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Critiques de Violaine Huisman (168)
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Fugitive parce que reine

Cette déclaration d’amour viscérale de Violaine Huisman à sa mère maniaco-dépressive est bouleversante. Le portrait étincelant et profondement humain de cette figure maternelle hors norme, porté par une plume magnifique, met en lumière l’amour enveloppant de l’auteure et de sa sœur pour cette mère cataclysmique, exagérément libre et blessante malgré elle. Ce qui fait l’originalité du récit de leur jeunesse anormale c’est précisément la force lumineuse et l’amour qui s’en dégage. Catherine, leur mère, leur reine, cette furie comparable à une boule de feu qui peut s’éteindre aussi facilement que s’embraser, au régulateur d’émotions aussi consumé que ses Rothmans rouge qu’elle promène et oublie deci delà dans la maison de cendres quand elles ne sont pas « greffées au visage », continue de les fasciner.Elles sont éblouies par cette génitrice aux éclipses répétitives « fugitive comme un astre derrière un nuage », tantôt météore venu illuminer leur vie et les guider courageusement tantôt trou noir producteur de vide mortifère et d’anxiété. Leur maman évanescente au tempérament hautement inflammable qui écrit des poèmes a eu un départ difficile : enfant non désirée, père absent, mère revêche et rejetante puis une maladie infantile qui l’oblige très tôt à affronter seule un long séjour à l’hôpital ce qui explique probablement sa détresse psychologique et alimente sa névrose. Mais sa maladie mentale, ses manquements et ses internements ne l’empêchent pas d’être combattive et aimante. L’écriture est addictive, on devient curieux de découvrir les aventures souvent drôles de leur « famille torpillée » pourtant dignes d’une tragédie Antique sur un chemin en creux et bosses. Le quotidien de cette danseuse fantasque à la beauté aveuglante allant de relations sulfureuses en séparations houleuses, désole et ensorcelle à la fois. En état d’hypervigilance, redoutant les épisodes maniaques autant que dépressifs, ses filles se sentent investies d’une mission : « maintenir maman en vie ». Et NON, malgré sa fin déchirante, elles n’ont pas échoué à la maintenir vivante leur reine, puisque sa vie continue à pulser là, frénétiquement, sous chaque ligne de ce roman poignant.
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Fugitive parce que reine

Même imparfaites, même dangereuses, un enfant perçoit sa mère comme une reine. Celle de Violaine et de Elsa est une reine, celle pour laquelle elles l’enserrent de tout leur amour. Fugitive parce que reine est un roman autobiographique, ode à l’amour, ode à une mère imparfaite. Juste une mère.



On découvre dans la première partie le récit de Violaine nous racontant sa mère Catherine, une femme maniaco-dépressive, avec des hauts et beaucoup de bas. Elle pleure, crie, frappe ses enfants, parfois sans raison pour leur revenir les lèvres pleines de mots d’amour, elle suffoque, plie, se perd, se soûle dans des cocktails mêlant alcool et anxiolytiques, elle vascille, disparaît, revient. Les deux petites, témoins et victimes du déséquilibre maternel, s’arment pour protéger leur mère, lui venir à son secours, la dédommager, l’excuser et toujours l’aimer, l’idolâtrer car elles n’ont qu’elle, Catherine, leur mère, leur reine.



Dans la seconde partie, Violaine s’attarde à rembobiner le film de Catherine. Son enfance meurtrie auprès d’une mère désaimante, cruelle, indifférente, jalouse. Comment se construire en adulte lorsque l’amour a passé la main ailleurs, Catherine fera sa première tentative de suicide à l’âge de 7 ans avant d’être internée dans un hôpital psychiatrique où sa mère l’abandonnera sans la moindre visite. Adulte, elle s’accrochera aux hommes, happée par le besoin d’être aimée, la passion passant avant l’équilibre, elle choisira des hommes marginaux avec lesquels sa souffrance se couchera sous les frasques de la passion.



Poursuivre au-delà de l’enfance tangible de Violaine et de Elsa afin de comprendre cette mère et l’origine du mal est nécessaire pour cerner l’amour incroyable qui unit ce trio. On ne naît pas mauvais, c’est la société et les mauvaises pioches qu’on tire au départ qui nous salissent. Catherine en a fait les frais. Malgré ses faiblesses, elle a fait de son mieux pour conjurer la fatalité et ne pas réitérer les erreurs de son enfance. Obsédée par l’ouvrage « Tout se joue avant 6 ans », elle sait que pour elle c’en est fini, mais elle veut croire qu’il en sera autrement pour ses filles.



Je n’ai pas trouvé ce roman noir ni dur. D’une réalité mi-ange mi-démon, avec tact, psychologie et beaucoup d’amour, fugitive parce que reine est un roman marquant sur les ravages de la petite enfance où il n’est pas question ici d’un sauveur résilient mais de suffisamment d’amour et d’intelligence pour défier une malédiction.



