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Critiques de W. G. Sebald (113)
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Austerlitz

Austerlitz.

Avec un titre tel que celui-ci, nous pouvions nous attendre à un contenu assez "banal", au du moins, puisque cette période funeste ne peut être banale, similaire à beaucoup d'autres oeuvres sur cette même époque.

Lourde erreur. Austerlitz est avant tout un roman humain, sur un homme prêt à tout, dans ce déni omniprésent, à tout d'abord oublier ses origines. Puis, peu à peu, longuement il s'ouvre et cette censure psychologique s'efface. C'est une oeuvre sans aucun doute touchante, mais peut-être un peu difficile à suivre, avec l'enchevêtrement de de narrateurs, et d'histoires.

Austerlitz reste un homme mystérieux, avec une intelligence sans faille.

Un roman qui donne une autre vision de la guerre, loin des combats, mais tellement proche des survivants, et du désarroi qui les accompagne.
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De la destruction comme élément de l'histoire..

Excellent livre sur la 'brutalisation' du monde à partir notamment de l'exemple des bombardements de Dresde par l'aviation alliée à la fin de la guerre, dont il n'est pas tout à fait exclu que le motif était aussi la liquidation des immenses stocks de matériel produits par le complexe militaro-industriel allié.
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Austerlitz

Austerlitz n'est pas simplement un roman sur la guerre et ses conséquences, il questionne aussi la mémoire et l'identité. Au niveau des souvenirs, l'homme est parfois aussi efficace que l'écureuil qui au printemps ne se rappelle plus les endroits où il a mis sa nourriture tant il l'a éparpillée dans tous les coins. Il y a toujours des choses qui restent enfouies, introuvables, condamnées à l'oubli. Le récit a pour but la reconstruction des origines du sujet. le morcellement des origines a vraisemblablement été causé par un refoulement. L'Histoire enterre L'Histoire. C'est un roman qui montre bien à quel point nous sommes des produits du temps, mais d'un temps qui ne s'achève jamais, qui se répète, qui se fait oublier et redécouvrir quelquefois. Splendide roman!

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De la destruction comme élément de l'histoire..

Petit livre dans lequel Sebald met en lumière différents exemples de comportements humains particulièrement édifiants. J'en retiens trois.

Le premier est l'acharnement des Britanniques à bombarder les villes allemandes et à provoquer des catastrophes épouvantables dont on a peu conscience en France alors que les bénéfices militaires en ont été très limités voire nuls. A la lecture du livre de Sebald, on en retire l'impression que la motivation principale des Britanniques était qu'il fallait bien faire voler des avions construits en grande quantité.

Le deuxième est le constat de pauvreté et de faible fiabilité des témoignages portant sur les horreurs vécues par les Allemands durant ces périodes de bombardement.

Enfin les éléments biographiques fournis à charge par Sebald sur son collègue écrivain Alfred Andersch sont une belle illustration de la faiblesse humaine. Sebald accuse Andersch d'avoir surtout été préoccupé au sortir de la guerre de soigner son image de résistant de l'intérieur et de gommer tout soupçon de compromission avec le régime nazi.
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Les Émigrants

Belle écriture fine et précise. D’où vient alors l'ennui qui vous gagne à mesure que l'on avance dans l'ouvrage ? Aucun des personnages ne semble fait de chair et incarné.On pense souvent à P. Roth,mais ici rien ne prends véritablement.
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Les Anneaux de Saturne

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Austerlitz

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Les Émigrants

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De la destruction comme élément de l'histoire..

L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs, dit-on. Ce petit livre qui se questionne sur les bombardements en Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale le prouve une fois de plus. Ce qui étonne Sebald, c'est le silence de la génération d'après-guerre sur ces bombardements. Il fouille dans la littérature mais il n'y trouve pas grand chose, ou alors une esthétisation des faits qui ne dit rien sur ce qu'ont vraiment vécu les Allemands pris au piège dans les décombres de leurs villes détruites. Pourquoi ce silence, ce trou de mémoire, ce tabou? S'agit-il de culpabilité? Pourtant, pour une fois, le peuple allemand est victime. Quoique... Ce qui provoque les bombardements, c'est d'abord la fuite en avant des nazis, soutenus ou du moins tolérés par le peuple qu'ils ont pris en otage. Peut-on être à la fois complices et victimes? Les bombardements sur les villes allemandes montrent que plutôt que de répondre à cette redoutable question, il est plus simple de faire comme si rien n'avait eu lieu et d'enfouir une époque gênante dans l'oubli. Le passé pourtant refait toujours surface et le colosse allemand ne marche pas tout à fait droit dans les bottes qui cachent ses pieds d'argile.
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Vertiges

