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Citations de Vladimir Fédorovski (343)


«Votre personnage est un personnage tout à fait antipathique et le public vous identifiera à lui. Vous ne trouverez plus de travail parce qu'aucun producteur n'engage les acteurs que le public n'aime pas ! Quand j'ai lu le script, le personnage de la fille n'était pas du tout comme ça, mais alors pas du tout. »
Bien sûr, Jannings était jaloux, Marlène le comprit vite et ne prêta plus attention à ce genre de récriminations.
Puis le dernier jour de tournage arriva. Fatiguée par l'entêtement de Sternberg, l'équipe technique ne fut pas mécontente d'en finir. Commença alors le montage du film.
Le réalisateur avait tout fait pour que Marlène soit extraordinaire, et elle l'était. Il se souvenait avec fureur de la petite phrase condescendante du romancier Heinrich Mann en visite sur le tournage : « Ce sera grâce aux cuisses nues de votre actrice que le film connaîtra un succès mondial... »
Mais Marlène vaut mieux que ce jugement imbécile à l'emporte-pièce. Et Sternberg le prouverait bientôt à tout le monde.
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Poutine s'adresse à cet inconscient collectif issu de la Russie impériale, marquée par l'image du château assiégé. Ses proches l'expriment d'ailleurs ouvertement : "puisque nous ne serons jamais aimés, nous devons recommencer à faire peur". 256.
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Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher.
Grigori RASPOUTINE
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Aragon dans les yeux d'Elsa

Après leur rencontre décisive, Elsa a investi l'appartement de Louis Aragon, rue Campagne- Première. Peu à peu, elle écartera les amis trop pressants et les rivales potentielles. (...)
Cependant défions- nous de tomber dans la caricature et écoutons l'analyse pertinente qu'Edmonde Charles- Roux livre à Bernard- Henri Lévy dans " Les Aventures de la Liberté ": " À travers Elsa, c'était la Russie...La Russie dont il avait appris la langue par jalousie, pour comprendre ce que l'on disait à Elsa.Il avait appris le russe en moins de deux mois parce qu'il ne supportait pas l'idée qu'on puisse parler à cette femme une langue qu'il ne comprenait pas.
Ceci pour vous dire à quel point, dans son esprit, Elsa et la Russie étaient confondues. Et puis il n'y avait pas seulement ça. Il y avait Maïakovski.Il y avait Pouchkine, qui était son dieu à cette époque- là. (...) Une extraordinaire emprise de la pensée, de la manière de vivre russe à travers une femme. Ou inversement. (...)"

( J.C.Lattès, 1994, p.231)
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La passion de la danse ranimait la traditionnelle rivalité entre Moscou et Saint-Pétersbourg allant jusqu'à prendre, en l'occurrence, le caractère d'un conflit ouvert. Tandis qu'à Saint-Pétersbourg, l'opinion supputait que les danseurs de Moscou sacrifiaient la tradition à des effets faciles, les artistes pétersbourgeois étaient, à l'inverse, accusés de pousser trop loin leur technique au détriment de la grâce et de l'élégance.
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Mikhaïl Gorbatchev espère naïvement que sa prise de risque en faveur de la réunification de l'Allemagne sera récompensée et que, selon sa formule, on va lui "renvoyer l'ascenseur". À l'époque, on lui a promis plusieurs fois que l'OTAN ne viendrait pas au-delà de la frontière est-allemande de 1990. Le secrétaire d'État américain, James Baker, lui précise même que l'OTAN ne progressera pas "d'un pouce vers l'est". À cette voix se sont jointes celles du président Georges H.W. Bush, du ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne de l'Ouest Hans Dietrich Genscher, du chancelier ouest-allemand Helmut Kohl, du directeur de la CIA Robert Gates, du président français François Mitterrand, du Premier ministre britannique Margaret Thatcher puis John Major, du ministre des Affaires étrangères britannique Douglas Hurd, et du secrétaire général de l'OTAN Manfred Wörner.

