[Version Livre audio ]
Ces « Lettres à son frère Théo » de Vincent Van Gogh, je les ai lus déjà il y a quelques années. J’avais beaucoup aimé ces correspondances à l’époque et ça faisait un petit moment que j’avais envie de les relire.
Puis dans le cadre d’une Masse Critique, j’ai gagné un pass « Audible » me permettant de profiter de quelques titres de leur catalogue de livres audio. En farfouillant un peu, je suis tombé sur cette version des Lettres de Vincent Van Gogh lues par Denis LAVANT.
Ca tombe très bien car j’aime beaucoup cet acteur et je pense qu’un lecteur de qualité est très important pour un livre audio.
Mon premier contact avec la lecture audio est plutôt curieux : je trouve la voix de Denis LAVANT neutre et j’ai du mal à me concentrer sur le son uniquement. Impossible de faire autre chose en même temps sinon j’ai des décrochages d’attention et je n’arrive clairement pas à suivre.
Mais au fil de l’écoute, je m’habitue au médium et surtout la voix du lecteur dévoile son spectre et s’adapte à l’état mental de Vincent Van Gogh au moment où il écrit.
Avec le recul je comprends mieux le ton neutre adopté par Denis LAVANT sur les premières lettres qui sont finalement assez classiques.
A l’inverse, les dernières lettres évoquent très bien la folie et le désordre psychologique de Van Gogh et il est difficile de décrocher son attention à ce moment là du livre audio.
Je ne m’étendrai pas sur la grande qualité du livre en lui-même car de nombreuses autres critiques s’y sont attaquées et certainement avec plus de compétences que moi sur le sujet.
Le seul reproche que je pourrais faire, par rapport à un livre, c’est la difficulté pour aller voir les œuvres auxquels Van Gogh se réfère. Ca oblige à interrompre l’écoute et c’est moins agréable et efficace qu’avec un livre physique.
En tout cas, je conseille cet ouvrage pour la fascinante relation que Van Gogh entretient avec son frère et pour l’extrême qualité de lecture de Denis LAVANT.
Merci à Babélio et à Audible pour la découverte de cette version.
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Pas toujours facile de suivre le style de l’écriture de Vincent, posée sur le papier comme un cri, une supplique, une exubérance, un désespoir, ou bien par de longs passages d’une extrême lucidité.
Durant ces 17 années (répertoriées) de correspondance avec Théo, Vincent analyse très sérieusement et avec acuité, ses différents parcours et choix de vie.
Il est surtout empreint d’un fort complexe d’infériorité et porte aussi la culpabilité d’être à la charge de son frère, perturbations qui le hanteront jusqu’à la fin de ses jours. Ses perceptions seront exprimées à de nombreuses reprises dans ses lettres. Il déplore l’individualisme et les critiques acerbes de certains de ses collègues peintres ; il ressent aussi une forme d’injustice dans la non reconnaissance de son travail d’artiste par les marchands d’art et les critiques ; ainsi tous ses troubles seront exacerbés par sa fragilité psychologique dont il est conscient depuis ses crises à Arles. Il demandera alors son internement durant un an à Saint-Rémy-de-Provence dans le monastère Saint-Paul-de-Mausole où il produira 150 œuvres dont les iris, la nuit étoilée, et la ronde des prisonniers (absolument sublime et désespéré), conservée au musée des Beaux-Arts Pouchkine, à Moscou.
Il explique les maîtres qui l’influencent, ou qu’il admire : Rembrandt, Millet, Delacroix, Courbet, Monticelli ; les impressionnistes : Monet, Manet, Corot ; le pointillisme de Seurat et Signac et ses relations « amicales » avec Toulouse-Lautrec, Bernard, Gaugin…
Par son observation intense de la nature, sa sensibilité aux lumières et aux vues changeantes des saisons, de son exercice permanent et essentiel de recherche des couleurs, il produira des œuvres d’un large spectre chromatique, au dessin toujours manié. Il dira : « Dans la couleur, nous cherchons la vie ».