Les photos tentent d'apporter leur témoignage et enrichissent ainsi le texte car elles sèment le trouble en nous faisant douter de leur vérité et mettent en avant le pouvoir de l'écriture ,entre les mots et la représentation photographique de la réalité, il y a une zone d'ombre qui est inquiétante ,vertigineuse
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De la destruction comme élément de l'histoire..

Ce petit livre de W. G. Sebald est d'une force bouleversante. Sans tabou mais avec puissance,il aborde le massacre, des six cents mille civils tués par des Alliés dont l'objectif consistait à raser les villes allemandes, et combien les intellectuels de ce pays,à la fin des hostilités, ont été frappé d'une sorte d'amnésie semblant vouloir effacer cette effroyable période de la guerre, oublieux de la souffrance d'un pays, et des conséquences engendrées sur les générations issues de cette période.

Illustré de photos et de documents" De la destruction comme élément de l'histoire naturelle" fait découvrir une autre face de la seconde guerre mondiale et témoigne d'une culpabilité allemande longtemps gommée des écrits et des mots.
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De la destruction comme élément de l'histoire..

Ce livre ne vaudrait-il que par les questions qu'il pose que ce serait déjà suffisant... Mais trouver des réponses c'est autre chose...
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Les Émigrants

Une vraie qualité d'écriture. Des histoires vraies, certaines plus prenantes que d'autres. Cet auteur a un talent pour évoquer les émotions que j'admire.
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De la destruction comme élément de l'histoire..

On lisait peu Sebald en France, jusqu’à ce que notre jeune garde littéraire s’empare de son écriture souple et mélodieuse, de son goût des archives, de sa narration documentaire et de son obsession pour l’histoire. [...] Glaçant et magnifique.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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De la destruction comme élément de l'histoire..

Sebald revient sur les raids de Hambourg ou de Cologne, sur l'exode des survivants et l'étonnante capacité à renouer avec la routine quotidienne. L'occasion de souligner le déficit de transmission historique et la présence des événements dans la conscience collective.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Les Anneaux de Saturne

En cette période de redécouverte de la littérature allemande, j'ai pioché ce livre sur un rayon de la bibliothèque, et il m'a suivi dans mon sac de plage. L'écriture est certes agréable et empreinte de mélancolie, mais le lecteur ou plutôt la lectrice que je suis s'est très vite perdue dans cet étalage d'érudition qui passe du coq à l'âne disons le clairement. Une promenade sur une côté anglaise, la leçon d'anatomie de Rembrandt, la pêche au hareng, la seconde guerre mondiale,... Des fragments d'histoires intéressants mais il me manque un fil conducteur auquel m'accrocher, je m'accorde le droit d'abandonner ce livre à la moitié.
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De la destruction comme élément de l'histoire..

Né en 1944 dans un village des Alpes de l'Algäu, je suis au nombre de ceux que la catastrophe s'accomplissant alors dans le Reich allemand a presque complètement épargnés...Cette humiliation nationale sans précédent, n'a jamais réellement été mise en mots et ceux qui étaient directement concernés ne l'ont ni partagée ni transmise aux générations suivantes." Telles sont les premières lignes de ce petit livre de 150 pages confiées par ce grand écrivain et qui nous invitent à nous arrêter un instant sur ce dont on n'a peu parlé et quasiment jamais écrit : les bombardements massifs qu'ont connus l'Allemagne, restés tabou par un peuple entier. Sébald nous donne les fruits de sa réflexion sur les raisons de ce mutisme et les stratégies des Alliés. Jamais il ne discrédite son peuple, ni accable les Alliés. La finesse de son analyse rend troublant le récit d'une guerre, dont il faut connaître tous les visages.