N’oublions pas cette citation de Louis-Ferdinand Céline :

« Si les gens sont si méchants c’est peut-être seulement parce qu’ils souffrent mais le temps est long qui sépare le moment ou ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs ».
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Fugitive parce que reine

Voici un premier roman impossible à lâcher, lu d'une traite ou presque, bouleversant et tragique , une autobiographie à peine déguisée puisque les prénoms et les noms sont gardés.

Ce texte cru , allégre , vrai et tendre,expressif, tout en tension conte l'amour fou de deux filles pour leur mère Catherine : fantasque, possédée de démons,euphorique puis dépressive , entière , incontrôlable, déchirée et hantée par des fêlures irréparables , consécutives à son enfance , rejetée totalement par une mère danseuse , indifférente , qui ne voulait pas d'elle , qui l'abandonna enfant pendant plusieurs mois à l'hôpital Necker .......Ses filles aimantes et généreuses la protègeront avec une force fascinante, incroyable !!



Jalouse de son éblouissante beauté, la mère n'acceptera jamais aucune de ses faiblesses , ni ses excès.......

Catherine se vengera de toutes ces humiliations grâce à sa beauté ravageuse , son corps splendide et son génie de la danse : elle est souple , longiligne, gracieuse, maîtrise à la perfection les piqués et fouettés, les pirouettes, elle y excelle !

Las ! le mur de Berlin vient de tomber lorsque Elsa , 12 ans et Violaine10 ans voient leur mère s'effondrer elle aussi .

Plus violemment que d'ordinaire , elle ne résiste plus , explose de souffrance , jusqu'à se faire interner ........ses filles ont l'habitude , mais là .......

La construction étrange du livre , en emboîtements et retours en arrière successifs ajoute encore à l'émotion intense du lecteur !

Catherine est une héroïne indomptable qui épuisera maris , amants , amantes , elle se noie , se perd, s'abîme dans la fumée, le sexe, la drogue , les médicaments , ressasse , se lamente , hurle son mal au sein de scènes crues, épiques, cruelles , insensées, tout en s'agrippant de toutes ses forces à l'amour inconditionnel de ses deux filles !

Le milieu parisien snob, brillant , riche, ( auquel Antoine son deuxième mari appartient ) ne peut accepter qu'avec défiance cette ballerine prolétaire , au décalage social évident , à la langue soutenue , au français respectable, très souvent agrémentée de gros mots , d'argot de pouilleuse , dont elle ne pouvait s'empêcher de truffer ses phrases ! Une prolétaire pourtant habillée en Saint - Laurent ou Christian Dior !

Quelle trace laisse t- on ?

Que transmet - on de soi ? de quoi se souviendra t- on ? Oú la souffrance remontant à l'enfance peut - elle mener ?

Catherine ne veut pas faire subir à ses filles le "désert d'amour " qu'elle a traversé , elle fait pire avec ses excès en tous genres .

Mais ses filles l'aimeront toujours passionnément.Le récit hallucinant , à la plume érudite ou grossière , crue et acérée, émouvante, sulfureuse et lumineuse nous fait pénétrer dans la peau abîmée , éperdue de désirs contradictoires, fous, brûlée par la vie de Catherine , une héroïne insaisissable .......



Ce témoignage est un chant d'amour éblouissant , un cri de tendresse ineffable et puissant , un bel hommage qui rend sa dignité à une mère excessive en tout !!

Il faut que leur mére les ait beaucoup aimées pour que Violaine dessine un portrait aussi éperdu d'amour !

Fascinant ! Bouleversant !
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Fugitive parce que reine

Une lecture inconfortable.

Lire le désarroi de cette petite narratrice confrontée à la maladie mentale de sa mère, assister à la déchéance, s'immiscer dans les failles des uns et des autres.

Un voyage en enfer, un sentiment de gâchis et d'impuissance.



Tout au long de ma lecture, j'ai pensé à la phrase de Stendhal « Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c'est l'âme du lecteur ». En l'occurrence ma caisse à moi a produit des sons discordants.

Rien à voir avec la qualité du texte, la beauté de l'écriture, non. Violaine Huisman a la plume sûre, la tournure élégante.

Plutôt une question de moment, de bagage aussi.

Ce sujet n'a pas pour moi l'excuse de l'exotisme.



Pas le bon archet pour mon violon, mais nul doute que la musique sera belle chez d'autres lecteurs…



Challenge Muli-défis 2018

Challenge Plumes féminines 2018
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Fugitive parce que reine

Violaine Huisman est la narratrice de son roman. Elle est le second rôle dans cette histoire autobiographique où elle raconte sa mère, Catherine et le long cheminement qui l’a amené à sombrer petit à petit dans une maniaco-dépression jusqu’à l’enfermement en hôpital psychiatrique.

Le sujet pourrait paraitre grave mais l’auteure avec un rythme mené tambour battant emporte tout sur son passage, passant de scènes cocasses et drôles à des épisodes de vie tragiques sans trop d’états d’âme.

