Nicolas II,
Lénine - le roman d'une révolution (18 août 2022)
Editions Balland.
Vladimir Fédorovski (1950-....)
Le monde entier sera concerné par cette révolution de 1917 qui va essaimer peu ou prou dans 150 pays du globe où un parti communiste installé directement aux ordres de Moscou se déploiera au même bruit de bottes. Peut-on imaginer plus grand rêve collectif qui va se présenter aux yeux du monde sous les meilleurs hospices et faire naître pour les peuples en souffrance une chance unique.
Le sang des insurgés avait déjà coulé dans la Neva,
Nicolas II fait des promesses qu'il ne tiendra pas, et quand bien même, ce sera sa perte ; juste un répit pour le tsarisme qui a plus que du plomb dans l'aile, il est miné ; une révolution inexorable est lancée, pourrait-on dire même qu'elle a germé depuis les années 60. Et pourtant
Nicolas II n'était pas le pire des tsars, il apparaissait même plutôt libéral ! Tout un tas d'obscurs intellectuels tous plus excités les uns que les autres vont finir par avoir raison de tout un tas de braves types, des paysans, nettement les plus nombreux, eux aussi voulaient changer les choses résolûment qui furent dépossédés de leur outil - n'oublions tout de même pas le postulat sur lequel se fonde la révolution : la collectivisation des biens de production au profit du peuple, des peuples.. Les années pré-révolutionnaires marquent cette confusion où des fous idéologues veulent légitimer le crime, l'attentat contre les dignitaires du régime. Au milieu de tout ça, émerge à son tour un certain
Lénine, un homme à poigne dont on parle encore de sa harangue contagieuse un siècle après, qui ne restera pas moins aveuglé par un dessein chimérique, ses dérives nécessaires selon lui pour accélerer la révolution qui bascule dans un monde nouveau où tout se justifie par elle...
Je ne sais pas comment Vladimir Fédorovski le romancier le plus français des russes, ou le plus russe des français, qui a toujours cherché à comprendre les mystères de l'histoire de son gigantesque pays, à en faire miroiter ses lumières, va faire son entame. Rendez-vous dans huit jours pour la sortie de son livre ci dessus nommé.
20 août 2022.
Fédorovski est avant tout un romancier qui butine sur un siècle et demi russe exceptionnel en terrain conquis. Il réduit même parfois ses histoires à mon goût préférant les survoler, c'est comme ça qu'il faut le lire. Un peu comme l'abeille emportant le meilleur, le nectar des dieux. Je ne suis pas sûr qu'il aurait été bon peintre, il aurait été embarrassé avec les neutres, les complémentaires ; il veut tout de suite mettre dans son art de la couleur vive, chamarrée qui donne le sentiment d'un récit rapide, sur survoltage. C'est en tout cas un excellent conteur qui met toute sa passion et son coeur, appuyé d'une vraie sincérité, à dire ses récits pour le plaisir du partage.
Historiens s'abstenir, car son histoire est romancée, à part qu'il s'y connait vraiment sur l'ête
Gorbatchev pour l'avoir vécue et pour en avoir été, en modeste part bien sûr, l'artisan
Alors ici Fédorovski est parti de l'idée que Poutine renvoie à
Lénine et à
Nicolas II. Il semble battre le fer rouge et les hostilités en Ukraine l'inspirent sur ce que la Russie prétend toujours être, la Sainte Russie, la Russie éternelle, qu'elle a un regard impérieux sur son passé à la fois contrasté et grandiose.
J'ai du mal à suivre cette logique car je suis convaincu que Poutine ne s'inscrit nullument dans cet ordre ou encore moins comme impérialiste. Poutine ne veut pas que des missiles otaniens soient flanqués à ses portes et soient braqués sur lui et son peuple. On a crié au loup, mais il eût fallu regarder plus loin que le bout de son nez ; on crie moins au loup après 6 mois de conflit ouvert parce qu'on voit bien, hormis la propagande occidentale, les intérêts des américains et des acolytes anglais allant dans le sens d'une déstabilisation du monde de l'est, voire européen. Poutine a assez de chiens à fouetter avec les ennemis héréditaires de la Russie augmentés des ennemis d'aujourd'hui sur un territoire 40 fois grand comme la France. Poutine ne veut pas à ses portes des missiles otaniens pointant sur lui et son peuple !
On se doute bien que Fédorovski n'est pas un courtisan de Poutine, mais néanmoins, il fait la part des choses .
Alors où est la plus value dans cette histoire dont on se doute bien qu'elle remplit les gazettes du monde entier avec maintes réitérations sous le spectre de l'actualité . Depuis queqlues années, il lui est possible de consulter les archives sur la révolution et ses acteurs, il nous le montre en abordant notamment des aspects de la vie privée des protagonistes qu'ont été
Nicolas II et
Lénine ..
C'est un livre remarquable et utile au lecteur avec ce regard nouveau, simple et instructif que porte Fédorovski sur ces géants du monde russe eu égard à la révolution de 1917
Effectivement Fédorovski remonte jusqu'aux années 60 pour expliquer la Révolution.
Il utilise de nombreuses citations des acteurs célèbres dans son récit, des citations qu'il puise dans les archives de l'Etat désormais accessibles.
Lors de la présentation de
Lénine, je n'ai pas compris pourquoi il parle du père et ne fait mention de la mère. Est-ce un oubli ?
Fedorovski nous inonde d'anecdotes intéressantes, parfois cocasses, dans les entourages respectifs de
Nicolas II et de
Lénine et se complaît à faire remonter les intrigues de part et d'autre, le rôle de la police secrète, les doubles jeux, les taupes, les embrouilles dans les rangs révolutionnaires .. le role grandissant des femmes en politique ..