La Royal Air Force, à elle seule, a largué 1 million de tonnes de bombes au cours de 400 000 vols. Pays détruit, villes rasées et pourtant jamais cet anéantissement n'est devenu objet de consensus pour ce peuple, ni n'a fait partie des débats au sujet de la réorganisation du pays. Une inconscience comme si cette destruction totale devenait la première étape d'une reconstruction collective, en témoignent ces cartes postales montrant Francfort détruit en 1947 à gauche, et Francfort reconstruit à droite. Etonnant, comme s'ils voulaient "créer une nouvelle réalité sans visage, barrant d'emblée la voie à tout souvenir"." la destruction a contraint la population à tourner son regard vers l'avenir et à se taire sur tout ce qu'elle avait vécu". Sébald essaie de comprendre l'étonnante insensibilité dont les allemands ont été capables : "L'inconscience était la condition de leur succès", avec aussi l'éthique du travail dont ils venaient d'hériter, le miracle économique a eu lieu, s'accompagnant aussi d'une liquidation par étapes de l'histoire allemande qui avait précédé.



L'establishment militaire alliée était divisée quant à la stratégie de riposte. Cette volonté de détruire la population civile, morte non sur le chemin d'un objectif à atteindre, mais comme étant un objectif en soi, s'illustre entre autre dans le fait que les nœuds de communication, les raffineries de carburant ou les usines de roulement à billes n'étaient clairement pas visées, alors qu'elles auraient suffi à paralyser un pays. Sébald évoque la position marginale de l'Angleterre qui cherchait "à détruire le moral de la population civile ennemie, en particulier des travailleurs dans l'industrie". Ce projet de bombardement systématique, s'il n'était stratégiquement et moralement justifié, ne pouvait non plus devenir une raison aux allemands de demander aux puissances victorieuses qu'elles rendent des comptes. On sait qu'Hitler, si Goering en avait eu les moyens aurait volontiers brulé la ville de Londres, en lâchant multitude de bombes incendiaires.



La complexité de l'objet amène Sébald à apporter par sa plume un éclairage différent qui tente de faire oublier pourquoi aucun écrivain allemand n'a voulu décrire cette guerre. Le souci de la précision des renseignements, dont l'auteur fait preuve dans ce petit livre, éloigne naturellement toute odeur de revanche, de haine, de regret, ou de rancœur. J'irai même jusqu'à dire qu'il est d'une parfaite objectivité, chaque mot ayant sa place, chaque exemple son rôle de témoin de souffrance. C'est brillant. Pour avoir vécu et aimé vivre en Allemagne, il m'a aussi aidé à encore mieux comprendre d'où ils ont puisé une telle énergie pour reconstruire leur pays.






Lien : http://unetassedebonheur.wor..
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Les Émigrants

Quatre récits, chaque fois effectués par un narrateur qui raconte non pas son histoire, mais celles de rencontres ou de personnes de sa famille plus ou moins proche. Souvent, ce rapporteur se lance dans des recherches qui confinent tantôt au généalogiste, à l'historien ou encore à l'enquêteur. L'émigration de l'Allemagne ou de sa zone d'influence vers l'Angleterre ou les États unis est un des fils conducteurs de chaque trame, tout comme la présence de la mort et de la folie. La plupart de ces personnages sont juifs et fuient la chasse qui leur est faite ou sa menace fatale imminente. Ces récits sont poétiques, très fins et mélancoliques ; ils sont également illustrés de nombreuses photographies. Belle lecture.
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Campo Santo

Publié en 2003 en Allemagne, Campo Santo (1) est un assemblage hétéroclite de différents textes dont le premier nœud, pourrait-on dire, est composé de quatre récits assez brefs sur la Corse.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Les Anneaux de Saturne

C'est le troisième récit que je lis de W. G. Sebald parmi les quatre grands livres qu'il a eu le temps d'écrire avant de mourir à 57 ans. C'est un écrivain de l'imprégnation mélancolique, son écriture ressemble à la pluie qui tomberait sur des fleurs séchées pour les ranimer une dernière fois. Avec lui, la vie ressemble à un lent dégradé de couleurs, de formes, de mouvements, qui ralentissent jusqu'à se figer.