Le plus choquant n’est pas la façon dont elle et sa sœur ont eu à subir les maltraitances physiques ou psychologiques venant de leur mère malade, mais bien évidemment de la façon crue, exhibitionniste, vulgaire, obscène et glauque dont l’auteure étale devant nos yeux ébahis l’épopée du vagin de sa propre mère. Qui aurait l’idée perverse de se renseigner sur la vie sexuelle de sa propre mère et en plus de l’étaler aux yeux de n’importe quel quidam ?

C’est indigne.

Ce fait de plume est bien l’annoncement, résonnez trompettes, carillonnez cloches et tocsins, d’une société décadente qui a brisée toutes les barrières de la morale et qui élève, cultive, multiplie en son sein des spécimens dignes d’être les pires rebus de l’humanité, déchets d’immoralité, des succubes qui copulent avec l’éthique, la viole et la conchie. Notez que ce roman a reçu le prix « Marie-Claire du roman féminin » ainsi que le prix « Françoise Sagan », histoire de bien enfoncer le clou de l’ignoble débauche sur la croix de l’innocence martyrisée, les furies se congratulent.

Heureusement, il y a la dernière partie du roman de Violaine Huisman à laquelle il faut absolument arriver car on y trouve le Saint Graal. Toute la beauté de ce roman irradie à travers les mots de l’auteure. Le titre prend son sens pleinement. On atteint l’extase, la métamorphose a lieu, le vilain petit canard s’est transformé en merveilleux cygne, Alléluia !

Si l’on ne fait cas de cette vilaine incartade littéraire du début, « fugitive parce que reine » est un roman très agréable à lire que je recommande, tantôt enivrant, tantôt croustillant, au final bouleversant.

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Fugitive parce que reine

C’est vrai qu’il y a eu ces derniers temps plusieurs livres autobiographiques sur des mères bipolaires...



C’est vrai aussi que Catherine, celle de ce récit, est particulièrement allumée et ne ménage pas ses filles...



Et pourtant @Fugitive parce que reine m’a retournée par l’amour fou qu’il raconte. Amour d’une mère pour ses filles. Amour de filles pour leur mère. Amour d’une femme pour un homme et pour les hommes. Mais aussi amour de la vie, de la liberté, de la passion et de la fantaisie. Refus de la tiédeur, de la mesure et de la raison.



Le livre est organisé en trois parties, d’abord une lettre d’amour à la première personne de la petite Violaine à sa maman, puis un récit factuel de la vie de cette fameuse maman, et enfin un épilogue à la vie de cette femme et au livre.



Contrairement à beaucoup de lecteurs sur Babelio, ce n’est pas la 2e partie objective qui m’a séduite. Elle m’a intéressée par l’éclairage qu’elle apporte aux 2 autres, mais pas touchée. Le début et la fin, en revanche, si !



Même si ma mère est nettement moins barrée et plus équilibrée que Catherine, je me suis retrouvée dans beaucoup d’anecdotes, de doutes ou d’exaltations de Violaine. Et j’ai aimé cette ode à une femme et à la vie.

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Fugitive parce que reine

Violaine Huisman (traductrice en anglais) nous livre pour cette rentrée de janvier 2018 un roman bouleversant qui est aussi largement autobiographique.



Elle rend aussi un vibrant hommage à sa mère, Catherine, une femme vraiment excessive que les médecins ont diagnostiqué comme "maniaco dépressive", à une époque où on de disait pas encore bipolaires pour parler de ces individus qui alternent périodes d’euphories et séquences de grande dépression et auto apitoiement.



On pense, à la lecture de ce livre entre le récit et le roman ( la frontière semble bien tenue comme souvent dans ce genre de livres) à "Rien ne s’oppose à la nuit" de Delphine de Vigan, aussi portrait déchirant d'une mère borderline, ou plus récemment "Encore vivant" de Pierre Souchon- voir chronique ici même qui parlait aussi de bi polarité vu de l’intérieur mais Violaine Huisman se différencie des autres livres sur le sujet sur le sujet par une plume alerte et poignante et une construction assez originale, en deux parties ( enfin trois si on compte un court épilogue dans lequel la narratrice fait le bilan avec le recul de sa vie d’adulte).



Après une première partie, dans laquelle l’auteure expose sans pathos et avec beaucoup de lucidité son rehard sur cette enfance somme toute assez brutale où sa mère lui paraissait particulièrement difficile à cerner et où les rôles entre parents et enfants se voient inversés, la deuxième partie, se place du point de vue de Catherine, et de ses vies avant d’avoir eu ses filles, éclairant largement les zones d’ombres de la première partie.