Outre sa passion de la peinture, il lit beaucoup et cite des auteurs français dont Zola, Maupassant, Daudet, Hugo, Loti, Balzac, mais aussi Shakespeare, Tolstoï, Dostoïevski, faisant part de ses observations à Théo.
Souhaitant créer une communauté d’artistes, il parvient à convaincre Gauguin qui le rejoindra quelques mois à Arles fin 1888. La cohabitation sociale et artistique se soldera par un échec douloureux pour Vincent, et par la suite l’attitude de Gauguin envers les 2 frères ne semble pas l’ennoblir.
C’est un humaniste, un être d'une grande sensibilité à l'intelligence pragmatique, aux réflexions perspicaces, toujours humble. Dévoué aux gens de petite condition, les paysans, les mineurs, les tisserands, il trouve en eux modestie, profondeur d’âme et de posture qu’il transmet dans ses dessins et ses peintures.
Sa maladie, peut-être bi-polaire ou dépression mélancolique non soignée à cette époque l’a détruit.
« Ils reconnaîtront certainement mon œuvre plus tard et ils parleront de moi lorsque je serai mort et parti. J’y veillerai si je réussis encore à vivre quelque temps ».
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Van Gogh
La nuit est une couleur
Lettres de laborieux ravissement
Lettres choisies et présentées par Luca Iacovone
Traduction des lettres depuis le néerlandais :
Catherine Tron-Mulder
Traduction des apparats : Delphine Ménage
L’introduction éclairante de Luca Lacovone est incitative.
« C’est en autodidacte que Van Gogh arrive à la peinture, et seulement après son vingt-septième anniversaire ; son cursus artistique ne durera qu’à peine dix ans, au cours desquels il produira plus de 860 tableaux et 1000 dessins, au rythme d’une nouvelle œuvre toutes les 36 heures. »
Lettres d’espérance à Theo van Gogh.
Lettres d’ambition à Paul Gauguin, Willemien van Gogh, Emile Bernard, Theo van Gogh.
Lettres de désespoir à Willemien van Gogh, Theo van Gogh.
Ce pli-prêt-à-expédier est une gageure. Érudit et délicat, pictural et empreint d’une émotion vive.
Lire cet épistolaire est une rencontre précieuse avec Vincent van Gogh (1853-1890). « Dix années de ferveur créatrice. »
Génie, manichéen, artiste fragile, romantique et torturé, maître de l’art. Vincent van Gogh était un être éblouissant et sensible.
Ce pli-prêt-à-expédier est une chance infinie. Lisez-le puis glissez le dans une boîte aux lettres pour un destinataire attentif à La Nuit étoilée, Racines d’arbres, Les Vieux Souliers aux lacets... »
Orné d’apparats, de lettres confidentes, ce pli au doux prix de 7 ,95 € est une exception éditoriale, une loyauté et un petit bijou.
« Enfin je crois qu’une fois ici vous allez comme moi être pris d’une rage de peindre dans les intervalles du mistral, les effets d’automne, écrit-il à Paul Gauguin. Un tableau de maître vivifiant.
Publié par les majeures éditions L’Orma qui prouvent une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.
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Les éditions Textuel proposent ici les fac-similés des lettres de Vincent Van Gogh adressées entre 1888 et 1890 à son frère Theo, mais aussi à ses amis peintres (Bernard, Gauguin, Signac,...). Il y a dans cet ouvrage deux miracles si l'on peut dire. D'abord, l'écriture de Van Gogh, qui manifeste la tension totale que l'on imagine, et quelle façon de rédécouvrir un peintre par ses écrits. Et puis, les dessins et croquis étonnent par leur justesse, leur force immédiate. Ils sont déjà la couleur des grands tableaux, la tension graphique des oeuvres magistrales. Mêlés aux lettres, ils préparent une oeuvre dans le doute, la souffrance, autour des mots.