Dès qu'il commence à lire Sebald, l'esprit du lecteur entre dans une phase méditative, il s'applique à choisir ses mots et les faire peser. Le regard sur le monde qui nous entoure devient différent, plus lent, plus profond, la pensée va au rythme de la phrase sebaldienne. Nous devenons personnage du livre nous-même.

Le personnage sebaldien est souvent un universitaire qui narre l'histoire de ses voyages. C'est un autre lui-même que W.G.Sebald met en scène. Les personnages qu'il nous présente ont-ils existé ? Mickaël Parkinson, cet homme de peu de besoin, qui travaille sur Ramuz et meurt mystérieusement dans son lit. Et sa collègue romaniste qui parle si bien des scrupules de Flaubert...Elle vit dans un appartement où se développe un univers de papier et elle ne se serait pas remise de ce décès. Michael Farrar, cinquante pages plus loin, a créé un des plus beaux jardins de la région avec sa prédilection pour les rosiers, les iris et les viola rares. Une phrase décrit l'évènement qui cause sa mort. Un simple accident domestique devient une vision ardente.

Entre temps, le narrateur aura cherché un crâne dans un musée secret de l'hôpital.

Nous aurons droit à une analyse du tableau de Rembrandt présentant une autopsie de Aris Kindt, nous saurons désormais que le médecin qui opérait devant la bonne société qui avait payé sa place se nommait Tulp. Puis l'auteur nous raconte son voyage raté à La Haye pour voir ce tableau comme si celui-ci portait malheur.

Nous serons descendus vers la côte dans un autorail en roue libre, et nous aurons visité la Seigneurie de Somerleyton, ses enfilades de pièces, et arpenté les rues de Lowestoft, qui porte les stigmates de la crise économique. Ce genre de description nous rappelle d'autres livres de Sebald, d'autres zones décrépites dont la désolation fait le bonheur de l'écrivain. Quand on lit Sebald, on s'attend presque à croiser la silhouette de Edgar Allan Poe ou à voir Lovecraft écarter le rideau et jeter un regard soupçonneux dans la rue . Et pourtant, tout se déroule dans un contexte réaliste, les petites histoires des gens se mêlant au passé et à la grande histoire, la politique (la baronne Tatcher) comme l'économie. Le temps est comprimé sur une dizaine de pages extraordinaires à propos du développement et la fin de l'industrie du vers à soie dans le monde, de la Chine à l'Angleterre. Le motif du vers à soie illustre les différentes étapes de la vie et de l'éternité de l'âme.

Les réflexions de Sebald sont une analyse minutieuse des événements des deux derniers siècles, tandis qu’il construit, en même temps, un arc de longue durée historique remontant au commencement de ce qui évolue pour devenir un système capitaliste global.

Le narrateur semble hanté par des personnages historiques comme si il revivait leur vie. Qui connaît Gavrilo Princip qui change le destin du monde en tirant un coup de feu lourd de conséquence à Sarajevo le 28 juin 1914 ? Et Roger Casement qui s'engage contre l'exploitation brutale dont sont victimes les noirs congolais, et qui paiera cher ses désirs d'engagement.

Des écrivains aussi, comme Konrad Korzeniowski, qui deviendra connu sous un autre nom, et qui aura vu des ses yeux l'ignominie du colonialisme. Et faire revivre l'amour de Chateaubriand pour sa jeune américaine au point de confondre son style avec celui de l'auteur. On ne sait plus qui parle, qui écrit.

Sebald poursuit son voyage sur une côte dont les falaises s'effondrent, les villages disparaissent dans la mer.

« Dunwich avec ses tours et ses milliers d’âmes s’est dissous dans l’eau, transformé en sable, en gravier, évaporé dans l’air léger. »

ou sont abandonnés comme l'isolement total sur ce môle avancé :

«... il me sembla que je traversais un pays inexploré ...au-milieu des vestiges de notre propre civilisation anéantie au cours d'une catastrophe future...»
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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