On voit que l’auteur a eu une enfance peu ordinaire, dans laquelle sa mère personnage bigger than live avait tendance à tirer toute la couverture avec elle, et si l’auteur ne nous épargne pas certaines scènes très dures sur la déchéance maternelle (où se cotoient alcool, cigarette, médicaments...) , elle parvient in fine à toujours apporter une tendresse et une humanité à cette mère, reine brisée et parfois déchue , mais reine quand même…



Une plume percutante et fluide qui pourra laissé pas mal de lecteurs totalement bouleversés.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Fugitive parce que reine

Violaine Huisman nous parle de son enfance et de son adolescence passées auprès de sa mère. La bipolarité de celle-ci influe sur tout. C'est un texte réussi. J'ai trouvé certains passages crus, trop intimes. Mais l'amour prime, l'amour de cette mère pour ses filles et l'amour qu'elles lui portent. Un beau récit, addictif. J'en ai apprécié la lecture.
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Fugitive parce que reine

Lecture assez perturbante. Ecrire sur sa mère bipolaire semble être la tendance du moment, c'est mon cinquième ouvrage autobiographique sur ce thème qui me tombe sous les yeux depuis le début de l'année...

Sur la forme, celui-ci est réussi, l'écriture de Violaine Huisman est agréable à lire, et même plus que cela, sa "patte" est précise, littéraire, élégante. J'aimerais la retrouver dans un autre contexte.

Le contexte justement, parlons-en un peu. Bien que comprenant parfaitement que la petite fille devenue écrivaine aime sa mère avec son coeur, avec ses tripes, ce qui est très légitime, je n'ai pas pu partager son engouement pour la personnalité de celle-ci. Tout n'est pas excusable. Son égoïsme, sa méchanceté, sa malhonnêteté envers ses filles, envers ses proches, et la société en général m'ont, comment dire, fortement "contrariée". Je me suis surprise, à plusieurs reprises, à me dire que si cette femme-là ne s'était as retrouvée riche, adulée et désoeuvrée, grâce à sa beauté naturelle, si elle avait dû "trimer" comme la majorité des mères, pour nourrie ses enfants, peut-être n'aurait-elle pas eu le temps de commettre toutes ses actions ahurissantes.

Alors non, je n'ai pas pu éprouver la moindre admiration pour cette personnalité flamboyante ; seule sa toxicité m'est apparue, et les dommages qu'elle a pu causer à ses enfants, ses maris...

Oui, bien sûr, la jeunesse difficile est un élément à prendre en compte, mais Violaine Huisman peut elle aussi se targuer d'une enfance difficile, mais elle semble être parvenue à en faire quelque chose de positif.

Son besoin de se raconter est compréhensible, mais j'ai hâte de la découvrir dans un récit moins intime.
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Rose désert

On s'en souvient encore fortement : venue d'un peu nulle part, Violaine Huisman nous avait épaté il y a deux ans avec "Fugitive parce que reine", un roman bouleversant largement autobiographique.



Elle y rendait alors un vibrant hommage à sa mère, Catherine, une femme vraiment excessive que les médecins ont diagnostiqué comme "maniaco dépressive", à une époque où on de disait pas encore bipolaires pour parler de ces individus qui alternent périodes d’euphories et séquences de grande dépression et auto apitoiement.



Deux ans plus tard, elle continue la voie de l'auto fiction qu'elle transcende largement par une plume alternant envolée lyrique et sensuelles et confessions très intimes avec ce nouveau roman "Rose désert" sorti pour la rentrée littéraire.



A moins de trente ans, Violaine, narratrice qui fait donc énormément penser à la romancière, quitte New York et l'histoire d'amour toxique qu'elle vivait alors pour partir toute seule dans une Afrique subsaharienne aussi mystérieuse qu'hostile.



"Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps "chantait Jean patrick Capdevielle en 1983 ( je vous parle d'un temps), Violaine Huisman, elle ne chante pas, mais elle écrit et elle se souvient de son passé, histoire d'exorciser ses démons.



Vont ainsi s'enchevréter des fragments du passé , et des souvenirs de ce LUI, charimastique et odieux à la fois, avec ce présent désertique, agrémenté de rencontres souvent d'infortunes avec quelques exilés et expatriés pas toujours bien intentionnés.



La plume de Violaine Huisman, singulière, dure, autant érotique qu'élégante contribue pour beaucoup à faire de ce "Rose désert" une lecture assez saissisante et confirme tout le talent de la jeune romancière...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Fugitive parce que reine

Participer à Masse critique implique un consentement actif, le fait de cocher un livre de la liste proposée aux commentaires des lecteurs, un ouvrage que l'on s'engage à commenter dans les délais impartis. Fugitive parce que Reine de Violaine Huisman n'était pas mon seul choix, mais le hasard ou la volonté d'un tirage au sort orchestré par des forces mystérieuses a fait de moi l'heureux destinataire, -recevoir gracieusement un roman expédié par la prestigieuse maison d'édition Gallimard est toujours un plaisir, de cette ode au seul amour inconditionnel que porte l'espèce humaine, celui d'une mère pour ses enfants, des enfants pour leur mère.

L'auteure qui signe là son premier opus affiche une belle maîtrise de sa plume qu'elle rend tour à tour prolixe, précise, érudite, populaire, grossière, fluide ou émouvante, entraînant le lecteur dans la scansion furieuse d'une vie familiale orchestrée par la figure tutélaire, cette maman qui régna des premiers souvenirs d'enfance à sa disparition et qui sans nul doute occupe une place irremplaçable et inégalable dans la mémoire de sa descendance.

