Vladimir Fédorovski

Pourquoi est-ce plus dangereux qu'à l'époque de la guerre froide ? Parce qu'à cette période, nous avons toujours su faire la distinction entre la propagande et la politique réelle. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, et le tableau n'en est que plus angoissant.

Chaque année, le 5 mars, jour anniversaire de la mort de Staline, des militants communistes se réunissent sur la place Rouge pour déposer des fleurs sur sa tombe, derrière le mausolée de Lénine, au pied des murailles du Kremlin, siège du pouvoir en Russie.

Le jardin d’Été fut le premier jardin public à la française de la capitale de l’empire des tsars. D’ailleurs son célèbre portail en fer forgé, appelé « les dentelles forgées de Saint-Pétersbourg », deviendra l’un de ses symboles. Ce n’est pas seulement le plus vieux parc de la ville, mais un véritable bijou de sa partie centrale situé sur la rive gauche de la Neva, sur une île formée par la rivière Fontanka, la Moïka et le canal des Cygnes (avec une superficie assez importante de 11,7 hectares).

Les arts et la beauté architecturale deviennent l’essence même de Saint- Pétersbourg. Pierre le Grand chercha à promouvoir les beaux-arts dès la fondation de la nouvelle capitale. Cependant, à l’époque, il n’y avait pas encore de véritable école académique. Seuls quelques ateliers privés commençaient à apparaître grâce au soutien de la cour impériale. Mais à partir de 1741, sous le règne de l’impératrice Élisabeth, fille préférée de Pierre le Grand, Saint Pétersbourg a opéré une véritable percée dans l’art occidental.

J’aime Saint-Pétersbourg, du fond de mon âme et de tout mon coeur.
La ville fondée par Pierre le Grand m’accompagne chaque jour de ma vie, dans les périodes les plus difficiles comme dans les moments de bonheur.
Certes, mon amour est inconditionnel, souvent partisan, mais, que voulez-vous, la cité des tsars fait battre mon coeur que ce soit pendant les nuits blanches, au début du mois de juin quand la clarté s’étire jusqu’à l’aube, ou en hiver, avec ses couleurs étonnantes sur la toile de fond des neiges immaculées…

Le KGB en Russie c'est comme l'ENA à Paris ; c'est au KGB que l'on formait les cadres de l'administration...."

Le tour du petit Boris n’arriva que dans l’après midi : « Le prêtre qui avait déjà ingurgité pas mal d’alcool, tenait à peine sur ses jambes. Il me prit des mains de mes parents, me mit dans l’eau… et m’y oublia : il se disputait avec un autre fidèle. Au début, mes parents, qui se tenaient respectueusement à quelque distance, ne saisirent pas ce qui se passait. Finalement, ils se rendirent compte de la situation : ma mère bondit en hurlant, et me repêcha au fond de la bassine. On me fit recracher l’eau. Le prêtre ne se montra pas autrement ému : « Allez, s’il est capable de survivre à cela, c’est que c’est un garçon solide… Je le baptise Boris. » (…) Mais l’histoire ne dit pas si tant d’eau lustrale ingurgitée d’un coup dans sa bassine n’a pas déterminé sa propension future aux boissons fortes.

Et Pasternak de préciser : "Je me souviens de son ultime remarque : "Demain, c'est moi qui serai à leur place"...Il ne se faisait guère d'illusions." De ce fait, ils seront tous liquidés.

L'autre figure qui influença Pasternak fut son amie Elena Vinograd. Le poète la voyait Moscou en 1917. Elena avait une beauté étrange, un visage au hâle d'ambre, de superbe cheveux sombres et des yeux noirs qui inspirèrent l'homme autant que le poète.

Survint alors, fin août, l'affaire Kornilov. Ce général, populaire pour son étonnante évasion alors qu'il était prisonnier pendant la guerre (il faussa la compagnie aux 45 hommes qui le gardaient), avait été nommé en catastrophe commandant de la région de Petrograd par le régime impérial.

La vie de Pasternak continuerait normalement. Il admirait les soldats qui partaient gaiement pour la guerre, les encourageait. Mais la situation militaire allait se détériorer rapidement. L'hiver 1914 fut rigoureux, on manquait d'armement et d'approvisionnement, le commandement était indécis. l'armée attribua ses premiers échecs à l'efficacité de l'espionnage allemand. Pasternak comme d'autres comprirent alors que la guerre serait longue. Le moral du pays en fut profondément affecté.

