbée, j’ai dévoré ce livre. Mais force est d’admettre qu’il reste en surface. Que je le referme un peu frustrée. Avec sa louable pudeur, il ne creuse pas toujours les sillons qui auraient permis de mieux comprendre l’actrice encore.
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Tu t'appelais Maria Schneider

L'avantage des nuits un peu blanches, c'est qu'elles permettent de terminer mon second livre 2019. "Tu t'appelais Maria Schneider" est l'évocation par sa cousine Vanessa, de l'actrice Maria Schneider, (qui aurait pu être) star (sulfureuse malgré elle) du "Dernier tango à Paris". Un livre qui fait écho (il ne fait pas que ça toutefois) aux transclasses de Chantal Jacquet que je venais d'achever. Si elle y parle de sa cousine, Vanessa Schneider y parle aussi d'elle, de sa famille, de son enfance, de la bourgeoisie déchue (premier vécu de transclasse "vers le bas") à laquelle appartiennent des parents (surtout son père) révolutionnaires, de ses hontes et de ses fiertés...

Elle y parle aussi évidemment de ce film que Maria Schneider ne voulait plus évoquer et de l'acte de viol...ence qu'avait été la scène du beurre.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Il s'agit plus d'un livre sur Vanessa Schneider, la journaliste, que sur sa cousine, l'actrice Maria Schneider.

La première a été élevée dans une famille bourgeoise bohème parisienne où certes le regard social a pesé sur l'enfant mais les échanges intellectuels ont certainement formé la jeune femme qu'elle est devenue.

La seconde apparaît irrégulièrement dans la vie de Vanessa. Elle est déjà une jeune femme brisée. Ses emportements rythment ses visites et pèsent sur ce qui lui reste de famille.

J'aurais souhaité en connaître davantage sur l'actrice, ses choix, ses colères. J'ai le sentiment d'être restée à la surface de sa vie.
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Tu t'appelais Maria Schneider

Un hommage sincère et émouvant de Vanessa Schneider à sa cousine Maria de 17 ans son ainée qu’elle a admirée et beaucoup aimée.

Des souvenirs jamais écrits en commun qu’elle se décide à coucher sur le papier après le décès de Maria en 2011.

Maria Schneider, l’actrice sulfureuse, hantée et à jamais maudite après le tournage du dernier Tango à Paris, le film de Bertolucci, sorti en 1972. Tellement scandaleux qu’il fut interdit aux moins de 18 ans et suscita une vive polémique après une scène qui est restée dans les mémoires. Une scène qui n’était pas dans le script, que Marlon Brando et Bertolucci ont imposé à Maria, alors âgée de 20 ans !

Et c’est là le fardeau de Maria Schneider : toute sa vie restera marquée par ce film. Il ne lui sera proposé que des scénarios dénudés, émaillés de scènes de sexe. Elle sombrera alors dans tous les excès et vieillira loin des plateaux, ne consentant que de brèves apparitions où le fantôme du Tango la poursuivra dans toutes les interviews.

Maria n’aura jamais de bases familiales stables mis à part des séjours dans la famille de Vanessa. Sa mère s’en désintéresse, son père (Daniel Gelin) ne l’a jamais reconnue, ni protégée. Son ami sincère Alain Delon et sa mère de substitution Brigitte Bardot lui apporteront un peu de douceur.

J’ai vraiment aimé ce livre qui, au travers du parcours de Maria Schneider, met en évidence le sort réservé à de nombreuses jeunes femmes dans le milieu du cinéma.

Si Bertolucci a consenti à de plates excuses des années après, c’est uniquement en raison du mouvement me too qui a changé la donne ces dernières années après le scandale de l’affaire Weinstein.

C’est un très bel hommage, une réhabilitation.

Je précise que Vanessa Schneider est une journaliste dont j’apprécie les prises de position éclairantes, qui réussit avec ce récit le tour de force de ne pas verser dans une version sordide et poeple.

Un récit éclairant, lumineux, émouvant, révoltant que je recommande vivement.

Merci à #netgalleyfrance# et aux #editions Grasset#.



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Tu t'appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider, grand reporter et journaliste au Monde, rend un vibrant hommage à sa célèbre cousine dans un livre intitulé Tu t'appelais Maria Schneider, publié chez Grasset, où elle revient notamment sur l'histoire de sa famille, sa carrière, le scandale du Dernier tango à Paris, ses problèmes de drogue et sur la fin de sa vie.