Ce livre résonne en moi, à tort ou à raison, comme une tentative de maintenir en vie et de prolonger l'existence de cette mère adulée dans les pages d'un ouvrage auquel le dépôt légal confère une once d'immortalité. Je comprends le besoin ou l'envie de l'écrire, mais l'histoire manque des ingrédients qui m'emportent en tant que lecteur. Tout au long de la première partie, je me disais que sans ma participation à masse critique, j'aurais pu abandonner la lecture. La biographie de la mère fut un peu plus digeste…

Ce manque d'enthousiasme tient au fait que cette histoire est trop personnelle, trop intime, nombre de relations parents-enfants finissent couchées sur le papier, elles ne m'intéressent que dans un contexte plus large que la simple exposition du lien ; et celle-ci n'apporte rien de plus. Le milieu social dans lequel elle se déroule lui évite l'ingérence des assistances sociales, la protection de l'enfance et la rubrique des faits divers.

Cependant, le style de l'auteure mérite un autre roman que j'espère avoir l'occasion de lire.

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Les monuments de Paris

Mon père et son père



Violaine Huisman rend hommage à son père Denis, décédé en 2021, ainsi qu’à son grand-père Georges dans ce roman qui retrace leur histoire, rappelle le destin tragique des familles juives dans la France occupée, et nous fait découvrir la naissance du festival de Cannes et le marketing associé à la philosophie.



Nous avions découvert Violaine Huisman en 2018 avec Fugitive parce que reine, le portrait sensible et délicat de sa mère. Poursuivant l’exploration de sa famille, elle se penche cette fois sur son père Denis, décédé le 2 février 2021 et celle de son grand-père Georges.

Après des décennies passées en Amérique, Violaine rentre au pays. «Je suis rentrée en France de crainte d’être loin de toi quand tu disparaîtrais.» Une crainte que la pandémie va raviver, mais finalement sa fille sera bien aux côtés de son père à l’heure où il rend son dernier souffle. Désormais, elle peut en dresser le portrait :

«L’outrance, le trop, le toujours plus, l’hubris a été ton mode opératoire, ton équilibre. Tu avais déjà cinquante ans quand je suis née, tu étais alors riche et célèbre, débordant d’activités, tu te distinguais par ta flamboyance et ta façon de n’être jamais parfaitement dans les clous. Ton énergie foutraque s’assortissait d’une rigueur intellectuelle sévère; à ta soif d’argent répondait une sainte horreur de la spéculation; et ainsi de suite. Tu incarnais la contradiction avec brio et flegmatisme. Pour décrire ta profession, tu t’autodésignais comme universitaire-homme d’affaires. Le trait d’union devait suffire à expliquer ta double casquette. Tu étais à la fois professeur de philosophie et fondateur d’écoles qui avaient fait florès. Tu étais entrepreneur et enseignant, mais aussi auteur, directeur de collection, producteur d’émissions de télévision, père de huit enfants de quatre lits, ex-mari de trois femmes, et séducteur invétéré. À mes yeux, tu étais invincible, omnipotent ; tu étais ailleurs, trop grand, trop imposant, trop tout. Ta panse de bon vivant, mes bras ne parviendraient jamais à en faire le tour. Ton ventre était toujours plein d’un autre enfant, d’une autre histoire – de ceux, de celles qui m’avaient précédée.»

C’est donc sur les pas de cet homme qu’elle nous convie, parcourant le Paris des Trente Glorieuses et, ce faisant, explicite le titre du roman: «Mon père avait vécu, depuis sa naissance, comme au milieu d’une carte postale, dans un rayon de moins de trois kilomètres autour de la tour Eiffel. Petit garçon, il avait grandi au palais de l’Élysée, où son père avait été secrétaire d’État sous Paul Doumer. L’ancien président de la République était avant tout pour moi le nom d’une avenue du seizième arrondissement qui partait de la place du Trocadéro, ou plus précisément du palais de Chaillot dont mon grand-père avait supervisé la construction, en tant que directeur général des Beaux-Arts, face au salon de thé Carette, à l’angle opposé, entre l’avenue Kléber l’avenue Poincaré.»

C’est avec ce style classique, soucieux de trouver le mot juste et bien loin de l’hagiographie que l’on chemine aux côtés de cet homme qui a sûrement brûlé sa vie de peur de la perdre. En 1940, il est aux côtés de son père, à bord du Massilia, quand ce dernier décide de gagner Alger aux côtés de nombreuses personnalités et hauts fonctionnaires. Un paquebot qui finira par aborder à Casablanca, au milieu d’une foule hostile et vaudra à nombre de ses passagers un destin tragique. Car on traque les juifs, car on traque ceux qui entendent continuer le combat et ne pas rejoindre Pétain, considérés comme des traîtres.