Le XX siècle fut tragique en Russie: plus de 3 millions de morts lors du premier conflit mondial, 27 millions durant le second, 25 millions de victimes du régime totalitaire sous Lénine et Staline.

Quand, en 1985, Gorbatchev devint secrétaire général du parti communiste, j'étais attaché culturel à Paris, poste des plus intéressants qui m'a permis de rencontrer beaucoup d'artistes et tous ceux qu'on appelait alors les "idiots utiles", que le régime soviétique savait si bien manipuler, de même que des personnalités, disons, en semi-dissidence.

Le 16 août, au petit jour, à la lisière d'un bois, Goumilev tombait sous les balles, le chapeau sur les yeux, une cigarette aux lèvres, devenant dans l'opinion russe le symbole des martyrs des bolcheviks, si bien qu'à l'annonce de son exécution dans les rues de Petrograd, les passants effrayés dirent :
"Ils ont même osé faire cela. Massacrer la poésie !"

A la pointe du jour, terminées les discussions, on lisait des poésies. Blok lui-même déclamait les siennes. Dans sa longue redingote, la cravate molle nouée avec une nonchalance étudiée, nimbé de cheveux d'or cendré, il était alors dans les années 1906 ou 1907, l'incarnation même d'une beauté romantique. Lentement, il s'approchait d'une table éclairée de bougies, regardait tout autour de lui avec des yeux de pierre, restant de marbre tant que le silence n'était pas absolu; et il attaquait, tenant la strophe avec une maîtrise tourmentée, ralentissant à peine à la rime. Il avait la diction ensorcelante, et lorsqu'il finissait une poésie, sans un changement dans la voix, d'un seul coup on avait l'impression que ce délice avait cessé trop vite et qu'il fallait encore rester à l'écoute.

La nuit du 10 mars 1985 fut très longue au Kremlin. Il était 4 hures du matin quand Raïssa Gorbatchev vit s'arrêter devant chez elle une longue file de voitures. Constatant que la garde de son époux s'était renforcée, elle comprit que son mari avait été élu numéro un de l'Union soviétique. Cette nuit-la Mikhaïl et Raïssa discutèrent encore malgré la fatigue. Leur conversation allait être le prélude de l'élaboration de la stratégie de la perestroïka. Le couple la formula en une phrase : "On ne peut plus vivre ainsi. "

P21
De Moscou à Vladivostok, le Transsibérien parcourt 9299 kilomètres. Les travaux de la ligne ont couru tout au long du XXe siècle, souvent menés par des forçats sibériens – droits communs et politiques confondus -, dans des conditions climatiques et humaines indescriptibles. C’est la ligne de chemin de fer la plus longue du monde. Elle traverse l’Oural, longe le désert de Gobi et s’enfonce dans les montagnes de l’Amour.
Le Transsibérien ne passe pas moins de sept fuseaux horaires et s’arrête une vingtaine de minutes environ toutes les trois heures.

Lefim Iakovlevitch Raspoutine et Anna Vassilievna Parchoukova, les parents de Grigori, se marièrent à Pokrovskoïe le 21 janvier 1862 à l'âge de vingt et vingt-deux ans, respectivement. Une petite Evdokia naquit le 11 février 1863, qui mourut quelques mois plus tard. Une deuxième fille, elle aussi appelée Evdokia, vint au monde le 2 août 1864, mais ne survécut guère. Une troisième fille, prénommée Glikerya, vit le jour le 8 mai 1866 et décèdera quatre mois plus tard. Le 17 août 1867 survint enfin le premier fils, Andreï, qui ne parvint pas à l'âge adulte. En 1868, les livres d'égilse ne font mention d'aucune naissance dans la famille, ce qui signifie que Raspoutine n'a pas pu naître avant 1869. Après 1868, il n'existe pas de registres consultables, hormis certains formulaires originaux remplis à l'occasion d'un recensement de toute la Russie. Ce recensement, daté de 1897, avait été très scrupuleusement réalisé ; y apparaît clairement la date de naissance de Raspoutine : 1869.

Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pêcher. Grigori Raspoutine