Maria Schneider est une actrice française née le 27 mars 1952 à Paris, dans un environnement pas très stable et décédée le 3 février 2011. Je la découvre en même temps que la sortie de ce livre. Dans la France d'après guerre, où la pauvreté est massive, son parcours est semé d'embûches, dès l'enfance, une enfance trop difficile à porter. Un père absent et une mère pas très aimante. Elle se réfugie dans sa passion pour le cinéma, qu'elle découvre sur les plateaux de tournage grâce à son père Daniel Gelin. A cela, s'ajoute la découverte des nuits parisiennes……. Je fais mes premiers pas dans son univers avec Alain Delon et Brigitte Bardot. Sa vie et sa réputation basculent avec son rôle sulfureux dans le « Dernier tango à Paris « de ce fait, elle semble plus connue pour ses frasques que pour sa carrière fulgurante mais éphémère. On ne lui donne pas les premiers rôles. Elle est devenue une actrice déchue. C'est une enfant trop vite montée vers la gloire.

En écrivant ce livre, l'auteur semble vouloir apporter des modifications dans l'histoire racontée par la presse, faite de mensonges et de fantaisies. Pourtant plus on progresse, plus on éprouve un mélange de malaise et d'effroi, quasi permanent ; face à une telle violence psychologique. Nous sommes oppressés par le drame. L'auteur ne semble pas redorer l'image de sa cousine. Elle l'enfonce involontairement encore et davantage dans l'oubli en nous décrivant la descente aux enfers.

Si le lecteur se rend compte que le cinéma n'est pas fait que de lumière, de paillettes et de strass, plutôt un monde où les hommes règnent en maître, dictent leurs règles, où les femmes symbolisent l'objet du désir et combien, il est lourd le prix à payer, quand on fascine avec son corps, quand on utilise son corps de façon lascive. (c'est un métier dangereux. Il ne faut pas être de santé fragile.). Il appréciera, néanmoins de se promener en R12 dans les années 70 et les années 80.

Ce que je retiens, surtout, après avoir lu un tel ouvrage, c'est que Maria Schneider était une jeune femme sensible, fragile, en manque de repères, en recherche perpétuelle d'affection dans cette société des années 70 trop machiste.


Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Le jour où tu m'as quittée

Antoine a quitté Jeanne. Pour Jeanne, le monde s'écroule.

Au fur et à mesure de l'histoire on découvre, à la manière d'un patchwork, des morceaux de sa vie. Sa rencontre avec Antoine, la rencontre avec son premier mari, ses enfants, sa mère, son père...

Chaque "pièce" nous permet de construire le puzzle Jeanne et surtout de nous approprier son histoire que l'on vit avec nos tripes.



J'ai trouvé le roman très touchant, très bien construit. On dénoue les fils du mécanisme de la rupture et celui de la reconstruction.

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Le Pacte des Vierges

Au delà de l'étonnement provoqué par cette histoire, on s'attache à découvrir des adolescentes qui pour échapper à leurs destins décident de le provoquer en réalisant un acte extraordinaire. Une lecture dotée d'une force émotionnelle pour une écriture acérée et talentueuse de l'auteur.
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Le Pacte des Vierges

Dans une petite ville des États-Unis 17 jeunes filles d’un même lycée tombent enceintes en même temps. Une journaliste alertée par le phénomène est venue enquêter sur l'affaire et nous livre la retranscription des témoignages qu'elle a recueillis auprès de quelques unes de ces jeunes filles.

Au fur et à mesure des témoignages, on s'attache à ces jeunes filles, on découvre leur quotidien, leurs vies très différentes.

Un roman vraiment agréable à lire avec bon nombre de rebondissements.
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Le Pacte des Vierges

"Le Pacte des vierges" est un livre qu'on entame avec pas mal de préjugés. Par sur sa qualité, mais sur ses personnages. Je suis de celles qui pensent qu'avoir un enfant à 16 ans est loin d'être une idée brillante. Au contraire, peut-être suis-je un brin moralisatrice, mais j'irais jusqu'à dire que c'est une grosse erreur et que c'est souvent le signe d'une profonde immaturité.



Seulement, après plusieurs pages, on réalise que leur choix était bien plus complexe. Lana, Sue, Cindy et Kylie, aucune n'a été gâtée par la vie. Et l'on sent une volonté chez elles de compenser via l'arrivée d'un bébé. Du coup, je suis moins à même de les juger. Personne n'est naturellement bon ou mauvais. L'éducation, nos parents, etc... nous façonnent, et malheureusement, tout le monde ne nait pas avec les mêmes chances de réussites.



Alors que je m'attendais à lire une histoires d'adolescentes inconscientes, j'ai découvert le récit de jeune filles relativement matures et fortes de leurs expériences. Certes, elles se rendent compte à la longue qu'avoir eu cette idée de "pacte" n'était pas très intelligent, et que cela leur demandera beaucoup plus de travail qu'elles l'imaginaient. Mais finalement, on se dit que ces filles n'ont pas si mal tournées étant donné leurs parcours, et que moi, à leur place j'aurais surement, voire certainement, pas mieux fait.
Lien : http://www.jacobinette.com/a..
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