Aussi bien durant sa vie professionnelle que privée, on sent ce besoin d’en faire toujours plus. Il se mariera trois fois, aura huit enfants – Violaine étant la petite-dernière – et passera notamment à la postérité pour la publication d’un manuel de philosophie qui a accompagné des milliers d’élèves. Mais il est aussi à l’origine de la création de nombreuses grandes écoles.

À ce portrait sans complaisance, mais avec beaucoup d’amour, vient s’ajouter en filigrane celui de sa mère – «aujourd’hui que j’ai atteint l’âge qu’aura éternellement maman au fond de mon cœur, je me surprends à retrouver ses mains en regardant les miennes, et la douleur qui me saisit alors déchire le réel d’un coup de griffe» – mais surtout celui de son grand-père Georges dont on se dit qu’il aura peut-être aussi un jour «son» roman, tant sa personnalité est riche. Créateur du Festival de Cannes, ce haut-fonctionnaire a aussi beaucoup fait pour la préservation du patrimoine et pour les beaux-arts. Il a notamment organisé la mise en lieu sûr d’œuvres majeures lorsque l’Allemagne nazie a déferlé sur la France. Après l’épisode du Massilia, il parviendra à rester caché et à échapper aux rafles.

On l’aura compris, Violaine Huisman a réussi, une fois encore, en plongeant dans ses racines familiales, à nous raconter la France du siècle passé. Avec élégance, avec style, avec passion.





((Babelio – Lecteurs.com – Livraddict))

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Fugitive parce que reine

Romancière parce que fille

Le premier roman de Violaine Huisman est un sublime chant d’amour d’une fille pour sa mère. C’est aussi une ode à l’émancipation.



Deux chutes, presque en parallèle, vont marquer la narratrice de ce beau roman : celle du mur de Berlin et celle de sa mère. Sauf que, pas davantage pour l’événement historique que pour l’événement intime la petite fille ne va pouvoir prendre la mesure de ce qu’elle est train de vivre. Mais elle perçoit intimement que ce qui se joue là est important et grave. Il aura fallu attendre que le temps fasse son œuvre de polissage pour saisir l’entièreté et la force de ces moments de bascule.

« j’avais admiré maman jusque-là, et l’éclat de sa présence dans mon regard mouillé de petite fille n’avait pas eu le temps de se ternir. Elle s’était éclipsée brusquement. Maman avait sombré dans une dépression si cataclysmique qu’elle avait dû être internée de longs mois ».

L’explication qu’on lui donne alors «ta-mère-est-maniaco-dépressive» n’en est pas une. Vingt ans plus tard, Violaine Huisman a su trouver les mots pour dire dire le mal qui a rongé cette femme, des mots à la fois splendides et pathétiques, sombres et éclairants. Des mots qui fouillent au plus près un sentiment jusqu’alors diffus, parce qu’il faut parer au plus pressé, parce qu’on gère la situation : « À douze et dix ans, ma sœur et moi allions devoir nous débrouiller seules, sans maman, et nos familles rafistolées s’avéraient d’un soutien inébranlable ». Car le père refuse la garde des enfants et laisse des amis prendre en charge sa progéniture.

Pour son excuse, on dira qu’il n’a pas eu envie de revivre un nouveau traumatisme, lui qui a grandi dans le palais de l’Élysée petit garçon, puis dans des logements de fonction d’un luxe comparable, et qui brusquement, lorsque la Seconde Guerre a éclaté, s’est retrouvé sans un sou, obligé de fuir en raison de ses origines juives. « Papa se rappelait qu’un beau jour, en pleine guerre, alors qu’ils étaient cachés sous un nom d’emprunt à Marseille, son père avait dit que si d’ici à la fin du mois il ne trouvait pas de quoi les faire vivre, lui, sa mère et ses frères, ils iraient tous se jeter dans le Vieux-Port au bout de la Canebière. »

Au fil des pages, on retrouvera les traces de son parcours, de l’histoire familiale et de sa rencontre avec cette mère fugitive parce que reine, qui mettra au monde ses filles alors qu’elle entendait vivre libre, émancipée. « Maman ne cachait ni son corps ni ses amants, et le défilé permanent de spécimens aussi improbables que variés donnait à notre domicile des allures de freak show d’autant plus insolite qu’il comptait des gens normaux, des anomalies au milieu du bazar de bizarreries dans lequel nous étions élevées. » Et des bizarreries, il y en aura beaucoup. On pourra les affubler de noms de maladie, la schizophrénie, la mythomanie, la kleptomanie, la neurasthénie et même l’hystérie, mis ce ne serait sans doute pas, du moins au yeux de ses filles, la meilleure manière de raconter ce que cette femme dégageait, aussi excessive que passionnée.