Alors même que l'Union soviétique avait reçu, avant 1991, l'assurance que l'OTAN ne s'étendrait pas vers l'Allemagne de l'Est, la Hongrie, la Pologne et ce qui était la Tchécoslovaquie sont invitées, au cours du sommet de Madrid en 1997, à se joindre à l'alliance. Des dossiers, récemment déclassifiés, prouvent que malgré le déni de l'OTAN, ces offres ont réellement été faites.
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Dans la foulée [de la chute du Mur de Berlin], les ministres des Affaires étrangères du pacte de Varsovie renoncent officiellement à la "doctrine Brejnev" selon laquelle chaque État membre —à commencer par l'URSS— peut intervenir chez ses voisins, afin de "défendre le socialisme". Les semaines suivantes, toutes les "démocraties populaires" disparaissent: en Tchécoslovaquie, en Bulgarie, en Roumanie enfin. Le 1er janvier 1990, il ne reste plus rien du glacis de 1945. L'URSS est revenue à la ligne Curzon. Ce recul géopolitique, sans aucune contrepartie de la part de l'Occident, ne sera jamais pardonné à Gorbatchev par l'opinion publique russe.
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Quand les Chinois ont décidé d'en finir avec le dirigisme total, ils ont laissé les patrons gérer leurs firmes, mais sous le contrôle du parti. Rien de tel en URSS. À peine votée la loi donnant l'indépendance financière aux chefs d'entreprise, ceux-ci transfèrent leurs fonds à l'étranger. Le marché s'écroule. Au cours des deux dernières années de pouvoir de Gorbatchev, 110 milliards de dollars sortent au grand jour de la Russie vers l'étranger. Ce sont ces mêmes nantis qui détiendront le pouvoir, dans les années 1990, sous Eltsine, et leur alliance avec ce dernier date bien de ce moment précis.
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Du jour au lendemain [après Tchernobyl], Gorbatchev peut affirmer devant le pays entier ce qu'il ne laissait entendre que devant les seules élites: le système communiste ne marche pas.
Après ce discours sans ambiguïté sur le drame de Tchernobyl, la parole se libère un peu plus, y compris à la télévision; les débats touchent aux questions religieuses ou philosophiques, mais aussi à des sujets beaucoup plus délicats, comme la révision de l'historiographie officielle, la terreur stalinienne et le nombre de ses victimes ou les tensions nationales.
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À l'époque, Gorbatchev veut aussi changer l'âme russe, convaincu d'être le nouveau Jésus du pays. Il lance des campagnes à destination de la population, au nom de la "lutte contre l'alcoolisme". Tragique erreur commise sous l'influence directe de son épouse, dont le frère abusait largement de la vodka. Cette campagne, menée en contradiction avec les traditions ancestrales du pays, se révèle contre-productive et rend Gorbatchev impopulaire. En effet, on assiste à une véritable catastrophe sanitaire. La prohibition de la vodka fait de nombreuses victimes parmi ceux qui, incapables de se passer d'alcool, consomment désormais un véritable poison distillé maison.
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Mais la perestroïka ne fonctionnera pas comme prévu. L'arrivée de Gorbatchev au pouvoir résulte de luttes intestines. L'homme le sait et entretient une totale ambiguïté avec ses opposants. Il sous-estime aussi les problèmes de l'empire, en particulier la crise. Croyant disposer d'atouts pour en venir à bout, il donne la priorité aux transformations politiques, puis médiatiques, afin d'assurer sa popularité à l'étranger, espérant s'attirer le soutien économique de l'Occident. Yakov Riabov, l'ambassadeur soviétique en poste à Paris, me dit alors que l'équipe Gorbatchev ne connaît rien au fonctionnement de l' "économie réelle" de l'URSS... Et la situation se dégrade effectivement jusqu'à un point dramatique.
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Pour réaliser leur opération souterraine, Gorbatchev et Yakovlev croient —sans doute à tort— disposer d'un atout majeur: le soutien que l'Occident euro-américain et le Japon ne manqueront pas d'apporter à une "libéralisation irréversible du régime soviétique à la fin de la Guerre froide".
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Mais il expérimente ce qu'il en coûte d'être double, triple, déchiré. De penser une chose, d'en formuler une autre et d'agir différemment encore; de feindre de plier, tout en s'efforçant de préserver son identité.
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La situation a changé. J'étais diplomate sous Gorbatchev, au début des années 1990, et 80% des Russes étaient pro-européens. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 20%.
Certains politiques et médias occidentaux ne se rendent pas compte que les Russes ne veulent plus de l'Europe, encore moins d'une Europe qui s'islamise et qui n'assume pas son héritage judéo-chrétien. L'arrogance intellectuelle des spécialistes occidentaux ne leur a pas permis de percevoir cette évolution, et ils continuent à diaboliser non seulement Poutine, mais aussi la civilisation russe.
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L'apparition de Raspoutine à la Cour avait été le signe de faiblesse psychologique du couple impérial, du relâchement d'un pouvoir à bout de souffle. Lorsque la guerre avait été déclarée, Raspoutine était naturellement apparu comme l'une des causes majeures de la chute de la dynastie et de l'Empire.
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... Tsar de la terre de Russie, si tu entends le son du glas t'avertir que Grigori a été tué, sache cela : si ce sont tes parents qui ont préparé ma mort, alors aucun membre de ta famille, c'est-à-dire aucun de tes enfants ou de tes parents, ne survivra plus de deux ans. Ils seront tués par le peuple russe;
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Notre agent double était-il le parfait exemple auquel se référait Freud ? Lorsqu'il avait analysé le plus célèbre de ses patients, Pankéév, un autre Russe surnommé "l'homme des loups", le
fondateur de la psychanalyse avait montré toute l'ambiguïté passionnelle de son caractère.Il affirmait qu'à l'instar des héros de Dostoïevski, les Russes sont facilement ambivalents. A ses yeux, l'opposition des sentiments subsiste profondément dans l'âme russe "qui, tour à tour pêche, expie et se donne de grands objectifs éthiques". Elle y est bien plus présente que dans l'âme de tout autre peuple. Azev essaya d'ailleurs lui-même de trouver son autojustification dans les écrits de Freud.
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Selon le constat qui anime encore aujourd'hui les kamikazes islamistes, seule la stratégie de la terreur semblait apte à produire un déclic. Mais en Russie, les acteurs surent masquer les ravages de la terreur et tourner le regard des foules vers de nobles objectifs. " On ne tue pas un homme concret, non, en sa personne, on tue le mal lui-même."
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Il y avait tout de même des accents bourgeois chez Lénine, chose dont il se chargea ensuite de se défaire comme la peste.

