Citations de Victor Hugo (8665)
Ami est quelquefois un mot vide de sens, ennemi, jamais.
«Toute faute qu'on fait est un cachot qu'on s'ouvre.»
«Les siècles devant eux poussent, désespérées, Les révolutions, monstrueuses marées, Océans faits des pleurs de tout le genre humain.»
«La chanson la plus charmante est la chanson des amours.»
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils si sûrs? Qui le leur a dit? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu'elle ait crié au peuple: Cela ne fait pas de mal!
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire: C'est bien inventé. Tenez-vous-en-là. La mécanique est bonne.
Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée! Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu'une certitude : condamné à mort!
Voilà ce qu'il vont faire à ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer.
Je me sens le coeur plein de rage et d’amertume. Je crois que la poche au fiel a crevé. La mort rend méchant. p.62
La nature, cinquante ans d'intervalle, avaient mis une séparation profonde entre Jean Valjean et Cosette ; cette séparation, la destinée la combla. La destinée unit brusquement et fiança avec son irrésistible puissance ces deux existences déracinées, différentes par l'âge, semblables par le deuil. L'une en effet complétait l'autre. L'instinct de Cosette cherchait un père comme l'instinct de Jean Valjean cherchait un enfant. Se rencontrer, ce fut se trouver. Au moment mystérieux où leurs deux mains se touchèrent, elles se soudèrent.
Des poëtes puissants, têtes par Dieu touchées,
Nous jettent des rayons de leurs fronts inspirés.
L'art a de frais vallons où les âmes penchées
Boivent la poésie à des ruisseaux sacrés.
[Extrait] - I - (Avril 1837)
Ne la réveillez pas. Cela dort, une rose.
Jeanne au fond du sommeil médite et se compose
Je ne sais quoi de plus céleste que le ciel.
De lys en lys, de rêve en rêve, on fait son miel,
Et l'âme de l'enfant travaille, humble et vermeille,
Dans les songes ainsi dans les fleurs l'abeille
FATUM (la fatalité)
- Maitre Jacques, cria-t-il, laissez-faire la fatalité !
Le procureur se retourna effaré. Il lui semblait qu'une pince de fer lui avait pris le bras. L'oeil du prêtre était fixe, hagard, flamboyant, et restait attaché au petit groupe horrible de la mouche et de l'araignée.
- Oh ! Oui, continua le prêtre avec une voix qu'on eût dit venir de ses entrailles, voilà un symbole de tout. Elle vole, elle est joyeuse, elle vient de naître ; elle cherche le printemps, le grand air, la liberté ; oh ! oui, mais qu'elle se heurte à la rosace fatale, l'araignée en sort, l'araignée hideuse ! Pauvre danseuse ! pauvre mouche prédestinée ! Maitre Jacques, laissez faire ! c'est la fatalité ! - hélas ! Claude, tu es l'araignée. Claude, tu es la mouche aussi ! - Tu volais à la science, à la lumière, au soleil, tu n'avais souci que d'arriver au grand air, au grand jour de la vérité éternelle ; mais en te précipitant vers la lucarne éblouissante qui donne sur l'autre monde, sur le monde de la clarté, de l'intelligence et de la science, mouche aveugle, docteur insensé, tu n'as pas vu cette subtile toile d'araignée tendue par le destin entre la lumière et toi, tu t'y es jeté à corps perdu, misérable fou, et maintenant tu te débats, la tête brisée et les ailes arrachées, entre les antennes de fer de la fatalité ! - Maitre Jacques ! Maitre Jacques ! Laissez faire l'araignée.
Sur chaque visage parut une grimace, tous les poings sortirent des barreaux, toutes les voix hurlèrent, tous les yeux flamboyèrent, et je fus épouvanté de voir tant d'étincelles reparaître dans cette cendre.
Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée.
Nous n’avons souvent dans la mémoire qu’une couche d’oubli très mince, laquelle, dans l’occasion laisse tout à coup voir ce qui est dessous. (p II.49)
Messieurs, faites des conquêtes. Pillez-vous les uns aux autres sans remords vos bien-aimées. Chassez-croisez. En amour, il n'y a pas d'amis? Partout où il y a une jolie femme l'hostilité est ouverte. Pas de quartier, guerre à outrance! Une jolie femme est un casus belli ; une jolie femme est un flagrant délit.
(Première partie Fantine, Livre 3ème - En l'année 1817, Chap VII - Sagesse de Tholomyes)
Il regarda sa vie, et elle lui parut horrible ; son âme, et elle lui parut affreuse. Cependant un jour doux était sur cette vie et sur cette âme. Il lui semblait qu'il voyait Satan à la lumière du paradis. (Première partie - Fantine, Livre deuxième - La chute, Chap XII - Petit Gervais)
Voilà la vie, disait le philosophe chaque fois qu'il manquait de tomber, ce sont souvent nos meilleurs amis qui nous font choir !
Voilà des mois qu'il me poursuit, qu'il me menace, qu'il m'épouvante ! Sans lui, mon Dieu, que j'étais heureuse !
Capitaine, poursuivit l'homme, demain, après-demain, dans un mois, dans dix ans, vous me retrouverez prêt à vous couper la gorge; mais allez d'abord à votre rendez-vous.