Du coup l’entreprise de Violaine Huisman devient aussi difficile que risquée. Elle essaie de répondre aux questions essentielles « Qu’est-ce qu’on garde d’une vie ? Comment la raconter ? Qu’en dire ? Est-ce qu’une vie compte autrement que dans l’enfantement ou la création ? Quelle vie vaut la peine d’être retenue ? De qui se souvient-on ? De qui se souviendra-t-on? »

La réponse se trouve dans la dernière partie de ce roman lumineux, dans les pages qui disent les dernières années de cette mère. Comme un lien intangible mais aussi fort que l’acier, l’amour qui les unit est de ceux que l’on imagine indestructible parce que se difficile à conquérir, si délicat à conserver.

Un chant d’amour sublime qui entraine avec lui toutes les tornades qui ont accompagné leurs existences respectives.


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Fugitive parce que reine

Violaine Huisman est la fille de DenisHuisman et de Catherine Cremnitz.

Dans la première partie elle raconte son enfance et celle de sa sœur

Dans la seconde la vie de sa mère

Dans la troisième la vie après la mort de sa mère

Une mère omniprésente, fantasque, débordante d’amour, déjantée, instable, bipolaire, très classe ou très vulgaire…..

Un père tout aussi aimant, mais très particulier d’une autre manière.

Des parents hors norme, inclassables.

Ce livre est un cri d’amour pour sa mère, si fusionnelle puis si fuyante.

Une véritable reine mise sur un piédestal.

Une mère qui leur en a fait voir de toutes les couleurs mais les aimait passionnément.

Le texte est dense, authentique, émouvant.

Les lignes sont serrées, sans beaucoup d’air, comme si l’auteur voulait en dire un maximum.

Et elle en dit beaucoup sans que jamais on ne ressente de l’exhibition, du déballage.

Tout reste sobre dans l’excès, et ça n’a rien d’un exercice facile.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman autobiographique.

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Les monuments de Paris

On s'en souvient encore fortement : venue d'un peu nulle part, Violaine Huisman nous avait épaté il y a six ans avec "Fugitive parce que reine", un roman bouleversant largement autobiographique.



Elle y rendait alors un vibrant hommage à sa mère, Catherine, une femme vraiment excessive que les médecins ont diagnostiqué comme "maniaco dépressive", à une époque où on de disait pas encore" bipolaire" pour qualifier ces individus qui alternent périodes d’euphories et séquences de grande dépression et auto apitoiement.



En cette rentrée de janvier 2024, c'est à son père Denis, décédé en 2021, ainsi qu’à son grand-père Georges dans ce roman qui retrace leur histoire, et nous fait découvrir la naissance du festival de Cannes et le marketing associé à la philosophie.



Un très beau récit sur les fardeaux et les fantômes d'une famille, sur l'Histoire et le patrimoine culturel français et qui plonge le lecteur dans le destin tragique des familles juives dans la France occupée.



Violaine Huisman tisse un fil ténu mais solide entre l'intime et le collectif à travers le destin de cette famille et nous renseigne avec minutie et rigueur sur des pages d'histoire politique et culturelle de la France avant-guerre.




Lien : http://www.baz-art.org/viola..
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Fugitive parce que reine

C'est noir, c'est violent, c'est fangeux, sanguinolent et putride. Voilà les mots qui me viennent au sortir de ce livre que j'ai lu prise en étau, comme les lignes serrées dans chaque page comme des mailles sans aération. Mailles qui tissent un vie. La vie d'une mère qui abime ses enfants, par sa folie, sa déliquescence, son amour ténébreux, étouffant, irrévérencieux et obscène. J'ai souffert, j'ai eu mal pour l'auteure, Violaine, petite Violaine qui est cette petite fille tourmentée. J'ai repoussé cette mère indigne. Cette mère souffrante mais indigne. Cette mère abimée qui abime et plonge les siens dans l'abîme... Une lecture éprouvante, sordide. Pour moi du moins.

Une écriture dense qui danse entre des mots poisseux. Entre torpeur et frénésie, la folie guette et inquiète.

Un grand malaise m'a envahie, pris à la gorge. Je ne suis pas parvenue à aimer Catherine qui pourtant fait beaucoup penser à Lucile dans "Rien ne s'oppose à la nuit". Mais là où avec Delphine de Vigan, mes yeux se sont finis embués, avec Violaine Huisman, la laideur l'a emporté sur la beauté... Et pourtant, la narration est belle. Étouffante, mais belle...

Critique confuse comme le tourbillon qui m'a emportée en lisant cette histoire.
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Fugitive parce que reine

Encore un roman que j’ai lu en apnée !



Ce roman marquant, impossible à lâcher, est une déclaration d’amour que Violaine Huisman adresse à Catherine, sa mère défunte.



Le portrait étincelant et profondément humain d’une mère fantasque, excessive, anti-conformiste, imparfaite mais tellement émouvante. Femme fragile, beauté fatale, amante, princesse, furie incontrôlable, héroïne indomptable et indomptée.



Violaine commence par ses souvenirs d’enfant, quand avec sa sœur Elsa elles n’avaient qu’un seul objectif « protéger Maman ».

Puis le récit retrace l’existence chaotique de Catherine, dont les premières années sevrées d’amour peuvent expliquer la fragilité et l’instabilité. Cette construction non linéaire ajoute à l’émotion ressentie pendant la lecture de ce magnifique témoignage.