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8 années de correspondance ininterrompue et presque 700 lettres exclusivement écrites à son frère qui l'aura entretenu jusqu'au dernier jour. Tragique histoire que celle de Vincent, condamné à travailler sa peinture toute sa vie durant et ceci dans le plus grand dénuement. Un travail si intense qu'il sombrera dans la folie sans avoir pu obtenir la reconnaissance de ses pairs et sans savoir qu'il deviendra l'un des peintres les plus célèbres au monde. Au delà des anecdotes picturales, on est ébloui par l'obstination et l'opiniâtreté de l'artiste malgré les épreuves, son humilité constante, son amour fraternel jamais démenti et ses réflexions modernes sur la littérature et l'Art en général... même si au fil des pages, les répétitions et la mélancolie grandissante plombent quelque peu la lecture. Une oeuvre littéraire incontournable.
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manger, créer, trouver la teinte juste, supporter Gauguin,se loger, être soutenu, trouver un marchand...le trivial et l'essentiel d'un peintre de génie, hanté par l'absolu.
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Un ouvrage remarquable, qui recense de nombreux et superbes planches des dessins au trait, réalisés par Vincent Van Gogh, entre 1888 et 1889.
Dans l'introduction de Fritz Erpel, la démarche de Van Gogh est expliquée et des réflexions du peintre sur ce travail graphique, sont notées.
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Incontournable pour connaître Van Gogh.
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Ce tout petit livre présente des extraits de lettres que van gogh a écrit à ses proches. Par ses lettres, on découvre ce qu'a pu être sa vie, à quel point son esprit a pu être torturé, son corps malade,etc.
C'est vraiment intéressant parce qu'il n'y a pas d'interprétation, hormis celle du lecteur bien sûr. Certes, les extraits de lettres ont été découpés, soigneusement choisis, mais on découvre l'artiste et son mal être dans son époque, ainsi que quelques unes de ses peintures. C'est enrichissant et étonnant!
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Il y aurait au total 651 lettres, qui racontent toute la vie de Van Gogh et décrivent aussi ses toiles. Théo trouve une dernière lettre, inachevée, dans la poche de Vincent qui s'est tiré une balle dans la poitrine, en 1890. Cette correspondance, aujourd'hui publiée, est essentielle pour comprendre l'œuvre de cet artiste.
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L’édition d’Actes Sud est volumineuse mais elle est sans doute la plus exhaustive en un seul volume parmi les publications récentes. La courte biographie permet de ressaisir les lettres dans leur contexte et d’observer ce que Vincent n’écrit pas. La présence de notes aurait été appréciable, au risque de d’alourdir un ouvrage déjà conséquent. Dommage que seulement quelques croquis présents dans les lettres soient intégrés à cette édition. Cela reste une bonne introduction aux lettres.
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Évidemment j’ai pleuré et été transportée aux côtés de Van Ghog et de sa folie destructrice et créatrice à la fois. Un livre puissant
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Où l'on découvre que Vincent est aussi un grand lecteur et se passionne pour la littérature, notamment française, en témoigne ses citations de Victor-Hugo, Balzac, Zola, Daudet, Congourt, etc...Il se réfère également aux auteurs Anglais Shakespeare, Dickens, Carlyle.
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J’ai écouté cette sélection de lettres, lues par Denis Lavant, dans la collection Ecoutez Lire, chez Gallimard, très recommandable. J’ai eu surtout une surprise, liée à mon ignorance : Je savais que l’artiste avait été très soutenu, toute sa vie, par son frère adoré. Mais je ne savais pas combien leurs échanges étaient parfois érudits : Vincent dispose d’une culture littéraire large, et d’une curiosité aigue pour les créations de son époque. Ses avis sur les styles comme sur la politique ne sont jamais inconsistants, et toujours très engagés. Mais ce qui frappe le plus dans ses lettres, ce sont à la fois la lutte incessante d’un homme (très bien élevé et très honnête) contre la misère et pour la survivance, et la conviction profonde de suivre sa propre voie d’artiste, son unique vocation.
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