Sur sa route par un hasard des circonstances, il va rencontrer une française Ines Armand qui va devenir sa maîtresse. Ines fut une des dames avant la révolution russe des plus remarquées de la haute bourgeoisie moscovite. Elle aimait sortir aux fêtes, aux bals ou au théâtre, particulièrement quand l'hiver faisait préférer les danses des spectacles du Bolchoï aux promenades noctures, accompagnée d'un mari fort attentionné. Ce dernier appartenait à une vieille et riche famille française russifiée, la famille Armand. Elle en prit donc le nom. Une fois la chose installée, il s'avera que le mari était un homme très occupé, partait à son bureau du matin au soir et Inès s'en trouvait désoeuvrée.

"Le gel, la tempête, les tourbillons de neige dansant dans la lumière laiteuse des lampadaires, rien ne semblait tirer Inès de ses pensées, pas plus que les traineaux à deux chevaux avec leurs grelots, qui se rangeaient à tour de rôle davant le péristyle. Les cochers juraient en tirant sur leurs rennes. Des nuages de vapeur hésitantes des lanternes de voitures, des valets s'affairaient pour aider à descendre quelque notable aux favoris blancs ou des jeunes femmes délicatement apprêtées. (...)
Ines avait donné naissance à deux garçons et à deux filles. Pourtant, elle ne comptait pas enfermer sa personnalité dans une maternité qui ne suffisait pas à la combler et elle ne voulait nullement ressembler à l'héroïne de Guerre et Paix décrite par Tolstoï : " Après la naissance de ses enfants, Natacha devint une véritable femelle ".

A propos des jounées désoeuvrées d'Ines, elle les combla par des longues promenades avec Vladimir, sensible aux idées révolutionnaires, un jeune frère de son mari. Les deux amants eurent tout loisir d'évoquer la révolution, le féminisme .. et l'amour libre.
Quand ils eurent un enfant, le mari malheureux ne les blâma pas : il réagit néanmoins d'une manière intransigeante : l'enfant porterait son propre nom et Vladimir devrait terminer ses études avant de faire des projets. Et du coup, on a l'impression de sauter de Guerre et Paix à Anna Karénine ..
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... Dans les rues provinciales, de vieilles maisons à colonnes s'alignaient. On y trouvait le palais du gouverneur puis une modeste bibliothèque portant le nom d'un célèbre historien russe ; de magnifiques arbres offraient leur ombrage aux promeneurs. Sans pavage, les rues se creusaient d'ornières tout au long des habitations de bois et se couvraient, suivant la saison, d'une boue collante au printemps ou de monticules de poussière durant l'été..
(Simbirsk, avant la révolution, où est né Vladimir Oulianov, pseudo : Lénine)
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