Je n’ai pas pu m’empêcher d’établir un parallèle entre ce récit tragique et bouleversant, parfois rocambolesque, et le terrible roman Rien ne s’oppose à la nuit, dans lequel Delphine de Vigan relate également sa propre enfance aux côtés d’une mère bipolaire et suicidaire.



Bref, j’ai aimé.
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Les monuments de Paris

Violaine Huisman est la fille de Denis Huisman, écrivain, professeur, philosophe et homme d'affaires, et la petite-fille de Georges Huisman, haut fonctionnaire et homme politique sous la IIIe république.

C'est le destin de ces deux personnalités et leurs rapports familiaux qu'elle nous raconte ici.

Denis est un homme excessif, grand dévoreur de vie, séducteur et flambeur, et pourtant attachant.

Georges, le grand père, issu d'une modeste famille juive flamande, parviendra grâce à ses talents à accéder aux plus hautes fonctions de l’État, contribuant par exemple à la création du festival de Cannes. Il participera à "l'embellie" du Front populaire aux côtés du ministre Jean Zay, avant de se cacher pendant l'occupation.

En explorant les archives familiales, l'auteure s'efforce également de lever les zones d'ombre qui entourent ces deux personnages, en particulier celles qui concernent leurs vies intimes.

Écrit dans un style plutôt classique et très fluide, voilà un beau récit, d'une belle sensibilité, sur les rapports familiaux, la traversée d'un siècle tourmenté et le poids de l'Histoire sur une famille.
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Fugitive parce que reine

Abandon par K.O. technique ! Eh oui, moi qui déteste abandonner mes romans, voilà à nouveau que je le fais. J'ai été forte, j'ai essayé de supporter tout ça aussi longtemps que possible … Presque 100 pages ! Mais trop, c'est trop ! J'ai trop de romans intéressants qui attendent sagement dans ma PAL pour me permettre de gaspiller mon temps de lecture à ce genre d'œuvres.

Pourquoi ça n'a pas fonctionné ? Je dirais tout simplement, qu'il m'a manqué d'authenticité. Chaque phrase m'avait l'air surjoué. C'était relativement énervant. J'adore les autobiographies … mais j'adore les autobiographies qui laissent passer un ressenti. Ici, c'était vide. Juste une succession de faits. Maman a fait ci, maman a fait ça … Et quand elle est revenue de l'hôpital, elle a même fait ça ! Lassant en définitif. C'est loin d'être addictif et malheureusement (parce qu'il s'agit d'une histoire horrible qui mériterait d'être lue), c'est loin d'être intéressant. Il y a un vrai problème avec la narration. Elle est trop externe aux faits et à la vie des protagonistes (alors que c'est la fille elle-même qui raconte).

Autre problème : on ne s'attache à personne. Donc, encore une fois, on ne s'émeut pas de l'histoire.

Bref, ça n'a pas matché. Dommage, mais ça arrive parfois ! Si sa mère était une force de la nature, je viens de me prouver que je n'avais pas assez de force pour achever ce roman. On ne peut pas tous être pareil … Sur ce, je vais entamer, je l'espère, un roman digne de ce nom.
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Rose désert

Après Fugitive parce que Reine, autobiographie intense et émouvante sur la mère maniaco-dépressive de Violaine Huisman, l’auteure s'attaque ici à une relation toute aussi fusionnelle et explosive, un homme dont elle était folle de désir et d'amour, hélas à sens unique. Après leur rupture, elle s’est envolée vers le Sahara, effectuer la traversée des déserts de sa vie.



Elle ne s’est pas préparée au voyage, elle atterrit là, au Maroc, sans penser aux précautions d’usage quand on est une femme dans un pays d’hommes… Et si elle était venue ici pour retrouver un peu de « lui » à travers cette culture de la domination masculine ? La jeune femme de trente ans est en manque, prise au piège d’un désir fiévreux, addictif.



Deuxième partie, nous basculons dans une sorte de « Fugitive parce que Reine bis », petit à petit les blessures originelles se rejoignent, car au final les relations que nous vivons sont souvent celles que nous avons déjà vécues. Le modèle maternel est une initiation à l’amour et à la découverte de la sexualité ; à travers les hommes de sa mère, Violaine a intégré des schémas, des répulsions et des critères qu’elle ne maîtrise pas. L’objectif de sa traversée du désert est d’ailleurs de rencontrer Adama au Sénégal, le dernier mari de sa mère. Cette rencontre sera plus tard associée à une disparition insoutenable. Comme si les rencontres masculines étaient toujours, inéluctablement, liées aux fuites de sa mère. « Maman », l’objet de ses névroses, devient le point d’ancrage éternel de ses romans.



Je vous invite à découvrir ce livre au romantisme pornographique, dont le style oscille entre modernité crue et envolées lyriques sublimes. Violaine Huisman nous envoûte avec audace et dévotion dans une littérature qu’elle n’emprunte à personne.
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